MERCREDI DE PAQUES

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LE MERCREDI  DE PAQUES

 

 

Hœc dies quam fecit Dominus : exsultemus et laetemur in ea.

 

 

C'est le jour que  le Seigneur a fait : passons-le dans les transports de l'allégresse.

 

 

 

Le nom de la Pâque signifie en hébreu passage, et nous avons exposé hier comment ce grand jour est d'abord devenu sacré, à cause du Passage du Seigneur ; mais le terme hébraïque n'épuise pas là toute sa signification. Les anciens Pères, d'accord avec les docteurs juifs, nous enseignent que la Pâque est aussi pour le peuple de Dieu le Passage de l'Egypte dans la terre promise. En effet, ces trois grands faits s'unissent dans une même nuit: le festin religieux de l'agneau, l'extermination des premiers-nés des Egyptiens, et la sortie d'Egypte. Aujourd'hui reconnaissons une nouvelle figure de notre Pâque dans ce troisième fait qui continue le développement du mystère.

Le moment où Israël sort de l'Egypte pour s'avancer vers la terre qui est pour lui la patrie prédestinée, est le plus solennel de son histoire ; mais ce départ et toutes les circonstances qui l'accompagnent forment un ensemble de figures qui ne se dévoile et ne s'épanouit que dans la Pâque chrétienne. Le peuple élu se retire du milieu d'un peuple idolâtre et oppresseur du faible ; dans notre Pâque, nous avons vu ceux qui sont maintenant nos néophytes sortir courageusement de l'empire

 

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de Satan qui les tenait captifs, et renoncer solennellement à cet orgueilleux Pharaon, à ses pompes et à ses œuvres.

Sur la route qui conduit à la terre promise, Israël a rencontré l'eau ; et il lui a fallu traverser cet élément, tant pour se soustraire à la poursuite de l'armée de Pharaon, que pour pénétrer dans l'heureuse patrie où coulent le lait et le miel. Nos néophytes, après avoir renoncé au tyran qui les tenait asservis, se sont trouvés aussi en face de l'eau ; et ils ne pouvaient non plus échapper à la rage de leurs ennemis qu'en traversant cet élément protecteur, ni pénétrer dans la région de leurs espérances qu'après avoir mis derrière eux les flots comme un  rempart inexpugnable.

Par la divine bonté, l'eau, qui arrête toujours la course de l'homme, devint pour Israël un allié secourable, et elle reçut ordre de suspendre ses lois et de servir à la délivrance du peuple de Dieu. De même aussi la fontaine sacrée, devenue l'auxiliaire de la divine grâce, comme l'Eglise nous l'a enseigné dans la solennité de l'Epiphanie, a été le refuge, le sûr asile de nos heureux transfuges, qui dans ses ondes n'ont plus eu à craindre les droits que Satan revendiquait sur eux.

Debout et tranquille sur l'autre rive, Israël contemple les cadavres flottants de Pharaon et de ses guerriers, les chariots et les boucliers devenus le jouet des vagues. Sortis de la fontaine baptismale, nos néophytes ont plongé leur regard sur cette eau purifiante, et ils y ont vu leurs péchés, ennemis plus redoutables que Pharaon et son peuple, submergés pour jamais.

Alors Israël s'est avancé joyeux vers cette terre bénie que Dieu a résolu de lui donner en héritage. Sur la route, il entendra la voix du Seigneur qui

 

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lui donnera lui-même sa loi ; il se désaltérera aux eaux pures et rafraîchissantes qui couleront du rocher à travers les sables du désert, et il recueillera pour se nourrir la manne que le ciel lui enverra chaque jour. De même, nos néophytes vont marcher d'un pas libre vers la patrie céleste qui est leur Terre promise. Le désert de ce monde qu'ils ont à traverser sera pour eux sans ennuis et sans périls ; car le divin Législateur les instruira lui-même de sa loi, non plus au bruit du tonnerre et à la lueur des éclairs, comme il fit pour Israël, mais cœur à cœur et d'une voix douce et compatissante, comme celle qui ravit les deux disciples sur le chemin d'Emmaüs. Les eaux jaillissantes ne leur manqueront pas non plus ; il y a quelques semaines, nous entendions le Maître, parlant à la Samaritaine, promettre qu'il ouvrirait une source vive à ceux qui l'adoreraient en esprit et en vérité. Enfin une manne céleste, bien supérieure à celle d'Israël, car elle assure l'immortalité à ceux qui s en nourrissent,  sera leur aliment délectable et fortifiant.

