Homélies janvier 2016

Célébrations

Chapelle N-D du Vorbourg / CH-2800 Delémont (JU) / tél/fax + 41 032 422 21 41

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CHAPELLE NOTRE-DAME DU VORBOURG

Janvier 2016

Dimanche

3 Janvier

Messe

Chapelet

09h30

15h30

 

EPIPHANIE DU SEIGNEUR

 

Dimanche

17 Janvier

Messe

Prière Mariale

9h30

15h30

2e Dimanche TOC

Lundi

18 Janvier

Messe

08h30

Messe pour l'unité

Semaine de prière
pour l'unité des chrétiens

Mardi

19 Janvier

Messe

18h00

Férie du Temps de Noël

Mercredi

20 Janvier

Messe

8h30

S. Fabien, pp. m.
S. Sébastien, m.

Jeudi

21 Janvier

Messe

8h30

Ste Agnès, v.m.

Vendredi

22 Janvier

Messe

8h30

S. Vincent, diacre, m.

Samedi

23 Janvier

Messe

8h30

Vierge Marie

Dimanche

24 Janvier

Messe

Chapelet

9h30

15h30

3e Dimanche TOC 

Lundi

25 Janvier

Messe

08h30

F. Conversion de Saint Paul

Mardi

26 Janvier

Messe

18h00

SS. Robert, Albéric et Etienne

Mercredi

27 Janvier

Messe

8h30

SS. Timothée et Tite, év.
Ste Angèle Merici, v.

Jeudi

28 Janvier

Messe

8h30

S. Thomas d'Aquin, pr. d.

Vendredi

29 Janvier

Messe

8h30

Férie

Samedi

30 Janvier

Messe

8h30

Vierge Marie

Dimanche

24 Janvier

Messe

Prière Mariale

9h30

15h30

4e Dimanche TOC 
Ouverture
de la Porte de la Miséricorde
durant la Messe de 9h30

Dimanche

7 février

Messe

Chapelet

9h30

15h30

5e Dimanche TOC 

Messes aux heures habituelles

Intentions du Pape François pour le mois de janvier 2016


JANVIER

Universelle - Dialogue interreligieux et paix
Pour que le dialogue sincère entre les hommes et les femmes de différentes religions porte des fruits de paix et de justice.


Pour l'évangélisation - Unité des chrétiens
Pour qu'avec la grâce de l'Esprit Saint, les divisions entre chrétiens soient surmontées par le dialogue et la charité chrétienne.


 Homélies au sanctuaire

+
PAX

L'Épiphanie du Seigneur

Lectures de la messe du jour

1ère lecture : « La gloire du Seigneur s’est levée sur toi » (Is 60, 1-6)

2ème lecture : « Il est maintenant révélé que les nations sont associées au même héritage, au partage de la même promesse » (Ep 3, 2-3a.5-6)

Evangile : Nous sommes venus d’Orient adorer le roi (Mt 2, 1-12)

Frères et sœurs,

Point de guerre des étoiles, mais l’étoile de la paix, l’étoile de David, conduisant au prince de la paix, ce matin.

Le récit de l’Epiphanie attise notre curiosité d’abord, par son auteur. Ne vous est-il pas venu  à l’idée qu’il aurait été très bien placé dans l’Evangile de saint Luc, puisque celui-ci a un plus grand intérêt pour les païens, étant traditionnellement tourné vers les grecs. Chez lui, ce sont les bergers qui sont les premiers destinataires et les premiers messagers de la Bonne Nouvelle. Or, ce matin, saint Matthieu les fait arriver comme premier groupe cité à la crèche, quoiqu’il paraisse laisser entendre que la naissance a eu lieu depuis un certain temps.

Son intérêt pour la centralité du peuple juif est toutefois aussitôt perceptible. Comment donc ? Le Catéchisme explique la signification du récit des mages venus de l'Orient. Il considère ces hommes comme l'origine de l'Eglise parmi les païens et voit en eux un constant reflet du chemin qu'elle parcourt. Il dit : «La venue des mages à Jérusalem pour "rendre hommage au roi des juifs" (Mt 2, 2) montre qu'ils cherchent en Israël, à la lumière messianique de l'étoile de David, celui qui sera le roi des nations. Leur venue signifie que les païens ne peuvent découvrir Jésus et L'adorer comme Fils de Dieu et Sauveur du monde qu'en se tournant vers les juifs et en recevant d'eux leur promesse messianique telle qu'elle est contenue dans l'Ancien Testament. L'Epiphanie manifeste que "la plénitude des païens entre dans la famille des patriarches" et acquiert la dignité d’Israël ».

