Homélies mai 2015

Célébrations

Chapelle N-D du Vorbourg / CH-2800 Delémont (JU) / tél/fax + 41 032 422 21 41

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Horaire des célébrations

CHAPELLE NOTRE-DAME DU VORBOURG

Mai 2015 

Vendredi

1er Mai

Messe

08h30 S. Joseph, artisan

Samedi

2 Mai

Messe

08h30 S. Athanase, év. d.

Dimanche

3 Mai

Messe

Chapelet

09h30

15h30

5ème Dimanche de Pâques

Lundi

4 Mai

Messe

08h30 Férie du Temps Pascal

Mardi

5 Mai

Messe

18h00 Férie du Temps Pascal

Mercredi

6 Mai

Messe

08h30 Férie du Temps Pascal

Jeudi

7 Mai

Messe

08h30 Férie du Temps Pascal

Vendredi

8 Mai

Messe

08h30 Marie Médiatrice

Samedi

9 Mai

Messe

08h30 Ste Vierge Marie au TP
Bx Béat

Dimanche

10 Mai

Messe

Prière Mariale

09h30

15h30

6ème Dimanche de Pâques

Jeudi

14 Mai

Messe

09h30 ASCENSION DU SEIGNEUR

Dimanche

17 Mai

Messe

Chapelet

09h30

15h30

7ème Dimanche de Pâques

Lundi

18 Mai

Messe

08h30 S. Jean Ier pp. m.

Mardi

19 Mai

Messe

18h00 S. Célestin V pp. erm. /
Ste Bernarda Bütler

Mercredi

20 Mai

Messe

08h30 S. Bernardin de Sienne pr.

Jeudi

21 Mai

Messe

08h30 S. Yves de Chartres

Vendredi

22 Mai

Messe

08h30  Ste Rita de Cascia rel.

Samedi

23 Mai

Messe

08h30 Ste Vierge Marie au TP

Dimanche

24 Mai

Messe

Chapelet

09h30

15h30

Pentecôte

Lundi

25 Mai

Messe

08h30 Lundi de Pentecôte

S. Bède le Vénérable pr.d. 

Mardi

26 Mai

Messe

18h00 S. Philippe Néri

Mercredi

27 Mai

Messe

08h30 S. Augustin
de Cantorbéry, év.

Jeudi

28 Mai

Messe

Congrégation
des Dames

08h30

14h30

férie du TO

Vendredi

29 Mai

Messe

08h30 férie du TO

Samedi

30 Mai

Messe

Amicale de
S. Jacques de Compostelle

08h30

17h30

Ste Vierge Marie

Dimanche

31 Mai


M
esse

Chapelet

Communauté italienne

09h30

15h00

16h00

LA TRÈS TRÈS TRÈS
SAINTE TRINITÉ
 

Confessions : Mardi après-midi. Mercredi après-midi,
Jeudi après-midi, Vendredi après-midi, Samedi matin.

 


INTENTIONS DU PAPE FRANCOIS

MAI

Universelle - Prendre soin de ceux qui souffrent
Pour que, refusant la culture de l'indifférence, nous puissions prendre soin des personnes qui souffrent, en particulier des malades et des pauvres.
 

Pour l'évangélisation  - La disponibilité à la mission
Pour que l'intercession de Marie aide les chrétiens vivant dans des contextes sécularisés à se rendre disponibles pour annoncer Jésus.


Homélies et mots spirituels au Sanctuaire


La vigne pleure

3 mai 2015 - 5ème Dimanche de Pâques
Lectures de la messe du jour

1ère lecture : « Barnabé leur raconta comment, sur le chemin, Saul avait vu le Seigneur » (Ac 9, 26-31)
Psaume : 21 (22), 26b-27, 28-29, 31-32
2ème lecture : « Voici son commandement : mettre notre foi dans le nom de Jésus Christ et nous aimer les uns les autres » (1 Jn 3, 18-24)
Evangile : « Celui qui demeure en moi et en qui je demeure, celui-là porte beaucoup de fruit » (Jn 15, 1-8)

Frères et Sœurs,

Nous avons lu dans le livre des actes des Apôtres que « L’Église était en paix… elle se construisait et elle marchait dans la crainte du Seigneur ; réconfortée par l’Esprit Saint, elle se multipliait. » Saint Benoît est un ami de la paix, PAX, en latin. « Cherche la paix, poursuis-la avec ardeur. », dit-il. Le mot rappelle le Christ. Saint Nicolas de Flüe était un ami de la paix dans sa célèbre lettre aux bernois, il leur disait : « Veillez donc à chercher avant tout la paix ».  Notre paix, c’est le Christ.  Il nous dit : « Demeurez en moi, comme moi en vous. » C’est important pour nous et pour toute la création.

Dans sa lettre pastorale au début du dernier Carême Mgr Gmür parlait de l’Alliance de Dieu avec toute la Création. Son alliance vaut pour tous les êtres vivants. Et il y en a beaucoup, vraiment beaucoup. Il y en a certains dont on se passerait volontiers. Certains qui pensent autrement que nous. Certains qui agissent autrement que nous.

Cette alliance nous est proposée en Jésus. L’Evangile d’aujourd’hui nous interpelle sur la nécessité de l’unité. Nous ne comprenons pas toujours ce que Dieu nous demande, mais il faut veiller par-dessus tout à l’unité. Le centre de cette unité est l’Eucharistie. Le Christ doit être au centre de notre vie.

