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PROPRE DES SAINTS

 

LE II JUIN. LES SAINTS MARCELLIN, PIERRE  ET  ÉRASME, MARTYRS.

 

La gloire du martyre illumine ce jour avec une profusion qui se rencontre rarement sur le Cycle ; déjà nous pouvons présager, dans le mois qui commence, celui de la confession glorieuse entre toutes que Pierre et Paul consommeront dans leur sang. Les Gaules et l'Italie, Rome et Lyon son illustre fille, concourent à former pour le ciel une légion de héros. Tout à l'heure nous admirerons Pothin, l'un des chefs de cette phalange illustre, venu d'Asie pour lever sur les rives du Rhône son contingent sacré. Mais les premiers honneurs sont dus à l'Eglise mère. Saluons donc tout d'abord Marcellin, engendrant par son sacerdoce les recrues nombreuses que l'Esprit-Saint rend dignes aussitôt de partager son triomphe; honorons l'exorciste Pierre, qui amène à la fontaine sacrée tant de païens gagnés au Christ en voyant la faiblesse des démons.

Quand le christianisme parut sur la terre, Satan était bien, et visiblement, le prince du monde. Tous les autels étaient à lui ; la législation et les

 

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mœurs subissaient son empire. Du fond de leurs temples fameux, les chefs des démons dirigeaient la politique des cités consultant leurs oracles ; sous divers noms, les plus infimes des anges déchus trouvaient influence et honneur au foyer domestique; d'autres avaient leurs postes assignés dans les forêts, sur les montagnes, auprès des sources ou sur la mer, occupant contre Dieu ce monde qu'il avait créé pour sa gloire, et que Satan, par la complicité de l'homme, avait conquis. Quatre mille ans d'abandon du côté du ciel avaient permis à l'usurpateur d'affermir ainsi sa conquête ; la résistance était savamment préparée pour le jour où le roi légitime prétendrait rentrer dans ses droits.

La venue du Verbe dans la chair donna le signal de la grande revendication divine. Le prince du monde, vaincu en personne par le Fils de Dieu, comprit qu'il allait avoir à retourner dans l'abîme. Mais les innombrables puissances de ténèbres qu'il avait constituées devaient poursuivre la lutte durant des siècles, et ne lâcher que pied à pied leurs positions. Chassées des villes par les adjurations de la sainte Eglise et le triomphe des martyrs, les légions infernales se reformeront dans les solitudes; les soldats du Christ auront à y soutenir contre elles, sous la conduite d'Antoine et de Pacôme, de terribles combats. En Occident, le patriarche des moines retrouvera les autels des démons et les démons eux-mêmes sur les hauteurs du Cassin, au VIe siècle. Au vne, ils disputeront à saint Gall les bois, les lacs, les rochers de la Suisse actuelle; et on les entendra se plaindre qu'après avoir été chassés de la société des hommes, on ne leur laisse même pas ces retraites ignorées, C'est qu'en effet, dans la pensée

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divine, l'appel des moines au désert aura pour but, non moins que la fuite du monde en ce qui les concerne, la poursuite des démons dans leurs derniers retranchements.

Nous insistons sur les considérations qui précèdent ; car leur importance est extrême, et n'a d'égale que la profondeur de l'ignorance systématique où l'on se tient à leur endroit. Les vrais chrétiens croient fermement, aujourd'hui comme toujours, à la lutte privée, toute spirituelle, que l'âme doit soutenir contre l'enfer dans le secret de la conscience; mais plusieurs n'hésitent point à rejeter dans le domaine de l'imagination ce qu'on leur raconte de ces autres combats livrés par nos pères aux démons sur le  terrain extérieur et public. Leur excuse sans doute est de vivre en un pays où, depuis des siècles, cette guerre du dehors avait pris fin par la victoire sociale du  christianisme. Mais l'Esprit-Saint nous annonce que l'ancien serpent, immobilisé durant mille années, doit être à la fin délié de nouveau pour un peu de temps (1). Si nous touchions à cette époque fatale, il serait temps d'y songer ; nous serions mal préparés à la reprise des anciennes luttes, par l'ignorance où nous entretient l'habitude d'abandonner, sous le nom de légende, à la fatuité de la courte science  qui domine de nos jours, les faits les mieux attestés de l'histoire  de nos devanciers. Qu'est-ce donc que l'histoire après tout, depuis la révolte de  Lucifer, sinon le tableau de la lutte engagée entre Dieu et Satan ? Et si, comme nous l'avons dit, Satan, par la permission divine, avait envahi le  monde extérieur aussi bien que celui des  âmes, n'était-il pas nécessaire pour le

 

1. Apoc. XX, 2-3.

 

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jeter dehors (1), selon l'expression du Sauveur, que la lutte avec lui fût une lutte corps à corps, qu'elle revêtit un caractère extérieur et visible ?

