Homélies mai 2016

Célébrations

Chapelle N-D du Vorbourg / CH-2800 Delémont (JU) / tél/fax + 41 032 422 21 41

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Horaire des célébrations

CHAPELLE NOTRE-DAME DU VORBOURG

Mai 2016 

Dimanche

1er Mai

Messe

Chapelet

09h30

15h30

6ème Dimanche de Pâques

Lundi

2 Mai

Messe

08h30 Saint Athanase, év. d.

Mardi

3 Mai

Messe

18h00 SS. Phillippe et Jacques, ap.

Mercredi

4 Mai

Messe

08h30 Férie du Temps Pascal

Jeudi

5 Mai

Messe

09h30 Ascension du Seigneur

Vendredi

6 Mai

Messe

08h30 Défunts

Samedi

7 Mai

Messe

08h30 Vierge Marie au TP

Dimanche

8 Mai

Messe

Prière Mariale

09h30

15h30

7ème Dimanche de Pâques

Lundi

9 Mai

Messe

08h30 B. Béat

Mardi

10 Mai

Messe

18h00 SS. Abbés de Cluny

Mercredi

11 Mai

Messe

08h30 Férie du Temps Pascal

Jeudi

12 Mai

Messe

08h30 SS. Nérée et Achille m.
S. Pancrace, m.

Vendredi

13 Mai

Messe

08h30 Notre-Dame de Fatima

Samedi

14 Mai

Messe

08h30 F. S. Matthias, ap.

Dimanche

15 Mai

Messe

Chapelet

09h30

15h30

Pentecôte

Lundi

16 Mai

Messe

08h30 Messe votive
du Saint-Esprit

Mardi

17 Mai

Messe

18h00 Férie

Mercredi

18 Mai

Messe

08h30 S. Jean Ier, pp. m.

Jeudi

19 Mai

Messe

08h30 Ste Bernarda Bütler, v.

Vendredi

20 Mai

Messe

08h30 S. Bernardin de Sienne, pr.

Samedi

21 Mai

Messe

08h30 Ste Vierge Marie

Dimanche

22 Mai

Messe

Chapelet

09h30

15h30

La Sainte Trinité

Lundi

23 Mai

Messe

08h30 Férie 8e sem. TO C

Mardi

24 Mai

Messe

18h00 Notre-Dame de She Shan

Mercredi

25 Mai

Messe

08h30 S. Bède le Vénérable pr. d.

Jeudi

26 Mai

Messe

09h30 Le Saint-Sacrement

Vendredi

27 Mai

Messe

08h30 S. Augustin de
Cantorbéry, év.

Samedi

28 Mai

Messe

08h30 Ste Vierge Marie

Dimanche

29 Mai

Messe

Messe de la
communauté italienne

09h30

16h00

9e Dimanche TO C

Lundi

30 Mai

Messe

08h30 Sainte Jeanne d'Arc

Mardi

31 Mai

Messe

18h00 F. Visitation de la Bienheureuse Vierge Marie

Mercredi

1er Juin

Messe

08h30 S. Justin

Jeudi

2 Juin

Messe

08h30 Marcellin et Pierre

Vendredi

3 Juin

Messe

10h00 Le Sacré-Coeur
de Jésus

Samedi

4 Juin

Messe

08h30 Ste Vierge Marie

Dimanche

5 Juin

Messe

Chapelet

09h30

15h30

10e Dimanche TO C

 


 MAI

Universelle - Les femmes dans la société
Pour que dans tous les pays du monde les femmes soient honorées et respectées, et que soit valorisée leur contribution sociale irremplaçable.


Pour l'évangélisation - Prière du Rosaire
Pour que la pratique de la prière du Rosaire se diffuse dans les familles, les communautés et les groupes, pour l'évangélisation et pour la paix.


