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LE LUNDI DE LA PREMIÈRE SEMAINE DE CARÊME.
Chacune des féries du Carême a sa Messe propre, au lieu que, dans les fériés de l'Avent,
on répète simplement la Messe du Dimanche précèdent. Cette richesse de la
Liturgie dans la sainte Quarantaine nous aide puissamment à entrer dans la
pensée de l'Eglise, en multipliant l'expression des sentiments qu'elle veut
nous inspirer. Nous extrairons de chacune de ces Messes fériales la Collecte,
qui est toujours la prière la plus solennelle, l'Epître, l'Evangile et
l'Oraison qui se dit sur le peuple à la fin de la Messe. Cet ensemble renferme
la plus solide instruction, et nous fait passer en revue tout ce que les
saintes Ecritures contiennent de plus substantiel et de plus convenable au temps
où nous sommes.
A Rome, la Station est
aujourd'hui dans l'Eglise de Saint-Pierre-aux-Liens.
Bâtie au V° siècle par l'impératrice Eudoxie, femme de Valentinien III, elle
garde avec honneur les chaînes du Prince des Apôtres. Nous aurons occasion de
parler encore de cette Basilique au 1er août, lorsque le Cycle nous
ramènera la fête de saint Pierre délivre de prison.
COLLECTE.
Converte nos, Deus salutaris
noster : et ut nobis jejunium
quadragesimale proficiat , mentes nostras
cœlestibus instrue disciplinis. Per Dominum nostrum Jesum Christum. Amen.
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Dieu notre Sauveur, convertissez-nous : et afin que le jeûne du Carême
nous profite, éclairez nos âmes de vos célestes instructions. Par
Jésus-Christ notre Seigneur. Amen.
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LEÇON.
Lectio Ezechielis
Prophetae. Cap. XXXIV.
Haec dicit
Dominus Deus : Ecce ego ipse
requiram oves meas, et visitabo eas. Sicut visitat pastor gregem suum, in die quando fuerit in medio ovium suarum dissipatarum : sic visitabo oves mcas, et liberabo eas de omnibus locis in quibus dispersas fuerant in die nubis et caliginis. Et educam eas de populis, et congregabo eas de terris , et inducam eas in terram suam, et pascam eas in montibus Israël, in rivis, et in cunctis sedibus terra;. In pascuis uberrimis pascam eas, et in montibus excelsis Israël erunt pascua earum : ibi requiescent in herbis virentibus, et in pascuis pinguibus pascentur super montes Israël. Ego pascam
oves meas : et ego eas accubare faciam, dicit Dominus Deus. Quod perierat, requiram, et quod abjectum erat, reducam, et
quod confractum fuerat,
alligabo, et quod infirmum
fuerat, consolidabo, et
quod pingue et forte, custodiam
: et pascam illas in judicio, dicit Dominus omnipotens.
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Lecture du Prophète Ezéchiel. Chap. XXXIV.
Voici ce que dit le Seigneur Dieu : Je rechercherai
moi-même mes brebis, et je les visiterai. Comme un pasteur visite son
troupeau pendant le jour, quand il est au milieu de ses brebis dispersées,
ainsi je visiterai mes brebis, et je les délivrerai de tous les lieux où elles
avaient été dispersées au jour plein de nuage et d'obscurité. Et je les
retirerai du milieu des peuples, et je les rassemblerai de divers pays, et je
les ramènerai dans leur propre terre, et je les ferai paître sur les
montagnes d'Israël, au bord des ruisseaux et dans tous les lieux du pays. Je
les mènerai paître dans les pâturages les plus fertiles ; les hautes
montagnes d'Israël seront le lieu de leur pâture : c'est là qu'elles se
reposeront sur l'herbe verdoyante, et elles paîtront les gras pâturages des
montagnes d'Israël. Je ferai moi-même paître mes brebis, et je les ferai
reposer moi-même, dit le Seigneur Dieu. J'irai à la recherche de ce qui était
perdu, je relèverai ce qui était tombé, je banderai tout membre brisé, je
fortifierai tout ce qui était faible, je conserverai tout ce qui était resté
gras et fort, et je les ferai paître dans la justice, dit le Seigneur
tout-puissant.
