MÉLÉCE

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HOMÉLIE SUR SAINT MÉLÉCE.

 

AVERTISSEMENT ET ANALYSE.

 

Chrysostome fixe lui-même la date de ce discours lorsqu'il dit vers le commencement : Il y a déjà plus de cinq ans qu'il est allé trouver Jésus. — Or, Mélèce mourut à Constantinople où il avait été appelé par l'empereur, en 381, vers la fin de mai. Ainsi cette homélie doit avoir été prononcée après le mois de mai de l'année 386, en présence de la chasse de ses reliques, non pas le jour anniversaire de sa mort, car Chrysostome n'aurait pas dit que la cinquième année était déjà passée, ede paredramen , mais peut-être le jour de la translation de ses reliques à Antioche, qui parait tomber le 12 février, date où les martyrologes grec et romain annoncent sa fête. — Si le calcul est juste, et si les martyrologes ont exactement noté le jour de la translation, ce qui est loin d'être toujours ainsi, la date du discours serait le 12 février 387, c'est-à-dire cinq ans et huit mois et demi depuis la mort de Mélèce. — Il paraît tout à fait certain qu'il fut prononcé, ou en 386, après le mois de mai, ou au commencement de 387.

Saint Mélèce fut porté sur le siège d'Antioche par les ariens qui le croyaient de leur parti; mais, au contraire, il se montra défenseur très-zélé du omoousios; ; alors les ariens, qui étaient puissants, le firent exiler. — Quant à la dissidence qui s'éleva de son temps, même parmi les catholiques, voyez ce que nous en avons dit dans l'avertissement pour l'homélie sur l'anathème. — Du reste le culte des images et l'intercession des saints sont ouvertement prêchés dans le présent discours.

1° Les habitants d'Antioche montrent leur amour pour saint Mélèce, qui fut leur évêque, par leur empressement à assister à la célébration de sa fête, en donnant son nom à leurs enfants, et en représentant partout son image. — 2° L'orateur rapporte différentes circonstances de la vie de saint Mélèce, son exil, l'action généreuse qu'il fit en protégeant de son corps le magistrat qui, exécutant la sentence de l'empereur contre le saint évêque, faillit être lapidé par le peuple. — Son retour de l'exil et l'enthousiasme qui éclata à Antioche à cette occasion. — 3° Sa mort, loin de sa patrie, à Constantinople, où il était venu assister à un Concile. — Sa succession recueillie dignement par Flavien. — Intercession des saints.

 

1. Lorsque je porte mes regards de tous côtés sur cette sainte assemblée, et que j'y vois présente la ville entière, je ne sais à qui je dois accorder mes premières félicitations, à saint Mélèce qui, même après sa mort, reçoit encore un tel honneur, ou à vous, dont la charité témoigne tant d'affection pour vos pasteurs, même après qu'ils ne sont plus de ce monde. Heureux, en effet, Mélèce, d'avoir su laisser en vous tous un tel amour pour lui, et heureux vous aussi, de ce qu'ayant reçu le dépôt de la charité, vous l'avez conservé jusqu'ici sans altération à celui qui vous l'a confié. Il y a déjà plus de cinq ans qu'il est allé trouver ce Jésus qu'il désirait, et comme si vous l'eussiez encore vu ces jours derniers, vous venez à lui aujourd'hui le coeur brûlant d'amour. C'est pourquoi son sort excite l'envie, puisqu'il a pu engendrer de tels fils, et votre sort excite l'envie aussi, puisque vous avez eu en partage un père semblable. La racine de l'arbre est généreuse et admirable, mais les fruits sont dignes de la racine. Et de même qu'une excellente racine, cachée qu'elle est dans les replis du sol, n'est pas visible à nos yeux, mais qu'elle nous décèle par ses fruits l'énergie de sa vertu propre, ainsi le bienheureux Mélèce, caché dans cette châsse, n'est pas visible aux yeux de notre corps, mais par vous qui êtes ses fruits, il nous manifeste la force de la grâce qui est en lui. Quand même je garderais le silence, cette solennité seule et la chaleur de votre zèle suffiraient pour publier avec plus d'éclat que la trompette, l'amour de Mélèce envers ses enfants; car il a tellement embrasé vos esprits de son amour, qu'à son simple nom ils s'enflamment et s'élancent.