 

Homélies au sanctuaire

 

La Nouvelle Jérusalem : Tapisserie d'Angers

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PAX

1er Mai 2016

6ème Dimanche de Pâques

1ère lecture : « L’Esprit Saint et nous-mêmes avons décidé de ne pas faire peser sur vous d’autres obligations que celles-ci qui s’imposent » (Ac 15, 1-2.22-29)
2ème lecture : « Il me montra la Ville sainte qui descendait du ciel » (Ap 21, 10-14.22-23)
Evangile : « L’Esprit Saint vous fera souvenir de tout ce que je vous ai dit » (Jn 14, 23-29)

Homélie au Sanctuaire

Frères et Sœurs,

L’Evangile de ce dimanche a des consonances qui nous laissent presque toujours une impression un peu mitigée. Le Seigneur annonce son départ et les événements douloureux de la passion... Même si nous comprenons mieux dans l’éclairage de la Résurrection et que ce départ ne sera que tout bénéfice pour l’Eglise et pour nous…
Jésus annonce son départ et pourtant il a bien parlé durant tout son ministère de l’édification du royaume de Dieu et de sa venue. La méthode paraît bien curieuse, car comment conquérir un royaume et l’établir de cette manière ? Si au démarrage d’une simple construction, on entendait le maître de l’ouvrage annoncer qu’il s’en va avec de vagues promesses sur la venue d’un remplaçant inconnu, nous imaginons immédiatement l’effet. L’architecte irait demander des calmants à son médecin. Les ouvriers deviendraient méfiants et chercheraient ailleurs. Les délais des artisans iraient s’allongeant jusqu’à s’identifier à une berceuse. Les banquiers de Zurich ou d’ailleurs placeraient les crédits au congélateur, bloqueraient tous les comptes, selon une habitude bien établie, et ils vérifieraient par trois fois plutôt qu’une la solidité des cautions. Pourtant l’Eglise est bien là, elle se construit depuis 2000 ans et sa doctrine sociale est là aussi. L’univers du travail, c’est le domaine de saint Joseph, patron, artisan et ouvrier, architecte de maison familiale, mais je ne crois pas qu’on lui ait reconnu celui de banquier, même au Vatican.
Pour info, le saint patron des banquiers n’est pas Judas qui a vendu même son patron, mais bien saint Matthieu, apprécié par le pape François en raison de sa conversion.
Ce jour étant celui dédié au monde du travail, vous comprenez cette entrée en matière. Aujourd’hui est aussi le 25 ème anniversaire de centesimusannus, encyclique que saint Jean-Paul avait écrite 100 ans avant celle de Léon XIII Rerum Novarum.
L’Evangile d’aujourd’hui est quant à lui des plus sérieux, il appartient en quelque sorte au testament de Jésus. C’est son discours des adieux avant sa passion personnelle et bien réelle, tout comme sa résurrection et son retour vers le Père. Personne n’a pris sa place et ce n’est pas une apparence.
Vous aurez peut-être pris garde à quelques-uns des mots importants : Parole - Paix – Aimer – Croire – Joie – Ne soyez pas bouleversés. Et encore la mention des noms des trois personnes de la sainte Trinité : Le Père, Jésus et l’Esprit-Saint, le Défenseur, Celui qui va être envoyé. Merveilleux condensé donc. Nous n’allons pas en faire de commentaire détaillé. Pour la Parole, nous allons la laisser exprimer et retentir en chacun de nous avec les petites évangiles qui seront distribués tout à l’heure.
Le mot de paix a été mentionné. La paix de Dieu et la paix terrestre ce n’est pas encore la même chose. Tout comme la paix bénédictine et la paix romaine… Que voulait faire Jésus ? Le programme peut tenir en cette petite phrase d’Augustin dans son ouvrage intitulé la Cité de Dieu. (Retenez-en au moins le titre). Voici : Le Fils de Dieu par nature, s’est pour nous, dans sa miséricorde, fait Fils de l’homme, afin que, enfant de l’homme par nature, nous devenions en lui enfants de Dieu par grâce (XXI, XV). C’est une sorte d’échange.
Les propos de Jésus et son attitude, le déroulement de sa vie, seraient incompréhensibles s’il n’y avait pas un pareil but. Il part pour nous obtenir la grâce. Ce départ a commencé par sa passion et sa résurrection. Ne dit-on pas chez nous, lorsqu’un être cher ou toute personne décède : elle est partie, il ou elle s’en est allé. Le départ que Jésus annonce est un départ important pour tous, car il va rejoindre dans la gloire, dans l’intimité et la proximité la plus absolue son Père, avec son humanité, notre humanité. Il va nous ouvrir la porte et nous rends compatibles avec Dieu et la vie en Dieu. Le terme plaira peut-être aux esprits techniques.
« La poussière devenue incorruptible » va bientôt s’asseoir à la droite de Dieu, dit encore Augustin. Quelle perspective fantastique pour nous tous.
Le but de Jésus est donc de construire son Église, sa cité sainte. La 1ère lecture montrait la construction des premières communautés où ce n’était pas vraiment facile entre les persécutions et les interprétations différentes. Ce qu’ils vivaient ne peut être interprété de manière simpliste comme des discussions entre progressifs et conservateurs. Il fallait rechercher comment répondre à l’appel de l’Esprit qui était aussi là pour aider à trouver des chemins humains et divins.
Dans la 2ème lecture, Jean, dans sa vision voit descendre du ciel la Jérusalem d’en-haut, la Cité de Dieu d’Augustin, quasiment toute prête. N’est-ce pas la grâce certaine que va nous obtenir Jésus auprès de son Père. La construction ne se fera pas de manière ordinaire. C’est pour cela qu’il part vers le Père. Il est venu promettre une demeure pour l’avenir avec notre corps, pour le ciel, mais aussi une demeure pour aujourd’hui, toute spirituelle qui se réalise au-dedans de l’âme, une sécurité qui nous est donnée par la grâce. (cf Tract. S. Johan LXVII). Au dernier jour, la Trinité toute entière demeurera dans les saints comme dans un temple et dans la Jérusalem d’En-Haut.

