SAINT JEAN
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CINQUIÈME SÉRIE.

TRAITÉS SUR SAINT JEAN.

EVANGILE

ET EPÎTRE AUX PARTHES

In Œuvres complètes de Saint Augustin traduites pour la première fois en français sous la direction de M. Poujoulat et de M. l’abbé Raulx, Bar-Le-Duc 1864, aux tomes X et XI.

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EPÎTRE AUX PARTHES

 


 

TRAITÉS SUR L’ÉVANGILE DE SAINT JEAN.

 

Traités I - LXVI (chap. XIII, 36-38)

PREMIER TRAITÉ.

SUR CE TEXTE DE JEAN : « AU COMMENCEMENT ÉTAIT LE VERBE ET LE VERBE ÉTAIT EN DIEU »,  JUSQU’A CES MOTS : « ET LES TÉNÈBRES NE L’ONT POINT COMPRISE. » (Chap. I, 4-5.)

LE VERBE.

Pareil à une montagne qui s’élève jusqu’au ciel, Jean va y puiser la connaissance des mystères supérieurs à l’esprit humain ; puissions-nous, en le suivant, arriver au même but ! Le Verbe est la parole de Dieu, parole intérieure, immatérielle, éternelle ; par qui toutes choses ont été faites ; il est l’archétype, le principe vivifiant de toutes les créatures, et, en particulier, la lumière de l’homme.

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DEUXIÈME TRAITÉ.

DEPUIS L’ENDROIT OU IL EST ÉCRIT : « IL Y EUT UN HOMME ENVOYÉ DE DIEU, NOMMÉ JEAN », JUSQU’A « PLEIN DE GRÂCE ET DE VÉRITÉ ». (Chap. I, 6-14.)

SAINT JEAN, PRÉCURSEUR DU CHRIST.

L’homme ne saurait, ni par lui-même, ni par un autre moyen humain, se faire une idée de la nature du Verbe; mais pour l’instruire, le Fils de Dieu s’est fait chair et est mort sur use croix. Il est la lumière véritable; néanmoins, afin de n’être pas méconnu, il a envoyé devant lui une lampe destinée à ménager la faiblesse de nos yeux et à nous faire voir ce soleil qui éclaire le monde, ce maître qui le gouverne. Malgré cela plusieurs ne l’ont pas reçu; pour ceux qui lui ont fait bon accueil, ils sont devenus par la grâce de l’incarnation les enfants adoptifs de Dieu, et ils ont reconnu en Jésus-Christ le Fils de l’Eternel.

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TROISIÈME TRAITÉ.

DEPUIS L’ENDROIT OÙ IL EST ÉCRIT : « JEAN REND TÉMOIGNAGE DE LUI » JUSQU’À CET AUTRE : « LE FILS UNIQUE, QUI EST DANS LE SEIN DU PÈRE, L’A RACONTÉ LUI-MÊME ». (Ch. I, 15-18.)

LOI ET GRÂCE.

Le médecin, venu jour guérir ceux qui étaient sous la loi, c’est le Verbe fait chair. Il était Fils de Dieu, véritable lumière du monde : celui-ci ne l’a pas connu : aussi, Jean est-il venu le montrer au monde, comme source de grâce et de bonheur. Par Adam, nous étions condamnés à la mort éternelle; par le Christ, nous avons été amenés à avoir la foi et à mériter la récompense des élus. La loi rendait les hommes coupables; la grâce et la vérité du Christ nous ont donné l’innocence. Les observateurs de la loi ne recevaient qu’une récompense temporelle ; si nous accomplissons la loi nouvelle, la vie éternelle sera notre partage.

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QUATRIÈME TRAITÉ.

DEPUIS L’ENDROIT OÙ IL EST ÉCRIT : « ET TEL EST LE TÉMOIGNAGE DE JEAN LORSQUE LES JUIFS ENVOYÈRENT DE JÉRUSALEM DES PRÊTRES »; JUSQU’À CES PAROLES : « C’EST LUI QUI BAPTISE DANS LE SAINT-ESPRIT ». (Chap. I, 19-33.)

Par son Incarnation le Fils de Dieu s’était si profondément abaissé, que les Juifs le méconnurent néanmoins, comme ils attendaient le Messie, et que la vertu de Jean les étonnait, ils envoyèrent des députés à celui-ci pour lui demander qui il était : « Je ne suis pas le Christ; mais un autre, plus grand que moi, vient après moi c’est l’agneau de Dieu, c’est son Fils ». Ainsi par ses paroles et son baptême Jean-Baptiste a-t-il rempli, pour le premier avènement du Christ, le même rôle qu’Elie pour le second, et fait reconnaître notre Sauveur, malgré les abaissements de son humanité, pour le Messie envoyé de Dieu.

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CINQUIÈME TRAITÉ

LA COLOMBE.

ENCORE SUR CES PAROLES « JE NE LE CONNAISSAIS PAS, ETC. », OU IL EST MARQUÉ CE QUE JEAN A APPRIS DE NOUVEAU TOUCHANT NOTRE SEIGNEUR ET QUI LUI A ÉTÉ ENSEIGNÉ PAR LA COLOMBE. (Chap. I, 33.)

LE BAPTÊME DU CHRIST.

Saint Jean était véridique, puisqu’il s été envoyé par la Vérité même: comment donc, au moment de baptiser le Christ, a-t-il pu dite qu’il devait être lui-même baptisé par le Christ, tandis qu’un peu plus loin il ajoute : « Je ne le connaissais pas? » Jean baptisait, mais en son propre nom : bien différent est le baptême du Christ; ceux qui le donnent, le donnent en son nom seul; car s’il a commandé à ses Apôtres d’administrer le baptême, il s’est réservé le pouvoir de le rendre efficace. Jean savait que le Christ était le Seigneur, mais il ignorait que le baptême du Christ ne porterait pas d’autre nom et n’aurait de vertu que par lui.

Les Donatistes l’ignorent aussi ou feignent de l’ignorer, puisqu’ils réitèrent le baptême conféré par les hérétiques, concluant des défauts du ministre à son invalidité. La colombe a instruit Jean du contraire; en cela consiste notre foi et notre tranquillité, et s’il a fallu réitérer le baptême de Jean, parce qu’il était celui de Jean, nous savons qu’il ne faut point réitérer celui du Christ, quels qu’en soient les ministres, parce qu’il tire de lui seul toute son efficacité.

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SIXIÈME TRAITÉ.

SUR LE MÊME ENDROIT DE L’ÉVANGILE. « POURQUOI DIEU A VOULU MONTRER LE SAINT-ESPRIT VU SOUS LA FORME DE COLOMBE », (Chap. I, 32, 33.)

LA COLOMBE.

Pourquoi l’Esprit-Saint a-t-il été figuré par une colombe au baptême de Jésus-Christ? Comme le corbeau est l’image de l’orgueil, de la cruauté et de la discorde, ainsi la colombe est l’emblème de l’humilité, de la simplicité, de la douceur et de la paix : et le est le signe de l’unité en Dieu, dans le baptême, dans l’Eglise, et, par conséquent de l’union des coeurs dans la charité. Hors de là point de salut : le baptême est inutile et même nuisible: témoin celui de Simon le Magicien La colombe rapportant un rameau d’olivier dans l’arche est la preuve de ce que nous disons : d’ailleurs la foi sans les oeuvres est stérile, et les oeuvres sans la charité ne servent de rien pour le ciel; sur quoi alors les Donatiens peuvent-ils s’appuyer et se tranquilliser?

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SEPTIÈME TRAITÉ.

DEPUIS L’ENDROIT OU IL EST ÉCRIT : « ET MOI JE L’AI VU, ET J’AI RENDU TÉMOIGNAGE QU’IL EST « FILS DE DIEU », JUSQU’A « EN VÉRITÉ, EN VÉRITÉ, JE VOUS LE DIS, VOUS VERREZ LE CIEL « OUVERT ET LES ANGES MONTER ET DESCENDRE SUR LE FILS DE L’HOMME ». (Chap. I, 34.51.)

LES TÉMOINS DU CHRIST.

La colombe a fait connaître à Jean l’unité du baptême et l’union des coeurs dans le Christ par la charité qui vivifie les oeuvres et même ta foi, et les rend dignes du ciel; aussi cet Apôtre en a-t-il rendu témoignage et affirmé que Jésus est « l’Agneau de Dieu qui efface les péchés du monde ». A ces paroles du Précurseur, les deux disciples, qui étaient là, s’approchèrent du Christ vers la dixième heure pour lui adresser une question, et trouvèrent en lui l’auteur et le docteur de la loi que nous devons accomplir dans le sentiment de la charité, avec le secours et la grâce de notre maître. Pierre vint ensuite, qui reçut de Jésus le privilège de figurer l’Eglise, cette pierre sur laque le seule peut reposer solidement l’édifice de notre sanctification. Puis, Nathanaël lui succéda, homme docte et digne, à cause de sa droiture. d’être sinon choisi comme apôtre, du moins guéri par le céleste médecin. A la première parole du Christ, il reconnut effectivement en lui le Fils de Dieu è cause de sa miséricorde pour les pécheurs; il crut donc, mais sa foi devait s’accroître encore à la vue des vertus et des travaux des Apôtres.

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HUITIÈME TRAITÉ.

DEPUIS CET ENDROIT : « TROIS JOURS APRÈS, DES NOCES SE FIRENT A CANA EN GALILÉE », JUSQU’À : « FEMME, QU’EST-CE QUE CELA FAIT A VOUS ET A MOI? MON HEURE N’EST PAS ENCORE VENUE ». (Chap. II, 1-4.)

LES NOCES DE CANA.

Tontes les oeuvres visibles ou invisibles qu’opère la Verbe sont admirables. Néanmoins l’habitude de les contempler affaiblit notre admiration nous ne l’accordons qu’à celles dont le spectacle s’offre moins souvent à nos yeux. Aussi, le Fils de Dieu fait homme a-t-il accompli des prodiges pour frapper nos sens et nous amener à la foi; il en est de celui-ci comme des astres. Jésus est venu aux noces de Cana, comme par son Incarnation il était venu célébrer les noces de sa divinité avec son humanité, de son Eglise avec lui-même. De ces paroles à Marie: « Femme, qu’y a-t-il de commun entre vous et moi?» Certains hérétiques concluent que le Christ n’avait pas un véritable corps : le contexte les condamne; d’ailleurs on demandait un prodige que le Sauveur ne pouvait opérer qu’en tant que Dieu : comme tel, il ne reconnaissait pas Marie pour mère, puisqu’il n’en avait pas; il ne devait la reconnaître pour telle que sur la croix. D’autres infèrent de ces autres paroles «Mon heure n’est pas encore venue », que Jésus n’était pas libre; cette interprétation est fautive, car il a dit : « J’ai le pouvoir de quitter ma vie et de la reprendre ». Son oeuvre n’étant pas accomplie au moment des noces de Cana, l’heure n’était pas encore venue de reconnaître Marie pour sa mère. Voilà le vrai sens de ces paroles.

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NEUVIÈME TRAITÉ.

SUR LA MÊME LEÇON DE L’ÉVANGILE. — DU MYSTÈRE RENFERMÉ DANS LE MIRACLE OPÉRÉ AUX NOCES DE CANA EN GALILÉE. (Chap. II, 1-11.)

LE MIRACLE DE CANA.

Tous les actes du Sauveur ont leur signification, sa présence aux noces de Cana a la sienne comme les autres circonstances de sa vie. Le prodige opéré en cette occasion a deux sens : 1° L’eau changée en vin figurait les prophéties relatives au Messie, lettre morte, paroles sans vertu qu’il a vivifiées par son incarnation ; les six âges du monde, tous prophétiques, étaient représentés par les six urnes pleines d’eau; et de même que celte eau devait être changée en vin par le Christ ainsi tee prophéties devaient recevoir toute leur valeur de leur application à sa personne; enfin par les deux mesures contenues dans les urnes s’entendent le Père et le Fils, et par les trois le mystère de la sainte Trinité ; 2° Les prophéties des six âges venaient du peuple Juif, mais elles avaient trait à toutes les nations dont se compose le peuple chrétien. Ainsi l’union d’Adam et d’Eve en une seule chair représentait l’union de Jésus-Christ avec son Eglise : l’arche de Noé était l’image du bois de la croix réunissant près de lui et sauvant toutes les nations ; le sacrifice d'Abraham préfigurait celui du Calvaire; les psaumes de David ont incessamment trait à l’empire de Dieu sur tous les peuples; ta pierre détachée de la montagne et devenant elle-même une montagne qui remplit toute la terre, n’est-ce pas Jésus-Christ issu du peuple Juif par sa naissance virginale et exerçant sa puissance sur le monde entier ? Et la conversion des Gentils à la foi n’est-elle pas l’accomplissement des paroles adressées aux Juifs par Jean-Baptiste? Les deux mesures représentent les circoncis et les incirconcis dont se compose le peuple chrétien, elles trois mesures sont les trois races humaines dont les fils de Noé ont été la source.

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DIXIÈME TRAITÉ.

DEPUIS CET ENDROIT DE L’ÉVANGILE « APRÈS QUOI IL DESCENDIT A CAPHARNAÜM, AINSI QUE SA MÈRE », JUSQU’A : « OR, IL DISAIT CELA DU TEMPLE DE SON CORPS ». (Chap. II, 12-21.)

LE TEMPLE DE DIEU.

Jésus vint à Capharnaüm avec sa mère, ses frères, c’est-à-dire ses parents charnels; puis il monta à Jérusalem. Arrivé au temple, il en chassa les vendeurs avec un fouet fait de cordes. Ce fouet était une image de nos péchés, qui nous précipitent dans les ténèbres extérieures ; les vendeurs de brebis et de colombes représentaient ceux qui cherchent leur profit temporel dans la dispensation des dons du Saint-Esprit; les vendeurs de boeufs figuraient ceux qui altèrent les oracles des Prophètes et des Apôtres pour s’attirer mie gloire humaine; à l’exemple de Jésus nous devons être animés, même dans nos il maisons, du zèle des intérêts de Dieu. Les Juifs lui demandèrent une preuve du pouvoir en vertu duquel il agissait ainsi, et il répondit : « Détruisez ce temple, et je le rebâtirai en trois jours ». Il s’agissait de son corps.

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ONZIÈME TRAITÉ

(Prêché un peu avant Pâques, d’après le n° 1, et un Dimanche, d’après le traité suivant n° 1.)

DEPUIS L’ENDROIT OÙ IL EST ÉCRIT : « PENDANT QUE JÉSUS ÉTAIT A JÉRUSALEM,  À LA FÊTE DE PÂQUES, PLUSIEURS CRURENT EN LUI », JUSQU’À « SI QUELQU’UN NE RENAÎT DE L’EAU ET DU SAINT-ESPRIT, IL NE PEUT ENTRER DANS LE ROYAUME DE DIEU ». (Chap. II, 23-25; III, 1-5).

LA SECONDE NAISSANCE.

Beaucoup croyaient au Christ, mais il ne se fiait pas à eux; ils croyaient en lui à cause de ses miracles. De ce nombre fut Nicodème, fidèle image des catéchumènes Cet homme vint de nuit à Jésus pour être éclairé. il avait encore des pensées charnelles; c’est pourquoi il ne jugeait point sainement des choses spirituelles et ne comprenait pas qu’il pût y avoir une seconde naissance puisée en Dieu et dans l'Eglise. Comme la naissance corporelle, la naissance spirituelle est unique. Ainsi, parmi les enfants d'Abraham d’Isaac et de Jacob, il s’en est trouvé pour recevoir la vie d’une esclave, et qui ont néanmoins hérité de leur père; d’autres étaient nés d’une mère libre et n’ont eu aucune part à l’héritage paternel. De même, parmi les enfants de l’hérésie plusieurs seront sauvés, et parmi ceux de l’Eglise catholique plusieurs seront condamnés L’hérétique et le catholique doivent donc, pour parvenir au salut, non pas lutter avec celui qui a reçu le baptême catholique et qui vit spirituellement, comme Israël luttait avec Isaac, et Esaü avec Jacob; mais se rapprocher de lui par la soumission et s’unir à lui par les liens de la charité.

