Homélies août 2014

Célébrations

Chapelle N-D du Vorbourg / CH-2800 Delémont (JU) / tél/fax + 41 032 422 21 41

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Horaire des célébrations

CHAPELLE NOTRE-DAME DU VORBOURG

Août 2014

Vendredi

01 Août

 Messe

Fête Nationale

8h30

Messe pour le pays
S. Alphonse
de Liguori, év. d.

Samedi

02 Août

 Messe

8h30

Ste Vierge Marie

Dimanche

03 Août

Messe

9h30

18ème dimanche
du Temps Ordinaire

Lundi

04 Août

Messe

8h30

S. Jean-Marie Vianney, pr.

Mardi

05 Août

Messe

18h00

Dédicace
de Sainte Marie Majeure.

Mercredi

06 Août

Messe

8h30

Fête de la Transfiguration
du Seigneur

Jeudi

07 Août

Messe

8h30 S. Sixte II pp. et comp. m.

Vendredi

08 Août

 Messe

8h30

S. Dominique, pr.

Samedi

09 Août

 Messe

8h30

F. Ste Thérèse-Bénédicte de la Croix co-patronne de l'Europe

Dimanche

10 Août

Messe

9h30

19ème dimanche
du Temps Ordinaire

Lundi

11 Août

Messe

8h30

Ste Claire, v.

Mardi

12 Août

Messe

18h00

Ste Jeanne-Françoise de Chantal, rel.

Mercredi

13 Août

Messe

8h30

S. Pontien et Hippolyte, m.

Jeudi

14 Août

Messe

8h30 S. Maximilien-Marie Kolbe, pr. m.

Vendredi

15 Août

 Messe

Vêpres solennelles

 

9h30

15h30

 

Assomption de
la Bienheureuse
Vierge Marie

Samedi

16 Août

Messe 

8h30 Ste Vierge Marie

Dimanche

17 Août

Messe

Chapelet

9h30

15h30

20ème dimanche
du Temps Ordinaire

Lundi

18 Août

Messe

8h30

férie TO

Mardi

19 Août

Messe

18h00

Bx Bernard Tolomei, ab.

Mercredi

20 Août

Messe

8h30

S. Bernard
de Clairvaux, ab. d.

Jeudi

21 Août

Messe

8h30 S. Pie X, pp.

Vendredi

22 Août

 Messe

8h30

Marie Reine

Samedi

23 Août

Messe 

8h30 Ste Vierge Marie

Dimanche

24 Août

Messe

Chapelet

9h30

15h30

21ème dimanche
du Temps Ordinaire

Lundi

25 Août

Messe

8h30

férie

Mardi

26 Août

Messe

18h00

Bx Bernard Tolomei, ab.

Mercredi

27 Août

Messe

8h30

Ste Monique, veuve

Jeudi

28 Août

Messe

8h30 S. Augustin, év. d.

Vendredi

29 Août

 Messe

8h30

Martyre de
Saint Jean-Baptiste

Samedi

30 Août

Messe 

8h30 Ste Vierge Marie

Dimanche

31 Août

Messe

Prière Mariale

9h30

15h30

22ème dimanche
du Temps Ordinaire

Confessions :  Mardi après-midi, Mercredi, Jeudi, Vendredi après-midi, Samedi matin.

 

Laissez-nous vos intentions de prière .  Merci de votre visite. Fr. Dominique et Fr. Paul.


Intentions du Pape François pour Août 2014

- AOÛT 2014

Générale : Les réfugiés
Pour que les réfugiés, contraints d'abandonner leur maison à cause de la violence, soient accueillis avec générosité et que leurs droits soient respectés.

Missionnaire : L'Océanie
Pour que les chrétiens d'Océanie annoncent la foi avec joie à toutes les populations du continent.


 

Homélies et mots spirituels au Sanctuaire

 

Homélie 3 août 2014 -18ème dimanche du Temps Ordinaire

Lectures de la messe du jour

1ère lecture : Dieu nourrit son peuple (Is 55, 1-3)
Vous tous qui avez soif, venez, voici de l'eau ! Même si vous n'avez pas d'argent, venez acheter et consommer, venez acheter du vin et du lait sans argent et sans rien payer. Pourquoi dé...
Psaume : Ps 144, 8-9, 15-16, 17-18
R/ Tu ouvres la main : nous voici rassasiés.
Le Seigneur est tendresse et pitié, lent à la colère et plein d'amour ;la bonté du Seigneur est pour tous, sa tendresse, pour toutes ses œuvres. Les yeux sur toi, tous, ils espèrent : tu leur donnes...
2ème lecture : Rien ne peut nous séparer de l'amour du Christ (Rm 8, 35.37-39)
Frères,qui pourra nous séparer de l'amour du Christ ? la détresse ? l'angoisse ? la persécution ? la faim ? le dénuement ? le danger ? le supplice ? Non, car ...
Evangile : Jésus nourrit la foule (Mt 14, 13-21)
Jésus partit en barque pour un endroit désert, à l'écart. Les foules l'apprirent et, quittant leurs villes, elles suivirent à pied.En débarquant, il vit un...