Terminons avec l’ancien Pape Benoît dont c’est la fête onomastique, il disait le jour de la béatification de Saint Jean Paul II. Aujourd’hui c’est le premier jour du mois de mai, le mois de Marie, et c’est aussi la mémoire de saint Joseph travailleur. Ces éléments contribuent à enrichir notre prière et ils nous aident, nous qui sommes encore pèlerins dans le temps et dans l’espace, tandis qu’au Ciel, la fête parmi les Anges et les Saints est bien différente! Toutefois unique est Dieu, et unique est le Christ Seigneur qui, comme un pont, relie la terre et le Ciel, et nous, en ce moment, nous nous sentons plus que jamais proches, presque participants de la Liturgie céleste. Amen et bonne fête à lui ! Alléluia.


 +
PAX

Jeudi 5 mai 2016

ASCENSION DU SEIGNEUR

Les premières représentations de l’Ascension datent de la fin du IV° siècle et prennent rapidement deux formes : Jésus est porté au ciel par des anges (églises byzantines). Il s’élève seul et saisit la main de Dieu sortant des nues (églises romaines). Marie et les apôtres suivent généralement la scène des yeux. (Jeunes cathos)


Détail du tableau du Rosaire (chapelle du Vorbourg)

Ascension... Le Seigneur marche maintenant
sur nos chemins avec les sandales de ses disciples.
Il s'élève seul.


Hans SUESS VON KULMBACH
Cette façon de montrer seulement les pieds du Christ apparaît au VIe siècle
et perdure jusqu’à la fin du Moyen Âge. (La Vie)


Dali en avait oublié les stigmates.

 

IL EST MONTÉ AU CIEL

Lectures de la messe du jour
1ère lecture : « Tandis que les Apôtres le regardaient, il s’éleva » (Ac 1, 1-11)

2ème lecture : « Le Christ est entré dans le ciel lui-même » (He 9, 24-28 ; 10, 19-23)
 Evangile : « Tandis qu’il les bénissait, il était emporté au ciel » (Lc 24, 46-53)

L’Ascension qu’est-ce que c’est ?

Au début de la messe, vous avez eu droit à une brève explication de sa représentation dans l’iconographie.

Nous avons tous certaines manières de nous figurer l’Ascension, nous pouvons nous arrêter à la description de saint Luc, ou se tirer d’affaires comme le font les théologiens pour ne pas paraître trop naïfs en disant que c’est une image ou lieu théologique.

