COME et DAMIEN

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LE XXVII SEPTEMBRE. LES SS. COME ET DAMIEN, MARTYRS.

 

« HONOREZ le médecin; car sa mission n'est pas superflue. Le Très-Haut l'a créé ; il a créé les médicaments : les repousser n'est pas d'un sage.

« Les plantes ont leurs vertus ; l'homme à qui la science en est donnée glorifie Dieu, admirable en ce qu'il fait. La douleur est par elles adoucie; l'art en fait des compositions sans nombre, où réside la santé.

« Malade, ô mon fils, ne te néglige pas. Prie le Seigneur qu'il te guérisse ; éloigne-toi du péché, purifie ton cœur ; offre tes dons à l'autel ; puis, au médecin d'agir. Son intervention s'impose ; à une heure ou à l'autre, ne compte pas l'éviter.

« Mais lui aussi doit prier le Seigneur de diriger ses soins pour apaiser la souffrance, écarter le mal, rendre les forces à celui qui l'appelle (1). »

Paroles de la Sagesse, qu'il était bon de citer en cette fête. Fidèle la première au précepte divin, l'Eglise honore aujourd'hui dans Côme et Damien cette carrière médicale où beaucoup d'autres acquirent la sainteté1, où nul cependant ne personnifia comme eux la grandeur du rôle qui s'offre au médecin dans la société baptisée.

Chrétiens dès l'enfance, l'étude d'Hippocrate et de Galien développa en eux l'amour du Dieu qui

 

1. Eccli. XXXVIII, 1- 15. — 2. Dom A. M. Fournier, Notices sur les Saints médecins.

 

 

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révèle ses perfections invisibles dans les magnificences de la création (1), dans ce palais surtout, dans ce temple du corps de l'homme (2) qu'il se propose d'habiter à jamais. Leur science fut un hymne à la gloire du Créateur, leur art un ministère sacré : service de Dieu dans leurs frères souffrants; rôle du gardien veillant sur le sanctuaire pour éloigner tout désordre de ses abords, pour au besoin en réparer les ruines. Vie de religion comme de charité, que ces deux reines des vertus amenèrent dans nos Saints jusqu'au martyre, sommet privilégié de l'une et de l'autre, consommation du sacrifice et de l'amour.

L'Orient et l'Occident rivalisèrent d'hommages envers les Anargyres (3) ; appellation que leur avait value la gratuité de leurs soins. Partout des églises s'élevèrent sous leurs noms. Dans sa vénération pour eux, l'empereur Justinicn embellissait et fortifiait l'obscure ville de Cyre, qui renfermait leurs reliques sacrées. En plein forum romain, dans le même temps, le Souverain Pontife Félix IV substituait la mémoire sainte des Martyrs jumeaux au souvenir moins heureusement fraternel que rappelait l'ancien temple de Romulus et de Rémus. Peu d'années s'étaient écoulées depuis le jour où Benoît, inaugurant sa mission de patriarche des moines, dédiait aux saints Côme et Damien le premier des monastères qu'il fondait à l'entour de sa grotte bénie de Sublac, celui-là même qui, sous le nom de sainte Scholastique, a subsisté jusqu'à nous. Mais, une fois de plus véritablement Maîtresse et Mère universelle, combien l'Eglise Romaine n'a-t-elle pas dépassé ces honneurs en

 

1. Rom. I, 20. — 2. I Cor. VI, 19-20. — 3. Qui ne reçoit pas  d'argent.

 

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inscrivant les deux saints frères arabes, de préférence à tant de milliers de ses propres héros, dans ses Litanies solennelles et au diptyque sacré des Mystères!

On sait comment, au moyen âge, médecins et chirurgiens s'organisèrent en confréries chargées de promouvoir la sanctification de leurs membres par la prière commune, la charité envers les délaissés, l'accomplissement de tous les devoirs de leur importante vocation pour la plus grande gloire de Dieu et le plus grand bien de l'humanité souffrante. Aux applaudissements de la société chrétienne, après un siècle d'interruption, la Société de Saint-Luc (1), Saint-Côme et Saint-Damien a pris chez nous à tâche de rattacher le présent aux traditions du passé.

 

1. Lucas medicus  carissimus.  Col. IV, 14.

 

Voici les lignes consacrées par l'Eglise aux deux frères.

 

Côme et Damien étaient frères. Arabes d'origine, et de noble extraction, ils naquirent dans la ville d'Eges. Médecins de profession, ils guérissaient les maladies même incurables, autant par la puissance de Jésus-Christ que grâce à leur science. Or, sous les empereurs Dioclétien et Maximien, le préfet Lysias ayant eu connaissance de leur religion, se les fit amener pour les interroger sur leur foi et leur genre de vie. Comme ils s'avouaient hautement chrétiens et proclamaient que la foi chrétienne était nécessaire au salut, Lysias leur ordonne d'adorer les dieux ; sinon des supplices et une mort cruelle les attendent.

 

Mais, comprenant bientôt l'inutilité de ses menaces : Pieds et poings liés, s'écrie-t-il, qu'on les torture par les plus raffinés tourments. L'ordre s'exécute, et Côme et Damien cependant restent fermes. Toujours enchaînés, on les précipite au fond de la mer ; ils en sortent sains et saufs et déliés. Ce qu'attribuant à la magie, le préfet ordonne de les conduire en prison, d'où, tirés le lendemain, il les fait jeter sur un bûcher en feu ; mais la flamme s'écarte des Saints. Après donc divers autres essais cruels, il commande qu'on les frappe de la hache. Ainsi leur fut acquise, dans la confession de Jésus-Christ, la palme du martyre.

 

Illustres frères, voici donc accomplie en vous la divine parole : La science du médecin relèvera en gloire, et il sera loué en présence des grands (1). Les grands sont les princes des célestes hiérarchies, témoins en ce jour des hommages reconnaissants de l'Eglise de la terre; la gloire composant  l'auréole  de vos têtes  fortunées est

 

1. Eccli. XXXVIII, 3.

 

 

celle de Dieu même, de ce roi magnifique dont parle au même lieu l'Ecriture (1), et qui rémunère votre désintéressement d'autrefois par le don de sa propre vie bienheureuse.

Au foyer de l'amour éternel, votre charité ne saurait s'être amoindrie : secourez-nous toujours. Justifiez la confiance des malades qui recourent à vous. Maintenez la santé des enfants de Dieu ; qu'ils puissent faire honneur à leurs obligations de ce monde, et porter vaillamment le joug léger des préceptes de notre Mère l'Eglise. Bénissez les médecins fidèles à leur baptême, et qui se recommandent de votre patronage ; augmentez leur nombre.

Voyez les études médicales s'égarer dans nos temps sur les pentes du matérialisme et du fatalisme, au grand détriment de la science et de l'humanité. Il est faux que la nature soitpour l'homme toute l'explication de la souffrance et de la mort (2) ; malheur à ceux dont le médecin ne voit en ses clients que le sang et la chair ! C'était plus haut, qu'elle-même l'école païenne cherchait le dernier mot de toute chose ; c'est de plus haut que s'inspirait le respect religieux qui transformait votre art. Par la vertu de votre mort glorieuse, ô témoins du Seigneur, obtenez dans notre société si malade le retour de la foi, de la pensée de Dieu, de cette piété utile à tout et à tous, qui a les promesses de la vie présente comme de l'éternité (3).

 

1 . Eccli. XXXVIII, 2. — 2. Ibid. 15 ; I Cor. XI, 3o. — 3. I Tim. IV, 8.

 

 

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