Le Concile Vatican II a mentionné un passage de notre Evangile  dans le décret sur l’apostolat des laïcs. « Celui qui demeure en moi et moi en lui, celui-là porte beaucoup de fruits. Car sans moi, vous ne pouvez rien faire ! » (Jn 15, 5). Cette vie d’intime union avec le Christ dans l’Église est alimentée par des nourritures spirituelles communes à tous les fidèles, en particulier par la participation active à la sainte liturgie [8]. Les laïcs doivent les employer de telle sorte que, remplissant parfaitement les obligations du monde dans les conditions ordinaires de l’existence, ils ne séparent pas l’union du Christ et leur vie, mais grandissent dans cette union en accomplissant leurs travaux selon la volonté de Dieu. De cette manière les laïcs progresseront en sainteté avec ardeur et joie, s’efforçant de surmonter les difficultés inévitables avec prudence et patience [9]. Ni le soin de leur famille ni les affaires temporelles ne doivent être étrangers à leur spiritualité, selon ce mot de l’Apôtre : « Tout ce que vous faites, en paroles ou en œuvres, faites-le au nom du Seigneur Jésus Christ, rendant grâces par lui à Dieu le Père » (Col 3, 17). Tout est dit.  

Oui, « Celui qui garde ses commandements demeure en Dieu, et Dieu en lui. » 

Vous le savez certainement, la vigne pleure, cela se produit au printemps. La sève coule un peu là où le vigneron a taillé les sarments pendant l’hiver. C’est d’ailleurs un art. Nous pourrions pousser la comparaison jusu’à dire que ces larmes sont une sorte de regret devant ce qui a été perdu. Nous pleurons sur ce que nous aurions pu faire : nos plans de croissance et de carrière,  un compte en banque avec trop peu de zéros (après le chiffre, bien entendu), nous pleurons devant des vacances annulées sur une île lointaine, etc…

Si je n’avais pas suivi le Christ est-ce que tout n’aurait pas été mieux et plus facile ?

Il reste pourtant un bourgeon sur le sarment. Nous ne le voyons pas bien et il est seul. Alors nous nous lamentons, et nous pleurons, mais c’est le signe du printemps. Le vigneron, le Père, lui se réjouit, il sait que ce sarment va produire une feuille, puis une tige, grandir et donner du fruit en abondance. Il est vivant.

Comment pouvons-nous vérifier par nous-mêmes que nous sommes vivants ?  « Demeurez en moi, comme moi en vous. » La réponse est simple et complexe : Est-ce que j’ai mis ma foi dans le nom de Jésus Christ ? Est-ce que j’aime mon prochain comme moi-même ?

Notre pèlerinage de ce dimanche à la maison de Marie est un moyen de montrer que nous recherchons l’unité personnelle avec le Christ et avec l’Eglise. Toute la création y participe pour que nous puissions rendre grâce ensemble, malgré la pluie excessive de ces jours ! La création est liée à la proximité de l’homme avec Dieu. Plus nous lui sommes attachés, plus nous la respectons en la traitant comme il le voudrait. Nous serons attentifs prochainement à l’encyclique que le pape François vient d’achever sur l’écologie et la création.

Notre pèlerinage nous le faisons avec Marie. Elle marche avec nous tous les jours. Elle est notre Mère. Amen.

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Ascension Lectionnaire de Cluny

+ PAX

14 mai 2015
Jeudi, Ascension
Solennité du Seigneur
Lectures de la messe du jour

1ère lecture : « Tandis que les Apôtres le regardaient, il s’éleva » (Ac 1, 1-11)
2ème lecture : « Parvenir à la stature du Christ dans sa plénitude » (Ep 4, 1-13)
Evangile : « Jésus fut enlevé au ciel et s’assit à la droite de Dieu » (Mc 16, 15-20)

Frères et sœurs,  

La finale de l’Evangile de saint Marc que nous avons entendue est une sorte de condensé des autres Evangiles sur l’Ascension du Seigneur. Un examen même superficiel du contexte nous fait constater que la dernière rencontre se passe au cours d’un repas. Cela n’apparaît pas explicitement dans le passage d’Evangile d’aujourd’hui. Ce n’est pas sans importance puisqu’on peut y voir une allusion à l’Eucharistie. Jésus reproche à ses Apôtres leur obstination à ne pas croire en sa résurrection, puis il les envoie en mission et monte vers son Père. Dans les Actes, Saint Luc, rapporte qu’il disparaît à leurs yeux dans une nuée, symbole de la divinité.

Quelle joie que l’Ascension ! Elle en a été une sans mesure, pour le ciel et les anges. Pour le Père, qui accueille son Fils et le fait siéger à sa droite : Corps, âme et divinité ! Cela signifie qu’il y a non seulement une compatibilité entre l’homme et Dieu, mais qu’un lien très fort est non seulement possible, mais voulu! Jésus est l’aîné d’une multitude de frères.

Iesu nostra redemptio, O Jésus, notre rédempteur, amour qui comble nos désirs, Dieu créateur de l’univers, Verbe fait chair aux derniers temps…

Seigneur Jésus, soit notre joie, toi qui seras notre bonheur ; que notre gloire soit en toi à travers les siècles sans fin, dit l’hymne latine de l’Ascension. Tout est dit.

Je doute que beaucoup d’entre nous se souviennent de l’Ascension 1994. Cette année-là, saint Jean-Paul II après une chute malheureuse dans ses appartements avait du se faire opérer d’une fracture du col du fémur à l’hôpital Gemelli. De sa fenêtre inhabituelle, lors de l’Angélus, il s’était exprimé sur le sens de la fête. « Le Christ retourne à la gloire qui lui appartient depuis toujours comme  Fils de Dieu consubstantiel au Père. Mais il retourne avec la nature humaine assumée grâce à Marie, portant les signes glorieux de la passion. Auprès du Père, il est maintenant le Rédempteur de l'homme, il y est retourné pour nous faire le don de l'Esprit qui donne la vie. L'Ascension est donc un grand message d'espérance. L'homme de notre temps, qui, nonobstant les progrès techniques et scientifiques dont il est à juste titre fier, risque de perdre le sens ultime de l’existence, il trouve dans ce mystère l’indication de sa destinée. L'humanité glorifiée du Christ est aussi notre humanité : dans sa personne Jésus a lié pour toujours Dieu à l'histoire de l'homme et l'homme au cœur de notre Père céleste. »