On peut aussi trouver dans la mentalité contemporaine des illustrations astronautiques ou autres. On a attribué par exemple à Youri Gagarine un propos de Kroutchev selon lequel il n’avait pas vu Dieu au ciel. Mais un cosmonaute américain nouvellement converti a effectivement emporté l’eucharistie avec lui en 2013. Donc Jésus est bien monté au ciel… avec un américain.

Comment atteindre Dieu ? L’autre jour, au journal télévisé j’ai cru comprendre qu’une fouine, avait perturbé le plus grand accélérateur de particules du monde, au CERN. Je me suis dit qu’un journaliste allait certainement dire qu’elle avait perturbé le Boson de Dieu… On peut douter qu’on puisse arriver à le toucher et à le connaître de cette manière. Mais nous sommes aussi en droit de nous demander comment il est possible de nier l’existence de Dieu en voyant les merveilles et la complexité de l’Univers.

Pardonnez-moi, Aujourd’hui, il s’agit d’autre chose. L’Ascension est un élément important de notre foi, puisque chaque dimanche nous mentionnons cet événement. « Il est monté au ciel, est assis à la droite de Dieu le Père Tout-Puissant. » Pour faire bref, je relis simplement ce que dit le résumé du catéchisme : Après quarante jours pendant lesquels il s’est manifesté à ses Apôtres sous les traits d’une humanité ordinaire qui voilaient sa gloire de Ressuscité, le Christ est monté au ciel et s’est assis à la droite du Père. Il est le Seigneur qui règne désormais avec son humanité dans la gloire éternelle de Fils de Dieu et qui sans cesse intercède en notre faveur auprès du Père. Il envoie son Esprit et nous donne l’espérance de le rejoindre un jour, là où il nous a préparé une place.

Jésus s’élève et disparaît dans la nuée, cela veut dire qu’il entre dans l’intimité du Père avec son humanité. La nuée évoque la présence de Dieu dans l’Ecriture.

Pourquoi ne pas se réjouir un moment avec les Apôtres en voyant monter le Christ dans les cieux, lui qui dans son humanité va siéger à la droite de Dieu. Quelle ouverture pour nous, quel changement de perspective ! C’est le plus grand signe d’espérance donné à tous les hommes, non seulement nous ressusciterons au dernier jour, mais encore avec Lui notre humanité pourra participer à la vie en Dieu. La foi nous permet d’aller jusque-là. Il ne s’agira pas simplement d’un Paradis où nous vivrons sans soucis, sans souffrance, sans faim, ni soif, dans la satisfaction de tout besoin, et dans une forme de paix. Connaître Dieu c’est encore autre chose.

Curieusement, saint Luc mentionne la présence de deux hommes vêtus de blanc qui interpellent les Apôtres à l’Ascension. Luc ne dit pas qu’il s’agit d’anges, mais d’hommes. Il les avait déjà mentionnés interpellant les femmes devant le tombeau vide. A chaque fois ces « hommes » remettent sur le bon chemin ceux à qui ils s’adressent. Ce sont des anges utilisant l’apparence d’hommes selon la tradition. Il ne faut pas aller chercher Jésus parmi les morts, ni rester les yeux fixés sur le ciel. Peut-être Luc veut-il ici bien signifier que le chemin des Apôtres n’est pas de suivre le Ressuscité dans les hauteurs, mais de demeurer sur cette terre pour accomplir leur service parmi les hommes pour en faire des frères du Christ. Le ressuscité va donner à son Eglise une mission à réaliser ici-bas.

Les disciples doivent attendre la force qui vient d’En-Haut, le Saint-Esprit, pour l’accomplir et annoncer la Bonne Nouvelle. Il vient nous révéler la bonté et la miséricorde de Dieu.

Il vient aussi nous révéler notre dignité en raison de l’appel que nous avons reçus et surtout parce que son Fils s’est fait Homme et siège maintenant à la droite de Dieu.