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DOUZIÈME TRAITÉ.

DEPUIS CET ENDROIT : " CE QUI EST NÉ DE LA CHAIR EST CHAIR », JUSQU’À : « MAIS CELUI QUI A FAIT LA VÉRITÉ VIENT A LA LUMIÈRE, AFIN QUE SES OEUVRES SOIENT MANIFESTÉES, PARCE QUE  C’EST EN DIEU QU’ELLES ONT ÉTÉ FAITES ». (Chap. III, 6-21.)

LA NAISSANCE SPIRITUELLE.

L’homme ne peut naître spirituellement qu’une seule, fois, comme il ne peut qu’une seule fois naître corporellement, Qu’il reçoive le baptême dans l’Eglise catholique, dans l’hérésie ou le schisme, peu importe pourvu qu’il soit soumis à Jésus-Christ. La naissance spirituelle est indispensable au salut, mais elle n’a lieu qu’autant qu’on se rapproche du Sauveur par l’humilité. Pour comprendre ce mystère, il faut croire à celui de l’Incarnation du Verbe. Le Verbe s’est humilié jusqu’à la mort, afin de nous élever jusqu’à la vie éternelle; mais tous ne participent point à sa rédemption, car il en est que leurs péchés empêchent de croire. Reconnaissons et confessons nos fautes, et nous arriverons à la foi et à la justification.

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TREIZIÈME TRAITÉ.

DEPUIS CET ENDROIT DE L’ÉVANGILE : « APRÈS CELA JÉSUS VINT EN JUDÉE AVEC SES DISCIPLES », JUSQU'A « MAIS L’AMI DE L’ÉPOUX, QUI SE TIENT DEBOUT ET QUI L’ÉCOUTE, EST RAVI DE JOIE  A CAUSE DE LA VOIX DE L’ÉPOUX ». (Chap. III, 22-29.)

JEAN, TÉMOIN DU CHRIST.

 

Jusqu'alors Jean avait rendu témoignage au Christ, sans néanmoins affirmer qu’il fut Dieu. Pour le voir sous son enveloppe mortelle, il faut, comme les anges, le contempler des yeux de l'âme, et se servir de son humanité afin de parvenir jusqu’à sa divinité. Jean baptisait donc en Enon : Jésus aussi; de là, grande discussion entre les disciples de Jean et les Juifs. Loin de se glorifier, le précurseur en prit occasion de s’humilier : Je ne suis pas le Christ, dit-il, je ne suis que l’ami de l’époux et je défends son épouse par la pureté de ma charité et l’unité de ma foi. Les hérétiques, qui pensent avant tout à eux-mêmes, et prêchent la division imitent-ils Jean? Evidemment non. Ne nous laissons donc séduire ni par leurs paroles, ni par leurs prodiges, et conservons la simplicité de la foi dans l'union de la charité.

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QUATORZIÈME TRAITÉ.

DEPUIS CET ENDROIT DE L’ÉVANGILE : « CETTE MÊME JOIE EST DONC REMPLIE », JUSQU’A « CELUI QUI NE CROIT POINT AU FILS, NE VERRA POINT LA VIE; MAIS LA COLÈRE DE DIEU DEMEURE SUR LUI ». (Chap. III, 29-36.)

LE CHRIST, SOURCE DE TOUTE VÉRITÉ.

Saint Jean affirme qu’il surabonde de joie, car il est uni au Sauveur par la foi et la charité; et, continuant à professer l’humilité la plus profonde, il avoue que le Christ doit être de plus en plus connu et glorifié, parce qu’il est la source de toute lumière et de toute grâce, tandis que lui-même doit déchoir, chaque jour davantage dans l’opinion des hommes, parce qu’il n’est rien et ne sait rien que par l‘entremise du Verbe. En effet, le Verbe divin est seul pour avoir vu et entendu le Père, pour avoir pu nous en parler. Les hommes, prédestinés à la damnation, ne reçoivent point son témoignage; mais ses futurs élus savent qu’il est la vérité même, puisque Dieu le Père lui a révélé tous les mystères de son essence infinie, et qu’il l’a envoyé pour nous en instruire. Nul autre moyen de posséder la vie, que de croire à sa parole.

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QUINZIÈME TRAITÉ.

DEPUIS CET ENDROIT DE L’ÉVANGILE : « JÉSUS DONC, AYANT SU QUE LES PHARISIENS AVAIENT APPRIS QU’IL FAISAIT UN PLUS GRAND NOMBRE DE DISCIPLES », JUSQU’À CET AUTRE : « ET NOUS SAVONS QU’IL EST VRAIMENT LE SAUVEUR DU MONDE ». (Chap. IV, 1-42.)

LA SAMARITAINE.

Jésus, baptisant par lui-même ou part ses disciples plus que Jean, et sachant que les Pharisiens prendraient de là occasion de le persécuter, s’en alla en Galilée et passa par Samarie. A six heures, il se trouva près d’un puits, et la fatigue du voyage l’y fit asseoir. Ce voyage figurait son Incarnation ; sa fatigue, la faiblesse où il s’est réduit pour nous rendre forts; l’heure indiquait le sixième âge du monde, et te puits marquait la profondeur de nos misères. Une femme, image de l’Eglise des Gentils, vint puiser de l’eau et le rencontra. Après lui avoir demandé un peu d’eau pour se rafraîchir, le Sauveur offrit à cette femme une eau qui étancherait sa soif pour toujours ; mais, avec des idées toutes charnelles, elle ne pensait qu’à un breuvage ordinaire, signe trop fidèle des voluptés mondaines, et non à cette boisson spirituelle qui est la vérité. Alors le Christ lui dit d’appeler son mari, c’est-à-dire d’employer toute son intelligence à l’écouter. Je n’en ai point. C’est vrai, car tu en as cinq, et celui que tu as n’est pas le tien ; en d’autres termes, tu as eu pour guides tes sens corporels, et rien, sinon l’erreur, n’est venu les remplacer. Appelle donc ton intelligence à ton aide. Et elle l‘appela, et elle comprit qu’à la venue du Messie tonte séparation cesserait entre es Juifs et les Samaritains ou Gentils, et elle reconnut le Messie dans celui qui lui parlait, et elle crut en lui, et elle devint l’apôtre des Samaritains dont plusieurs crurent à ses paroles.

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SEIZIÈME TRAITÉ.

DEPUIS CET ENDROIT DE L’ÉVANGILE : « OR, DEUX JOURS APRÈS, IL SORTIT DE LÀ, ET S’EN ALLA «EN GALILÉE », JUSQU’À CET AUTRE: « ET IL CRUT, LUI ET TOUTE SA MAISON ». (Chap. IV, 43-53.)

LE SERVITEUR D’UN OFFICIER GUÉRI.

Après avoir séjourné à Samarie, Jésus vint en Galilée, et alors se vérifia, une fois de plus, ce proverbe « Un prophète n’est jamais honoré dans son pays ». En effet, sans voir un seul prodige, à sa seule parole, les Samaritains crurent au Christ. En Galilée on avait sous les yeux ses miracles, et l’on ne croyait pas en lui; un seul, un officier, eut la foi, et encore, pour l’y amener, fallut-il d’abord guérir son serviteur. Les Galiléens préfiguraient donc le peuple Juif, qui demeura incrédule en dépit des merveilles opérées par le Sauveur; pour les Samaritains, ils étaient l’image du peuple chrétien, qui a embrassé la toi sans avoir été le témoin d’aucun de ses miracles, et qui est devenu ainsi, par adoption, la race spirituelle d’Abraham, d’Isaac et de Jacob.

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DIX-SEPTIÈME TRAITÉ.

DEPUIS L’ENDROIT OÙ IL EST ÉCRIT « APRÈS CELA ARRIVA LA FÊTE DES JUIFS, ET JÉSUS MONTA  À JÉRUSALEM », JUSQU’À CET AUTRE : « LES JUIFS CHERCHAIENT A LE FAIRE MOURIR, NON SEULEMENT PARCE QU’IL AVAIT VIOLÉ LE SABBAT, MAIS ENCORE PARCE QU’IL DISAIT QUE DIEU ÉTAIT SON PÈRE, SE FAISANT ÉGAL A DIEU ». (Chap. V, 4-18.)

GUÉRISON DU PARALYTIQUE.

Ce miracle est l’image de la guérison des âmes : de là son importance. La piscine figure le peuple Juif, et les cinq portiques, la loi de Moïse qui ne justifiait aucun de ses sujets. Il fallait que le Christ vint, par sa prédication, jeter le trouble parmi les pécheurs; alors, quiconque croirait humblement en lui dans l’unité de l’Eglise, serait sauvé. Le paralytique, malade depuis trente-huit ans, représente l’âme pécheresse, qui n’observe point les deux préceptes de la charité, et ne peut en conscience observer ni la loi ni l’Evangile, figurés par le nombre quarante. Pour le guérir, le Sauveur lui commande de prendre son lit sur ses épaules, c’est-à-dire d’aimer le prochain qu’il voit, et de marcher, c’est-à-dire d’en venir à aimer Dieu qu’il le voit pas. A sa voix, le malade se lève, marche et finit par reconnaître son céleste médecin dans la solitude du temple. Pour les Juifs, au lieu de voir en lui le Verbe, par qui Dieu fait toutes choses, ils demeurent dans leur aveugle endurcissement.

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DIX-HUITIÈME TRAITÉ.

SUR CE PASSAGE DE L’ÉVANGILE : « EN VÉRITÉ, EN VÉRITÉ, JE VOUS LE DIS : LE FILS NE PEUT RIEN FAIRE PAR LUI-MÊME, QU’IL NE LE VOIE FAIRE AU PÈRE: QUELQUE CHOSE QUE CELUI-CI FASSE, LE FILS AUSSI LE FAIT COMME LUI », (Chap. V, 19.)

LE VERBE ÉGAL AU PÈRE.

Les Juifs s’irritaient de ce que le Christ s’égalait à Dieu, car ils ne voyaient en lui qu’un homme, et n’y apercevaient point le Verbe. Alors Jésus ajouta : « Le Fils ne peut rien faire de lui-même que ce qu’il voit faire à son Père ». Les Ariens concluent de ces paroles que le Fils est inférieur au Père; mais ils sont forcés d’avouer que le Verbe est Dieu, qu’il est en Dieu, que tout a été fait par lui, et que, par conséquent, les oeuvres du Père ne sont pas distinctes de celles du Fils. Mais comment le Fils voit-il ce que fait le Père? Mystère inexplicable ! Servons-nous, toutefois, d’une comparaison tirée de la nature le notre âme. Il n’en est pas d’elle comme du corps: celui-ci peut exister sans voir ni entendre; pour celle-là, voir et entendre par elle-même, c’est l’essence même de son être ; ainsi en est-il du Verbe.

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DIX-NEUVIÈME TRAITÉ.

DEPUIS CES PAROLES: « LE FILS NE PEUT RIEN FAIRE DE LUI-MÊME QUE CE QU’IL VOIT FAIRE AU PÈRE », JUSQU’À CES AUTRES : « PARCE QUE JE CHERCHE, NON POINT MA VOLONTÉ, MAIS LA VOLONTÉ DE CELUI QUI M’A ENVOYÉ ». (Chap. V, 19-30.)

LES DEUX RÉSURRECTIONS.

Quiconque n’honore pas le Fils, n’honore pas le Père, car il déclare par là ou que, par jalousie, le Père n’a pas voulu engendrer son égal, on qu’il lui a été impossible de l’engendrer. Au contraire, le Fils étant le Verbe du Père, celui qui écoute le Verbe et croit au Père, passe de la mort spirituelle à la vie de la grâce par la foi. Cette vie, supérieure à celle du corps, le croyant la puise, non en lui-même, mais à sa seule et véritable source, qui est Dieu, tandis que pour avoir été engendré par le Père, le Fils a cette vie en soi, et la communique à ceux auxquels il veut la donner. Comme Fils de Dieu, il ressuscite donc les âmes ; comme Fils de l’homme, il ressuscitera aussi les corps, parce que son Père lui a donné le jugement. Il sera seul à juger les vivants et les morts, afin que les méchants ne puissent voir en lui la forme de Dieu, et aussi pour glorifier sa vie sainte.

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VINGTIÈME TRAITÉ.

ENCORE SUR CE PASSAGE : « EN VÉRITÉ, EN VÉRITÉ, LE FILS NE PEUT RIEN FAIRE PAR LUI-MÊME, QU’IL NE LE VOIE FAIRE AU PÈRE. QUELQUE CHOSE QUE CELUI-CI FASSE, LE FILS LE FAIT AUSSI COMME LUI ». (Chap. V, 19.)

UNITÉ D’ACTION DANS LA SAINTE TRINITÉ.

Quoiqu’il soit dit, dans l’Ecriture, que Dieu se reposa le septième jour, cette parole du Sauveur est vraie : « Le Père agit toujours ». En effet, si le Fils agit, c’est par le Père, car, en lui, voir et être, exister et pouvoir agir sont la même chose; puisque le Père lui a donné l’être, il lui a donc aussi donné ta puissance. De là, néanmoins, il ne suit pas que le Fils soit inférieur au Père étant inséparables l’un de l’autre, et tous deux éternels, loin d’agir l’un sans l’autre, ils agissent par ensemble et pareillement. Pour se faire, autant que possible, une idée de ce mystère, il faut s’élever par de là le monde des esprits jusqu’à Dieu, comme l’apôtre saint Jean.

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VINGT-UNIÈME TRAITÉ.

DEPUIS CES PAROLES : « CAR LE PÈRE AIME LE FILS ET LUI MONTRE TOUT CE QU’IL FAIT », JUSQU’À CES AUTRES « CELUI QUI N'HONORE PAS LE FILS, N’HONORE PAS LE PÈRE QUI L’A ENVOYÉ ». (Chap. V, 20-23.)

LES OEUVRES DU CHRIST.

«Le  Fils ne fait que ce qu’il a vu faire à son Père, et le Père lui montre tout ce qu’il fait», c’est-à-dire, le Père est l’archétype de toutes les créatures; il les voit en lui-même, et cette vision et la science qui en résulte, ne sont autre chose que son Verbe : de là il suit que, pour le Verbe, voir, apprendre, connaître, c’est être. Quant au Christ considéré comme homme et comme représentant de tous les membres de l’Eglise, Dieu doit lui montrer à opérer des merveilles plus admirables que la guérison d’un paralytique. Comme Dieu, il ressuscitera les morts à la fin du monde. Comme homme, il les jugera, afin que tous l’honorent de la même manière qu’ils honorent le Père.

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VINGT-DEUXIÈME TRAITÉ.

DEPUIS CES PAROLES: « EN VÉRITÉ, EN VÉRITÉ, JE VOUS LE DIS : CELUI QUE ÉCOUTE MES PAROLES ET CROIT A CELUI QUI M’A ENVOYÉ, A LA VIE ÉTERNELLE », JUSQU’A CES AUTRES : « PARCE QUE JE NE CHERCHE PAS MA VOLONTÉ, MAIS LA VOLONTÉ DE CELUI QUI M’A ENVOYÉ ». (Chap. V, 24-30.)

LE CHRIST, VIE ET RÉSURRECTION.