Les Apôtres quant à eux paraissaient n’avoir pas grande imagination et loin de ces développement. Elle paraît leur manquer ainsi que de justes perspectives sur leur destinée finale. Comment passer à l’action ? Comment obéir au commandement du Seigneur alors? Leur dernière question les montre bien démunis : « Seigneur, est-ce maintenant le temps où tu vas rétablir le royaume pour Israël ? » On les croit sans force et ne parvenant pas à concevoir ce qu’ils ont à entreprendre. Ils n’ont encore à l’esprit qu’un royaume terrestre. Ce sont les anges qui doivent essayer de leur faire comprendre discrètement qu’il y a un espace de temps avant un rétablissement définitif du vrai royaume : « Ce Jésus qui a été enlevé au ciel d’auprès de vous, viendra de la même manière que vous l’avez vu s’en aller vers le ciel. » Ce sera la fin des temps et du temps, et la résurrection des morts où tous ceux qui n’auront pas refusé le Seigneur, verront Dieu avec leurs yeux de chair. "De mes yeux de chair, je verrai Dieu. Moi-même, je le verrai, et quand mes yeux le regarderont, il ne se détournera pas " (Job 19,26-27)

Quelques jours avant la chute mémorable de Jean-Paul II, la même année 1994 était retourné à Dieu le professeur Jérôme Lejeune qui avait identifié le fameux chromosome responsable de la trisomie 21. Dans le message adressé aux siens, Jean-Paul II disait notamment : « Les instances humaines, les parlements démocratiquement élus, usurpent le droit de pouvoir déterminer qui a le droit de vivre et, inversement, qui peut se voir dénier ce droit sans faute de sa part.» Ces propos que l’on peut qualifier de prophétiques nous touchent en ces jours où nous entendons que notre pays est touché par la fièvre de la mort de Dieu. Nous célébrons pourtant le mystère pascal. Nos évêques se sont fermement opposés à la modification constitutionnelle du 14 juin prochain, par amour de l’homme et du bonheur de l’homme, par amour de Dieu et par amour de Dieu fait homme, monté au plus haut des cieux, siégeant à la droite du Père dans son humanité et dans sa divinité. Ils se sont fait porteurs et témoins de notre droit à l’Espérance, de notre droit à la vie éternelle et à connaître Dieu. Dieu n’a-t-il pas créé directement et personnellement chacune de nos âmes, immortelles ? Saint Paul, ne parlait-il pas d’Homme parfait, de stature du Christ dans sa  plénitude? Qui suis-je pour affirmer qu’un de mes frères ne peut voir Dieu et prendre place avec lui à sa table?

Le pape François faisait judicieusement remarquer dans un commentaire que les anges ont invité les Apôtres à contempler la Seigneurie du Christ, pour avoir de Lui la force de porter et de témoigner l’Évangile dans la vie de tous les jours : contempler et agir, ora et labora enseigne saint Benoît, sont tous deux nécessaires à notre vie de chrétiens. Encore faut-il attendre, demander et recevoir l’Esprit-Saint. Sans Lui nous ne pouvons rien faire. Jésus s’en va à l’Ascension, mais « il est vivant au milieu de nous de manière nouvelle ; il n’est plus dans un lieu précis du monde… à présent, avec son humanité, il est dans la Seigneurie de Dieu, présent en tout lieu et en tout temps, proche de chacun de nous. »

Que faire avant la venue de l’Esprit ? Se rendre au Cénacle et prier avec Marie, pour attendre cette naissance de l’Eglise à l’annonce de l’Evangile.

Tous d’un même cœur étaient assidus à la prière avec quelques femmes, dont Marie mère de Jésus. Amen

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 + PAX

7ème Dimanche de Pâques
 

Lectures de la messe du jour

1ère lecture : « Il faut que l’un d’entre eux devienne, avec nous, témoin de la résurrection de Jésus » (Ac 1, 15-17.20a.20c-26)
2ème lecture : « Qui demeure dans l’amour demeure en Dieu, et Dieu demeure en lui » (1 Jn 4, 11-16)
Evangile : « Qu’ils soient un, comme nous-mêmes » (Jn 17, 11b-19)
 

Faire le pont...

Frères et Sœurs,

Bienvenue à chacun pour célébrer ce 7ème dimanche de Pâques. Je vois que fort heureusement, tout le monde n’a pas fait le pont eucharistique jusqu’à Pentecôte. Aujourd’hui, nous prierons bien sûr pour les enfants qui reçoivent le Christ dans l’Eucharistie. Nous sommes invités à prier pour les médias qui devraient  être des sortes de pont de la communication de l’Eglise pour ceux qui y sont liés. Vous me permettrez de mentionner également la canonisation ce matin de deux saintes de Palestine, Mariam Baouardi, une petite carmélite dont la vie n’a pu qu’émouvoir ceux qui la connaissent déjà et Mère Marie-Alphonsine Ghattas, fondatrice d’une communauté religieuse en Palestine. Les événements diplomatiques récents en relation avec la Terre Sainte ne vous ont certes pas échappés.

 

Frères et Sœurs,

Les lectures de ce dimanche, vous le savez certainement, ne sont pas lues en Italie, puisqu’ils célèbrent, l’Ascension en ce dimanche.