 

Frères et Sœurs,

 

Avez-vous remarqué que dans notre Evangile, Jésus ne fait pas un long discours, ni un long enseignement, pas de sermon sans fin.

L’événement rapporté aujourd’hui paraît avoir marqué les Apôtres. Les quatre Evangiles mentionnent, juste avant, le contexte proche du martyre de Jean-Baptiste. Jésus n’est pas encore appelé à faire le don de sa vie et paraît vouloir adopter une sorte de discrète position de repli et se consacrer à la formation de ses disciples.  Mais voilà, si un homme politique ou une vedette quelconque a bien de la peine à prendre quelques vacances en paix, même loin à l’étranger, c’est encore plus difficile pour Jésus de passer inaperçu dans un très petit pays.

Les gens le voient et de partout se rendent au lieu où il aborde. Là, Jésus les écoute, les soigne, se laisse approcher, se fait proche d’eux. Il leur montre qu’il les aime. N’est-ce pas ce qu’ils recherchent presque le plus. Etre aimé du Seigneur, vu de lui, reconnu de lui, être tout à coup si important que Dieu se fait tout à chacun, personnellement. Ils ne le saisissent pas directement, mais le sentens. Cela est si vital qu’ils restent avec lui jusqu’au soir dans cet endroit désert et ne voient pas le temps passer. Les Apôtres si ! Avec tant de monde, le Seigneur ne paraît pas assez s’occuper d’eux comme ils l’auraient aimé.  En fait son accueil n’est-il pas un enseignement vivant pour ses disciples. L’exhortation du pape François sur la joie de l’Evangile a une expression pour les ministres ordonnés et les autres agents pastoraux qui rejoint ce contexte. Ils devraient pouvoir rendre présent le parfum de la présence proche de Jésus et son regard personnel. Chacun le fait avec ses dons naturels propres, mais cela s’apprend aussi avec la proximité de Jésus.

Jésus va montrer combien il veut se rendre proche de ceux qui veulent le rencontrer en accomplissant un de ses grands miracles, une multiplication de pains et de poissons. Lorsqu’il dit à ses Apôtres qui veulent renvoyer tout  le monde : « Ils n'ont pas besoin de s'en aller. Donnez-leur vous-mêmes à manger. » Ils ont du être plutôt interloqués. Nous apprécions particulièrement le chiffre donné : cinq milles hommes, sans compter les femmes et les enfants. Les dames goûtent spécialement la finale. Sachant qu’elles sont habituellement plus pieuses que les messieurs, mais pas toujours, et que les enfants n’étaient pas les derniers à s’approcher de Jésus, on peut imaginer sans être autant imprécis que les computations des manifestations contemporaines, qu’il devait y avoir environ 20.000 personnnes. Soyons modestes, les 2/3 du stade de Suisse à Berne. Tous ne peuvent approcher Jésus, mais Jésus va parvenir à les nourrir avec 5 pains et 2 poissons qui lui sont proposés.  Ce que les Apôtres apportent il le multiplie, ils font le don de leurs pauvres personnes et voilà que la Bonne Nouvelle sera annoncée jusqu’au bout du monde.

La note de la TOB sur ce passage mentionne l’analogie patente entre le récit de l’institution de l’Eucharistie et celui de cette multiplication des pains chez saint Matthieu. Jésus prit du pain, et après avoir prononcé la bénédiction, il le rompit, puis le donnant à ses disciples, etc… Il s’agit d’une annonce de l’Eucharistie où le Seigneur va se faire plus proche de nous qu’aucune imagination, même surchauffée, n’aurait pu l’imaginer, comme pour Cana. C’est une mystérieuse union qui s’opère et qui produit un fruit de vie éternelle. Elle est analogue et même supérieure à un mariage, car c’est Dieu lui-même qui vient habiter chez nous.

