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SAMEDI V
PROPRE DES SAINTS

LE MARDI DE LA CINQUIEME SEMAINE APRÈS PÂQUES.

 

 

V/. In resurrectione tua, Christe, alleluia,

 

R/. Cœli et terra laetentur, alleluia.

 

V/. A votre résurrection, ô Christ ! alleluia,

R/. Le ciel et la terre sont dans l'allégresse, alleluia.

 

 

Le troisième Sacrement, celui de la divine Eucharistie, a un rapport trop intime avec la Passion du Sauveur, pour que son institution eût été retardée jusqu'à la résurrection. Nous avons honoré , au Jeudi saint, l'acte solennel par lequel Jésus préluda au Sacrifice sanglant du lendemain, en inaugurant le mystère de son Corps et de son Sang, véritablement immolés dans la Cène eucharistique. Non seulement nous avons vu les Apôtres admis à participer, au nom de toutes les générations qui suivront jusqu'à la fin des siècles, à l'aliment céleste « qui donne la vie au monde (1) » ; mais encore nous avons entendu le Prêtre éternel leur conférer le pouvoir de faire désormais ce qu'il venait de faire lui-même. Le sublime mystère est établi pour jamais, le sacerdoce nouveau est institué; et Jésus ressuscité n'a plus qu'à instruire ses Apôtres sur la nature et l'importance du don qu'il daigna faire aux hommes en cette

 

1. JOHAN. VI, 33.

 

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circonstance, et sur la manière dont ils devront exercer l'auguste pouvoir qu'il a placé en eux, lorsque l'Esprit-Saint descendu du ciel donnera à l'Eglise le signal d'user de toutes ses prérogatives.

A la dernière Cène, les Apôtres, encore grossiers, préoccupés de l'événement qui allait éclater, émus des paroles de leur Maître qui les avait avertis que cette Pâque était la dernière qu'il célébrerait avec eux, étaient hors d'état de comprendre tout ce que Jésus avait fait pour eux, lorsqu'il leur avait dit : « Prenez et mangez : ceci est mon corps; buvez-en tous : ceci est mon sang. » Moins encore avaient-ils pu se rendre compte de l'étendue du pouvoir qu'ils avaient reçu de reproduire le mystère qui venait de s'opérer sous leurs yeux. C'était à Jésus ressuscité qu'il appartenait de leur dévoiler ces merveilles, et il le fait dans les jours où nous sommes. Le Sacrement de l'Eucharistie n'y a pas été institué; mais il y a été déclaré, exposé, glorifié par la bouche même de son divin instituteur; et cette circonstance contribue à rendre plus sacrée encore la période que nous traversons en ce moment.

De tous les Sacrements il n'en est aucun qui soit comparable en dignité à celui de la sainte Eucharistie ; les autres nous transmettent la grâce, mais celui-ci contient l'auteur même de la grâce; les autres sont seulement des Sacrements, et celui-ci est à la fois un Sacrement et un Sacrifice. Nous essaierons d'en développer toutes les magnificences, lorsque bientôt la radieuse fête du Saint-Sacrement apparaîtra sur le Cycle, et fera tressaillir de joie l'Eglise tout entière. Nous devons seulement aujourd'hui rendre l'hommage de nos adorations et de notre amour à Jésus, « le Pain

 

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vivant qui donne la vie au monde (1) », et proclamer sa tendre sollicitude pour ses brebis, qu'il semble abandonner pour retourner à son Père, et au milieu desquelles son amour le retient dans cet auguste mystère, où sa présence, pour être invisible, n'en est pas moins réelle.

Soyez donc béni, Fils éternel du Père, qui dans les divins oracles de l'antique Alliance, nous aviez déjà révélé que « vos délices sont a d'être avec les enfants des hommes (2) ». Vous nous le montrez aujourd'hui par ce merveilleux Sacrement qui concilie votre absence annoncée et votre séjour permanent au milieu de nous.

