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SS. Nérée et Achillée, martyrsIl manque les pages 541 à 576 dans notre édition. 577 elle acheva ainsi, avec les vierges Théodora et
Euphrosyne, ses sœurs de lait, le cours de son glorieux martyre, aux nones de
mai, sous l'empire de Trajan. Leurs corps furent trouvés entiers, et ensevelis
par le diacre Césaire. Mais ce jour est celui où les corps des deux frères et
de Domitilla furent transportés de la Diaconie de Saint-Adrien dans la basilique connue sous le litre de Fasciola. Quel sublime triomphe, ô saints martyrs, Rome vous avait prépare, après tant de siècles écoulés depuis votre glorieux trépas ! Qu'il est vrai de dire que rien ici-bas n'est comparable à la gloire des saints ! Où sont maintenant les Flaviens, ces douze empereurs de votre sang, ô Domitilla ? Qui s'inquiète de leurs cendres? Qui conserve même leur souvenir ? L'un d'eux fut appelé « les délices du genre humain » ; et le peuple ignore jusqu'à son nom ! Un autre, le dernier de tous, eut la gloire d'être choisi pour proclamer la victoire de la croix sur le monde romain ; Rome chrétienne garde sa mémoire avec honneur et reconnaissance ; mais le culte religieux n'est pas pour lui ; c'est à vous, ô Domitilla, que Rome le réserve, à vous et aux deux martyrs dont le nom est en ce jour associé au vôtre. Qui ne sentirait la puissance du mystère de la résurrection de notre divin Chef dans l'amour et l'enthousiasme qu'inspirent à tout ce peuple la vue et la possession de vos saintes reliques, ô martyrs du Dieu vivant ? Quinze siècles avaient passe sur vos membres refroidis, et les fidèles les saluent avec transport, comme s'ils les sentaient encore pleins de vie. C'est que le peuple chrétien sait que Jésus, « le premier-né d'entre les morts », est déjà ressuscité, et que vous devez un jour ressusciter glorieux comme lui. Il salue par avance cette immortalité qui doit être le partage de vos corps immolés à la gloire du Rédempteur; il contemple déjà par la foi l'éclat dont vous brillerez un jour; il proclame la dignité de l'homme racheté, pour qui la mort n'est plus que le passage à la vie véritable, et le tombeau un sillon qui reçoit le grain pour le rendre plus riche et plus beau. « Heureux, dit la prophétie, ceux qui auront lavé leurs robes dans le sang de l'Agneau (1) ! » Mais plus heureux encore, nous dit la sainte Eglise, ceux qui, après avoir été purifiés, ont mêlé leur propre sang à celui de la victime divine ! car « ils ont accompli dans leur chair ce qui manquait aux souffrances du Christ (2) ». C'est pour cela qu'ils sont puissants par leur intercession, et nous devons nous adresser à eux avec amour et confiance. Nérée, Achillée, Domitilla, soyez-nous propices. Faites-nous aspirer à Jésus ressuscité; conservez en nous la vie qu'il nous a communiquée ; détachez-nous des charmes du présent; disposez-nous à les fouler aux pieds, s'il est à craindre qu'ils ne nous séduisent. Rendez-nous forts contre tous nos ennemis, prompts à la défense de la foi, ardents à la conquête de ce royaume que nous devons a ravir par la violence (3) ». Soyez aussi les défenseurs de cette Eglise 1. Apoc. VII, 14. — 2 Col. I,
24 — 3. MATTH. XI, 12. Romaine qui, chaque année, renouvelle en ce jour votre culte avec tant de ferveur. Nérée et Achillée, vous fûtes la fille de Clément, son successeur ; protégez le Pontife en qui Pierre réside, le Pontife qui succède à Clément et à tant d’autres. Dissipez les orages qui menacent la croix sur le Capitole, et conservez la foi dans le cœur des Romains. |