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162
Le Seigneur nous apparaît ici sous les traits d'un Pasteur plein
de tendresse pour ses brebis: c'est en effet ce qu'il est pour les hommes, en
ces jours de miséricorde et de pardon. Une partie de son troupeau s'était
égarée et dispersée, au milieu des ténèbres de ce monde ; mais Jésus n'a point
oublié ses brebis. Il s'est mis en marche pour les aller chercher et les
réunir. Il n'est point de désert si écarté, point de montagne si abrupte, point
de hallier si épineux, qu'il ne visite pour les retrouver. Il fait entendre à
toutes sa voix par celle de la sainte Eglise qui les convie au retour ; et dans
la crainte qu'elles ne se troublent à cause de leurs égarements, et qu'elles ne
soient inquiètes de reparaître devant lui, il daigne les rassurer. Qu'elles
reviennent seulement, qu'elles se laissent trouver; et les plus doux pâturages
sont pour elles, au bord des eaux, sur l'herbe la plus verdoyante, sur des
montagnes pleines de délices. Elles sont blessées, le divin Pasteur bandera
leurs plaies; elles sont faibles, il les rendra fortes. Il les réunira aux
brebis fidèles qui ne l'avaient pas quitté, et il demeurera toujours avec
elles. Que le pécheur se laisse donc enfin fléchir à la vue de tant de bonté,
et qu'il ne craigne plus les efforts qu'il lui faut faire pour se rapprocher du
Seigneur son Dieu. Le retour lui semble pénible, l'expiation effraie sa
faiblesse ; qu'il se rappelle les jours où il habitait dans la sécurité du
bercail, sous l'œil du plus tendre Pasteur; ces jours peuvent renaître pour
lui. La porte de la bergerie est ouverte ; de nombreuses brebis, naguère
égarées, s'y précipitent remplies de joie et de confiance ; qu'il les suive, et
qu'il se rappelle « qu'il y a plus de joie dans le ciel pour un seul pécheur
qui fait pénitence, que pour quatre-vingt-dix-neuf justes qui n'ont pas besoin
de pénitence (1) ».
EVANGILE.
Sequentia
sancti Evangelii secundum Matthaeum. Cap. XXV.
In illo tempore
: Dixit Jesus discipulis suis : Cum venerit Filius hominis in majestate sua,
et omnes Angeli cum eo, tunc sedebit super sedem majestatis suae : et congregabuntur
ante eum omnes gentes, et separabit eos ab invicem, sicut pastor segregat
oves ab hœdis : et statuet oves quidem a dextris suis, hoedos autem a
sinistris. Tunc dicet Rex his qui a dextris ejus erunt : Venite, benedicti
Patris mei, possidete paratum vobis regnum a constitutione mundi. Esurivi
enim, et dedistis mihi manducare :
sitivi, et dedistis confractum
fuerat, alligabo, et quod infirmum fuerat, consolidabo, et quod pingue et
forte, custodiam : et pascam illas in judicio, dicit Dominus omnipotens.
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La suite du saint Evangile selon saint Matthieu. Chap.
XXV.
En ce temps-là, Jésus dit à ses disciples : Quand le Fils
de l'homme viendra dans sa majesté, et tous ses Anges avec lui, alors il
s'assiéra sur le trône de sa majesté. Et toutes les nations seront
rassemblées devant lui, et il séparera les uns d'avec les autres, comme le
pasteur sépare les brebis d avec les boucs. Et il placera les brebis à sa
droite, les boucs à sa gauche. Alors le Roi dira à ceux qui seront à sa
droite : Venez, les bénis de mon Père ; possédez le royaume préparé pour vous
dès l'origine du monde. Car j'ai eu faim, et vous m'avez donné à manger ;
j'ai eu soif, et vous m'avez donné à la recherche de ce qui était perdu, je
relèverai ce qui était tombé, je banderai tout membre brisé, je fortifierai
tout ce qui était faible, je conserverai tout ce qui était resté gras et
fort, et je les ferai paître dans la justice, dit le Seigneur tout-puissant.
