PASCAL BAYLON

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LE XVII MAI.

SAINT PASCAL BAYLON, CONFESSEUR.

 

Le séraphin d'Assise ne pouvait manquer de députer quelques-uns de ses fils au-devant de son Maître ressuscité. Aujourd'hui c'est un des plus humbles et des plus ignorés du monde qu'il lui envoie ; dans trois jours un autre s'avancera chargé des palmes évangéliques, puissant en œuvres et en paroles. Pascal Baylon est l'enfant de la vie champêtre; c'est en gardant son troupeau qu'il a trouvé le Seigneur Jésus. L'attrait de la contemplation s'est déclaré en lui ; les campagnes et les forêts lui ont révélé leur créateur, et dans son désir de l'approcher de plus près, il a voulu le suivre jusque dans les hauteurs de la plus sublime perfection. Il a convoité comme un trésor l'humilité de l'Homme-Dieu, sa vie pauvre et souffrante ; et c'est vers le cloître franciscain qu'il s'est dirigé. Sur cette terre bénie il a fleuri comme un arbre du ciel, et le monde entier a entendu parler de l'humble frère lai qu'abrita un obscur couvent espagnol. La sainte Eglise nous le montre en ce jour ravi dans la contemplation du triomphe de son Maître. Avec Jésus il a marché dans la voie de l'humiliation et de la croix ; n'est-il pas juste qu'il ait part aussi à la victoire de ce divin chef ? N'était-il pas présent à la pensée du Rédempteur lorsqu'il disait : « A vous qui êtes demeurés avec  moi dans mes épreuves, mon Père a préparé

 

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un royaume où vous mangerez et boirez avec moi à ma table, et vous serez assis sur des trônes pour juger les douze tribus d'Israël ? (1) »

 

1. LUC. XXII, 28-3o.

 

La sainte Eglise consacre le récit suivant à la vie angélique de cet illustre enfant de saint François.

 

Pascal Baylon, né de parents pauvres et pieux dans la petite ville de Torre-Hermoza, au diocèse de Seguenza, en Aragon, donna, dès sa plus tendre enfance, Je nombreux indices de sa future sainteté. Ayant reçu de Dieu une âme portée au bien et remplie d'attraits pour les choses célestes, il passa son enfance et son adolescence à garder les troupeaux, et il aima ce genre de vie, parce qu'il le trouvait plus favorable qu'un autre à la pratique de 1 humilité et à la conservation de l'innocence. Sobre dans sa nourriture, assidu à la prière, il avait une telle autorité et possédait à un si haut degré la faveur de tous ceux qui l'environnaient , qu'il accommodait leurs différends, corrigeait leurs fautes, éclairait leur ignorance et stimulait leur mollesse; en sorte qu'ils l'honoraient et l'aimaient comme leur père et leur maître, et que la plupart d'entre eux avaient déjà coutume de l'appeler le Bienheureux.

 

Si cette fleur des vallées avait pris une belle croissance dans le sol aride et désert du siècle, le parfum de sainteté qu'elle exhala dans la maison du Seigneur, dès qu'elle y fut transplantée , se répandit partout d'une manière plus admirable encore. Pascal avait embrassé le genre de vie le plus sévère; il avait été admis parmi les Frères Mineurs de la stricte observance, et tout aussitôt il partit d'un pas de géant pour courir sa voie. S abandonnant tout entier à l'école du Seigneur, sa pensée, jour et nuit, n'était autre que de chercher les moyens de se rendre de plus en plus conforme à lui. Devenu ainsi comme le miroir de la perfection séraphique, on vit bientôt les plus avancés se le proposer comme l'objet de leur imitation. Mais, pour lui, placé au dernier rang des frères destinés à servir, se considérant comme le rebut de tous, il recevait avec la plus grande gaieté les tâches les plus pénibles et les plus abjectes de la maison, comme si elles lui eussent été dévolues par droit spécial, et faisait paraître dans leur accomplissement une humilité égale à sa patience. Par une constante mortification, il châtia et réduisit en servitude la chair, qui plus d'une fois tenta de se révolter ; quant à l'esprit, il avança toujours par Je nouveaux progrès, par l'effet d'une continuelle abnégation.

