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LE JEUDI DE LA QUATRIEME SEMAINE DE L’AVENT.
Du Prophète Isaïe. CHAP. LXIV. Oh ! si
vouliez ouvrir les cieux et en descendre! les
montagnes fondraient devant votre face : elles te dessécheraient comme dévorées
par le feu ; les eaux seraient embrasées, et votre Nom se signalerait devant
vos ennemis ; les nations trembleraient devant votre face. Lorsque vous feriez
éclater vos merveilles, nous ne les pourrions soutenir. Vous êtes descendu, et
les montagnes se sont écoulées devant vous. Depuis le commencement du monde,
les oreilles n'ont point entendu, l'œil n'a point vu, hors vous seul, ô Dieu ! ce que vous avez préparé à ceux qui vous attendent. Vous
êtes allé au-devant de ceux qui étaient dans la joie et qui vivaient dans la
justice : ils se souviendront de vous en marchant dans vos voies. Vous vous êtes irrité, parce que nous avons péché : nous avons
toujours été dans les péchés, et néanmoins nous serons sauvés. Et nous sommes tous devenus comme un homme impur,
et toutes nos justices sont comme le linceul
le plus souillé ; et nous sommes tous tombés
comme la feuille, et, comme un vent
impétueux, nos iniquités nous ont
enlevés et dispersés. Il n'est personne qui
invoque votre Nom, qui se lève et qui se
tienne attaché à vous. Vous avez caché votre face à nos regards, et
vous nous avez brisés parla main de
notre iniquité. Et cependant, Seigneur, vous êtes notre Père, et
nous ne sommes que de l'argile ; c'est vous qui nous avez formés, et nous
sommes tous l'ouvrage de vos mains. Ne vous irritez plus, Seigneur : c'est
assez, et ne vous souvenez plus de notre iniquité. Jetez les yeux sur nous, et
considérez que nous sommes tous votre peuple. La cité de votre Sanctuaire est
devenue déserte : Sion est changée en solitude, Jérusalem est désolée. La
maison de notre culte et de notre gloire, où nos pères chantèrent vos louanges,
est devenue la proie des flammes et tout ce que nous aimions a été converti en
ruines. O dieu de nos pères ! paraissez bientôt. La cité que vous aimez est dans la désolation ! Venez relever Jérusalem et venger la gloire de son temple. C'est le cri du Prophète : et vous l'avez entendu, et vous êtes venu délivrer Sion de la captivité, et ouvrir pour elle une ère de gloire 274 et de sainteté. Vous êtes venu, non détruire la loi, mais l'accomplir ; et, par votre visite, Sion transformée est maintenant l'Eglise votre Epouse. Mais, ô Sauveur! ô Epoux! pourquoi avez-vous détourné votre face ? Pourquoi, cette Eglise qui vous est chère est-elle assise au désert, pleurant comme Jérémie sur les ruines du Sanctuaire, comme Rachel sur ses enfants, parce qu'ils ne sont plus ? Pourquoi son héritage a-t-il été livré aux nations ? Mère devenue féconde par votre vertu, elle avait allaité d'innombrables enfants ; elle leur avait enseigné en votre nom les choses de la vie présente et les choses de la vie future; et voilà que ces enfants ingrats l'ont délaissée. Chassée de pays en pays, elle s'est vue contrainte de transporter d'un lieu dans un autre le flambeau de la divine Foi ; ses Mystères ont cessé d'être célébrés dans les lieux mêmes où autrefois ils étaient l'amour des peuples ; et du haut du ciel, ô Verbe créateur de l'univers, vous apercevez par toute la terre des autels brisés, des temples profanés. Oh ! venez donc ranimer la Foi qui s'éteint. Souvenez-vous de vos Apôtres et de vos Martyrs ; souvenez-vous de vos Saints qui ont fondé les Eglises, qui les ont honorées par leurs vertus et leurs miracles ; souvenez-vous enfin de votre Epouse, et soutenez-la dans le pèlerinage qu'elle accomplit ici-bas, jusqu'à ce que le nombre de vos élus soit complet. Sans doute, elle aspire, cette Epouse, à vous voir à jamais dans la lumière du jour éternel ; mais le cœur de mère que vous lui avez donné ne peut se résoudre à laisser ses enfants au milieu de tant de périls, tant que l'heure n'a pas sonné, après laquelle il n'y aura plus d'Eglise militante, mais la seule Eglise 275 triomphante, enivrée de votre présence, ô Jésus, et de vos caresses éternelles. Mais, ô Sauveur ! cette heure fatale n'est pas venue ; pendant qu'il est temps encore, abaissez les cieux, descendez, venez à nous. Retenez aux rameaux de l'arbre ces feuilles que le vent de l'iniquité en avait détachées. Qu'il pousse de nouvelles branches, cet arbre que vous aimez ; que celles qui sont tombées par leur faute, et qui étaient déjà préparées pour le feu, soient de nouveau, par votre puissance, rattachées à ce tronc maternel qui se sentit déchiré cruellement au jour de la scission. Venez pour votre Eglise, ô Jésus ! Elle vous est plus chère encore que ne fut l'ancienne Jérusalem. HYMNE TIREE DE L’ANTHOLOGIE DES GRECS.(Au XXI Décembre.) Votre sein, ô Mère de Dieu !
est le monceau de froment qui, d'une manière ineffable, porte l'épi non semé,
le Verbe de Dieu que vous enfanterez dans la grotte de Bethléhem
; lequel, par sa divine apparition, doit nourrir toute créature en la charité,
et délivrer le genre humain d'une mortelle famine. O Vierge intacte, d'où
venez-vous ? Qui vous a engendrée ? Quelle est votre mère ? Comment pouvez-vous
porter le Créateur en vos bras ? Comment votre sein n'a-t-il éprouvé aucune
souillure ? Nous voyons s'accomplir en vous de
grandes grâces, de redoutables mystères , ô vous toute
sainte ! Nous préparons, suivant notre devoir, la grotte de votre enfantement ;
nous demandons au ciel l'étoile mystérieuse. Voici que les Mages s'avancent de
la terre d'orient à l'occident, pour voir le Salut des mortels comme un
flambeau lumineux dans vos bras. O vous qui êtes le brillant
palais du Maître, comment venez-vous dans une chétive étable, mettre au monde
le Roi, le Seigneur incarné pour nous, ô Vierge toute sainte, épouse du grand
Dieu ! Eve, par le péché de
désobéissance, introduisit ici-bas la malédiction ; mais vous, ô Vierge Mère de
Dieu ! par l'excellence de votre fécondité, vous avez
fait fleurir au monde la bénédiction ; c'est pourquoi nous vous célébrons tous. Ne t'attriste point, ô Joseph , en regardant mon sein ; car tu verras celui qui
doit naître de moi, et tu seras dans la joie; tu l'adoreras comme un Dieu,
disait la divine Mère à son époux, comme elle allait pour enfanter le Christ.
Célébrons sa douce mémoire et disons: Réjouissez-vous, ô pleine de grâces ! le Seigneur est avec vous, et par vous, avec nous. 277 PRIERE DU MISSEL AMBROSIEN.(En la Messe du premier Dimanche de l’Avent.) O Dieu, qui, par votre Fils
unique, avez fait de nous des créatures nouvelles, regardez avec bonté les
œuvres de votre miséricorde, et daignez , dans
l'Avènement de ce divin Fils, nous purifier de toutes nos anciennes taches. Par
le même Jésus-Christ notre Seigneur. Amen. |