Homélies février 2018

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Horaire des célébrations

CHAPELLE NOTRE-DAME DU VORBOURG

Février 2018

Dimanche

04.02.18

Messe

09h30

5e Dimanche TOB

Dimanche

11.02.18

 Messe 

09h30 

6e Dimanche TOB

Dimanche

25.02.18

Messe

09h30

2e Dimanche de Carême

 


 

4 FÉVRIER 2018 - dimanche, 5ème Semaine du Temps Ordinaire — Année B

Jésus après avoir prêché dans la synagogue et chassé un esprit impur par sa parole, accomplit un signe envers la belle-mère de Simon. Il a commencé par donner son message dans le cadre de la liturgie de la synagogue. En cette journée des laïques, n’est-il pas opportun de rappeler que les services rendus dans nos églises est important, de l’orgue, en passant par l’entretien et les fleurs.
La belle-mère de Pierre donc était couchée, elle avait de la fièvre, nous dit le texte. Pierre vivait dans cette maison qui était aussi celle d’André son frère. Qui était la belle-mère de Pierre ? D’abord, c’était une malade. Pour la charité, et vu toutes les histoires qui courent sur les belles-mamans, rappelons-nous qu’étant souvent grands-mères, que, comme toutes les grands-mamans, elles sont précieuses. De quoi souffrait-elle ? Pourquoi pas d’une grippe ? Nous invoquons saint Blaise pour nous « prémunir » de tous les maux de gorge pourquoi le Seigneur n’aurait-il pas eu pitié du souci que l’on avait de cette sainte grand-mère et pour une telle maladie qui peut avoir des conséquences graves avec l’âge. Elle avait de la fièvre en grec « puretos », un mot qui vient de « pur » le feu. Elle devait avoir bien mal.
Le geste de Jésus après cette guérison peut éveiller en nous une image, celle de la résurrection. « Il la saisit par la main et la fit lever. » Pourquoi ne pas nous encourager nous-mêmes à l’heure du réveil… Lorsque je me lève, « Je ressuscite avec le Christ. » En fêtant la présentation de Jésus au temple nous avons lu dans l’évangile le cantique de Syméon qui est chanté dans la dernière prière du soir. « Maintenant ô Maître souverain, tu peux laisser ton Serviteur s’en aller en paix. » Bien sûr tout réveil, même le mien, a parfois besoin d’encouragements.
Que fait cette sainte belle-mère aussitôt guérie? Elle les servait. Quel dynamisme… Le mot de servir est diekonei… d’où vient celui de diacre. Dans l’église, les services de la diaconie sont nombreux.
Jésus avait prêché à la Synagogue le matin, fait cette guérison et mangé avec tous ceux qui étaient là. Le sabbat étant consacré au repos et à la prière et c’est le soir que les gens sont venus. Même en ne pouvant faire que ce qui était permis un jour de sabbat, un peu moins d’un kilomètre, le bouche à oreille a permis à la nouvelle de faire le tour du village. Un « guérisseur » était chez Pierre ! Le soir, après le coucher du soleil qui marque la fin du sabbat, presque toute la ville s’est retrouvée devant chez Simon-Pierre avec ses malades…