Ecouter le Sauveur et croire à sa parole, c’est la condition requise pour parvenir à la vie spirituelle, qui est la véritable vie, et ne pas être soumis à un jugement de condamnation. La vie spirituelle consiste dans la justice et la charité ; le moment d’y arriver dure depuis l’avènement du Christ et durera jusqu’à la fin du monde. Jésus-Christ en est la source, car il la possède en lui-même, et non par emprunt. Quant à la résurrection des corps, il l’opérera plus tard, et, alors, il jugera les hommes suivant les règles de la justice éternelle, et la volonté de son Père.

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VINGT-TROISIÈME TRAITÉ.

DEPUIS CES PAROLES DE L’ÉVANGILE: « SI JE RENDS TÉMOIGNAGE DE MOI », JUSQU’À CES AUTRES : « ET VOUS NE VOULEZ PAS VENIR A MOI, AFIN D’AVOIR LA VIE ». DANS CE TRAITÉ, IL EST ENCORE QUESTION DES PASSAGES DÉJÀ EXPLIQUÉS PRÉCÉDEMMENT, À PARTIR DE CELUI-CI : « EN VÉRITÉ, EN VÉRITÉ, JE VOUS LE DIS LE FILS NE PEUT RIEN FAIRE DE LUI-MÊME, ETC. » (Chap. V, 19-40.)

LES OEUVRES DU CHRIST.

Saint Jean, les Prophètes, les Apôtres, n’étaient pas la véritable lumière, ils n’étaient que des lampes; leur témoignage en faveur du Christ avait donc moins de prix que celui du Christ lui-même et de ses oeuvres. Les âmes trouvent leur vie uniquement en Dieu; le Père les crée et les fait sortir du tombeau du péché par le Fils, car il lui montre ce qu’il doit faire, le Fils le voit; de cette démonstration du Père et de cette intuition du Fils, qui n’ont aucune analogie avec une démonstration et une intuition humaines, résultent la création et la résurrection des âmes. Comme Dieu, le Christ produit donc, dans  le domaine des âmes, d’admirables opérations : comme homme, il ressuscitera les corps, et, en ce pouvoir, il puise un droit imprescriptible à notre foi et à notre respect.

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VINGT-QUATRIÈME TRAITÉ.

DEPUIS L’ENDROIT OÙ IL EST DIT : « APRÈS CELA, JÉSUS S’EN ALLA AU-DELÀ DE LA MER DE GALILÉE, QUI EST LA MER DE TIBÉRIADE », JUSQU’À CET AUTRE : « CELUI-CI EST VÉRITABLEMENT LE PROPHÈTE QUI DOIT VENIR EN CE MONDE ». (Chap. VI, 14.)

LA MULTIPLICATION DES PAINS.

Les miracles procèdent du même pouvoir divin que toutes les oeuvres quotidiennes du Très-Haut, mais ils nous étonnent davantage parce qu’ils sont plus rares, et ils reportent plus efficacement nos pensées vers lui : ils sont d’ailleurs un livre où nous apprenons à connaître leur auteur. En présence d’une multitude affamée, Jésus demande à Philippe comment on pourra la nourrir. « Il y a là », dit André, « cinq pains d’orge et deux poissons; mais qu’est-ce que cela pour tant de monde ? »Les cinq pains représentaient les cinq livres de Moïse, les deux poissons figuraient le sacerdoce et la royauté, tous deux symboles du Christ, prêtre et roi; leur multiplication signifiait la lumière jetée par l’Evangile sur la loi mosaïque; les cinq mille personnes rassasiées étaient l’emblème du peuple soumis à cette loi ; l’herbe était l’image du sens charnel qu’il y attachait; les restes de ce repas signifiaient les vérités que la foule ne peut comprendre et doit croire; enfin, le miracle lui-même donnait la preuve que le Christ était un Prophète et le maître des Prophètes.

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VINGT-CINQUIÈME TRAITÉ.

DEPUIS CET ENDROIT : « JÉSUS SACHANT QU’ILS VOULAIENT L’ENLEVER, AFIN DE LE FAIRE ROI », JUSQU’À CET AUTRE : «  ET JE LE RESSUSCITERAI AU DERNIER JOUR ». (Chap. VI, 15-44. )

JÉSUS, SOURCE DE TRANQUILLITÉ ET DE VIE.

Jésus-Christ, comme Dieu, est roi de l’univers; comme homme, il régnera sur les élus dans le ciel : mais, en le voyant multiplier les pains, ses disciples et les Juifs voulaient lui donner une royauté temporelle, ignorant qu’il dût s’élever d’abord sur le Calvaire ; il s’enfuit donc sur la montagne. Pendant son absence, les Apôtres s’en retournèrent à Capharnaüm ; en traversant la mer ils furent assaillis d’une violente tempête. Leur barque était l’image de l’Eglise ; la tempête, celle des calamités qui doivent la tourmenter ici-bas sans pouvoir la faire périr. Enfin, le Sauveur vint sur les eaux, la nacelle aborda  au rivage, et la tranquillité se rétablit. Avec Jésus, le chrétien foule aux pieds le monde et ses traverses, et il arrive sain et sauf à la bienheureuse éternité. Le lendemain, ta foule retrouve le Sauveur à Capharnaüm et s’empresse autour de lui Ne me cherchez point pour le pain matériel que je pourrais vous donner, mais pour la vie éternelle dont je suis la source, comme Fils de Dieu : pour avoir la vie, croyez en moi. — Quel signe nous donnerez-vous pour nous aider à croire en vous ? — Si Moïse vous a donné la manne, Dieu vous donne un aliment bien supérieur, le vrai pain de vie, et ce pain, c’est moi, soyez, comme moi, humbles et soumis à la volonté de Dieu, et vous me serez unis, et vous aurez toujours en vous le repos , et la vie.

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VINGT-SIXIÈME TRAITÉ.

DEPUIS L’ENDROIT OÙ IL EST ÉCRIT : « LES JUIFS DONC MURMURAIENT CONTRE LUI, PARCE QU’IL AVAIT DIT: JE SUIS LE PAIN VIVANT DESCENDU DU CIEL », JUSQU’A CET AUTRE : « CELUI QUI MANGE DE CE PAIN, VIVRA ÉTERNELLEMENT ». (Jean, VI, 41-59.)

LA FOI EN JÉSUS-CHRIST.

Parce que les Juifs n’avaient pas soif de la justice, ils ne comprirent point que Jésus était le vrai pain descendu du ciel ; ils murmurèrent donc en entendant ses paroles : en cela rien d’étonnant. Pour croire au Christ, il faut être attiré h. la foi par la grâce divine, qui, en nous instruisant, nous amène, d’une manière efficace, mais librement, au bien par l’organe le Jésus-Christ, Fils de Dieu incarné. Comme il est le pain de vie, croire en lui, c’est avoir la vie éternelle de l’âme. La manne du désert n’a pu la donner aux Israélites, parce qu’ils manquaient de foi : l’Eucharistie ne l’a pas davantage procurée fleurs descendants, pour la même raison, car elle n’est pain de vie que pour les croyants. Celui donc qui mange ce pain dans les sentiments de la foi et de la charité, possède la vie éternelle de l’âme, et le principe de la résurrection de son corps.

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VINGT-SEPTIÈME TRAITÉ

DEPUIS CET ENDROIT: « IL DIT CES PAROLES DANS LA SYNAGOGUE, ENSEIGNANT À CAPHARNAÜM ». JUSQU’A CET AUTRE : « CAR C’ÉTAIT CELUI QUI DEVAIT LE TRAHIR, QUOIQU’IL FUT L’UN DES DOUZE ». (Chap. VI,60-72.)

C’EST L’ESPRIT QUI VIVIFIE.

            Les adversaires de Jésus ne furent pas seuls à murmurer de ses paroles : ses disciples en firent autant. Vous ne savez ce qu’est ma chair, ni ce qu’elle sera un jour, leur dit le Sauveur, car vous en jugez d’une façon matérielle et grossière c’est pourquoi vous en jugez faux mes paroles sont spirituelles, et quand je dis qu’il faut manger ma chair, j’entends qu’il faut faire un avec moi. Vous ne croyez pas en moi, voilà pourquoi vous ne me comprenez pas; et, si vous ne croyez pas en moi, c’est que mon Père ne vous en a pas fait grâce. — Beaucoup s’éloignèrent alors de Jésus; mais les douze qu’il avait choisis, même Judas malgré son indignité, restèrent avec lui, parce que la foi leur avait donné de saisir le vrai sens de son discours. Puissions-nous entrer dans leurs sentiments et suivre leur exemple!

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VINGT-HUITIÈME TRAITÉ.

DEPUIS CES PAROLES DE L’ÉVANGILE : « APRÈS CELA, JÉSUS S’AVANÇA DANS LA GALILÉE », JUSQU’À CES AUTRES: « TOUTEFOIS, NUL NE PARLAIT OUVERTEMENT DE LUI, DANS LA CRAINTE DES JUIFS ». (Chap. VII, 1-13.)

LE DIEU HOMME.

Jésus-Christ était en même temps Dieu et homme; comme Dieu, possédant une puissance infinie; comme homme, souffrant et donnant à ses membres fidèles l’exemple de ce qu’ils peuvent et doivent faire. pour éviter les persécutions des Juifs, il s'était retiré en Galilée, Au moment de la scénophagie, ses parents, hommes charnels, auraient voulu le décider à se rendre à Jérusalem pour l’y voir opérer des miracles et acquérir un renom. Mais l’heure de la gloire n’était pas encore venue pour lui; elle ne devait sonner qu’après une vie d’humiliations et d’oublis; aussi ne monta-t-il au temple que vers le milieu de la fête, et en secret, afin de ne pas mériter les éloges des mondains. Ainsi doit-il en être de nous pendant le pèlerinage de cette vie : nous ne devons chercher à être connus et glorifiés de personne ici-bas : la gloire du ciel est la seule à laquelle nous devons tendre.

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VINGT-NEUVIÈME TRAITÉ.

DEPUIS CET ENDROIT DE L’ÉVANGILE : « ET COMME LA FÊTE ÉTAIT DÉJÀ À DEMI PASSÉE », JUSQU’À CET AUTRE : « CELUI QUI L’A ENVOYÉ, CELUI-LÀ EST VÉRIDIQUE, ET IL N’Y A POINT D’INJUSTICE EN LUI ». (Chap. VII, 14-18.)

L’HOMME-DIEU.

En entendant le Christ, les Juifs, qui ne voyaient en lui qu’un homme, ne pouvaient s’expliquer comment il savait si bien l’Ecriture sans avoir rien appris. S’ils avaient eu la foi, ils auraient compris qu’il était Dieu et Verbe du Père, que, par conséquent, il en était l’organe, et que de là venait sa science étonnante ; mais ils ne croyaient pas en lui, ni la foi ni la charité ne les animait; aussi ses humiliations, au lieu de leur faire reconnaître son infinie grandeur, ne leur laissaient-elles apercevoir que son humanité.

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TRENTIÈME TRAITÉ.

DEPUIS CE PASSAGE : « MOÏSE NE VOUS A-T-IL PAS DONNÉ LA LOI, ET NUL DE VOUS NE L’ACCOMPLIT », JUSQU’À CET AUTRE : « NE JUGEZ PAS SELON L’APPARENCE, MAIS JUGEZ AVEC UN JUGEMENT DROIT ». (Chap.VII, 49-24.)

IMPARTIALITÉ.

A la vue du miracle opéré par Jésus-Christ le jour du sabbat, les Juifs s’étaient  scandalisés. Moïse, leur dit Jésus, vous a commandé la circoncision pour le huitième jour, et vous la pratiquez sans scrupule le Jour du sabbat, et vous me défendez de guérir un homme La circoncision était ta figure de la guérison spirituelle, et vous trouvez mauvais que je délivre une âme du péché! Vous buvez et mangez pour l’entretien de votre santé, et il me serait interdit de rendre la santé à un malade! Jugez donc impartialement des hommes et des choses.

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TRENTE ET UNIÈME TRAITÉ.

DEPUIS CE PASSAGE « QUELQUES-UNS DE JÉRUSALEM DISAIENT DONC : N’EST-IL PAS CELUI QU'ILS CHERCHAIENT A FAIRE MOURIR? » JUSQU’À CET AUTRE : « VOUS ME CHERCHEREZ ET NE ME  TROUVEREZ POINT, ET OU JE SERAI VOUS NE POUVEZ VENIR ». (Chap. VII, 25-36.)

LE CHRIST-DIEU MÉCONNU DES JUIFS.

Le Christ était homme; c’est pourquoi ses ennemis connaissaient à peu près tout ce qui le concernait comme tel, et voulaient l’emparer de lui : il était aussi Dieu, mais ils ignoraient qu’il le fût voilà néanmoins le motif qui les empêcha de s’emparer de lui avant l’heure qu’il avait librement fixée. Aujourd’hui, ils le méconnaissent malgré ses miracles; plus tard, après sa résurrection, ils devront le chercher sans le reconnaître davantage : cette grâce est d’abord réservée aux Gentils lui devaient croire en lui, quoiqu’ils n’eussent pas été les témoins de ses oeuvres merveilleuses.

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TRENTE-DEUXIÈME TRAITÉ.

DEPUIS CES MOTS : « EN LA DERNIÈRE ET GRANDE JOURNÉE DE LA FÊTE, JÉSUS ÉTAIT LÀ, CRIANT « ET DISANT : SI QUELQU’UN A SOIF, QU’IL VIENNE À MOI, ET QU’IL BOIVE », JUSQU’À CES AUTRES : « CAR LE SAINT-ESPRIT N’ÉTAIT PAS ENCORE DONNÉ, PARCE QUE JÉSUS N’ÉTAIT PAS ENCORE GLORIFIÉ ». (Chap. VII, 37-39.)

LES DONS DU SAINT-ESPRIT.

Ce que nous aimons le plus dans nos semblables, c’est leur âme, parce qu’elle est supérieure au corps ; mais Dieu qui est le maître de nos âmes, ne devons-nous pas l’aimer par-dessus toutes choses? Si nous avons soif de lui, nous recevrons l’Esprit-Saint, et en lui nous trouverons l’union avec les autres membres de l’Eglise, et cette précieuse charité qui fera notre bonheur ici-bas et dans le ciel.

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TRENTE-TROISIÈME TRAITÉ.

DEPUIS CES PAROLES DE L’ÉVANGILE : « PLUSIEURS DONC DE CETTE MULTITUDE AYANT ENTENDU CES MOTS », JUSQU’À CES AUTRES : « ET MOI, JE NE VOUS CONDAMNERAI PAS NON PLUS ALLEZ ET NE PÉCHEZ PLUS DÉSORMAIS ». (Chap. VII, 40-53 ; VIII, 1-11.

LA FEMME ADULTÈRE.

Au lieu de croire en Jésus comme les émissaires qu’ils avaient envoyés pour s’emparer de lui, ou comme Nicodème, ses ennemis cherchaient toutes les occasions de le mettre en contradiction avec lui-même et avec la loi, afin de le faire condamner par le peuple. Ils lui amenèrent donc une femme surprise en adultère, voulant lui reprocher, s’il la condamnait, sa dureté; s’il la renvoyait absoute, son impiété : sans blesser les règles de la douceur, ni le respect dû à la loi, il leur rappela les imprescriptibles exigences de la justice, qui refuse à des coupables le droit de punir d’autres coupables. Ne comptons point exclusivement sur ta bonté ou sur la sévérité de Dieu, et en nous tenant éloignés de la présomption et du désespoir, nous resterons dans la vérité.

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TRENTE-QUATRIÈME TRAITÉ.

SUR CE PASSAGE « JE SUIS LA LUMIÈRE DU MONDE CELUI QUI ME SUIT NE MARCHE PAS DANS LES TÈNÈBRES, MAIS IL AURA LA LUMIÈRE DE LA VIE ». (Chap. VIII, 12.)

JÉSUS, LUMIÈRE DE VIE.

