Chapelle N-D du Vorbourg / CH-2800 Delémont (JU) / tél/fax + 41 032 422 21 41 |
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Horaire des célébrations
CHAPELLE NOTRE-DAME DU VORBOURG
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Dimanche |
04.02.18 |
Messe |
09h30 |
5e Dimanche TOB |
Dimanche |
11.02.18 |
Messe |
09h30 |
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Dimanche |
25.02.18 |
Messe |
09h30 |
Jésus après avoir prêché dans la synagogue et chassé un esprit impur par sa
parole, accomplit un signe envers la belle-mère de Simon. Il a commencé par
donner son message dans le cadre de la liturgie de la synagogue. En cette
journée des laïques, n’est-il pas opportun de rappeler que les services rendus
dans nos églises est important, de l’orgue, en passant par l’entretien et les
fleurs.
La belle-mère de Pierre donc était couchée, elle avait de la fièvre, nous dit le
texte. Pierre vivait dans cette maison qui était aussi celle d’André son frère.
Qui était la belle-mère de Pierre ? D’abord, c’était une malade. Pour la
charité, et vu toutes les histoires qui courent sur les belles-mamans,
rappelons-nous qu’étant souvent grands-mères, que, comme toutes les
grands-mamans, elles sont précieuses. De quoi souffrait-elle ? Pourquoi pas
d’une grippe ? Nous invoquons saint Blaise pour nous « prémunir » de tous les
maux de gorge pourquoi le Seigneur n’aurait-il pas eu pitié du souci que l’on
avait de cette sainte grand-mère et pour une telle maladie qui peut avoir des
conséquences graves avec l’âge. Elle avait de la fièvre en grec « puretos », un
mot qui vient de « pur » le feu. Elle devait avoir bien mal.
Le geste de Jésus après cette guérison peut éveiller en nous une image, celle de
la résurrection. « Il la saisit par la main et la fit lever. » Pourquoi ne pas
nous encourager nous-mêmes à l’heure du réveil… Lorsque je me lève, « Je
ressuscite avec le Christ. » En fêtant la présentation de Jésus au temple nous
avons lu dans l’évangile le cantique de Syméon qui est chanté dans la dernière
prière du soir. « Maintenant ô Maître souverain, tu peux laisser ton Serviteur
s’en aller en paix. » Bien sûr tout réveil, même le mien, a parfois besoin
d’encouragements.
Que fait cette sainte belle-mère aussitôt guérie? Elle les servait. Quel
dynamisme… Le mot de servir est diekonei… d’où vient celui de diacre. Dans
l’église, les services de la diaconie sont nombreux.
Jésus avait prêché à la Synagogue le matin, fait cette guérison et mangé avec
tous ceux qui étaient là. Le sabbat étant consacré au repos et à la prière et
c’est le soir que les gens sont venus. Même en ne pouvant faire que ce qui était
permis un jour de sabbat, un peu moins d’un kilomètre, le bouche à oreille a
permis à la nouvelle de faire le tour du village. Un « guérisseur » était chez
Pierre ! Le soir, après le coucher du soleil qui marque la fin du sabbat,
presque toute la ville s’est retrouvée devant chez Simon-Pierre avec ses
malades…
Nos santés sont un questionnement perpétuel, et Job traduit bien ce qui se passe
en nous et pour nous parfois. Cela fait presque du bien de l’entendre s’exprimer
quand il en a vraiment marre : « Vraiment, la vie de l’homme sur la terre est
une corvée, il fait des journées de manœuvre. Comme l’esclave qui désire un peu
d’ombre, comme le manœuvre qui attend sa paye, depuis des mois je n’ai en
partage que le néant, je ne compte que des nuits de souffrance. » Mais je vous
laisse relire dans vos bibles ce que Dieu lui répond et le message d’espérance
final. Il retrouve ses biens, a dix enfants, dont 3 filles seules nommées et
quels beaux noms : Colombe, Fleur-de-Laurier, et Ombre-du-regard. Elles
reçoivent même reçu une part d’héritage avec leurs frères, nous mesurons la
magnanimité de Job pour l’époque. Pour nous, notre récompense, notre but c’est
le Christ, voir Dieu, la vie éternelle, donc !
