Chapelle N-D du Vorbourg / CH-2800 Delémont (JU) / tél/fax + 41 032 422 21 41 |
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Horaire des célébrations
CHAPELLE NOTRE-DAME DU VORBOURG
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Mercredi |
1er Juin |
Messe |
08h30 | S. Justin |
Jeudi |
2 Juin |
Messe |
08h30 | Marcellin et Pierre |
Vendredi |
3 Juin |
Messe |
10h00 |
Le Sacré-Coeur de Jésus |
Samedi |
4 Juin |
Messe |
08h30 | Ste Vierge Marie |
Dimanche |
5 Juin |
Chapelet |
09h30 15h30 |
10e Dimanche TO C |
Lundi |
6 Juin |
Messe |
08h30 | S. Norbert, év. |
Mardi |
7 Juin |
Messe |
18h00 | Férie |
Mercredi |
8 Juin |
Messe |
08h30 | Férie |
Jeudi |
9 Juin |
Messe |
08h30 | S. Ephrem, diac. D |
Vendredi |
10 Juin |
Messe |
08h30 | Défunts |
Samedi |
11 Juin |
Messe |
08h30 | Ste Vierge Marie |
Dimanche |
12 Juin |
Prière Mariale |
09h30 15h30 |
11e Dimanche TO C |
Lundi |
13 Juin |
Messe |
08h30 | S. Antoine de Padoue, pr.d. |
Mardi |
14 Juin |
Messe |
18h00 | Férie |
Mercredi |
15 Juin |
Messe |
08h30 |
S. Bernard de Montjoux,
archid. |
Jeudi |
16 Juin |
Messe |
08h30 | Férie |
Vendredi |
17 Juin |
Messe |
08h30 | Malades |
Samedi |
18 Juin |
Messe |
08h30 | Ste Vierge Marie |
Dimanche |
26 Juin |
Prière Mariale |
09h30 15h30 |
13e Dimanche TO C |
Lundi |
27 Juin |
Messe |
08h30 | S. Cyrille d'Alexandrie |
Mardi |
28 Juin |
Messe |
18h00 | S. Irénée |
Mercredi |
29 Juin |
Messe |
08h30 | SS. Pierre et Paul, ap. |
Jeudi |
30 Juin |
Messe |
08h30 | SS 1ers martyrs de l'Eglise de Rome |
Vendredi |
1er Juillet |
Messe |
08h30 | Sacré-Coeur |
Samedi |
2 Juillet |
Messe |
08h30 | Ste Vierge Marie |
Dimanche |
3 Juillet |
Messe Chapelet |
09h30 15h30 |
14e Dimanche TO C |
JUIN
Universelle - Solidarité dans les villes
Pour que les personnes âgées, les marginaux et les personnes seules trouvent,
même dans les grandes villes, des occasions de rencontre et de solidarité.
Pour l'évangélisation - Séminaristes
et novices
Pour que les séminaristes, et les novices religieux et religieuses, rencontrent
des formateurs qui vivent la joie de l'Evangile et les préparent avec sagesse à
leur mission.
5 juin 2016
10ème dimanche du Temps Ordinaire
Lectures de la messe du jour
1ère lecture : « Regarde, ton fils est vivant ! » (1 R 17, 17-24)
2ème lecture : « Dieu a trouvé bon de révéler en moi son Fils, pour que je
l’annonce parmi les nations » (Ga 1, 11-19)
Evangile : « Jeune homme, je te l’ordonne, lève-toi » (Lc 7, 11-17)
Frères et Sœurs,
Dimanche dernier, nous étions face à un miracle de Jésus qui nous a manifesté
sa compassion à l’égard du centurion et de son esclave. Ce maître était ému non
seulement de la perte qu’il risquait de subir, mais parce qu’il appréciait et
respectait celui qui était à son service. C’est en raison de sa foi qu’il avait
été exaucé. Aujourd’hui nous nous trouvons confrontés à un événement affligeant,
une maman qui a perdu son fils unique. Toute la ville l’accompagne.