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162
Le Seigneur nous apparaît ici sous les traits d'un Pasteur
plein de tendresse pour ses brebis: c'est en effet ce qu'il est pour les
hommes, en ces jours de miséricorde et de pardon. Une partie de son troupeau
s'était égarée et dispersée, au milieu des ténèbres de ce monde ; mais Jésus
n'a point oublié ses brebis. Il s'est mis en marche pour les aller chercher et
les réunir. Il n'est point de désert si écarté, point de montagne si abrupte,
point de hallier si épineux, qu'il ne visite pour les retrouver. Il fait
entendre à toutes sa voix par celle de la sainte Eglise qui les convie au
retour; et dans la crainte qu'elles ne se troublent à cause de leurs
égarements, et qu'elles ne soient inquiètes de reparaître devant lui, il daigne
les rassurer. Qu'elles reviennent seulement, qu'elles se laissent trouver; et
les plus doux pâturages sont pour elles, au bord des eaux, sur l'herbe la plus
verdoyante, sur des montagnes pleines de délices. Elles sont blessées, le divin
Pasteur bandera leurs plaies; elles sont faibles, il les rendra fortes. Il les
réunira aux brebis fidèles qui ne l'avaient pas quitté, et il demeurera
toujours avec elles. Que le pécheur se laisse donc enfin fléchir à la vue de
tant de bonté, et qu'il ne craigne plus les efforts qu'il lui faut faire pour
se rapprocher du Seigneur son Dieu. Le retour lui semble pénible, l'expiation
effraie sa faiblesse ; qu'il se rappelle les jours où il habitait dans la
sécurité du bercail, sous l'œil du plus tendre Pasteur; ces jours peuvent
renaître pour lui. La porte de la bergerie est ouverte ; de nombreuses brebis,
naguère égarées, s'y précipitent remplies de joie et de confiance ; qu'il les
suive, et qu'il se rappelle « qu'il y a plus de joie dans le ciel pour un seul
pécheur qui fait pénitence, que pour quatre-vingt-dix-neuf justes qui n'ont pas
besoin de pénitence (1) ».
EVANGILE.
Sequentia
sancti Evangelii secundum Matthaeum. Cap. XXV.
In illo tempore
: Dixit Jesus discipulis suis : Cum venerit Filius hominis in majestate sua, et
omnes Angeli cum eo, tune sedebit super sedem majestatis suas : et
congregabuntur ante eum omnes gentes, et separabit eos ab invicem, sicut
pastor segregat oves ab hoedis : et sta-tuet oves quidem a dextris suis,
hœdos autem a sinistris. Tune dicet Rex his qui a dextris ejus erunt :
Venite, benedicti Patris mei, possidete paratum vobis regnum a constitutione
mundi. Esurivi enim,
et dedistis mihi manducare : sitivi, et dedistis mihi bibere : hospes eram, et collegistis me : nudus, et cooperuistis me : infirmus, et visitastis me : in carcere eram, et venistis ad me. Tunc respondebunt ei justi, dicentes
: Domine, quando te vidimus esurientem,
et pavimus te? sitientem,
et dedimus tibi potum ? Quando autem te vidimus hospitem, et collegimus te ? aut nudum, et cooperuimus te? aut quando te vidimus infirmum, aut in carcere, et venimus ad te ? Et respondens Rex, dicet illis : Amen dico vobis, quamdiu fecistis uni ex his fratribus meis minimis, mihi fecistis. Tunc dicet et his, qui a sinistris erunt : Discedite a me, maledicti, in ignem aeternum, qui paratus est diabolo et angelis ejus. Esurivi enim, et non dedistis mihi manducare : sitivi, et non dedistis mihi potum : hospes eram, et non collegistis me : nudus, et non cooperuistis me : infirmus, et
in carcere, et non visitastis
me. Tunc respondebunt ei et ipsi dicentes
: Domine, quando te vidimus esurientem,
aut sitientem, aut hospitem, aut nudum, aut
infirmum, aut in carcere, et non ministravimus tibi ? Tunc respondebit illis, dicens : Amen dico vobis, quamdiu non fecistis uni de minoribus his, nec mihi fecistis. Et ibunt hi in supplicium aeternum justi autem in vitam aeternam.