Jésus est la lumière du monde, non pas une lumière matérielle, mais la lumière incréée qui est Dieu : il est aussi source de vie; et comme, en Dieu, la lumière et la vie se trouvent réunies, nous en jouirons au ciel pendant l’éternité. Pour y parvenir, il nous faut ici-bas suivre Notre-Sauveur, imiter ses vertus, et quand nous aurons victorieusement lutté coutre les ennemis de notre salut, nous entrerons en possession de la lumière et de la vie éternelles, promises comme récompense à nos généreux efforts.

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TRENTE-CINQUIÈME TRAITÉ.

DEPUIS CET ENDROIT : « ALORS LES PHARISIENS LUI DIRENT : TU RENDS TÉMOIGNAGE DE TOI-MÊME », JUSQU’À CET AUTRE : « MON TÉMOIGNAGE EST VÉRITABLE, PARCE QUE JE SAIS D’OÙ JE SUIS VENU ET OU JE VAIS ». (Chap. VIII, 13, 14.)

LE CHRIST SE REND TÉMOIGNAGE.

Les Juifs récusaient le témoignage du Sauveur ; mais ce témoignage n’était pas seul en sa faveur, il était appuyé sur celui des Prophètes. D’ailleurs, Jésus-Christ n’était-il pas la lumière véritable ? Une lumière, en montrant les objets environnants, ne peut-elle servir à se manifester elle-même ? S’il a envoyé les Prophètes devant lui, c’était afin de s’en servir comme de lampes, et de ménager la faiblesse des yeux de notre âme. Un jour, dans le ciel, il nous apparaîtra tel qu’il est, et nous contemplerons, sans ombre et sans nuage, la splendeur de ses rayons.

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TRENTE-SIXIÈME TRAITÉ.

DEPUIS CE PASSAGE : « VOUS JUGEZ SELON LA CHAIR; MOI, JE NE JUGE PERSONNE », JUSQU’À CET AUTRE : « JE RENDS TÉMOIGNAGE DE MOI-MÊME, ET LE PÈRE, QUI M’A ENVOYÉ, REND TÉMOIGNAGE DE MOI ». (Chap. VIII, 15-18.)

LE CHRIST, UN AVEC LE PÈRE.

Il y a deux natures en Jésus-Christ, mais les Juifs, qui jugent selon la chair, n’en reconnaissent qu’une. Le Sauveur ne les imite pas, il ne juge personne, il se montre miséricordieux jusqu’à la mort de la croix, et s’il juge il ne se trompe nullement, car son Père est avec lui. C’est là un mystère puisé par saint Jean dans le sein même de Dieu et qu’il est difficile de saisir; mais c’est une vérité catholique. Le Christ n’est donc pas seul, car, s’il est homme, il est en même temps Dieu, et, comme tel, une même chose avec le Père, inséparable de lui, quoique personne distincte; dès lors qu’il se rend témoignage, sa parole est vraie, puisqu'elle est la parole du Père et l’oracle de l’Esprit-Saint.

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TRENTE-SEPTIÈME TRAITÉ.

DEPUIS CE PASSAGE : « ILS LUI DISAIENT DONC : OU EST TON PÈRE ? » JUSQU'À CET AUTRE « ET NUL NE SE SAISIT DE LUI, PARCE QUE SON HEURE N'ÉTAIT POINT ENCORE VENUE ». (Chap. VIII, 19, 20.)

LE CHRIST, SEMBLABLE AU PÈRE.

N'envisageant en Jésus-Christ que son humanité, ses ennemis lui demandent où est ton Père. Le Sauveur leur répond sévèrement que s'ils le connaissaient lui-même, ils connaîtraient par là même son Père. En effet, il est semblable à lui, de même nature que lui, une seule et même chose avec lui, en tant que Dieu ; quoique différents de personne, ils sont donc tous deux pareils. Confondus, mais non convaincus par ces paroles, les Juifs se retirent sans lui faire de mal, parce que le moment qu'il a librement choisi comme maître du monde, des astres et des hommes, n'est pas encore venu pour lui de mourir en notre faveur.

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TRENTE-HUITIÈME TRAITÉ.

DEPUIS CE PASSAGE : « JÉSUS LEUR DIT DONC : VOUS ME CHERCHEREZ », JUSQU’À CET AUTRE : « JE SUIS LE COMMENCEMENT, MOI QUI VOUS PARLE ». (Chap. VIII, 21-25.)

LE CHRIST, PRINCIPE.

Jésus avertit les Juifs qu’ils chercheront à le connaître, mais que leurs efforts n’aboutiront point, parce qu’ils ont, à son sujet, des idées charnelles, et qu’ils mourront dans leurs péchés parce qu’ils n’auront pas la foi La seule condition pour ne pas mourir ainsi, c’est de croire que le Christ est, en lui-même, sans changement d’aucune sorte; en un mot, qu’il est le principe,la source de la vie pour toutes choses.

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TRENTE-NEUVIÈME TRAITÉ.

DEPUIS CE PASSAGE : « J’AI BEAUCOUP DE CHOSES À DIRE DE VOUS », JUSQU’À CET AUTRE : « ET ILS NE COMPRIRENT PAS QU’IL LEUR PARLAIT DU PÈRE ». (Chap. VIII, 26, 27.)

LA TRINITÉ, PRINCIPE.

Jésus se dit le principe, mais il ne l’est pas seul; car il partage avec les deux autres personnes de la Trinité, et celles-ci partagent avec lui cette propriété. La paternité est propre au Père, la filiation au Verbe, la Procession au Saint-Esprit; mais en tout le reste, les trois personnes divines ont la même nature et ne font qu’un Dieu, un principe. Par là même qu’il est inséparable du Père, et que le Père est véridique, les jugements du Fils sont fondés sur la vérité même.

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QUARANTIÈME TRAITÉ.

DEPUIS CET ENDROIT : « C’EST POURQUOI JÉSUS LEUR DIT : QUAND VOUS AUREZ ÉLEVÉ LE FILS DE L’HOMME » , JUSQU’À CET AUTRE : « ET VOUS CONNAITREZ LA VÉRITÉ, ET LA VÉRITÉ VOUS AFFRANCHIRA ». (Chap. VIII, 28-32.)

LE CHRIST DIEU.

Le Sauveur proclamait sa divinité, mais la gloire de sa résurrection et les prodiges qui devaient la suivre , étaient destinés à la faire briller d’un vif éclat, à convertir un grand nombre d’hommes. Oui, de tous ces événements devait ressortir la preuve que le Christ est, qu’il a été engendré avant tous les temps par le Père, qu’il est la vérité même. Ces événements sont pour nous un puissant motif de persévérer dans la foi; notre persévérance nous conduira des ombres de la foi à la claire vue de la vérité.

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QUARANTE ET UNIÈME TRAITÉ.

DEPUIS CE PASSAGE : « JÉSUS DISAIT DONC AUX JUIFS QUI AVAIENT CRU EN LUI », JUSQU’À CET AUTRE : « SI DONC LE FILS VOUS AFFRANCHIT, VOUS SEREZ LIBRES ». (Chap. VIII, 31-36.)

LA LIBERTÉ. 

Le Sauveur ayant dit que la vérité affranchirait ceux qui croiraient en lui, ses interlocuteurs en prirent occasion de s’irriter, comme si le peuple juif n’avait jamais subi et ne subissait pas encore le joug de l’étranger. S’ils avaient été moins charnels, ils auraient compris qu’il n’était nullement question d’un esclavage matériel. Jésus-Christ avait voulu parler de la servitude spirituelle du péché, car dans l’état de péché on ne s’appartient plus, on est aux ordres de ses passions, et l’unique moyen d’y échapper, c’est de suivre la voie des commandements et des exemples du Sauveur; à mesure qu’on s’avance dans le chemin des vertus chrétiennes, on s’émancipe on devient plus libre, mais la liberté ne devient complète qu’au moment où l’on contemple la vérité en face dans le ciel.

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QUARANTE-DEUXIÈME TRAITÉ.

DEPUIS CE PASSAGE : « JE SAIS QUE VOUS ÊTES ENFANTS D’ABRAHAM, MAIS VOUS CHERCHEZ À ME FAIRE MOURIR », JUSQU’À CET AUTRE : « C’EST POURQUOI VOUS NE LES ENTENDEZ POINT, PARCE QUE VOUS N’ÊTES PAS DE DIEU ».(Chap. VIII, 37-47.)

LES JUIFS, ENFANTS DU DÉMON.

Les Juifs se prétendaient libres, parce qu’ils descendaient d’Abraham et qu’ils étaient les enfants de Dieu ; mais Jésus leur montre que s’ils tenaient d’Abraham et de Dieu leur existence matérielle, ils n’en étaient pas spirituellement les fils à cause de leurs désordres, de leur incrédulité et de leurs vices :  ils n’étaient, à vrai dire, que les héritiers du démon, et parce que le démon est le Père du mensonge, ils n’écoutaient point le Sauveur, qui est la Vérité, qui est de Dieu.

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QUARANTE-TROISIÈME TRAITÉ.

DEPUIS CE PASSAGE : « LES JUIFS LUI RÉPONDIRENT DONC ET LUI DIRENT », JUSQU’À CET AUTRE : « ILS PRIRENT DONC DES PIERRES POUR LES LUI JETER, MAIS JÉSUS SE CACHA ET SORTIT DU TEMPLE ». (Chap. VIII, 48-59.)

JÉSUS, FILS DE DIEU.

Ne sachant que répondre au Sauveur, les Juifs lui dirent : « Tu es un démon » .— Non, je n’en suis pas un, car si je me rends témoignage à moi-même, ce n’est point par orgueil ; j’ai pour moi le témoignage non équivoque de mon Père, et si vous croyiez en moi vous ne mourriez pas, car celui qui garde ma parole vivra toujours. — Voilà bien une preuve sans réplique, que tu es possédé du démon ! — Non, je dis la vérité. Si vous devez vivre toujours en gardant ma parole, c’est que je vous communiquerai la vie, car « Je suis ». Telle a été la cause des tressaillements de joie qu’a ressentis Abraham. A ces paroles on voulut le lapider, mais il s’en alla.

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QUARANTE-QUATRIÈME TRAITÉ.

DEPUIS CES PAROLES : « ET JÉSUS PASSANT VIT UN HOMME AVEUGLE DE NAISSANCE » , JUSQU’À CES AUTRES : « MAINTENANT VOUS DITES-NOUS VOYONS, ET VOTRE PÉCHÉ DEMEURE ». (Chap. IX.)

L’AVEUGLE-NÉ.

L’aveugle-né était la figure du genre humain précipité dans les ténèbres spirituelles par le péché d’Adam; pour sortir de cet aveuglement de l’âme, il lui faut s’approcher du Fils de Dieu fait homme et croire en lui . à celte condition la vue lui sera donnée; car si Jésus-Christ est venu pour épaissir les ténèbres où vivent ceux qui ne veulent pas ouvrir les yeux à la lumière de la vérité, il est venu aussi pour éclairer ceux qui avouent humblement avoir besoin de lui.

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QUARANTE-CINQUIÈME TRAITÉ.

DEPUIS CET ENDROIT: « CELUI QUI N’ENTRE POINT PAR LA PORTE DANS LA BERGERIE DES BREBIS, MAIS QUI Y ENTRE AUTREMENT, EST UN VOLEUR ET UN BRIGAND », JUSQU’A CET AUTRE : « JE SUIS VENU POUR QU’ELLES AIENT LA VIE, ET QU’ELLES L’AIENT PLUS ABONDAMMENT. (Chap. X, 1-10.)

LA PORTE ET LE PASTEUR.

Jésus-Christ est cette porte : si on ne passe point par elle, les meilleures oeuvres sont inutiles. Par conséquent, ni les païens, ni les Juifs, assez aveugles pour ne pas reconnaître le Fils de Dieu fait homme, ne pouvaient ni se sauver eux-mêmes, ni sauver leurs disciples; de môme en est-il des hérétiques. Ses brebis sont ceux qui ont écouté avec docilité le Sauveur, soit dans la personne des prophètes, soit dans sa propre personne, qui ont été prédestinés, qui persévèrent dans le bien jusqu’à la fin : ceux-là entrent parla porte dans l’Église où ils se sanctifient, et, plus tard, ils sortent encore par la porte pour être admis dans le ciel.

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QUARANTE-SIXIÈME TRAITÉ:

DEPUIS CE PASSAGE : « JE SUIS LE BON PASTEUR », JUSQU’À CET AUTRE : « MAIS LE MERCENAIRE S’ENFUIT, PARCE QU’IL EST MERCENAIRE ET QU’IL NE SE PRÉOCCUPE POINT DES BREBIS ». (Chap. X, 11-13.)

LE PORTIER, LE MERCENAIRE ET LE LOUP.

Jésus-Christ, tout à la fois porte et pasteur, est aussi le portier ; c’est. en effet, par sa grâce, que nous le connaissons ; il s’ouvre lui-même à nous en nous enseignant la vérité qui est lui-même.— Bien différents du bon Pasteur sont les mercenaires qui s’occupent de leurs intérêts propres avant de s’occuper des intérêts de leur troupeau. Il y a si peu de bons pasteurs, que les mercenaires sont indispensables: il faut les écouter dans ce qu’ils disent, sans les imiter dans ce qu’ils font.— Quant au loup, c’est le démon ; par la crainte, il met en fuite le mercenaire, mais il ne peut faire trembler le bon pasteur.

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QUARANTE-SEPTIÈME TRAITÉ.

DEPUIS CES PAROLES : « JE SUIS LE BON PASTEUR, ET JE CONNAIS MES BREBIS », JUSQU’À CES AUTRES : « LE DÉMON PEUT-IL OUVRIR LES YEUX DES AVEUGLES ». (Chap. X, 14-21.)

PASTEUR ET PORTE.

Jésus-Christ nourrit ses brebis du pain de la vérité; c’est par sa grâce que les prédicateurs ont entrée dans l’esprit des fidèles pour y porter la connaissance du bon Pasteur. Il y entre donc par lui-même. Il est aussi exclusivement la porte qui nous conduit au Père, car il a quitté son âme, il est mort pour nous; oeuvre d’autant plus méritoire qu’elle fut l’effet de sa pleine liberté, bien que son Père la lui eût commandée.

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QUARANTE-HUITIÈME TRAITÉ.

DEPUIS CET ENDROIT : « LES FÊTES DE LA DÉDICACE SE FIRENT A JÉRUSALEM », JUSQU’À : « OR TOUT CE QUE JEAN DIT DE LUI ÉTAIT VRAI, ET BEAUCOUP CRURENT EN LUI ». (Chap. X, 22-42.)

LE CHRIST, FILS DE DIEU.

A l’occasion de la Dédicace, les Juifs rencontrèrent Jésus au temple, et voulant le surprendre dans ses paroles, ils lui demandèrent s’il était le Christ. En leur faisant dire ce qu’ils ne voulaient pas, il les amena jusqu’à leur parler de sa qualité de Fils de Dieu, de sa puissance, de ses oeuvres ; puis, comme ils prenaient des pierres pour les lui jeter, il se retira au-delà du Jourdain, et y trouva des hommes qui crurent en lui.

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QUARANTE-NEUVIÈME TRAITÉ.

DEPUIS L’ENDROIT OÙ IL EST DIT : « OR IL Y AVAIT UN MALADE NOMMÉ LAZARE », JUSQU’À : « IL S’EN ALLA DANS LE PAYS QUI EST PRÈS DU DÉSERT, DANS LA VILLE QUI EST APPELÉE EPHREM, ET LÀ IL DEMEURAIT AVEC SES DISCIPLES ». (Chap. XI, 1-54.)

RÉSURRECTION DE LAZARE.

