CHAPITRE V

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QUASIMODO
ANNONCIATION

CHAPITRE V. DE L'ASSISTANCE A LA SAINTE MESSE AU TEMPS PASCAL.

 

Dans les jours de la douloureuse Passion de notre Rédempteur, lorsque nous assistions au saint Sacrifice, nous avions en vue l'immolation sanglante de l'Agneau: nous entourions, comme un nouveau Calvaire, cet autel inondé de son sang; et toute notre attention se concentrait sur l'auguste victime égorgée pour notre rachat. En ces jours de la Pâque, l'Agneau se montre a nous sous un autre aspect; il est vivant, il est glorieux, il est vainqueur. Il daigne s'immoler encore; mais c'est pour nous convier à un festin joyeux, au Festin de la Pâque, dans lequel il nous donne à manger sa chair immortelle. Dans les chants qui accompagnent ce sacrifice. l'Eglise ne cesse de répéter te cri de l’Alleluia; elle baise avec amour les plaies de son céleste Epoux, qui ne sont plus douloureuses, mais qui lancent les rayons d'une gloire éblouissante. Son autel est le trône du divin ressuscité; elle en approche sans terreur; car le vainqueur de la mort, tout élevé en gloire qu'il est, n'a rien perdu de son ineffable bonté. On dirait même qu'il se montre à elle plus tendre et plus condescendant que jamais.

Une autre cause augmente encore la joie de l'Eglise en présence du saint autel: c'est l'affluence des fidèles qui arrivent de toutes parts pour s'asseoir au festin pascal de l'Agneau. Chaque temple en ces

 

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jours, est un Cénacle où Jésus t'ait la Pâque avec ses disciples. La table sainte n'est plus dressée dans la solitude; les conviés accourent et viennent s'y presser. En ces jours s'accomplit, en s'évanouissant, la grande figure de la loi ancienne. « C'est à cette table du nouveau Roi que la Pâque nouvelle de la nouvelle loi met fin à l'ancien rite. L'élément nouveau chasse l'antique observance ; l'ombre fuit devant la réalité, la nuit devant la lumière (1). » Nous sommes les enfants de la promesse, nous qui n'avons pas renié le Christ comme les Juifs, mais qui l'avons reconnu pour notre roi, lorsque son peuple infidèle le traînait à la mort ; en retour, il nous a invités à sa Pâque; et là, il est notre convive et notre nourriture.

Le saint Sacrifice, au Temps pascal, nous offre donc, d'une manière plus particulière, ces deux aspects : une victime ressuscitée et immortelle, dont l'immolation est non sanglante, quoique réelle; une table dressée pour la manducation de l'Agneau, offerte toute l'année aux fidèles pour la vie de leurs âmes, mais qui, dans ces saints jours, les doit réunir tous. En même temps, à cette table, s'accomplit le symbole prophétique de l'ancien Agneau pascal. Quinze siècles s'écoulèrent sous les ombres de l'Agneau figuratif; mais dix-huit se sont déjà succédé sous l'empire du véritable Agneau; et c'est cet Agneau que la sainte Messe nous reproduit dans toute l'efficacité de son sacrifice et dans toute la splendeur de sa gloire.

Nous devons donc, en ce saint temps, assister au divin Sacrifice, en unissant les souvenirs du passe de la religion au sentiment d'une vive reconnaissance envers  Dieu, qui a daigné nous faire

 

1. Séquence de la fête du Saint-Sacrement.

 

 

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naître sous Le règne de la nouvelle Pâque. Portons aussi une sincère et joyeuse allégresse à ce grand acte du christianisme, où nous voyons paraître ce même Jésus ressuscite qui ne doit plus mourir. Unissons-nous aux sentiments de Marie, sa très sainte Mère, de Madeleine et des disciples. Leur bonheur, durant quarante jours, fût de le voir et de l'entendre, dans les nombreuses entrevues qu'il daigna leur accorder. Il se manifeste aussi à nous dans cet auguste mystère; comme eux. entourons-le de notre amour tendre et respectueux.

Nous allons essayer de réduire à la pratique ces sentiments dans l'explication des mystères de la sainte Messe, nous efforçant d'initier les fidèles à ces divins secrets, non par une stérile et téméraire traduction des formules sacrées, mais au moyen d'actes destinés à mettre les assistants en rapport suffisant avec les actions et les sentiments de l'Eglise et du Prêtre.

Dans une partie notable du Temps pascal, la Messe est célébrée en mémoire des grands mystères qui se sont accomplis à cette époque de l'Année liturgique; on trouvera ci-après, en détail, les prières que l'Eglise emploie en ces jours solennels. Le reste du temps, le saint Sacrifice est le plus souvent offert en l'honneur des Saints, à moins qu'il ne se rencontre un dimanche qui ne soit pas déjà occupé par une fête du rite Double.

Le Dimanche, si la Messe à laquelle on assiste est paroissiale, deux rites solennels, l'Aspersion de l'eau bénite, et en beaucoup d'églises la Procession, devront d'abord intéresser la piété.

Pendant l'Aspersion, on se rappellera le mystère de la régénération des néophytes accomplie dans la nuit de Pâques, mystère par lequel nous-mêmes avons été faits membres de Jésus-Christ, dans l'eau

 

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rendue féconde par le sang de l'Agneau, et par la vertu du Saint-Esprit.

 

ANTIENNE DE L'ASPERSION.

 

J'ai vu une eau qui sortait du temple, au côté droit, alleluia : et tous ceux que cette eau a touchés ont été sauves, et ils diront : Alleluia, alleluia.

 

Ps. Louez le Seigneur, parce qu'il est bon, et sa miséricorde est à jamais.

Gloire au Père. J'ai vu une eau.

 

V/. Montrez-nous, Seigneur, votre miséricorde, alleluia :

R/. Et donnez-nous le Sauveur que vous nous avez destiné, alleluia.

 

ORAISON.

 

Exaucez-nous, Seigneur saint, Père tout-puissant. Dieu éternel, et daignez envoyer du ciel votre saint Ange qui garde, visite et défende tous ceux, qui sont rassemblés en ce lieu. Par Jésus-Christ notre Seigneur. Amen.

 

 

La Procession qui précède la Messe nous représentera la marche des saintes femmes vers le tombeau, où elles vont de nouveau embaumer le corps de leur maître. Elles ne le trouvèrent plus dans le sépulcre ; mais Jésus ne tarda pas à se faire voir à elles, et elles revinrent toutes transportées d'admiration et de bonheur.

 

Enfin le moment du Sacrifice est arrivé. Le Prêtre est au pied de l'autel, Dieu est attentif, les Anges adorent, toute l'Eglise est unie au Prêtre, qui n'a qu'un même sacerdoce, une même action avec Jésus-Christ, le souverain Prêtre. Faisons avec lui le signe de la Croix.

 

Etc

 

 

 

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