Nous pourrions nous demander : est-il possible que survienne un tel miracle ? S’agit-il simplement d’une mystérieuse symbolique. En l’an 2000, celui qui était le cardinal Ratzinger avait eu une réponse à une question du journaliste Peter Seewald allant dans ce sens (Quel est votre Dieu ?):   De nos jours, beaucoup d'exégètes croient aux lois naturelles et tiennent cela pour impossible. Ils sont tentés d'interpréter cette nourriture symboliquement et il est vrai que son contenu symbolique est important. Il ne faudrait cependant pas trop vite restreindre les possibilités de Dieu.  Il racontait qu’étant en visite à Turin, un vieux prêtre avait relaté ce qui suit au sujet de Don Bosco :  Un jour, par erreur, on n'avait pas consacré assez d'hosties, cela arrive... Malgré le grand nombre de jeunes gens qui voulaient communier, il n'y avait qu'une dizaine d'hosties. Don Bosco ne fit rien remarquer. Il dit : « Soyez calmes et partagez, il y en aura pour tous. » Et c'est ainsi que cela se passa. Relevons que si ce type d’oubli et de manque de prévision se produisait et qu’il n’y ait pas de miracle en raison de notre manque de foi, nous devrions inviter les fidèles à une communion spirituelle.

Une autre fois, disait notre auteur vénéré, un miracle analogue se produisit pour des marrons grillés à distribuer à des jeunes. Il ne faudrait donc pas, conclut-il, refuser d'avance à Dieu qu'il puisse faire quelque chose qui est normalement impossible

La symbolique des nombres a son importance et Saint Augustin dans un ses sermons synthétise ainsi (je crois que je vous ai déjà fait cette citation il y a un certain temps) :  Quand on expose les mystères que recèlent le Pain de vie, ils semblent se dilater : ainsi se multipliaient les cinq pains quand on les rompait... Les cinq mille hommes désignent le peuple soumis aux cinq livres de la loi ; les douze corbeilles sont les douze Apôtres remplis aussi des restes de cette même loi. Quant aux deux poissons, ils figurent ou les deux préceptes de l'amour de Dieu et du prochain, ou les Juifs et les Gentils, ou les deux fonctions sacrées de l'empire et du sacerdoce.

Il ajoute : Exposer ces mystères, c'est rompre le pain; les comprendre, c'est le manger.

Jésus qui se donne à nous, dans les Ecritures et le pain est un événement qui nous dépasse infiniment. Cet infiniment grand, ce compagnon de route divin qui s’est fait infiniment petit dans l’Eucharistie va prendre le chemin du retour avec nous et rester avec nous. Il nous est plus intime à nous-même que nous-même. Nous le portons en nous pour le transmettre autour de nous, pour transmettre le parfum de la présence proche de Jésus,  pour transmettre la joie de l’Evangile. Il veut que tous les hommes deviennent un en lui, partagent le même pain, la même joie et un jour la même vie éternelle.  L'Esprit et l'épouse disent: Viens… Oui, je viens bientôt. Amen!  Viens, Seigneur Jésus!

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+ PAX

Homélie 6 août 2014

LA TRANSFIGURATION DU SEIGNEUR

Ils sont trois à être invités par le Seigneur à l’écart sur la Montagne et là, il est transfiguré. Ces trois Apôtres étaient considérés dans l’Eglise primitive comme des colonnes. (Remarquons au passage que la prière de la maman de Jacques et Jean pour ses enfants avait été exaucée d’une certaine manière. Comme quoi le Seigneur est attentif à ce que les mamans peuvent lui demander pour leurs enfants).  L’événement se passe durant la période de la fête des Tentes après la dernière vendange, selon bon nombre de commentateurs. Cela expliquerait la dernière proposition de Pierre qui pourrait passer pour originale : « Faisons ici trois tentes ». La fête rappelle la traversée du désert, mais aussi la confiance nécessaire en Dieu, qui fait négliger les biens matériels. On doit pouvoir apercevoir le ciel et ses étoiles à travers les branchages du toit de feuillage des cabanes construites à cette occasion. Dieu protège son peuple. L’humour n’est pas toujours absent chez nos frères juifs. Sur une page il est fait mention de  textes de traditions juives pour cette fête. Ils racontent qu’on dansait la nuit dans le Temple à la lumière de torches fabriquées avec les culottes du grand-prêtre.

Retournons sur la sainte montagne de la Transfiguration où l’apparence du Seigneur change. Saint Augustin rapproche cet événement de la résurrection. Jésus a la capacité de donner une autre apparence à son corps. Les apôtres sont effrayés, mais le Seigneur va les calmer lorsque tout redeviendra normal. L’Evangile nous dit que, sur la montagne, il s’entretient avec Moïse et Elie. Avec eux, il représente le monde d’en-haut, le ciel et les apôtres la terre pour ainsi dire. Le nombre trois nous fait penser à la Trinité. Les trois Apôtres représentent l’Eglise et pourront être considérés comme la présence de Dieu sur terre, dans l’humilité et la pauvreté de leur humanité et de leur position.

