Homélies juin 2015

Célébrations

Chapelle N-D du Vorbourg / CH-2800 Delémont (JU) / tél/fax + 41 032 422 21 41

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Horaire des célébrations

CHAPELLE NOTRE-DAME DU VORBOURG

JUIN 2015 

Lundi

1er Juin

Messe

08h30 Saint Justin

Mardi

2 Juin

Messe

18h00 SS. Marcellin et Pierre, m.

Mercredi

3 Juin

Messe

08h30 Saint Charles Lwanga & c. m.

Jeudi

4 Juin

Messe

09h30 LE TRÈS SAINT SACREMENT

Vendredi

5 Juin

Messe

08h30 Saint Boniface, év. m.

Samedi

6 Juin

Messe

08h30 Vierge Marie
S. Norbert de Xanten

Dimanche

7 Juin

Messe

09h30 10e Dimanche TO

Lundi

8 Juin

Messe

08h30 Férie TO
 Mardi 9 Juin Messe 18h00 S. Ephrem, diacre
Mercredi 10 Juin Messe 08h30 Férie TO
Jeudi 11 Juin Messe 08h30 S. Barnabé, ap.
Vendredi 12 Juin Messe 08h30 LE SACRÉ-COEUR
DE JÉSUS

Samedi

13 Juin Messe 08h30 Le Coeur Immaculé de Marie
Dimanche 14 Juin Messe

Prière Mariale

09h30

15h30

11e Dimanche TO
Dimanche 28 Juin Messe

Prière Mariale

09h30

15h30

13e Dimanche TO

Lundi

29 Juin

Messe

08h30 SS. PIERRE ET PAUL,  ap.
 Mardi 30 Juin Messe 18h00 SS Premiers Martyrs
de l'Eglise de Rome
Mercredi 1er Juillet Messe 08h30 Férie TO
Jeudi 2 Juillet Messe 08h30 Férie TO
Vendredi 3 Juillet Messe 08h30 S. Thomas, ap.

Samedi

4 Juillet Messe 08h30 Vierge Marie
Dimanche 5 Juillet Messe

Chapelet

09h30

15h30

14e Dimanche TO
Lundi 6 Juillet Messe 08h30  

Confessions : Mardi après-midi. Mercredi après-midi,
Jeudi après-midi, Vendredi après-midi, Samedi matin.


INTENTIONS DU PAPE FRANCOIS

JUIN
 

Universelle - Les migrants et les réfugiés
Pour que les migrants et les réfugiés trouvent bon accueil dans les pays où ils arrivent et y soient traités avec respect.

Pour l'évangélisation  - les vocations
Pour que la rencontre personnelle avec Jésus suscite chez de nombreux jeunes le désir de lui offrir leur existence dans le sacerdoce ministériel ou la vie consacrée.
 


Homélies et mots spirituels au Sanctuaire


 + PAX

Le Saint Sacrement - Solennité du Seigneur
Jeudi 4 juin

1ère lecture : « Voici le sang de l’Alliance que le Seigneur a conclue avec vous » (Ex 24, 3-8)
2ème lecture : « Le sang du Christ purifiera notre conscience » (He 9, 11-15)
Evangile : « Ceci est mon corps, ceci est mon sang » (Mc 14, 12-16.22-26)
 

Frères et Sœurs, 

Nous célébrons ce matin la Fête-Dieu, le Sacrement du corps et du Sang du Seigneur. Nous connaissons les merveilles qu’il accomplit parfois. A Lourdes par exemple, bon nombre de miracles se sont passés lors des processions de l’Eucharistie. Un certain nombre d'événements extraordinaires de ce type  a été répertorié sur tous les continents et même en Suisse laquelle devient de moins en  moins une île et un paradis abritant bon nombre de trésors cachés dans ses cavernes. Nous en avons un dont nous pouvons être fier, le même, dans chaque tabernacle. Habituellement, il y demeure, ne sortant que pour être donné. Il ne s’agit pas d’or, ni d’argent, ni de compte secret, mais apparemment d’un morceau de pain. Quoi de plus humble ? Aujourd’hui il apparaît au grand jour, il est fêté et est promené dans nos rues quand on  l’y autorise. Quelle est donc ce trésor ? Le résumé du catéchisme de l'Eglise catholique nous le décrit et l’identifie, c’est le Christ. Dieu se promène et vient à la rencontre de sa création, il la regarde et la bénit. Il nous regarde et nous bénit. 