Aussi , n'est-ce point par hasard, mais tout exprès et à dessein, que j'entremêle sans cesse le nom de Mélèce à mes discours. Quand on a tressé une couronne d'or, on la rend encore plus brillante en la garnissant ensuite de pierreries nombreuses; de même aujourd'hui, (453) dans cette couronne de louanges que je tresse pour cette tête bienheureuse , son nom, fréquemment répété, est comme une multitude de perles , qui la rendront, j'espère, plus enviable et plus éclatante. Ordinairement lorsque l'on aime, le nom seul de l'objet aimé nous attendrit et nous enflamme ; c'est ce qui vous arrive à l'égard de notre saint. Dès le commencement, quand vous l'accueillîtes en cette ville, chacun donnait à son enfant le nom de Mélèce, chacun croyait par cette appellation introduire le saint personnage dans sa famille, et les mères, laissant de côté pères, aïeuls et bisaïeuls, donnaient à leurs nouveaux-nés le nom du bienheureux évêque. C'est qu'un désir pieux l'emportait sur la nature, et que par là les enfants devenaient chers aux auteurs de leurs jours, non plus seulement par l'affection naturelle, mais encore par les sentiments que l'on rattachait à ce nom. On le regardait comme la parure d'une famille, la sûreté d'une maison, le salut de ceux qui le portaient, et un adoucissement à nos regrets; et comme à une seule lampe qu'on apporte dans l'obscurité, chacun vient en allumer une autre pour l'emporter dans sa chambre; de même une fois que la lumière de ce nom fut tombée sur la ville, chacun vint pour ainsi dire y allumer la sienne et l'emporta dans sa famille, comme un trésor inappréciable. Et c'était là un grand enseignement de piété. Forcés de se souvenir continuellement de ce nom, d'avoir Se Saint présent aux'yeux de l'âme, vous aviez en lui le préservatif de toute passion, de toute pensée déraisonnable; et le fait devint si général que partout, dans les carrefours, sur la place, dans la campagne et sur les chemins on entendait de tous côtés retentir le nom de Mélèce. Et ce n'est pas seulement à l'égard de son nom que vous avez été dans ces dispositions, c'est encore envers son image. Ce que vous avez fait à propos de l'un, vous l'avez également fait à propos de l'autre. Beaucoup de personnes faisaient graver sa sainte représentation sur les chatons de leurs bagues, sur leurs cachets, sur des tasses, sur les murs de leurs chambres, de sorte que non-seulement l'on entendait son nom, mais que l'on voyait encore en tout lieu l'image de sa personne, et que c'était ainsi une double consolation de son absence.

En effet, à peine arrivé, il fut banni de la ville, chassé par les ennemis de la vérité. Mais Dieu le permit afin de prouver à la fois et la vertu de Mélèce et votre courage. Pendant son séjour, il avait, comme Moïse en Egypte, délivré la ville des erreurs de l'hérésie, retranché du reste du corps les membres gangrenés et incurables, et rendu à l'Eglise une santé sans mélange. Alors les ennemis de la vérité ne pouvant souffrir cette réforme, influencèrent l'Empereur et firent bannir le saint évêque, s'imaginant ainsi triompher de la vérité, et détruire l'effet des réformes opérées. Mais il arriva tout le contraire de ce qu'ils espéraient, car votre zèle n'en parut que plus grand, et son talent à instruire reçut une consécration éclatante : lui, en moins de trente jours, vous avait si bien affermis dans le zèle de la foi, que malgré les mille vents divers qui ont soufflé depuis, ses enseignements sont demeurés inébranlables; et vous, en moins de trente jours, vous avez reçu avec tant d'ardeur les semences qu'il a jetées en vos âmes, que les racines ont déjà pénétré jusqu'au fond, et que vous n'avez laissé prise à aucune des épreuves survenues depuis lors.