Un commentateur (Card. Christophe Schönborn, Luc, l'Evangile de la miséricorde,
Cerf 2015) fait remarquer que Jésus ne manifeste pas de contrariété devant un
cortège qui le ralentit, mais bien sa compassion. Vivant avec un minutage très
précis, ce n’est peut-être pas toujours le cas pour nous lorsque nous
rencontrons un événement analogue ou sommes confrontés à l’occupation de places
de parcs. Jésus est envahi d’un sentiment de profonde compassion devant ce
spectacle. Il est compatissant envers cette femme, mais aussi en songeant à la
souffrance qui atteindra Marie lorsque son heure viendra. Un glaive de douleur
lui transpercera le cœur. Nous fêtions hier le cœur Immaculé de Marie. Cette
forme de retour à la vie du jeune homme de Naïm est une annonce de la propre
résurrection de Jésus… Il y a la compassion du Père pour son propre Fils, mais
aussi pour Marie qui appellera cet événement de toute son âme, du fond de la
souffrance qui est la sienne, bien réelle. Saint Luc a placé ce miracle avant
que Jésus ne reçoive les envoyés de Jean-Baptiste. Il éclaire donc ce qui va se
passer par la suite.
Le compassion du Père va à chacun de nous, sa miséricorde appelle notre
relèvement et notre résurrection, à cause de son Fils. Nous voici donc devant un
épisode du ministère de Jésus qui nous aide à approcher du sens de cette
miséricorde dont nous parlons depuis six mois déjà.
Le Pape François s’est employé à la cerner une nouvelle fois lors de la préparation du Jubilé des prêtres en la fête du Sacré-Cœur. Il disait ceci : « La miséricorde, sous sa forme la plus féminine, est l’amour maternel viscéral, qui s’émeut face à la fragilité de son nouveau-né et l’embrasse en suppléant à tout ce qui lui manque pour qu’il puisse vivre et grandir (rahamim) ; et sous sa forme authentiquement masculine, elle est la ferme fidélité du Père qui soutient toujours, pardonne et remet ses enfants sur le chemin. » Plus encore, c’est en raison de sa miséricorde qu’il nous rendra à nous aussi la vie.
L’attachement qu’a le Père envers chacun de nous, saint Paul l’a exprimé dans son épître. Je ne sais pas si nous avons fait attention à ce qu’il a dit : « Mais Dieu m’avait mis à part dès le sein de ma mère ; dans sa grâce, il m’a appelé ; ». C’est parce que Dieu l’a aimé dès sa conception, qu’il l’a fait revenir de ses égarements et lui a fait don de sa miséricorde. Après les actes de violence qu’il avait commis, et malgré une conduite qu’il estimait lui, juste et qui ne l’était pas, le Seigneur est venu à sa rencontre sur le chemin de Damas. Il vient à la nôtre aussi et nous adresse sa parole de vie. « Jeune homme et jeune fille, je te l’ordonne, lève-toi. » André, Paul, Pierre, Jacques et Jean, Charles et Justin, Pierrette, Béatrice, Thérèse, Emma, Lea, Manon, Chloe, Ines, Camille, Clara, Sarah, tous nous sommes concernés… de 7 à 77 ans et plus.
Et notre compassion à nous ? De quelle manière sommes-nous témoins et dispensateurs de miséricorde ? Dans les œuvres de miséricorde accompagnant spécifiquement notre Evangile, nous avons la consolation des affligés et la prière pour les vivants et les défunts ainsi que l’ensevelissement de ces derniers.
Dans son commentaire de l’Evangile de saint Luc, saint Ambroise de Milan (Luc, VII, 11-17 Résurrection à Naïm.) s’exprime ainsi : « nous croyons que la divine miséricorde est vite fléchie par les lamentations d’une mère veuve ». Or, dit-il « la foule en deuil lui restitue les avantages de la maternité (gravitatis meritum). » Il y a l’importance de l’accompagnement de ceux qui souffrent, mais aussi la prière de l’Eglise qui appelle à la résurrection cette femme est l'image de l'Eglise. La veuve de Naïm est toujours mère dans son deuil. Maintenant déjà par ceux qui l’entourent, l’honorent et l’assistent, elle a des fils et des filles. Les avantages de la maternité, le fruit de son sein lui est rendu aussi dans la foi.
Marie nous regarde de telle manière que l’on se sent accueilli en son sein.
