Chapelle N-D du Vorbourg / CH-2800 Delémont (JU) / tél/fax + 41 032 422 21 41 |
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Horaire des célébrations
CHAPELLE NOTRE-DAME DU VORBOURG
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Dimanche |
5 Avril |
Chapelet |
08h30 15h00 |
Dimanche de Pâques |
Lundi |
6 Avril |
Messe |
09h30 | Octave de Pâques |
Mardi |
7 Avril |
Messe |
08h30 | Octave de Pâques |
Mercredi |
8 Avril |
Messe |
08h30 | Octave de Pâques |
Jeudi |
9 Avril |
Messe |
08h30 | Octave de Pâques |
Vendredi |
10 Avril |
Messe |
08h30 | Octave de Pâques |
Samedi |
11 Avril |
Messe |
08h30 | Octave de Pâques |
Dimanche |
12 Avril |
Prière Mariale |
09h30 15h30 |
2ème
Dimanche de Pâques Divine Miséricorde |
Lundi |
13 Avril |
Messe |
09h30 | S. Martin 1er, pp. m. |
Mardi |
14 Avril |
Messe |
08h30 | Férie du Temps Pascal |
Mercredi |
15 Avril |
Messe |
08h30 | Férie du Temps Pascal |
Jeudi |
16 Avril |
Messe |
08h30 | Férie du Temps Pascal |
Vendredi |
17 Avril |
Messe |
08h30 | Férie du Temps Pascal |
Samedi |
18 Avril |
Messe |
08h30 | Vierge Marie au temps pascal |
Dimanche |
19 Avril |
Messe Chapelet |
09h30 15h30 |
3ème Dimanche de Pâques |
Dimanche |
26 Avril |
Prière Mariale |
09h30 15h30 |
4ème
Dimanche de Pâques
Dimanche du Bon Pasteur
et des Vocations |
Lundi |
27 Avril |
Messe |
08h30 | S. Pierre Canisius, pr. d. |
Mardi |
28 Avril |
Messe |
18h00 |
S. Pierre Chanel pr.
m. / S. Louis-Marie Grignon de Montfort, év.d. |
Mercredi |
29 Avril |
Messe |
08h30 |
Ste Catherine de
Sienne, v.d. co-patronne de l'Europe |
Jeudi |
30 Avril |
Messe |
08h30 | S. Pie V, pp. |
Vendredi |
1er Mai |
Messe |
08h30 | S. Joseph, artisan |
Samedi |
2 Mai |
Messe |
08h30 | S. Athanase, év. d. |
Dimanche |
3 Mai |
Messe Chapelet |
09h30 15h30 |
5ème Dimanche de Pâques |
Confessions : Mardi
après-midi. Mercredi après-midi,
Jeudi après-midi, Vendredi après-midi, Samedi matin.
AVRIL
Universelle - Le respect de la
Création
Pour que les êtres humains apprennent à respecter la création et à en prendre
soin comme don de Dieu.
Pour l'évangélisation - Les
Chrétiens persécutés
Pour que les chrétiens persécutés sentent la présence réconfortante du Seigneur
ressuscité et la solidarité de toute
l'Eglise.
1ère lecture : « Nous avons mangé et bu avec lui après sa résurrection
d’entre les morts » (Ac 10, 34a.37-43)
Psaume : 117 (118), 1.2, 16-17, 22-23
2ème lecture : « Recherchez les réalités d’en haut, là où est le Christ » (Col
3, 1-4)
Séquence : À la Victime pascale,chrétiens, offrez le sacrifice de louange.L’Agneau
a racheté les brebis ;le Christ innocent a réconcilié
l’homme pécheur av...
Evangile : « Il fallait que Jésus ressuscite d’entre les morts » (Jn 20, 1-9)
Le premier jour de la semaine, Marie Madeleine se rend
au tombeau de grand matin ; c’était encore les
ténèbres. Elle s’aperçoit que la pierre a été...