Théoriquement, ils ne partagent pas le bonheur de ceux qui sont fidèles au calendrier liturgique habituel basé sur l’Ecriture, ce qui est une première joie et ils n’en profitent pas d’une seconde, appréciée par un grand nombre d’entre nous, à savoir celle de faire le pont. Parlant de pont, nous en avons en mémoire de splendides, dont ceux du Creugenat et même de La Poya,  (des viaducs pour faire bien ) et d’autres réalisations en France et aux USA pour ne vexer presque personne. Quant à nous, nous sommes dans la joie, non seulement à cause de petites vacances, mais parce que nous célébrons un nouveau pont bâti entre le ciel et la terre, à savoir le Seigneur lui-même. Sainte Catherine de Sienne appréciait beaucoup cette image qu’elle mentionne dans ses fameux dialogues : « Je t'ai dit que du Verbe mon Fils unique, (dit le Père) j'avais fait un pont, et c'est la vérité, je veux que vous sachiez, mes enfants, que la route fut coupée par le péché et la désobéissance d'Adam, de telle sorte que nul ne pouvait plus atteindre à la vie durable. » Vous pouvez imaginer la suite du développement… ou la lire si vous appréciez les mystiques. Dans ma tendre jeunesse un pont avait frappé ma modeste imagination, celui du fameux pont d’Avignon que Catherine dut d’ailleurs voir au complet. La légende raconte qu’il avait été entrepris par un jeune pâtre du nom de Bénezet, c’est-à-dire Benoît ce qui ne peut que satisfaire un bénédictin. Ce pont aujourd’hui est réduit à quelques arches qui tendent un bras impuissant, même pas virtuel, vers l’autre rive. L’image ne peut que nous interpeller aujourd’hui. Le pont qu’est le Christ est indestructible, mais il a besoin d’être reconstruit dans les esprits et dans les cœurs. Dans quelles conditions et avec qui? Par la prière, par l’unité dans l’amour et par l’Esprit-Saint.

 

 

Dans l'Evangile, Jésus prie le Père, les disciples dans le livre des Actes, sont réunis au Cénacle en prière. Mais dans ces moments, un trouble nous saisit. Nous avons presque de la peine en entendant parler de Juda. « J’ai veillé sur eux, et aucun ne s’est perdu, sauf celui qui s’en va à sa perte. », dit le Seigneur. C’est comme une sorte de blessure qui est remise en lumière, un insupportable drame familial. Son destin avait manifestement très profondément marqué la communauté. Pierre lui-même lorsqu’il prend la parole fait référence à son propos, au terrible psaume 108 qui contient une malédiction proprement effrayante à propos du traître. Séparation et désunion conduisent à la mort. Le pire n’a pas été la trahison de Juda, mais son désespoir. Par son élection, Matthias, juste avant la Pentecôte prend sa place. Il a été fêté voici quelques jours. Le mode de scrutin a été analogue à ce qui était pratiqué dans le temple. Il n’est plus utilisé dans l’Eglise pour le choix des évêques à l’exception du pape des coptes. Matthias prend place parmi les Apôtres car l’Evangile doit être annoncé et il faut pour cela des personnes déterminées, pas des concepts ou des projets et des produits. Matthias est choisi pour être témoin du Christ ressuscité.

Il doit enseigner le commandement de Jésus : « puisque Dieu nous a tellement aimés, nous devons, nous aussi, nous aimer les uns les autres. ». Saint Paul l’a mentionné dans la 2ème lecture. Pas d’unité sans cet amour, pas d’unité sans prière, celle du Seigneur d’abord.

Quelle est la finalité ? La vie bienheureuse.  Augustin cite le Psaume 144 dans sa lettre à Proba, disait Benoît XVI,: Il faut chercher la vie heureuse, il faut la demander à Dieu. On a beaucoup disserté pour savoir ce que c'est que d'être heureux mais nous, qu'avons-nous besoin d'interroger les philosophes et d'étudier les systèmes? Il a été dit en peu de mots et avec vérité dans l'Ecriture de Dieu : « Heureux le peuple dont le Seigneur est le Dieu. » Pour appartenir à ce même peuple, pour arriver jusqu'à contempler ce Dieu et à vivre éternellement avec lui, que faut-il? « La charité qui est le but de la loi, la charité partie d'un coeur pur, d'une bonne conscience et d'une foi non feinte (1 Tm 1, 5) ». (Lettre à Proba,)  (Spe Salvi) « Aimez-vous les uns les autres comme je vous ai aimé. »,  c’est-à-dire aimer au point d'être prêt à sacrifier sa propre vie pour l'autre. Beaucoup, disait l’ancien pape Benoît affirment qu’il s’agit là de l’essence du christianisme. Mais, suivant le parcours des réflexions de saint Augustin au cours de sa vie, il fait remarquer qu’il s’agirait là d’un effort moral extrême. Il avait réorienté son point de vue. La finalité est la purification du coeur par le Christ, ce que symbolisait le lavement des pieds. « Nous devons nous laisser immerger dans la miséricorde du Seigneur.». « La Loi nouvelle est la grâce de l'Esprit Saint » (S. theol I-II q 106 a 1) - ce n'est pas une nouvelle norme, mais l'intériorité nouvelle donnée par l'Esprit de Dieu lui-même. Être chrétien est avant tout un don, qui se développe ensuite dans la dynamique du vivre et de l'agir avec ce don. (Jésus de Nazareth tome II, p. 90). Se laisser immerger dans la miséricorde du Seigneur, c’est ce que nous devons retenir. Elle nous transforme, nous unit au Seigneur, unit les hommes entre eux et met le feu au monde.

Prière, unité dans l’amour, action de l’Esprit qui nous immerge dans la miséricorde du Seigneur… Voilà les instruments de la reconstruction de notre pont et de l’annonce de la Bonne Nouvelle, confiée à Matthias, aux 12 et à chacune de nous.

Tous unanimes, étaient assidus à la prière, avec quelques femmes, dont Marie la mère de Jésus. C'est avec Marie que nous avons à demander l'Esprit pour l'année qui vient, l'Esprit et la Joie, la Joie de Jésus. Amen.