C’est en raison de la dignité qui est la nôtre et de cette capacité de connaître Dieu que l’Eglise insiste sur le respect de la vie humaine. De la conception à sa fin naturelle, cette vie doit être pleinement humaine en raison de sa dignité.  

Un chrétien ne peut être schizophrène. Croire en Jésus-Christ vrai Dieu et vrai Homme, à l’église, et ne pas y croire hors de l’Eglise. Si l’existence de Dieu ne dépendait que de notre opinion ponctuelle, il y aurait un problème. Cela voudrait simplement dire que Dieu n’existe pas du tout. Ce serait de la subjectivité pure.

Nous ne pouvons être Dieu qu’avec lui, par participation. L’Eglise va toujours défendre la dignité humaine parce que Dieu aime l’homme parce qu’il s’est fait homme, parce que son Fils est monté auprès de lui avec son humanité et qu’il nous appelle à cause de lui à demeurer pour toujours avec lui. Elle ne peut le laisser manipuler ou traiter au gré de l’inspiration de petits groupes ou d’intérêts. 

Avec Jésus auprès de son Père, nous avons un pont entre le ciel et la terre. Il a fait de son humanité ce pont. Sainte Catherine de Sienne, docteur de l’Eglise, nous explique dans son fameux Dialogue (C’est le Père qui parle) 3.- Je t’ai dit aussi que je voulais faire miséricorde au monde, et je t’ai montré que la miséricorde m’est propre. Car, à cause d’elle et de l’amour incompréhensible que j’ai eu pour l’homme, j’ai envoyé le Verbe mon Fils unique, et, pour te le faire bien comprendre, je l’ai comparé à un pont qui va du ciel à la terre, c’est-à-dire qui unit la nature divine à la nature humaine.

Je vous ai rendus libres. Non seulement je vous ai donné la liberté, mais j’ai fait l’homme Dieu, comme j’ai fait Dieu homme, en unissant la nature divine à la nature humaine.

Demeurons avec les Apôtres auprès de Notre-Dame dans le Cénacle pour attendre la venue de l’Esprit. Amen.

 


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PAX

Au Cénacle et au Temple, les disciples ont attendu la venue de l’Esprit comme le Seigneur le leur avait prescrit. Avec eux se trouvait Marie, la Mère de Jésus, la première disciple, et ici Mère de l’Église naissante. De sa paix, de son sourire, de sa maternité, elle accompagnait la joie de la jeune Épouse, l’Église de Jésus. (Homélie de Pentecôte du Pape François)

C’est à l’effusion de l’Esprit et à la prière de Marie que nous devons d’être présents ici aujourd’hui. Depuis ce moment, l’Esprit a commencé sa mission après que Jésus ait accompli la sienne. Le Père n’en a pas, il envoie en mission. Chacun de nous est investi aussi d’une mission pour transmettre la Bonne Nouvelle, nous portons en nous une part de cet Esprit donné à la Pentecôte. Nous sommes envoyés pour porter témoignage de la résurrection de Jésus, c’est pour cela que les ornements sont rouges… Alors que la colombe symbolisant l’Esprit est blanche…

Au début de l' Eucharistie, demandons à l’Esprit de sainteté et de vérité de purifier nos cœurs.

1ère lecture : « Tous furent remplis d’Esprit Saint et se mirent à parler en d’autres langues » (Ac 2, 1-11)
2ème lecture : « Tous ceux qui se laissent conduire par l’Esprit de Dieu, ceux-là sont fils de Dieu » (Rm 8, 8-17)
Evangile : « L’Esprit Saint vous enseignera tout » (Jn 14, 15-16.23b-26)

 

Frères et Sœurs,

 Pourquoi avons-nous prié avec insistance durant les 9 jours qui nous ont séparés de la Pentecôte ? Saint Basile de Césarée, un spécialiste du Saint-Esprit, dit ceci à propos de la prière : Nous regardons vers l’Orient pour prier, parce que nous sommes à la recherche de l’antique patrie, ce paradis que Dieu planta en Eden, du côté de l'Orient (traité du Saint-Esprit 192a). Nous recherchons le bonheur, le paradis c’est-à-dire la vie d’amitié avec Dieu, en sécurité pour toujours. Or, cette vie d’amitié commence dès maintenant parce que nous sommes réconciliés avec Dieu dans le Christ. Grâce à lui, nous devenons non seulement amis, mais fils. Nous mesurons certainement la différence. Toute la période des cinquante jours qui séparent Pâques de la Pentecôte, dit saint Basile un peu plus loin, doit nous remettre en tête la résurrection que nous attendons. C’est un temps qui doit nous rappeler l’éternité, le jour de la résurrection multiplié par 7 et encore par 7.

