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PROPRE DES SAINTS

LE LUNDI DE LA CINQUIÈME SEMAINE APRÈS PÂQUES

 

 

 

V/. In resurrectione tua, Christe, alleluia,

 

R/. Cœli et terra laetentur, alleluia.

 

V/. A votre résurrection, ô Christ ! alleluia,

R/. Le ciel et la terre sont dans l'allégresse, alleluia.

 

 

 

Jésus ressuscité accorde un don inestimable à ses Apôtres, et de ce don procéderont deux Sacrements. Au sixième jour de la création, le Verbe divin avait répandu son souffle sur l'homme dont il avait formé le corps du limon de la terre, et tout aussitôt une âme portant l'image de Dieu vint animer ce corps. Au soir du jour de Pâques, le même Verbe manifesté dans sa chair ressuscitée survient tout à coup au milieu de ses Apôtres. « La paix soit avec vous, leur dit-il. Comme mon Père m'a envoyé, ainsi je vous envoie (1). » Puis il souffle sur eux, et leur dit avec empire: « Recevez le Saint-Esprit. » Quel est ce souffle qui ne s'adresse pas à tout homme, mais qui est réservé pour quelques-uns ? Jésus l'explique aussitôt : ce souffle communique l'Esprit-Saint. L'Esprit-Saint est donné aux Apôtres, parce qu'ils sont les envoyés de Jésus, de même que Jésus est l'envoyé du Père.

Les Apôtres reçoivent donc cet Esprit divin pour le communiquer aux hommes, de même que Jésus l'a répandu en eux. La tradition de l'Eglise

 

1. JOHAN. XX, 12.

 

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complète le récit succinct de l'Evangile. Deux Sacrements, ainsi que nous l'avons dit, tirent leur origine de cet acte de Jésus ressuscité ; sa parole a déterminé ensuite les conditions rituelles sous lesquelles le double mystère devra s'accomplir.

Le premier de ces deux Sacrements est la Confirmation, pour l'institution de laquelle nous rendrons grâces aujourd'hui ; le second est l'Ordre, dont nous contemplerons dans quelques jours la dignité : l'un et l'autre, apanage glorieux du caractère épiscopal, qui renferme pour nous la source des dons qui furent conférés aux Apôtres pour la sanctification de l'homme.

Telle est l'importance du Sacrement de Confirmation pour le fidèle, que tant qu'il n'en a pas été marqué, il ne peut être regardé comme chrétien parfait. Sans doute, il jouit, en vertu de son Baptême, des prérogatives d'enfant de Dieu, de membre de Jésus-Christ, de fils de l'Eglise; mais le chrétien est un homme de lutte ; il doit confesser sa foi, tantôt devant les tyrans jusqu'à donner son sang, tantôt en présence du monde, dont les maximes séduisantes ou impérieuses chercheront à l'entraîner dans la défection, tantôt contre les démons, dont l'hostilité est redoutable aux serviteurs du Christ. Le sceau de l'Esprit-Saint imprimé sur son âme lui confère un degré de force que le Baptême n'apporte pas; de citoyen de l'Eglise qu'il était, la Confirmation en fait le chevalier de Dieu et de son Christ. Nous pouvons, il est vrai, combattre et vaincre avec la seule armure du Baptême ; Dieu nous en a assuré le pouvoir; car il sait que le Sacrement qui perfectionne le chrétien n'est pas toujours à notre portée : mais malheur à l'imprudent qui néglige l'occasion d'obtenir le complément de son Baptême ! Nous

 

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avons vu, au Samedi saint, avec quel empressement l'Evêque, lorsqu'il administrait en ce grand jour le sacrement de la régénération, achevait son œuvre en donnant l'Esprit-Saint à tous ceux qui venaient de renaître dans le Fils et de recevoir l'adoption du Père.

C'est en effet au Pontife qu'il appartient de dire à nous tous néophytes : « Recevez le Saint-Esprit. » La dignité de ce divin Esprit n'exige pas moins; et si quelquefois, à cause de la nécessité, un Prêtre est appelé par le Vicaire du Christ à administrer ce Sacrement auguste, il ne peut l'accomplir d'une manière valide qu'à la condition d'employer le Chrême consacré par l'Evêque ; en sorte que la puissance du Pontife y paraît toujours en première ligne.