Une parenthèse à propos des guérisons dont nous bénéficions aujourd’hui grâce à
l’avancée des sciences médicales et la science elle-même. Elles font jaillir des
thèses surprenantes, soutenues par l’imaginaire de la science-fiction. Vous avez
tous vu des films comme Matrix, ou certains autres où l’homme est quasiment
transformé en robot. Des termes nouveaux naissent comme transhumanisme :
certains disent que "la nature humaine" est un blocage mental et que l’homme
sera dépassé par ses créations. Pour l’instant, nos problèmes de « conduites »
intérieures ne sont pas encore tous résolus, peut-être est-ce un plus dû à nos
limites. Ce sera un sujet de questionnement pour les nouvelles générations, et
un lieu d’action pour les laïques chrétiens.
L’évangile mentionne encore un autre élément. Jésus expulse des démons et leur
interdit de parler. Une nouvelle même vraie qui est transmise dans un mauvais
contexte et polluée par des interprétations inexactes peut faire beaucoup de
dégâts. On le sait très bien dans les médias. Cette divine censure était en
cette occasion nécessaire pour qu’il n’y ait pas une sorte d’emballement
prémédiatique qui provoque une catastrophe et soit un obstacle à la prédication
de Jésus. Il ne veut pas déclencher une révolution à la mode humaine et
violente, ni prendre d’assaut Jérusalem et le Temple comme le fera plus tard
Bar-Kochba ou les Macchabées deux siècles avant. Il vient appeler à la
conversion des cœurs.
Jésus, ensuite, ne veut pas se laisser prendre par la popularité et la foule, il
se retire dans un endroit désert pour y prier, et retrouver cet essentiel qu’est
son Père. Il veut parler avec lui et demeurer fidèle à sa mission. Plus tard, sa
famille viendra pour le faire revenir à son village avec sa mère, presque prise
en otage. Le très bon charpentier semblait avoir perdu la raison, mais personne
ne le connaissait et le diable ne l’avait apparemment pas encore reconnu. Il se
voulait aux affaires de son Père, et pas à l’affaire familiale. Vous, laïques,
est-ce que vous êtes prêts à vous arrêter de temps à autre, pour vérifier si
vous êtes fidèles à vous lignes de force, à ce que l’Évangile vous demande ?
A Capharnaüm qui sera son centre de ministère, Jésus va laisser retomber la
tension. Il ne profite vraiment pas d’un avantage à la manière d’un homme
politique qui s’installe. Il laisse la liberté pour que des appels mûrissent
intérieurement et que croisse la semence jetée dans les cœurs.
Nous comprenons quel est ce feu qui dévore Jésus en écoutant saint Paul :
Frères, annoncer l’Évangile, ce n’est pas là pour moi un motif de fierté, c’est
une nécessité qui s’impose à moi. Malheur à moi si je n’annonçais pas l’Évangile
!
Que ce désir d’annoncer la Bonne Nouvelle de Jésus qui nous relève et veut nous
tendre aussi la main au jour de la Résurrection, nous habite.
Sous ta protection nous nous refugions, Sainte Mère de Dieu : ne méprise pas nos prières quand nous sommes dans l’épreuve, mais délivre-nous de tous les dangers, ô Vierge glorieuse et bénie. Amen.
LECTURES DE LA MESSE
PREMIÈRE LECTURE
Le lépreux habitera à l’écart, son habitation sera hors du camp » (Lv 13,
1-2.45-46)
DEUXIÈME LECTURE
« Imitez-moi, comme moi aussi j’imite le Christ » (1 Co 10, 31 – 11, 1)
ÉVANGILE
« La lèpre le quitta et il fut purifié » (Mc 1, 40-45)
Frères et Sœurs,
Jésus aujourd’hui s’occupe d’un lépreux qu’il rencontre sur le chemin. Il
avait déjà, dès le début de son ministère, la réputation d’être un guérisseur.
Il prenait soin des âmes et des corps, annonçait la Bonne Nouvelle. Il donnait
des signes, guérissant les malades.
Les paroles de notre malade de ce matin nous interpellent. Il ne dit pas : « Si
tu le veux, tu peux me guérir », mais « Si tu le veux, tu peux me purifier. » Il
le supplie à genoux. Jésus est ému aux entrailles dit une traduction littérale…
Que fait-il ? « Saisi de compassion, Jésus étendit la main, le toucha et lui dit
: « Je le veux, sois purifié. » Toucher un lépreux, signifiait que l’on devenait
impur, on ne pouvait plus participer à la prière. Nous nous rappelons que cette
maladie était reliée à la faute, au péché, à témoin la sœur de Moïse qui avait
médit de son frère. Jésus étant Dieu, ne pouvait être aucunement touché par une
impureté. C’est lui qui purifie. Allons un peu plus loin. Le terme de lèpre
était appliqué aussi aux maisons, aux vêtements, c’est un concept assez large.