De quoi s’entretiennent le Seigneur et les deux figures majeures de la première alliance représentant la loi et les prophètes ? De la montée  du Seigneur à Jérusalem nous dit saint Luc. Il va donner sa vie pour nous et ressusciter, retrouvant cette Gloire qu’il avait auprès de Dieu et qu’il veut partager avec nous. La Transfiguration devrait pouvoir aider les trois apôtres à supporter le choc de la Passion.

Le Père lui-même s’exprime dans cette Théophanie, cette manifestation de Dieu. Il atteste que Jésus est son Fils bien-aimé, son envoyé, l’envoyé du Père et il nous demande de l’écouter. « Celui-ci est mon Fils bien-aimé, en qui j'ai mis tout mon amour ; écoutez-le ! »

Il nous faut terminer avec l’invitation de Jésus : « Relevez-vous et n'ayez pas peur ! »    Les Apôtres vont être témoins du Seigneur ressuscité, mais aussi de sa passion. De quoi avoir peur, du Seigneur glorieux ou de sa passion ? Qu’est-ce qui nous ferait le plus peur ? Ne devrions-nous pas nous interroger plutôt sur l’amour du Père pour son Fils qui nous est transmis. L’amour chasse la crainte dit saint Benoît dans sa règle. « N’ayez pas peur ! » de la gloire de Dieu montrée ce jour-là dans sa puissance, ni de celle manifestée lors de la passion.

C’est le jour de la Transfiguration qu’est retourné à Dieu le pape Paul VI. Dans sa fragilité apparente et ses souffrances, n’a-t-il pas laissé se manifester la Gloire de Dieu en menant jusqu’au bout le Concile Vatican II. Le Seigneur utilise souvent des moyens inappropriés ou disproportionnés pour que soit manifesté sa gloire et pour que soit transmise sa miséricorde au monde, une transformation qui oblige parfois à des sacrifices comme pour certains des vêtements du grand-prêtre.

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 + PAX

15 août 2014

Assomption de la Vierge Marie

 

Frères et Sœurs,

Nos pèlerins d’Ajoie ce matin fêtaient le 50ème anniversaire de leur marche vers Marie pour l’Assomption. Avec Marie, ils ont pris le chemin de la foi pour fêter l’Assomption de Marie. Ayant cru en la parole de l’ange, Marie a accompli un pèlerinage de foi des 150 km de Nazareth à Eïn-Karem pour  rejoindre Elisabeth. Avec sa cousine, voilà qu’elle prophétise sur elle-même. Un auteur syriaque, Jacques de Saroug (fin du 5ème début du 6ème siècle), décrit ainsi Marie à la Visitation : "Elle était chargée comme une arche remplie des Ecritures; En elle habitait l'"interprétation" des mystères de la prophétie, De sorte que sa magnificence fut plus haute que celle de l'arche,  La jeune fille exulta car elle fut ornée d'une manière merveilleuse."

Le syriaque, vous le savez peut-être est issu de l’araméen dont nous parlons beaucoup ces jours en raison de la guerre en Irak et des communautés chrétiennes qui en font encore usage.

Quelle prophétie extraordinaire fait Marie sur elle-même, sur la victoire de l’Eglise et sur celle de son Fils d’abord. Et nous aujourd’hui, ne ressemblons-nous pas un peu à Elisabeth. « Comment ai-je ce bonheur que la mère de mon Seigneur vienne jusqu'à moi ? » Un vainqueur qui remporte une course de n’importe quelle sorte, à Saignelégier,  ou ailleurs,   est fêté. On lui donne une couronne de laurier ou d’or, ou une belle médaille. Marie monte au ciel. Ce n’est plus le petit âne de la foi qui lui sert de véhicule maintenant. Dans son humanité, elle voit son Fils, vrai Dieu et vrai homme, elle voit le Père, elle est accueillie au cœur de la très sainte Trinité. La couronne de Marie, c’est nous, ce sont ses enfants, c’est aussi l’Eglise dont elle fait partie comme le membre le plus éminent. Elle est mère du Christ et de l’Eglise.  

Dans l’univers des saints, Jean-Paul II avait résumé en quelque sorte la pensée du Père Maximilien Kolbe, sur Marie, sur le rôle unique de la Vierge-Théotokos, de la Vierge et Mère de Dieu dans l'œuvre du salut. Mère du Chef, elle est Mère de son Corps, le Christ « répandu et communiqué » (Bossuet), donc Mère de l'Eglise. Il citait Bossuet sur le mystère de l’Eglise : Vous me demandez ce que c'est que l'Eglise : l'Eglise, c'est Jésus-Christ répandu et communiqué, c'est Jésus-Christ tout entier, c'est Jésus-Christ homme parfait, Jésus-Christ dans sa plénitude.

