CHAPELLE NOTRE-DAME DU VORBOURG
DÉCEMBRE 2014
Dimanche |
7
Décembre |
Messe
Chapelet |
09h30
15h30 |
2ème
Dimanche de l'Avent |
Lundi |
8
Décembre |
Messe |
09h30 |
Immaculée Conception
de la Bienheureuse
Vierge Marie |
Mardi |
9
Décembre |
Messe |
18h00 |
S. Juan Diego Cuautltoatzin |
Mercredi |
10
Décembre |
Messe |
8h30 |
férie de l'Avent |
Jeudi |
11
Décembre |
Messe |
8h30 |
S. Damase 1er, pp. |
Vendredi |
12
Décembre |
Messe |
8h30 |
férie de l'Avent |
Samedi |
13
Décembre |
Messe |
8h30 |
Ste Lucie, v.m. |
Dimanche |
14
Décembre |
Messe
Prière Mariale |
09h30
15h30 |
3ème
Dimanche de l'Avent |
Lundi |
15
Décembre |
Messe |
08h30 |
férie de l'Avent |
Mardi |
16
Décembre |
Messe |
18h00 |
férie de l'Avent |
Mercredi |
17
Décembre |
Messe |
8h30 |
O Sapientia |
Jeudi |
18
Décembre |
Messe |
8h30 |
O Adonaï |
Vendredi |
19
Décembre |
Messe |
8h30 |
O Radix |
Samedi |
20
Décembre |
Messe |
8h30 |
O Clavis |
Dimanche |
21
Décembre |
Messe
Chapelet |
09h30
15h30 |
4ème
Dimanche de l'Avent |
Lundi |
22
Décembre |
Messe |
08h30 |
O Rex |
Mardi |
23
Décembre |
Messe |
18h00 |
O Emmanuel |
Mercredi |
24
Décembre |
Messe |
8h30 |
Messe de la Vigile de Noël |
Jeudi |
25
Décembre |
Messe
de la Nuit
Messe du Jour |
00h00
9h30 |
LA NATIVITÉ DU SEIGNEUR |
Vendredi |
26
Décembre |
Messe |
8h30 |
S.
ETIENNE, protom. |
Samedi |
27
Décembre |
Messe |
8h30 |
S. JEAN, ap. |
Dimanche |
28
Décembre |
Messe
Prière Mariale |
09h30
15h30 |
LA SAINTE
FAMILLE
(Les Saints
Innocents) |
Lundi |
29
Décembre |
Messe |
08h30 |
S. Thomas Becket, év. m. |
Mardi |
30
Décembre |
Messe |
18h00 |
Octave de la Nativité |
Mercredi |
31
Décembre |
Messe |
8h30 |
S. Sylvestre, pp |
Jeudi |
1er Janvier |
Messe |
9h30 |
Sainte Marie
Mère de Dieu |
Vendredi |
2 Janvier |
Messe |
8h30 |
SS.
Basile le Grand, et Grégoire de Nazianze |
Samedi |
3 Janvier |
Messe |
8h30 |
Le Saint Nom
de Jésus |
Dimanche |
4 Janvier |
Messe
Chapelet |
09h30
15h30 |
L'EPIPHANIE
DU SEIGNEUR |
Intentions
du Pape François pour le mois de décembre
- DÉCEMBRE 2014
Générale :
Noël, espérance pour l'humanité
Pour que la naissance du Rédempteur apporte paix et espérance à tous les
hommes de bonne volonté.
Missionnaire : Les
parents
Pour que les parents soient d'authentiques évangélisateurs, transmettant à leurs
enfants le don précieux de la foi.
Homélies et mots spirituels au Sanctuaire
+ PAX
Annonciation du Seigneur
Frères et Sœurs,
L’Immaculée Conception de Notre-Dame est l’aurore du
salut. Elle est un mystère de joie nous disait le
pape Benoît dans une de ses prières. O Marie, Vierge Immaculée, , le
mystère de ton Immaculée Conception est source de joie et d’espérance pour tous
les rachetés. Nous te saluons et t’invoquons avec les paroles de l’Ange : «
Comblée de grâce » (Lc 1, 28), le plus beau nom, par lequel Dieu lui-même t’a
appelée depuis toute éternité.
Les textes de la liturgie d’aujourd’hui décrivent les
merveilles que le Seigneur a faites pour Marie. « Chantez au Seigneur un chant
nouveau, car il a fait des merveilles. » En elle sont manifestées sa victoire
et sa justice, sa fidélité, son amour pour la maison d’Israël, mais aussi pour
la terre toute entière et donc pour chacun de nous. Il vient faire toutes choses
nouvelles et commence par préparer une demeure digne de Lui à son Fils. Il ne
choisit pas de lui offrir un palais, une suite princière, une armée de valeureux
soldats ou de serviteurs, pas même de gardes suisses pour veiller sur lui, mais
une mère exempte de tout péché et même de ce mystérieux péché originel. Il
choisit de faire d’elle son premier chemin vers les hommes.
L’ange Gabriel dans l’Evangile nous a donné une clef pour
entrer dans la connaissance de cette mystérieuse relation entre Dieu et Marie :
« Je te salue, Comblée-de-grâce, le Seigneur est avec toi. » On pourrait prendre
cette salutation comme un bonjour, plein de respect et d’attention, de ceux
qu’on adressait aux demoiselles d’autrefois. « L'Ange était descendu porté sur
ses ailes de feu et inondant de clartés divines la demeure et l'esprit de
Marie. », nous dit saint Augustin. « A l'aspect de l'ange, la Vierge se trouble
et se demande quelle peut être cette bénédiction. »
Pourquoi le Seigneur avait-il préparé Marie en la
préservant de toute tache ? Sinon pour qu’elle puisse donner un oui qui soit ce
qu’il y avait de plus parfait depuis la création du monde, l’antithèse de la
désobéissance de l’homme et son antidote. « Que tout se passe pour moi selon ta
parole. » Elle ne veut pas se faire prier, elle est la servante du Seigneur ,
elle veut de tout son être adhérer à ce que le Seigneur lui demande. C’est un
oui très humble, une réponse d’amour parfaite. Le Seigneur s’est préparé en
elle, un chemin joyeux, sa voie royale, et un appel auquel il ne pourrait
résister. A notre nature humaine qui aime parfaitement, il ne peut que répondre
parfaitement, Marie est irrésistible, comme le sera encore plus pour son Père,
le Fils qui se fait homme. Il est le nouvel Adam, lui qui vient parmi nous, qui
prend un corps : « Je viens pour faire ta volonté. » L’Immaculée Conception sert
à cela, accueillir le Fils de Dieu qui se fait homme.