La mission de Jésus consiste à rassembler les juifs et les païens dans un unique Peuple de Dieu où s'accomplissent les promesses universalistes de l'Ecriture qui proclament à plusieurs reprises l'adoration du Dieu d'Israël par toutes les nations.

Sur l’étoile, il a été beaucoup disserté, à l’approche des dernières comètes, alors que l’atmosphère médiatique y était propice. La « Jérusalem globale », le mot est à la mode, est-elle bouleversée aujourd’hui ? Le temps serait-il couvert et cacherait-il les étoiles ? Vous aurez remarqué cette année une certaine discrétion. C’est pourtant le prince de la paix qui est annoncé. L’humeur est plutôt à la critique des religions, pourtant les désastres du 20ème et de la fin du 19ème siècle depuis 1870 ont suffisamment montré la capacité de nuisance purement humaine qui a exclu le religieux.

Si nous appelons l’étoile, étoile de David, toutes les religions du monde queue de la comète, peuvent  apporter une part de la lumière qui met les hommes en route et les conduit à la recherche du Royaume de Dieu. L’étoile a indiqué la direction de la Jérusalem terrestre, aux mages. Elle a disparu, elle s'est éteinte, pour briller à nouveau lorsque la parole de Dieu s’est fait entendre par la bouche des connaisseurs de la Loi : « Et toi, Bethléem, terre de Juda, tu n’es certes pas le dernier parmi les chefs-lieux de Juda, car de toi sortira un chef, qui sera le berger de mon peuple Israël. » Le texte dans le grec parle d’un chef qui fera paître Israël, « hêgoúmenos ». Il est intéressant car chez les orientaux ce mot est utilisé pour désigner le Père Abbé d’un monastère, l’higoumène.

Le Catéchisme relie "l'étoile de David", en outre à l'oracle de Balaam sur l'étoile issue de Jacob (Nb 24, 17) et aux bénédictions que prononce Jacob sur Juda, promettant le bâton de chef, le bâton pastoral, et le sceptre à celui «à qui obéiront les peuples» (Gn 49, 10). Il est clair que Jésus est ce descendant promis à Juda qui rassemble Israël et les nations dans le Royaume de Dieu.

Qu’est-ce que l’étoile de David aujourd’hui, sinon cette lumière qui guide dans leurs investigations ceux qui recherchent la vérité, en creusant et en analysant les matériaux qui sont à  disposition de chacun, avec la raison, le cœur, et les Ecritures, trois cadeaux de Dieu à tous les hommes. Nous pouvons en faire usage dans le cadre religieux, ou dans le culte de la religion laïque imposée aujourd’hui et rendu à la matière, pour aller plus loin. Dieu laisse toujours quelque part une lumière, les fils d’or et d’argent de son étoile pour relever la tête vers elle et la suivre.

Qu’offrent les Mages ? De l’or, de l’encens et de la myrrhe nous dit l’Evangile.

Si vous aimez le réalisme et la nature, rien n’empêche de s’intéresser à ce qu’ils sont avant de se pencher sur le symbole. L’or fait toujours rêver mais a un bilan écologique relativement lourd. Il nous renvoie bien sûr au pouvoir royal. L’encens, provient d’un arbuste, Boswellia sacra, il a été utilisé depuis la plus haute antiquité dans les temples pour le culte. Il est paraît-il menacé de disparition non pas à cause des églises, mais des incendies et du bétail. Il est symbole de la divinité. La myrrhe d’origine naturelle est produite par le balsamier, Commiphora myrrha (encore un peu de latin, quel bonheur). Elle entre dans un certain nombre de compositions et de parfum ou de boissons, aujourd’hui encore, comme la bénédictine. Au temps  de Jésus elle était connue parmi les onguents destinés à la momification égyptienne, ou d’huile servant aux onctions par les hébreux, mais aussi dans la parfumerie. Elle est citée 7 fois dans le cantique des cantiques, quelle science. Elle symbolise l’ensevelissement du Christ. Restons à ce que nous dit saint Augustin : Les mages présentent de l'or et confessent ainsi que cet enfant est le souverain Maître de toutes choses. Ils présentent de l'encens, et ce sacrifice s'adresse à un Dieu. Ils présentent de la myrrhe, symbole de sa mortalité. L'or nous le montre comme Roi, l'encens nous le fait connaître comme Dieu, la myrrhe nous annonce sa sépulture. Les Prophètes annoncent un seul Dieu, et les Apôtres le prêchent; les Mages ont cru, et à Jésus-Christ dans les langes ils ont offert de l'encens, de l'or et de la myrrhe. (Xe homélie propre du temps)