 

Consacré dès sa jeunesse à la Vierge Mère de Dieu , dont il s'était fait l'humble client, il l'honorait comme sa mère par des hommages journaliers , et s'adressait à elle avec une confiance filiale. Il serait difficile d'exprimer l'ardeur de sa dévotion envers le très saint Sacrement de l'Eucharistie ; il  sembla même, après son trépas , qu'elle persévérait encore dans son corps privé de la vie. Etendu dans son cercueil, on le vit ouvrir et fermer les yeux deux fois au moment de l'élévation de la sainte victime, à la grande admiration de tous les assistants. S'étant rencontré avec des hérétiques, il professa publiquement et avec liberté la croyance de la présence réelle, et eut à souffrir, pour prix de son courage, les plus mauvais traitements; souvent même on le chercha pour le faire périr ; mais la providence de Dieu le retira toujours des mains des impies. Dans l'oraison il était souvent privé du sentiment des choses extérieures, et livré aux extases de l'amour. Ce fut dans ces instants qu'il puisa cette science toute céleste qui le rendit capable, bien qu illettré et sans culture, de répondre sur les plus profonds mystères de la foi, et d'écrire même certains ouvrages, Enfin, comblé de mérites, il s'en alla heureusement au Seigneur, à l'heure même qu'il avait prédite, l'an du salut mil cinq cent quatre-vingt-douze, le seize des calendes de juin, le jour de la fête de la Pentecôte, jour auquel il était né. Il était âgé d'un peu plus de cinquante-deux ans. Ses vertus et ses miracles l'ayant rendu fameux durant sa vie et après sa mort, le pape Paul V le mit au rang des Bienheureux, et Alexandre VIII l’ inscrivit au catalogue des Saints. Enfin Léon XIII l'a déclaré et établi Patron céleste et spécial protecteur des assemblées, ainsi que de toutes les sociétés, présentes ou futures, ayant pour objet la très sainte Eucharistie.

 

Les cieux se sont ouverts pour vous recevoir, ô Pascal ! Des ici-bas, l'ardeur de votre contemplation vous fit souvent pressentir les délices de l'éternité ; mais aujourd'hui tous les voiles sont abaissés, et vous contemplez pour jamais celui que vous avez tant désiré. Il ne s'agit plus pour vous de s'unir à lui par la souffrance et les abaissements; c'est sa propre gloire, sa félicité, sa

 

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victoire, qu'il vous invite à partager. Daignez jeter un regard sur nous qui n'avons pas votre empressement à suivre les traces du Rédempteur, et qui ne possédons encore que l'espérance d'être réunis à lui dans son éternité. Soutenez notre faiblesse, et obtenez-nous cet amour qui fait aller droit à Jésus, qui passe par-dessus les obstacles de la chair et du sang, et établit l'homme dans une parfaite conformité avec son modèle divin Faites-nous aspirera la transformation en Jésus ressuscité, qui ne peut plus mourir. Les arrhes de cette transformation sont déjà en nous par la communion au mystère pascal ; qu'elles se complètent par notre fidélité à nous tenir près de notre chef triomphant. S'il nous laisse encore dans la vallée des larmes, son œil nous suit, son amour aspire à nous voir fidèles ; encore un peu de temps, et il paraîtra. « Voici que j'arrive vite, nous dit-il ; tiens ferme ce que tu as reçu ; je suis à la porte,  et je frappe déjà. Celui qui entendra ma voix et  m'ouvrira la porte, j'entrerai près de lui, et je ferai festin avec lui, et lui avec moi (1). » Ainsi la Pâque du temps se résoudra dans la Pâque éternelle. Priez, ô Pascal, afin qu'à votre exemple nous tenions ferme ce que nous possédons déjà par la grâce de notre divin Ressuscité.

 

1. Apoc. III, 11, 20.

 

 

 

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