Le Pape Pie IX, avec le langage de l’époque, nous explique
dans sa fameuse bulle Ineffabilis Deus, la finalité de cette action de Dieu et
ce que Notre-Dame accomplira par sa réponse. Comme le Christ, médiateur entre
Dieu et les hommes, détruisit, en prenant la nature humaine, l'arrêt de
condamnation qui était contre nous et l'attacha triomphalement à la croix ;
ainsi la Très Sainte Vierge, unie étroitement, unie inséparablement avec lui,
fut, par lui et avec lui, l'éternelle ennemie du serpent venimeux, le vainquit,
le terrassa sous son pied virginal et sans tache, et lui brisa la tête[ 16].
Entre Marie et le serpent, c’est la guerre… C’est un peu la mode de voir des
dames foudroyantes de nos jours. Marie mène aussi sa guerre, mais avec d’autres
armes, des armes spirituelles.
Je vous rappelle le contenu de sa formulation que nous
aimons régulièrement entendre : Nous déclarons, Nous prononçons et
définissons que la doctrine qui enseigne que la Bienheureuse Vierge Marie, dans
le premier instant de sa Conception, a été, par une grâce et un privilège
spécial du Dieu Tout-Puissant, en vue des mérites de Jésus-Christ, Sauveur du
genre humain, préservée et exempte de toute tache du péché originel, est révélée
de Dieu, et par conséquent qu'elle doit être crue fermement et constamment par
tous les fidèles[29].
Depuis le temps que nous célébrons ensemble l’Immaculée
Conception, vous aurez peut-être retenu que cet enseignement sur Marie a un lien
avec le concile de Bâle en 1439. Dom Guéranger qui n’est plus à présenter avait
rédigé
un recueil, un mémoire sur l’Immaculée et en parlait ainsi : À l’époque
où il rendit cette décision, le concile de Bâle était acéphale, et il ne
représentait plus que lui-même, c’est-à-dire une assemblée schismatique et
scandaleuse. Délicieux langage expressif du 19ème siècle. Le
temps n’était pas venu, les vives discussions sur ce sujet étaient signes d’un
mûrissement et d’une pacification nécessaires. L’Immaculée commençait à être
plus présente dans l’art. Les amateurs de représentations religieuses savent
qu’avant celles, indispensables, de Notre-Dame de Lourdes en toutes matières, il
en existait d’autres. Les artistes anciens sur verre et tous autres supports
exprimaient la conception de Marie par un baiser échangé entre Anne et Joachim
devant la porte dorée à Jérusalem. C’est au 15ème siècle époque de
ce même concile qu’elles prirent leur essor. Pour la conception de Jésus ,
Marie est représentée disant son oui en présence de l’ange. On devrait éviter
pour cette raison les représentations de Marie et Joseph imitées de celles
d’Anne et Joachim. Cette époque (15e s.) a vu aussi une expansion de
la représentation de l’arbre de Jessé, père de David, illustrant le passage
connu de l’Ecriture lu durant le temps de l’Avent : « Un rameau sortira de la
souche de Jessé (Is 11, 1-2) ». Depuis ce temps-là, Marie y figure souvent,
tenant Jésus enfant dans ses bras. La question de l’Immaculée, très délicate,
était en ébullition chez les théologiens...
Nous pourrions nous interroger non sur le 15ème
et le 19ème siècle, mais aujourd’hui sur la grâce d’avoir pour Mère,
Marie l’Immaculée, puisque Jésus nous l’a donnée à chacun personnellement, ainsi
qu’à toute l’Eglise. A quoi le privilège de l’Immaculée nous sert-il en 2014 et
bientôt 2015 ? Ne serait-il pas dépassé ? Vatican II le cite pourtant (LG
59). N’aurions-nous plus besoin de joie ? Si elle est absente, si nous préférons
la tristesse, ne serait-ce pas en raison du fait que nous nous satisfaisons d’un
culte à notre petit moi, à notre idole intérieure. Nous n’accueillons pas le
tout autre et sa joie, Celui qui vient. Marie, l’Immaculée s’est faite le chemin
de Dieu jusqu’à nous disait le pape François hier. Qui apportera au monde la
joie de l’Evangile ? Jésus est notre joie, Marie est la source de notre joie.
Marie par sa conception immaculée, a été préservée de toutes les conséquences
de la rupture avec Dieu, elle a donné son oui totalement et parfaitement, le
Christ est venu et a donné sa vie, donc la source de notre joie continue à
couler, sans se tarir. Nul ne peut l’arrêter. Dieu ne se laisse pas arrêter par
la faute de l’homme, hier, aujourd’hui, demain à jamais. N’en avons-nous pas
perdu parfois conscience ? Ne préférons-nous pas les véritables ténèbres de
notre idole, de notre moi intérieur, la satisfaction de notre goût du glauque, à
la joie qui nous est proposée. L’humilité de Marie, à l’opposé de cette
idolâtrie la fait se considérer comme la servante du Seigneur . Et nous ? On
voit dans les actualités certaines personnes prêtes à un voyage sans retour vers
Mars. Mais n’y aurait-il pas d’abord un autre chemin à préparer et à
entreprendre ? Un chemin pour l’accueil d’une joie que nul ne pourra nous
enlever ? Si le Seigneur a souhaité un tel état intérieur pour celle qui allait
devenir la Mère de son Fils, n’est-ce pas aussi un signal pour nous qui avons
été blessés par le péché ? Jésus vient nous réconcilier avec son Père, nous
apporter la joie de la Bonne Nouvelle. Il s’agit de la partager, de la vivre
ensemble. Evangéliser par attraction personnelle et communautaire pour
transmettre la joie qui nous libère de nous-mêmes, de toute tristesse, dit le
pape François. Le privilège dont a bénéficié Marie est un signe pour nous, et
une aide. Demandons à Marie aujourd’hui d’accueillir celui qu’elle va porter en
elle. Il est le signe que Dieu nous donne. Puisque tous les anges ont été ravis
par l’Immaculée Conception de Marie, puisque son Fils l’a emportée dans son
Assomption, puisque la Trinité Très Sainte lui a donné le titre de Reine du
ciel et des Anges, de Reine de l’Univers, ne devrions-nous pas tous les jours,
lui demander de nous faire, un jour, entrer en participation plénière de cette
joie céleste ?