 

 

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PAX

24 mai 2015
Pentecôte

Messe du jour

1ère lecture : « Tous furent remplis d’Esprit Saint et se mirent à parler » (Ac 2, 1-11)
2ème lecture : « Le fruit de l’Esprit » (Ga 5,16-25)
Evangile : « L’Esprit de vérité vous conduira dans la vérité tout entière » (Jn 15, 26-27 ; 16, 12-15)
 

Frères et Sœurs,

Il n’est certes pas inutile de nous rappeler les origines de la Pentecôte. Elle nous vient de la liturgie juive. Elle rappelle que Dieu a donné les dix commandements à Moïse, le don le la Loi. Dans l'année agricole, la Pentecôte constituait la deuxième fête du calendrier, celle des moissons. Elle avait lieu cinquante jours après Pâque (Pessah), qui célébrait la sortie d'Égypte du peuple d'Israël.

L’Eglise aujourd’hui récolte les premiers fruits du sacrifice de Jésus, elle reçoit le don de l’Esprit, nouvel envoyé du Père. Il a reçu une mission, celle de transformer le monde et toutes les générations pour qu’un jour, tout soit récapitulé dans le Christ et que celui-ci puisse tout remettre à son Père. L’Esprit nous dit saint Jean est le Défenseur, l’avocat, il est celui qui fait connaître la vérité. Il rend témoignage et fait rendre témoignage aux Apôtres, il se tient à côté d’eux et parle pour eux, il les inspire. Il vient écrire la loi dans les cœurs, c’est-à-dire aimer et  apprendre à aimer en vérité, il vient nous apprendre ce qu’est la miséricorde, en vivre et la partager. « Il recevra ce qui vient de moi pour vous le faire connaître. », avons-nous lu. Le mot utilisé est celui d’ «anangelei », comme pour les anges, les messagers. Ce verbe signifie annoncer, faire savoir, communiquer, rapporter. Cela ne s’entend pas d’une communication superficielle, la parole de Dieu qui nous est transmise est vivante et accomplit son chemin et son travail dans le cœur des auditeurs.

Ce qui est curieux, est qu’il ne parle pas tout seul comme un vis-à-vis, avec des mots… Il inspire, agit dans le cœur et les âmes des personnes et les fait agir, parler, écrire et communiquer. C’est très désécurisant quand vous y pensez. Il veut passer par nous qui l’avons reçu à notre confirmation plus particulièrement, et lors de nos ordinations. Il fait prononcer des mots pour ainsi dire vivants qui peuvent toucher et transformer, sans pourtant y mettre beaucoup de décibels. J’avais eu la chance, voici une bonne dizaine d’années, de faire un pèlerinage en Russie, il y avait eu les icônes, les églises, les trésors artistiques, le grand frisson devant la Lubianka (la sinistre et fameuse prison), la place rouge, et tous trésors de l’athéisme scientifique. Il ne faut pas avoir la mémoire trop courte. En début de soirée, nous étions passés à côté d’une estrade où un groupe genre rock local faisait ses essais pour un concert. Je n’avais jamais ressenti ça, la cage thoracique en vibrait. Courage fuyons… L’Esprit est à l’opposé du tonitruant, il est un murmure discret mais persévérant et insistant. Parfois il peut pousser avec plus d’insistance ceux qu’il touche. Rarement, comme à la Pentecôte, c’est un grand vent, une sainte exubérance… Ils étaient pleins de vin doux pensait-on des Apôtres…  

Qu’apporte-t-il donc ? A Noël, les plus jeunes et ceux qui l’étaient aussi se demandent : Qu’est-ce que je vais recevoir comme cadeaux. Certains font des listes, d’autres des rêves, certains n’en dorment pas, nous avons tous des souvenirs et des approches analogues. Pentecôte a un aspect de nativité, puisque c’est l’Eglise qui naît à sa mission. L’Esprit vient la combler de ses dons pour  mener cette mission à bien. Qu’aimerions-nous recevoir comme dons ? Des dons flamboyants, ceux qui pourront résoudre nos problèmes du moment certainement. Mais s’il s’agit d’un service de communauté ?  A la longue certains risquent de devenir encombrants. Or, mes occupations sont multiples, etc… Les dons sont faits pour que soit remplie une mission dans l’Eglise en vue de sa construction et de sa croissance. Bien naturellement, si nous pouvions en nous exprimant dans notre langue maternelle être compris même dans les dialectes de vallées particulières du Haut-Valais ou de Suisse Centrale, ou par ceux que nous accueillons chez nous et vice-versa, ce serait bien pratique. Mais hélas, à moins d’exceptions extraordinaires, nous devons nous contenter des méthodes habituelles. Le signe de la compréhension universelle est donné pour que soit manifesté qu’est tombée la malédiction de la division de la tour de Babel. Le nouvel édifice spirituel qui est construit a pour architecte, l’Esprit-Saint, il unifie. Nous avons entendu les fruits de son action dans la parole de Saint Paul : amour, joie, paix, patience, bonté, bienveillance, fidélité, douceur et maîtrise de soi. Qu’est-ce que donne l’Esprit au final ? Le Christ. Il nous transforme pour que nous devenions tous participants du corps du Christ.

Nous pourrions nous demander en conclusion, quels sont les dons que j’ai reçu, est-ce que je les laisse s’épanouir ou est-ce que je les enferme, par peur ou par crainte des ennuis ? Certes je suis pécheur, mais il m’a bien fallu une aide du Saint-Esprit plus forte à certains moments, pour traverser une épreuve, un danger, la maladie, élever ma famille.

En quels domaines l’Eglise a-t-elle le plus besoin de l’aide de l’Esprit-Saint aujourd’hui ? Nous avons tous une mission à remplir dans notre état de vie, besoin de force et de lumière. Le message est simple, me semble-t-il, à quelques mois du synode sur la famille. Une nouvelle Evangélisation doit être menée dans la famille et par la famille, et il est nécessaire de nous mettre à l’écoute de la petite voix intérieure de l’Esprit, qui s’adresse à nous. Il est l’âme de l’Eglise nous dit le pape François dans « La joie de l’Évangile ».