Nos santés sont un questionnement perpétuel, et Job traduit bien ce qui se passe en nous et pour nous parfois. Cela fait presque du bien de l’entendre s’exprimer quand il en a vraiment marre : « Vraiment, la vie de l’homme sur la terre est une corvée, il fait des journées de manœuvre. Comme l’esclave qui désire un peu d’ombre, comme le manœuvre qui attend sa paye, depuis des mois je n’ai en partage que le néant, je ne compte que des nuits de souffrance. » Mais je vous laisse relire dans vos bibles ce que Dieu lui répond et le message d’espérance final. Il retrouve ses biens, a dix enfants, dont 3 filles seules nommées et quels beaux noms : Colombe, Fleur-de-Laurier, et Ombre-du-regard. Elles reçoivent même reçu une part d’héritage avec leurs frères, nous mesurons la magnanimité de Job pour l’époque. Pour nous, notre récompense, notre but c’est le Christ, voir Dieu, la vie éternelle, donc !
Une parenthèse à propos des guérisons dont nous bénéficions aujourd’hui grâce à l’avancée des sciences médicales et la science elle-même. Elles font jaillir des thèses surprenantes, soutenues par l’imaginaire de la science-fiction. Vous avez tous vu des films comme Matrix, ou certains autres où l’homme est quasiment transformé en robot. Des termes nouveaux naissent comme transhumanisme : certains disent que "la nature humaine" est un blocage mental et que l’homme sera dépassé par ses créations. Pour l’instant, nos problèmes de « conduites » intérieures ne sont pas encore tous résolus, peut-être est-ce un plus dû à nos limites. Ce sera un sujet de questionnement pour les nouvelles générations, et un lieu d’action pour les laïques chrétiens.
L’évangile mentionne encore un autre élément. Jésus expulse des démons et leur interdit de parler. Une nouvelle même vraie qui est transmise dans un mauvais contexte et polluée par des interprétations inexactes peut faire beaucoup de dégâts. On le sait très bien dans les médias. Cette divine censure était en cette occasion nécessaire pour qu’il n’y ait pas une sorte d’emballement prémédiatique qui provoque une catastrophe et soit un obstacle à la prédication de Jésus. Il ne veut pas déclencher une révolution à la mode humaine et violente, ni prendre d’assaut Jérusalem et le Temple comme le fera plus tard Bar-Kochba ou les Macchabées deux siècles avant. Il vient appeler à la conversion des cœurs.
Jésus, ensuite, ne veut pas se laisser prendre par la popularité et la foule, il se retire dans un endroit désert pour y prier, et retrouver cet essentiel qu’est son Père. Il veut parler avec lui et demeurer fidèle à sa mission. Plus tard, sa famille viendra pour le faire revenir à son village avec sa mère, presque prise en otage. Le très bon charpentier semblait avoir perdu la raison, mais personne ne le connaissait et le diable ne l’avait apparemment pas encore reconnu. Il se voulait aux affaires de son Père, et pas à l’affaire familiale. Vous, laïques, est-ce que vous êtes prêts à vous arrêter de temps à autre, pour vérifier si vous êtes fidèles à vous lignes de force, à ce que l’Évangile vous demande ?
A Capharnaüm qui sera son centre de ministère, Jésus va laisser retomber la tension. Il ne profite vraiment pas d’un avantage à la manière d’un homme politique qui s’installe. Il laisse la liberté pour que des appels mûrissent intérieurement et que croisse la semence jetée dans les cœurs.
Nous comprenons quel est ce feu qui dévore Jésus en écoutant saint Paul :
Frères, annoncer l’Évangile, ce n’est pas là pour moi un motif de fierté, c’est une nécessité qui s’impose à moi. Malheur à moi si je n’annonçais pas l’Évangile !
Que ce désir d’annoncer la Bonne Nouvelle de Jésus qui nous relève et veut nous tendre aussi la main au jour de la Résurrection, nous habite.