Elle nous enseigne que « l’unique force capable de conquérir le cœur des hommes
est la tendresse de Dieu. » Elle est Mère de miséricorde, de vie, de douceur, et
elle est notre espérance. (cf 2ème conférence du Pape).
Il n’y a certainement pas de meilleure finale que de nous confier à Notre-Dame
par sa prière qui nous est chère :
Je vous salue Marie pleine de grâce, le Seigneur est avec vous, vous êtes bénie entre toutes les femmes et Jésus le fruit de vos entrailles est béni. Amen.
Intro
Frères et Sœurs nous célébrons aujourd’hui le 11ème dimanche du temps
ordinaire, merci à tous, de venir participer à cette célébration avec Notre-Dame
et donc plus près du ciel.
Nous allons entendre dans l’Evangile le récit de Marie-Madeleine venant demander
à Jésus le pardon de ses péchés. Le tableau est saisissant et a inspiré bon
nombre d’auteurs. Le pape François s’est appuyé sur cet Evangile pour que soit
publiée la décision qu’il a prise d’élever au rang de fête liturgique, la
célébration relative à sainte Marie-Madeleine. Il a signé le document adéquat en
la fête du Sacré-Cœur de Jésus. Les exégètes disent qu’en Occident ce nom est
attaché à trois figures féminines de l’Evangile, mais qu’importe.
Marie-Madeleine nous représente, nous tous qui sommes appelés à la conversion.
Reconnaissons qu’elle nous est bien nécessaire. Nous pouvons demander la grâce
de l’ouverture du cœur… et pourquoi pas le don des larmes au moins en certaines
occasions. Marie-Madeleine a su reconnaître son péché, ses fautes. Cela devient
de plus en plus difficile à notre société qui passe par un obscurcissement
systématique des consciences et un travestissement de la vérité. Elle ne
parvient plus à respecter la vie humaine et sa dignité, appelle le mal, bien, et
"vice"-versa. Nos évêques nous ont invité au respect de la personne humaine
suite au résultat de la dernière votation. Pour toutes les atteintes à la
dignité humaine et à celle de la femme, fille, épouse, mère et consacrée,
reconnaissons que nous sommes pécheurs...
Lectures de la messe du jour
1ère lecture : « Le Seigneur a passé sur ton péché : tu ne mourras pas » (2 S
12, 7-10.13)
2ème lecture : « Je vis, mais ce n’est plus moi, c’est le Christ qui vit en moi
» (Ga 2, 16.19-21)
Evangile : « Ses nombreux péchés sont pardonnés, puisqu’elle a montré beaucoup
d’amour » (Lc 7, 36 – 8, 3)
Frères et Sœurs,
Quelle question aurions-nous aimé poser à Simon, le pharisien ? Il y en a une
que je me pose aussi à moi-même, comme vous très certainement : « Simon sais-tu
qui tu as invité chez toi ? ». Simon a pensé peut-être rendre service à un jeune
prédicateur qui voulait se faire connaître, il l’introduisait dans un milieu «
bien »… Une étoile montante à sa table, cela lui aurait servi aussi ; on dit
déjà tant de choses sur lui : il vient de ressusciter un enfant, il a guéri à
distance le serviteur d’un centurion connu et accompli d’autres choses.
Peut-être va-t-il réaliser un miracle chez lui ? Que du positif, donc ! On va le
soumettre toutefois à une sorte d’examen. L’accueil est « prudent ».
Tout va pour le mieux, or, une catastrophe se présente, ce n’est pas un cheveu
perdu sur un met préparé avec soin, mais toute une chevelure… rousse paraît-il.
Dans la peinture cette couleur a été un code pour signifier une vie désordonnée.
Quel spectacle, cela vire au scandale public, voilà Marie-Madeleine qui verse
des larmes sur les pieds de Jésus et les essuie avec ses cheveux, les couvre de
baisers, répand sur eux du parfum.