Quelle explication ? Une modeste recherche dit que le mot en hébreux est celui
de tzaraat et qu’il est abusivement rendu par lèpre. C’est un mal avant tout
spirituel, qui peut toucher la chair, les vêtements et les murs de la maison
d'une personne, et la désigne comme impure aux yeux de la communauté d'Israël.
Il survient à la suite d'une transgression. Quand la lèpre apparaît, un Juif
recherche le Cohen, le prêtre et non le dermatologue en premier. Les
dermatologues ont les connaissances pour soigner les plaies physiques et guérir
les problèmes de peau. Ils peuvent soigner les symptômes, dit le commentateur,
mais ne peuvent guérir la cause. C’est là qu’intervient Jésus, guérissant cause
et symptôme. Il accomplit ce qu’accomplit le prêtre et mieux encore, puisque son
pouvoir est à l’origine de toute purification.
Le malade de Jésus, guéri, n’arrive pas à se taire, ce qui ralentit son activité
de prédicateur. Les gens sont captivés par le même problème, leur santé. Nous
sommes tous les mêmes, je dois me mettre de votre côté, ce qui nous importe le
plus, c’est d’être guéris de nos maux physiques et pas d’écouter des sermons. Au
moins dans les lectures, il s’agit de la parole de Dieu, un puissant remède
spirituel qui peut vous accompagner chez vous.
Soigner les malades est un art qualifié de divin. Personne n’échappe aux
médecins. Ils nous composent des menus de médicaments, nous proposent des
traitements ou de la chirurgie. Ils se plaignent parfois que les patients
n’écoutent pas bien, ne suivent pas les prescriptions, ou pire, consultent trop
internet. Il faut être heureux des progrès des sciences médicales, en conservant
un œil attentif sur nous-mêmes et prier pour nos médecins ainsi que pour le
personnel médical de toutes spécialisations, infirmiers et infirmières,
brancardiers à Lourdes. Dans l’histoire de l’Église, nous avons un bon nombre de
médecins qui sont devenus des saints, dont l’évangéliste Luc. Il me semble avoir
détecté une certaine prédilection pour certains qui portent un titre
particulièrement glorieux, celui d’anargyre. Il est réservé à ceux qui
soignaient gratuitement, par exemple, Côme et Damien, saint Blaise. Un petit
ouvrage de Michel Quenot, est sorti sur ce thème, il y a 2 ans… un cadeau à
faire peut-être à votre assureur, à moins que votre médecin supporte la
plaisanterie. (* il parle surtout de médecins de l'orthodoxie, mais ne croyez
pas qu'en Occident certains soient moins généreux. Combien vont soigner
gratuitement les plus pauvres dans le Sud et ailleurs.)
Le fait d’être malade n’en est pas une, mais la bonne humeur est depuis tout
temps considérée comme un facteur de guérison, des clowns ou des animateurs
accompagnent une belle mission auprès des enfants dans les hôpitaux. Rabelais,
prêtre, anticlérical et aussi médecin a laissé un souvenir avec les histoires
composées pour les malades, partant du principe que le rire est le propre de
l’homme. Merci donc à tous ceux qui accompagnent et visitent les malades et les
soutiennent, à la maison ou à l’hôpital. Merci aussi à ceux qui prient pour eux,
pour la santé de leur corps et de leur âme. Il ne faut pas oublier
l’enseignement de l’évangile d’aujourd’hui qui porte sur la santé de l’âme
d’abord.
Je vais terminer avec une partie du message délivré par lepape François qui a
aussi besoin de nos prières pour son ministère.
« Et voici les signes qui accompagneront ceux qui auront cru : [...] ils
imposeront les mains aux infirmes et ceux-ci seront guéris » (Mc 16, 17-18).