C'est donc ici encore notre Pâque, le Passage à travers l'eau dans la Terre promise ; mais avec une réalité et une vérité que l'ancien Israël, sous ses grandes figures, n'a pas connue. Fêtons donc notre Passage de la mort originelle à la vie de la grâce par le saint Baptême ; et si l'anniversaire de notre régénération n'est pas aujourd'hui même, ne laissons pas pour cela de célébrer cette heureuse migration que nous avons faite de l’Egypte du monde dans l'Eglise chrétienne ; ratifions avec joie et reconnaissance notre renoncement solennel à Satan, à ses pompes et à ses œuvres, en échange duquel la bonté de Dieu nous a octroyé de tels bienfaits.

L'Apôtre des Gentils nous révèle un autre mystère

 

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de l'eau baptismale qui complète celui-ci, et vient se fondre pareillement dans le mystère de la Pâque. Il nous enseigne que dans cette eau nous avons disparu comme le Christ dans son sépulcre, étant morts et ensevelis avec lui. (Rom. VI, 4.) C'était notre vie d'hommes pécheurs qui prenait fin; pour vivre à Dieu, il nous fallait mourir au péché. En contemplant les fonts sacrés sur lesquels nous avons été régénérés, pensons qu'ils sont le tombeau où nous avons laissé le vieil homme qui n'en doit plus remonter. Le baptême par immersion, qui fut longtemps en usage dans nos contrées, et qui s'administre encore en tant de lieux, était l'image sensible de cet ensevelissement ; le néophyte disparaissait complètement sous l'eau; il paraissait mort à sa vie antérieure, comme le Christ à sa vie mortelle. Mais de même que le Rédempteur n'est pas demeuré dans le tombeau, et qu'il est ressuscité à une vie nouvelle; de même aussi, selon la doctrine de l'Apôtre (Col. II, 12), les baptisés ressuscitent avec lui, au moment où ils sortent de l'eau, ayant les arrhes de l'immortalité et de la gloire, étant les membres vivants et véritables de ce Chef qui n'a plus rien de commun avec la mort. Et c'est encore ici la Pique, c'est-à-dire le Passage de la mort à la vie.

 

A Rome, la Station est dans la Basilique de Saint-Laurent-hors-les-Murs. C'est le principal des nombreux sanctuaires que la ville sainte a consacrés à la mémoire de son plus illustre Martyr, dont le corps repose sous l'autel principal. Les néophytes étaient conduits en ce jour près de la tombe de ce généreux athlète du Christ, afin d'y puiser un sincère courage dans la confession de la foi et une invincible fidélité à leur baptême. Durant

 

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des siècles entiers, la réception du baptême fut un engagement au martyre; en tout temps, elle est un enrôlement dans la milice du Christ, que nul ne peut déserter sans encourir la peine des traîtres.

 

A LA MESSE.

 

L'Introït est formé des paroles que le Fils de Dieu adressera à ses élus au dernier jour du monde, en leur ouvrant son royaume. L'Eglise les applique à ses néophytes, élevant ainsi leurs pensées vers le bonheur éternel dont l'attente a soutenu les Martyrs dans leurs  combats.

 

INTROÏT.

 

Venez, les bénis Je mon Père ; possédez le royaume, alleluia, qui a été préparé pour vous dès l'origine du monde. Alleluia, alleluia, alleluia.

