MARDI III

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LE MARDI DE LA TROISIÈME SEMAINE  DE l'AVENT.

 

Prope est jam Dominus : venite, adoremus.

Le Seigneur est déjà proche : venez, adorons-le.

 

Du Prophète Isaïe. CHAP. XXX.

 

Le Seigneur attend afin de vous faire miséricorde, et il signalera sa gloire en vous pardonnant ; parce que le Seigneur est un Dieu d'équité : heureux tous ceux qui l'attendent ! Car le peuple de Sion habitera encore dans Jérusalem : toi qui pleures, tu ne pleureras plus ; il aura compassion de toi. Lorsque tu crieras vers lui, à peine aura-t-il entendu ta voix, qu'il te répondra. Et le Seigneur vous donnera du pain en petite quantité, et de l'eau en petite mesure, et il ne fera plus disparaître de devant toi celui qui t'instruisait; et tes yeux verront ton Docteur. Et le Seigneur répandra la pluie sur tes grains, partout où tu auras semé ; et le pain de tes récoltes sera très abondant et savoureux. En ce jour-là, l'agneau trouvera dans tes plaines de spacieux pâturages; et  tes taureaux et tes ânons  qui labourent la terre, mangeront toutes sortes de grains mêlés ensemble, comme ils auront été vannés dans l'aire. Et il y aura sur toutes les montagnes les plus hautes et sur toutes les collines les plus élevées, des ruisseaux d eau courante, au jour où plusieurs  auront été tués, au jour où les tours seront tombées. Et la lumière de la  lune sera comme la lumière du soleil, et la lumière du soleil sera sept fois plus éclatante, comme serait la lumière de sept jours ensemble, lorsque le Seigneur aura bandé la plaie de son peuple, et guéri la blessure qu'il avait reçue. Voici le Nom du Seigneur qui vient de loin ; sa fureur est ardente et dure à porter. Ses lèvres sont  pleines d'indignation, et sa langue est comme un feu dévorant. Son souffle est comme un torrent débordé  qui engloutit l'homme  jusqu'au cou;  il vient perdre et anéantir les nations, et rompre  le frein d'erreur qui retenait les mâchoires des peuples.

 

Donc, ô Jésus ! nous ne pleurerons plus : vous allez vous rendre à nos cris, et nos yeux vous verront, vous, notre Maître, notre Docteur. Si vous tardez encore, c'est pour nous faire miséricorde : car vous avez mis votre gloire à pardonner. O félicité de votre Royaume ! ô fertilité de

 

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nos champs, c'est-à-dire de nos âmes, quand votre rosée sera tombée sur elles ! ô douceur et suavité de notre Pain qui sera vous-même, ô Pain vivant descendu du ciel ! ô splendeur de la lumière dont vous réjouirez nos yeux mortels, au  jour même où vous banderez nos  plaies ! qu'il  vienne donc bientôt, ce jour fortuné :  qu'elle approche, cette nuit radieuse où Marie déposera  son  divin fardeau. Telle est la confiance de nos cœurs dans ce miséricordieux Avènement, que nous éprouvons moins  de terreur à  l'annonce formidable que nous fait votre Prophète, qui, franchissant  les ânes avec la  rapidité de votre  parole, nous dénonce déjà l'approche du jour redoutable où vous arriverez tout à coup,  ardent  dans  votre fureur, les lèvres pleines d'indignation, et la langue semblable à un feu dévorant. Aujourd'hui  nous  ne faisons qu'espérer, et nous attendons  un  Avènement tout pacifique : soyez-nous propice au dernier jour ; mais présentement  laissez-nous  vous dire avec un de vos pieux serviteurs, le vénérable Pierre de Celles, dans son premier Sermon  de l'Avent :  « Oui, venez, ô  Jésus ! mais dans les langes, non dans les armes ; dans l'humilité, non dans la grandeur ; dans la crèche,  non sur les nuées du ciel ; dans les bras de votre Mère, non sur le trône de votre Majesté ; sur l’ânesse, et non sur les Chérubins;  vers nous, et  non contre nous ; pour sauver, et  non pour juger ; pour visiter dans la paix, et non pour condamner dans la fureur. Si vous venez ainsi, ô Jésus ! au lieu de vous fuir c'est vers  vous que nous fuirons.  »

 

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HYMNE TIRÉE DE L’ ANTHOLOGIE DES GRECS.

 

(Au XX Décembre.)