O Marie conçue sans péché, priez pour nous qui avons
recours à vous ! Amen, viens Seigneur Jésus.
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+ PAX
3ème dimanche de l'Avent - B / 14
décembre 2014
Lectures de la messe du jour
1ère lecture : « Je tressaille de joie dans le Seigneur » (Is 61, 1-2a.10-11)
2ème lecture : « Que votre esprit, votre âme et votre corps soient gardés pour
la venue du Seigneur » (1 Th 5, 16-24)
Evangile : « Au milieu de vous se tient celui que vous ne connaissez pas » (Jn
1, 6-8.19-28)
Frères Sœurs,
Jean-Baptiste est encore là en ce dimanche, Gaudete,
dimanche de la joie. Pourquoi se réjouir ? Parce que le Seigneur est proche.
« Soyez dans la joie du Seigneur, soyez toujours dans la joie, le Seigneur est
proche nous dit l’antienne d’ouverture. »
Jean est soumis à un véritable interrogatoire par les
Juifs, nous dit l’Evangile, c’est-à-dire par les autorités religieuses qui ne
crurent pas en Jésus. L’esprit du mal est là, déjà à l’œuvre, prêt à s’opposer
au Messie qui allait venir et le guettant. Vous remarquerez une obscurité dans
la traduction, on nous dit un peu plus bas que ces interlocuteurs avaient été
envoyés de la part des pharisiens. La Bible de Jérusalem a préféré parler d’un
autre groupe constitué de pharisiens, « On avait envoyé des pharisiens », ou
encore, « Or, certains des envoyés étaient des pharisiens ». Même avec une
nouvelle traduction liturgique, il ne sera pas enlevé à nos exégètes la joie de
longues discussions encore, même sur le grec.
Les interrogations de ces Juifs paraissent constituer une
véritable tentation pour le Baptiste. Mais il aime la vérité comme personne
avant lui, il est humble et affirme qu’il n’est pas le Messie, mais celui qui le
précède, l’annonce et l’attend de toute son âme. Sa joie il la met dans le
Messie qui vient, le Bien-Aimé, en celui dans lequel Dieu lui-même a mis toute
sa joie. Les pharisiens font une réflexion curieuse, qui nous fait toucher du
doigt le fait que l’Evangile n’est pas simplement une sorte de chronologie
historique : « Pourquoi donc baptises-tu si tu n’es ni le Messie, ni le Christ,
ni Élie, ni le Prophète ? » Jean répond qu’il ne baptise que dans l’eau. Cela
ne peut signifier dans la pensée de l’Evangéliste qu’il ne s’agit que d’un
baptême d’initiation en vue du baptême dans l’Esprit L’ancien pape Benoît nous
disait que le baptême n’était pas prévu par la Torah. Il était une manifestation
personnelle de repentir, alors que le repentir était plutôt envisagé
liturgiquement de manière collective chez les juifs. Pour que le baptême prenne
son sens plénier, il fallait l’intervention de Jésus et son action, Dieu seul
pouvant pardonner les péchés. Plus loin, Jean-Baptiste voyant Jésus venir à
lui, dit : « Voici l’agneau de Dieu, celui qui enlève le péché du monde. » Y
a-t-il un motif plus profond que celui-là à la joie de celui qui est l’ami de
l’époux ? Le Messie vient, Dieu vient visiter son Peuple et le sauver, lui
apporter la réconciliation. Il vient faire de tous les hommes son Peuple.
Lorsque Jésus commence son ministère, Jean est « ravi de
joie à la voix de l'Epoux ».
Paul VI l’avait fait remarquer dans son exhortation « gaudete in domino ».
Saint Paul nous transmet ce message d’amitié retrouvée avec
Dieu. Il est déjà venu et nous sommes tenus de faire tout ce qui est en notre
pouvoir pour la conserver. « Soyez saints, car moi, je suis saint ». La joie
est donc une conséquence de la sainteté « Soyez toujours dans la joie, priez
sans relâche, rendez grâce en toute circonstance », discernez ce qui est bon et
qui ne l’est pas… Nous pouvons ajouter après avoir entendu la réponse de Jean :
- Qui est Dieu et qui ne l’est pas ! Jean n’est pas le Messie, Jean ne se prend
pas pour Dieu, il ne se met pas à sa place, il ne s’adore pas lui-même.
La joie véritable ne peut survenir que lorsque la paix avec
Dieu est établie ou rétablie.
Le prophète Isaïe annonçait ce jour dans la première
lecture. Le Messie vient, « L’esprit du Seigneur Dieu est sur moi parce que le
Seigneur m’a consacré par l’onction. » La TOB a traduit : « le Seigneur a fait
de moi, un messie », il a reçu l’onction de joie, l’huile d’allégresse pour
transmettre cette joie. L’Esprit-Saint a cette étrange faculté de pouvoir donner
la joie dans les épreuves, il donne la joie éternelle, celle de la rencontre
avec Dieu.
