VENANT

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LE XVIII MAI.

SAINT VENANT, MARTYR.

 

Le martyr d'aujourd'hui nous reporte aux persécutions des empereurs romains. C'est en Italie, à CamErino, qu'il a rendu son témoignage; et la dévotion que lui portent les peuples de cette contrée, soumise au sceptre temporel du Pontife romain, a obtenu que sa fête se célébrerait dans toute l'Eglise. Accueillons donc avec joie ce nouveau champion de notre Emmanuel, et félicitons-le d'avoir soutenu loyalement le combat, en ces jours du Temps pascal, tout retentissants de la victoire que la vie a remportée sur la mort.

Le récit que la Liturgie a consacré aux mérites de saint Venant étincelle de prodiges. Plus d'une fois la puissance de Dieu a semblé faire assaut avec la fureur des bourreaux, afin de glorifier leurs victimes. Ces moyens merveilleux servaient à la conquête des âmes, et souvent les témoins de ces miracles qui sembleraient superflus, s'écriaient tout à coup qu'eux aussi voulaient être chrétiens, et donnaient leurs noms à une religion aussi favorisée du ciel qu'illustrée par la patience surhumaine de ses martyrs.

 

Venant, né à Camérino, n'était âgé que de quinze ans, lorsqu'il fut accusé d'être chrétien devant Antiochus, qui était gouverneur de la ville sous l'empire de Décius. Il se présenta lui-même près des portes de la ville à ce magistrat qui, après l'avoir tenté longtemps, mais inutilement, par les promesses et les menaces, le fit fouetter et charger de chaînes. Le saint ayant été délié miraculeusement par un Ange, on le brûla avec des torches ardentes, et on le suspendit la tête en bas, pour recevoir la fumée d'un feu qu'on avait allumé sous lui. Le greffier Anastase, saisi d'admiration pour la constance du saint dans les tourments, et surpris de le voir délié une seconde fois par l'Ange et marchant au-dessus de la fumée avec un habit blanc, crut en Jésus-Christ, et se fit baptiser, ainsi que sa famille, par le bienheureux prêtre Porphyre, dans la compagnie duquel il remporta, peu de temps après, la palme du martyre.

 

Venant fut de nouveau amené devant le gouverneur, qui l'ayant encore sollicité en vain d'abandonner la foi du Christ, le fit reconduire en prison. Là il lui envoie un héraut nommé Attale, qui vient dire au martyr que lui aussi a été chrétien, mais qu'il a renoncé à cette profession, parce qu'il a reconnu la vaine illusion de cette foi, au nom de laquelle les chrétiens se privent des biens présents dans l'espérance d'autres biens futurs qui ne sont pas réels. Mais le noble athlète du Christ, qui n'ignorait pas les embûches de notre perfide ennemi, rejeta bien loin ce ministre du diable. Il  fut donc ramené devant le président, par ordre duquel on lui cassa toutes les dents, et on lui rompit les mâchoires; après quoi on le jeta sur un fumier. Ayant encore été tiré de là par un Ange, on le fit comparaître de nouveau devant le juge qui, à la voix de Venant, tomba de son siège, et expira en poussant ce cri : « Le Dieu de Venant est le vrai Dieu ; il faut renverser les nôtres »

 

Cette nouvelle ayant été portée au gouverneur, il fit aussitôt exposer Venant aux lions ; mais ces animaux, oubliant leur cruauté naturelle, se jetèrent à ses pieds. Comme le saint profitait de la circonstance pour enseigner au peuple la foi de Jésus-Christ, on l'enleva et on le reconduisit en prison. Le lendemain, Porphyre ayant raconté au gouverneur une vision qu'il avait eue durant la nuit, et dans laquelle il avait vu Venant tout éclatant de lumière et administrant le baptême au peuple, tandis que le gouverneur était couvert d'un brouillard épais et ténébreux, celui-ci, transporté de colère, lui fit aussitôt trancher la tête, et ordonna que l'on traînât Venant jusqu'au soir par des lieux couverts de buissons épineux et de chardons. On le Laissa à demi mort après ce supplice ; mais le lendemain matin il se présenta encore au gouverneur, qui le fit aussitôt précipiter du haut d'un rocher. Ayant encore été sauvé miraculeusement, on le traîna de nouveau jusqu'à un mille de la ville par les plus rudes sentiers. Les soldats eurent soif ; Venant s'agenouilla sur une pierre dans une vallée, et l’en fit sortir de l'eau par le signe de la Croix. Il laissa sur cette pierre la marque et la forme de ses genoux, ainsi qu'on peut le voir encore dans son église, où elle est conservée. Touchés de ce miracle, plusieurs des soldats crurent en Jésus-Christ. Le gouverneur leur fit trancher la tête, ainsi qu'à Venant lui-même, dans le lieu du prodige. Aussitôt des éclairs sillonnèrent le ciel, et il se fit un si terrible tremblement de terre, que le gouverneur prit la fuite ; mais il ne put se dérober à la justice divine, et il périt peu de jours après d'une mort très honteuse. Cependant les chrétiens ensevelirent dans un lieu honorable le corps de Venant et ceux de ses compagnons, lesquels reposent encore aujourd'hui à Camérino, dans l'église dédiée au saint martyr.

 

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Priez pour nous, jeune martyr, vous que les saints Anges aimaient, et qu'ils assistèrent dans le combat! Comme vous, nous sommes les soldats du divin Ressuscité, et comme vous nous sommes appelés à rendre témoignage de sa divinité et de ses droits en présence du monde. Si le monde n'est pas toujours armé d'instruments de torture comme aux jours de vos luttes, il n'est pas moins redoutable par ses séductions. A nous aussi il voudrait ravir cette vie nouvelle que Jésus a communiquée à ses membres ; défendez-nous de ses atteintes, ô Martyr ! La divine chair de l'Agneau vous avait nourri dans les jours de la Pâque, et la force qui a paru en vous était toute à la gloire de ce céleste aliment. Nous nous sommes assis à la même table ; veillez sur tous les convives du festin pascal. Ainsi que vous, nous avons connu le Seigneur dans la fraction du pain (1) : obtenez-nous l'intelligence du divin mystère dont nous reçûmes les prémices en Bethléhem, et qui s'est développé sous nos yeux et en nous-mêmes par les mérites de la Passion et de la Résurrection de notre Emmanuel. D'autres merveilles nous attendent ; nous ne sortirons pas de la saison pascale sans avoir été initiés à la plénitude du don divin de l'Incarnation. Obtenez, ô saint Martyr, que nos cœurs soient ouverts de plus en plus, et qu'ils gardent fidèlement tous les trésors que les augustes mystères de l'Ascension et de la Pentecôte doivent encore verser en eux.

 

1. LUC. XXIV, 35.

 

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