Hier et aujourd’hui, Marie et sa mission nous interpellent. L’Assomption de Marie, c’est la victoire de l’Eglise, et celle du Christ, c’est aussi notre chance et notre garantie, il ne s’agit pas simplement d’une victoire personnelle.

Tous les âges la disent bienheureuse… Les érudits affirment que les plus anciennes traditions écrites parlant de l’entrée au ciel de Marie se trouvent dans la littérature chrétienne syriaque du 6ème siècle, justement. Le pape Pie XII a mentionné avec prédilection un autre auteur de cette région, saint Jean Damascène mais déjà arabe et grec. : « Il fallait que Celle qui avait conservé sans tache sa virginité dans l’enfantement, conservât son corps sans corruption même après la mort…  Il fallait que la Mère de Dieu possédât tout ce qui appartient à son Fils et qu’elle fût honorée par toute créature comme la Mère de Dieu et sa servante [16] ».

Les Latins et la liturgie latine sont aussi et bien sûr partie prenante, dont un évêque de Lausanne, saint Amédée. Oui, toutes les générations celles d’hier, d’aujourd’hui et de demain la diront bienheureuse.

L’Assomption de Marie est une consolation pour nous aujourd’hui. Il y a parfois tant de tristesses et de guerres à voir défiler, dans nos vies et dans les informations, que nous avons chacun besoin d’un surcroît d’espérance. Marie du haut du ciel nous aide à remplir notre propre mission. Comment y parvenir, n’est-ce pas en la louant ? En louant l’action de Dieu en elle ? Lorsqu’un vainqueur est applaudi dans un stade, n’est-ce pas aussi une sorte de participation à sa victoire ? Ici, c’est la victoire de Dieu en Marie, qui ne se limite pas une couronne qui se flétrit ou à une médaille que l’on range en l’exposant pieusement dans une petite armoire appropriée. Marie qui entre  dans la gloire, dans la nuée, c’est notre propre destinée qui nous est annoncée… A l’Annonciation, la nuée était venue reposer sur Marie, aujourd’hui c’est elle qui rendre dans la nuée. Elle qui s’était faite petite servante du Seigneur, se voit maintenant investie d’une grâce particulière pour nous venir en aide. Parce qu’elle s’est faite la plus petite, elle est la plus grande. Le Seigneur a mis la miséricorde à ses pieds.  

Marie nous l’invoquons, non en raison de ses titres d’abord, mais parce qu’elle est la maman de chacun de nous, elle est la Mère de l’Eglise aussi. Elle est dans notre esprit, celle qui nous conduit au Christ, on peut tout lui demander ou lui redemander. Elle exauce toujours, mais souvent à sa manière. Elle est aussi spécialiste en repêchage… Je me suis demandé à certains moments si elle n’était pas aussi déléguée pour réparer les filets de saint Pierre, ou récupérer les poissons qui s’enfuient… pêchant également à la ligne pour parvenir à ses fins lorsqu’il n’y a apparemment plus rien à faire. Elle a une excellente vue depuis où elle se trouve non seulement parce qu’elle tout là-haut dans le ciel, mais encore plus près de nous avant qu’elle n’y monte. Maintenant, elle peut tout. Ce descriptif ne figure pas ainsi dans la bulle du Pape Pie XII, Munificentissimus Deus, mais l’intention n’en est pas absente. Il voulait par cette proclamation que soit augmenté  l’amour envers Celle qui, à l’égard de tous les membres du corps du Christ, garde un coeur maternel. Il voulait aussi nous inciter à croire en notre propre résurrection et mettre un baume sur les horreurs de la 2ème guerre mondiale. Nous proclamons, déclarons et définissons dit-il,  que c'est un dogme divinement révélé que Marie, l'Immaculée Mère de Dieu toujours Vierge, à la fin du cours de sa vie terrestre, a été élevée en âme et en corps à la gloire céleste.