Sous ta protection nous nous refugions, Sainte Mère de Dieu : ne méprise pas nos prières quand nous sommes dans l’épreuve, mais délivre-nous de tous les dangers, ô Vierge glorieuse et bénie. Amen.

 


 

 

11 FÉVRIER 2018 - dimanche, 6ème Semaine du Temps Ordinaire — Année B

LECTURES DE LA MESSE
PREMIÈRE LECTURE
Le lépreux habitera à l’écart, son habitation sera hors du camp » (Lv 13, 1-2.45-46)
DEUXIÈME LECTURE
« Imitez-moi, comme moi aussi j’imite le Christ » (1 Co 10, 31 – 11, 1)
ÉVANGILE
« La lèpre le quitta et il fut purifié » (Mc 1, 40-45)

Frères et Sœurs,

Jésus aujourd’hui s’occupe d’un lépreux qu’il rencontre sur le chemin. Il avait déjà, dès le début de son ministère, la réputation d’être un guérisseur. Il prenait soin des âmes et des corps, annonçait la Bonne Nouvelle. Il donnait des signes, guérissant les malades.
Les paroles de notre malade de ce matin nous interpellent. Il ne dit pas : « Si tu le veux, tu peux me guérir », mais « Si tu le veux, tu peux me purifier. » Il le supplie à genoux. Jésus est ému aux entrailles dit une traduction littérale… Que fait-il ? « Saisi de compassion, Jésus étendit la main, le toucha et lui dit : « Je le veux, sois purifié. » Toucher un lépreux, signifiait que l’on devenait impur, on ne pouvait plus participer à la prière. Nous nous rappelons que cette maladie était reliée à la faute, au péché, à témoin la sœur de Moïse qui avait médit de son frère. Jésus étant Dieu, ne pouvait être aucunement touché par une impureté. C’est lui qui purifie. Allons un peu plus loin. Le terme de lèpre était appliqué aussi aux maisons, aux vêtements, c’est un concept assez large. Quelle explication ? Une modeste recherche dit que le mot en hébreux est celui de tzaraat et qu’il est abusivement rendu par lèpre. C’est un mal avant tout spirituel, qui peut toucher la chair, les vêtements et les murs de la maison d'une personne, et la désigne comme impure aux yeux de la communauté d'Israël. Il survient à la suite d'une transgression. Quand la lèpre apparaît, un Juif recherche le Cohen, le prêtre et non le dermatologue en premier. Les dermatologues ont les connaissances pour soigner les plaies physiques et guérir les problèmes de peau. Ils peuvent soigner les symptômes, dit le commentateur, mais ne peuvent guérir la cause. C’est là qu’intervient Jésus, guérissant cause et symptôme. Il accomplit ce qu’accomplit le prêtre et mieux encore, puisque son pouvoir est à l’origine de toute purification.
Le malade de Jésus, guéri, n’arrive pas à se taire, ce qui ralentit son activité de prédicateur. Les gens sont captivés par le même problème, leur santé. Nous sommes tous les mêmes, je dois me mettre de votre côté, ce qui nous importe le plus, c’est d’être guéris de nos maux physiques et pas d’écouter des sermons. Au moins dans les lectures, il s’agit de la parole de Dieu, un puissant remède spirituel qui peut vous accompagner chez vous.
Soigner les malades est un art qualifié de divin. Personne n’échappe aux médecins. Ils nous composent des menus de médicaments, nous proposent des traitements ou de la chirurgie. Ils se plaignent parfois que les patients n’écoutent pas bien, ne suivent pas les prescriptions, ou pire, consultent trop internet. Il faut être heureux des progrès des sciences médicales, en conservant un œil attentif sur nous-mêmes et prier pour nos médecins ainsi que pour le personnel médical de toutes spécialisations, infirmiers et infirmières, brancardiers à Lourdes. Dans l’histoire de l’Église, nous avons un bon nombre de médecins qui sont devenus des saints, dont l’évangéliste Luc. Il me semble avoir détecté une certaine prédilection pour certains qui portent un titre particulièrement glorieux, celui d’anargyre. Il est réservé à ceux qui soignaient gratuitement, par exemple, Côme et Damien, saint Blaise. Un petit ouvrage de Michel Quenot, est sorti sur ce thème, il y a 2 ans… un cadeau à faire peut-être à votre assureur, à moins que votre médecin supporte la plaisanterie. (* il parle surtout de médecins de l'orthodoxie, mais ne croyez pas qu'en Occident certains soient moins généreux. Combien vont soigner gratuitement les plus pauvres dans le Sud et ailleurs.)
Le fait d’être malade n’en est pas une, mais la bonne humeur est depuis tout temps considérée comme un facteur de guérison, des clowns ou des animateurs accompagnent une belle mission auprès des enfants dans les hôpitaux. Rabelais, prêtre, anticlérical et aussi médecin a laissé un souvenir avec les histoires composées pour les malades, partant du principe que le rire est le propre de l’homme. Merci donc à tous ceux qui accompagnent et visitent les malades et les soutiennent, à la maison ou à l’hôpital. Merci aussi à ceux qui prient pour eux, pour la santé de leur corps et de leur âme. Il ne faut pas oublier l’enseignement de l’évangile d’aujourd’hui qui porte sur la santé de l’âme d’abord.
Je vais terminer avec une partie du message délivré par lepape François qui a aussi besoin de nos prières pour son ministère.
« Et voici les signes qui accompagneront ceux qui auront cru : [...] ils imposeront les mains aux infirmes et ceux-ci seront guéris » (Mc 16, 17-18). Dans les Actes des Apôtres, nous lisons la description des guérisons accomplies par Pierre (cf. Ac 3, 4-8) et par Paul (cf. Ac 14, 8-11). Au don de Jésus correspond la tâche de l’Église, qui sait qu’elle doit porter sur les malades le regard même de son Seigneur, un regard rempli de tendresse et de compassion. La pastorale de la santé reste et restera toujours une tâche nécessaire et essentielle, à vivre avec un élan nouveau, à partir des communautés paroissiales jusqu’aux centres de soin les plus performants. Nous ne pouvons pas oublier ici la tendresse et la persévérance avec lesquelles de nombreuses familles accompagnent leurs enfants, leurs parents et d’autres membres de leur famille, qui souffrent de maladies chroniques ou sont porteurs de graves handicaps. Les soins qui sont apportés en famille sont un témoignage extraordinaire d’amour de la personne humaine et doivent être soutenus avec une reconnaissance adéquate et des politiques appropriées. Ainsi, les médecins et les infirmiers, les prêtres, les personnes consacrées et les volontaires, les membres de la famille et tous ceux qui s’engagent dans le soin des malades, participent à cette mission ecclésiale. C’est une responsabilité partagée qui enrichit la valeur du service quotidien de chacun.

