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LE VENDREDI DE LA PREMIERE SEMAINE DE L’AVENT.
Du Prophète Isaïe. Chap. VI. L'année de la mort du roi
Ozias, je vis le Seigneur assis sur un trône sublime et élevé; et les bords de
son manteau remplissaient le temple. Les Séraphins étaient autour du trône.
L'un avait six ailes, et l'autre également six; de deux ils voilaient leurs
faces, de deux ils couvraient leurs pieds et des deux autres ils volaient. Et
ils criaient de l'un à l'autre, et disaient : Saint, Saint, Saint, le Seigneur,
le Dieu des armées : toute la terre est pleine de sa gloire. Telle est la gloire du Seigneur au plus haut des deux : qui pourra la voir et ne pas mourir ? Maintenant, contemplez le même Seigneur sur la terre, dans les jours où nous sommes. Le sein d'une Vierge le contient, lui que le ciel ne pouvait contenir. Son éclat, loin d'éblouir les Anges, n'est pas même perceptible aux mortels. Nulle voix 150 ne fait retentir autour de lui ces paroles du Ciel : Saint, Saint, Saint est le Seigneur, le Dieu des armées ! Les Anges ne disent plus : Toute la terre est pleine de sa gloire ; car la terre est le théâtre de son abaissement, et d'un abaissement si profond que les hommes mêmes l'ignorent. La Vierge a d'abord été seule dans le secret divin ; bientôt Elisabeth a connu que Marie est Mère du Seigneur ; Joseph ne l'a appris que par la voix d'un Ange, et après de cruels et humiliants soupçons. Trois personnes sur la terre savent donc que Dieu est descendu ; c'est par cette voie obscure qu'il rentre dans son œuvre, dont le péché d'orgueil l'avait chassé. O Dieu de l'ancienne alliance, que vous êtes grand, et qui ne tremblerait devant vous ? O Dieu de la nouvelle Alliance, que vous vous êtes fait petit, et qui ne vous aimerait pas ? Guérissez mon orgueil, principe de toutes mes révoltes; apprenez-moi à estimer ce que vous avez estimé. Vous créez le monde une seconde fois par votre Incarnation; et dans cette création, plus excellente que la première, vous opérez par le silence, vous triomphez par l'anéantissement. Je veux m'humilier à votre exemple, et profiter des leçons qu'un Dieu est venu me donner de si haut. Abaissez donc, ô Jésus, toutes mes hauteurs; c'est une des fins de votre Avènement. Je me prête à vous, comme à mon souverain Maître : faites en moi ce qu'il vous plaira. HYMNE TIRÉE DE L’ANTHOLOGIE DES GRECS.(Au 23 décembre.) Chantons dans l'allégresse de nos âmes
les cantiques pour l'Avant-Fête de la
Naissance du Christ ; car Celui qui est égal au Père et à l'Esprit, ayant dans
sa miséricorde, par pitié pour nos maux, revêtu cette masse de limon, doit
naître en la cité de Bethléhem ; et sa naissance ineffable sera célébrée par
les Anges et les pasteurs. Faisons résonner les
cymbales, poussons des cris de victoire; le Christ va se montrer à nous, les
prédictions des Prophètes seront accomplies. Celui qu'ils ont annoncé devoir
apparaître au milieu des mortels, va naître dans la grotte sacrée, et, faible
enfant, il gît dans la crèche. Bethléhem, prépare-toi ;
Eden, ouvre tes portes ; prends aujourd'hui tes habits de fête, ô terre de Juda
! que les cieux se réjouissent, que les hommes tressaillent de bonheur; pour
enrichir la pauvreté d'Adam par l'abondance de sa miséricorde, la Vie même
descend dans une crèche, le riche dans une étable ; et la nature divine
n'éprouve ni changement ni confusion. Mon cœur veille pour vous dès
l'aurore, ô Verbe de Dieu ! vous qui, par miséricorde et sans rien perdre, vous
êtes anéanti pour l'homme tombé, qui avez pris dans une Vierge la forme
d'esclave, donnez-moi la paix, ô ami des hommes ! Que les nues distillent la rosée
d'en haut : Celui qui a placé les nuages, le Dieu adorable, descend dans une
nuée qui est la Vierge, pour illuminer de son éternelle lumière ceux qui
étaient avant lui dans les périls et les ténèbres. O doux enfant ! comment te
nourrirai-je? Comment te serrer dans mes bras, toi qui tiens toutes choses sous
ton empire? Comment t'envelopperai-je de bandelettes, toi qui enveloppes toute
la terre de nuages? s'écriait la sainte Dame. Soleil, ô mon Fils, comment
te couvrirai-je de langes? Comment te tiendrai-je en ces humbles tissus, toi
qui contiens toutes choses? Comment oserai-je te fixer sans crainte, toi que n'osent
regarder ces Esprits aux yeux innombrables? disait celle qui ne connut point
d'homme. Donc, ô Bethlehem! prépare
toutes choses pour l'enfantement. Allez, Joseph, vous faire inscrire avec
Marie. O crèche vénérable ! ô langes qui portez Dieu ! dans lesquels
s'enveloppe la Vie, le Christ notre Dieu, pour rompre les liens de la mort et
enchaîner les mortels à l'immortalité. PRIÈRE DU MISSEL MOZARABE.(En la Messe du V° Dimanche de l’Avent.) Seigneur, le jour de votre Avènement
est proche ; mais nous vous prions,avant de venir à nous, de nous purifier de
toute la contagion de nos péchés. Effacez d'abord tout ce que vous auriez à
punir au jour de la discussion des consciences; afin qu'au moment où vous
arriverez pour juger avec justice, vous ne trouviez en nous rien à condamner. |