Peut-être avez-vous remarqué encore l’usage du féminin dans
ce passage « Car il m’a vêtue des vêtements du salut, il m’a couverte du
manteau de la justice. » C’est parce que c’est Jérusalem qui parle,
l’onction concerne le Christ, qui apporte la bonne nouvelle, la joie de la bonne
nouvelle, mais elle concerne aussi Jérusalem qui tressaille de joie dans le
Seigneur. Si le Magnificat de Marie nous a réjoui le cœur, en ce dimanche de la
joie, sa joie est aussi la nôtre. Avec Marie portant le Christ en elle, n’y
a-t-il pas d’image plus forte de l’Eglise ? Ce n’est pas une image statique, ou
celle d’un modèle prenant la pose. Marie est l’Eglise qui se réjouit, qui exulte
en Dieu son Sauveur, mais aussi l’Eglise qui montre l’amour de Dieu aux hommes
et qui l’annonce.
« La joie de l’Évangile remplit le cœur et toute la vie de
ceux qui rencontrent Jésus. Ceux qui se laissent sauver par lui sont libérés du
péché, de la tristesse, du vide intérieur, de l’isolement. Avec Jésus Christ la
joie naît et renaît toujours. » Nous disait le pape François dans son
exhortation sur la joie de l'Evangile.
L’Eglise ne s’annonce pas elle-même, mais elle annonce le
Christ. Reconnaître nos limites et se laisser habiter par l’espérance, appeler
sans cesse le Seigneur et l’annoncer ne peut qu’ouvrir le cœur à la rencontre de
celui que Jean appelait de toutes ses forces. Dirige notre joie vers la joie
d’un si grand mystère : pour que nous fêtions notre salut avec un cœur vraiment
nouveau, disait la prière d’introduction. La La joie que la liturgie réveille
dans les coeurs des chrétiens n'est pas réservée à nous seuls: elle est une
annonce prophétique destinée à l'humanité tout entière, en particulier aux plus
pauvres, dans ce cas aux plus pauvres de joie! La joie doit être transmise
et suscitée.
Les papes ont insisté sur la nécessité de retrouver la
vraie joie et de la transmettre. Elle « n’est pas un simple état d’âme passager,
ni quelque chose que l’on atteint de ses propres forces, mais elle est un don,
elle naît de la rencontre avec la personne vivante de Jésus ». (Benoît XVI) »
Comment va la joie dans nos familles a demandé fréquemment le pape François?
Quelle joie préparons-nous à donner pour Noël autour de nous? Il faut de tout,
y compris des animations, du travail et de la bonne volonté, mais en gardant au
cœur la finalité qui est de se réjouir de la venue du Seigneur ! Il est notre
joie. Mère de l’Évangile vivant, source de joie pour les petits, prie pour
nous. Amen.
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+ PAX
21 décembre 2014 - 4ème
Dimanche de l'Avent
Lectures de la messe du jour
1ère lecture : La royauté de David subsistera toujours devant le Seigneur (2
S 7, 1-5.8b-12.14a.16)
Le roi David habitait enfin dans sa maison.
2ème lecture : Le mystère gardé depuis toujours dans le silence est maintenant
manifesté (Rm 16, 25-27)
Evangile : « Voici que tu vas concevoir et enfanter un fils » (Lc 1, 26-38)
Frères et Sœurs,
Il n’est pas toujours fréquent de voir une manifestation de
reconnaissance pour une grâce obtenue, mais cela arrive. La tentation peut être
grande d’en rester au lapidaire ça a marché ou ça n’a pas marché. Après de
nombreuses années passées à fuir et à combattre, David s’est construit une
maison à Jérusalem récemment conquise. Il l’a fait en bois de cèdre nous est-il
dit, le Liban voisin était un grand fournisseur. David se s’est senti prit par
un sentiment de culpabilité et voulut remercier Dieu. Peut-être avait-il aussi
une arrière-pensée, à savoir stabiliser l’arche et donc la présence de Dieu, là
où il se trouvait. Ca aurait été une manière de rendre Dieu captif, ainsi que
sa bénédiction d’une certaine manière. Tout avait fini par si bien marcher, nous
pouvons comprendre. Mais impossible de capturer Dieu et de mettre la main sur
Lui. Nous connaissons l’histoire, David étant un homme de sang, ce sera Salomon,
dont le nom signifie homme de paix qui construira ce fameux temple. Dieu lui
fait une promesse, qui nous surprend nous aussi. Par la bouche de Nathan, il
commence par lui dire que lui, installe définitivement son Peuple et qu’il lui
fera lui-même une maison. Or, il en a déjà une qu’est-ce que cela peut donc
dire ? C’est une prophétie qui annonce la naissance de Jésus. Moi, je serai
pour lui un père ; et lui sera pour moi un fils. Les rois aimaient à
prendre le titre de fils de Dieu. Aujourd’hui cela ne déplairait pas aux
détenteurs de tout pouvoir exécutif qui en apprécie les fumets. La maison de
David subsistera toujours en la personne du Christ qui va venir. Son corps est
le Temple de Dieu. Comment cette promesse a-t-elle été comprise ? Comme une
royauté temporelle, il nous suffit de relire les Evangiles. C’était bien plus et
tout autre chose!
Dieu entre dans la maison de David et l’établi
définitivement au moment de l’Incarnation, puis lorsque Joseph prend chez lui
Marie son épouse. Joseph appartient à la maison de David, et c’est lui qui y
introduit son épouse et le Fils de Dieu. J’aime beaucoup à ce propos l’image de
l’arbre de Jessé qui figure fréquemment sur les vitraux de certaines églises. La
collégiale de la capitale de l’ancien canton et capitale fédérale qui fut
catholique, ose-t-on le rappeler en mentionnant aussi la fameuse lettre de
Nicolas de Flüe aux bernois (il insiste sur la nécessité de conserver la foi),
en possède un de remarquable sur ce sujet du 15ème siècle. On y voit
Jessé, le père de David entouré simplement de deux rois et au-dessus,
l’Annonciation, la Nativité, les Rois Mages, l’enfance du Christ… etc…
L’interprétation de la promesse de Dieu est donnée.