Réjouissons-nous donc de cette gloire de Marie avec elle, « Le Puissant fit pour moi des Merveilles ». Par elle son amour s’étend pour nous, pour tous les pays du Monde, pour la Corée, pour ceux qui souffrent. Réjouissons-nous, exultons ce que Marie fait pour nous aujourd’hui, du don que le Seigneur nous a fait en la prenant auprès de lui. Il peut nous la donner chaque jour. En son honneur dit Jean Damascène, les anges mènent leurs chœurs… (2S 6,4 1Ch 15,25), les archanges applaudissent, les Vertus rendent gloire, les Principautés … tressaillent, les Dominations jubilent, les Puissances se réjouissent, les Trônes sont en fête, les Chérubins chantent des louanges, les Séraphins proclament " Gloire (Is 6,3 Ps 29,9) !" Ce n'est point pour eux ni pour nous, une faible gloire que de glorifier la Mère de la Gloire et de la Miséricorde. Amen.

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+ PAX

20ème dimanche TO - Homélie

La Syro-Phénicienne

Frères et Sœurs,

Je ne sais pas quelles pensées vous ont traversé l’esprit lorsque cet Evangile vous était lu. L’une d’elles a du être : « Comment le Seigneur a-t-il pu traiter ainsi cette femme ? Finalement, puisqu’il est Dieu, il aurait pu lui donner tout ce qu’elle voulait et tout de suite. » D’autres ont peut-être été du type. « Nous aussi, parfois il nous fait attendre et bien longtemps. » Et pourtant…

Jésus se fait donc prier… Peut-être nous faut-il retourner au contexte pour essayer de comprendre, un peu. Nous nous souvenons que Jésus avait pris une attitude apparemment plus discrète après avoir appris la mort de Jean Baptiste. Il voulait se consacrer un peu plus à la formation de ses disciples, mais de partout les foules  venaient à lui, aussitôt qu’on le reconnaissait. Il ne prêchait plus, mais se laissait approcher et accomplissait des miracles, à commencer par une multiplication des pains et des poissons. Il y avait eu ensuite la marche sur les eaux au cours de laquelle, il avait repêché Simon Pierre qui s’enfonçait. Jésus accomplit encore une guérison, puis c’est une controverse avec les pharisiens. Il ne peut pas se taire, il est Vérité. Il continue alors sa marche vers le  nord-ouest en direction du Liban actuel, de Tyr et de Sidon. Il paraît chercher un refuge et vouloir éviter la polémique. Il se rend dans une région déjà visitée par le prophète Elie au temps d’une famine. Celui-ci y avait trouvé une femme  qu’il avait fait bénéficier d’une grâce de Dieu avec son fils. Auparavant, il avait mis sa foi à l’épreuve. Jésus fait la même chose, il met la foi de cette Syro-Phénicienne, de cette étrangère, à une rude séance de questions. Il la trouve alors si grande qu’il l’exauce. Il n’y est pas allé de mainmorte. Lui qui est un étranger, lui répond apparemment avec de la hauteur. Il invoque sa mission qu’il dit être limitée aux brebis perdues de la maison d’Israël. La femme reconnaît que la grâce vient du Dieu d’Israël, de Dieu qui s’est révélé à Israël, elle reconnaît que Jésus est Seigneur.  « Seigneur, viens à mon secours ! »  « Dieu viens à mon aide. Seigneur à notre secours. » Nous le chantons au début des offices pour demander de bien prier.  Elle fait tout cela pour sa fille… Mais ce qu’elle dit même dans ces circonstances limites est vrai.

Oui, Jésus n’a été envoyé qu’aux brebis perdues de la maison d’Israël, c’est le territoire où s’exerce et s’accomplit sa mission, son ministère.  Jésus repousse apparemment encore cette femme, lui jette presque à la figure ce qu’implique cette mission, à la manière d’une vraie provocation. Qui se laisserait comparer à un chien par un réfugié sans réagir aujourd’hui ? Monsieur Schweizermacher mettrait un très, très, mauvais point s’il connaissait l’araméen. Chez les Juifs, les chiens n’avaient en plus, pas vraiment la cote, quoi que l’Ecclésiaste concède que : Mieux vaut un chien vivant qu’un lion mort.

Saint Jean Chrysostome est plein d’admiration pour cette femme, il explique l’attitude de Jésus en disant qu’il connaissait la réponse qu’elle lui ferait et la sienne aussi. Il ne voulait pas qu’une si grande vertu, qu’une si grande foi reste cachée. Elle devait s’exprimer (Cat. aurea 4521– Serm. 53). Devant elle, la réponse faite par Jésus, dit notre auteur, est semblable à celle que Dieu prononça au commencement du monde : « Que le firmament soit fait, et il fut fait»;  «Et sa fille fut guérie».

Ce que les disciples n’ont pu faire auparavant, cette femme l’obtient par sa foi, en s’adressant directement à Jésus.

