TRAITÉ LXXI
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SOIXANTE ET ONZIÈME TRAITÉ.

DEPUIS CES PAROLES DE NOTRE-SEIGNEUR: « LES PAROLES. QUE JE VOUS DIS, JE NE LES DIS PAS DE MOI-MÊME », JUSQU'À CES AUTRES : « SI VOUS  DEMANDEZ QUELQUE CHOSE AU PÈRE, EN MON NOM, JE LE FERAI ». (Chap. XIV, 10-14.)

 

LE FILS ENGENDRÉ DU PÈRE.

 

Le Fils est égal et semblable au Père, c'est pourquoi ils sont inséparables et l'un dans l'autre. Néanmoins, comme le Fils n'est pas de lui-même, puisqu'il a été engendré par le Père, les paroles qu'il dit et les oeuvres qu'il fait viennent du Père : ceux qui ont la foi font des oeuvres en paroles et en actions aussi grandes et même plus grandes que celles du Fils.

 

1. Ecoutez de toutes vos oreilles et recueillez dans vos esprits, mes très-chers frères, ce que je vais vous dire, mais ce que nous enseigne Celui-là même qui ne s'éloigne pas de nous. Notre-Seigneur dit, comme vous l'avez entendu dans la lecture qu'on vient de vous faire: « Les paroles que je vous adresse, je ne les dis pas de moi-même; mais mon Père qui demeure en moi fait les oeuvres que je fais ». Les paroles sont donc des oeuvres ? Oui, il en est ainsi. Car assurément celui qui, en parlant, édifie le prochain, fait une bonne oeuvre. Mais que veulent dire ces mots : « Je ne parle pas de moi-même?» Le voici: moi qui parle je ne suis pas de moi-même. Il attribue ce qu'il fait à celui dont il est lui-même, lui qui agit. En effet, Dieu le Père n'est d'aucun autre ; Dieu le Fils est, sans doute, égal au Père, mais il est de Dieu le Père. Le Père est Dieu, mais non pas de Dieu; Lumière, mais non pas de lumière; le Fils, au contraire, est Dieu de Dieu, lumière de lumière.

2. Les hérétiques s'attachent à chacune de ces paroles prononcées par Notre-Seigneur; à la première: « Je ne parle pas de moi-même » ; à la seconde : « Mais le Père qui demeure en moi , fait les oeuvres que « je fais »; ils partent de là pour s'élever contre nous, et quoique peu d'accord ensemble, mais bien par des chemins opposés, ils s'éloignent également de la voie de la vérité. Les Ariens disent, en effet: Voici bien que le Fils est inégal au Père; il ne parle pas de lui-même. Les Sabelliens , autrement dit les Patripassiens, disent au contraire : Voici que Celui qui est le Père est aussi le Fils. Car que signifient ces paroles: « Le Père, qui demeure en moi, fait les oeuvres que je fais ? » Je demeure en moi-même, moi qui fais les oeuvres. Vous dites ainsi des choses opposées l'une à l'autre, non pas comme le faux est opposé au vrai, mais comme deux choses fausses sont opposées entre elles. Dans votre erreur vous avez pris des routes opposées ;au milieu d'elles se trouve le chemin (11) que vous avez abandonné. Vous êtes bien plus éloignés les uns des autres, que vous ne l'êtes de la voie que vous avez quittée. Vous qui êtes de ce côté, vous qui êtes de cet autre, venez à nous, ne cherchez pas à aller d'un côté à l'autre, mais de chaque côté venez à nous, et vous vous rejoindrez tous. Sabelliens, reconnaissez Celui que vous supprimez; Ariens, égalez au Père Celui que vous mettez au-dessous de lui, et vous marcherez avec nous dans le vrai chemin. Il y a, en effet, dans les dires de chacun de vous, de quoi vous redresser les uns les autres. Ecoute, Sabellien : il est si vrai que le Fils n'est pas le Père, mais bien une autre personne, que les Ariens le proclament inférieur au Père. Ecoute, Arien : il est si vrai que le Fils est égal au Père, que les Sabelliens disent qu'il est le même que le Père. Toi, ajoute Celui que tu supprimes; toi, laisse dans son intégralité Celui que tu diminues, et tous les deux vous serez d'accord avec nous, parce que toi tu -ne supprimes pas; et toi tu ne diminues pas Celui qui est une autre personne que le Père, contrairement à l'opinion du Sabellien, et qui est égal au Père, contrairement à l'erreur de l'Arien. Aux uns et aux autres il crie, en effet « Le Père et moi nous sommes un (1) ». Quand il dit : « un » , que les Ariens l'entendent ; « quand il dit : « Nous sommes », que les Sabelliens l'écoutent, et qu'ils ne tombent pas dans leur vaine erreur, les uns en niant qu'il soit égal au Père, et les autres en niant qu'il soit une personne distincte. Si ces mots de Notre-Seigneur: « Les paroles que je vous dis, je ne les dis pas de moi-même », font penser que le Fils n'est pas égal au Père, comme s'il ne faisait pas ce qu'il veut, écoutez ce qu'il dit ailleurs: « Comme le Père ressuscite « les morts et les vivifie, de même aussi le « Fils vivifie ceux qu'il veut ». Si, encore, parce qu'il a dit : « Le Père, qui demeure en « moi, fait les oeuvres que je fais », on s'imagine que autre n'est pas le Père et autre le Fils, on fera bien d'écouter ce qu'il a dit ailleurs : « Toutes les choses que le Père fait , le Fils aussi les fait également (2)». Par là on verra que le même ne fait pas deux fois une chose, mais qu'il y a deux personnes pour faire une seule et même chose. Mais comme l'un est égal à l'autre, de telle sorte pourtant que l'un vient de l'autre, il ne parle pas de