Quels sont les cadeaux que nous offrons nous à l’Enfant-Dieu ? En retournant chez nous après l’avoir vu, aurons-nous changé ? Aurons-nous changé au point de reconnaître chaque jour dans les plus démunis l’Enfant-Dieu ? Les questions et les interpellations ne nous manqueront pas tout au long de l’année, chez nous, en nous laissant guider par la raison, le cœur et les Ecritures. O Marie qui a accueilli ces sages venus d’Orient, donne-nous la sagesse, apprends-nous chaque jour à découvrir ton Fils et pèlerins à nous mettre en marche vers lui. Donne-nous ton Fils,. Il vient pour nous sauver. Amen.

(Inspirations notamment de Joseph Ratzinger, L’unique alliance P&S 1999)

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+ PAX

17 janvier 2016
2ème dimanche du Temps Ordinaire

1ère lecture : « Comme la jeune mariée fait la joie de son mari » (Is 62, 1-5)
2ème lecture : « L’unique et même Esprit distribue ses dons, comme il le veut, à chacun en particulier » (1 Co 12, 4-11)
Evangile : « Tel fut le commencement des signes que Jésus accomplit. C’était à Cana de Galilée » (Jn 2, 1-11)
 

Frères et Sœurs,

Vous vous souvenez que le premier miracle relaté par saint Marc dans son Evangile concernait la guérison d’une belle maman, celle de Pierre. Saint Jean quant à lui, met en valeur le signe très fort d’un mariage. A dessein, je n’utilise pas le mot symbole, pour éviter que des esprits subtils ne parlent d’un mariage symbolique. Cet Evangile appartient à une sorte de trilogie des Epiphanies ou manifestation de la Divinité : la fête des Rois Mages, le baptême dans le Jourdain et le premier miracle à Cana.

Quand cela se passe-t-il ? La note de la TOB, fait remarquer que Cana se déroule 7 jours après le témoignage de Jean au bord du Jourdain et trois jours après l’appel des premiers disciples et de Nathanaël. Comme lors de la création dans la Genèse, nous avons donc 7 jours pour que soit manifestée la gloire de Jésus. Ce sera maintenant le temps de la guérison de la création, son accomplissement, mais dans le sens de son rétablissement, le temps de la miséricorde. Si Dieu se repose devant son œuvre dans la Genèse, il doit à nouveau agir, son gérant ayant fauté. A Cana, le vin va manquer, le vin de la grâce et de la joie. Il se tarit parce que l’homme s’est coupé de celui qui fournit l’une et l’autre. Dieu est source de la grâce et de la joie.

Il est intéressant de s’arrêter à l’occasion de cet Evangile de Cana, sur le déroulement actuel d’un mariage juif. On lit que seul le mari signe un document, avant la célébration. Il est remis à l’épouse qui le conserve précieusement. Le mariage se passe sous une sorte de dais, qui représente le foyer. L’épouse seule reçoit un anneau. Il paraît cependant que les choses évoluent. On prononce 7 bénédictions sur une coupe ; la 1ère est celle-ci : "Sois loué, Eternel notre Dieu, roi de l'Univers, qui as créé le fruit de la vigne." Dans ces bénédictions, les références à la création du monde, au jardin de l’Eden, celle de l’homme et de la femme y sont bien présentes et Dieu source de joie. Quelle exubérance même dans le vocabulaire.

La tradition veut que les célébrations et banquets durent 7 jours pendant lesquels ces bénédictions sont renouvelées. Ce sont les familles qui fournissent les repas. Donc l’époux seul n’aurait pas été ennuyé, à Cana. Actuellement la fameuse coupe de verre contenant le vin est brisée à la fin de la cérémonie en souvenir de la destruction du temple. La joie n’est pas encore parfaite.