« Le Verbe, dit saint Justin, s'est fait homme pour deux buts : sauver les croyants, et chasser les démons (2). » Aussi l'expulsion des démons de la place qu'ils occupent dans ce monde matériel, et spécialement du corps de l'homme qui en est la plus noble partie, apparaît-elle, dans l'Evangile, comme l'un des principaux caractères de la puissance du Sauveur. Quittant la terre et envoyant ses apôtres continuer son œuvre parmi les nations, c'est elle également que lui-même indique comme devant être le premier signe de la mission qu'ils auront à remplir (3). Le monde ne s'y méprit pas. Bientôt les païens durent constater la cessation partout des anciens oracles (4), et la cause d'un phénomène de cette importance pour l'ancienne religion apparut évidente : les démons eux-mêmes n'hésitèrent point à reconnaître que leur silence forcé venait des chrétiens. Sur cette puissance du christianisme contre l'enfer, les apologistes des II° et III° siècles en appelaient, sans crainte d'être contredits, au témoignage public. « C'est sous les yeux de tous, disait saint Justin aux empereurs, que les chrétiens, dans Rome et dans tout l'univers, chassent les démons au nom de Jésus-Christ (5). » Les dieux de l'Olympe se voyaient démasqués honteusement en présence de leurs adorateurs confus, et Tertullien pouvait jeter ce défi aux magistrats de l'empire : « Qu'on amène à vos tribunaux quelqu'un de ces hommes qui se disent sous la puissance des  dieux.  Sur

 

1. JOHAN. XII, 31. — 2. 2a Apol. VI. — 3. MARC. XVI, 17. — 4.  PLUTARCH. De oraculor. defectu. — 5. 2a Apol. VI.

 

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l'ordre du premier venu d'entre nous, l'esprit qui les possède sera contraint de confesser ce qu'il est; s'il ne s'avoue démon et non pas dieu, n'osant mentir à un chrétien, répandez aussitôt le sang de ce chrétien blasphémateur. Mais non; la crainte qu'ils ont du Christ fait que l'attouchement, le souffle même de l'un de ses serviteurs suffit à les chasser (1)  ».

Le baptême suffisait donc pour donner à l'homme un tel pouvoir; et c'était bien en effet le sens de la promesse du Seigneur, lorsque, parlant de ceux qui croiraient en lui, et non pas seulement des chefs de l'Eglise , il avait dit : « En mon nom ils chasseront les démons (2) ». De bonne heure cependant, l'Eglise, organisant la guerre sainte, constitua parmi ses fils un ordre spécial qui eut pour mission directe la poursuite de Satan sur tous les points de ce monde visible. Les exorcistes se trouvèrent par cette délégation investis d'un empire qui accéléra la défaite du prince du monde, et lui rendit cette défaite d'autant plus odieuse, que l'Eglise, humiliant son orgueil, n'éleva point au-dessus des rangs inférieurs de la cléricature un ordre pourtant si terrible à l'enfer. Lucifer avait prétendu s'égaler au Très-Haut (3); précipité du ciel, il s'était flatté, dans sa folie, de pouvoir du moins supplanter Dieu sur la terre : et voilà que le soin de sa défaite est confié, non plus aux anges ses égaux par nature, mais à des hommes, aux plus petits de cette race si facilement trompée, qu'il avait vue prosternée devant lui durant de longs siècles. Leur main de chair le contraint, lui esprit, à descendre de son trône ; à leur parole,  il  faut qu'il dépose ses vains ornements,

 

1. Apol. XXIII. — 2. MARC, XVI,  17. — 3, ISAÏ. XIV, 12-15.

 

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qu'il se démasque lui-même ; l'eau qu'ils bénissent ravive en lui ses tortures éternelles; du prince du monde et de ses pompes il ne reste plus que Satan, le révolté a la face hideuse, le condamné tremblant dans la poussière aux pieds des fils des hommes, ou fuyant comme la feuille desséchée sous le souffle de leur bouche.

