CLET ET MARCELLIN

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LE XXVI AVRIL.

LES SAINTS CLET ET MARCELLIN, PAPES ET MARTYRS.

 

Deux astres jumeaux se lèvent aujourd'hui sur le Cycle, à la gloire de Jésus vainqueur de la mort. Pour la seconde fois, ce sont deux Pontifes, et deux Pontifes martyrs. Clet, disciple de Pierre, et son successeur presque immédiat sur la chaire romaine,nous reporte à l'origine de l'Eglise ; Marcellin a vu les jours de la grande persécution de Dioclétien, à la veille du triomphe de la Croix. Inclinons-nous devant ces deux pères de la chrétienté qui l'ont nourrie de leur sang, et présentons leurs mérites à Jésus qui les a soutenus par sa grâce, et leur a donné la confiance qu'un jour ils auraient part à sa résurrection.

On trouve dans le récit de la vie de saint Marcellin un fait qui a été rejeté comme une fable par de savants critiques, et défendu par d'autres non moins érudits. Il est rapporté que le saint Pape fléchit un moment devant les persécuteurs, et qu'il eut la faiblesse d'offrir de l'encens aux idoles. Plus tard, il aurait réparé sa faute dans une nouvelle et courageuse confession qui lui assura la couronne du martyre. Notre plan ne comporte pas les discussions critiques ; nous ne chercherons donc pas à éclaircir ce point d'histoire ; il nous suffit que tout le monde soit d'accord

 

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sur le martyre du saint Pape. A l'époque où furent rédigées les Légendes du Bréviaire, on ne doutait pas de la chute de Marcellin, et elle ne fut point omise au récit de la vie du Pontife ; dans la suite, ce fait a été attaqué par des arguments qui ne manquent pas de force; l'Eglise cependant n'a jugé que très tard à propos de modifier la rédaction première, et avec d'autant plus de raison que les faits de cette nature n'intéressent en rien la foi. Il n'est pas besoin, sans doute, d'avertir le lecteur que la chute de Marcellin, si elle a eu lieu, ne compromet en rien l'infaillibilité du Pontife romain. Le Pape ne peut enseigner l'erreur quand il s'adresse à l'Eglise ; mais il n'est pas impeccable dans sa conduite personnelle.

 

Voici d'abord le récit que la Liturgie consacre à la mémoire de saint Clet :

 

Clet, fils d'Emilien, était de Rome, de la cinquième Région, et de la rue Patricienne. Il gouverna l'Eglise sous les empereurs Vespasien et Titus. Conformément à l'ordre qu'il en avait reçu du Prince des Apôtres, il établit à Rome vingt-cinq prêtres. Il est le premier qui dans ses lettres s'est servi de ces expressions: Salut et bénédiction apostolique. Ayant mis l'Eglise en bon ordre, et l'ayant administrée douze ans. sept mois et deux jours, il fut couronné du martyre sous l'empereur Domitien, dans la seconde persécution après celle de Néron, et il fut enseveli au Vatican près du corps de saint Pierre.

 

La notice sur saint Marcellin est conçue en ces termes :

 

Marcellin, natif de Rome, gouverna l'Eglise sous la cruelle persécution de l'empereur Dioclétien, depuis l'an deux cent quatre-vingt-seize jusqu'à l'an trois cent quatre. La coupable sévérité de plusieurs qui lui reprochaient une trop grande indulgence à l'égard des chrétiens tombés dans l'idolâtrie, lui suscita des épreuves nombreuses; on l'accusa même calomnieusement d'avoir offert de l'encens aux idoles. Mais ce bienheureux Pontife eut la tête tranchée pour la confession de la foi, en compagnie de trois autres chrétiens nommés Claude, Cyrinus et Antonin. Leurs corps demeurèrent exposés sans sépulture par ordre de l'empereur; mais au bout de trente-six jours, le bienheureux Marcel, averti en songe par saint Pierre, les fit ensevelir avec honneur dans le Cimetière de Priscille, sur la voie Salaria, au milieu d'un cortège de prêtres el de diacres, au chant des hymnes et à la lueur des flambeaux. Marcellin avait gouverné l'Eglise sept ans. onze mois et vingt-trois jours. Dans le cours de son pontificat, il fit deux Ordinations au mois de décembre, dans lesquelles il créa quatre prêtres et cinq évêques pour divers lieux.

 

Priez pour nous, saints Pontifes, et jetez un regard paternel sur l'Eglise de la terre qui fut si agitée en vos temps, et qui est si loin de jouir du calme en ceux où nous vivons. Le culte des idoles a reparu, et si elles ne sont pas aujourd'hui de pierre ou de métal, la violence de ceux qui les adorent n'est pas moindre que celle dont étaient animés les païens des premiers siècles. Les dieux et les déesses devant lesquels on veut voir le monde entier se prosterner, on les appelle Liberté, Progrès, Civilisation moderne. Pour établir le culte de ces nouvelles divinités, on décrète la persécution contre ceux qui refusent de les adorer, on renverse la constitution chrétienne des Etats, on altère les principes de l'éducation de l'enfance, on rompt l'équilibre des éléments sociaux, et un grand nombre de fidèles sont entraînés par l'attrait de ces nouveautés funestes. Préservez-nous de cette séduction, bienheureux martyrs ! Ce n'est pas en vainque Jésus a souffert ici-bas et qu'il est ressuscité d'entre les morts. Sa royauté était à ce prix; mais nul n'échappe à son sceptre souverain. C'est afin de lui obéir que nous ne voulons d'autre Liberté que celle qu'il a fondée par son Evangile, d'autre Progrès que celui qui s'accomplit dans la voie qu'il a tracée, d'autre Civilisation que celle qui résulte de l'accomplissement des devoirs qu'il a établis entre les hommes. C'est lui qui a créé l'humanité, qui en a posé les lois et les conditions ; c'est lui qui l'a rachetée et rétablie sur ses bases. Devant lui seul nous fléchissons

 

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le genou ; ne permettez pas, bienheureux martyrs, que jamais nous ayons le malheur de nous abaisser devant les rêves de l'orgueil humain, quand bien même ceux qui les exploitent auraient la force matérielle à leur service.

 

 

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