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La suite du saint Evangile selon saint Matthieu. Chap.
XXV.
En ce temps-là, Jésus dit à ses disciples : Quand le Fils
de l'homme viendra dans sa majesté, et tous ses Anges avec lui, alors il
s'assiéra sur le trône de sa majesté. Et toutes les nations seront
rassemblées devant lui, et il séparera les uns d'avec les autres, comme le
pasteur sépare les brebis d avec les boucs. Et il placera les brebis à sa
droite, les boucs à sa gauche. Alors le Roi dira à ceux qui seront à sa
droite : Venez, les bénis de mon Père ; possédez le royaume préparé pour vous
dès l'origine du monde. Car j'ai eu faim, et vous m'avez donné à manger ;
j'ai eu soif, et vous m'avez donné à boire ; j'étais sans asile, et vous
m'avez recueilli; nu, et vous m'avez vêtu ; malade, et vous m'avez visité ;
en prison, et vous êtes venus à moi. Alors les justes lui répondront :
Seigneur, quand est-ce que nous vous avons vu ayant faim, et que nous vous
avons rassasié ; avant soif, et que nous vous avons donné à boire? Quand
est-ce que nous vous avons vu sans asile, et que nous vous avons recueilli ;
nu, et que nous vous avons vêtu? Et quand est-ce que nous vous avons vu
malade, ou en prison, et que nous sommes venus à vous ? Et le Roi leur
répondra : En vérité, je vous le dis, chaque fois que vous l'avez fait au
moindre de mes frères, c'est à moi que vous l'avez fait. Il dira ensuite à
ceux qui seront à sa gauche : Retirez-vous de moi, maudits, et allez au feu
éternel, préparé pour le diable et ses anges; car j'ai eu faim, et vous ne
m'avez point donné à manger; j'ai eu soif, et vous ne m'avez point donné à
boire; j'étais sans asile, et vous ne m'avez point recueilli ; nu, et vous ne
m'avez point vêtu ; malade, en prison, et vous ne m'avez point visité. Alors
eux aussi lui diront : Seigneur, quand est-ce que nous vous avons vu ayant
faim, ou soif, ou sans asile, ou nu, ou malade, ou en prison, et que nous ne
vous avons point assisté ? Mais il leur répondra : En vérité, je vous le dis,
chaque fois que vous ne l'avez pas fait à l’ un de ces petits, à moi non plus
vous ne l'avez pas fait. Et ceux-ci s'en iront au supplice éternel, et les
justes dans la vie éternelle.
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165
Tout à l'heure, un Prophète de l'Ancien Testament nous
invitait de la part de Dieu à repondre aux avances du
Pasteur de nos âmes; le Seigneur épuisait tous les moyens de sa tendresse pour
faire naitre dans le cœur de ses brebis égarées le désir
de se rallier autour de lui ; et voici que la sainte Eglise, le même jour où
elle nous a montre ce grand Dieu sous les traits d'un Pasteur si compatissant,
nous le découvre sous l'aspect terrible d'un juge que rien ne saurait fléchir.
Comment le caractère si débonnaire de notre Sauveur, du charitable médecin de
nos âmes, s'est-il ainsi transformé? « Retirez-vous de moi, maudits; allez au
feu éternel ! » et c'est dans l'Evangile même, dans le code de la loi de
l'amour, que l'Eglise a trouvé ce formidable récit. Cependant, pécheur, ne vous
y trompez pas ; lisez attentivement, et vous reconnaîtrez avec épouvante en
celui qui prononce cet affreux anathème, le même Dieu dont le Prophète vous a
décrit la miséricorde, la patience, le zèle pour toutes ses brebis. Sur son
tribunal, il porte encore les traits d'un Pasteur: voyez, il sépare les brebis
des boucs; il place les unes à sa droite, les autres à sa gauche; c'est
toujours d'un troupeau qu'il s'agit. Le Fils de Dieu veut remplir la charge de
berger jusqu'au dernier jour. Mais les conditions sont changées ; il n'y a plus de temps, l'éternité ouvre ses
profondeurs ; le règne de la justice
commence: justice qui accorde aux amis de Dieu la récompense promise ;
justice qui précipite le pécheur impénitent dans l'abîme sans fond. Il serait
trop tard alors de songer à la pénitence ; elle n'a lieu que dans le temps, et
le temps n'est plus. Comment le chrétien qui sait que nous devons tous nous
trouver réunis au pied de ce tribunal, hésite-t-il à se rendre aux invitations de
l'Eglise qui le presse de
satisfaire pour ses péchés? Comment dispute-t-il à Dieu la faible expiation dont sa miséricorde
veut bien encore se contenter
aujourd'hui ? En vérité, l'homme est à lui-même son plus cruel ennemi, lorsqu'il écoute avec insensibilité
cette parole de son Sauveur présent, de son Juge à venir: « Si vous ne faites
pénitence, vous périrez tous (1) ».