Soyez béni d'avoir voulu nourrir nos âmes comme vous nourrissez nos corps. Au Temps de Noël, nous vous vîmes naître en Bethléhem, qui signifie la Maison du Pain. C'était un Sauveur qui naissait alors pour nous, et c'était en même temps un aliment qui descendait du ciel pour nos âmes.

Soyez béni, ô vous qui, non content d'avoir opéré, à la dernière Cène, le plus admirable des prodiges, en changeant le pain en votre corps et le vin en votre sang, voulez encore que cette merveille se renouvelle en tous lieux et jusqu'à la fin des temps, pour soutenir et consoler nos âmes.

Soyez béni de n'avoir mis aucune limite à notre empressement de recourir à ce Pain de vie; mais de nous avoir au contraire encouragés à en faire notre nourriture habituelle, afin que nous ne soyons pas exposés à défaillir sur le chemin de cette vie.

 

1. JOHAN. VI, 33, 41. — 2. Prov. VIII, 31.

 

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Soyez béni de la générosité avec laquelle vous avez exposé jusqu'à votre honneur pour vous communiquer à nos âmes, vous résignant aux blasphèmes des hérétiques, aux profanations des mauvais chrétiens, à l'indifférence des tièdes.

Soyez béni, divin Agneau, qui scellez la nouvelle Pâque par l'effusion de votre sang, et convoquez le nouvel Israël à s'asseoir à la table où votre sacré Corps est offert pour aliment à vos fidèles, qui viennent y puiser la vie à sa source même, et prendre leur part des joies ineffables de votre résurrection.

Soyez béni, ô Jésus, d'avoir institué, dans la divine Eucharistie, non seulement le plus noble des Sacrements, mais encore le plus auguste de tous les Sacrifices, celui par lequel nous pouvons offrir à l'éternelle Majesté le seul hommage digne d'elle, lui présenter une action de grâces proportionnée à ses bienfaits, lui fournir une réparation surabondante pour nos péchés, enfin demander et obtenir toutes les grâces dont notre vie passagère a besoin.

Soyez béni, ô notre Emmanuel, qui, dans les jours de votre vie mortelle aviez promis de nous donner ce Pain et ce breuvage; qui, la veille du jour où vous deviez souffrir, daignâtes nous laisser ce divin Sacrement comme le Testament de votre amour, et qui, dans les dernières heures de votre séjour visible ici-bas, en avez manifesté les excellences à vos Apôtres, afin que notre foi s'élevât à la hauteur du don que vous nous faites.

Nous vous l'offrons, cet hommage de la foi en votre parole, ô notre divin Ressuscité ! Nous confessons que, dans cet auguste Mystère, le pain est changé en votre Corps et le vin en votre Sang; et nous le croyons ainsi parce que vous

 

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l'avez dit, et que rien n'est au-dessus de votre puissance.

 

 

A la louange de notre divin Agneau pascal qui daigne se donner en nourriture à ses fidèles, chantons ce beau cantique que Notker composa pour l'Eglise de Saint-Gall.

 

SÉQUENCE.

 

Le jour est venu où le festin de l'Agneau pascal nous convie ;

 

Que les âmes chrétiennes se montrent dignes, par une vie pure, d'un tel mets et d'un tel breuvage.

 

C'est pour elles que l'Agneau, Pontife souverain, s'est offert à Dieu.

 

Comme les portes des Israélites, leur front est marqué de son sang. Ce sang divin les met à couvert du désastre qui fond sur l'Egypte,

 

Lorsque ce cruel ennemi est submergé dans la mer Rouge.

 

Que les fidèles aient la ceinture, symbole de pureté ; que leurs pieds soient chaussés contre la morsure des serpents ;

 

Qu'ils tiennent sans cesse à la main le bâton spirituel, pour repousser les chiens infernaux :

 

Ainsi ils mériteront d'avoir part à la Pâque de Jésus, cette Pâque qui l'a vu remonter victorieux du tombeau.

 

La nature qui renaît plus brillante et plus belle au moment où ressuscite le Christ, apprend aux fidèles

 

De quelle vie supérieure ils doivent vivre avec lui, après avoir passé par la mort.

Amen.

 

 

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