Si vous voulez faire plaisir à un libanais, il faut lui dire que c’est grâce à une femme de son pays que le Seigneur a été encore plus pressé de donner sa vie pour nous sauver tous... et pas seulement les brebis perdues de la maison d’Israël. Dans la suite de l’Evangile, nous voyons en effet Jésus retourner au bord du lac et monter bientôt à Jérusalem.  

Il est en effet allé aux limites extrêmes de son ministère et devant la foi de cette femme, il se sent d’une certaine façon appelé à accomplir sa mission, faire le don de sa vie, pour que le salut parvienne jusqu’aux extrémités de la terre.

Jésus a donc mis la foi de la Cananéenne à l’épreuve, mais celle qui vérifie la qualité de notre foi, peut aller très loin. Nous en avons un bon nombre d’exemples aujourd’hui. Le Pape François qui vient de béatifier 124 martyrs en Corée, nous a montré ce dont certains ont été capables. Etre témoin du Christ, est-ce une affaire de prêtres, de religieux ou d’universitaires bien diplômés ? Ce n’est pas le message d’hier. La foi chrétienne s’est introduite en effet dans ce pays, par des laïcs, lettrés certes, mais initiés à cette nouvelle «sagesse» par l'enseignement des jésuites en Chine voisine, et non par les missionnaires européens directement. N’est-ce pas un signe pour la nouvelle Evangélisation ? C’est aussi et même beaucoup une affaire de laïcs.

Le pape a dit là-bas notamment qu’aujourd’hui, très souvent, nous faisons l’expérience que notre foi est mise à l’épreuve du monde, et, de multiples manières, il nous est demandé de faire des compromis sur la foi, de diluer les exigences radicales de l’Évangile et de nous conformer à l’esprit du temps. Et cependant les martyrs nous rappellent de mettre le Christ au-dessus de tout, et de voir tout le reste en ce monde en relation avec lui et avec son Royaume éternel. Ils nous provoquent à nous demander s’il y a quelque chose pour laquelle nous serions prêts à mourir.

Ces épreuves de foi, nous avons bien de la peine à les comprendre et à les vivre parfois, mais fêtant avant-hier l’Assomption de Marie, c’est vers elle et ce qu’elle signifie qu’il nous faut regarder. Dieu nous attend et nous aide et nous aime. Jésus a été vainqueur de la mort, il est ressuscité, il siège à la droite de son Père et nous envoie son Esprit tous les jours. Il est avec  nous toujours. Il nous demande de prendre le même chemin que lui et d’annoncer son Evangile de vie.

Vierge Marie, Mère de l’Eglise,  obtiens-nous la grâce de persévérer dans la foi et en toute œuvre bonne, dans la sainteté et dans la pureté de cœur, et dans le zèle apostolique pour témoigner de Jésus chez nous et jusqu’aux extrémités de la terre. Amen.

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+ PAX

21ème Dimanche TO A - Homélie

« Je te donnerai les clefs du Royaume des cieux »

Frères et Sœurs,  qu’est-ce qui a provoqué cette réaction de Jésus si extraordinaire et apparemment disproportionnée? La réponse de Pierre à sa question : « Tu es le Messie, le Fils du Dieu vivant ! » Il ne s’agit pas d’un compliment de flatteur comme on peut en faire à un ministre ou à un chef d’Etat de passage, à une personne riche et influente, ou seulement riche, bref, Dorante envers M. Jourdain dans le bourgeois gentilhomme. Ce n’est pas cela :  Dieu vient de révéler à Pierre qui est Jésus, et Pierre le proclame à haute voix. Nous ne sommes pas dans le domaine de la confession de foi implicite pour ne pas choquer. Tout cela doit encore être purifié, et du déchet il n’en manquera pas tout au long de l’histoire de l’Eglise. L’eau charrie de la boue, comme pour la source de Lourdes lorsque Bernadette la découvre. Mais l’eau est là et elle coule depuis 2000 ans, c’est l’eau de la foi, de la grâce, du pardon et de la miséricorde.

Qu’est-ce que cela veut dire que « donner les clefs du Royaume des cieux » ? Une modeste recherche dans l’histoire de la serrurerie, fait découvrir sans grande surprise que la protection des biens a été un souci depuis la nuit des temps.

Des clefs, il y en a de toutes sortes. Bien que n’étant pas Pierre, le recteur m’a confié la clef de la grille, la porte du ciel qui permet d’avoir accès à Notre-Dame. Le chœur dans les Eglises figure symboliquement le ciel. Celle-ci a une apparence imposante, celles de l’antiquité étaient en bois et se portaient sur l’épaule, parfois, puis en métal. Il en est aujourd’hui de plus sophistiquées, cryptées. Les serrures obéissent à un code, d’autres au doigt et à l’œil, et même à une bonne pensée, paraît-il… Vous le savez   mieux que moi.