Que nous dit le catéchisme au sujet de Cana ? Au seuil de sa vie publique, Jésus opère son premier signe - à la demande de sa Mère - lors d'une fête de mariage (cf. Jn 2,1-11). L'Eglise accorde une grande importance à la présence de Jésus aux noces de Cana. Elle y voit la confirmation de la bonté du mariage et l'annonce que désormais le mariage sera un signe efficace de la présence du Christ. (1998 Catéchisme 1613)

Et plus loin, à propos de la prière de Marie qui intercède dans la foi : à Cana (cf. Jn 2,1-12) la mère de Jésus prie son fils pour les besoins d'un repas de noces, signe d'un autre Repas, celui des noces de l'Agneau donnant son Corps et son Sang à la demande de l'Eglise, son Epouse. Et c'est à l'heure de la nouvelle Alliance, au pied de la Croix (cf. Jn 19,25-27), que Marie est exaucée comme la Femme, la nouvelle Eve, la véritable "mère des vivants". (1998 Catéchisme 2618) Le texte de l’Evangile donne ces deux qualificatifs à Marie : Mère de Jésus et Femme. Les deux rôles se rejoignent en elle, celle de la Mère et de l’Epouse. Jésus est le nouvel Adam, époux de l’Eglise.

Marie est Mère de Miséricorde, la bulle d’indiction du Jubilé de la miséricorde le pape François nous rappelle ce rôle qu’elle tient : Personne n’a connu comme Marie la profondeur du mystère de Dieu fait homme. Sa vie entière fut modelée par la présence de la miséricorde faite chair. La Mère du Crucifié Ressuscité est entrée dans le sanctuaire de la miséricorde divine en participant intimement au mystère de son amour.

Nous sommes donc tous invités à bénéficier de ce temps de miséricorde qui nous est offert comme une nouvelle chance. Une porte s’ouvre qui ne sera plus fermée. Le vin nouveau qui coule du côté du Christ ne s’arrêtera plus de le faire. Remarquons encore que ce premier signe est donné alors que le Seigneur a déjà autour de lui certains de ses disciples, qui représente de toute évidence, ceux à qui il va donner pour mission de construire son Eglise et d’annoncer la joie de l’Evangile aux nations. Toute grâce est transmise mystérieusement par la médiation, par l’intermédiaire de l’Eglise.

Un des grands soucis dans l’Eglise aujourd’hui en Occident est celui de la famille et du mariage. Ne devrions-nous pas être attentifs aux nôtres, le Christ ayant montré l’importance qu’ils ont à ses yeux, par sa présence à Cana ? Le sujet va revenir régulièrement. Mais n’est-ce pas un des lieux que doit toucher la Miséricorde ? Le pape François fait usage d’un mot à lui pour montrer la gravité d’une situation qui ne veut pas changer, celui de corruption. C’est un de ses dadas qui devrait nous amener à nous interroger sur notre propension à l’installation dans des habitudes spirituelles qui sont une sorte de continuelle autojustification. Ca ne marche plus pourquoi ? Le traitement du sujet est le départ d’une longue marche, celle que Jésus a entreprise et entreprend avec nous. Il nous aime, il aime son Eglise, comme le jeune époux aime son épouse, mais aussi comme celui qui a déjà beaucoup partagé et vécu avec elle.

Demandons-lui avec l’aide de la prière de Notre-Dame de faire grandir notre confiance en Lui. Amen.

 

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PAX

24 janvier 2016
3ème dimanche du Temps Ordinaire
Lectures de la messe du jour
 

1ère lecture : « Tout le peuple écoutait la lecture de la Loi » (Ne 8, 2-4a.5-6.8-10)

2ème lecture : « Vous êtes corps du Christ et, chacun pour votre part, vous êtes membres de ce corps » (1 Co 12, 12-30)

Evangile : « Aujourd’hui s’accomplit ce passage de l’Écriture » (Lc 1, 1-4 ; 4, 14-21)