2. Ce qui arriva lors de sa persécution mérite aussi de ne pas être passé sous silence. Pendant que le gouverneur de la ville traversait en voiture la place publique, ayant à son côté le saint évêque, une grêle de pierres fondit de toutes parts sur la tête du gouverneur, car la ville ne pouvait souffrir une telle séparation, et les fidèles aimaient mieux qu'on leur arrachât la vie présente que de se voir enlever ce saint personnage. Que fit alors Mélèce? Voyant les pierres que l'on lançait, il enveloppa de ses propres habits la tête du gouverneur afin de la préserver. En même temps qu'il confondait ainsi ses ennemis par cette extrême bonté, il apprenait à ses disciples quelle patience on doit montrer à l'égard de ceux qui nous persécutent, puisque, non contents de ne leur faire aucun mal, il nous faut encore, s'ils se trouvent exposés à quelque danger de la part d'autrui, le conjurer de tout notre pouvoir. Qui ne fut alors saisi, stupéfait, de voir et cet amour frénétique de la ville, et aussi la sublime philosophie du maître, sa douceur et sa mansuétude? Car ce qui se passa dans cette circonstance est vraiment étrange. On chassait le berger, et les brebis n'étaient point dispersées; on rejetait le pilote, et la barque ne sombrait pas; on persécutait le vigneron, et la vigne n'en fructifiait (454) que davantage. En effet, comme vous étiez unis ensemble par les liens de la charité, ni les séductions de la tentation, ni l'apparition des dangers, ni la grandeur des distances, ni la longueur du temps, ni rien autre chose n'était capable de vous détacher de la société de votre bienheureux pasteur; on le chassait pour qu'il fût loin de ses enfants, et c'est le contraire qui arriva. En effet, les liens de charité qui le rattachaient à vous se resserrèrent davantage, et on peut dire qu'il emmena toute la ville avec lui en Arménie. Son corps était dans sa patrie; mais sa pensée et son esprit, portés comme sur les ailes de la grâce du Saint-Esprit, étaient toujours au milieu de vous; il portait ce peuple tout entier dans ses entrailles, et vous étiez pareillement disposés à son égard. Vous séjourniez ici, confinés dans l'enceinte de cette ville , mais l'esprit de charité vous emportait chaque jour en Arménie, et vous ne reveniez ici qu'après avoir joui de sa vue sacrée, qu'après avoir entendu sa voix enchanteresse et bienheureuse. Si Dieu a bien voulu que son départ fût si prompt, c'est afin, je le répète, de montrer aux ennemis qui vous combattent la solidité de votre foi, et l'habileté doctrinale de Mélèce.

En voici la preuve. De retour après sa persécution il passa ici, non plus seulement trente jours, mais des mois, mais un an, mais deux années et plus. C'est qu'une fois que vous eûtes suffisamment prouvé la solidité de votre foi, Dieu vous accorda la faveur de posséder sans crainte votre père une seconde fois. Oui, c'était un délicieux bonheur que de jouir de sa sainte vue. Non-seulement ses leçons, non-seulement sa parole, mais rien que son aspect suffisait pour faire pénétrer dans l'âme des assistants tout l'enseignement de la vertu. Aussi lorsqu'il revint parmi vous, et que toute la ville courut à sa rencontre, les uns se tenant plus près embrassaient ses pieds et ses mains, entendaient sa voix; les autres empêchés parla foule et l'apercevant de loin seulement, trouvaient que sa vue seule était une bénédiction suffisante, et aussi bien partagés que les plus proches, ils s'en allaient complètement satisfaits. Il en était de lui comme des apôtres. Tout le monde ne pouvait arriver jusqu'à eux, mais leur ombre en s'étendant touchait ceux qui étaient au loin , et ceux-là obtenaient les mêmes grâces, et se retiraient guéris comme les autres. De même une sorte de gloire spirituelle émanait de la tête sacrée de Mélèce, et se faisait sentir de loin à tous ceux qui ne pouvaient approcher, tellement qu'ils s'en allaient remplis de toutes sortes de bénédictions, sans avoir été autrement que spectateurs.

3. Puis, lorsqu'il plut à Dieu, notre maître à tous, de le rappeler de cette vie, et de le placer dans le choeur des anges, ce ne fut point encore de la manière ordinaire. Une lettre de l'empereur lui ordonne de venir; c'était Dieu qui inspirait à l'empereur cette détermination. Cette lettre ne le mande pas dans quelque lieu rapproché d'ici ; elle l'appelle en Thrace même, afin que Galates, Bithyniens, Ciliciens, Cappadociens, et tous les peuples voisins de la Thrace, connaissent quels sont nos biens; afin que tous les évêques du monde, voyant en lui comme le type de la sainteté, et trouvant en lui un clair modèle de la manière de remplir leur ministère, aient une règle évidente et infaillible pour l'administration et la direction de leurs Eglises. En effet, à cause de l'importance de la ville, à cause de la résidence de l'empereur, il y avait alors là grande affluence: et comme les Eglises, au sortir d'une longue période de guerres et d'orages, commençaient à jouir du calme et de la paix, des lettres impériales venaient d'y convoquer tous les évêques. Mélèce y arrive donc comme les autres. Lorsque, sous Nabuchodonosor, Dieu voulut publier et couronner la vertu des trois jeunes hommes, ils éteignirent la violence du feu, foulèrent aux pieds l'orgueil du tyran, et confondirent toute espèce d'impiété,'ayant pour spectateurs les habitants de toute la terre; car les satrapes, les princes et les toparques de tout l'empire avaient été réunis en ce lieu pour un autre motif, mais ils devinrent les spectateurs de ces illustres athlètes; de même pour que le bienheureux Mélèce eût un théâtre éclatant , les évêques de toutes les Eglises du monde, assemblés là dans un autre but, purent contempler ce saint personnage. Et quand ils l'eurent vu, et qu'ils eurent parfaitement appris de lui la piété, la sagesse, le zèle de la foi, et toutes les vertus convenables à un prêtre et qu'il réunissait en sa personne, alors Dieu le rappela vers lui.