Marie, tu a reçu la joyeuse consolation de la résurrection,  tu as réuni les disciples dans l’attente de l’Esprit afin que naisse l’Église évangélisatrice. Obtiens-nous maintenant une nouvelle ardeur de ressuscités pour porter à tous l’Évangile de la vie qui triomphe de la mort. Donne-nous la sainte audace de chercher de nouvelles voies pour que parvienne à tous le don de la beauté qui ne se ternit pas. Amen.

 

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+ PAX

Sainte Trinité

Messe anticipée avec les Amis de Saint Jacques de Compostelle

« Baptisez-les au nom du Père, et du Fils, et du Saint-Esprit ». Nous devons être baptisés au nom de la Trinité pour qu’un baptême soit valide et reconnu par l’Eglise. Jésus ayant accompli sa mission est retourné à son Père, pour que l’Esprit accomplisse la sienne. Il vient nous révéler qui est Dieu, qui nous sommes et qu’Il est miséricorde. Il nous fait crier « Abba, Père », nous disait Saint Paul. Qu’annoncer ? Le noyau central de la confession chrétienne, le kérygme en terme compliqué, c’est l’annonce de « Jésus-Christ, mort, ressuscité et vivant en son Église ». Cela ne peut venir de nous, c’est le feu de l’Esprit qui se donne sous forme de langues à la Pentecôte et nous fait croire en Jésus Christ, qui par sa mort et sa résurrection nous révèle et nous communique l’infinie miséricorde du Père (Evangelii Gaudium).  Toute notre histoire, notre histoire sainte, est une sorte de pèlerinage de Dieu qui vient vers nous et qui nous ramène à Lui, pour nous faire participer à une autre dynamique intérieure, celle de la vie des trois personnes divines qui sont un seul Dieu. Belle illustration que nous donne une des visions de saint Nicolas de Flüe : le Christ en vêtements de pèlerin et chantant l’Alleluia. Les trois noms parfaits des personnes divines en sortirent et rentrèrent dans le sein de cet unique Alléluia. (Journet p.48)

Un pèlerinage doit avoir un but. Dans la joie de l’Evangile, le thème du pèlerinage est très présent. Le pape François nous dit là que : Certains se croient libres lorsqu’ils marchent à l’écart du Seigneur, sans s’apercevoir qu’ils restent existentiellement orphelins, sans un abri, sans une demeure où revenir toujours. Ils cessent d’être pèlerins et se transforment en errants, qui tournent toujours autour d’eux-mêmes sans arriver nulle part.  Etre pèlerin, c’est aller vers l’autre et le tout autre, qui vient à notre rencontre et marche déjà à nos côtés comme à Emmaüs. Un pèlerinage peut s’accomplir en solitaire, mais normalement sur les chemins, nous ne sommes pas seuls. Nous rencontrons d’autres pèlerins. Parmi eux certains ont la foi, d’autres sont en recherche, d’autres encore essayent de se trouver. Certains se lancent parfois  par goût de la performance. Il est vrai que ce dernier argument invoqué est peut être un paravent pour mettre d’autres motifs à l’abri des regards indiscrets. « Le fait de marcher ensemble vers les sanctuaires, est en soi un acte d’évangélisation » dit encore le pape.

Ces différences nous conduisent à quelques réflexions sur la recherche de l’unité et de la communion dans la vérité et la charité. Comment y parvenir ? C’est l’Esprit Saint, envoyé par le Père et le Fils, qui transforme nos cœurs et nous rend capables d’abord nous-mêmes d’entrer dans la communion parfaite de la Sainte Trinité où tout trouve son unité. L’Espagne fêtait aujourd’hui Ferdinand III le catholique, qui a marqué l’histoire du pays en un temps où la force était l’argument majeur. Aujourd’hui elle est au service des puissances d’argent bien souvent et les plus faibles sont oubliés. Le dialogue devrait être l’instrument majeur.

Marcher ensemble est déjà un signe et un moyen d’unité entre chrétiens… Nous devons toujours nous rappeler que nous sommes pèlerins, et que nous pérégrinons ensemble nous dit encore le Pape François. Le Seigneur est là au milieu de nous.

Notons qu’images et pèlerinages n’étaient pas nécessairement bien vu par la réforme à une certaine époque, mais les temps changent heureusement. Cependant, nous avons parfois de curieux signes, venus des débuts de la réforme, avec Marie sur les chemins de Saint Jacques. Elle est là aussi. Un pèlerin averti a attiré mon attention voici quelques jours sur un des ex-votos de la chapelle. Il ne paye pas de mine, c’est l’image de Notre-Dame sur ma droite, près de la porte. (Ouvrons une parenthèse : On y voit semble-t-il sur le haut les écussons des donateurs, dont celui de la famille de Staal. Le second, non conventionnel, celui d’une épouse certainement, est à identifier. La curiosité est qu’un célèbre membre de cette famille est représenté ailleurs avec trois de ses épouses successives (par décès). Est-ce qu’il s’agirait là d’une 4ème ? Fin de la parenthèse nous laisserons les historiens résoudre l’énigme).

L’élément intéressant pour les pèlerins de Saint Jacques est qu’il s’agit d’une représentation protestante de la Vierge, qui l’eût cru ? Et elle se trouve dans la cathédrale actuelle d’Innsbruck, qui est depuis des siècles un des lieux de passage  sur le chemin de saint Jacques de Compostelle. Pour se mettre sous sa protection, il est plus simple pour les jurassiens de venir au Vorbourg. Si d’aventure une restauration parvenait à lui rendre sa blonde chevelure pour la faire ressembler à l’original qui ne manque pas de charme,  quel bonheur partagé ! L’auteur Lucas Cranach dit l’ancien, prénom inspiré pour une peintre, fut ami et proche de Luther. Déjà protestant il a peint l’original de cette Vierge à l’enfant,  autour de 1537, elle est devenue une image de piété catholique (appelée Maria Hilf, La Vierge du bon secours). Donnée par l’électeur de Saxe à Leopold V de Habsbourg, elle fut mise à l’abri dans l’église paroissiale, pendant la guerre de Trente ans. Elle y resta par la suite et fut reproduite très fréquemment dans les régions germaniques restées catholiques. Cette église devint cathédrale. Donc, vous avez cent fois raison chers pèlerins de saint Jacques, de venir vous confier à Notre-Dame au Vorbourg pour commencer vos pèlerinages, avec en plus à votre disposition un signe d’unité.

