Les Anges

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Déclaration Justification

 

LES ANGES.

 

Quelqu'un demanda au docteur Luther, ce qu'était un ange (2); 

2 Donnons ici l'indication des principaux auteurs qui ont écrit sur les anges des volumes assez peu consultés de nos jours : Eximenez (Fr.), le livre des Saints anges, Genève, 1478, plusieurs fois réimprimé, et traduit en diverses langues, même en catalan; Stuckius, de Angelis, 1595,4°; Casmann, Angelographia, 1597, 1605 ; Herrenschmidt, Theatrum angelorum, 1629; Musceus, Angelologia apostolica. 1664 ; Voitius, de Angelorum natura, 1595, 4°; Mirus, Angelographia, 1681, 4°; Ollen, Dissertatio de angelis, 1695, 4°; Rhyzelius, Angelologia Tripartita, 1672; Hertzwig, Dissertatio de substantia angelorum, 1686, 4°; Engestroem, Angelologia judaica, 1737 ; Dannhauerus, Dissert.de cusiodia angelica, 1641 ; Ode, Commentatio de angelis, 1739; Titius, de Angelis, 1665, 4°; Superbi, idea angelica, 1601, 4°; Molineus, de Hierarchia angelica, 1646, 4°; Faxe, de angelis in genere et specie, 1736 , 4° ; Willich, de Precibus angelorum pro nobis, 1723, 4° ; Loers, de Angelorum corporibus et natura, 1731; Meerheim, Historia angelorum, 1792, 4°, etc.

Nous n'indiquerons point les écrits de Deutschmann, de Cotta, de Seiler, d'Ekermann, de Roecher, de Cellaria, de Muller, d’Heywood, de Theill, de Waldung, de Tarsa, de Camfield; mais nous ne saurions oublier l'ouvrage du jésuite Maldonat, plusieurs fois réimprimé au seizième siècle et le plus étendu qu'il y ait sur pareil sujet.

Quelques savants ont jugé que de toutes les questions à l'étude desquelles l'on peut user sa vie, il n'en est point de plus importante et de plus digne d'examen que celle de rechercher quelle est la langue que parlent les anges ; c'est un problème qu'ont plus ou moins habilement résolu Paschius (de Angelorum linguà, Viteb , 1684, 4°); Ehrenberger (de Sermone angelorum ; Helmst., 1693, 8°); Engel (de Linguis angelorum, Viteb., 1698, 4°) et Maurice Engelfin (Dissert, II de linguis angelorum; Viteb., 1698, 4°). Falck a recherché si les anges connaissent nos pensées, (Num angeli secreta cordium intelligunt, Viteb , 1692, 4°); Zarollus les a considérés comme guerriers (de Angelorum pugna, Venet., 1642, 8°). Wernsdorff s'est occupé de leur commerce avec les filles des hommes (Exercit. hist. erit. de comercio angelorum non filiabus hominum, viteb., 1712, 4°), tradition qui a servi de sujet a un poème bien connu de Thomas Moore (The loves of the Angels), et sur laquelle la Zauber Bibliothek de Horst (Mayence, 1826, 6 vol. 8°) renferme (loin. V et VI) une dissertation curieuse. 

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il répondit : « Un ange est une créature spirituelle, que Dieu a créé sans corps, pour le service de la chrétienté et de l'Église.» 

En 1538, le jour de saint Michel, le docteur Luther parla longuement des anges, disant que c'étaient des esprits, non chargés d'un corps. Il exposa ensuite que c'était de bons esprits, et que les méchants n'avaient point été créés tels, mais qu'ils étaient déchus par suite de leur rébellion contre Dieu ; ils ont commencé 

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dans le paradis et ils continueront, jusqu'à la fin du monde, à combattre Jésus-Christ et l'Église. Il montra ensuite quelles étaient les fonctions des anges qui sont, ainsi que l'a dit saint Paul (Epître aux Hébreux, chap. I, v. 14) « des esprits administrateurs , envoyés pour servir, pour l'amour de ceux qui doivent avoir l'héritage du salut. » 

C'est une grande consolation pour les chrétiens fervents que de savoir que des créatures aussi pures et aussi parfaites que les anges nous assistent et nous servent avec fidélité, faisant des choses qu'un pauvre et misérable mendiant aurait honte de faire pour rendre service à un autre. Il faut donc enseigner avec soin, méthode et attention, ce qui concerne les anges. Celui qui n'en parle pas avec la méthode que prescrit la dialectique, s'expose a dire bien des choses erronées, étrangères a son sujet, mais il n'édifie rien de sérieux. 

Les anges nous protègent contre les démons qui sont auprès de nous et qui cherchent sans relâche à nous nuire, mais qui ne peuvent accomplir leurs mauvais desseins. 

Il ne serait pas avantageux pour nous de savoir avec quelle vivacité les saints anges combattent en notre faveur contre le diable, et combien la lutte est acharnée et difficile. Si nous savions combien d'anges occupe un seul diable, nous tomberions dans le désespoir. Aussi l'Écriture sainte n'en parle-t-elle qu'en peu de mots , comme dans le psaume XII : « Il donnera charge de toi à ses anges , afin qu'ils te gardent en toutes tes voies »; et psaume XXXIV : « L'ange de l'Eternel campe autour de ceux qui le craignent et les garantit. » Mais ne sois pas dans la peine, bannis le trouble et le désespoir ; ne doute pas de la protection 

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et de la sauvegarde des anges ; ils sont autour de toi et ils te battent sur leurs mains ; reste donc sans inquiétude , car Dieu l'a dit et c'est chose assurée. Nous lisons dans le livre de Job ( ch. IV, v. 18 ) : « Voici, il ne s'assure point sur ses serviteurs, et il met la lumière dans ses anges. » 

Le docteur Luther dit un jour : « C'est une idée que j'ai et dont je suis bien persuadé; les anges sont tous en mouvement; ils revêtent leur armure, ils bouclent leur cuirasse , car le dernier jour approche et ils se préparent au combat, et ils précipiteront le pape et le Turc au fond de l'enfer. » 

        Le docteur Gaspard Creuziger a entendu le docteur Luther raconter l'histoire suivante : Non loin de Zwickau , l'enfant d'un villageois s'était égaré en hiver dans un bois et il avait été forcé d'y passer la nuit ; il vint à tomber beaucoup de neige, et reniant resta trois jours dans la forêt; mais chaque jour , un homme vint à lui, et après lui avoir apporté à manger, se retira. Le troisième jour, l'homme, après avoir encore apporté de la nourriture à l'enfant, le conduisit hors de la forêt, sur la route qui menait au village. L'enfant, ayant rejoint ses parents, leur raconta ce qui lui était arrivé, et le docteur Luther a dit que c'était un ange qui avait pris la forme de cet homme.

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