Marie, l’Immaculée après son dialogue avec l’ange a donc
conçu sous l’action de l’Esprit-Saint celui en qui se réalisent les promesses
faites à David. Elle est aussi le temple de l’Esprit-Saint et même l’arche
d’alliance. Car en elle prend chair et vient demeurer celui qui sera bien plus
que des tables de pierre et le bâton de Moïse, celui qui détient par nature
toute autorité au ciel et sur la terre, celui qui brisera les portes de l’enfer.
Plus de pierres, mais l’annonce que l’unique loi de Dieu est celle de l’amour.
En Lui Dieu dévoile son mystère le plus profond, Dieu est amour.
Le mystère, caché depuis les siècles, est maintenant
révélé nous dit un commentateur. Saint Paul, ne peut retenir son
admiration devant la réalisation de ce plan divin de reconstruction élaboré par
Dieu, annoncé au moment même de la faute dans la promesse faite à Eve, réalisé
dans le silence à travers les siècles. Retenons l’extraordinaire conclusion
de sa Lettre aux Romains, dans la traduction liturgique officielle : Mystère
porté à la connaissance de toutes les nations pour les amener à l’obéissance de
la foi, à Celui qui est le seul sage, Dieu, par Jésus Christ, à lui la gloire
pour les siècles.
Royale conclusion sous une forme inattendue qui passera par
la croix, la résurrection et l’obéissance de la foi pour que celui est sans
commencement ni fin devienne tout en tous.
O Orient, resplendissement de la lumière éternelle,
soleil de justice. Viens et illumine ceux qui se tiennent dans les ténèbres et
l'ombre de la mort. Dit l’antienne « O » de ce 21 décembre. Le Christ à la
fin des temps, par le resplendissement de sa lumière aura définitivement raison
des ténèbres qui obscurcissent encore les âmes et les coeurs.
Dieu vient nous guérir et guérir le cœur de l’homme, mais
aussi la famille et pour le faire il vient lui-même en envoyant un autre
lui-même son propre Fils. Il ne demande pas à David de lui construire simplement
un temple de pierre, mais il veut se construire lui-même une demeure en nous,
s’établir définitivement en nous. Il veut guérir également nos familles. Dieu a
choisi de naître dans une famille humaine, qu’Il a lui-même formée, nous a
rappelé le Saint-Père dans sa catéchèse de mercredi. Il veut réfléchir encore
avec nous cette année, sur la famille, sur ce grand don que le Seigneur a
fait au monde dès le début, quand il confia à Adam et Eve la mission de se
multiplier et de remplir la terre (cf. Gn 1,28). Don que Jésus a confirmé et
scellé dans son Evangile. L’incarnation du Fils de Dieu marque un
nouveau départ dans l’histoire universelle de l’homme et de la femme. Et ce
nouveau départ a lieu au sein d’une famille. Réfléchissons simplement à ce
que cela implique. Sommes-nous capables et au moins déjà simplement désireux de
faire de la place à Jésus qui vient, l’accueillir au sein de la famille, en la
personne des enfants, de l’époux, de l’épouse, des grands-parents ...
Accueillir Jésus là, c’est le seul moyen pour qu’il grandisse spirituellement
dans notre famille. Comment répondons-nous à ce que dit l’ange qui annonce cette
guérison possible, qui nous dit que « rien n’est impossible à Dieu. » Amen.
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+ PAX - Noël - Messe de la Nuit
1ère lecture : « Un enfant nous est né » (Is 9, 1-6)
2ème lecture : « La grâce de Dieu s’est manifestée pour tous les hommes » (Tt 2,
11-14)
Evangile : « Aujourd’hui vous est né un Sauveur » (Lc 2, 1-14)
« Je vous annonce une Bonne Nouvelle, qui sera une grande joie pour tout le
peuple. » Frères et Sœurs, n’est-elle pas curieuse cette Bonne Nouvelle ?
Qu’est-ce donc ? Un événement apparemment banal, même si
une naissance ne l’est pas tout à fait. Il est extraordinaire et s’est passé
très discrètement, dans un lieu caché, dans une étable obscure, d’un petit bourg
perdu aux frontières du désert. Il n’est pas sans histoire pour qui le connaît,
c’est la ville du roi David. La tradition nous dit que cela s’est passé dans la
nuit, sans témoin. Une naissance… Je ne sais pas si vous avez demandé à votre
maman l’heure de la vôtre ou si vous l’avez consultée sur un registre d’état
civil ou un extrait. Je doute que beaucoup l’aient mémorisée. Peut-être des
anges ont-ils accompagné votre première vocalise ? Pourquoi pas, mais ils ont
été certainement plus discrets qu’à Noël. Comment l’événement fêté ce soir
s’est-il produit ? Qui est donc né ? C’est une administration et ses impératifs
qui avait mis Marie et Joseph en marche. A entendre l’Evangile, elle aurait
extérieurement déterminé la naissance de Jésus. Le fisc impérial, déjà…
Pourquoi, sinon dans ce but effectuer un recensement ? Cette décision n’a été
qu’un instrument. Marie une fois de plus, avait pris la route en direction de
Jérusalem, puis de Bethléem, mais accompagnée de Joseph. Point d’internet, ni de
téléphone en ce temps-là pour faire une réservation. Il fallait être riche ou un
personnage important pour envoyer des messagers devant soi et préparer un lieu
confortable. Marie et Joseph étaient modestes et faisaient confiance à Dieu
pour cet événement qui allait compter plus que tout autre pour chacun de nous.
Joseph était donc venu se faire recenser à Bethléem dans
la ville de David. Il est assez curieux de constater que non seulement Joseph et
Marie ne trouvèrent pas de lieux dans la salle commune, mais que l’Evangile ne
mentionne personne dans la proche parenté qui les aurait aidés. Il est pourtant
de la famille de David, et ceux qui se réclament de lui, devraient être
attentifs à cette petite famille. Le Seigneur demandera plus tard avant la
Pâque : « Où est ma salle où je pourrai manger avec mes disciples. » (22,11).
C’est le même mot en grec, qui sera utilisé (kataluma). A ce moment-là, il y
sera accueilli. Toutefois, nous dit saint Jean, « Il est venu chez lui, et les
siens ne l’ont pas reçu (Jn 1,11). Il s’agit du drame qui se joue en cette nuit
très sainte. Marie nous dit saint Luc très sobrement, mit au monde son fils
premier-né. Lors de son annonce, l’ange avait dévoilé son nom et sa destinée à
Marie, puis à Joseph.