Homélie
Merveilleux Evangile où tout le monde court… Marie court prévenir les disciples, Jean et Pierre courent au tombeau. On y apprend qu’on peut courir ensemble, mais avec des différences, Jean arrive le premier, jeunesse oblige… Il laisse entrer Pierre le premier, malgré tout. Tout un symbole… pour l’avenir de l’Eglise.
La séquence de Pâques offre quant à elle, un certain contraste avec l’Evangile de saint Jean, ne trouvez-vous pas ?
« Dis-nous, Marie Madeleine, qu’as-tu vu en chemin ? » « J’ai vu le sépulcre du Christ vivant, j’ai vu la gloire du Ressuscité. J’ai vu les anges ses témoins, le suaire et les vêtements. Le Christ, mon espérance, est ressuscité ! Il vous précédera en Galilée. » Manifestement, la description de Jean diffère d’avec celle de Matthieu dont le Victimae s’est plus inspiré : Après le sabbat, à l’heure où commençait à poindre le premier jour de la semaine, Marie Madeleine et l’autre Marie vinrent pour regarder le sépulcre. L’ange roule la pierre et vous connaissez la suite. Il s’agit tout de même d’un résumé synthétique de son expérience. Les évangiles ne sont pas une histoire filmée et rapportée minute par minute, mais le témoignage de personnes et de communautés différentes. Ils sont basés tout de même sur un fond historique sûr.
Les ténèbres… sont encore là chez saint Jean, lorsque Marie se rend au tombeau. Son état d’esprit correspond bien à l’environnement physique. Il nous décrit un pur affolement chez elle et même un désespoir épouvantable. Pensez, on lui a pris son Jésus… Le tombeau est vide, c’est le psychodrame absolu. Il n’empêche qu’elle a bien vu le tombeau vide. Pensez quelle catastrophe pour elle, elle l’aimait tant. Il l’a amenée à la conversion, elle en est tombée amoureuse, l’a suivi partout, elle lui a versé sur les pieds son meilleur parfum, Judas l’estimait à 300 pièces d’argent. Et lui, il a vendu son Jésus pour 10 %, 30 pièces… Encore un de ces hommes sans cœur… Elle a vu mourir Jésus en croix et maintenant on lui enlève son cadavre. C’est l’effondrement total, il lui faudrait au moins 10 psychologues pendant 20 ans et tout l’arsenal pharmaceutique qui n’existait pas encore… Qu’est-ce qu’ils lui ont laissé? Quelques pattes… et ses larmes. La pauvre, elle se contente des meilleures ressources naturelles, elle court, elle crie, elle ameute tout le monde, elle pleure jusqu’à ne plus pouvoir reconnaître Jésus lorsqu’il lui apparaîtra. Mais non Marie, Jésus a échappé à un embaumement de roi et de pharaon. Il n’y pas besoin de lui faire une statue en cire pour entrer dans un musée de cire, Grévin ou Tussauds. Pourquoi cela ? C’est parce qu’Il est vivant.
Le message de saint Jean est clair : le moyen destiné à tous pour rejoindre le ressuscité est la foi. « Il vit et il crut ! ». Qu’a-t-il vu ? Le tombeau vide naturellement, mais avec une particularité apparemment : il aperçoit les linges, posés à plat, ainsi que le suaire qui avait entouré la tête de Jésus. Devant certaines critiques, Benoît XVI faisait remarquer que si le tombeau n’avait pas été vide, cela aurait été a contrario une preuve irréfutable qu’il n’y avait pas eu de résurrection. Les cinéastes d’aujourd’hui essayent d’ailleurs de combler de temps à autre ce vide gênant.
Quelque chose a-t-il frappé Jean dans la disposition des tissus mortuaires qui enveloppaient Jésus ? Paraissait-elle lui prouver que le corps n’avait pas simplement été enlevé ? C’est ce que certains paraissent penser en analysant le Saint-Suaire de Turin. Toutefois, l’expression « les linges posés à plat » dans la nouvelle traduction liturgique est-elle vraiment heureuse ? On peut être sceptique à son sujet. La note d’ailleurs la tempère en disant : « étendus », « gisant ». D’autres préfèrent « posés là ».