Frères et Sœurs,  

Notre Evangile, vous l’aurez remarqué est composé de deux parties bien distinctes. C’est une sorte de découpage constitué par l’introduction de l’Evangile de saint Luc et le début du ministère de Jésus. Cet Evangile est fréquemment surnommé l’Evangile de la Miséricorde, il est durant l’année liturgique C. Dans la présentation d’aujourd’hui, nous ne trouvons pas de mention de ce qu’on appelle l’Evangile de l’Enfance, pas plus que du Baptême de Jésus ni de la tentation au désert. Nous entrons immédiatement dans l’annonce directe de la Bonne Nouvelle. Où cela se fait-il ? Tout simplement dans le village qui a vu grandir Jésus, à Nazareth. Les gens sont curieux et intrigués par celui dont on parle tant hors de leur village. En plus de trente ans, ils n’avaient rien remarqué d’extraordinaire chez lui, il se comportait presque comme eux, vivait avec eux. Il avait un métier manuel, et ne se faisait pas passer pour l’intellectuel du village. Il ne prenait certainement pas la place du rabbin. Cela nous montre déjà que la discrétion et le respect des autres était une des grandes qualités de Jésus. Il devait être accueillant envers tous et savait écouter. Il n’était certainement pas du genre à se faire respecter par son interlocuteur en affichant des doctorats ou en se protégeant derrière une bibliothèque. Il est vrai qu’aujourd’hui, on peut les cacher plus facilement dans une microcarte… Le problème est de ne pas s’y perdre ou d’affronter une panne d’électricité ou d’accumulateur.

Les gens qui entendent Jésus voudraient comprendre ce qui se passe et pourquoi il s’est transformé en prédicateur. D’où lui viennent aussi les miracles qu’on lui prête. Il va leur donner une réponse qu’ils auront non seulement de la peine à comprendre, mais que d’une certaine manière, ils ne voudront pas comprendre ! Ils croiront qu’il blasphème, voudront le chasser et même le tuer… « Non tu n’es pas des nôtres ! »

De quoi avait-il donc parlé qui était si étonnant ? Il a cité l’Ecriture en disant qu’elle s’applique à lui : « L’Esprit du Seigneur est sur moi parce que le Seigneur m’a consacré par l’onction. Il m’a envoyé porter la Bonne Nouvelle aux pauvres, annoncer aux captifs leur libération, et aux aveugles qu’ils retrouveront la vue, remettre en liberté les opprimés, annoncer une année favorable accordée par le Seigneur. » Il leur annonce non seulement une année de la miséricorde, mais encore qu’Il est celui qu’ont annoncé les prophètes. C’est sur sa personne qu’ils vont le plus buter.

Pourtant quel splendide programme ! Pourrait-on le vivre aujourd’hui ? Apparemment oui, c’est celui que nous donne le pape François dans la bulle d’indiction du Jubilé de la Miséricorde. Il cite ce passage, justement au n°16. Dans l’Evangile de Luc, dit-il, nous trouvons un  aspect important pour vivre avec foi ce Jubilé.  (Je ne vous rappelle pas encore une seconde fois notre passage). «Une année de bienfaits»: c’est ce que le Seigneur annonce et que nous voulons vivre. Que cette Année Sainte expose la richesse de la mission de Jésus qui résonne dans les paroles du Prophète: dire une parole et faire un geste de consolation envers les pauvres, annoncer la libération de ceux qui sont esclaves dans les nouvelles prisons de la société moderne, redonner la vue à qui n’est plus capable de voir car recroquevillé sur lui-même, redonner la dignité à ceux qui en sont privés. Que la prédication de Jésus soit de nouveau visible dans les réponses de foi que les chrétiens sont amenés à donner par leur témoignage. Que les paroles de l’Apôtre nous accompagnent: «celui qui pratique la miséricorde, qu’il ait le sourire» (Rm 12, 8).