Vient une autre annonce dont Dieu prend l’initiative, en
envoyant une fois de plus, son ange, son messager à des bergers. Ils étaient
considérés comme des moins que rien en ce temps-là, passant leur vie aux champs
en demi-sauvages. Pourtant mille ans auparavant, David, le petit dernier de sa
famille, dont le nom signifie le bien-aimé, fut gardien de troupeau. Était-ce
un travail honorifique qu’on lui avait donné ?
En Terre Sainte, à la naissance de Jésus, selon les
circonstances météorologiques, les troupeaux peuvent encore être à l’extérieur.
C’est à des bergers en premier lieu que l’ange annonce une bonne nouvelle, dit
l’Evangile, la bonne nouvelle. Littéralement il les évangélise, « j’annonce une
bonne nouvelle » à vous une joie grande pour tout le peuple. A leur méga peur,
la trouille de leur vie, voici que succède une méga joie, une grande joie. Comme
l’ange a reçu une mission de la part de Dieu, ils en reçoivent une, porter cette
bonne nouvelle après avoir constaté sa véracité, le Christ est né, il est couché
dans une mangeoire. Pour eux, ce fut une révélation que cette annonce, mais
encore plus, la rencontre avec le nouveau-né. « Nous avons vu et nous avons
cru. »
Devant tous les enfants, nous éprouvons un attendrissement,
les commentaires vont bon train dans toutes les familles et l’entourage, mais
là, ce qu’il y a de curieux est le fait de ne rencontrer aucune mention de la
famille de Joseph. N’est-ce pas aussi un signe pour nous, déjà ? Dieu se
constitue une nouvelle famille, un Peuple nouveau avec ceux qu’il appelle. Il
révèle qui il est à ses messagers et eux apportent à tout le peuple, la Bonne
Nouvelle, la joie de l’Evangile. Nous faut-il aller à Bethléem pour entendre un
écho du message des anges et des bergers ? Pourquoi pas, même si la vie est loin
d’y être facile. Les pèlerinages ont eu lieu à Bethléem chaque fois qu’un temps
de paix était possible. Saint Jérôme qui avait établi un monastère dans
l’environnement immédiat de la grotte au 4ème siècle pour y traduire
la Bible avait écrit ceci à une grande dame romaine pour l’inviter à y venir :
Quelle idée assez grande puis-je vous inspirer de cet endroit, notre petit bourg
de Bethléem et la demeure de Marie où le Sauveur du monde est né, et de cette
crèche où il jeta ses premiers cris? Il vaut mieux ne rien dire d'un lieu si
saint, que de n'en point dire assez… C'est à Bethléem, c'est dans ce petit coin
de la terre que le Créateur du ciel a voulu naître; c'est là qu'il a été
enveloppé de langes; c'est là que les bergers l'ont vu, que l'étoile l'a fait
connaître, qu’il est descendu des étoiles, que les mages l'ont adoré. C’est ici
que nous voulons le consoler : Tu pleures parce qu’après d’aussi grandes preuves
d’amour, tu te vois si peu aimé de moi, ingrat que je suis! O bien-aimé de mon
âme, s’il en a été ainsi autrefois, tout a aujourd'hui bien changé. Enfant,
sèche tes pleurs, car je t’aime, je t'aime ! Disait saint Alphonse.
Qu’ajouter à cela ? Sinon qu’il nous invite tous à
l’accueil d’une joie spirituelle et vivante qui ne peut s’effacer ni
disparaître. Voilà pourquoi nous vivons ensemble, en Eglise, cette nuit bénie
où Jésus, le Fils unique du Père vient à notre rencontre et se fait l’un de
nous, nous ouvrant la porte du ciel. Quelle est l’utilité de cette famille, de
nos familles de la terre ? A l’accueillir, donc à s’entraider et à aider chacun
de ses membres non seulement à parvenir à l’âge adulte mais encore à mener une
vie où il puisse réaliser la mission que Dieu lui donne. Elles doivent être un
tremplin vers le ciel. Il s’agit de pouvoir un jour entrer en possession de
toute la joie que pourra nous donner la vision de celui qui est Notre Père. Il
vient pour cela ce tout-petit dans la crèche. Il nous demande notre cœur et nous
donne le sien, pour parvenir au plus haut des cieux. Que pourrons-nous faire
alors ? Participer aux chants du chœur des anges, proclamant la gloire de Dieu :
« Gloire à Dieu au plus haut des cieux, et paix sur la terre aux hommes, qu’Il
aime. » Amen.
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+ PAX La
Sainte Famille Fête du Seigneur
28 décembre 2014
1ère lecture : « Ton héritier sera quelqu’un de
ton sang » (Gn 15, 1-6 ; 21, 1-3) En ces jours-là, la parole du Seigneur fut
adressée à Abram dans une vision
Psaume : 104 (105), 1-2, 3-4, 5-6, 8-9 R/ Le Seigneur, c’est lui notre
Dieu ; il s’est toujours souvenu de son alliance. 104, 7a.8a Rendez grâce au
Seigneur, proclamez son nom, annoncez parmi les peuples ses hauts faits
2ème lecture : La foi d’Abraham, de Sara et d’Isaac (He 11,
8.11-12.17-19) Frères, grâce à la foi, Abraham obéit à l’appel de Dieu : >
Evangile : « L’enfant grandissait et se fortifiait, rempli de sagesse » (Lc
2, 22-40) Quand fut accompli le temps prescrit par la loi de Moïse pour la
purification,
Frères et Sœurs,
Quelques réflexions d’ordre général pour cette Fête de
la Sainte Famille, la plupart ce matin sont en situation de dire leurs
expériences passées sur un sujet qui leur a provoqué joies et peines. Les
perspectives sont non seulement celles d’un regard sur le passé, mais vers
un avenir plus rapproché.
