SOTER ET CAÏUS

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LE XXII AVRIL.

SAINT SOTER ET SAINT CAIUS, PAPES ET MARTYRS.

 

Deux Papes martyrs croisent aujourd'hui leurs palmes sur le Cycle. Soter souffrit pour le Christ au deuxième siècle, et Caïus au troisième ; cent années les séparent, et l'énergie de la foi, la fidélité au divin dépôt; se retrouvent les mêmes. Quelle société humaine a jamais produit des siècles entiers de héros ? La nôtre est fondée sur ce dévouement traditionnel qui se prouve par le sang. Nos chefs n'ont pas voulu laisser aux soldats le monopole du sacrifice ; les trente premiers successeurs de Pierre ont payé de leur vie l'honneur du pontificat. Quel trône que celui de notre divin Ressuscité entouré de tous ces rois revêtus de la pourpre triomphale !

Soter fut le successeur immédiat d'Anicet, dont nous avons honoré la mémoire il y a peu de jours. Le temps nous a dérobé la connaissance de ses actions. Un trait seulement est arrivé jusqu'à nous. Eusèbe nous a conservé un fragment d'une lettre de saint Denys, évêque de Corinthe, dans laquelle il remercie notre saint pontife des largesses qu'il a envoyées aux fidèles de cette Eglise qui souffraient d'une famine. Une lettre apostolique accompagnait ces aumônes, et saint Denys atteste qu'on la lisait dans l'assemblée des fidèles,

 

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avec celle que saint Clément avait adressée à la môme Eglise au siècle précédent. La charité des pontifes romains s'est toujours unie à leur fidélité à conserver le dépôt de la foi. Quant à Caius. il fut enlevé dans la terrible tempête suscitée par Dioclétien contre l'Eglise, et ses gestes occupent à peine quelques lignes dans les annales de Rome chrétienne. Nous ne serons donc pas étonnés de trouver tant de concision dans le récit liturgique que l'Eglise consacre à ces deux Papes martyrs, et dont voici la teneur.

 

Soter, né à Fondi en Campanie, décréta que les vierges sacrées ne toucheraient pas les vases de l'autel, ni les pâlies, et qu'elles ne tiendraient pas l'encensoir dans l'Eglise. Il ordonna aussi que le Jeudi saint, tous les fidèles recevraient le corps du Christ, hors ceux qui en seraient empêchés pour quelques péchés graves. Il siégea sur la Chaire pontificale trois ans, onze mois et dix-huit jours et fut couronné du martyre sous l'empereur Marc-Aurèle. Il fut enseveli dans le cimetière appelé plus tard de Calliste, après avoir. selon la coutume de ses prédécesseurs, ordonné au mois de décembre dix-huit prêtres, neuf diacres et onze évêques pour divers lieux.

 

Caius était de Dalmatie et de la famille de l'empereur Dioclétien. Il ordonna que dans l'Eglise, avant de monter à l'épiscopat, on passerait par les degrés des ordres et rangs de portier, de lecteur, d'exorciste, d'acolythe, de sous-diacre, de diacre et de prêtre. Afin d'éviter les cruautés que Dioclétien exerçait contre les chrétiens, il se tint caché quelque temps dans une caverne ; mais huit ans plus tard, il remporta la couronne du martyre avec son frère Gabinus, après avoir douze ans, quatre mois et cinq jours. Il créa au mois de décembre vingt-cinq prêtres, huit diacres et cinq évêques. Il fut enseveli dans le cimetière de Calliste, le dix des calendes de mai. Urbain VIII a renouvelé sa mémoire à Rome et rétabli son église qui était ruinée, y créant un Titre avec une Station, et l'ayant enrichie des reliques du saint pape.

 

Saints Pontifes, vous êtes du nombre de ceux qui ont traversé la grande tribulation, et qui ont passé par l'eau et par le feu pour aborder au rivage de l'éternité. La pensée de Jésus vainqueur de la mort soutenait votre courage ; vous saviez que les gloires delà Résurrection ont succédé aux angoisses de la Passion. Immolés comme Jésus pour votre troupeau, vous nous avez appris par votre exemple que la vie et les intérêts de ce monde ne doivent compter pour rien, quand il s'agit de confesser la foi. Armez-nous de ce courage. Le Baptême nous a enrôlés dans la milice

 

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du Christ ; la Confirmation nous a donné l'Esprit de force : nous devons donc être prêts pour les combats. Saints Pontifes, nous ignorons si nos temps sont appelés à voir l'Eglise exposée à la persécution sanglante; quoi qu'il advienne, nous avons à lutter avec nous-mêmes, avec l'esprit du monde, avec les démons; soutenez-nous par vos prières. Vous avez été les pères de la chrétienté ; la charité pastorale qui vous anima ici-bas vit toujours dans vos cœurs. Protégez-nous, et rendez-nous fidèles à tous les devoirs qui nous lient au souverain Maître dont vous avez soutenu la cause.

 

 

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