Ps. Chantez au Seigneur un cantique nouveau : toute la terre, chantez au Seigneur. Gloire au Père. Venez.

 

Dans la Collecte, l'Eglise rappelle à ses enfants ! que les fêtes de la sainte Liturgie sont un moyen d'arriver aux fêtes de l'éternité. C'est la pensée et l'espérance qui dominent dans toute cette Année liturgique. II nous faut donc célébrer la Pâque du temps, de manière à mériter d'être admis aux joies de la Pâque éternelle.

 

COLLECTE.

 

O Dieu qui, chaque année, nous accordez les joies de la résurrection du Seigneur ; faites, dans votre bonté, que ces fêtes que nous célébrons dans le temps nous servent pour arriver aux félicités éternelles. Par le même Jésus-Christ notre Seigneur. Amen.

 

A la première Collecte, l'Eglise ajoute jusqu'à la fin de l'Octave l'une des deux Oraisons suivantes.

 

Contre les persécuteurs de  l’Eglise.

 

Daignez, Seigneur, vous laisser fléchir par les prières de votre Eglise, afin que, toutes les adversités et toutes les erreurs ayant disparu, elle puisse vous servir dans une paisible liberté. Par Jésus-Christ notre Seigneur. Amen.

 

Pour  le Pape.

 

O Dieu, qui êtes le Pasteur et le Conducteur de tous les fidèles, regardez d'un œil propice votre serviteur N., que vous avez mis à la tête de votre Eglise en qualité de Pasteur; donnez-lui, nous vous en supplions, d'être utile par ses paroles et son exemple à ceux qui sont sous sa conduite, afin qu'il puisse parvenir à la vie éternelle avec le troupeau qui lui a été confié. Par Jésus-Christ notre Seigneur. Amen.

 

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EPÎTRE.

 

Lecture des Actes des Apôtres. Chap. III.

 

En ces jours-là, Pierre ouvrant la bouche, dit : Hommes Israélites, et vous qui craignez Dieu, écoutez le Dieu d'Abraham, le Dieu d'Isaac, le Dieu de Jacob, le Dieu de nos pères a glorifié son Fils Jésus, que vous avez livré et renié devant Pilate, qui avait jugé qu'il devait être renvoyé absous. Mais vous, vous avez renié le Saint et le Juste; vous avez demandé que l'on vous accordât la grâce d'un homicide, et vous avez fait mourir l'auteur de la vie. Mais Dieu l'a ressuscité d'entre les morts, et nous en sommes témoins. Cependant, mes Frères, je sais que vous l'avez fait par ignorance, aussi bien que vos princes. Mais c'est ainsi que Dieu a accompli ce qu'il avait prédit par la bouche de tous les Prophètes, que le Christ devait souffrir. Faites donc pénitence ; et convertissez-vous, afin que vos péchés soient effacés.

 

Nous entendons encore aujourd'hui la voix du Prince des Apôtres proclamant la résurrection de l'Homme-Dieu. Lorsqu'il prononça ce discours, il était accompagné de saint Jean, et venait d'opérer, à l'une des portes du temple de Jérusalem, son premier miracle, la guérison d'un boiteux. Le peuple s'était attroupé autour des deux disciples; et c'était la seconde fois que Pierre prenait la parole en public. Le premier discours avait amené trois mille hommes au baptême ; celui-ci en conquit cinq mille. L'Apôtre exerça véritablement dans ces deux occasions la qualité de pêcheur d'hommes que le Sauveur lui assigna tout d'abord, lorsqu'il le vit pour la première fois. Admirons avec quelle charité saint Pierre appelle les Juifs à reconnaître en Jésus le Messie qu'ils attendaient; ces mêmes Juifs qui l'avaient renié, comme il cherche à les rassurer sur le pardon, en mettant une partie de leur crime sur le compte de leur ignorance ! Ils ont demandé la mort de Jésus faible et abaissé; qu'ils consentent du moins, aujourd'hui qu'il est glorifié, à le reconnaître pour ce qu'il est, et leur péché sera pardonné. En un mot, qu'ils s'humilient, et ils seront sauvés. Dieu appelait ainsi à lui les hommes droits, les hommes de bonne volonté; et il continue de le faire de nos jours. Jérusalem en fournit un certain nombre; mais la plupart repoussèrent l'invitation. Il en le même en nos temps ; prions, et demandons sans cesse que la pêche soit toujours plus abondante, et le festin de la Pâque toujours plus nombreux.