Dans les Actes des Apôtres, nous lisons la description des guérisons accomplies
par Pierre (cf. Ac 3, 4-8) et par Paul (cf. Ac 14, 8-11). Au don de Jésus
correspond la tâche de l’Église, qui sait qu’elle doit porter sur les malades le
regard même de son Seigneur, un regard rempli de tendresse et de compassion. La
pastorale de la santé reste et restera toujours une tâche nécessaire et
essentielle, à vivre avec un élan nouveau, à partir des communautés paroissiales
jusqu’aux centres de soin les plus performants. Nous ne pouvons pas oublier ici
la tendresse et la persévérance avec lesquelles de nombreuses familles
accompagnent leurs enfants, leurs parents et d’autres membres de leur famille,
qui souffrent de maladies chroniques ou sont porteurs de graves handicaps. Les
soins qui sont apportés en famille sont un témoignage extraordinaire d’amour de
la personne humaine et doivent être soutenus avec une reconnaissance adéquate et
des politiques appropriées. Ainsi, les médecins et les infirmiers, les prêtres,
les personnes consacrées et les volontaires, les membres de la famille et tous
ceux qui s’engagent dans le soin des malades, participent à cette mission
ecclésiale. C’est une responsabilité partagée qui enrichit la valeur du service
quotidien de chacun.
C’est à Marie, Mère de la tendresse, que nous voulons confier tous les malades dans leur corps et leur esprit, afin qu’elle les soutienne dans l’espérance. Nous lui demandons également de nous aider à être accueillants envers nos frères malades. L’Église sait qu’elle a besoin d’une grâce spéciale pour pouvoir être à la hauteur de son service évangélique du soin des malades. Par conséquent, que la prière adressée à la Mère du Seigneur nous trouve tous unis en une supplique insistante, pour que chaque membre de l’Église vive avec amour sa vocation au service de la vie et de la santé. Amen. Notre-Dame de Lourdes, Priez pour nous !
Lectures de la messe
Première lecture Le sacrifice de notre père Abraham Gn 22, 1-2.9-13.15
Psaume Je marcherai en présence du Seigneur
sur la terre des vivants. 115 (116b), 10.15, 1...
Deuxième lecture « Dieu n’a pas épargné son propre Fils » Rm 8, 31b-34
Frères et Sœurs, lorsque nous entendons le récit du sacrifice d’Abraham, de
la ligature d’Isaac, nous avons certainement un sentiment de malaise, sachant
l’attachement que l’on porte naturellement à ses enfants et au respect de toute
vie humaine. Notre temps dirait : Une vie humaine n’a-t-elle pas plus
d’importance qu’une idéologie et une philosophie, pire une religion qui est au
fond, de la superstition. Les sacrifices humains qu’elle régression de
l’humanité, de ceux de l’antiquité à Moloch, aux sacrifices de l’Amérique du Sud
ou de l’Afrique. Malheureusement il y en a encore, bien que cachés. En même
temps, ce temps ne se gêne pas pour mettre en cause la nature humaine en la
manipulant jusqu’au point de laisser entendre qu’elle n’est qu’une étape en voie
d’être dépassée dans l’évolution et manipulée par les détenteurs diplômés d’une
gnose scientiste. L’homme à ses yeux n’est rien d’autre qu’un assemblage de
cellules avec un ADN. C’est une sorte de sacrifice de l’humain qui s’installe
tranquillement dans les têtes, mettant de côté l’idée même que l’homme est doté
d’une âme immortelle et qu’il est capable de Dieu. Et on s’indigne d’un passage
biblique.
Le sacrifice d’Isaac aurait pu se produire selon la tradition, sur le Mont
Moriah, le Mont du Temple à Jérusalem, je me souviens avoir vu ce rocher sous le
fameux dôme du Rocher, lorsque cela était autorisé. Dieu avait mis à l’épreuve
Abraham, en lui demandant celui qui lui était le plus précieux, le seul fils
qu’il avait eu de Sarah, Isaac. Yiçhac était selon l’étymologie, l’enfant du
rire, pas celui de Sarah qui avait ri sous sa tente, elle n’avait pas cru en
l’annonce, mais d’abord et surtout du rire positif de Dieu, de son sourire, de
sa promesse. Isaac était l’enfant de la promesse, une promesse joyeuse, une
promesse de vie. Dieu explicite le contenu de celle-ci, Il l’étend, en raison de
l’amour total que lui manifeste Abraham : « Je le jure par moi-même, oracle du
Seigneur : parce que tu as fait cela, parce que tu ne m’as pas refusé ton fils,
ton unique, je te comblerai de bénédictions, je rendrai ta descendance aussi
nombreuse que les étoiles du ciel et que le sable au bord de la mer, et ta
descendance occupera les places fortes de ses ennemis. Puisque tu as écouté ma
voix, toutes les nations de la terre s’adresseront l’une à l’autre la
bénédiction par le nom de ta descendance. » La foi d’Abraham a porté un fruit de
vie éternelle.