Au terme de l’attente nous voilà conscients, avec les Apôtres, de notre petitesse, de nos incapacités, de nos incompétences, de nos manques de foi…  « Sans moi, vous ne pouvez rien faire », avait dit le Seigneur.

Il nous faut donc un défenseur, un gardien, même un supergardien intérieur pour garder la parole. Notre défenseur retourne auprès de son Père. Qui va le remplacer ? Les Apôtres ont suffisamment montré leur faiblesse au temps de la passion pour qu’ils fassent montre d’un peu de prudence. Ils ont attendu patiemment que se produise l’événement annoncé par le Seigneur lors de son Ascension. Elle a été un moment extraordinaire pour nous, parce que notre humanité a pris place au cœur de la trinité. Nous sommes capables de demeurer en Dieu et de vivre avec lui. Chaque personne humaine dès sa conception est devenue capable par le Christ de vivre en Dieu. Cette dignité, la dignité humaine doit donc être respectée. Nous ne pouvons pas nous abstenir, parce que Dieu nous respecte et nous aime, non pas comme, mais en tant que ses fils et ses filles. Auprès de lui nous ne pourrons nous éviter et nous rejeter, c’est le même amour, le même Esprit-Saint, l’amour du Père et du Fils que nous partagerons.

Alors, comment aller annoncer la bonne nouvelle ? La Pentecôte, c’est la fête des moissons dans la liturgie juive. Les amateurs de langues anciennes apprécieront peut-être qu’on peut faire un rapprochement entre le prénom de Thérèse qui provient du nom d’une île et la moisson en grec (θερίζω). Une fabuleuse moisson est engrangée pour nous dans le ciel, une moisson de grâce et de force, celle de l’amour infini de Dieu qui veut nous faire participer à sa vie divine. Son trésor il va le distribuer en passant par nous. Il va ouvrir son grenier, mais aussi sa cave pour célébrer les noces de son Fils avec son Eglise.

Vous savez peut-être que le nom d’un vin connu, le Malvoisie, tire aussi son origine d’une île grecque. Il se répandit dans toute l’Europe au Moyen-Age grâce aux vénitiens. Un noble anglais avait même considéré sa consommation comme la porte d’entrée du paradis. Vous connaissez les remarques que s’attirèrent les Apôtres au sortir du Cénacle, après l’effusion de l’Eprit : ils sont pleins de vin doux. Mais c’est d’un vin spirituel dont il s’agit.

En envoyant l’Esprit en mission, Dieu notre Père avec son Fils, veut mettre dans notre cœur, la joie de la Bonne Nouvelle. Il veut que nos bouches puissent s’ouvrir et y placer ses mots, y mettre sa parole. Sans lui nous ne pourrions rien faire.

C’est le paraclet, qui nous est envoyé, le « défenseur », l’« intercesseur », le « consolateur », il est « celui qu'on appelle à notre secours ».

Il vient dire par notre bouche que tous les hommes ont une dignité, celle d’enfants de Dieu, dès le commencement. Il vient nous dire de relever la tête, de laisser notre cœur se remplir de sa joie. Grâce à lui, nous pouvons nous tourner vers l’Orient spirituel en appelant le retour du Christ et la résurrection.

