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LE SAMEDI DES QUATRE-TEMPS.
La lecture du Prophète Isaïe est encore suspendue en ce jour, et remplacée à Matines par une Homélie sur l'Evangile de la Messe. Cet Evangile se trouvant répété à la Messe du IVe Dimanche de l'Avent, qui est demain, nous ne nous en occuperons pas aujourd'hui. Nous donnerons seulement ici la raison pour laquelle le Missel n'assigne qu'un seul Evangile à ces deux Messes. L'usage fut d'abord, dans
l'Eglise Romaine, de célébrer l'Ordination dans la nuit du Samedi au Dimanche,
en la même manière qu'on administrait le Baptême aux catéchumènes dans la nuit
du Samedi saint au jour de Pâques. La cérémonie avait lieu vers 244 XI° siècles, qu'on répéterait l'Evangile de la Messe de l'Ordination dans la Messe spéciale de ces deux Dimanches. La Station est à Saint-Pierre, le Samedi, à cause de l'Ordination. Cette Basilique convenait mieux que toute autre pour réunir le peuple, ayant toujours été une des plus vastes de la ville de Rome. Honorons Marie en ce jour du Samedi qui lui est consacré, en nous unissant aux cantiques de l'Eglise Orientale, toujours inépuisable dans les louanges de la Mère de Dieu. HYMNE TIRÉE DE L'ANTHOLOGIE DES GRECS.(Au XV Décembre.) Comme un trône empourpré,
vous portez le créateur; comme une couche vivante, vous entourez le roi, ô
pleine de divines grâces ! Tige vigoureuse, vous avez
produit comme un rejeton le Christ notre appui: car elle était votre figure, la
Verge d'Aaron bourgeonnant autrefois sans culture; ô chaste colombe ! ô toujours vierge ! Chanter la manière admirable
de votre étonnante et incompréhensible maternité, est chose impossible aux
mortels ; car elle dépasse toute intelligence, toute pensée, toutes les
conceptions de l'esprit, toute la force des paroles. Isaïe voyant votre indicible,
votre ineffable maternité, s'écriait dans son accent divin : L'Esprit-Saint est survenu en vous, ô Mère de Dieu ! il vous a conservée comme autrefois le buisson ardent, sans
vous consumer ; c'est pourquoi nous aussi, nous crions avec les Anges :
Réjouissez-vous, ô tabernacle de Dieu ! PRIERE DU MISSEL MOZARABE.(Au Ve Dimanche de l’Avent, Illatio.) C'est une chose digne et
juste que nous vous rendions grâces, Seigneur saint, Père éternel , Dieu
tout-puissant, par Jésus-Christ votre Fils, notre Seigneur, dont l'Incarnation
a été le salut du monde , comme sa Passion en a été la rédemption. Que celui-là
donc, ô Père tout-puissant! nous fasse parvenir à la récompense, qui nous a
retirés des ténèbres infernales ; qu'il purifie notre chair de ses péchés,
celui qui a pris cette chair dans la Vierge ; qu'il nous fasse rentrer en grâce
avec votre majesté, celui qui par son sang nous a réconciliés avec vous ; qu'il
nous rende justes pour le jugement qu'il exercera au second Avènement, celui
qui, dans le premier, nous a accordé le don de sa grâce ; qu'il soit pour nous
un juge plein de douceur, celui qui autrefois daigna apparaître dans
l'humilité; qu'il se montre envers nous clément dans sa sentence, celui qui ne
se manifesta que dans le secret de ses abaissements. |