L'archange Michel reconnaît dans ces fils d'Adam les dignes alliés des anges fidèles qu'il conduisit à la victoire. Mais parmi ces continuateurs du grand combat commencé dans les hauteurs des cieux (1), l'exorciste Pierre se présente à nous .rayonnant d'un éclat sans pareil. Le triomphe du martyre vient s'ajouter pour lui aux victoires remportées sur les troupes de Satan. Nul mieux que lui n'a fait reculer l'enfer; car, chassant les démons des corps, il a de plus conquis les âmes. Le prêtre Marcellin, son associé dans la conquête et le martyre, est également l'associé de sa gloire. L'Eglise a voulu que leurs noms, redoutables aux esprits de ténèbres, brillassent d'une commune auréole ici-bas comme au ciel. Chaque jour, elle leur rend le plus solennel hommage qui soit en son pouvoir, en les nommant tous deux au diptyque du Sacrifice avec les saints Apôtres et les premiers de ses fils. Telle fut l'importance de la mission qu'ils remplirent et la renommée de leurs derniers combats, que leurs corps, transportés sur la voie Lavicane,y devinrent le centre d'un illustre cimetière. Les chrétiens de l'âge de la paix, qui suivit de près leur glorieuse confession, se disputèrent l'avantage d'être ensevelis sous la puissante protection des soldats du Christ; Constantin, le vainqueur de l'idolâtrie, déposa près d'eux les restes

 

1. Apoc. XII, 7-9.

 

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sa mère, sainte Hélène, qui avait retrouvé le bois du salut, terreur des démons. Une inscription célèbre fut composée en leur honneur par le pape Damase qui, dans son enfance, avait appris de la bouche même du bourreau, converti depuis, les détails de leur martyre ; gravée près de leurs tombeaux, elle compléta les monuments de cette catacombe, où l'art chrétien multipliait ses plus riches enseignements.

A la mémoire des saints Marcellin et Pierre est joint, dans la Liturgie de ce jour, le souvenir d'un saint évêque martyr, bien connu autrefois du peuple fidèle. Si les Actes qui nous sont parvenus de sa vie ne sont pas à l'abri de tout reproche au point de vue de la critique, les faveurs obtenues par l'intercession d'Erasme ou saint Elme portèrent son nom dans toute la chrétienté, comme l'attestent les formes nombreuses que ce nom revêtit au moyen âge dans les différentes contrées d'Occident. Il fait partie du groupe des saints auxiliateurs ou secourables, dont le culte se répandit surtout en Allemagne et en Italie. Les marins le reconnurent pour patron, en souvenir d'un voyage miraculeux rapporté dans sa Vie ; une des tortures nombreuses qu'il eut à subir, l'a fait aussi invoquer contre les douleurs d'entrailles. Nous ne devons pas oublier de mentionner ici que le patriarche des moines d'Occident eut saint Erasme en vénération particulière ; lorsqu'il quitta pour la Campanie sa solitude des bords de l'Anio, il marqua sa principale étape entre Subiaco et le Mont-Cassin en jetant, à Véroli, les fondements d'une église et d'un monastère sous le vocable du saint martyr; un autre monastère fut également dédié par saint Benoît, dans Rome même, à saint Erasme.

 

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Lisons les quelques lignes consacrées par l'Eglise à la mémoire de nos trois saints.

 

Pierre, exorciste, fut emprisonné à Rome, sous l'empire de Dioclétien, par le juge Sérénus, pour avoir professé la foi chrétienne. Il délivra des convulsions que lui donnait le démon Pauline, fille d'Artémius, geôlier de la prison. Les parents de la jeune fille, la famille tout entière et les voisins qui s'étaient rassemblés sur la nouveauté du fait, ayant embrassé le service de Jésus-Christ, Pierre les amena au prêtre Marcellin, qui leur donna le baptême à tous. Sérénus en ayant eu connaissance, fit comparaître devant lui Pierre et Marcellin, les reprit durement, et, pour les faire renoncer au Christ, il joignit à ses reproches la menace des supplices. Marcellin lui répondit avec une liberté chrétienne ; ce qui n'ayant pas convenu au juge, il fut accablé de coups de poings, séparé de Pierre, et enfermé nu, sans nourriture et sans lumière, dans un cachot jonché de fragments de verre. Quant à Pierre , ordre fut donné également de resserrer ses chaînes étroitement. Mais ces tourments ne faisant qu'accroître en tous deux la foi et le courage, ils persévérèrent dans leur confession ; condamnés à avoir la tête tranchée, ils rendirent ainsi à Jésus-Christ un illustre témoignage.