Confions-nous à celle qui, Fille du Père est Mère du fils et Epouse de l’Esprit Saint pour nous aider à mener à bien notre pèlerinage, jusqu’au cœur de la Trinité Sainte. Amen.

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Le Saint Sacrement - Solennité du Seigneur
Jeudi 4 juin

1ère lecture : « Voici le sang de l’Alliance que le Seigneur a conclue avec vous » (Ex 24, 3-8)
2ème lecture : « Le sang du Christ purifiera notre conscience » (He 9, 11-15)
Evangile : « Ceci est mon corps, ceci est mon sang » (Mc 14, 12-16.22-26)
 

Frères et Sœurs, 

Nous célébrons ce matin la Fête-Dieu, le Sacrement du corps et du Sang du Seigneur. Nous connaissons les merveilles qu’il accomplit parfois. A Lourdes par exemple, bon nombre de miracles se sont passés lors des processions de l’Eucharistie. Un certain nombre d'événements extraordinaires de ce type  a été répertorié sur tous les continents et même en Suisse laquelle devient de moins en  moins une île et un paradis abritant bon nombre de trésors cachés dans ses cavernes. Nous en avons un dont nous pouvons être fier, le même, dans chaque tabernacle. Habituellement, il y demeure, ne sortant que pour être donné. Il ne s’agit pas d’or, ni d’argent, ni de compte secret, mais apparemment d’un morceau de pain. Quoi de plus humble ? Aujourd’hui il apparaît au grand jour, il est fêté et est promené dans nos rues quand on  l’y autorise. Quelle est donc ce trésor ? Le résumé du catéchisme de l'Eglise catholique nous le décrit et l’identifie, c’est le Christ. Dieu se promène et vient à la rencontre de sa création, il la regarde et la bénit. Il nous regarde et nous bénit. 

Dieu se cache dans la petite hostie !

Dans les médaillons du fameux tableau dit de Nicolas de Flüe, vous vous souvenez que sont représentées 6 scènes avec 6 rayons, les attachant à la figure centrale de la divinité.  Une de ces merveilles, c'est la petite hostie. « Et voici que son corps délicat, il nous l'a donné en nourriture, joint à la divinité qui en est inséparable. Vois cet autre rayon qui lui aussi est large près du cercle intérieur et petit contre le cercle extérieur, vers le dehors: ainsi la grande puissance du Dieu tout-puissant est contenue sous les apparences de la petite hostie ».  A l’opposé et en correspondance, nous découvrons le médaillon de la création qui doit être respectée comme œuvre et don de Dieu. Il va en user pour se cacher sous cette apparence. La sainte Eucharistie, est l’aliment de la vie divine, à l’image des fruits de l'arbre paradisiaque qui entretenaient, disent certains, la vie physique et préservaient l'homme de la mort. Sur le médaillon de la création, le Seigneur bénit le pain et le vin; trois anges adorent. Ils semblent se réjouir du mystère. Des animaux symboliques  représentent les dispositions de désir, de pureté, d'humilité, etc., qu'il convient d'apporter à la communion. Les paroles  de l'institution de l'Eucharistie "ceci est mon corps..."  sont l'instrument du mystère de la transsubstantiation: le pain et le vin deviennent le corps et le sang unis à l'âme et la divinité de son Fils. C'est ce que Dieu donne, ce qu'il peut donner de plus précieux et de plus pur. Nous connaissons dans ce contexte, cet autre élément du mystère qu’est le jeûne absolu de frère Nicolas.

«Jésus Christ est présent dans l’Eucharistie d’une façon unique et incomparable, dit le résumé du catéchisme mentionné tout à l'heure. Il est présent en effet de manière vraie, réelle, substantielle: avec son Corps et son Sang, avec son Âme et sa divinité. Dans l’Eucharistie, est donc présent de manière sacramentelle, c’est-à-dire sous les espèces du pain et du vin, le Christ tout entier, Dieu et homme» (n. 282).

L’Eucharistie a été instituée par le Seigneur pour remplacer les sacrifices anciens et pour nous servir de nourriture. Nous avons besoin de force pour tous les jours de notre pèlerinage. Elle est aussi un rappel du sacrifice de Jésus, mais pas un simple souvenir ou un symbole. Il est rendu présent et Jésus se rend lui-même présent, pour nous aider et nous transformer. Les deux premières lectures nous ont rappelé ce qu’est un sacrifice. Moïse offre un sacrifice de paix, usant de coupes remplies du sang des animaux sacrifiés. Le geste nous interpelle, nous n’y sommes plus habitués. Pourtant le lien est clair avec Jésus qui transforme le vin en son propre sang. Quel était le but du sacrifice ? Faire venir Dieu afin qu’il bénisse son peuple. Dieu vient aussi lui demander l’hospitalité, mais il ne peut être effectivement et bien accueilli que si ceux qui le reçoivent, sont dans des conditions appropriées. Cela, seul celui qui est à la fois, le prêtre, l’autel et la victime peut l’obtenir. Dans les sacrifices anciens, tels le sacrifice de paix mentionné dans la première lecture, le repas est partagé entre Dieu, les prêtres et celui qui l’offre. Nous participons aujourd'hui au sacrifice de la nouvelle alliance, apportant notre offrande à notre unique prêtre qui la transforme et s'offre lui-même. Dieu ne se nourrit ni de plantes, ni d’animaux sacrifiés, mais étant amour absolu, il vit de celui-ci et le partage. Ainsi en va-t-il de toute la vie de Jésus. Envoyé par son Père, il la donne en accomplissant sa volonté, donc en l’aimant, pour que nous puissions être récipiendaires de la bénédiction qu’il reçoit et partage. C’est donc sa miséricorde qui est dispensée dans l’Eucharistie. Il transforme nos pauvres offrandes, les fruits de sa création au point que c’est lui-même qui est là et il vient la bénir.