Le Christ a ressuscité trois morts pour manifester sa puissance. La mort corporelle est l’image de la mort spirituelle, avec cette différence, néanmoins, qu’on redoute l’une et qu’on ne craint guère l’autre : la résurrection des corps est aussi l’emblème de celle des âmes par la foi. Si la fille de Jaïre et le fils de la veuve de Naïm figurent les pécheurs non invétérés de pensée et d’action, Lazare représente ceux qui se trouvent plongés dans la corruption de mauvaises habitudes. Sa résurrection miraculeuse devait être une preuve de la divinité du Christ. En raison de la mauvaise volonté des Pharisiens, les Apôtres voulaient le dissuader de se rendre à Béthanie, mais Jésus, après les avoir rappelés au devoir, et leur avoir appris ce qu’est la mort avant le jour du jugement, s’en alla, et ils le suivirent. Avant de ressusciter Lazare, il déclara à Marthe qu’il est principe de vie pour le corps et pour l’âme ; que quiconque croit, vivra toujours de la vie de la grâce. Arrivé prés de Marie, il frémit et pleura pour donner au pécheur l’exempte de ce qu’il doit faire pour revenir à la vie de l’âme. La suite indique comment les esclaves des mauvaises habitudes parviennent à en obtenir le pardon et à en sortir. A la suite de ce miracle eurent lieu et un grand émoi parmi les Pharisiens, et la prophétie de Caïphe.

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CINQUANTIÈME TRAITÉ.

DEPUIS CET ENDROIT : « LA PAQUE DES JUIFS ÉTAIT PROCHE », JUSQU’À CET AUTRE : « BEAUCOUP S’EN ALLAIENT À CAUSE DE LUI ET CROYAIENT EN JÉSUS ». (Chap. XI, 55, 56 et XII, 1-11.)

LE VASE DE PARFUMS.

On se trouvait à la fête de Pâques, figure de la vraie Pâque, et les Pharisiens incrédules voulaient se saisir de Jésus pour le perdre et se perdre du même coup. Puissent leurs descendants mériter par leur foi de le saisir pour se sauver ! Sur ces entrefaites, Jésus vint souper à Béthanie, et Marie versa sur ses pieds un vase de parfums. Ces parfums étaient l’emblème des bonnes oeuvres du chrétien, qui portent la vie ou la mort dans l’âme de ceux qui en sont témoins, suivant les intentions qu’ils apportent à les voir : témoin Judas, qui prit scandale de l’action méritoire de Marie. A ses réflexions déplacées, Jésus fit une réponse qui dut lui donner occasion de rentrer en lui-même.

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CINQUANTE ET UNIÈME TRAITÉ.

DEPUIS LE PASSAGE OU IL EST ÉCRIT : « AU LENDEMAIN LE PEUPLE, QUI ÉTAIT VENU EN GRANDE FOULE A LA FÊTE, ETC » , JUSQU’À CET AUTRE : « SI QUELQU’UN M’A SERVI, MON PÈRE L’HONORERA ». (Chap. XII, 12-26.)

HOSANNA.

Après la résurrection de Lazare, une foule de peuple vint au-devant de lui, le saluant du nom de Fils de David, etc., et Jésus entra à Jérusalem sur une ânesse accompagnée de son ânon, figure de ceux d’Israël qui ne croiraient pas et de ceux qui croiraient en lui. Alors s’approchèrent de lui des Gentils qui étaient venus à la fête, et il en prit occasion de parler de sa glorification précédée de sa passion. Promettant une participation à sa gloire à ceux qui renonceraient même à leur vie pour le servir.

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CINQUANTE-DEUXIÈME TRAITÉ.

DEPUIS LE PASSAGE OÙ IL EST ÉCRIT : « MAINTENANT MON ÂME EST TROUBLÉE » ; ET « QUE DIRAI-JE ? » JUSQU’À CET AUTRE : « JÉSUS DIT CES CHOSES ET IL S’EN ALLA ET SE CACHA D’EUX ». (Chap. XII, 27-36.)

PASSION ET GLOIRE.

            Le Christ pour nous encourager à le suivre jusqu’à la mort, a bien voulu emprunter à notre humanité sa faiblesse et ses craintes, et nous montrer, dans la défaite du démon et la gloire qui devait l’environner après sa passion, la promesse de la gloire éternelle après sa passion, la promesse de la gloire éternelle qui couronnera nos propres souffrances.

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CINQUANTE-TROISIÈME TRAITÉ.

DEPUIS LE PASSAGE OÙ IL EST ÉCRIT : « ET QUOIQU’IL EÛT FAIT TANT DE PRODIGES DEVANT EUX, ILS NE CROYAIENT PAS EN LUI », JUSQU’À CET AUTRE : « ILS ONT PLUS AIMÉ LA GLOIRE DES HOMMES QUE LA GLOIRE DE DIEU». (Chap. XII, 37-43.)

INCRÉDULITÉ VOLONTAIRE.

Malgré ses miracles, les Juifs ne croyaient pas en lui, et ainsi s’accomplissait en eux cette prophétie : A qui le bras de Dieu, c’est-à-dire, son Fils, par qui il a fait toutes choses, a-t-il été révélé ? Ainsi encore, ils recueillaient ce que Dieu avait prévu comme devant être le fruit et la punition de leur mauvaise volonté. De même en est-il encore aujourd’hui des orgueilleux.

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CINQUANTE-QUATRIÈME TRAITÉ.

DEPUIS CES PAROLES DE JÉSUS : « CELUI QUI CROIT EN MOI, NE CROIT PAS EN MOI, MAIS EN CELUI QUI M’A ENVOYÉ », JUSQU’À CES AUTRES : « CE QUE JE DIS, JE LE DIS SELON QUE LE PÈRE M’A DIT ». (Chap. XI, 44-50.)

LA DIVINITÉ DU CHRIST.

Dans la crainte de voir ses auditeurs le regarder comme un simple homme, Jésus leur dit que qui croit en lui croit en son Père ; et pour leur montrer qu’il est Dieu, il ajoute : Qui me voit, voit mon Père ; aussi, je jugerai, à la fin, les hommes rebelles à mes paroles, puisque ce ne sont pas mes paroles, mais celles que le Père m’a enseignées en m’engendrant de toute éternité.

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CINQUANTE-CINQUIÈME TRAITÉ.

DEPUIS CE PASSAGE : « AVANT LE JOUR DE LA FÊTE DE PAQUES JÉSUS SACHANT QUE SON HEURE ÉTAIT VENUE », JUSQU’À CET AUTRE : « ET IL SE MIT A LAVER LES PIEDS DE SES DISCIPLES ET À LES ESSUYER AVEC LE LINGE DONT IL ÉTAIT CEINT. (Chap. XIII, 1-5)

LA PÂQUE.

La fête de Pâques, c’est-à-dire, du passage des Israélites dans la terre promise, était l’annonce et la figure du passage de Jésus-Christ de ce monde à son Père, de notre passage de l’état du péché à l’état de la grâce. En cette fête, le Sauveur, qui devait donner à ses disciples la preuve du plus sincère amour en mourant pour eux, se mit à laver leurs pieds, même ceux de Judas, continuant ainsi à pratiquer l’humilité manifestée dans son Incarnation.

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CINQUANTE-SIXIÈME TRAITÉ.

DEPUIS CES PAROLES : « IL VINT DONC A SIMON PIERRE », JUSQU’À CES AUTRES : « CELUI QUI  EST LAVÉ N’A PLUS BESOIN QUE DE SE LAVER LES PIEDS ; ET IL EST PUR TOUT ENTIER ». (Chap. XIII, 6-10.)

LE LAVEMENT DES PIEDS.

S’étant levé de table et ceint d’un linge, le Sauveur s’approcha de Pierre pour lui laver les pieds; à cette vue, Pierre s’écria: Non, Seigneur ! — Alors, tu n’auras point de part avec moi.— Lavez-moi donc aussi la tête et les mains.— Celui qui est pur n’a besoin que de se laver les pieds.— En effet, si pures que soient notre conscience et nos intentions, nous touchons au monde, au moins par nos pieds, c’est-à-dire, nos affections, et il est impossible que ce contact ne nous communique pas quelque souillure.

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CINQUANTE-SEPTIÈME TRAITÉ.

COMMENT L’ÉGLISE CRAINT DE SE SALIR LES PIEDS EN ALLANT A JÉSUS.

LA POUSSIÈRE DU MONDE.

L’Eglise craint pour ses prédicateurs, car ils peuvent se laisser entraîner à l’orgueil dans le ministère de la parole ; elle craint que ceux qui les écoutent ne voient leur charité s’affaiblir et s’éteindre au contact du monde ; c’ est pourquoi elle voudrait que les premiers prédicateurs de l’Evangile, si purs et si saints, pussent revenir en ce monde pour la conduire, exempte de souillures, à Jésus-Christ.

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CINQUANTE-HUITIÈME TRAITÉ.

DEPUIS LE PASSAGE OU NOTRE-SEIGNEUR DIT : « ET VOUS, VOUS ÊTES PURS, MAIS NON PAS TOUS », JUSQU’À CET AUTRE : « JE VOUS AI DONNÉ L’EXEMPLE, AFIN QUE, COMME J’AI FAIT POUR VOUS, VOUS FASSIEZ VOUS AUSSI ». (Chap. XIII, 10-15.)

JÉSUS NOTRE MAÎTRE ET NOTRE MODÈLE.

Quand le Sauveur eut lavé les pieds de ses Apôtres, il leur dit qu’il était leur Maître et qu’ils devaient l’imiter. Il pouvait, sans péché, leur tenir ce langage, puisqu’il était réellement leur Maître et qu’ils avaient besoin de le savoir. Si nous parlons de nos qualités, que ce soit dans la vérité et le Seigneur : et notre Maître n’ayant pas dédaigné d’exercer la charité à l’égard de ses disciples, en leur lavant les pieds, pardonnons au prochain ses fautes et prions pour lui.

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CINQUANTE-NEUVIÈME TRAITÉ.

DEPUIS LE PASSAGE OU NOTRE-SEIGNEUR DIT : « EN VÉRITÉ, EN VÉRITÉ, JE VOUS LE DIS, LE SERVITEUR N’EST PAS PLUS GRAND QUE SON MAITRE », JUSQU’À CET AUTRE : « MAIS CELUI QUI ME REÇOIT, REÇOIT CELUI QUI M’A ENVOYÉ ». (Chap. XIII, 16-20.)

IMITER JÉSUS-CHRIST.

Les paroles du Sauveur, qui vont du v. 16 au v. 20, se résument en celles-ci : Si vous vous rappelez que vous êtes mes disciples, vous suivrez mon exemple, et vous serez bienheureux, car vous serez d’autres moi-même, vous serez les représentants de mon Père.

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SOIXANTIÈME TRAITÉ.

SUR CES PAROLES : « JÉSUS AYANT DIT CES CHOSES, FUT TROUBLÉ EN SON ESPRIT ». (Chap. XIII, 21.)

LE TROUBLE DE JÉSUS.

Au moment où Judas allait sortir pour consommer son crime, le Sauveur tomba dans le trouble ; c’était, chez lui, un effet, non de la faiblesse, mais de la volonté ; et ce trouble, il l’éprouva soit par compassion pour le traître, soit afin de nous venir en aide dans les circonstances où notre âme subit le contre-coup des épreuves de la vie.

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SOIXANTE ET UNIÈME TRAITÉ.

DEPUIS CES PAROLES DE NOTRE-SEIGNEUR : « EN VÉRITÉ, EN VÉRITÉ, JE VOUS DIS QU’UN DE VOUS ME TRAHIRA », JUSQU’À CES AUTRES : « C’EST CELUI À QUI JE DONNERAI DU PAIN TREMPÉ ». (Chap. XIII, 21-26.)

JUDAS.

Jésus ayant dit à ses Apôtres : Un d’entre vous, c’est-à-dire, l’un de vous, qui ne partage pas vos sentiments, me trahira, ils se regardèrent tous, et sur un signe de Pierre, Jean le bien-aimé demanda qui était celui-là. — C’est celui à qui je vais donner du pain trempé.—  Et le Sauveur en donna à Judas Iscariote.

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SOIXANTE-DEUXIÈME TRAITÉ.

DEPUIS LE PASSAGE OU IL EST ÉCRIT : « ET AYANT TREMPÉ DU PAIN, IL LE DONNA À JUDAS », JUSQU’À CET AUTRE : « MAINTENANT LE FILS DE L’HOMME A ÉTÉ GLORIFIÉ ». (Ch. XIII, 26-34.)

JUDAS POSSÉDÉ DU DÉMON.

Suivant qu’on y apporte de bonnes dispositions ou de mauvaises, ce qu’on reçoit produit le bien ou le mal : aussi, à peine Judas eut-il reçu, de la main du Sauveur, le pain trempé, que Satan s’empara définitivement de lui, et que, sur une parole de Jésus, il sortit du cénacle pour aller le livrer à ses ennemis.

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SOIXANTE-TROISIÈME TRAITÉ.

DEPUIS CES PAROLES DU SEIGNEUR : « MAINTENANT LE FILS DE L’HOMME A ÉTÉ GLORIFIÉ », JUSQU’À CES AUTRES : « ET BIENTÔT IL LE GLORIFIERA ». (Chap. XIII, 31-32.)

GLORIFICATION DE JÉSUS.

Judas étant sorti du cénacle, et n’y ayant vu que les vrais apôtres, Jésus leur dit que des lors il était glorifié; car la séparation du traître d’avec ses condisciples figurait la séparation qui doit s’établir entre les bons et les méchants, quand l’heure de la glorification finale aura sonné pour lui ; et comme Dieu le Père se trouvait honoré par la soumission de son Fils, au moment de la Passion, il devait le glorifier bientôt lui-même par le prodige de sa résurrection.

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SOIXANTE-QUATRIÈME TRAITÉ.

SUR CES PAROLES DE NOTRE-SEIGNEUR : « MES PETITS ENFANTS, ENCORE UN PEU DE TEMPS JE SUIS AVEC VOUS : VOUS ME CHERCHEREZ, ET COMME J’AI DIT AUX JUIFS, OU JE VAIS VOUS NE POUVEZ VENIR ; JE VOUS LE DIS AUSSI A VOUS». (Chap. XIII, 33.)

PERMANENCE ET DÉPART.

Le Sauveur annonce à ses Apôtres, pour qu’ils ne se désolent pas, que s’il doit être bientôt glorifié par son Père, il restera néanmoins encore un peu avec eux, mais qu’il s’en séparera ensuite pour aller dans le ciel, où ils ne le suivront que plus tard, lorsqu’ils l’auront mérité.

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SOIXANTE-CINQUIÈME TRAITÉ.

SUR CES PAROLES DE NOTRE-SEIGNEUR : « JE VOUS DONNE, UN COMMANDEMENT NOUVEAU, DE VOUS AIMER LES UNS LES AUTRES, COMME JE VOUS AI AIMÉS, AFIN QUE VOUS AUSSI VOUS VOUS AIMIEZ LES UNS LES AUTRES. C’EST EN CELA QUE TOUS CONNAÎTRONT QUE VOUS ÊTES MES  DISCIPLES, SI VOUS AVEZ DE L’AMOUR LES UNS POUR LES AUTRES». (Chap. XIII, 34, 35.)

LE COMMANDEMENT NOUVEAU.

Jésus donne à ses Apôtres un commandement nouveau, celui de s’aimer d’un amour pur, spirituel, pour Dieu, et, par là même, d’aimer Dieu : ce doit être le signe particulier auquel on les reconnaîtra pour ses disciples.

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SOIXANTE-SIXIÈME TRAITÉ.

SUR CE QUI EST DIT DEPUIS CES MOTS : « SIMON PIERRE LUI DIT : SEIGNEUR, OÙ ALLEZ-VOUS ? » JUSQU’À CES AUTRES : « EN VÉRITÉ, EN VÉRITÉ JE TE LE DIS : LE COQ NE CHANTERA PAS QUE TU NE M’AIES RENIÉ TROIS FOIS ». (Chap. XIII, 36-38.)