Vous allez me dire : « Nous voulons bien écouter, mais nous vous voyons tous venir… vous allez nous demander d’annoncer la miséricorde et l’Evangile autour de nous. Or, on ne veut pas d’histoire, parler religion cela crée toujours des histoires. » En fait, pas plus que la politique, le sport, la bourse, la mode, la nature, le temps, le jardin du voisin… La question est de commencer par accueillir, nous la miséricorde proposée, et le reste va suivre. Le Saint-Esprit rend parfois bavard… Il ouvre des portes, donne des clefs surprenantes. Comment agit-il ? Comment agit la miséricorde ? L’Eglise fête aujourd’hui un docteur de l’Eglise, qui ne nous a pas seulement laissé en souvenir la chaise sur laquelle il s’est assis un moment à la cure de Porrentruy. Je veux parler de François de Sales. Il a parlé abondamment de la miséricorde dans ses ouvrages dont celui de l’Amour de Dieu. Il parle en ancien français et pour cette raison, il est parfois difficile à suivre, mais quel richesse et quel charme que cette ancienne langue. Brièvement, ces lignes aménagées : « Sa miséricorde (celle de Dieu) convertit et gratifie ordinairement les âmes de manière si douce, suave et délicate, qu’à peine on aperçoit son mouvement; et néanmoins il arrive quelquefois que cette bonté souveraine surpassant ses rivages ordinaires, comme un fleuve enflé et pressé de l’affluence de ses eaux, qui déborde dans la plaine, dans une effusion de  grâces impétueuses… (livre2). » Une inondation, la Sorne et la Birse réunie, mais une inondation positive. Grand mystique et courageux évêque (de Genève), que François de Sales. Prêtre il descendait glisser ses billets sous les portes de Thonon, discutait avec les réformés, charitablement, au risque de sa vie, notamment avec Théodore de Bèze, successeur de Calvin…

Nous en sommes au 7ème jour de prière pour l’unité c’est l’occasion également de rappeler que la miséricorde est destinée à tous, elle ne se laisserait arrêter que par un cœur obstinément fermé. Ce n’est l’intention d’aucun d’entre nous.

La semaine prochaine, nous ouvrirons la Porte Sainte de cette année Jubilaire, ce sera un temps de grâce pour tous. Le Seigneur va venir, préparons-nous à cet accueil avec Marie. Qu’elle soit « pour nous un réconfort et un soutien lorsque nous franchirons la Porte Sainte pour goûter les fruits de la miséricorde divine. » Amen.

 

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PAX

7 février 2016
5ème dimanche du Temps Ordinaire

Lectures de la messe du jour
1ère lecture : « Me voici : envoie-moi ! » (Is 6, 1-2a.3-8)
2ème lecture : « Voilà ce que nous proclamons, voilà ce que vous croyez » (1 Co 15, 3-8.11)

Evangile : « Laissant tout, ils le suivirent » (Lc 5, 1-11)

« Avance au large, et jetez vos filets pour la pêche» et « N'ayez pas peur».

 Frères et Sœurs,

 Nous nous retrouvons au bord du lac ce matin. Saint Luc, n’appelle jamais ce lac mer, car lui sait ce qu’est la vraie mer. Je ne sais pas comment vous avez perçu cet appel du Seigneur, surtout après la réponse de Pierre. « Maître, nous avons peiné toute la nuit sans rien prendre ; mais, sur ta parole, je vais jeter les filets. » On croirait entendre un praticien expérimenté qui entend un jeune discoureur lui demander quelque chose d’aberrant. Il lui répond d’un air un peu lassé en enrobant légèrement les  arrêtes de son propos. Sa remarque doit avoir pour source son expérience de pêcheur et  le fait que certains poissons intéressants dont une sorte de tilapia qui portera le nom de Pierre, remontent à la surface la nuit. C’est le bon moment pour les attraper. Ils redescendent au fond la journée. Lui, l’expert pêcheur, aime cependant à un point tel le Seigneur, terrien de l’intérieur des terres, qu’il lance son filet. Toute parole qui sort de la bouche du Seigneur peut  « nourrir son homme ». C’est la même problématique que pour les foules au désert. Jésus lui répond par une pêche miraculeuse, mais il ne veut pas qu’il en reste là.

La réaction de Pierre est surprenante pour nous, et instructive en cette année de la divine miséricorde. Que fait-il ? Ce qui s’est passé est tellement incroyable qu’il tombe aux genoux de Jésus et lui dit : « Éloigne-toi de moi, Seigneur, car je suis un homme pécheur. » Deux barques pleines de poissons, c’est incroyable et impossible, lui le patron pêcheur a eu le choc de sa vie. Ce ne sera pas le dernier. Pierre n’est pas seul, saint Luc ne mentionne pas André qui était pourtant là. Il a une intention. Il y a avec lui Jacques et Jean, dit-il, les piliers des douze, présents à la Transfiguration. Il nomme Jésus, « Seigneur », Kyrie, Christ. C’est la première fois que ce terme est donné à Jésus dans l’Evangile de Saint Luc par un Apôtre, par Pierre qui a été témoin de la puissance de Dieu. Il n’y a aucun doute sur le rôle qui lui sera attribué. Il « préside » à la pêche miraculeuse, et présidera  à la première pêche miraculeuse évangélique à la Pentecôte ainsi qu’à la conduite de l’Eglise. Il est le premier à exprimer en quelque sorte sa foi en lui : Seigneur !