 

GRADUEL

 

C'est le jour que le Seigneur a fait : passons-le dans les transports de la joie,

V/. La droite du Seigneur a signale sa force : la droite du Seigneur m'a élevé en gloire.

Alleluia, alleluia.

V/. Le Seigneur est vraiment ressuscité, et il est apparu à Pierre.

 

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On  chante ensuite la Séquence de la Messe du jour de Pâques, Victimœ Paschali, page 194.

 

ÉVANGILE.

 

La suite du saint Evangile selon  saint Jean.  Chap. XXI.

 

En ce temps-là, Jésus apparut de nouveau a ses disciples, près de la mer de Tibériade : il leur apparut ainsi. Ensemble étaient Simon Pierre, et Thomas qui est appelé Didyme, et Nathanaël qui était de Cana en Galilée, et les fils de Zébédée, et deux autres de ses disciples. Simon Pierre leur dit : Je vais pêcher. Ils lui dirent : Nous y allons aussi avec toi. Et ifs sortirent et montèrent dans une barque; mais cette nuit-là ils ne prirent rien. Le matin étant venu, Jésus parut sur le rivage ; néanmoins les disciples ne connurent pas que c'était Jésus. Jésus donc leur dit : Enfants, n'avez-vous rien à manger? Ils lui répondirent : Non. Il leur dit : Jetez le filet à droite de la barque, et vous trouverez. Ils le jetèrent donc ; et déjà ils ne le pouvaient plus tirer, à cause de la multitude des poissons. Alors le disciple que Jésus aimait dit à Pierre : C'est le Seigneur. Simon Pierre ayant entendu que c'était le Seigneur, il se ceignit avec sa tunique, car il était nu, et il se jeta à la  mer.  Les autres disciples vinrent dans la barque ; car ils n'étaient pas loin de terre, mais comme à deux cents coudées ; et ils tirèrent le filet plein de poissons. Lorsqu'ils furent descendus à terre, ils virent des charbons allumés, et un poisson mis dessus, et du pain. Jésus leur dit : Apportez des poissons que vous venez de prendre. Simon Pierre monta dans la barque, et tira à terre le filet plein de cent cinquante-trois gros poissons. Et quoiqu'il y en eût tant, le filet ne se rompit point. Jésus leur dit : Venez, mangez. Et aucun des convives n'osait lui demander : Qui êtes-vous ? sachant que c'était le Seigneur. Et Jésus s'approcha, et prit du pain, et le leur donna, et pareillement du poisson. Ce fut la troisième fois que Jésus apparut à ses disciples, après qu'il fut ressuscité d'entre les morts.

 

Jésus avait apparu à ses disciples réunis, le soir du jour de Pâques ; il se montra encore à eux huit jours après, comme nous le dirons bientôt. L'Evangile d'aujourd'hui nous raconte une troisième apparition qui eut lieu à sept disciples seulement, sur les bords du lac de Génézareth, appelé aussi la mer de Tibériade , à cause de sa vaste étendue. Rien de plus touchant que cette joie respectueuse des Apôtres à la vue de leur maître qui daigne leur servir un repas. Jean, le premier de tous, a senti la présence de Jésus ; ne nous en étonnons

 

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pas ; sa grande pureté éclaira l'oeil de son âme  , il est écrit : « Heureux ceux qui ont le cœur pur, car ils verront Dieu. »(MATTH. V, 8.) Pierre se jette dans les flots pour être plus tôt arrivé près de son maître ; on reconnaît l'Apôtre impétueux, mais qui aime plus que les autres. Que de mystères ensuite dans cette admirable scène !