Tout le monde affecte soit de ne rien voir, soit d’être scandalisé sinon très
ennuyé. Pour Simon, c’est un test. Si Jésus était prophète, il aurait su qui est
cette femme et l’aurait repoussée. Les pharisiens nous l’avons entendu
fréquemment étaient très attentifs à la pureté rituelle, or, l’approche de
Marie-Madeleine en faisait contracter une. Jésus est « solide », et n’a pas peur
de cette rencontre, comme il le montrera encore à plusieurs reprises. Nos fautes
n’ont pas de conséquences sur lui et la sainteté de Dieu. Dieu il l’est. Il n’a
peur ni de nos fautes, ni de sa croix. Il savait non seulement qui était cette
femme mais ce qui se passait en elle.
Quel chemin intérieur avait-elle parcouru pour en arriver là ? Jésus lui
pardonne ses péchés.
Simon voulait un miracle, en voilà donc un qui est une sorte de résurrection
intérieure. Il la guérit de ses nombreuses blessures spirituelles. Ce pharisien
doit faire face à un scandale plus grand encore que la présence de cette femme,
puisque Jésus a accompli un acte qui revient à Dieu et blasphème donc. En plus
il pique Simon dans son amour propre, et lui montre son propre péché. Simon n’a
pas compris qui est Jésus et ne l’a pas accueilli, parce que son cœur est sec.
Il n’aime pas, il voit le monde comme une sorte d’échiquier ou un carnet
d’adresses et de relations. Il y a les utiles, et ceux qui sont nécessaires, les
candidats prometteurs aux élections, les bons clients, les moins que rien, les
infréquentables, ceux qu’il faut ignorer. Qu’ajouter encore ? Les facebook et
les autres, enfin ceux qu’on cache, qu’on utilise éventuellement et qu’on tient
à distance ensuite, enfin les insortables. Marie-Madeleine appartient à cette
catégorie-là pour lui.
Comment réagit Simon au cœur sec, comment réagissons-nous ? N’avons-nous pas
besoin d’être guéris comme lui ? « Pour vous qui suis-je ? »
Le nom de Marie-Madeleine est attaché à ce qu’on appelle le péché de la chair.
Il n’est pas à minimiser. Faut-il rappeler en cette matière que la prostitution
qui est une forme d’esclavage est le troisième trafic criminel le plus lucratif
dans le monde après la drogue et les armes. Il génère 23 milliards de rentrées
par an d’après certains chiffres. C’est dire le peu d’estime que l’on peut avoir
envers la dignité humaine. Que transmettons-nous aux enfants à ce propos ?
Quelle éducation à la liberté et à quelle liberté ?
L’union d’un homme et d’une femme devrait être le moment le plus élevé de la vie
conjugale. Il est lié à la transmission de la vie. Le Seigneur n’a-t-il pas
élevé le mariage à la dignité de sacrement ? Un législateur ne peut rien y
changer.
Marie-Madeleine pleure beaucoup aujourd’hui, elle le fera au pied de la croix de
Jésus, elle pleurera encore parce qu’elle ne le trouve pas au matin de la
résurrection. Ensuite, elle devient l’apôtre des Apôtres, celle qui voit le
Seigneur et va l’annoncer.
Nous devons nous rappeler que l’attention de Jésus envers elle a une
signification importante. Marie-Madeleine symbolise l’humanité pécheresse que le
Seigneur vient pardonner et réconcilier. Le prophète Osée sous l’inspiration de
Dieu avait épousé une prostituée qui symbolisait Israël. L’intention de Jésus se
lit à travers son geste.
La tradition dit que Marie-Madeleine viendra ensuite chez nos voisins Gaulois,
débarquant aux Sainte Maries de la mer, s’établira à la Sainte-Baume et qu’elle
y mènera une vie de pénitence. Le Moyen-Age a cru que ses reliques se trouvaient
à Vézelay chez nos confrères de l’époque, ce qui nous a valu un monument
incomparable. Les dominicains rapatrièrent le culte dans le Sud de la France, un
lieu aussi à programmer pour vos vacances.
Cependant, ce n’est pas à des vacances que nous sommes conviés aujourd’hui, mais
à des noces, celles du Seigneur. Il veut nous faire passer par la pénitence
intérieure, pas nécessairement celle de Marie-Madeleine dans sa grotte.