En conclusion et en reprenant saint Jean-Paul II, « Mettons-nous surtout à l'écoute de la très sainte Vierge Marie en qui, plus qu'en quiconque, le Mystère de l'Eucharistie resplendit comme mystère lumineux. En nous tournant vers elle, nous connaissons la force transformante de l'Eucharistie. En elle, nous voyons le monde renouvelé dans l'amour. (Ecclesia de Eucharistia)» Amen.

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PAX

10ème Dimanche TO
 

Genèse 3, 9-15
I Corinthiens 4,13-5,1
Evangile selon saint Marc 3, 20-35

« Qui est ma mère ? qui sont mes frères ? » « Voici ma mère et mes frères. Celui qui fait la volonté de Dieu, celui-là est pour moi un frère, une sœur, une mère. »
Frères et Sœurs, la première lecture nous a rappelé de manière imagée le premier « non » humain à Dieu, le péché originel et ses conséquences. Le mal est entré dans le monde. Le Christ est venu pour rétablir la paix entre son Père et nous. En Lui, nous sommes redevenus pleinement enfants de Dieu, et tous frères. Par l’Esprit qu’il a répandu, il nous a rendus capables de lui dire « oui », mais cela ne va pas sans la croix. Elle est le chemin de notre résurrection.
Le sujet qui est abordé dans la votation de dimanche prochain avec la modification de l’article 119 de la Constitution fédérale, nous demande de prendre du recul et de nous mettre dans une perspective qui dépasse l’accomplissement d’un acte professionnel présenté comme moralement neutre et efficace.
Transmettre la vie, ne se résume pas à celle de gènes. Comment en est-on arrivé à dire qu’engendrer un enfant c’est cela ? La technique nous déshumanise. Un décret ne suffit pas pour qu’un ovule fécondé ne soit pas une vie qui a commencé. L’autorité d’un conseiller fédéral n’y peut rien changer. Donner un nom scientifique en latin médical ou en français compliqué à une partie du processus, n’est qu’une manière de l’habiller d’une sorte de pense-bête descriptif. Cela ne change rien à son unité et à l’identité du vivant. Après six jours, il y a déjà deux cent cellules… Tout le monde connaît le processus avec les nouveaux médias et les cours de biologie.
Les questions de fond sont graves : vie humaine, respect de la vie humaine du début à la fin, transmission de la vie, souffrance humaine, celle de parents et d’enfants. Un autre aspect n’est pas moins important : un chrétien sait qu’il n’est pas composé de matière seulement. S’il n’y avait pas l’au-delà et notre âme immortelle, quel sens aurait notre vie ? Mange, bois, consomme, transmets tes gènes, demain tu mourras et c’est tout. Le message contemporain est limité. En tant que chrétien, serons-nous sensible à un autre argument tiré de la contemplation du mystère du Christ ? Il a commencé de manière mystérieuse certes, mais avec une seule cellule pleinement humaine, lui aussi et pas une autre. Dieu créa l’homme à son image. Comment l’eugénisme libéral et médical a-t-il pu arriver à faire passer le message qu’une personne malade ou victime d’un handicap est de trop ?
Si je puis me permettre un témoignage, la fille de mon parrain est atteinte par la trisomie 21, mais c’est une personne, avec ses joies, ses difficultés, une compréhension du monde différente de la nôtre. On s’extasie devant des animaux qui comptent jusqu’à 7. Ils sont sympa. Mais pourquoi notre compassion ne va-t-elle pas jusqu’à accueillir et aimer un être humain qui naît différent avec un handicap. Un de mes confrères est atteint de mucoviscidose. Bien sûr, il souffre de son état et des traitements. Nous sommes aussi tous sur les dents lorsqu’il va à l’hôpital. Mais quelle vitalité, quelle activité et quelles leçons de vie, quelle foi aussi. Les souffrances et les inquiétudes des parents ne peuvent être éludées, bien au contraire.
Nous avons dans notre pays le rare privilège de nous exprimer sur bon nombre de sujets en tant que souverain et détenteurs d’une autorité supérieure à celle de l’exécutif et de nos élus. La question du relativisme est particulièrement aigüe lorsqu’elle touche aux droits fondamentaux. En est-il de plus grave que le droit à la vie ? Rappelons qu’au moment de la révision de la Constitution Fédérale en 1999, on avait sciemment édifié de toucher à ce sujet pour qu’elle passe. Maintenant, il dérange certains milieux qui ne respectent pas la vie de son commencement à sa fin naturelle. Pourquoi a-t-on aussi peu parlé des thérapies géniques à l’étude ?
Puis-je vous rappeler encore que les religieux comme le Christ, font le sacrifice d’une famille humaine pour nous rappeler le royaume, c’est la fonction eschatologique de la vie religieuse. Le fait de ne pas avoir d’enfants peut faire souffrir, mais servir la société et son prochain peut prendre d’autres chemins féconds. Voyez les plus remarquables du cortège des saints. Combien de scientifiques et d’artistes étaient-ils victimes d’un handicap ?
Nous allons écouter ensemble maintenant la prise de position des évêques suisses.
Au final c’est à vous de décider.

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Sainte Catherine de Sienne ; La Bible de la Liturgie ; AELF