Bède le Vénérable, un bénédictin du 8ème siècle et docteur de l’Eglise estime qu’au sens imagé, allégorique, les deux barques figurent les Juifs et les Gentils, les païens… dans sa miséricorde, le Seigneur les conduit au port tranquille de la vie éternelle (catanea aurea).

Il n’est pas besoin d’être ichtyologiste, spécialiste en poissons, comme c’est beau les noms compliqués, pour savoir qu’un poisson tiré hors de l’eau meurt normalement. Mais c’est le symbole qui intéresse les Evangélistes. Nous nous rappelons aussi qu’un poisson est un signe de ralliement des chrétiens. Les premières lettres d’ichtus en grec, le poisson, signifie Jésus fils de Dieu sauveur « χθύς - ησος /Χριστς/Θεο/Υἱὸς/Σωτήρ ».

Nos poissons et leurs pêcheurs parviennent donc à la vie éternelle, au port et sur le rivage.

Le Seigneur annonce à Pierre que c’est d’autres poissons qu’il prendra : « Sois sans crainte, désormais ce sont des hommes que tu prendras. » Le pauvre est évidemment ému devant ce qui lui arrive.

Et maintenant, allons droit au but, êtes-vous d’accord de vous laisser prendre par les filets de la miséricorde ? Aucun doute là-dessus, puisque nous sommes tous ici. Alors serions-nous disponibles à devenir pêcheurs d’hommes ? De bons pêcheurs d’hommes ?

Quelle est la condition ? D’après nos lectures d’aujourd’hui, la condition fondamentale est de se reconnaître petit et pécheur.

Demandons au Seigneur sa miséricorde pour nous. Demandons-lui de nous aider. Voyez Isaïe purifié par l’ange, saint Paul disant devant tout le monde ce qu’il a été et la grâce de Dieu pour lui. « Car moi, je suis le plus petit des Apôtres, je ne suis pas digne d’être appelé Apôtre, puisque j’ai persécuté l’Église de Dieu. » C’est parce qu’il s’est senti aimé, et pardonné par le Christ, qu’il est devenu son témoin. Il a été rejoint par le Christ Ressuscité et pour cette raison, il est allé jeter le filet et annoncer la joie de l’Evangile. Vous vous souvenez de l’expression de saint Jean-Paul II « Ne craignez pas », « N’ayez pas peur », comme au matin de la résurrection. S. Ambroise a une parole très sage dans son commentaire en disant qu’il faut se reconnaître pécheur pour que le Seigneur nous réponde : « N’ayez pas peur. » (commentaire de l’Ev. de S. Luc). Le Pape François a beaucoup insisté dans sa catéchèse de cette semaine sur le sacrement de la réconciliation, il utilise franchement le terme de confession. Voyez comme le Seigneur est bon d’avoir accordé à des hommes jusqu’au pouvoir de donner la vie, conclut Ambroise de Milan. Ce qui a été donné hier peut et doit l’être encore aujourd’hui.

Cette vie nous pouvons la donner et la recevoir dans les sacrements, mais aussi en annonçant la Bonne Nouvelle de l’Evangile.

Le chant de louange prophétique de Marie, au seuil de la maison d’Elisabeth, fut consacré à la miséricorde qui s’étend «d’âge en âge» (Lc 1, 50), nous  dit le pape François dans la bulle d’indiction du Jubilé. Ce sera pour nous un réconfort et un soutien lorsque nous franchirons la Porte Sainte pour goûter les fruits de la miséricorde divine. Puisque nous avons cette chance ici, au sanctuaire, acceptons l’invitation de Notre-Dame et n’ayons pas peur de franchir la porte et d’entrer chez elle. Amen.

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Sainte Catherine de Sienne ; La Bible de la Liturgie ; AELF