De la famille, nous entendons beaucoup parler depuis
une année, cela se produira cette année encore. Les focalisations
médiatiques et autres se sont portées sur des points qui ne sont pas des
plus centraux, ni des plus heureux. Si certains veulent consulter un état de
la situation, ils ont la faculté de
lire en ligne les lineamenta du prochain Synode sur le site du Vatican.
L’exercice ne peut qu’être profitable. Les grands documents sont connus,
Gaudium et Spes, Lumen Gentium même, Familiaris Consortio. La famille y est
qualifiée de “ voie de l’Église ”.
S’agissant plus spécifiquement de la fête
d’aujourd’hui, un commentateur liturgique relève l'insistance du Pape Jean
XXIII sur le renouvellement de la fête de la Sainte Famille. Il doit s’agir
d’une allusion à son encyclique,
Mater et Magistra, L’Eglise Mère et Educatrice de tous les Peuples.
Nous voilà fourni en matière de documents.
La Sainte Famille englobe selon notre commentateur,
trois personnes, Jésus, Marie et Joseph, dont on voudrait que la vie en
commun soit un exemple efficace pour les familles d'aujourd'hui. Car chacun
des membres de cette famille a vécu pour Dieu et pour l'autre, dans la
simplicité de l'héroïsme, toujours sans panache, quand il est vrai. Belle
formule…
Cette année, la liturgie offre à notre méditation
l’Evangile de la Présentation au temple, deux flambeaux prophétiques avec
Anne et Siméon, y éclairent celui qui est encore la lumière du monde,
cachée au grand nombre. Joseph et Marie prennent en charge l'éducation de
celui qui devra sauver le monde, quelle responsabilité ! Mais une
responsabilité qui s’accomplit dans la simplicité. Eduquer pour que soit
mise un jour en pleine valeur la lumière elle-même… Non pas prendre sa place
et la mettre sous le boisseau d’une tutelle perpétuelle, cela va de soi.
Tout enfant reçoit de ses parents et de la société, la
nourriture, les soins, le vêtement et une éducation qui dans la mesure du
possible lui permette de valoriser ses potentialités, et de rendre à son
tour pareils services. J’aimerais aujourd’hui simplement souligner un
élément un peu oublié parfois de ce « vivre ensemble » familial.
N’y-a-t-il pas un service que l’on puisse se rendre entre parents et
enfants ? Celui de l’amour et du respect mutuel, me direz-vous ? Certes,
mais quelle est la finalité ?
Pour essayer de l’illustrer, j’ai essayé d’attirer
l’attention sur un commentaire de saint François de Sales parlant d’une
famille de cigogne, ce qui m’a permis de redécouvrir une source
intéressante. Vous avez peut-être remarqué l’usage que l’on fait dans notre
culture de bons sentiments et d’une place toujours plus importante donnée
aux animaux, excessivement parfois, il est vrai. En ce temps de Noël, les
animations où ils figurent ne manquent pas pour les enfants, elles sont
souvent techniquement fort bien faites d’ailleurs et charment aussi les
adultes. Ils enseignent d’une certaine manière. Cette manière de faire se
pratiquait aussi dans l’univers de la Grèce ancienne, puis chez les premiers
chrétiens. Sur ce sujet, on avait composé un ouvrage dans la région
d’Alexandrie, d’autres disent en Syrie, un ouvrage appelé « Physiologos ».
Voilà encore une occasion de nous rappeler le contenu des trésors dont nous
sommes redevables à cette région du monde. Le Pape François a beaucoup
insisté sur la situation des chrétiens là-bas, ce Noël encore.
Spirituellement, nous sommes nés au Moyen-Orient d’abord, il ne faut pas
l’oublier, même s’il n’y a pas de plus grand titre de gloire qu’être
originaire de Châtillon, Moutier ou surtout Delémont et de toute l’Ajoie,
sans parler des Franches-Montagnes, heureuses de ce temps de neige.
Dans cet ouvrage (le physiologos), qui n’a traversé pas
encore tout à fait deux millénaires, celui qui parle habille les bêtes
sauvages en théologiens pour représenter les mystères chrétiens.
La Cigogne, pour en venir enfin à elle et à notre
imaginaire d’aujourd’hui, paraît attendre parfois à l’automne pour voir où
elle va apporter les bébés du printemps. Ose-t-on rappeler qu’il en faut et
que tous sont bienvenus, d’abord? On n’hésite jamais lorsqu’un enfant est
là. Ce n’est pas notre sujet immédiatement. Saint François de Sales,
s’était inspiré de cette ancienne source qu’est le Physiologos et
certainement de saint Basile aussi, donne une explication de son cru sur
ces familles. « Les cigognes, dit-il, sont un vrai portrait de la
mutuelle piété des enfants envers les pères, et des pères envers les
enfants; car comme ce sont des oiseaux passagers, elles portent leurs pères
et mères vieux en leurs passages, ainsi qu’étant encore petites leurs pères
et mères les avaient portées en même occasion. » (Traité de l’amour de
Dieu Livre 7, ch. 13) Vous avez peut-être lu ce passage. Saint Basile
mentionne également une vieille cigogne déplumée que les jeunes entourent et
assistent dans son voyage.
En poussant un peu plus loin et en nous laissant
accompagner par saint François de Sales, on se rend compte que ce voyage,
c’est en définitive la vie éternelle. Joseph va y entrer d’abord et Marie
sera enlevée et accueillie par son Fils, lors de son Assomption. « Mes yeux
ont vu le salut » ‑
s’exclame Siméon – « le salut que [Dieu] préparait à la face des peuples »
(Lc 2, 30).
La vie éternelle, le salut, n’est-ce pas le but pour
lequel nous devons dans chaque famille, dans toute famille, nous entraider
? « Les époux, dans leur amour mutuel, reçoivent le don de l’Esprit du
Christ et vivent leur appel à la sainteté » (Instrumentum Laboris, 5). Et
les enfants ? Ils doivent être accueillis comme le Christ petit enfant en
personne. Mais tous ont un but le bonheur et la vie éternelle, le Royaume.