Pourquoi l’Esprit-Saint ? Quelques lignes du patriarche maronite Bechara Raï. Il nous faut continuer de prier pour nos amis du Liban, même si les médias mettent un peu la sourdine : « Le Saint-Esprit est la force de Dieu qui opère en nous. Il nous structure, il est la sève dans la plante. Sans l’Esprit saint, l’Église serait un parti politique, l’Évangile une parole morte, l’Eucharistie un drame de théâtre. Alors qu’avec l’Esprit saint, l’Évangile est parole de vie, l’Église une communion entre Dieu et les hommes, l’Eucharistie un sacrifice qui actualise depuis deux mille ans, d’une manière sacramentelle, le pain rompu et le sang versé dans l’ici et maintenant. (1)»

Le temps de l'Eglise a commencé par la descente de l'Esprit Saint sur les Apôtres réunis au Cénacle de Jérusalem avec Marie, la Mère du Seigneur. Ce temps de l’Eglise se poursuit aujourd’hui avec nous. Rappelons-nous, et ce n’est pas la moindre des choses, que l’Esprit-Saint nous l’avons reçu de manière personnelle lors de notre confirmation. Il nous demande de ne pas rester sur notre île, il veut que nous annoncions l’Evangile.

En union avec la Vierge-Mère, l'Eglise, comme l'Epouse, se tourne continuellement vers son divin Epoux, ainsi que l'attestent les paroles de l'Apocalypse citées par le Concile: «L'Esprit et l'Epouse disent au Seigneur Jésus: Viens!». (2)

Marie, Étoile de la nouvelle évangélisation, aide-nous à rayonner par le témoignage de la communion, du service, de la foi ardente et généreuse,  de la justice et de l’amour pour les pauvres, pour que la joie de l’Évangile parvienne jusqu’aux confins de la terre et qu’aucune périphérie ne soit privée de sa lumière. (3) Amen

(1) Patriarche Bechara Raï – Isabelle Dillmann - Au cœur du chaos - Albin Michel 2016

(2) S. Jean-Paul II – Donum et vivificantem

(3) Pape François Evangelii Gaudium

 


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PAX

 

Sainte Trinité 

 

1ère lecture : La Sagesse a été conçue avant l’apparition de la terre (Pr 8, 22-31)

2ème lecture : Vers Dieu par le Christ dans l’amour répandu par l’Esprit (Rm 5, 1-5)

Evangile : « Tout ce que possède le Père est à moi ; l’Esprit reçoit ce qui vient de moi pour vous le faire connaître » (Jn 16, 12-15)


Frères et Sœurs,

 

La Très Très Très Sainte Trinité, ainsi que le disait saint Jean-Paul II à Sion, c’est un mystère duquel on s’approche sur la pointe des pieds, ou pour reprendre une expression de l’Ecriture en retirant ses chaussures. C’est ce que le Seigneur avait demandé à Moïse dans le buisson ardent. De la sainteté de Dieu, de celui qui se fait le très proche dans son Fils, nous devons avoir un grand respect, parce qu’il est aussi le tout autre. Un tout autre qui vient demeurer chez nous et en qui nous allons aussi demeurer un jour.

Dans l’Evangile sont mentionnées les 3 personnes de la Trinité, le Père, le Fils et l’Esprit-Saint. Jésus prévient des disciples que c’est l’Esprit qui les mènera vers la vérité toute entière, c’est dire que la connaissance de ce mystère nécessite une aide de Dieu et que la construction de sa demeure en nous ne peut se faire sans lui. C’est impossible d’aimer comme il nous aime sans aide et de le connaître comme il nous connaît.

Le mystère de la Trinité est si grand que les théologiens n’arrivent qu’à balbutier, la raison ne peut l’expliquer ni le cerner par un concept, peut-être arrive-t-elle à dire que cela peut se concevoir. C’est un terme éminemment barbare qu’on nous servait, celui d’opposition relative, vague et bien trop lointaine traînée de condensation dans le ciel serein de nos bonnes pensées. Elle nous invite à nous réfugier au plus vite vers les représentations imagées et parlantes.