Dieu se cache dans la petite hostie !

Dans les médaillons du fameux tableau dit de Nicolas de Flüe, vous vous souvenez que sont représentées 6 scènes avec 6 rayons, les attachant à la figure centrale de la divinité.  Une de ces merveilles, c'est la petite hostie. « Et voici que son corps délicat, il nous l'a donné en nourriture, joint à la divinité qui en est inséparable. Vois cet autre rayon qui lui aussi est large près du cercle intérieur et petit contre le cercle extérieur, vers le dehors: ainsi la grande puissance du Dieu tout-puissant est contenue sous les apparences de la petite hostie ».  A l’opposé et en correspondance, nous découvrons le médaillon de la création qui doit être respectée comme œuvre et don de Dieu. Il va en user pour se cacher sous cette apparence. La sainte Eucharistie, est l’aliment de la vie divine, à l’image des fruits de l'arbre paradisiaque qui entretenaient, disent certains, la vie physique et préservaient l'homme de la mort. Sur le médaillon de la création, le Seigneur bénit le pain et le vin; trois anges adorent. Ils semblent se réjouir du mystère. Des animaux symboliques  représentent les dispositions de désir, de pureté, d'humilité, etc., qu'il convient d'apporter à la communion. Les paroles  de l'institution de l'Eucharistie "ceci est mon corps..."  sont l'instrument du mystère de la transsubstantiation: le pain et le vin deviennent le corps et le sang unis à l'âme et la divinité de son Fils. C'est ce que Dieu donne, ce qu'il peut donner de plus précieux et de plus pur. Nous connaissons dans ce contexte, cet autre élément du mystère qu’est le jeûne absolu de frère Nicolas.

«Jésus Christ est présent dans l’Eucharistie d’une façon unique et incomparable, dit le résumé du catéchisme mentionné tout à l'heure. Il est présent en effet de manière vraie, réelle, substantielle: avec son Corps et son Sang, avec son Âme et sa divinité. Dans l’Eucharistie, est donc présent de manière sacramentelle, c’est-à-dire sous les espèces du pain et du vin, le Christ tout entier, Dieu et homme» (n. 282).

L’Eucharistie a été instituée par le Seigneur pour remplacer les sacrifices anciens et pour nous servir de nourriture. Nous avons besoin de force pour tous les jours de notre pèlerinage. Elle est aussi un rappel du sacrifice de Jésus, mais pas un simple souvenir ou un symbole. Il est rendu présent et Jésus se rend lui-même présent, pour nous aider et nous transformer. Les deux premières lectures nous ont rappelé ce qu’est un sacrifice. Moïse offre un sacrifice de paix, usant de coupes remplies du sang des animaux sacrifiés. Le geste nous interpelle, nous n’y sommes plus habitués. Pourtant le lien est clair avec Jésus qui transforme le vin en son propre sang. Quel était le but du sacrifice ? Faire venir Dieu afin qu’il bénisse son peuple. Dieu vient aussi lui demander l’hospitalité, mais il ne peut être effectivement et bien accueilli que si ceux qui le reçoivent, sont dans des conditions appropriées. Cela, seul celui qui est à la fois, le prêtre, l’autel et la victime peut l’obtenir. Dans les sacrifices anciens, tels le sacrifice de paix mentionné dans la première lecture, le repas est partagé entre Dieu, les prêtres et celui qui l’offre. Nous participons aujourd'hui au sacrifice de la nouvelle alliance, apportant notre offrande à notre unique prêtre qui la transforme et s'offre lui-même. Dieu ne se nourrit ni de plantes, ni d’animaux sacrifiés, mais étant amour absolu, il vit de celui-ci et le partage. Ainsi en va-t-il de toute la vie de Jésus. Envoyé par son Père, il la donne en accomplissant sa volonté, donc en l’aimant, pour que nous puissions être récipiendaires de la bénédiction qu’il reçoit et partage. C’est donc sa miséricorde qui est dispensée dans l’Eucharistie. Il transforme nos pauvres offrandes, les fruits de sa création au point que c’est lui-même qui est là et il vient la bénir.