C’est d’ailleurs la conclusion de la prière après la communion. Nous
demandons à Notre Père très aimant la grâce d’imiter la famille de son Fils,
et de goûter avec elle, après les difficultés de cette vie, le bonheur sans
fin.
Terminons ces quelques réflexions avec la première
partie de la prière du Pape François pour le 1er Synode sur la
Famille.
"Jésus, Marie et Joseph
en vous nous contemplons
la splendeur de l’amour véritable,
à vous nous nous adressons avec confiance.
Sainte Famille de Nazareth,
fais aussi de nos familles
des lieux de communion et des cénacles de prière,
des écoles authentiques de l’Évangile
et des petites Églises domestiques.
Début de la page
+ PAX - Sainte Marie
Mère de Dieu
Frères et Sœurs,
Nous fêtons Marie Mère de Dieu en ce 1er
janvier qui est aussi journée mondiale de la paix. Vous vous souvenez que ce
titre remonte au Concile d’Ephèse qui eut lieu en 431. Marie est Mère non
seulement de l’humanité du Christ,
mais de sa personne, on ne peut séparer l’humanité du Seigneur et sa
divinité. Le Concile Vatican II le mentionne au chapitre VIII de Lumen Gentium :
La Vierge Marie en effet, qui, lors de l’Annonciation angélique, reçut le
Verbe de Dieu à la fois dans son cœur et dans son corps, et présenta au monde la
Vie, est reconnue et honorée comme la véritable Mère de Dieu et du Rédempteur.
Marie est la maman, la Mère de celui qui nous apporte la
réconciliation avec son Père, la réconciliation entre Dieu et les hommes et
consécutivement des hommes entre eux, puisque le péché est la cause originelle
du mal qui frappe le monde et nous frappe chacun. Le pape François a rappelé de
manière frappante le meurtre de son frère par Caïn durant son homélie de la nuit
de Noël. « Ainsi, le cours des siècles a été marqué par des violences, des
guerres, la haine et des abus. » A Noël et dans le temps de Noël, nous fêtons
l’entrée du prince de la paix dans le monde.
Dans cette ligne, le pape François nous a proposé un
message avec ce titre « Non plus esclaves mais frères ». Le contexte des drames
vécus en Méditerranée durant l’année 2014 et hier encore, fait que nous ne
pouvons les éviter et encore moins « faire comme si de rien n’était » devant
certaines formes d’esclavage contemporain visibles, mais les autres ?
Nous n’allons pas lire ensemble la totalité de ce que le
pape veut nous dire,
il faut vous référer aux publications sur internet. En voici simplement les
grandes lignes et quelques extraits. Il demande d’abord d’être :
À l’écoute
du projet de Dieu sur l’humanité, puis décrit les multiples visages de
l’esclavage hier et aujourd’hui. Il cherche ensuite à discerner quelques causes
profondes de l’esclavage et sollicite de la part de tous un engagement commun
pour le vaincre. Il veut de tout son cœur que soit globalisée la fraternité,
mais non l’esclavage ni l’indifférence.
« Je prie de manière particulière pour que, dit-il,
répondant à notre vocation commune de collaborer avec Dieu et avec tous les
hommes de bonne volonté pour la promotion de la concorde et de la paix dans le
monde, nous sachions résister à la tentation de nous comporter de manière
indigne de notre humanité. »
Voici un passage descriptif de divers types d’esclavages :
« Je pense aux nombreux travailleurs et travailleuses, même
mineurs, asservis dans les divers secteurs, au niveau formel et informel. Je
pense aussi aux conditions de vie de nombreux migrants qui, dans leur dramatique
parcours, souffrent de la faim, sont privés de liberté, dépouillés de leurs
biens ou abusés physiquement et sexuellement. » Il y a ensuite toutes
les conséquences consécutives à cette migration.
« Je pense aux personnes contraintes de se
prostituer, parmi lesquelles beaucoup sont mineures, et aux esclaves sexuels ;
aux femmes forcées de se marier, à celles vendues en vue du mariage ou à celles
transmises par succession à un membre de la famille à la mort du mari sans
qu’elles aient le droit de donner ou de ne pas donner leur propre consentement.
Je ne peux pas ne pas penser à tous ceux qui, mineurs ou
adultes, font l’objet de trafic et de commerce pour le prélèvement d’organes,
pour être enrôlés comme soldats, pour faire la mendicité, pour des activités
illégales comme la production ou la vente de stupéfiants, ou pour des formes
masquées d’adoption internationale.
Je pense enfin à tous ceux qui sont enlevés et tenus en
captivité par des groupes terroristes, asservis à leurs fins comme combattants
ou, surtout en ce qui concerne les jeunes filles et les femmes, comme esclaves
sexuelles. Beaucoup d’entre eux disparaissent, certains sont vendus plusieurs
fois, torturés, mutilés, ou tués. »
« On ne devient cependant pas chrétien, fils du Père et
frères dans le Christ, par une disposition divine autoritaire, sans l’exercice
de la liberté personnelle, c’est-à-dire sans se convertir librement au Christ.
Le fait d’être fils de Dieu suit l’impératif de la conversion : «
Convertissez-vous, et que chacun de vous soit baptisé au nom de Jésus-Christ
pour le pardon de ses péchés, et vous recevrez alors le don du Saint Esprit » (Ac
2, 38). Tous ceux qui ont répondu, par la foi et dans la vie, à cette
prédication de Pierre sont entrés dans la fraternité de la première communauté
chrétienne (cf. 1 P 2, 17 ; Ac 1, 15.16 ; 6, 3 ; 15, 23) »
Nous pouvons confier à Marie en cette année le soin de nous
aider sur ce chemin de conversion. Nous devons nous rappeler lors des moments
les plus ardus l’espérance qui nous a été donnée à Noël et avoir présent dans le
cœur, toujours le témoignage des apôtres nous annonçant la résurrection de
Jésus. « Et le Verbe s’est fait chair, il a habité parmi nous, et nous avons vu
sa gloire ». Comme garantie d’une bonne année 2015, je ne crois pas qu’il puisse
y avoir quelque chose de plus fort. Amen.
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