 

1. Jean, X, 30. — 2. Id. V, 21, 19.

 

lui-même, parce qu'il n'est pas de lui-même, et le Père, qui demeure en lui, fait les oeuvres lui-même, parce que celui par qui et avec qui il les fait, n'est pas d'un autre que de lui. Enfin, Jésus-Christ ajoute : « Ne croyez-vous « pas que je suis dans le Père et que le Père « est en moi? Au moins, croyez-le à cause « des oeuvres que je fais ». Tout à l'heure, Philippe seul recevait une réprimande; mais il paraît, par ces mots, qu'il ne;devait pas être seul à se voir réprimandé. « A cause des œuvres que je fais », dit Jésus, « croyez que «je suis dans le Père, et que le Père est en moi ». Car, si nous étions séparés l'un de l'autre, nous ne pourrions en aucune façon agir d'une manière inséparable.

3. Mais que veut dire ce qui suit : « En vérité, en vérité, je vous le dis, celui qui croit en moi fera les oeuvres que je fais, et il en fera aussi de plus grandes, parce que je vais à mon Père. Et toutes les choses que vous demanderez à mon Père en mon nom, je les ferai. Afin que le Père soit glorifié dans le Fils, si vous demandez quelque chose en mon nom, je le ferai? » Il a donc promis de faire aussi lui-même ces choses plus grandes. Que le serviteur ne s'élève pas au-dessus du Seigneur, et le disciple au-dessus du maître (1). Il dit qu'ils feront des choses plus grandes que celles qu'il fait lui-même. Mais ce sera lui qui les fera en eux ou par eux, et non pas eux qui les feront comme d'eux-mêmes. C'est à lui que s'adresse le Prophète dans ce passage du psaume : « Je vous aimerai, Seigneur, qui êtes ma force (2) ». Mais enfin, quelles sont donc ces « oeuvres plus grandes? Fait-il allusion aux guérisons de malades qu'opérera plus tard leur ombre quand ils passeront quelque part (3) ? C'est, en effet, un plus grand miracle de les guérir par son ombre que par l'attouchement de sa robe (4). Notre-Seigneur a fait ce dernier miracle par lui-même, et le premier par ses disciples; et cependant c'est lui qui les a faits tous les deux. Mais, en réalité, quand il parlait ainsi, il voulait parler des oeuvres de ses paroles; il dit, en effet : « Les paroles que je vous dis, je ne les dis pas de moi-même; mais le Père qui demeure en moi, fait les oeuvres que je fais». De quelles oeuvres voulait-il parler, si ce n'est des paroles

 

1. Jean, XIII, 16. — 2. Ps. XVII, 2. — 3. Act. V, 15. — 4. Matth. XIV, 36.

 

12

 

qu'il proférait? Ils l'entendaient et ils croyaient en lui, et le fruit de ses paroles, c'était leur foi ; mais quand les Apôtres annoncèrent l'Evangile, ce ne fut pas un petit nombre comme le leur, mais l'univers, la gentilité tout entière qui crut en lui. Voilà, évidemment, quelles plus grandes choses ils devaient opérer. Et cependant Notre-Seigneur ne dit pas : Vous ferez encore de plus grandes choses; car il ne voulait pas que nous crussions que les Apôtres seuls devaient les faire; mais il dit « Celui qui croit en moi fera les oeuvres que a je fais, et il en fera de plus grandes ». Est-ce à dire que quiconque croit en Jésus-Christ fait ce qu'a fait Jésus-Christ, et opère même des choses plus grandes que les prodiges opérés par Jésus-Christ? Ce n'est pas là un sujet à traiter en passant et avec précipitation; la nécessité de finir ce discours nous oblige à remettre la chose à une autre fois.

 

 

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