PRÉSOMPTION ET INCAPACITÉ.

Dans sa vivacité, Pierre avait demandé à Jésus où il allait. — Où tu ne peux venir maintenant. —  J’irai partout avec vous.— Avant que le coq chante, tu me renieras trois fois.— Reniant son Maître, Pierre pouvait-il le suivre ?

 

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ŒUVRES COMPLETES TOME XI

TRAITÉS SUR L'ÉVANGILE DE SAINT JEAN.

SOIXANTE-SEPTIÈME TRAITÉ.

SUR CE QUE DIT NOTRE-SEIGNEUR, DEPUIS CES MOTS : « QUE, VOTRE COEUR NE SOIT PAS TROUBLÉ »,  JUSQU'A CES AUTRES : « JE VIENS DE NOUVEAU ET JE VOUS PRENDRAI AVEC MOI ». (Ch. XIV, 1-3.)

 

TRANQUILLITÉ.

Les Apôtres étaient troublés a la pensée de la mort de leur Maître et du sort qui leur était réservé. Tranquillisez-vous, leur dit Jésus, car si je meurs comme homme, comme Dieu je ne puis mourir; sachez aussi que je vous préparerai une place dans la maison de mon Père, où se trouvent plusieurs demeures, conformes aux mérites de chacun des élus.

  

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SOIXANTE-HUITIÈME TRAITÉ.

SUR LA MÊME LEÇON.

LES DEMEURES DE LA MAISON DE DIEU.

 

Il y a plusieurs demeures dans la maison de Dieu : préparées en droit par la prédestination, elles nous sont préparées de fait par Jésus-Christ, puisque la maison de Dieu est son royaume, que nous sommes nous-mêmes ce royaume, et que, par la grâce du Sauveur, nous nous préparons à en faire partie ; mais nous ne pouvons y parvenir effectivement qu'autant que Jésus-Christ n'est pas visible au milieu de nous, c'est-à-dire, qu'autant que nous vivons de la foi.

 

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SOIXANTE-NEUVIÈME TRAITÉ.

SUR CES PAROLES DE NOTRE-SEIGNEUR : « ET VOUS SAVEZ OU JE VAIS, ET VOUS EN SAVEZ LA VOIE », JUSQU'A CES AUTRES : « PERSONNE NE VIENT AU PÈRE QUE PAR MOI ». (Ch. XIV, 4-6.)

LE CHRIST, VOIE, VÉRITÉ ET VIE.

 

Jésus-Christ la Voie, la Vérité et la Vie ; c'est donc par lui que nous irons occuper la place qu'il nous prépare au ciel, et c'est à lui que nous irons : de même son humanité sainte a été élevée au ciel par là puissance du Verbe, et s'est trouvée unie à lui dans le séjour de la gloire.

 

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SOIXANTE-DIXIÈME TRAITÉ.

SUR CES PAROLES DE NOTRE-SEIGNEUR : « SI VOUS M'AVIEZ CONNU, VOUS AURIEZ AUSSI CONNU MON PÈRE », JUSQU'A CES AUTRES : « NE CROYEZ-VOUS PAS QUE JE SUIS DANS LE PÈRE, ET QUE LE PÈRE EST EN MOI ? » (Chap. XIV, 7-10.)

LE FILS SEMBLABLE AU PÈRE.

 

Il est la voie qui conduit au Père, et comme il lui est en tout semblable, puisqu'il a la même nature divine, celui qui le connaît connaît aussi le Père sans l'avoir vu.

 

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SOIXANTE ET ONZIÈME TRAITÉ.

DEPUIS CES PAROLES DE NOTRE-SEIGNEUR: « LES PAROLES. QUE JE VOUS DIS, JE NE LES DIS PAS DE MOI-MÊME », JUSQU'À CES AUTRES : « SI VOUS  DEMANDEZ QUELQUE CHOSE AU PÈRE, EN MON NOM, JE LE FERAI ». (Chap. XIV, 10-14.)

 

LE FILS ENGENDRÉ DU PÈRE.

     Le Fils est égal et semblable au Père, c'est pourquoi ils sont inséparables et l'un dans l'autre. Néanmoins, comme le Fils n'est pas de lui-même, puisqu'il a été engendré par le Père, les paroles qu'il dit et les oeuvres qu'il fait viennent du Père : ceux qui ont la foi font des oeuvres en paroles et en actions aussi grandes et même plus grandes que celles du Fils.

 

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SOIXANTE-DOUZIÈME TRAITÉ, SUR LA MÊME LEÇON.

GRANDES OEUVRES DES CROYANTS. 

D'après la parole infaillible de Jésus-Christ, celui qui croit, fait des oeuvres aussi grandes et même plus grandes que celles qu'opère le Fils de Dieu, puisque ses fidèles ont converti le monde, fait pratiquer des vertus inouïes, et que ceux qui ont cru en lui se sont changés eux-mêmes, mais avec sa grâce.

 

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SOIXANTE-TREIZIÈME TRAITÉ.

ENCORE SUR LA MÊME LEÇON.

CONDITIONS ET EFFETS DE LA PRIÈRE.

 

Si l'on a la foi, on obtient tôt ou tard ce qu'on demande, parce qu'on le demande pour une bonne fin et au nom de Jésus-Christ.

 

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SOIXANTE-QUATORZIÈME TRAITÉ.

DEPUIS CES PAROLES : « SI NOUS M'AIMEZ GARDEZ MES COMMANDEMENTS », JUSQU'À CES AUTRES « IL DEMEURERA CHEZ VOUS ET IL SERA EN VOUS ». (Chap. XIV, 15-17.)

LE DON DE L'ESPRIT-SAINT.

 

Pour accomplir le moindre devoir, il faut l'assistance du Saint-Esprit; mais pour le posséder parfaitement, d'une manière permanente et intime, pour le bien connaître, il est indispensable d'observer les commandements de Jésus-Christ. Nous recevons donc le Saint-Esprit dans une mesure proportionnée à notre fidélité à ses ordres.

 

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SOIXANTE-QUINZIÈME TRAITÉ.

DEPUIS CES PAROLES DE JÉSUS-CHRIST : « JE NE VOUS LAISSERAI PAS ORPHELINS », JUSQU'À CES AUTRES : « ET MOI AUSSI JE L'AIMERAI ET JE ME DÉCOUVRIRAI A LUI ». (Ch. XIV, 18-21.)

RÉCOMPENSE DE LA FIDÉLITÉ A JÉSUS-CHRIST.

 

Le Sauveur promet à ses Apôtres, s'ils sont fidèles à ses commandements, non-seulement de se manifester à eux après sa résurrection, mais aussi de leur communiquer la vie éternelle, et de se faire voir à eux pendant l'éternité.

 

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SOIXANTE-SEIZIÈME TRAITÉ.

DEPUIS LES PAROLES SUIVANTES : « JUDE, NON PAS L'ISCARIOTE, LUI DIT », : JUSQU'À CELLES-CI : « LA PAROLE QUE VOUS AVEZ ENTENDUE, N'EST PAS MA PAROLE, MAIS CELLE DU PÈRE QUI M'A ENVOYÉ » . (Chap. XIV, 22-24.)

 

MANIFESTATION DE DIEU.

 

Jésus-Christ se manifeste à ceux qui l'aiment, intérieurement en ce monde, et dans le ciel il se manifestera à eux pour toujours, tandis que les mondains ne verront qu'un instant son humanité au jour du jugement, et jamais ils ne le contempleront dans son essence divine, parce qu'ils ne l'aiment pas.

 

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SOIXANTE-DIX-SEPTIÈME TRAITÉ.

DEPUIS LES PAROLES SUIVANTES : « JE VOUS Al DIT CES CHOSES DEMEURANT AVEC VOUS », JUSQU'A CES AUTRES : « JE VOUS DONNE MA PAIX; JE NE VOUS LA DONNE POINT COMME LE MONDE LA DONNE ». (Chap. XIV, 25-27.)

 

LE SAINT-ESPRIT ET LA PAIX.

 

En quittant ses Apôtres, le Sauveur leur promet l'assistance du Saint-Esprit, qui les instruira à sa place, comme distributeur de la grâce divine ; ensuite il leur donne la paix, autant qu'une âme fidèle peut la posséder en ce monde, en attendant qu'elle jouisse, dans le ciel, de la paix inaltérable qui est Dieu lui-même ; paix que les mondains ne peuvent goûter les uns avec les autres, loin de Jésus-Christ.

 

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SOIXANTE-DIX-HUITIÈME TRAITÉ.

SUR CES PAROLES DE NOTRE-SEIGNEUR : « QUE VOTRE COEUR NE SOIT POINT TROUBLÉ ET NE CRAIGNE POINT, ETC. » (Chap. XIV,27, 28.)

 

JÉSUS-CHRIST, DIEU ET HOMME.

 

Les Apôtres se troublaient de voir le Sauveur s'éloigner d'eux ; mais il les console en leur rappelant que, s'il les quitte, ce n'est pas comme Dieu, et que, en qualité d'homme, il va être glorifié pat son Père. Si donc ils l'aiment, ils doivent plutôt se réjouir que se contrister.

 

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SOIXANTE-DIX-NEUVIÈME TRAITÉ.

DEPUIS CES PAROLES : « ET MAINTENANT JE VOUS L'AI DIT AVANT QUE CELA ARRIVE, ETC., JUSQU'A CES AUTRES : « LEVEZ-VOUS, SORTONS D'ICI ». (Ch. XIV, 29-31.) 

PROPHÉTIE DU CHRIST, SOURCE DE FOI. 

Le Sauveur, voulant prémunir ses Apôtres contre le scandale de sa passion et corroborer leur foi, leur avait prédit ce qui devait lui arriver de la part du démon, quoiqu'il ne fût pas soumis à sa puissance en raison de son impeccabilité, mais par la volonté du Père.

 

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QUATRE-VINGTIÈME TRAITÉ.

DEPUIS CES PAROLES : « JE SUIS LA VRAIE VIGNE ET MON PERE EST LE VIGNERON », JUSQU'À CES AUTRES : « DÉJÀ VOUS ÊTES PURS A CAUSE DE LA PAROLE QUE JE VOUS AI DITE ». (Chap. XV, 1-3.) 

JÉSUS-CHRIST, VIGNE ET VIGNERON. 

Le Sauveur est, comme homme, la vigne, c'est-à-dire le cher de l'Eglise, tandis que nous en sommes les branches ou les membres : comme Dieu, il est, aussi bien que le Père, le vigneron qui retranche les bourgeons improductifs et émonde par la parole de la foi ceux qui rapportent du fruit.

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QUATRE-VINGT-UNIÈME TRAITÉ

DEPUIS CES PAROLES : « DEMEUREZ EN MOI, ET MOI EN VOUS », JUSQU'A CES AUTRES : « TOUT CE QUE VOUS VOUDREZ, VOUS LE DEMANDEREZ ET IL VOUS SERA ACCORDÉ ».(Ch. XV, 4-7.) 

LA VIGNE ET LES BRANCHES. 

De même que les branches de la vigne ne peuvent avoir de sève et porter de fruit qu'autant qu'elles adhèrent au cep, de même nous ne pouvons rien faire dans l'ordre du salut sans l'union avec Jésus-Christ ; mais, dès lors que nous sommes unis à lui par la grâce et la fidélité à ses commandements, nous pouvons demander tout ce qui est vraiment utile à notre âme, et nous l'obtiendrons.

 

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QUATRE-VINGT-DEUXIÈME TRAITÉ.

DEPUIS CES PAROLES DE NOTRE-SEIGNEUR : « C'EST POUR CELA QUE MON PÈRE A ÉTÉ GLORIFIÉ, AFIN QUE VOUS RAPPORTIEZ BEAUCOUP DE FRUIT », JUSQU'A CES AUTRES : « ET JE DEMEURE DANS SON AMOUR ». (Chap. XV, 8-10.) 

GLOIRE DE DIEU. 

Le Père est glorifié par nos bonnes oeuvres et notre foi ; et c'est afin que nous puissions l'aimer et garder ses commandements qu'il nous a aimés le premier, qu'il nous a donné son Fils ; aimons-le donc, soyons-lui fidèles comme Jésus-Christ, notre médiateur, l'a aimé et lui est resté fidèle.

 

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QUATRE-VINGT-TROISIÈME TRAITÉ.

SUR CES PAROLES : « JE VOUS AI DIT CES CHOSES, AFIN QUE MA JOIE SOIT EN VOUS ET QUE VOTRE JOIE SOIT PLEINE. C'EST MON COMMANDEMENT QUE VOUS VOUS AIMIEZ LES UNS LES AUTRES, COMME JE VOUS AI AIMÉS ». (Chap. XV, 11, 12.) 

LA JOIE, FRUIT DE LA CHARITÉ. 

La joie que Jésus-Christ ressent de nous voir appelés existait en lui de toute éternité, en raison de sa prescience ; en nous, elle n'a pu commencer qu'au baptême, elle ira en augmentant suivant nos mérites jusqu'au moment où elle se consommera dans le ciel, mais, pour en, arriver là, il nous faut observer le commandement du Sauveur qui est de nous aimer les uns les autres, et quand nous aurons ainsi observé la plénitude de la loi, notre joie sera pleine.

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QUATRE-VINGT-QUATRIÈME TRAITÉ.

SUR CES PAROLES : « PERSONNE NE PEUT TÉMOIGNER UN PLUS GRAND AMOUR QU'EN DONNANT « SA VIE POUR SES AMIS ». (Chap. XV, 13.) 

LE SACRIFICE DE LA VIE. 

Le Sauveur nous a donné l'exemple, il est mort pour nous : dès lors que nous vivons de lui, nous devons donc l'imiter et faire pour nos frères le sacrifice de notre vie, avec cette différence, néanmoins, que Jésus-Christ étant innocent, nous a sauvés du péché et de la mort éternelle, tandis que, par notre mort, nous ne pouvons accorder â personne le pardon de ses fautes.

 

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QUATRE-VINGT-CINQUIÈME TRAITÉ

SUR CES PAROLES : « VOUS ÊTES MES AMIS, SI VOUS FAITES CE QUE JE VOUS COMMANDE. JE NE VOUS APPELLE PLUS SERVITEURS, PARCE QUE LE SERVITEUR NE SAIT PAS CE QUE FAIT SON MAÎTRE ». (Chap. XV, 14, 15.) 

LE SERVITEUR AMI. 

Celui qui observe les commandements de Dieu par l'effet d'une crainte chaste, perd son titre de serviteur pour prendre celui d'ami, et il entre ainsi dans les secrets de son Maître , et il sait que son Maître est l'auteur de tout bien.

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QUATRE-VINGT-SIXIÈME TRAITÉ.

SUR CES PAROLES : « MAIS VOUS, JE VOUS AI APPELÉS AMIS » , JUSQU'A CES AUTRES. « AFIN  QUE TOUT CE QUE VOUS DEMANDEREZ AU PÈRE EN MON NOM IL VOUS LE DONNE » . (Chap. XV, 15, 16.) 

L'AMITIÉ DE JÉSUS-CHRIST. 

En raison de son amitié pour nous, Jésus-Christ nous fera connaître dans le ciel tout ce que son Père lui a dit; mais si nous sommes ses amis, c'est un effet de sa grâce, mais non de notre foi ou de nos bonnes oeuvres antécédentes.

 

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QUATRE-VINGT-SEPTIÈME TRAITÉ.