Qu’est-ce ? C’est l’élan du « cœur brisé » (Ps 50[51],19), poussé par la grâce
divine à répondre à l’amour miséricordieux de Dieu. La pénitence implique
douleur et aversion vis-à-vis des péchés commis, ferme propos de ne plus pécher
à l’avenir et confiance dans le secours de Dieu. Elle se nourrit de l’espérance
en la miséricorde divine. (Compendium n°300). Dans le sacrement de
réconciliation c’est le Seigneur qui vient nous guérir et nous relever, comme il
le fit pour Madeleine. « Simon sais-tu qui tu as invité chez toi ? » Il est
celui qui veut voir ton cœur se briser et te faire don de sa miséricorde, pour
que tu puisses en être témoin avec Marie-Madeleine.
Marie, mère de Miséricorde, refuge des pécheurs, mère de Marie-Madeleine et de
chacun de nous, prie pour nous, pécheurs et pauvres prêcheurs. Amen.
26 juin 2016
13ème dimanche du Temps Ordinaire
Lectures de la messe du jour
1ère lecture : « Élisée se leva et partit à la suite d’Élie » (1 R 19,
16b.19-21)
2ème lecture : « Vous avez été appelés à la liberté » (Ga 5, 1.13-18)
Evangile : « Jésus, le visage déterminé, prit la route de Jérusalem » « Je te
suivrai partout où tu iras » (Lc 9, 51-62)
Homélie au sanctuaire
Jésus monte aujourd’hui vers Jérusalem. Saint Luc fait preuve d’originalité
en ne suivant pas le même plan que Matthieu et Marc.
Nous remarquons tout de suite le lien avec la première lecture. Elle nous parle
du départ du prophète Elie. Nous nous rappelons que selon la tradition et
l’écriture il fut enlevé au ciel dans son char de feu. Sachant ce qui allait se
passer pour lui, il invite Élisée à le suivre. Lorsque saint Luc nous parle de
l’enlèvement de Jésus au ciel, cet événement présuppose l’élèvement sur la
croix et sa résurrection, avant son Ascension. Comme Élie a préparé Élisée,
Jésus veut préparer ses disciples.
Il envoie Jacques et Jean devant lui pour trouver un lieu d’accueil dans un
village de Samaritains. Les voilà confrontés à un refus. Pourquoi ? Il se rend à
Jérusalem. Or, nous l’avons entendu, les samaritains et les juifs ne s’entendent
pas. Lorsque le fils de Dieu s’est incarné il a pourtant choisi un peuple
particulier, ce peuple-là et un lieu déterminé, pour des raisons bien
mystérieuses.
Il a revêtu une identité, laquelle suppose qu’il ne peut être accueilli sans
elle et sans écarter bien des préjugés. Cette problématique liée à
l’incarnation, n’est-ce pas valable aussi aujourd’hui lorsque nous avons à
accueillir l’Evangile de la part d’une personne qui nous est envoyée? Les
disciples de leur côté doivent se préparer à rencontrer des difficultés. Nous
voyons leurs réactions après ce fameux rejet : « Seigneur, veux-tu que nous
ordonnions qu’un feu tombe du ciel et les détruise ? » En cette période d’orages
nous comprenons bien ce que cela signifie. Je garde pour ma part encore le
souvenir de l’éclair impressionnant qui avait frappé Saint Pierre, le soir où
Benoît XVI avait renoncé à son pontificat. Mon confrère de son côté avait eu une
fameuse frayeur lorsqu’il y a bien des années, la foudre s’était abattue dans le
jardin à côté de la chapelle. Certaines choses ne s’oublient pas.
Jacques et Jean reçurent le surnom de « Boanergès », autrement dit, « Les fils
du tonnerre ». Nous sommes certains qu’ils le durent à cet épisode, même si Jean
Chrysostome estime qu’il leur avait été donné en raison de la puissance de leurs
voix dans la prédication de l'Evangile (Homélie sur les changements de noms IV).