Ce n’est pas le centre d’intérêt de Jean pour nous. « Jusque-là, en effet, les disciples n’avaient pas compris que, selon l’Écriture, il fallait que Jésus ressuscite d’entre les morts. » Ils ont été témoins matériels, ils ont vu, ils ont cru et ensuite, par l’action de l’Esprit, ils sont devenus aussi témoins par la foi dans le témoignage de l’Ecriture. Jésus expliquera longuement aux disciples d’Emmaüs ce qui le concernait. Nous-mêmes en plus de ces textes-là, nous avons ceux du Nouveau Testament. Ce n’est pas pour rien que le Concile Vatican II a insisté pour que soit remise en valeur la lecture et l’étude de l’Ecriture par tous les membres de l’Eglise. Le Pape François en fait régulièrement des distributions pour y inviter. L’Esprit agit en nous et fait grandir la foi en chacun de nous lorsque nous approchons de l’Ecriture Sainte. Elle nous dit que Jésus est ressuscité d’entre les morts. C’est à celui qui est vivant que nous devons nous attacher par la foi.
Mais alors qu’est-ce la résurrection pour nous aujourd’hui ? La question laisse interloqué. Qu’y a-t-il de différent entre celle destinée à un homme ou une femme d’hier, la nôtre ou celle d’une personne du futur ? Ce ne peut être une question d’habillement ou de look. Dans l’Evangile il ne semble que cela ait posé de problème. Les corps ressuscités, voilà un mystère que nous aurons encore à expérimenter.
En fait notre résurrection a déjà commencé avec notre baptême, nous vivons déjà de la grâce de la résurrection de Jésus. N’est-ce pas sa joie qui nous habite ? N’est-ce pas la joie de l’Evangile qu’il nous est demandé de propager ? Oui le Christ est ressuscité, il est vraiment ressuscité. Alléluia ! C’est la bonne nouvelle d’aujourd’hui et de tous les jours !
Reine du ciel, réjouis-toi, alléluia, car Celui que tu as mérité de porter dans ton sein, alléluia, est ressuscité comme Il l'a dit, alléluia. Prie Dieu pour nous, alléluia.
Lectures de la messe du jour
1ère lecture : « Un seul cœur et une seule âme » (Ac 4, 32-35)
2ème lecture : « Tout être qui est né de Dieu est vainqueur du monde » (1 Jn 5,
1-6)
Evangile : « Huit jours plus tard, Jésus vient » (Jn
20, 19-31)
Frères et Sœurs,
Combien d’entre nous se considèrent-ils comme une sorte de jumeau de Thomas ? Il savait ce qui s’était passé dans le détail. Pour lui, c’était une affaire classée, Jésus était vraiment mort. « Si je ne vois pas dans ses mains la marque des clous, si je ne mets pas mon doigt dans la marque des clous, si je ne mets pas la main dans son côté, non, je ne croirai pas ! » Quel réalisme ! A moins d’être un chirurgien entraîné ou un tortionnaire, il faut oser ! Thomas veut dire qu’il ne croit pas du tout en la résurrection à ce moment-là. Et pourtant les autres Apôtres sont des hommes qui donnent leur témoignage, ses compagnons de route et d’épreuve. Pas seulement des femmes émotives comme pour les disciples d’Emmaüs. Difficile condition de la femme en ce temps-là ! C’est un dur de dur, Thomas ! Il ne veut pas se laisser avoir. Ce ne sont pas seulement les marques de la passion qu’il veut voir, il veut y mettre les doigts et la main. Pourtant, il aimait profondément Jésus. Alors qu’il allait monter auprès de Lazare et le ressusciter, n’avait-il pas dit aux autres disciples : "Allons, nous aussi, pour mourir avec lui!" (Jean (BJ) 11, 16).
