EDOUARD

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LE XIII OCTOBRE. SAINT EDOUARD LE CONFESSEUR, ROI D'ANGLETERRE.

 

Saluons le lis que porte à son sommet l'antique branche des rois de Westsex ! Les temps ont marché depuis ce sixième siècle où le païen Cerdik et les autres chefs de bandes, venus comme lui de la mer du Nord, jonchaient de ruines le sol de l'île des Saints. Leur mission de colère accomplie, les Anglo-Saxons furent des instruments de grâce pour la terre qu'ils avaient conquise. Baptisés par Rome, comme auparavant les Bretons qu'ils venaient de châtier, ils oublièrent moins qu'eux d'où leur venait le salut ; une éclosion de sainteté nouvelle marqua les complaisances que le ciel prenait derechef en Albion, pour la fidélité dont princes et peuples de l'heptarchie ne cessèrent point d'entourer le Siège de Pierre. L'an 800 du Seigneur, Egbert, descendant de Cerdik, visitait en pèlerin la Ville éternelle, lorsqu'une députation des West-Saxons lui offrit la couronne à ce tombeau du Prince des Apôtres au pied duquel, à l'heure même, Charlemagne restaurait l'empire. Comme Egbert devait ramener sous un sceptre unique la puissance des sept royaumes, ainsi Edouard, son dernier successeur, en résume aujourd'hui les gloires saintes.

Neveu du Martyr du même nom, Edouard s'est vu attribuer devant les hommes et devant Dieu le

 

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beau titre de Confesseur. L'Eglise, dans le récit de sa vie, relève avant tout les vertus qui lui méritèrent une appellation si glorieuse ; on ne doit pas négliger toutefois de saluer dans son règne de vingt-quatre ans l'un des plus fortunés que l'Angleterre ait connus. Alfred le Grand n'eut point de plus illustre imitateur. Les Danois, si longtemps maîtres, soumis au dedans pour toujours, au dehors contenus par la hère attitude du prince ; Macbeth, l'usurpateur du trône d'Ecosse, vaincu dans une campagne que Shakespeare a immortalisée ; et ces lois d'Edouard restées jusqu'à nos temps l'une des bases du droit britannique ; et sa munificence pour toutes les nobles entreprises, dans le même temps qu'il trouvait le secret de réduire les charges de son peuple : tout montre assez que le plus suave parfum des vertus qui firent de lui l'intime de Jean le bien-aimé, n'a rien d'incompatible en histoire avec la grandeur des rois.

 

Voici les lignes que lui consacre l'Eglise.

 

Edouard , surnommé le Confesseur, était le neveu du saint roi Edouard le Martyr, et il fut le dernier roi des Anglo-Saxons. Le Seigneur avait révélé dans une extase sa future royauté à un saint personnage du nom de Brithuald. Cependant les Danois qui dévastaient l'Angleterre le cherchant pour le faire mourir, il fut dès sa dixième année contraint de s'exiler à la cour du duc de Normandie, son oncle. Telles y parurent, au milieu de toutes les amorces des passions, l'intégrité de sa vie, l'innocence de ses mœurs, qu'il faisait l'admiration générale. On voyait dès lors éclater en lui l'extraordinaire piété qui l'attirait vers Dieu et les choses divines. D'une nature très douce, sans nulle ambition de dominer, on rapporte de lui cette parole : J'aime mieux ne régner jamais, que de recouvrer mon royaume par la violence et l'effusion du sang.

 

Mais les tyrans qui avaient enlevé la vie et le trône à ses frères étant morts, il fut rappelé dans sa patrie et couronné au milieu des acclamations et de l'allégresse universelle. Tous ses soins se tournèrent à effacer les traces des fureurs de l'ennemi, en commençant par la religion et les églises, réparant les unes, en élevant de nouvelles, les dotant de revenus et de privilèges ; car son premier souci était de voir refleurir le culte de Dieu qui avait grandement souffert. C'est l'affirmation de tous les auteurs que, contraint par les seigneurs de sa cour au mariage, il y garda la virginité avec son épouse, vierge comme lui. Tels étaient son amour et sa foi dans le Christ, qu'il mérita de le voir au saint Sacrifice lui souriant et resplendissant d'un éclat divin. On l'appelait communément le père des orphelins et des malheureux; car sa charité était si grande, qu'on ne le voyait jamais plus heureux que lorsqu'il avait épuisé le trésor royal pour les pauvres.

 

Il fut illustré du don de prophétie, et reçut des lumières d'en haut touchant l'avenir de son pays ; fait remarquable entre autres : il connut surnaturellement, à l'instant même qu'elle arriva, la mort de Suénon, roi de Danemark, englouti dans les flots comme il s'embarquait pour envahir l'Angleterre. Fervent dévot de saint Jean l'Evangéliste, il avait la coutume de ne jamais refuser ce qu'on lui demandait en son nom; comme donc, un jour, l'Apôtre lui-même, sous l'apparence d'un mendiant en haillons, lui demandait l'aumône, le roi, n'ayant pas d'argent, tira du doigt son anneau et l'offrit au Saint, qui peu après le retourna à Edouard avec l'annonce de sa mort prochaine. Le roi, prescrivant à sa propre intention des prières, mourut en effet très pieusement au jour prédit par l'Evangéliste, à savoir les nones de janvier de l'an du salut mil soixante-six. La gloire des miracles entoura sa tombe, et dans le siècle suivant, Alexandre III l'inscrivit parmi les Saints.

 

Toutefois le culte de sa mémoire dans l'Eglise universelle a été, quant à l'Office public, fixé par Innocent XI au présent jour; c'est celui où son corps, levé du tombeau après trente-six ans, fut trouvé sans corruption et répandant une suave odeur.

 

Vous représentez au Cycle sacré le peuple en qui Grégoire le Grand prévit l'émule des Anges ; tant de saints rois, d'illustres vierges, de grands évoques et de grands moines, qui furent sa gloire, forment aujourd'hui votre cour brillante. Où sont les insensés (1) pour lesquels, avec vous, votre race a semblé mourir ? C'est du ciel que doit se juger l'histoire. Tandis que vous et les vôtres y régirez toujours, jugeant les nations et dominant les peuples (2) ; les dynasties de vos successeurs d'ici-bas, jalousant l'Eglise, appelant de longue date le schisme et l'hérésie, se sont éteintes l'une après l'autre, stérilisées par la colère de Dieu, dans ces vaines renommées dont le livre de vie ne garde nulle trace. Combien meilleurs et plus durables apparaissent, ô Edouard, les fruits de votre virginité sainte ! Apprenez-nous à voir dans le monde présent la préparation d'un autre qui ne doit pas finir, à n'estimer les événements humains qu'en raison de leurs résultats éternels. Des yeux de l'âme, notre culte vous cherche et vous trouve en votre royale abbaye de Westminster; c'est de là que par avance nous aimons à vous contempler montant dans la gloire, au redoutable jour qui verra près de vous tant de fausses grandeurs

 

1. Sap. III, 2. — 2. Ibid.

 

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manifester leur honte et leur néant. Bénissez-nous, prosternés de cœur à ce tombeau dont l'hérésie inquiète prétend vainement écarter la prière. Offrez à Dieu les supplications qui montent de tous les points du monde, à cette heure, pour les brebis errantes que la voix du pasteur rappelle si instamment en nos jours à l'unique bercail (1).

 

1. JOHAN. X, 16.

 

 

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