 

Bethlehem , prépare-toi, Eden est ouvert à tous ; réjouis-toi , Ephrata , car dans la grotte l'arbre de vie a fleuri au sein de la Vierge. Ce sein est devenu un Paradis spirituel, où nous trouvons la plante divine, de laquelle ayant mangé nous vivons ; car désormais nous ne mourrons plus comme Adam : le Christ naît pour relever son image tombée aux premiers jours du monde.

 

Le Christ daigne venir lui-même pour servir ; il prend, lui créateur, la forme de l'œuvre de ses mains ; riche de sa divinité et plein de miséricorde, il apporte à Adam misérable une création et une naissance nouvelles.

 

Il incline les cieux, et, habitant dans la Vierge, il approche revêtu de notre chair. Il va naître en la grotte de Bethlehem, ainsi qu'il a été écrit ; il va paraître comme un enfant, celui qui donne la vie aux enfants dans le sein des mères; allons tous au-devant de lui avec un cœur ardent et joyeux.

 

Le Seigneur plein de sagesse vient naître comme étranger en son propre domaine ;  recevons-le, afin que, devenus les hôtes du Paradis de délices, nous y puissions habiter de nouveau par la miséricorde de celui qui naît dans l'étable.

 

Déjà les portiques de la divine Incarnation du Verbe s'ouvrent pour tous. Cieux, réjouissez-vous ; Anges , tressaillez d'allégresse ; que la terre et ses habitants se livrent à une joie spirituelle avec les Bergers et les Mages.

 

La Vierge s'avance portant un vase d'albâtre tout rempli d'un parfum spirituel ; elle l'introduit d'une manière mystique en la grotte pour l'y répandre avec prudence, et remplir nos âmes de sa bonne odeur.

 

Accourez , Vertus angéliques, vous qui habitez Bethlehem ; préparez la crèche, car le Christ va naître ; la Sagesse s'avance. Reçois, ô Eglise, les félicitations ; peuples , disons pour réjouir la Mère de Dieu : Béni soit celui qui vient, notre Dieu.

 

Le Christ notre Dieu paraîtra au grand jour ; il s'avance, il va venir, et ne tardera pas ; il apparaîtra issu d'une Vierge intacte ; dans quelques jours il reposera dans la grotte; et toi, crèche d'animaux privés de raison, reçois, pour être en toi enveloppé de langes, celui que le ciel ne peut contenir, qui d'une parole répare nos coupables folies.

 

Mène le chœur, ô Isaïe! signale-nous le Verbe de Dieu ; prophétise-nous comment le buisson de la Vierge Marie est en feu sans se consumer. Orne-toi, Bethléhem, d'une splendeur de Divinité ; Eden, ouvre tes portes ; Mages, mettez-vous en chemin pour voir le Salut enveloppé de langes en la crèche ; c'est lui qu'a désigné l'astre mystérieux s'arrêtant au-dessus de l'étable, l'auteur de la vie, le Seigneur qui vient sauver le genre humain.

 

PRIERE DU MISSEL GALLICAN.

(In Adventu  Domini, Immolatio.)

 

C'est une chose digne et juste, que nous vous rendions grâces en tout temps et en tous lieux, ô vous, Seigneur saint, Père tout-puissant, Dieu éternel, dont la nature est plutôt d'accorder le pardon du péché que de sévir par de justes châtiments. C'est vous qui avez daigné employer à relever l'édifice que vos mains avaient bâti, la même pierre qui était entrée dans sa construction ; afin que cette image vivante que vous aviez formée à votre ressemblance ne fût pas rendue dissemblable à son principe par la mort. Vous avez accordé une remise pleine d'indulgence , en sorte  que la cause même qui avait produit la mort par le péché servît à réparer la vie, par votre immense miséricorde. La voix des Prophètes fit plus d'une fois retentir l'oracle, et vint l'Ange Gabriel annoncer à Marie que les temps étaient arrivés. La Vierge crut, et dans son sein s'accomplit la conception tant désirée du Verbe fidèle aux promesses : et il fut soumis aux lois de la naissance humaine , celui par la volonté duquel tous tes êtres sont produits. Le sein de la Vierge prenait accroissement, et, malgré la fécondité de ses entrailles, son corps ne perdait rien de sa merveilleuse pureté. Un remède puissant était promis au monde, par ce mystère de l'enfantement d'une femme sans le secours de l'homme ; de cette femme dont le plus léger nuage n'obscurcit jamais la pudeur, et qui pourtant, Mère future de son créateur, sentait croître en elle le fruit que nourrissaient ses entrailles.

 

 

 

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