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LE LUNDI DE LA QUATRIÈME SEMAINE DE L’AVENT.
Du Prophète Isaïe. CHAP. XII. Et toi, Israël, mon
serviteur, Jacob que j'ai élu, fils d'Abraham mon ami, et dans lequel je t'ai
pris des extrémités de la terre, je t'ai appelé à moi d'un pays lointain, et je
t'ai dit : Tu es mon serviteur, je t'ai élu et je ne t'ai pas rejeté. Ne crains
point, parce que je suis avec toi ; ne te détourne point, car je suis ton Dieu;
je t'ai fortifié, je t'ai secouru, et la droite du Juste que je t'ai envoyé t'a
soutenu. Voici que tous ceux qui combattent contre toi seront confondus et
rougiront de honte : ils seront comme s'ils n'étaient pas, et ils périront,
ceux qui s'opposent à toi. Tu les chercheras, et tu ne les trouveras pas, ces
hommes qui s'élevaient contre toi; et ceux qui te faisaient la guerre seront
comme s'ils n'avaient jamais été et disparaîtront ; car je suis le Seigneur ton
Dieu qui prends ta main et te dis : Ne crains pas ; c'est moi qui te soutiens.
Ne crains point, ô Jacob ! faible vermisseau, ni vous,
enfants d'Israël, qui êtes morts : c'est moi qui suis venu te secourir, dit le
Seigneur ; et c'est le Saint d'Israël qui est ton Rédempteur. Je te ferai
semblable à un chariot tout neuf, qui foule des blés, qui a des dents de fer :
tu fouleras et tu briseras les montagnes, et tu réduiras en poudre les
collines. Tu les vanneras, et le vent les emportera, et la tempête les
dissipera : et toi, tu tressailleras dans le Seigneur,
tu te réjouiras dans le Saint d'Israël. C'est ainsi que vous nous relevez dans notre bassesse, ô Fils éternel du Père ! c'est ainsi que vous nous rassurez contre les trop légitimes terreurs que nous causent nos péchés. « Israël, mon serviteur, nous dites-vous, Jacob que j'ai élu, fils d'Abraham mon ami, je t'ai appelé de bien loin : ne crains point, car je suis avec toi. » Mais pour être ainsi avec nous, ô Verbe divin ! de quelles hauteurs ne vous a-t-il pas fallu descendre ! Nous ne pouvions venir à vous; un chaos immense vous séparait de nous. Bien plus, nous n'avions aucun désir de vous voir ; tant nos péchés avaient appesanti notre cœur ! et d'ailleurs, nos yeux n'auraient pu supporter votre éclat. Dans cette extrémité, vous êtes descendu en personne, et, voilé de votre humanité comme d'un nuage, vous vous êtes donné à voir à nos faibles yeux. 260 « Qui doutera, s'écrie saint Bernard dans son premier Sermon de l'Avent, qui doutera que ce ne soit là une grande chose, qu'une si sublime Majesté ait daigné descendre de si haut dans un lieu si indigne ? Oui, certes, c'est là une grande a chose; car c'est une miséricorde immense, une pitié excessive, une charité infinie. En effet, pourquoi vient-il ? Il vient chercher sa centième brebis qui s'était égarée. O admirable condescendance d'un Dieu ! ô dignité sublime de l'homme, objet d'une telle recherche ! Certes, si l'homme s'en glorifie, ce ne sera pas sans motif, non pas qu'il doive se considérer en cela comme s'il était quelque chose par lui-même; mais bien parce qu'il est l'objet d'une telle estime de la part de son auteur. Toutes les richesses, toute la gloire du monde, tout ce qu'on désire dans le monde, est moins que cette gloire ; que dis-je ? n'est rien en comparaison. O Seigneur ! qu'est-ce donc que l'homme, pour que vous le traitiez avec tant de gloire, pour que vous lui attachiez ainsi votre Cœur ? » Montrez-vous donc bientôt à vos brebis, ô divin Pasteur ! Vous les connaissez, vous les avez vues du haut du ciel, vous les contemplez avec amour, du sein de Marie où vous reposez encore ; elles veulent vous connaître aussi; elles ont hâte de considérer vos traits chéris, d'entendre votre voix, d'entrer dans les heureux pâturages que vous leur promettez. HYMNE POUR LE TEMPS DE L’AVENT.(Composée par saint Ambroise; elle est au Bréviaire Ambrosien, au VI° Dimanche de l’Avent.) C’est un mystère de l'Eglise,
c'est une Hymne que nous chantons au
Verbe du Père, devenu le fils d'une Vierge. Seule entre toutes les
femmes, vous avez été choisie dans le monde, et jugée digne de porter le
Seigneur en vos saintes entrailles. Ce mystère est grand ! A
Marie seule le privilège de voir naître de son sein le Dieu qui a créé toutes
choses. Vraiment vous êtes pleine de
grâce, et votre gloire demeure à jamais ; car de vous est né le Christ par qui
toutes choses furent faites. Peuples, implorons la Vierge
Mère de Dieu, afin qu'elle nous obtienne à tous paix et indulgence. Gloire à vous, Seigneur , qui êtes né de la Vierge ; gloire au Père et au
Saint-Esprit, dans les siècles sans fin. Amen. PRIÈRE DU MISSEL AMBROSIEN.(En la Messe du Ve Dimanche de l'Avent.) O Dieu ,
qui ayant vu l'homme tombé dans la mort, l'avez voulu racheter par l'Avènement
de votre Fils unique ; faites, nous vous en prions, que ceux qui confessent sa
glorieuse Incarnation méritent d'obtenir la société éternelle de ce divin
Rédempteur, qui vit et règne avec vous dans les siècles des siècles. Amen. |