Et cela, même si avec saint Jean, fils du tonnerre, nous sommesfrappés de
l'excès de bonté que Dieu a déployé envers les hommes, en disant avec lui :
« C'est ainsi que Dieu a aimé le monde ». (Jean, III, 16.) (Hom. XXVII). Nous
conviendrons que Dieu n’entre pas de force dans les cœurs. On ne force pas à
aimer, ni à croire. Les Apôtres durent apprendre à annoncer différemment
l’Evangile. C’est un feu qui doit descendre du ciel mais bien différent que
celui qu’envoya Elie sur l’autel, nous enseignait le Cardinal Ratzinger… Le feu
avec lequel le Seigneur voulait enflammer le monde, c'est l'Esprit Saint. Le
feu, c'est celui qui provient de sa Croix, qui ouvre le coeur des hommes et leur
donne une espérance nouvelle, un chemin nouveau, une vie nouvelle. *
Pour les appels qui viennent ensuite, on croirait à une invitation à entrer dans
un noviciat de religieux.
Ce sont des exigences que pose Jésus, mais nous ne lisons aucune réponse. C’est
assez curieux, en effet et nous invite à réfléchir sur la manière dont nous
sommes prêts à le suivre. Au prix de quelles transactions ? Saint Paul nous
donne pourtant des éléments de réponse, ou au moins des explications sur ce que
veut Jésus : « Vous, frères, vous avez été appelés à la liberté. » … « marchez
sous la conduite de l’Esprit Saint, » … « si vous vous laissez conduire par
l’Esprit, vous n’êtes pas soumis à la Loi. »
L’Esprit qui réconcilie avec Dieu, l’Esprit de miséricorde nous invite à nous
mettre à la suite du Christ, à la suite de Jésus et pas seulement de la fine
pointe de nos bonnes intentions. Merveilleux psaume 15 qui nous apprend ce qui
se passe dans un cœur qui aime Dieu. Il promet la résurrection : Mon cœur
exulte, mon âme est en fête… tu ne peux m’abandonner à la mort ni laisser ton
ami voir la corruption. Je n’ai pas d’autre bonheur que toi. Tu m’apprends le
chemin de la vie… Et au final la vision de Dieu… devant ta face, débordement de
joie, à ta droite éternité de délices !
Celui qui annonce l’Evangile a autant besoin de Miséricorde que celui est appelé
à la recevoir. C’est l’Esprit qui agit.
Notre Pape François s’étant rendu en Arménie, nous terminons avec lui avec trois
notes d’Orient, d’Esprit-Saint et de miséricordes. Il citait hier Grégoire de
Narek un docteur arménien de l’Eglise (Homélie).
C’est un maître de vie, parce qu’il nous enseigne qu’il est avant tout important
de reconnaître que nous avons besoin de miséricorde et puis, face aux misères et
aux blessures que nous percevons, de ne pas nous replier sur nous-mêmes, mais de
nous ouvrir avec sincérité et confiance au Seigneur « Dieu miséricordieux et
proche » (ibid., 17, 2), « ami des hommes, […] feu qui dévore[…] les
broussailles des péchés » (ibid., 16, 2).
Avec ses paroles, je voudrais enfin invoquer la miséricorde divine et le don
de ne jamais nous lasser d’aimer et de nous laisser aimer : Esprit Saint, «
puissant protecteur, intercesseur et pacificateur, nous t’adressons nos
suppliques […]. Accorde-nous la grâce de nous exhorter à la charité et aux
œuvres bonnes […]. Esprit de douceur, de compassion, d’amour pour l’homme et de
miséricorde, […] Toi qui n’es que miséricorde […] prends-nous en pitié, Seigneur
notre Dieu, selon ta grande miséricorde » (Hymne de Pentecôte).
Avec lui encore nous nous adressons à Notre-Dame en conclusion : « Nous nous
tournons vers Toi, sainte Mère de Dieu, Toi qui as été fortifiée et protégée par
le Père très-haut, préparée et consacrée par l'Esprit qui s'est reposé sur Toi,
embellie par le Fils qui habita en Toi : accueille notre prière et présente-la à
Dieu. »
* (Joseph, cardinal RATZINGER SERVITEURS DE VOTRE JOIE Méditations sur la spiritualité sacerdotale P. 29)
Et toujours
une intention particulière pour le respect de la vie humaine
de son commencement à sa fin naturelle.
Sainte Catherine de Sienne ; La Bible de la Liturgie ; AELF
Laissez-nous vos intentions de prière . Merci de votre visite. Fr. Dominique et Fr. Paul.