C’est à Marie, Mère de la tendresse, que nous voulons confier tous les malades dans leur corps et leur esprit, afin qu’elle les soutienne dans l’espérance. Nous lui demandons également de nous aider à être accueillants envers nos frères malades. L’Église sait qu’elle a besoin d’une grâce spéciale pour pouvoir être à la hauteur de son service évangélique du soin des malades. Par conséquent, que la prière adressée à la Mère du Seigneur nous trouve tous unis en une supplique insistante, pour que chaque membre de l’Église vive avec amour sa vocation au service de la vie et de la santé. Amen. Notre-Dame de Lourdes, Priez pour nous !

 


 

25 février 2018 - 2ème Dimanche de Carême — Année B

Lectures de la messe

Première lecture Le sacrifice de notre père Abraham Gn 22, 1-2.9-13.15
Psaume Je marcherai en présence du Seigneur
sur la terre des vivants. 115 (116b), 10.15, 1...
Deuxième lecture « Dieu n’a pas épargné son propre Fils » Rm 8, 31b-34

Frères et Sœurs, lorsque nous entendons le récit du sacrifice d’Abraham, de la ligature d’Isaac, nous avons certainement un sentiment de malaise, sachant l’attachement que l’on porte naturellement à ses enfants et au respect de toute vie humaine. Notre temps dirait : Une vie humaine n’a-t-elle pas plus d’importance qu’une idéologie et une philosophie, pire une religion qui est au fond, de la superstition. Les sacrifices humains qu’elle régression de l’humanité, de ceux de l’antiquité à Moloch, aux sacrifices de l’Amérique du Sud ou de l’Afrique. Malheureusement il y en a encore, bien que cachés. En même temps, ce temps ne se gêne pas pour mettre en cause la nature humaine en la manipulant jusqu’au point de laisser entendre qu’elle n’est qu’une étape en voie d’être dépassée dans l’évolution et manipulée par les détenteurs diplômés d’une gnose scientiste. L’homme à ses yeux n’est rien d’autre qu’un assemblage de cellules avec un ADN. C’est une sorte de sacrifice de l’humain qui s’installe tranquillement dans les têtes, mettant de côté l’idée même que l’homme est doté d’une âme immortelle et qu’il est capable de Dieu. Et on s’indigne d’un passage biblique.
Le sacrifice d’Isaac aurait pu se produire selon la tradition, sur le Mont Moriah, le Mont du Temple à Jérusalem, je me souviens avoir vu ce rocher sous le fameux dôme du Rocher, lorsque cela était autorisé. Dieu avait mis à l’épreuve Abraham, en lui demandant celui qui lui était le plus précieux, le seul fils qu’il avait eu de Sarah, Isaac. Yiçhac était selon l’étymologie, l’enfant du rire, pas celui de Sarah qui avait ri sous sa tente, elle n’avait pas cru en l’annonce, mais d’abord et surtout du rire positif de Dieu, de son sourire, de sa promesse. Isaac était l’enfant de la promesse, une promesse joyeuse, une promesse de vie. Dieu explicite le contenu de celle-ci, Il l’étend, en raison de l’amour total que lui manifeste Abraham : « Je le jure par moi-même, oracle du Seigneur : parce que tu as fait cela, parce que tu ne m’as pas refusé ton fils, ton unique, je te comblerai de bénédictions, je rendrai ta descendance aussi nombreuse que les étoiles du ciel et que le sable au bord de la mer, et ta descendance occupera les places fortes de ses ennemis. Puisque tu as écouté ma voix, toutes les nations de la terre s’adresseront l’une à l’autre la bénédiction par le nom de ta descendance. » La foi d’Abraham a porté un fruit de vie éternelle.
Dans l’Evangile la promesse est dévoilée aux Apôtres autant qu’ils peuvent la supporter : « Il monta sur la montagne, et se transfigura devant eux, et son visage resplendit comme la lumière, et ses vêtements devinrent blancs comme la neige. Il entrouvrit, dit Jean Chrysostome, un peu de la divinité, leur montra le Dieu qui y habitait, et se transfigura devant eux. » Dieu qui s’était adressé à Abraham, et à Moïse, vient nous présenter aujourd’hui son propre Fils sur le Thabor : « Celui-ci est mon Fils bien-aimé ».