Qu'il est sublime le moment où l'Esprit de force qui confirma les Apôtres eux-mêmes, descend sur les néophytes à genoux autour de l'Evêque I Les bras du Pontife sont étendus au-dessus d'eux; il répand sur leurs âmes cet Esprit qu'il a reçu pour le communiquer; et afin que rien ne manque à la solennité du don qu'il va leur faire, il rappelle la prophétie d'Isaie qui annonce la descente de l'Esprit sur le rejeton de Jessé élevant sa tige du sein des ondes du Jourdain. « O Dieu, dit-il, qui avez déjà régénéré vos serviteurs dans l'eau et le Saint-Esprit, envoyez  maintenant du ciel sur eux cet Esprit aux sept  dons: Esprit de sagesse et d'intelligence, Esprit de conseil et de force, Esprit de science et de piété, Esprit de crainte de Dieu ; et marquez-les tout à l'heure du sceau de la croix du Christ (1). »

 

1. Pontificale romanum. De confirmandis. ISAI. XI.

 

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Alors parait le Chrême sacré dont nous avons célébré les grandeurs au Jeudi saint. C'est ici le Sacrement du Chrême, pour parler le langage de l'antiquité, du Chrême en qui réside la vertu du Saint-Esprit. Le Pontife en marque au front chacun des néophytes, et l'Esprit-Saint imprime au même moment sur leurs âmes le sceau de la perfection du chrétien. Les voilà confirmés pour jamais. Qu'ils écoutent donc la voix du Sacrement qui s'est incorporé à eux, et nulle épreuve, nul péril ne seront au-dessus de leur courage. L'huile divine avec laquelle la croix a été tracée sur leur front lui a communiqué cette dureté de diamant que reçut le front du Prophète, et qui défiait tous les traits de ses adversaires (1).

Pour le chrétien, en effet, la force c'est le salut ; car la vie de l'homme est un combat (2). Gloire soit donc à Jésus ressuscité qui, prévoyant les assauts que nous aurions à soutenir, n'a pas voulu souffrir que nous fussions inégaux dans la lutte, et nous adonné dans l'admirable Sacrement de Confirmation cet Esprit divin qui procède de lui et du Père, afin qu'il fût notre force invincible ! Remercions-le aujourd'hui d'avoir ainsi complété en nous la grâce baptismale. Le Père qui a daigne nous adopter, a livré son propre Fils pour nous; le Fils nous donne l'Esprit pour habiter en nous: quelle créature que l'homme devenu ainsi l'objet des complaisances de la Trinité tout entière ! Cependant l'homme est pécheur, infidèle ; tant de merveilleux secours sont dépensés sur lui trop souvent en vain ! Rendons hommage à la divine bonté, en nous tenant unis à la sainte Eglise ; célébrons avec elle dans toute l'effusion de nos

 

1. EZECH. III, 9. — 2. JOS. VII, 1.

 

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cœurs les mystères de miséricorde que l'Année liturgique ramène tour à tour sous nos yeux.

 

 

A Jésus ressuscité, notre bienfaiteur divin, présentons, au nom de son Eglise enrichie de dons si précieux, ce beau cantique pascal, emprunté encore aux anciens Missels de Saint-Gall.

 

SÉQUENCE.

 

Que l’Eglise aujourd’hui entonne avec harmonie un cantique à son bien-aimé; qu'elle célèbre avec joie son retour triomphant.

 

Qu'elle essuie les larmes qui coulaient sur son beau visage ; qu'elle accueille dans des transports de joie, i retour, celui dont naguère elle pleurait le trépas.

 

Il était venu des cieux, dans un élan d'amour pour elle : et par le sang de ses propres blessures il l'avait purifiée de la souillure qu'elle avait reçue de sa première mère.

 

Aujourd’hui son front brille illuminé des rayons de son Epoux : à ce moment où ses noces se célèbrent dans l'allégresse, la synagogue enveloppée d'un voile noir est expulsée de la salle du festin.

 

Attaché sur l'arbre de la croix par amour pour son Epouse, le Christ l'a rendue sacrée par l'eau sortie de son flanc ouvert.

 

Eve formée d'une côte de l'homme fut sa figure, ainsi que l'arche de Noé voguant sur les eaux.

 

Tout à l'heure elle était transplantée de son sol, et foulée cruellement par le tyran de Babylone. Touché de ses pleurs, ô Christ, vous avez abattu Babylone, et rappelé votre peuple sur la montagne de Sion.

 

La floraison de la nature entière nous représente en ce moment l'allégresse et les transports de votre Epouse; ô Jésus, vous nous avez rachetés de votre sang, rendez-nous participants de votre triomphe.

 

Pour nous délivrer de captivité, vous avez frappé de mort les princes de l'Egypte, nos oppresseurs ; faites que nos pieds soient protégés, et qu'ils puissent fouler sans péril les serpents de feu dans le désert de ce monde.

 

Daignez enfin nous accorder d'arriver, sous votre conduite, à la terre promise. Amen.

 

 

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