En conclusion et en reprenant saint Jean-Paul II, « Mettons-nous surtout à l'écoute de la très sainte Vierge Marie en qui, plus qu'en quiconque, le Mystère de l'Eucharistie resplendit comme mystère lumineux. En nous tournant vers elle, nous connaissons la force transformante de l'Eucharistie. En elle, nous voyons le monde renouvelé dans l'amour. (Ecclesia de Eucharistia)» Amen.

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 + PAX

10ème Dimanche TO
 

Genèse 3, 9-15
I Corinthiens 4,13-5,1
Evangile selon saint Marc 3, 20-35

« Qui est ma mère ? qui sont mes frères ? » « Voici ma mère et mes frères. Celui qui fait la volonté de Dieu, celui-là est pour moi un frère, une sœur, une mère. »
Frères et Sœurs, la première lecture nous a rappelé de manière imagée le premier « non » humain à Dieu, le péché originel et ses conséquences. Le mal est entré dans le monde. Le Christ est venu pour rétablir la paix entre son Père et nous. En Lui, nous sommes redevenus pleinement enfants de Dieu, et tous frères. Par l’Esprit qu’il a répandu, il nous a rendus capables de lui dire « oui », mais cela ne va pas sans la croix. Elle est le chemin de notre résurrection.
Le sujet qui est abordé dans la votation de dimanche prochain avec la modification de l’article 119 de la Constitution fédérale, nous demande de prendre du recul et de nous mettre dans une perspective qui dépasse l’accomplissement d’un acte professionnel présenté comme moralement neutre et efficace.
Transmettre la vie, ne se résume pas à celle de gènes. Comment en est-on arrivé à dire qu’engendrer un enfant c’est cela ? La technique nous déshumanise. Un décret ne suffit pas pour qu’un ovule fécondé ne soit pas une vie qui a commencé. L’autorité d’un conseiller fédéral n’y peut rien changer. Donner un nom scientifique en latin médical ou en français compliqué à une partie du processus, n’est qu’une manière de l’habiller d’une sorte de pense-bête descriptif. Cela ne change rien à son unité et à l’identité du vivant. Après six jours, il y a déjà deux cent cellules… Tout le monde connaît le processus avec les nouveaux médias et les cours de biologie.
Les questions de fond sont graves : vie humaine, respect de la vie humaine du début à la fin, transmission de la vie, souffrance humaine, celle de parents et d’enfants. Un autre aspect n’est pas moins important : un chrétien sait qu’il n’est pas composé de matière seulement. S’il n’y avait pas l’au-delà et notre âme immortelle, quel sens aurait notre vie ? Mange, bois, consomme, transmets tes gènes, demain tu mourras et c’est tout. Le message contemporain est limité. En tant que chrétien, serons-nous sensible à un autre argument tiré de la contemplation du mystère du Christ ? Il a commencé de manière mystérieuse certes, mais avec une seule cellule pleinement humaine, lui aussi et pas une autre. Dieu créa l’homme à son image. Comment l’eugénisme libéral et médical a-t-il pu arriver à faire passer le message qu’une personne malade ou victime d’un handicap est de trop ?
Si je puis me permettre un témoignage, la fille de mon parrain est atteinte par la trisomie 21, mais c’est une personne, avec ses joies, ses difficultés, une compréhension du monde différente de la nôtre. On s’extasie devant des animaux qui comptent jusqu’à 7. Ils sont sympa. Mais pourquoi notre compassion ne va-t-elle pas jusqu’à accueillir et aimer un être humain qui naît différent avec un handicap. Un de mes confrères est atteint de mucoviscidose. Bien sûr, il souffre de son état et des traitements. Nous sommes aussi tous sur les dents lorsqu’il va à l’hôpital. Mais quelle vitalité, quelle activité et quelles leçons de vie, quelle foi aussi. Les souffrances et les inquiétudes des parents ne peuvent être éludées, bien au contraire.
Nous avons dans notre pays le rare privilège de nous exprimer sur bon nombre de sujets en tant que souverain et détenteurs d’une autorité supérieure à celle de l’exécutif et de nos élus. La question du relativisme est particulièrement aigüe lorsqu’elle touche aux droits fondamentaux. En est-il de plus grave que le droit à la vie ? Rappelons qu’au moment de la révision de la Constitution Fédérale en 1999, on avait sciemment édifié de toucher à ce sujet pour qu’elle passe. Maintenant, il dérange certains milieux qui ne respectent pas la vie de son commencement à sa fin naturelle. Pourquoi a-t-on aussi peu parlé des thérapies géniques à l’étude ?
Puis-je vous rappeler encore que les religieux comme le Christ, font le sacrifice d’une famille humaine pour nous rappeler le royaume, c’est la fonction eschatologique de la vie religieuse. Le fait de ne pas avoir d’enfants peut faire souffrir, mais servir la société et son prochain peut prendre d’autres chemins féconds. Voyez les plus remarquables du cortège des saints. Combien de scientifiques et d’artistes étaient-ils victimes d’un handicap ?
Nous allons écouter ensemble maintenant la prise de position des évêques suisses.
Au final c’est à vous de décider.