DEPUIS CES PAROLES DE JÉSUS-CHRIST : « CE QUE JE VOUS COMMANDE, C'EST QUE VOUS VOUS AIMIEZ LES UNS LES AUTRES », JUSQU'A CES AUTRES : « MAIS MOI JE VOUS AI CHOISIS DU MONDE ; C'EST POURQUOI LE MONDE VOUS HAIT ». (Chap. XV, 17-19.) 

AMOUR D'AUTRUI. 

Si Dieu nous a choisis, c'est afin que nous produisions des fruits de salut, c'est-à-dire, et principalement, afin que nous nous aimions les uns les autres, et même le monde, notre ennemi, non en tant que mauvais, mais en tant que créé par Dieu.

 

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QUATRE-VINGT-HUITIÈME TRAITÉ.

DEPUIS CES MOTS DE JÉSUS-CHRIST : « SOUVENEZ-VOUS DE MA PAROLE, ETC. », JUSQU'A CES AUTRES : « MAIS ILS VOUS FERONT TOUTES CES CHOSES, PARCE QU'ILS NE CONNAISSENT PAS CELUI QUI M'A ENVOYÉ ». (Chap. XV, 20, 21.) 

PERSÉCUTION DU MONDE. 

Quiconque aime Dieu et le sert avec une crainte pure, est en butte à la haine du monde, car le monde déteste Jésus-Christ et ses serviteurs, et il les persécute à cause de leur justice, que ses vices ne sauraient souffrir.

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QUATRE-VINGT-NEUVIÈME TRAITÉ.

DEPUIS CES PAROLES DE NOTRE-SEIGNEUR : « SI JE N'ÉTAIS PAS VENU, ET SI JE NE LEUR AVAIS PAS PARLÉ », JUSQU'À CES AUTRES : « QUI ME HAIT, HAIT AUSSI MON PÈRE D. (Chap. XV, 22, 23.)

L'INFIDÉLITÉ, CAUSE DE PERDITION. 

Sous le nom de monde persécuteur, Jésus-Christ entendait les Juifs opiniâtrement aveugles, qui l'avaient vu sans vouloir le reconnaître, et qui ne pouvaient pas plus s'excuser de leur incrédulité, que ceux qui périssent pour ne l'avoir pas du tout connu ou pour n'avoir pas eu le courage de se soumettre à lui. 

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QUATRE-VINGT-DIXIÈME TRAITÉ.

SUR CES PAROLES : « CELUI QUI ME HAIT, HAIT AUSSI MON PÈRE ». (Chap. XV, 23.)  

LA VÉRITÉ HAIE SANS ÊTRE CONNUE. 

Comment les Juifs ont-ils pu haïr le Père, puisqu'ils ne le connaissaient pas ? Une comparaison va le faire comprendre. Nous ne pouvons lire dans le coeur d'autrui, et si nous aimons la vertu et que nous haïssions le vice, il peut se faire que nous aimions sans le savoir un homme bon que nous croyons mauvais, ou que nous détestions un homme méchant qui nous semble bon. Ainsi les Juifs détestaient les peines infligées à leur conduite blâmable par la Vérité, sans savoir si c'était la Vérité qui les condamnait ; ils ne la connaissaient donc pas, et ils baissaient, par conséquent, sans le connaître, le Père de la Vérité. 

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QUATRE-VINGT-ONZIÈME TRAITÉ.

SUR CES PAROLES : « SI JE N'AVAIS PAS FAIT AU MILIEU D'EUX DES OEUVRES QUE NUL N'A FAITES, « ILS N'AURAIENT POINT DE PÉCHÉ, ETC. » (Chap. XV, 24, 25.) 

LES MIRACLES DE JÉSUS-CHRIST. 

Par leur incrédulité, les Juifs rendaient irrémissibles leurs autres péchés : en effet, Jésus-Christ avait fait devant eux par lui-même, en leur faveur, des miracles si nombreux et si merveilleux, qu'en réalité ils étaient inexcusables de ne pas croire en lui et même de le haïr sans sujet.

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QUATRE-VINGT-DOUZIÈME TRAITÉ.

SUR CES PAROLES : « MAIS QUAND SERA VENU LE CONSOLATEUR QUE JE VOUS ENVERRAI DE LA PART DU PÈRE, ESPRIT DE VÉRITÉ, ETC. » (Chap. XV, 26, 27.) 

LE TÉMOIGNAGE DU SAINT-ESPRIT. 

Les Juifs avaient résisté au témoignage des miracles de Jésus-Christ ; mais le Saint-Esprit devait, à la Pentecôte, venir à la rescousse; les Apôtres eux-mêmes, Pierre en particulier, se déclareraient publiquement pour lui et ouvriraient les yeux à beaucoup d'incrédules. 

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QUATRE-VINGT-TREIZIÈME TRAITÉ.

DEPUIS CES   PAROLES DE NOTRE-SEIGNEUR : « JE VOUS AI DIT CES CHOSES, AFIN QUE VOUS NE SOYEZ POINT SCANDALISÉS », JUSQU'A CES AUTRES : « MAIS JE VOUS AI DIT CES CHOSES, AFIN QUE, QUAND LEUR HEURE SERA VENUE, VOUS VOUS SOUVENIEZ QUE JE VOUS LES AI DITES ». (Chap. XVI, 1-4.) 

PRÉDICTION DE MALHEURS. 

Jésus-Christ ne voulait pas voir ses Apôtres exposés, sans préparation, aux épreuves qui les attendaient : aussi, pour les préserver de tout scandale, il leur annonce qu'on les chassera des synagogues, qu'on ira jusqu'à les faire mourir: tant seront grands les succès de leur ministère! et que quiconque les tuera croira encore travailler à la gloire de Dieu.

 

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QUATRE-VINGT-QUATORZIÈME TRAITÉ.

DEPUIS CES PAROLES DE JÉSUS : « MAIS JE NE VOUS AI PAS DIT CES CHOSES DÈS LE COMMMANDEMENT, PARCE QUE J'ÉTAIS AVEC VOUS », JUSQU'A CES MOTS : « MAIS SI JE M'EN VAIS JE VOUS L'ENVERRAI ». (Chap. XVI, 5-7.) 

L'ESPRIT CONSOLATEUR. 

Pendant que Jésus-Christ était avec ses Apôtres, il pouvait les consoler ; une fois éloigné d'eux, il devait leur envoyer le Paraclet pour remplir cet office à leur égard : devenus alors moins charnels, ils seraient plus à même d'avoir en eux le Père, le Fils et le Saint-Esprit, et d'en éprouver la divine influence. L'Esprit-Saint, en les fortifiant au milieu de leurs épreuves, devait aussi convaincre de péché les ennemis du Sauveur.

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QUATRE-VINGT-QUINZIÈME TRAITÉ.

SUR CES PAROLES DE LA LEÇON PRÉCÉDENTE : « QUAND IL SERA VENU, IL CONVAINCRA LE MONDE TOUCHANT LE PÉCHÉ ET TOUCHANT LA JUSTICE, ETC. » (Chap. XVI, 8-11.) 

LE MONDE CONVAINCU. 

Jésus-Christ avait par lui-même convaincu le monde de péché, mais le Saint-Esprit devait le faire plus spécialement par les Apôtres, en les remplissant de charité et en les délivrant de toute crainte. Il devait convaincre les Juifs et les infidèles à cause de leur incrédulité en elle-même et comparée à la foi des justes qui croient sans voir Jésus-Christ homme. Il devait aussi les convaincre que le démon et tous ses imitateurs sont jugés depuis longtemps et condamnés de Dieu.

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QUATRE-VINGT-SEIZIÈME TRAITÉ.

SUR CES PAROLES : « J'AI ENCORE BEAUCOUP DE CHOSES A VOUS DIRE ; MAIS VOUS NE POUVEZ LES PORTER MAINTENANT : MAIS QUAND CET ESPRIT DE VÉRITÉ SERA VENU, IL VOUS ENSEIGNERA TOUTE VÉRITÉ ». (Chap. XVI, 12, 13.) 

IMPOSSIBILITÉ DE TOUT COMPRENDRE. 

Jésus avait des choses à dire à ses Apôtres; mais ils ne pouvaient encore les porter : était-ce parce qu'ils n'étaient pas encore assez courageux pour mourir en faveur de la foi ? Quelles étaient ces choses ? Nous n'en savons rien, et ce serait de notre part une impardonnable témérité de prétendre le deviner et le dire. Contentons-nous d'avoir en nous l'esprit de charité qui nous disposera, pour la jour de l'éternité, à voir Dieu face à face dans le ciel, et à contempler ce que nous ne pouvons porter maintenant.

 

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QUATRE-VINGT-DIX-SEPTIÈME TRAITÉ.

SUR LA MÊME LEÇON. 

SE DÉFIER DES FAUX DOCTEURS. 

Qui est-ce qui peut comprendre Dieu ? Personne. Nous pouvons en approcher plus on moins, mais       nous ne le verrons tel qu'il est qu'au ciel. Par conséquent, mettons-nous en garde contre les discours de gens gâtés, qui n'en savent pas plus que nous et qui cherchent à porter atteinte à notre foi et à nos moeurs.

 

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QUATRE-VINGT-DIX-HUITIÈME TRAITÉ.

SUR LA MÊME LEÇON. 

LAIT ET ALIMENTS SOLIDES. 

L'enseignement catholique est le même pour tous, mais tous ne le saisissent pas de la même manière ; les uns le comprennent mieux, les autres ne le comprennent pas aussi parfaitement. Ce que les uns comprennent s'appelle la nourriture des spirituels, des parfaits : ce que les autres ne comprennent guère se nomme le lait des enfants, des charnels ; à ce défaut d'intelligence, ils suppléent par la foi. On leur dit des choses relevées pour leur prêcher la croyance Catholique, mais on ne peut s'y appesantir dans la crainte de les surcharger, tandis qu'aux spirituels on peut en parler à l'aise. Il n'y a donc aucune opposition entre un enseignement moins haut et une doctrine plus élevée, si tous deux restent conformes à la foi ce à quoi il faut faire attention de part et d'autre. 

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QUATRE-VINGT-DIX-NEUVIÈME TRAITÉ.

SUR CES PAROLES : « IL NE PARLERA PAS DE LUI-MÊME, MAIS IL DIRA TOUT CE QU'IL ENTENDRA ». (Chap. XIV, 13.) 

PROCESSION DU SAINT-ESPRIT. 

Jésus-Christ dit du Saint-Esprit : « Il ne parlera pas de lui-même, mais il dira tout ce qu'il entendra ». Ces paroles ne peuvent s'entendre dans le même sens que celles que le Sauveur prononçait sur lui-même en tant qu'homme, puisque le Saint-Esprit ne s'est uni à aucune nature créée. Quoique l'âme humaine ait des points de, ressemblance avec Dieu,, elle ne peut non plus servir de terme de comparaison pour les opérations intérieures de la divinité. En Dieu:- la science, c'est l'être, et comme le Saint-Esprit procède du Père, ce qu'il apprend, ce qu'il sait, il le tient, non de lui-même, mais du Père. Mais pourquoi Jésus-Christ dit-il que le Saint-Esprit procède du Père, sans dire qu'il procède aussi du Fils ? C'est que le Fils a été engendré par le Père, et que le Père a donné au Fils que le Saint-Esprit procède de lui comme du Père.

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CENTIÈME TRAITÉ.

SUR LES DERNIÈRES PAROLES DE LA MÊME LEÇON. (Chap. XVI, 43-45.)  

LA VRAIE GLOIRE. 

Le Saint-Esprit faisant connaître Jésus-Christ et donnant aux Apôtres le courage de l'annoncer, le glorifiera véritablement, car il ne peut se tromper ni sur la personne du Sauveur ni sur quoi que ce soit : gloire pure et solide, bien différente de celle que peuvent se procurer les hommes sujets à errer. Le Saint-Esprit ne se trompe pas, car, procédant du Père et du Fils, il reçoit de l'un la science de l'autre.

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CENT UNIÈME TRAITÉ.

DEPUIS CES PAROLES DE NOTRE-SEIGNEUR : « ENCORE UN PEU DE TEMPS, ET VOUS NE ME VERREZ PLUS », JUSQU'A CES AUTRES : « ET EN CE JOUR VOUS NE ME DEMANDEREZ RIEN ». (Chap. XVI, 16-23.) 

LA VIE PRÉSENTE ET LA VIE FUTURE. 

Entre le moment de la mort du Christ et celui de sa résurrection devaient déjà se vérifier ces paroles : « Encore un peu de temps, etc. » Mais elles ont particulièrement trait, d'abord à la vie présente, où nous gémissons, et ensuite à la vie éternelle, où nous saurons tout et où rien ne nous manquera.

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CENT DEUXIÈME TRAITÉ.

DEPUIS CES PAROLES DE NOTRE-SEIGNEUR : « EN VÉRITÉ, EN VÉRITÉ JE VOUS LE DIS, SI VOUS DEMANDEZ QUELQUE CHOSE AU PÈRE EN MON NOM, IL VOUS LE DONNERA », JUSQU'À CES AUTRES : « DE NOUVEAU JE LAISSE LE MONDE ET JE VAIS AU PÈRE ». (Chap. XVI, 23-28.) 

L'HOMME SPIRITUEL. 

Pour obtenir du Père ce qu'on lui demande, il faut d'abord connaître Jésus-Christ tel qu'il est et ne rien demander qui ne se rapporte au salut. Mais, pour cela, il faut être spirituel, et c'est ce que le Sauveur promet è ses Apôtres de leur obtenir de la part du Père ; car il les aime.

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CENT TROISIÈME TRAITÉ.

SUR CE QUI EST DIT DEPUIS CES MOTS : « SES DISCIPLES LUI DISENT : VOICI QUE MAINTENANT VOUS PARLEZ OUVERTEMENT », JUSQU'À CES AUTRES : « MAIS AYEZ CONFIANCE, MOI J'AI VAINCU LE MONDE ». (Chap. XVI, 29-33.) 

LA FOI DES APOTRES. 

Les disciples de Jésus ne le comprenaient pas encore et croyaient néanmoins le comprendre ; ils voyaient briller en lui l'omniscience et, en conséquence, ils croyaient  en lui. Cependant le Sauveur leur prédit que, eu dépit de leur foi, ils le quitteront, mais seulement pour un temps.

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CENT QUATRIÈME TRAITÉ.

SUR LES PAROLES SUIVANTES : « JÉSUS PARLA AINSI, ET AYANT LEVÉ LES YEUX AU CIEL IL DIT « PÈRE, L'HEURE EST VENUE, GLORIFIEZ VOTRE FILS, AFIN QUE LE FILS VOUS GLORIFIE ». (Chap. XVII, 1.) 

LES SOUFFRANCES, SOURCE DE GLOIRE. 

Tout ce que Jésus avait dit, fait et disposé à l'égard de ses Apôtres, n'avait pour but que de leur faire trouver la paix en lui, même au milieu de leurs épreuves. Pour terminer, il s'adresse à son Père, et il lui demande, puisque l'heure fixée par lui pour ses souffrances est venue, de donner à son humanité la gloire qu'elles lui mériteront.

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CENT CINQUIÈME TRAITÉ.

DEPUIS CES PAROLES DE NOTRE-SEIGNEUR : «AFIN QUE VOTRE FILS VOUS GLORIFIE », JUSQU'À CES AUTRES : « DE LA GLOIRE QUE J'AI EUE EN VOUS, AVANT QUE LE MONDE FUT ». (Chap. XVII, 1-5.) 

GLORIFICATION DU FILS ET DU PÈRE. 

Le Sauveur prie son Père de le glorifier comme homme en le ressuscitant, afin que lui-même glorifie son Père, en communiquant aux prédestinés la vie éternelle, c'est-à-dire, la connaissance de Dieu, et qu'en conséquence le Père place son Verbe fait homme à sa droite dans le ciel, comme il l'avait décidé de toute éternité.