Le mystère de la Sainte Trinité est pourtant bien le mystère central de la foi et de la vie chrétienne. Les chrétiens sont baptisés au nom du Père et du Fils et du Saint-Esprit. Le catéchisme nous en fait une synthèse rapide. 45 « Dieu a laissé des traces de son être trinitaire dans la création et dans l’Ancien Testament, dit-il; mais la profondeur de son Être comme Trinité sainte constitue un mystère inaccessible à la seule raison humaine, et même à la foi d’Israël, avant l’Incarnation du Fils de Dieu et l’envoi de l’Esprit Saint. Ce mystère a été révélé par Jésus Christ et il est à la source de tous les autres mystères. » Les représentations figuratives les plus connues sont le trèfle irlandais à trois feuilles, que saint Patrick évangélisateur de l’Irlande utilisa comme symbole. Nous connaissons encore trois anneaux entrelacés. Nous avons également le triangle équilatéral. Où bien celle du Père portant le Christ en croix et au-dessus de sa tête l’Esprit sous la forme d’une colombe. Représenter le Père est tout de même un peu délicat en iconographie. Le Moyen-Age occidental a voulu aider les choses.

Nous nous devons de mentionner aussi Nicolas de Flüe et son fameux tableau. Mais nous allons nous référer ce matin à un autre événement de sa vie. Charles Journet dans l’ouvrage qu’il lui a consacré (p. 128) rapporte que ceux qui approchaient de lui étaient saisis de crainte. La cause en était, disait-il, qu’il avait vu une fois, une lumière dont il avait été transpercé, où se montrait un visage humain. Il avait pensé que son cœur allait éclater en morceaux. Il avait détourné la tête, s’était jeté à terre et depuis ce temps-là sa face était devenue redoutable.

Connaître Dieu et être connu de lui, lui construire une demeure, c’est ce à quoi nous sommes appelés à nous appliquer avec la grâce. Elle est indispensable. Sans elle, nous ne pouvons rien faire et encore moins que nous ne le pensons.

Le premier Abbé de notre communauté avait pris comme devise a minimo incipe, commence par être petit. Elle est tirée d’une homélie de saint Augustin (69), je vous cite le passage : Tu veux devenir grand, commence par être petit. Tu songes à élever un haut bâtiment, pense d'abord à lui donner pour fondement l'humilité… 3. Quel est le sommet de l'édifice que nous entreprenons de construire? Jusqu'où doit s'en élever le sommet? Je m'empresse de le dire : c'est jusqu'à la vue de Dieu. Vous voyez donc quelle grandeur, quelle élévation il y a à voir Dieu.

Quels moyens prendre pour y parvenir ? Saint Paul nous a donné tout un programme.

L’origine de tout, c’est la foi qui est un don de Dieu. La foi justifie, elle donne la paix avec Dieu par notre Seigneur J-C , et l’accès à la grâce. Nous mettons notre fierté dans l’espérance d’avoir part à la gloire de Dieu. Vient ensuite la croix : Bien plus, nous mettons notre fierté dans la détresse qui produit la persévérance, celle-ci produit la vertu éprouvée laquelle produit l’espérance. L’espérance ne déçoit pas, puisque l’amour de Dieu a été répandu dans nos cœurs par l’Esprit Saint qui nous a été donné. Foi, Espérance et Charité… voilà les vertus qui aident à construire la demeure de la Sainte Trinité en nous. Dieu aime tellement, qu’il ne peut s’empêcher de vouloir transmettre son bonheur et le partager. Il aime en lui et hors de lui-même. Notre dignité ne réside-t-elle pas dans le fait que nous serons appelés à partager ce bonheur justement. Qui oserait nier le respect dû à chaque personne humaine ?

 

« Seigneur Dieu, enlevez-moi tout ce qui m’éloigne de Vous. Seigneur Dieu, donnez-moi tout ce qui me rapproche de Vous. Prenez-moi à moi et donnez-moi tout à Vous. Ainsi soit-il ! »  O Marie, Fille du Père, Mère du Fils, Epouse de l’Esprit, Mère de tous les hommes, prie pour nous pécheurs. Amen.

 


Et toujours une intention particulière pour le respect de la vie humaine
de son commencement à sa fin naturelle.


Sainte Catherine de Sienne ; La Bible de la Liturgie ; AELF

 

Laissez-nous vos intentions de prière .  Merci de votre visite. Fr. Dominique et Fr. Paul.