VITE

Précédente Accueil Remonter Suivante

Accueil
Remonter
PENTECOTE III
MARCELLIN
POTHIN
CLOTILDE
FRANÇOIS CARACCIOLO
BONIFACE
NORBERT
PRIME-FÉLICIEN
MARGUERITE
BARNABÉ
JEAN DE SAHAGUN
BASILIDE
LÉON III
ANTOINE DE PADOUE
BASILE LE GRAND
VITE
CYR et JULITTE
MARC et MARCELLIEN
JULIENNE FALCONIÉRI
GERVAIS et PROTAIS
SILVÈRE
LOUIS DE GONZAGUE
PAULIN
Vig. JEAN-BAPTISTE
NATIVITÉ JEAN-BAPTISTE
GUILLAUME
JEAN et PAUL
Oct. JEAN-BAPTISTE
Vig. PIERRE et PAUL
LEON II
IRÉNÉE
PIERRE et PAUL
Comm. S. PAUL
PRÉCIEUX SANG
Oct. JEAN-BAPTISTE
VISITATION
V Oct. PIERRE et PAUL
VI Oct. PIERRE et PAUL
ZACCARIA
Oct. PIERRE et PAUL
CYRILLE et MÉTHODE
WILLIAM
ALBAN

LE  XV  JUIN. LES SS. VITE ET MODESTE, MARTYRS, ET SAINTE CRESCENCE, MARTYRE.

 

L'Esprit divin qui règne sur cette partie du Cycle, est avant tout le témoin du Verbe (1). L'Homme-Dieu l'annonçait sous ce titre au monde qu'il devait laisser pour retourner à son Père, après avoir rendu lui-même son grand témoignage à la vérité souveraine (2). Formés par l'Esprit sur le type du Fils de l'homme, les fidèles sont aussi des témoins, dont la mission est de refouler le mensonge, ennemi de Dieu, en exprimant la vérité dans leurs paroles et leurs actes. Mais le témoignage suprême, qu'il n'est pas donné à tous de rendre, est celui du sang ; les martyrs sont les privilégiés de cette lutte incessante du vrai contre le faux, en laquelle se résume l'histoire. Ils ne pouvaient manquer de briller au ciel en ces jours. Bientôt l'Eglise va tressaillir à la naissance de Jean le Précurseur, cet homme si grand entre tous (3), et dont la grandeur fut d'avoir été envoyé par Dieu pour servir de témoin, pour rendre témoignage à la lumière (4). Nous aurons alors occasion de méditer plus longuement ces pensées, auxquelles semblent vouloir nous préparer déjà les groupes joyeux de martyrs

 

1. JOHAN. XV, 26. — 2. Ibid. XVIII, 37.— 3. MATTH. XI, 11. — 4. JOHAN. I, 6-8.

 

209

 

qui vont se succéder,  comme pour annoncer la prochaine arrivée de l'Ami de l'Epoux (1).

Aujourd'hui, accompagné de ses fidèles nourriciers Modeste et Crescence, c'est un enfant qui vient nous apprendre le prix du baptême, et la fidélité due contre tous au Père qui est dans les cieux. Sa gloire est grande, au ciel et sur la terre; les démons , qui tremblaient devant lui, continuent de le craindre ; son nom reste inscrit dans la mémoire du peuple chrétien comme celui de l'un de ses plus puissants auxiliaires, à la suite de saint Elme ou Erasme, dont le commencement de ce mois nous ramenait le souvenir. Saint Vite, ou saint Gui, garde le pouvoir de délivrer ceux qui recourent à lui dans les atteintes du triste mal qui porte son nom. Il neutralise la morsure des chiens enragés, et se montre secourable aux animaux eux-mêmes. On le prie encore contre la léthargie, ou le sommeil trop prolongé ; le coq qui l'accompagne en diverses représentations rappelle cet usage, ainsi que celui d'invoquer notre saint pour obtenir d'être réveillé à une heure déterminée.