La réaction est immédiate lorsque le Seigneur apparaît. Il proclame sa foi en la divinité de Jésus, en ce qu’il ne voit pas en fait. C’est comme s’il comprenait tout à coup ce que le Seigneur lui avait répondu lorsqu’il l’avait interrogé avant la Passion : "Seigneur, nous ne savons pas où tu vas. Comment saurions-nous le chemin?" - "Je suis le Chemin, la Vérité et la Vie. Nul ne vient au Père que par moi. Si vous me connaissez, vous connaîtrez aussi mon Père; dès à présent vous le connaissez et vous l'avez vu." (Jean (BJ) 14, 5-7). Pour connaître véritablement celui qui est le Chemin, la Vérité et la Vie, il ne faut pas seulement avoir de l’estime pour Jésus. C’était un grand homme, dispensateur d’une profonde sagesse… Il ne s’agit pas simplement de l’aimer comme on le ferait d’un compagnon sympathique ou d’un bon parti pour un mariage. Il s’agit encore de croire en lui, non seulement en tant que personne humaine, mais aussi en tant que Dieu. Ainsi commente Saint Augustin : « Quand Thomas, s’écria à son tour : « Mon Seigneur et mon Dieu ! » ce n’est pas le Verbe, mais sa chair, qu’il avait touchée. Ce n’est pas la nature incorporelle du Dieu, mais bien le corps de l’homme qu’il avait pressé de ses mains curieuses. Il avait touché l’homme, et cependant il reconnut le Dieu.
Est-ce que Thomas a réellement obéi à ce que Jésus lui a proposé ou a-t-il pris le raccourci ? « Avance ton doigt ici, et vois mes mains ; avance ta main, et mets-la dans mon côté : cesse d’être incrédule, sois croyant. ». Cru, il l’a fait aussitôt apparemment : « Mon Seigneur et mon Dieu ! » S’il a selon la tradition, bien examiné Jésus, ce n’était plus avec la tristesse et le voile de la Passion, mais bien dans la joie de la résurrection et la foi en la Jésus vrai Dieu et vrai Homme.
Le Caravage apprécié par le pape François pour un autre de ses tableaux, a peint cet examen de Thomas de manière expressive, on voit son doigt soulever et toucher les chairs, avec de grosses rides sur le front, comme s’il voulait se persuader que c’était bien Lui. On croirait un médecin ou un scientifique contemporain sérieux, au moins titulaire d’une chaire universitaire effectuant son examen, après une contradiction majeure… Il ne manque qu’une biopsie et une analyse génétique… Mais impossible d’analyser la divinité et de la détecter.
L’ancien pape Benoît dans son deuxième volume sur Jésus de Nazareth, fait remarquer que le style de Dieu est de ne pas écraser par la puissance extérieure, mais donner la liberté, donner et susciter l'amour. « Est-ce qu'il n'émane pas de Jésus un rayon de lumière qui s'élargit au long des siècles, un rayon qui ne pouvait pas provenir de n'importe quel simple être humain, un rayon par lequel la splendeur de la lumière de Dieu entre véritablement dans le monde? (311)… Nous nous confions à lui et nous savons que nous sommes sur la bonne voie. Avec Thomas, mettons nos mains sur le côté transpercé de Jésus et confessons : « Mon Seigneur et mon Dieu ! » (Jn 20,28). »
Thomas a peut-être touché le cœur de chair du Christ dans son examen, mais il est certain qu’il a surtout été touché lui, par sa miséricorde, un rayons de lumière sorti du cœur du Christ.
Le Seigneur est venu à la rencontre de l’incrédulité de Thomas, comme il vient à la rencontre de la nôtre, d’une certaine manière, selon ce dont nous avons besoin pour croire en lui. S’il est apparu aux autres d’abord hors de sa présence, n’est-ce pas pour notre bien à tous ? Ce manque de foi a permis un plus grand bien. Un des témoins de la résurrection de Jésus ne voulait vraiment pas y croire…
Pourquoi Dieu permet-il un mal, la souffrance et d’abord celle de son propre Fils ? C’est dans la résurrection que nous trouvons la seule réponse. Dieu est un Dieu miséricordieux. Cela peut aller très loin. Ce dimanche a été institué saint Jean Paul II pour répondre à ce que le Seigneur avait demandé à Sainte Faustine, cette religieuse mystique polonaise. Vous connaissez son histoire. Mais ce qu’il y a de plus extraordinaire selon une lecture personnelle est qu’il a fallu la traversée d’une guerre terrible, les camps en Pologne et ailleurs, puis le drame du communisme, l’écroulement du rideau de fer et un pape polonais pour que cela advienne. La miséricorde de Dieu est plus forte que tout et est offerte au monde. Le pape François désigne aujourd’hui comme docteur de l’Eglise un saint de l’Eglise arménienne, saint Grégoire de Narek. La messe à Rome est célébrée pour y commémorer un autre génocide qui avait touché les arméniens en 1915. La miséricorde de Dieu est plus forte que la haine, le Seigneur nous présente ses plaies dont jaillissent un rayon qui nous apporte à chacun la guérison.