 

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 +
PAX

11ème dimanche du Temps Ordinaire
 

1ère lecture : « Je relève l’arbre renversé » (Ez 17, 22-24)
 2ème lecture : « Que nous demeurions dans ce corps ou en dehors, notre ambition, c’est de plaire au Seigneur » (2 Co 5, 6-10)
Evangile : « C’est la plus petite de toutes les semences, mais quand elle grandit, elle dépasse toutes les plantes potagères » (Mc 4, 26-34)

 

Frères et Sœurs le Seigneur nous dit dans l’Evangile d’aujourd’hui qu’ Il en est du règne de Dieu comme d’un homme qui jette en terre la semence. Littéralement : Ainsi est le royaume de Dieu, basileia tou Theou. Entre un règne et un royaume, nous percevons des différences. Il manque pour ainsi dire un espace, un territoire. Pour constituer un Etat, il faut un territoire, un peuple et des autorités, nous apprenons tous cela à l’école.  Un règne s’entend plutôt comme le gouvernement d'un souverain. Mais c’est bien le même mot qui figure dans le Notre Père : Que ton Règne vienne.

Pour expliquer l’avènement et la croissance du Royaume, le Seigneur nous donne ensuite deux exemples tirés du règne végétal, avec une description telle qu’il s’en faisait à l’époque. Le blé est originaire du Moyen-Orient, il nous fait penser à l’Eucharistie. La moutarde, le sinapis nous est bien connu, elle agrémente nos plats (95 % des graines viennent du Canada). Elle est encore utilisée pour des cataplasmes contre les rhumatismes et la bronchite. Nous voilà avertis.  Comme vous je me suis demandé comment des oiseaux pouvaient nicher sur une plante de 80 cm maximum chez nous. Ma curiosité botanique a trouvé une réponse dans un ouvrage prévenant qui nous indique qu’elle peut atteindre 2 à 3 mètres dans la région ou habitait Jésus. Il ne s’agit donc pas d’une erreur de copiste.