Pourquoi le Seigneur parle-t-il de clefs au pluriel ? Y a-t-il une clef pour fermer et une autre pour ouvrir ? Ou cela veut-il dire que lorsque Pierre lie ou délie sur la terre, cela a aussi un effet au spirituel, dans le ciel ?  Vous aurez remarqué si vous êtes allés à Rome ou si vous avez observé certaines statues ou images, que l’apôtre Pierre est représenté avec deux clefs. Que symbolisent-elles ? Nous pouvons de manière générale, laisser de côté les querelles du Moyen-Age et les batailles sur la suprématie du pouvoir spirituel et temporel auquel on attachait chacune d’elles. Si vous aimez le latin et les mots compliqués, vous pouvez gloser sur la plenitudo potestatis dans l’économie du salut et vous vous sentirez peut-être mieux.  

Le temps de la réforme a mis en cause comme il se devait ce pouvoir des clefs, attribué particulièrement au successeur de Pierre, l’entendant en un sens spirituel qu’elle estimait supportable à sa propre interprétation. Il n’est guère difficile d’en deviner les causes.

Les papes mettent avant tout l’accent maintenant, comme le Pape François. « Le thème de la rémission des péchés, en référence à ce que l’on appelle le « pouvoir des clés », dit-il,  est un symbole biblique de la mission que Jésus a donnée aux apôtres. »

L’Église est dépositaire du pouvoir des clés, d’ouvrir ou de fermer au pardon. Dieu pardonne chaque homme dans sa miséricorde souveraine, mais Lui-même a voulu que ceux qui appartiennent au Christ et à l’Église, reçoivent le pardon à travers les ministres de la communauté.

Le cardinal Ratzinger avait traité du sujet en 1991 dans une conférence sur la «Primauté de Pierre et l'unité de l'Église» et on préférerait s’effacer devant ce qu’il dit.  Il faut hélas résumer. Les clefs représentent «  la seigneurie et le pouvoir sur la maison de David. » Jésus avait reproché aux scribes et aux pharisiens de fermer aux hommes le royaume des cieux. (Mt 23, 13). Pierre au contraire doit être un fidèle administrateur du message de Jésus.

Etant précis, il note que l’expression de lier et de délier dans le langage rabbinique signifie, d'une part la pleine autorité dans les décisions doctrinales, et, d'autre part, elle exprime aussi le pouvoir disciplinaire, c'est-à-dire le droit d'infliger ou d'enlever l'excommunication.

Mais ce qui est premier, c’est le pouvoir de pardonner de remettre les péchés (cf. aussi Mt 18, 15-18), qui est donné à l’Eglise, en la personne de Pierre.  Le pouvoir de l’Église est fondé sur le pardon. Au coeur même du nouveau ministère, qui ôte le pouvoir aux forces de destruction il y a la grâce du pardon. C'est elle qui constitue l'Église. Pierre au lendemain de la résurrection au bord du lac, interrogé sur son amour pour le Seigneur, va recevoir lui-même ce pardon. L’Eglise n’est pas fondée sur une communauté de parfaits, mais sur des pécheurs pardonnés. L'Église est, dans son essence intime, le lieu du pardon et de la paix rétablie avec Dieu, le lieu de l’harmonie. Elle est rassemblée par le pardon et Pierre le représente pour toujours.

La même réflexion était présente dans l’encyclique de Jean-Paul II sur l’unité de l’Eglise « Ut unum sint » en parlant de la mission pastorale de Pierre. Il n’est pas un souverain tout-puissant, autoritaire et victorieux, mais il est un serviteur du pardon, de la Miséricorde et de l’unité, un pécheur pardonné. Nous-mêmes n’est-ce pas en tant que bénéficiaires du pardon de Jésus que nous sommes invités à porter l’Evangile ?

Pour rester sur une image symbolique et significative, peut-être avez-vous observé les deux clefs de Saint Pierre sur sa statue ou d’autres représentations. Le panneton de clef a une forme particulière, une croix y est découpée. Le rappel est utile, jusque là. C’est la croix de Jésus qui permet l’accès à la miséricorde. Il est bon de nous en souvenir.

Salut à toi, Marie, reine, Mère de Miséricorde, Notre vie, notre douceur, notre espérance, notre salut. O toi notre avocate tourne donc vers nous tes regards de miséricorde, Et après cet exil, montre-nous Jésus, le fruit béni de ton sein. O Clémente, O pieuse, O douce, Vierge Marie.

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Sainte Catherine de Sienne ; La Bible de la Liturgie