O Marie, si discrète dans les Evangiles de la Résurrection prie pour qu’augmente en nous la foi en ton fils, toi dont la foi ne s’est jamais éteinte. Amen. Reine du ciel, réjouis-toi ! Ton Fils est vraiment ressuscité. Amen !
1ère lecture : « En nul autre que lui, il n’y a de salut » (Ac 4, 8-12)
2ème lecture : « Nous verrons Dieu tel qu’il est » (1 Jn 3, 1-2)
Evangile : « Le bon pasteur donne sa vie pour ses brebis » (Jn 10, 11-18)
Frères et Sœurs,
Les loups et les bergers peuvent-ils faire bon ménage ? Les éleveurs diraient certainement : oui, s’ils se trouvent derrière une barrière ou dans un jardin zoologique. Cet exemple du pasteur, tiré de la vie à l’époque de Jésus, le Seigneur n’hésite pas à la prendre à son compte. Il est singulier d’ailleurs, car si nous allons au bout de l’histoire, le berger est en quelque sorte mangé par le loup, avant de ressusciter. De quelle taille doit être ce monstre ? Les enfers n’ont pu engloutir la vie et la retenir.
Pourquoi le Seigneur utilise-t-il cette image? L’Ecriture évoque les patriarches qui ont été longtemps des pasteurs, des nomades.
Ils l’ont été jusqu’à ce qu’ils reçoivent de Dieu le don de la terre qu’il leur avait réservée et promise. Il l’a donnée à Abraham et à sa descendance. Mais pour en prendre pleinement possession combien de temps a-t-il fallu ? Jacob, Israël, a du devenir un peuple, c’est-à-dire croître en nombre et grandir dans la connaissance de Dieu. Pour que puisse se réaliser cette promesse, Dieu a fait quitter à la première descendance d’Abraham, la terre promise si longtemps recherchée. Quelle curieuse démarche, apparemment une contradiction.
L’Ecriture exprime une tension permanente entre une vie de nomade, d’errance, et la possession de la terre.
Tant d’exodes et de souffrances, dans l’histoire du Peuple, mais aussi de fidélité et de miséricorde, de la part de Dieu, serait-ce une manière de faire comprendre que Dieu est lui-même cette Terre Promise ? Il paraît vouloir demander à son Peuple de rester en permanence des migrants, intérieurement, dans une forme de permanente errance intérieure et de recherche, comme Abraham à l’origine. Il a trouvé Dieu en quittant son pays et en se quittant lui-même. Ce « mouvement » paraît cruel et en tout cas violent, impossible à réaliser humainement.