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CENT SIXIÈME TRAITÉ

DEPUIS CES PAROLES DE NOTRE-SEIGNEUR : « J'AI MANIFESTÉ VOTRE NOM AUX HOMMES », JUSQU'A CES AUTRES : « ET ILS ONT CRU QUE VOUS M'AVEZ ENVOYÉ ». (Chap. XVII, 6.8.) 

LA MANIFESTATION DU PÈRE. 

Qu'il s'agisse des seuls disciples du Sauveur ou de tous les fidèles, toujours est-il que, en qualité d'homme, Jésus les avait reçus de Dieu et qu'il devait leur communiquer la connaissance de la sainte Trinité, et la foi en ce que le Père avait dit au Fils en l'engendrant.

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CENT-SEPTIÈME TRAITÉ.

DEPUIS CES PAROLES DE JÉSUS : « MOI JE PRIE POUR EUX », JUSQU'A CES AUTRES : « AFIN QU'ILS AIENT MA JOIE ACCOMPLIE EN EUX-MÊMES ». (Chap. XVII, 9-13.) 

REMISE DES APOTRES A LA GARDE DU PÈRE. 

Le Sauveur prie pour ses disciples qui sont1dans le monde, mais qu'en qualité d'homme il a reçus de la part de Dieu, du milieu du monde. Le Père va le glorifier, il est sur le point de les quitter ; c'est donc au Père de veiller sur eux et de leur communiquer la plénitude de la paix et de la joie.

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CENT HUITIÈME TRAITÉ.

DEPUIS CES PAROLES DE JÉSUS : « JE LEUR AI DONNÉ MA PAROLE », JUSQU'À CES MOTS : « AFIN QU'ILS SOIENT, EUX AUSSI, SANCTIFIÉS EN VÉRITÉ ». (Chap. XVII, 14-19.) 

SANCTIFICATION DES APOTRES. 

Notre-Seigneur prie son Père de préserver du mal ses disciples et de les sanctifier dans la vérité, mais non de les retirer du monde : ainsi pourra-t-il les envoyer dans le monde , comme il y a été lui-même envoyé.

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CENT NEUVIÈME TRAITÉ.

SUR CES PAROLES : « OR, JE NE PRIE PAS SEULEMENT POUR CEUX-LÀ, MAIS AUSSI POUR CEUX QUI PAR LEUR PAROLE CROIRONT EN MOI ». (Chap. XVII, 20.) 

JÉSUS PRIE POUR TOUS LES CROYANTS. 

Le Sauveur prie pour tous ceux qui doivent croire en lui, en acceptant la foi qu'il est venu apporter au monde, et que ses Apôtres doivent prêcher.

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CENT DIXIÈME TRAITÉ.

DEPUIS LES PAROLES SUIVANTES : « AFIN QUE TOUS SOIENT UN, ETC. », JUSQU'A CES MOTS : « ET VOUS LES AVEZ AIMÉS, COMME VOUS M'AVEZ AIMÉ MOI AUSSI ». (Chap. XVII, 21-23.) 

L'UNION ENTRE LES FIDÈLES. 

Pour nous, comme pour les fidèles, Jésus demande l'union avec Dieu par la foi, et entre nous par la charité, et comme fruit de cette union, la connaissance de ce que nous croyons, la vue de la gloire de Jésus-Christ. Afin de nous élever à ce degré de science, il nous faut la grâce qui nous égale aux anges, et le Christ la demande aussi pour nous.

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CENT ONZIÈME TRAITÉ.

DEPUIS CES PAROLES DE NOTRE-SEIGNEUR : « PERE, CEUX QUE VOUS M'AVEZ DONNÉS, JE VEUX QUE LA OU JE SUIS, ILS SOIENT AUSSI AVEC MOI », JUSQU'A CES AUTRES : AFIN QUE L'AMOUR « DONT VOUS M'AVEZ AIMÉ SOIT EN EUX ET MOI EN EUX ». (Chap. XVII, 24-26.) 

LE CIEL ET LA VISION INTUITIVE. 

Jésus, voie, vérité et vie, demande le ciel pour ceux qu'il a reçus et choisis du monde, la conviction des choses qui ne se voient point, et enfin, comme moyeu d'y parvenir, la foi et l'espérance.

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CENT DOUXIÈME TRAITÉ.

DEPUIS CES PAROLES : « JÉSUS AYANT DIT CES CHOSES, SORTIT AVEC SES DISCIPLES », JUSQU'A CES AUTRES : « ILS SAISIRENT JÉSUS ET LE LIÈRENT ». (Chap. XVIII, 1-12.) 

JÉSUS AU JARDIN DES OLIVES. 

Arrivé au jardin des Olives, le Sauveur y est bientôt suivi par les Juifs et Judas. D'un mot, il les renverse et guérit Malchus que Pierre a blessé. Avant sa guérison, Malchus était la figure de la servitude, et après, celle de la liberté, comme sa blessure était l'emblème du renouvellement de l'intelligence.

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CENT TREIZIÈME TRAITÉ.

DEPUIS CES PAROLES : « ET ILS LE CONDUISIRENT D'ABORD VERS ANNE », JUSQU'À CES AUTRES : « PIERRE LE NIA ENCORE UNE FOIS, ET AUSSITOT LE COQ CHANTA ». (Chap. XVIII, 43-27.) 

JÉSUS CHEZ ANNE ET CHEZ CAÏPHE. 

Le Sauveur, trahi par Judas, traîné chez Anne, y est renié trois fois, par Pierre : ensuite, on le conduit chez Caïphe, un assistant le soufflette, et il répond à cette injure avec une dignité et un calme qui doivent nous servir d'exemple.

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CENT QUATORZIÈME TRAITÉ.

DEPUIS CES MOTS : « ILS CONDUISIRENT DONC JÉSUS A CAÏPHE , DANS LE PRÉTOIRE », JUSQU'A CES AUTRES : « AFIN QUE LA PAROLE DE JÉSUS FUT ACCOMPLIE, PAROLE QU'IL AVAIT DITE, INDIQUANT DE QUELLE MORT IL DEVAIT MOURIR ». (Chap. XVIII, 28-32.) 

LE SAUVEUR AU TRIBUNAL DE PILATE. 

On amène Jésus à Pilate, mais ses ennemis n'entrent pas dans le prétoire. Les hypocrites ! Ils craignaient de se souiller en pénétrant dans un tribunal étranger, et ils ne craignaient pas de se souiller par un crime.

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CENT QUINZIÈME TRAITÉ.

DEPUIS CES MOTS : « PILATE ENTRA DONC DE NOUVEAU DANS LE PRÉTOIRE », JUSQU'A CES AUTRES : « OR, BARABBAS ÉTAIT UN VOLEUR ». (Chap. XVIII, 33-40.) 

BARABBAS PRÉFÉRÉ A JÉSUS. 

Pilate dit à Jésus : « Es-tu roi ? » —  « Oui », répond le Sauveur, « mais mon royaume n'est pas de ce monde ». Le gouverneur propose donc au périple d'acquitter le Christ: mais le peuple demande Barabbas.

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CENT SEIZIÈME TRAITÉ.

DEPUIS CES PAROLES : « ALORS DONC, PILATE SAISIT JÉSUS ET LE FLAGELLA ». JUSQU'À CES AUTRES « OR, ILS PRIRENT JÉSUS ET L'EMMENÈRENT ». (Chap. XIX, 1-16.) 

JÉSUS CONDAMNÉ A MORT. 

Pour assouvir la rage des Juifs, Pilate fait flageller Jésus ; les Juifs redoublent de fureur : «  Il s'est dit le Fils de Dieu, il s'est fait roi : si tu l'acquittes, tu n'es pas l'ami de César ». A ces mots, le faible gouverneur craint pour sa place, et il livre le Christ à ses ennemis.

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CENT DIX-SEPTIÈME TRAITÉ.

DEPUIS CES PAROLES : « ET PORTANT SA CROIX, IL VINT AU LIEU QUI EST APPELÉ CALVAIRE », JUSQU'A CES AUTRES : « PILATE RÉPONDIT : CE QUE J'AI ÉCRIT, JE L'AI ÉCRIT » . (Chap. XIX, 17-22.)

 JÉSUS, ROI DES JUIFS. 

Quoi qu'il en soit de l'heure précise du crucifiement, toujours est-il que le Sauveur fut attaché à la croix sur le Calvaire et entre deux voleurs, et que le titre refusé à Jésus par les Juifs, mais imposé par Pilate, fut affiché à l'instrument du supplice pour leur instruction et leur confusion.

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CENT DIX-HUITIÈME TRAITÉ.

SUR CES PAROLES : « APRÈS AVOIR CRUCIFIÉ JÉSUS, LES SOLDATS PRIRENT SES VÊTEMENTS ». (Chap. XIX, 23, 24.) 

LES VÊTEMENTS DU SAUVEUR. 

Malgré la discordance apparente des évangélistes, tous s'accordent à dire que les soldats firent quatre parts des vêtements de Jésus, et qu'ils jetèrent les sorts pour savoir à laquelle échéerait la robe sans couture. Les quatre parts symbolisent les quatre parties du monde, comme la robe sans couture représente leur mutuelle union : les sorts figurent la grâce, et les soldats eux-mêmes ont, en dépit de leur malice, un sens caché, de même que la croix, malgré son ignominie, a le sien propre.

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CENT DIX-NEUVIÈME TRAITÉ.

SUR LES PAROLES SUIVANTES : « ET LES SOLDATS FIRENT AINSI », JUSQU'A CES AUTRES : « ET, AYANT INCLINÉ LA TÊTE, IL RENDIT L'ESPRIT ». (Chap. XIX, 24-30.) 

LES DERNIERS MOMENTS DE JÉSUS. 

Après le partage de ses vêtements, Jésus légua sa Mère à l'apôtre Jean, pour donner aux enfants un exemple de piété filiale, et Jean la reçut pour en prendre soin. Puis le Sauveur se plaignit de la soif, et on lui tendit, au bout d'un roseau, une éponge imbibée de fiel, de vinaigre et d'hysope. Le roseau était l'emblème de l'Ecriture; le fiel et le vinaigre, de la méchanceté des Juifs ; l'hysope, de l'humilité du Christ. A peine Jésus en eut-il goûté, qu'il mourut.

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CENT VINGTIÈME TRAITÉ.

SUR LES PAROLES SUIVANTES : « PARCE QUE C'ÉTAIT LA VEILLE DU SABBAT, LES JUIFS », JUSQU'A CES AUTRES: « CAR ILS NE SAVAIENT PAS ENCORE CE QUE DIT L'ÉCRITURE, QU'IL LUI FALLAIT RESSUSCITER D'ENTRE LES MORTS ». (Chap. XIX, 31-42 ; XX, 1-9.) 

APRÈS LA MORT DE JÉSUS. 

Lorsque le Sauveur eut rendu le dernier soupir, les soldats ne lui rompirent point les jambes, mais l'un deux lui perça le côté : Adam et l'Arche d'alliance avaient été la figure du Christ. Sur la demande de Joseph d'Arimathie, Pilate rendit le corps de Jésus : on le mit dans un sépulcre neuf, mais, le premier jour de la semaine, Madeleine et quelques autres disciples ne l'y trouvèrent plus.

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CENT VINGT ET UNIÈME TRAITÉ.

DEPUIS CET ENDROIT : « LES DISCIPLES RETOURNÈRENT DONC CHEZ EUX», JUSQU'A CET AUTRE « BIENHEUREUX CEUX QUI N'ONT POINT VU ET QUI ONT CRU ». (Chap. XX, 10-99.) 

APRÈS LA RÉSURRECTION DE JÉSUS. 

Pierre et Jean étant retournés chez eux, Marie-Madeleine revint, en pleurant, au tombeau du Sauveur. Elle y vit deux anges, et, en se retournant, elle aperçut le Christ sous la forme d'un jardinier. « Ne me touche pas », lui dit Jésus : alors, elle figurait l'Eglise des Gentils, ou ceux qui ne touchent pas spirituellement Notre-Seigneur. Ensuite, elle revint annoncer aux Apôtres ce qu'elle avait vu, et Jésus lui-même leur apparut plusieurs fois pour les convaincre, eux et Thomas surtout, de la réalité de sa résurrection.

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CENT VINGT-DEUXIÈME TRAITÉ.

DEPUIS LES PAROLES SUIVANTES : JÉSUS A FAIT PLUSIEURS AUTRES MIRACLES », JUSQU'A CES AUTRES : « MALGRÉ LEUR GRAND NOMBRE, LE FILET NE ROMPIT POINT ». (Chap. XX, 30, 31 ; XXI, 1-11.) 

LA SECONDE PÊCHE MIRACULEUSE. 

Quelques jours après l'apparition du Sauveur à Thomas, les Apôtres allèrent pêcher : et en retournant ainsi à leur premier métier, ils ne péchèrent pas; car c'était une occupation permise en elle-même, et, d'ailleurs, s'il est permis aux prédicateurs de l'Evangile de vivre de l'Evangile, à plus forte raison ne leur est-il pas défendu de ne pas grever leurs ouailles. Jésus se présenta alors à eux ; sur son ordre, ils jetèrent leurs filets à droite de la barque, prirent cent cinquante-trois gros poissons, et les amenèrent au rivage dans les filets, sans que ceux-ci se rompissent. La première pêche miraculeuse était la figure de l'Eglise du temps : pour bien des raisons, celle-ci symbolisait l'Eglise de l'éternité. Le nombre des poissons indiquait l'accomplissement de la loi par l'opération du Saint-Esprit, et leur grosseur, ceux qui enseignent et observent les commandements et qui feront, à cause de cela, partie des élus.

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CENT VINGT-TROISIÈME TRAITÉ.

DEPUIS CES PAROLES DE JÉSUS : « VENEZ , MANGEZ », JUSQU'A CES AUTRES : « OR, IL DIT CELA, MARQUANT PAR QUELLE MORT IL DEVAIT GLORIFIER DIEU ». (Chap. XXI, 12-19.)

 LE GRAND DEVOIR DES PASTEURS. 

Après la pêche miraculeuse, Jésus se mit à table avec les sept disciples : d'abord, on servit du poisson rôti et du pain, emblèmes de l'aliment céleste qui fait notre nourriture à la sainte Table. Ensuite, Jésus demanda par trois fois à Pierre, s'il l'aimait, et sur la réponse affirmative de celui-ci, il lui confia ses brebis et ses agneaux. La triple protestation d'amour de Pierre, était une réparation de son triple reniement : c'était aussi, pour tous les pasteurs, une leçon ; car, pour paître réellement le troupeau du Christ qui leur est confié, ils doivent aimer Dieu plus qu'eux-mêmes, et l'aimer, s'il le faut, jusqu'à mourir pour lui.

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CENT VINGT-QUATRIÈME TRAITÉ.

DEPUIS CES PAROLES : « ET LORSQU'IL EUT AINSI PARLÉ, IL LUI DIT : SUIS-MOI », JUSQU'À LA FIN DE L'ÉVANGILE. (Chap. XXI, 19-25.) 

LES DEUX VIES. 

A la fin de sa troisième apparition, le Sauveur dit à Pierre : « Suis-moi », et, en parlant de Jean : « Je veux qu'il demeure jusqu'à ce que je vienne ». Certains interprètes supposent, d'après ces dernières paroles, et d'après certains faits plus ou moins avérés, que l'apôtre Jean n'est pas mort et ne mourra pas avant la fin du monde. Mais l'explication la plus plausible de ce passage est celle-ci . Pierre représenté la vie du temps, vie de peines et de tourments, où l'amour de Dieu est plus vif; parce qu'on y désire plus ardemment l'heure de la délivrance : Jean figure la vie du ciel, où l'on est heureux, et par ce motif, moins aimant : de là, il suit que Pierre était moins aimé du Sauveur, et que Jean l'était davantage.

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