Pourquoi cette annonce, sinon pour encourager les Apôtres dans la perspective d’un autre sacrifice, celui de son propre Fils ? Le Père ne pouvait être indifférent à ce qu’ils allaient vivre, ils seront meurtris au plus profond d’eux-mêmes, toute espérance leur paraîtra devoir être abandonnée.
« Le Seigneur, selon Clément d’Alexandrie, … quand Il parut en gloire aux apôtres sur la montagne, ce n'était pas pour Lui-même qu'Il fit cela, se montrant lui-même, mais pour l'Église… » Elle devait apprendre ce qui allait lui advenir.
Après cette épiphanie, cette manifestation Jésus ordonna aux Apôtres : «de ne raconter à personne ce qu’ils avaient vu, avant que le Fils de l’homme soit ressuscité d’entre les morts. »
Il leur a annoncé sa résurrection, la transfiguration l’annonçait, mais eux n’écoutent pas vraiment, ne comprennent pas, ils se demandent ce que veut dire ressusciter d’entre les morts. Jésus qui a commencé de parler de sa mort après la confession de Pierre, va encore essayer de préparer ses Apôtres en la leur annonçant par deux fois en montant à Jérusalem.
La Transfiguration a été une sorte d’anticipation et d’annonce de sa résurrection. Ils ne peuvent même pas entrer dans le mystère de Pâques. Leur foi est presque morte, sauf celle de Jean et de Marie. L’intervention de l’Esprit est nécessaire, au point que le Seigneur aura un parler direct, envers les disciples d’Emmaüs… pauvres et bienheureux élèves : « Esprits sans intelligence ! Comme votre cœur est lent à croire tout ce que les prophètes ont dit ! Ne fallait-il pas que le Christ souffrît cela pour entrer dans sa gloire ? » Et il leur parle de Moïse… qui était apparu sur la montagne.

Dieu a un projet sur nous, et nous avons bien de la peine à y entrer, c’est pour cela que nous avons entrepris notre marche au désert sur les pas de Jésus. L’Evangile nous a laissé non seulement des indications, mais pour ainsi dire ses empreintes dans le sol et elles ne s’effacent pas. Il faut entrer dans le silence pour entendre la seule voix de Dieu, fuir ces voix qui étouffent la sienne et éteignent l’espérance. Avec lui, il faut monter sur la Montagne pour réentendre le message de vie éternelle donné aux Apôtres et à l’Église. Il nous révèle qui est Jésus, et Jésus nous apprend comment voir le Père. « Qui me voit, voit le Père. » Et que veut le Père, sinon nous donner cette vie promise à Abraham et à sa descendance. Ne laissons pas les messages de tristesse éteindre en nous le désir. Un prédicateur connu propose cette formule intéressante : « Le désir de la foi, c’est de rejoindre l’infini. Le désir de l’amour, c’est de vivre sa durée. Le désir de l’ « être », c’est Dieu, alors que nous ne le connaissons pas dans l’infini de sa réalité. » Où trouver cet infini ? Après le Thabor, il nous redescendre de la montagne pour apprendre à connaître par l’intermédiaire de son image qu’est son Fils, et dans nos frères images du Christ. Transformés par la présence du Christ, dit le pape François, nous devons être le signe concret de l’amour vivifiant de Dieu pour tous nos frères, en particulier pour ceux qui souffrent, pour ceux qui se trouvent dans la solitude et dans l’abandon, pour les malades et sont humiliés par l’injustice, l’abus de pouvoir et la violence. Apportons leur aussi le message d’espérance et la lumière du Thabor. Ce qu’ils vivent a un sens. Amen.

 


Sainte Catherine de Sienne ; Les textes de la Liturgie