La condition humaine est si éloignée de celle de Dieu. Il est dépeint comme le tout autre, n’ayant ni mouvement ni changement, dans un bonheur perpétuel, et il en est ainsi. Comme un certain jeune homme de l’Evangile, nous voilà tout pensif et tout triste lorsqu’il nous est demandé de suivre le Christ. Celui qui est le tout autre, peut-il être devenu le tout proche ? Quel exode ! Et il nous en demande un. Comment atteindre Dieu ? Quel est donc cet exode ? Reconnaître le Christ et tout quitter, recevoir en héritage la vie éternelle et partager cet héritage, lui-même. Devant pareilles exigences « Garde-toi bien, saisi d'une belle peur, d'abandonner soudain la voie du salut, dit saint Benoît : sache qu'on ne peut s'y engager que par la porte étroite. Mais à mesure que l'on progresse … le cœur se dilate, et avec une inexprimable douceur d'amour on marche à grands pas… »
Le pape François dans son message pour les vocations parle d’une dynamique d’exode vers Dieu et vers l’homme qui remplit la vie de joie et de sens. Comment est-il possible de devenir comme Dieu et d’atteindre cette terre promise qu’Il est ? Comment y parvenir en communion avec nos semblables ? Car nous ne sommes pas seuls ! Nous pratiquons un chemin communautaire, en dépit du fait qu’il doive y avoir des réponses personnelles. Sortir de sa forteresse et de sa sécurité, c’est se mettre en danger, courir des risques, courir celui de se perdre, de ne pas trouver son chemin. Rencontrer le loup, aussi et il a bon appétit lorsqu’il est bien lancé. Nous en entendons parler de temps à autre en Valais, par exemple. Après avoir commémoré la semaine passée le génocide des chrétiens d’Arménie, est-il besoin d’autres illustrations de la férocité du loup spirituel ? Que dire des autres chrétiens qui sont tués en raison de leur foi, et de tous ceux qui meurent dans leur fuite ?
Il nous faut un berger, un berger qui connaît le chemin, parce qu’il l’a parcouru, non seulement courageux comme David, mais capable réellement de défendre le troupeau et de nous conduire au but.
Que fait-il d’ailleurs ce bon berger ? Il meurt, et ressuscite mais il va s’en aller. Faut-il sonner du cor pour appeler encore Dieu ? Il ne nous laisse pas seul, un autre défenseur nous est envoyé. Non ! "Sonnez du cor au mois nouveau, à la pleine lune, au jour de notre fête" (Ps 80, 4) Il s’agit de convoquer l’Assemblée à la joie et à la fête, pour célébrer la Pâque ! Le Christ est vraiment ressuscité pour notre joie et nous libère ! (cf. Ps 80, 2-6a). Qui annoncera la Bonne Nouvelle du Salut et de notre délivrance ? Dieu a besoin de cors, de messagers de la Bonne Nouvelle. Il nous donne du souffle. Il n’est pas asthmatique, il nous donne son souffle, le souffle de Dieu. Je suis dans l’admiration de voir des dames souffler du cor des Alpes. Il a besoin de messagères de la Bonne Nouvelle, avec du souffle et du cœur…
Vous aurez compris que Dieu, notre Père, vient donc à notre rencontre par deux médiations. « Entre Dieu le Père et les disciples s'instaure, grâce à la médiation du Fils et du Saint-Esprit, une relation profonde de réciprocité: "Je suis en mon Père, vous êtes en moi, et moi en vous", dit Jésus (Jn 14, 20). » Comment ? Tout cela dépend cependant d'une condition que le Christ pose clairement : "Si vous m'aimez" (Jn 14, 15), "Celui qui m'aime sera aimé de mon Père; moi aussi je l'aimerai, et je me manifesterai à lui" (Jn 14, 21). (Benoît XVI 22 avril 2008)
Le Pape François parle d’une dynamique trinitaire d’amour. « Dieu sort de lui-même dans une dynamique trinitaire d’amour » pour venir à la rencontre de l’homme et le sauver. Il accomplit une forme d’Exode, que nous reproduisons nous-mêmes en la concrétisant dans notre monde matériel. Oui, maintenant, il est possible de devenir comme Dieu, en Lui. « La pierre qu’ont rejetée les bâtisseurs est devenue la pierre d’angle. »
Terminons avec la conclusion de son message pour les vocations : La Vierge Marie, modèle de toute vocation, n’a pas craint de prononcer son “fiat” à l’appel du Seigneur… Avec le courage généreux de la foi, Marie a chanté la joie de sortir d’elle-même et de confier à Dieu ses projets de vie. Nous nous adressons à elle pour être pleinement disponibles au dessein que Dieu a sur chacun de nous ; pour que grandisse en nous le désir de sortir et d’aller, avec sollicitude, vers les autres (cf. Lc 1, 39). Que la Vierge Mère nous protège et qu’elle intercède pour nous tous ! Amen.