Deux autres végétaux sont mentionnés dans les lectures, le cèdre et le palmier. Elles servaient à l’ornementation des temples. Pour le premier, effectuer aujourd’hui une bouture est une affaire de spécialistes. L’opération est quasi impossible pour un amateur sur cette espèce capricieuse. A l’époque, il s’agissait d’une vue de l’esprit et donc d’une image.

Le Seigneur décrit la lente croissance des plantes qu’il cite. N’en faut-il pas de la patience pour que celles de nos jardins parviennent à maturité. A quels dangers ne doivent-elles pas échapper ? Comment les plantules arriveraient-elles à subsister si elles n’étaient protégées de la gourmandise des limaces et d’escadrons d’escargots. Les oiseaux apprécient aussi au printemps les graines germées et le chevreuil, les tendres salades. Nous nous souvenons au monastère des feuilles les plus coriaces que l’un d’eux laissait régulièrement. Nos lectures indirectement préparent bien le terrain à l’encyclique du pape François sur l’écologie annoncée pour le 18 juin de cette semaine.

La comparaison de Jésus nous aide à comprendre que le règne de Dieu, non seulement commence de manière très modeste, mais qu’il s’agit d’un vrai miracle. Sa croissance doit engendrer en nous la confiance. A quoi la voyons-nous ? Très simplement dans l’Eglise qui a pu naître et se développer, durer deux milles ans déjà, malgré les fautes de ses membres et les persécutions qui ne cessent pas. Ne constitue-t-elle pas la preuve qu’elle est conduite habitée par celui qu’elle annonce chaque jour ?

Saint Jean-Paul II dans une de ses audiences de l’an 2000 nous disait que « Le Royaume est l'action efficace mais mystérieuse que Dieu accomplit dans l'univers et dans l'enchevêtrement de l'histoire humaine. Il réussit à vaincre l'opposition du mal par la patience, et non par la force et le bruit. » Mais « l'homme n'est pas un témoin inactif de l'entrée de Dieu dans l'histoire. Jésus nous invite à "chercher" attentivement "le Royaume de Dieu et sa justice" et à faire de cette recherche notre souci principal (Mt 6, 33)… La personne humaine est donc appelée à coopérer avec ses mains, son esprit  et  son  coeur  à l'avènement du Royaume de Dieu dans le monde. » Si la  création a été mise entre nos mains pour que nous lui fassions produire tous ses fruits, en la respectant. L’ouverture de l’homme à la parole de Dieu, et sa culture dans les cœurs sont fondamentaux. Sans elle, il n’y a plus ni respect de la nature et de l’environnement, ni respect et amour de l’homme, ni amour de Dieu, c’est le chaos et le désordre, la destruction, le retour au tohu-bohu originel.

La croissance du royaume nous ne la percevons pas dans la claire vision, nous cheminons dans la foi, nous dit Saint Paul. Cela constitue une épreuve et manifeste la curieuse manière que Dieu a d’agir. Il sauvegarde notre liberté jusqu’à l’intolérable, l’histoire nous l’enseigne et celle de chacune de nos vies. La mort du Christ aussi. Mais nous dit saint Paul, « il nous faudra tous apparaître à découvert devant le tribunal du Christ, pour que chacun soit rétribué selon ce qu’il a fait, soit en bien soit en mal, pendant qu’il était dans son corps. »  Plus d’argent, plus de passe-droit, plus de soutien sinon celui de ceux que nous aurons aidé et des saints. Ce sera notre dernier examen, sans montre connectée et moyen de tricher. Là où sera notre trésor, là sera notre cœur.