 

1. JOHAN. III,

 

Lisons, dans le livre de la sainte Liturgie, le martyre de saint Vite et de ses deux compagnons.

 

Vite fut baptisé tout enfant à l'insu de son père qui, lorsqu'il l'eut appris, n'omit rien pour détacher son fils de la religion chrétienne. L'enfant demeurant inébranlable, il le livra au juge Valérien pour être battu de verges ;  mais ce fut en vain, et on le rendit à son père. Pendant que celui-ci songe à trouver de plus graves châtiments, Vite, averti par un ange, gagne un autre pays avec Modeste et Crescence qui l'avaient élevé. Là, sa sainteté acquit une telle renommée qu'elle parvint jusqu'à Dioclétien. L'empereur avait un fils tourmenté par le démon ; il fit venir le saint pour l'en délivrer ; mais cette délivrance une fois obtenue, le prince ingrat tenta d'amener par l'offre des plus grandes récompenses le libérateur de son fils au culte des faux dieux, et ne pouvant y réussir, il le fit jeter en prison chargé de chaînes, avec Modeste et Crescence.

 

Mais leur constance n'en fut qu'augmentée. L'empereur ordonne alors qu'on les plonge dans une chaudière remplie de plomb fondu, de poix et de résine embrasée ; mais , comme les trois enfants hébreux, ils y chantent des hymnes au Seigneur. On les retire, on les jette à un lion, qui se prosterne et lèche leurs pieds. La foule est ébranlée par ce miracle ; enflammé de colère, Dioclétien les fait étendre sur le chevalet, où leurs membres sont mis en pièces et leurs os rompus. Au même moment se produisirent des tonnerres, des éclairs et de grands tremblements de terre qui renversèrent les temples des dieux et tuèrent beaucoup de monde. Une femme noble, appelée Florence, recueillit les restes des martyrs et les ensevelit honorablement avec des parfums.

 

 

Vos combats sont finis, glorieux martyrs ; ils ont peu dure, mais la couronne qu'ils vous valurent est éternelle. Pour toujours vous est acquise, ô Modeste et Crescence, la reconnaissance de Dieu même, à qui vous avez rendu fidèlement le dépôt qu'il vous confia dans cet enfant devenu le vôtre par là foi et le saint baptême. Et vous, noble enfant qui préférâtes le Père du ciel à celui de la terre, qui dira la tendresse dont vous entoure à jamais Celui que vous avez si courageusement reconnu devant les hommes ? Il veut que dès ici-bas éclatent à votre endroit les marques de sa munificence ; car il vous confie une large part dans l'exercice de sa puissance miséricordieuse. En retour de la sainte liberté qui, dès les premières lueurs de la raison, régna dans votre âme et soumit dans une complète obéissance votre corps à cette âme, vous possédez sur la nature déchue un pouvoir merveilleux : les malheureux dont les membres désordonnément agités par une cruelle maladie ne connaissent plus la direction d'une volonté maîtresse, les hommes mêmes qu'un sommeil trop prolongé ne laisse point libres de leurs actes, retrouvent à vos pieds la parfaite harmonie du corps et de l'âme, la docilité du premier permettant à celle-ci de vaquer aux devoirs qui lui incombent envers Dieu et la société. Illustre saint,

 

212

 

soyez toujours plus large dans l'exercice de votre don précieux, pour le bien de l’humanité souffrante et la plus grande gloire du Dieu qui vous a couronné. Nous vous demandons pour tous avec l'Eglise, et par vous nous demandons à Dieu la destruction de l'orgueil qui rompt l'équilibre dans l'homme et le fait dévier de sa voie, le mépris du mal qui lui rend au contraire la liberté dans l'amour : superbe non sapere, sed placita humilitate proficere, ut, prava despiciens, quœcumque recta sunt libera exerceat charitate (1).

 

1. Collecta diei.

 

 

 

Précédente Accueil Remonter Suivante