Humilitate
capita vestra Deo
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Humiliez vos
têtes devant Dieu
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ORAISON.
Absolve ,
quaesumus Domine, nostrorum vincula peccatorum : et quidquid pro eis meremur,
propitiatus averte. Per Christum Dominum nostrum. Amen.
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Déliez, s'il vous plaît ,
Seigneur, les liens de nos péchés, et, dans votre miséricorde, détournez les maux
que nous méritons à cause d'eux. Par Jésus-Christ notre Seigneur. Amen.
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Terminons cette journée, en récitant cette belle Hymne
composée par saint Grégoire le Grand, et que l'Eglise emploie, dans le Carême,
à l'Office des Matines.
167
HYMNE
Ex more docti mystico,
Servemus hoc jejunium,
Deno dierum
circulo
Ducto quater notissimo.
Lex et Prophetae
primitus
Hoc praetulerunt, postmodum
Christus sacravit, omnium
Rex atque
factor temporum.
Utamur ergo parcius
Verbis, cibis
et potibus,
Somno, jocis, et arctius
Perstemus
in custodia.
Vitemus
autem noxia,
Quae subruunt mentes vagas :
Nullumque
demus callidi
Hostis
locum tyrannidi.
Flectamus
iram vindicem,
Ploremus
ante judicem,
Clamemus ore supplici,
Dicamus omnes
cernui :
Nostris malis offendimus
Tuam , Deus , clementiam :
Effunde nobis
desuper
Remissor indulgentiam.
Memento quod sumus
tui,
Licet caduci,
plasmatis :
Ne des honorem Nominis
Tui, precamur,
alteri.
Laxa malum quod
fecimus,
Auge bonum quod poscimus :
Placere quo tandem tibi
Possimus hic et perpetim.
Praesta, beata
Trinitas.
Concede, simplex Unitas,
Ut fructuosa sint
tuis
Jejuniorum munera.
Amen.
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Fidèles à la tradition mystérieuse ,
gardons avec soin ce jeûne célèbre qui parcourt le cercle de quarante
journées.
La Loi et les Prophètes l'inaugurèrent autrefois ; auteur
et roi de toutes les choses créées, le Christ daigna lui-même le consacrer.
Il nous faut restreindre l'usage de la parole, du manger,
du boire, du sommeil et des délassements; veillons plus strictement sur la
garde de nous-mêmes.
Evitons ces périls où succombe l'âme inattentive ;
gardons-nous de laisser la moindre entrée à notre tyran perfide.
Fléchissons la colère vengeresse; pleurons aux pieds de
notre juge; poussons des cris suppliants, et, prosternés devant notre juge,
disons-lui :
O Dieu! par nos péchés, nous avons offensé votre clémence,
daignez étendre sur nous votre pardon.
Souvenez-vous que, malgré notre fragilité, nous sommes
l'œuvre de vos mains; ne cédez pas à un autre l'honneur de votre Nom.
Pardonnez-nous le mal que nous avons fait; donnez-nous
avec abondance la grâce que nous implorons, afin que nous puissions vous
plaire ici-bas et dans l'éternité.
Trinité bienheureuse, Unité parfaite, rendez profitable à
vos fidèles le bienfait du jeûne. Amen.
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