Ayant fêté cette semaine le Sacré-Cœur de Jésus et le Cœur Immaculé de Marie, nous plaçons notre confiance en eux, « nous gardons toujours confiance, notre ambition, c’est de plaire au Seigneur. » « Au soir de la vie nous serons jugés sur l’amour, sur la proximité et sur la tendresse envers les frères. De cela dépendra notre entrée ou non dans le royaume de Dieu », disait le pape François. Ne nous laissons pas « distraire par d’autres intérêts terrestres et passagers ». Amour de Dieu, amour des frères, amour de toute la création sont prioritaires.

Salut, Reine, Mère de Miséricorde, Vie, Douceur, et notre espérance, salut. Tourne donc, ô notre Avocate, tes yeux miséricordieux vers nous.

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PAX

28 juin 2015 - 13ème dimanche du Temps Ordinaire

1ère lecture : « C’est par la jalousie du diable que la mort est entrée dans le monde » (Sg 1, 13-15 ; 2, 23-24)
 2ème lecture : « Ce que vous avez en abondance comblera les besoins des frères pauvres » (2Co 8, 7.9.13-15)
Evangile : « Jeune fille, je te le dis, lève-toi ! » (Mc 5, 21-43)
 

Frères et Sœurs,

Nous voilà réunis en ce 13ème dimanche du temps ordinaire, autour d’un évangile qui ne peut que toucher les parents ayant perdu un enfant. Dimanche dernier, le Seigneur manifestait son autorité sur le temps, la tempête, aujourd’hui c’est sur la maladie et même la mort. Si vous êtes attentifs à l’Evangile de saint Marc, vous aurez remarqué que sa première guérison a été réservée à une femme aussi, la belle-mère de Pierre ce qui n’est pas sans valeur symbolique. Aujourd’hui c’est la première résurrection.  Jésus rappelle à la vie une petite fille de 12 ans. Auparavant, il a guéri une femme atteinte de pertes de sang depuis 12 ans. La répétition du chiffre interpelle. Douze  « était le chiffre symbolique d'Israël », disait Benoît XVI dans son premier volume sur Jésus de Nazareth. Lors de l’épisode du recouvrement au temple, Jésus avait atteint cet âge. Pourquoi ce chiffre est-il utilisé ici ? Il est possible de voir dans ces femmes l’image d’Israël qui ne pouvait être purifié de son péché. Les pertes de sang de la première étaient considérées comme une impureté. Elle devait être guérie pour être rendue féconde et rendre un culte à Dieu. Remercions au passage nos médecins pour leurs attentions envers nos petites santés et le ciel du fait que les connaissances aient progressé en ces domaines. Il est aussi vrai qu’il ne faut pas se bercer de trop grandes illusions.

Saint Jérôme nous dit, quant à la petite fille, que le nom de son père, Jaïre signifie qui illumine ou qui est illuminé, et représente le peuple juif. Sorti des ombres de la lettre, il est inondé des lumières de l'Esprit saint et se prosterne aux pieds de Jésus. Auprès de la petite, Jaïre symboliserait la Loi et sa mère, selon certains, les Prophètes. La petite est rendue à la vie par le Christ. C’est Israël revivifié, la mission de l’Eglise annoncée. Elle va commencer. Au chapitre suivant nous voyons d’ailleurs les douze Apôtres envoyés en Mission après que Jésus ait été chassé de Nazareth, tout un symbole.

Il n’empêche qu’on ne peut manquer d’être touché par le fait concret de l’attention de Jésus envers ces deux femmes et ces parents. Il demande même qu’on apporte à manger à la petite. Il n’est pas indifférent à notre pain quotidien concret. Cette observation renvoie aussi au pain de l’Eucharistie et à la volonté du Père, bien sûr.

Saint Paul a mentionné la manne, le Seigneur, veille sur nous, comme il a veillé sur son Peuple. « Regardez les oiseaux du ciel : ils ne sèment ni ne moissonnent ni ne recueillent en des greniers, et votre Père céleste les nourrit» (Mt 6, 26). Ce passage de saint Matthieu est mentionné dans l’encyclique sur l’écologie : « Loué sois-tu ». Jésus a regardé la nature, il l’a prise comme exemple. Voilà qui nous permet de passer à notre deuxième point.