 

Sous l'empire de Dioclétien et de Maximien, dans la Campanie, l'évêque Erasme fut battu avec des fouets garnis de plomb et avec des bâtons; on employa contre lui la résine, le soufre, le plomb fondu, la poix ardente , la cire et l'huile bouillante ; mais toutes ces tortures n'eurent aucune prise sur lui, au point que beaucoup de gens, témoins du prodige, se convertirent au Christ. On le ramena à la prison, où il fut accablé de lourdes chaînes de fer; mais un ange vint le délivrer d'une façon miraculeuse. Transporté à Formies, il fut, par ordre de Maximien, appliqué à divers tourments nouveaux ; on le revêtit entre autres d'une tunique d'airain rougie au feu , mais une force divine lui fit surmonter toutes ces épreuves. Enfin, après avoir confirmé dans la foi et converti à cette même foi un grand nombre de personnes, il obtint la palme d'un illustre martyre.

 

Vous avez tous trois, ô saints martyrs, confessé Jésus-Christ dans la plus effroyable tempête qu'il ait permis au démon de susciter contre son Eglise. A des degrés divers de la hiérarchie, vous avez été les modèles et les guides du peuple chrétien, l'entraînantà votre suite par rangs pressés dans l'arène du martyre, et comblant par des conversions plus

 

 

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nombreuses encore les vides qu'eût laissés sur terre le départ pour le ciel des compagnons de votre victoire. C'est pourquoi, en ce jour, l'Eglise de la terre joint ses hommages reconnaissants aux félicitations de l'Eglise triomphante. Soyez propice toujours aux maux qui accablent le genre humain dans cette vallée de l'épreuve. L'excès de sa misère morale fait qu'il en est arrivé jusqu'à oublier, dans le besoin, ses puissants protecteurs. Par des bienfaits nouveaux, ranimez en lui votre souvenir

Protégé du ciel autrefois, protégez maintenant vous-même, ô Erasme, ceux qui luttent sur les flots contre les éléments déchaînés. Dans votre force d'âme, à l'heure suprême, vous livrâtes aux bourreaux jusqu'à vos entrailles ; soyez secourable à ceux qui vous invoquent en des souffrances rappelant de loin les tourments que vous avez endurés pour le Christ.

Pierre, Marcellin, unis dans le labeur et dans la gloire, jetez sur nous les yeux : un seul de vos regards fait trembler l'enfer ; il éloignera de nous ses ténébreuses phalanges. Mais combien elle aussi la société civile, combien le monde visible a besoin de votre aide ! L'ennemi que vous aviez si puissamment contribué à faire rentrer dans l'abîme, redevient maître. Sommes-nous au temps où, reprenant la guerre avec les saints, il lui sera donné de les vaincre (1) ? C'est à peine, maintenant, s'il se cache encore. Non seulement il conduit le monde par mille ressorts que les sociétés autrefois secrètes ont ostensiblement remis en ses mains: on Ta vu chercher à s'introduire dans les réunions de toutes sortes, au sein des familles, comme l'hôte de la maison, le compagnon de divertissements

 

1. Apoc. XIII, 7.

 

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ou d'affaires, avec ses tables tournantes et tous les procédés de divination que Tertullien dénonçait de son temps et du vôtre (1). L'expulsion des démons parle christianisme avait été si absolue, qu'il en était résulté chez nous jusqu'à l'oubli le plus complet de ces funestes pratiques. Si pour cette fois, dans les familles chrétiennes, les avertissements des pasteurs l'ont emporté sur l'attrait d'une curiosité malsaine, une secte pourtant s'est formée à la suite, dont Satan est devenu le guide et l'oracle. Les spirites, comme ils s'appellent, préparent de concert avec la franc-maçonnerie l'invasion dernière du monde extérieur par les bandes infernales ; l'Antéchrist, avec sa puissance usurpée et ses vains prestiges, sera le produit commun des loges politiques et de la secte où l'on se donne à tâche de ramener sous une forme nouvelle les anciens mystères du paganisme. Vaillants soldats de l'Eglise, rendez-nous dignes de nos pères. Si l'armée chrétienne doit s'amoindrir en nombre, que la foi grandisse en elle d'autant plus ; que son courage, ni ne défaille, ni ne s'égare ; qu'elle soit trouvée faisant toujours face à l'ennemi, à l'heure suprême où le Seigneur Jésus tuera d'un souffle de sa bouche l'homme de péché (2), et replongera pour jamais les hordes de Satan dans le puits de l'abîme.

 

1.  Apol. XXIII. — 2. Il Thess. II, 8.

 

 

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