Il en disposa ainsi. pour épargner notre ville. Si Mélèce eût expiré ici, le poids de notre malheur eût été intolérable. Qui aurait soutenu la vue de ce saint homme rendant le dernier soupir? qui aurait pu voir ces (455) paupières se fermer, et cette bouche à peine entr'ouverte dicter ses dernières recommandations ? Qui eût pu, à ce spectacle, ne pas être accablé par titi si grand malheur? Afin donc qu'il n'en fût pas ainsi, Dieu voulut qu'il expirât dans un autre pays; il voulut que nous eussions le temps de nous accoutumer à ce triste événement, et que lorsque nous verrions ramener son corps, notre âme ne fût point si vivement frappée , par l'habitude que nous nous serions faite des larmes. C'est ce qui arriva. Quand la ville reçut dans ses murs sa dépouille sacrée, le deuil et les gémissements furent grands encore ; mais la douleur s'apaisa bientôt, et par la raison dont je viens de parler, et par une autre qui me reste à dire.

Dieu, dans son amour pour nous, eut pitié de notre affliction, et nous désigna bientôt un autre pasteur reproduisant fidèlement les caractères du premier, et offrant aussi en lui l'image de toutes les vertus. Il monta sur le siége épiscopal, et ne tarda pas à nous faire quitter la robe de deuil et à essuyer nos larmes, mais il ne fit que nous rappeler davantage son bienheureux prédécesseur. Notre douleur se calmait, mais notre amour devenait plus ardent, et notre découragement s'effaçait entièrement ; ce n'est pas là pourtant ce qui a coutume d'arriver lorsque nous perdons ceux qui nous sont chers. Quand on perd un fils bien-aimé, quand une épouse se voit enlever un époux respectable, tant que leur souvenir reste vif en nous, l'affliction ne fait que s'accroître dans notre âme; puis, quand la suite du temps a fini par l'adoucir, la vivacité du souvenir s'éteint avec la force de la douleur. Pour Mélèce il en a été tout autrement : le découragement a complètement disparu, mais le souvenir, loin de s'en aller avec la douleur, n'a fait que s'augmenter. Vous en êtes la preuve, vous qui, après un temps si long, venez, comme des abeilles à la ruche, vous rassembler autour de la dépouille mortelle de Mélèce. Ce souvenir n'est point l'effet d'une affection naturelle, il est le résultat d'un jugement droit et raisonnable. C'est pourquoi la mort ne l'a point éteint, et il ne s'est point affaibli avec le temps ; il augmente au contraire, et il ne fait que grandir, non-seulement chez vous qui avez vu Mélèce, mais chez ceux-là même qui ne l'ont point connu. Chose admirable en effet, ceux qui étaient encore jeunes lorsque Mélèce vivait, sont enflammés des mêmes regrets. Vous, dont l'âge est avancé, vous avez cet avantage sur ceux qui ne l'ont pas vu, que vous avez vécu avec lui et joui de sa sainte société ; et ceux qui ne l'ont pas vu ont sur vous l'avantage que sans l'avoir jamais eu en leur présence, ils font preuve envers lui d'un regret aussi grand que le vôtre. Prions donc tous en commun, supérieurs et inférieurs, hommes et femmes, jeunes et vieux, esclaves et hommes libres, en associant à notre prière le bienheureux Mélèce lui-même, car son crédit est encore plus grand maintenant devant Dieu et son amour plus ardent envers nous; prions tous Dieu qu'il augmente en nous cette charité, et que, de même que nous sommes ici autour de cette châsse, nous soyons tous jugés dignes de pouvoir dans le ciel approcher du tabernacle éternel de Mélèce, et d'obtenir les biens qui nous sont réservés ; puissions-nous tous obtenir ce bonheur par la grâce et l'amour de Notre-Seigneur Jésus-Christ, par lequel et avec lequel gloire et puissance soient au Père et au Saint-Esprit, dans tous les siècles des siècles. Ainsi soit-il.

 

Traduit par M. MALVOISIN.

 

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