La nature est un livre qui nous parle de Dieu, si nous avons la grâce de croire en Lui.  Notre univers présenté sous un angle scientifique écarte l’hypothèse de Dieu, pour la recherche, mais devant le spectacle offert, il est bon de douter du doute… Car, comment, en voyant l’agencement du mécanisme de la nature, l’univers des étoiles, ne pas se demander s’il n’y a vraiment pas une intelligence qui soit là-dessous. En faisant une sortie au-dessus de Neuchâtel la semaine passée, et en suivant très humblement les explications proposées par le jardin botanique, des  bactéries de la colonne de Winogradski aux Campanulidées, devant le paysage aussi, impossible d’être indifférent.

C’est après que j’ai eu un froid en passant au musée de Dürrenmatt, un peu plus haut, où était mentionné dans les présentations qu’il se disait athée. « Je suis athée. Je considère Dieu comme la fiction la plus féconde et la plus terrible que l’homme ait conçue. » On peut ne pas être d’accord, tout en respectant de grandes qualités de l’écrivain et une recherche de justice. Je dois avouer que ses dessins et peintures présentés là-bas, m’ont rendu heureux de revoir le ciel bleu. Il parlait aussi de la mort comme racine de la culture. C’est une opinion, mais la résurrection de Jésus et celle de la fille de Jaïre peuvent enthousiasmer davantage et souhaiter que tous puissent avoir la grâce de croire. La culture de la vie est basée sur la résurrection de Jésus. Cette Bonne Nouvelle doit être annoncée aux nations, le pape François a déjà beaucoup parlé de la joie de l’Evangile.

Il est bon de nous arrêter, si nous le pouvons cet été sur son encyclique consacrée à l’écologie. Nous avons la chance de bénéficier d’un peu de vacances, de la nature et d’autres moyens de nous ressourcer, il ne faut pas manquer d'intégrer cette lecture à nos programmes de "relaxation". Le document du pape relate bon nombre de constatations sur les changements climatiques, la pollution de l’eau dans les pays pauvres, les conséquences de conditions de travail qui abîment les santés là-bas particulièrement. Il nous invite à réfléchir sur la manière dont nous traitons la nature et notre environnement. Nous n’en sommes pas les maîtres absolus, mais les gérants. Les constatations scientifiques sont parfois contestées, comme les types d’actions concrètes. Ce n’est pas à l’Eglise de régler les questions pratiques sur ces sujets. Dénoncer des abus et dangers graves, oui. Après plusieurs lectures je crois que ce qui est le plus important est pour nous est de tenter d’acquérir et d’intégrer dans notre manière de vivre chrétienne, une forme de sagesse en ces matières. Cette encyclique est une encyclique sociale, ce n’est pas une matière dogmatique, mais le contenu est important sinon vital. Le sujet déjà abordé de Paul VI à Benoît XVI est un champ de réflexion et d’action pastorale nouveaux.

Nous pouvons conclure avec un extrait d’une des prières proposées :

Prière chrétienne avec la création

Nous te louons, Père, avec toutes tes créatures, qui sont sorties de ta main puissante. Elles sont tiennes, et sont remplies de ta présence comme de ta tendresse. Loué sois-tu.

Fils de Dieu, Jésus, toutes choses ont été créées par toi. Tu t’es formé dans le sein maternel de Marie, tu as fait partie de cette terre, et tu as regardé ce monde avec des yeux humains. Aujourd’hui tu es vivant en chaque créature avec ta gloire de ressuscité. Loué sois-tu.

Esprit-Saint, qui par ta lumière orientes ce monde vers l’amour du Père et accompagnes le gémissement de la création, tu vis aussi dans nos cœurs pour nous inciter au bien. Loué sois-tu.

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Sainte Catherine de Sienne ; La Bible de la Liturgie ; AELF