Dans l’Evangile la promesse est dévoilée aux Apôtres autant qu’ils peuvent la
supporter : « Il monta sur la montagne, et se transfigura devant eux, et son
visage resplendit comme la lumière, et ses vêtements devinrent blancs comme la
neige. Il entrouvrit, dit Jean Chrysostome, un peu de la divinité, leur montra
le Dieu qui y habitait, et se transfigura devant eux. » Dieu qui s’était adressé
à Abraham, et à Moïse, vient nous présenter aujourd’hui son propre Fils sur le
Thabor : « Celui-ci est mon Fils bien-aimé ».
Pourquoi cette annonce, sinon pour encourager les Apôtres dans la perspective
d’un autre sacrifice, celui de son propre Fils ? Le Père ne pouvait être
indifférent à ce qu’ils allaient vivre, ils seront meurtris au plus profond
d’eux-mêmes, toute espérance leur paraîtra devoir être abandonnée.
« Le Seigneur, selon Clément d’Alexandrie, … quand Il parut en gloire aux
apôtres sur la montagne, ce n'était pas pour Lui-même qu'Il fit cela, se
montrant lui-même, mais pour l'Église… » Elle devait apprendre ce qui allait lui
advenir.
Après cette épiphanie, cette manifestation Jésus ordonna aux Apôtres : «de ne
raconter à personne ce qu’ils avaient vu, avant que le Fils de l’homme soit
ressuscité d’entre les morts. »
Il leur a annoncé sa résurrection, la transfiguration l’annonçait, mais eux
n’écoutent pas vraiment, ne comprennent pas, ils se demandent ce que veut dire
ressusciter d’entre les morts. Jésus qui a commencé de parler de sa mort après
la confession de Pierre, va encore essayer de préparer ses Apôtres en la leur
annonçant par deux fois en montant à Jérusalem.
La Transfiguration a été une sorte d’anticipation et d’annonce de sa
résurrection. Ils ne peuvent même pas entrer dans le mystère de Pâques. Leur foi
est presque morte, sauf celle de Jean et de Marie. L’intervention de l’Esprit
est nécessaire, au point que le Seigneur aura un parler direct, envers les
disciples d’Emmaüs… pauvres et bienheureux élèves : « Esprits sans intelligence
! Comme votre cœur est lent à croire tout ce que les prophètes ont dit ! Ne
fallait-il pas que le Christ souffrît cela pour entrer dans sa gloire ? » Et il
leur parle de Moïse… qui était apparu sur la montagne.
Dieu a un projet sur nous, et nous avons bien de la peine à y entrer, c’est pour cela que nous avons entrepris notre marche au désert sur les pas de Jésus. L’Evangile nous a laissé non seulement des indications, mais pour ainsi dire ses empreintes dans le sol et elles ne s’effacent pas. Il faut entrer dans le silence pour entendre la seule voix de Dieu, fuir ces voix qui étouffent la sienne et éteignent l’espérance. Avec lui, il faut monter sur la Montagne pour réentendre le message de vie éternelle donné aux Apôtres et à l’Église. Il nous révèle qui est Jésus, et Jésus nous apprend comment voir le Père. « Qui me voit, voit le Père. » Et que veut le Père, sinon nous donner cette vie promise à Abraham et à sa descendance. Ne laissons pas les messages de tristesse éteindre en nous le désir. Un prédicateur connu propose cette formule intéressante : « Le désir de la foi, c’est de rejoindre l’infini. Le désir de l’amour, c’est de vivre sa durée. Le désir de l’ « être », c’est Dieu, alors que nous ne le connaissons pas dans l’infini de sa réalité. » Où trouver cet infini ? Après le Thabor, il nous redescendre de la montagne pour apprendre à connaître par l’intermédiaire de son image qu’est son Fils, et dans nos frères images du Christ. Transformés par la présence du Christ, dit le pape François, nous devons être le signe concret de l’amour vivifiant de Dieu pour tous nos frères, en particulier pour ceux qui souffrent, pour ceux qui se trouvent dans la solitude et dans l’abandon, pour les malades et sont humiliés par l’injustice, l’abus de pouvoir et la violence. Apportons leur aussi le message d’espérance et la lumière du Thabor. Ce qu’ils vivent a un sens. Amen.