Il y a d'abord une pêche ; c'est l'exercice de l'apostolat par la sainte Eglise. Pierre est le grand pêcheur ; c'est à lui de déterminer quand et comment il faut jeter le filet. Les autres Apôtres s'unissent à lui, et Jésus est avec tous. Il suit de l'œil la pêche, il la dirige ; car le résultat en est pour lui. Les poissons sont les fidèles ; car le chrétien, ainsi que nous l'avons déjà remarqué ailleurs, le chrétien, dans le langage des premiers siècles, est un poisson. Il sort de l'eau ; c'est dans l'eau qu'il puise la vie. Nous avons vu tout à l'heure comment l'eau de la mer Rouge fut propice aux Israélites. Dans notre Evangile, nous retrouvons encore le Passage : passage de l'eau du lac de Génézareth à la table du Roi du ciel. La pêche fut abondante, et il y a ici un mystère qu'il ne nous est pas donné encore de pénétrer. Ce n'est qu'au dernier jour du monde, quand la pêche sera complète, que nous comprendrons quels sont ces cent cinquante-trois gros poissons. Ce nombre mystérieux signifie, sans doute, autant de fractions de la race humaine, amenées successivement à l'Evangile par l'apostolat ; mais les temps n'étant pas accomplis encore, le livre demeure scellé.

De retour sur le rivage, les Apôtres se réunissent à leur maître ; mais voici qu'ils trouvent un repas préparé pour eux : un pain, avec un poisson rôti sur des charbons. Quel est ce Poisson qu'ils n'ont pas péché eux-mêmes, qui est soumis à

 

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l’ardeur du feu, et qui va leur servir de nourriture au sortir de l'eau ? L'antiquité chrétienne nous explique ce nouveau mystère : le Poisson, c'est le Christ qui a été éprouvé par les cuisantes douleurs de sa Passion, dans lesquelles l'amour  l’a dévoré comme un feu ; il est devenu l'aliment divin de ceux qui ont été purifiés en traversant l'eau. Nous avons expliqué ailleurs comment les premiers chrétiens avaient tait un signe de reconnaissance du mot Poisson en langue grecque, parce que les lettres de ce mot reproduisent dans cette langue les initiales des noms du Rédempteur.

Mais Jésus veut unir dans un même repas, et lui-même le Poisson divin, et ces autres poissons de l'humanité que le filet de saint Pierre a tires des eaux. Le festin de la Pâque a la vertu de fondre en une même substance, par l'Amour, le mets et les convives, l'Agneau de Dieu et les agneaux ses frères, le Poisson divin et ces autres poissons qu'il s:est unis dans une indissoluble fraternité. Immolés avec lui. ils le suivent partout, dans la souffrance et dans la gloire ; témoin le grand diacre Laurent, qui voit aujourd'hui autour de sa tombe l'heureuse assemblée des fidèles. Imitateur de son maître jusque sur les charbons du gril embrasé, il partage maintenant, dans une Pâque éternelle, les splendeurs de sa victoire et les joies infinies de sa félicité.

 

L'Offertoire, formé des paroles du Psaume, célèbre la manne que le ciel envoya aux Israélites après le passage de la mer Rouge; mais la nouvelle manne est autant au-dessus de la première, qui nourrissait seulement le corps, que notre fontaine baptismale, qui lave les péchés, est au-dessus des flots vengeurs qui submergèrent Pharaon et son armée.

 

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OFFERTOIRE.

 

Le Seigneur a ouvert les partes du ciel, et il a fait pleuvoir la manne pour nourrir son peuple. Il leur a donné le pain du ciel : l'homme a mangé le pain des Anges. Alleluia.

L'Eglise, dans la Secrète, parle avec effusion du Pain céleste qui la nourrit, et qui est en même temps la Victime du Sacrifice pascal.

 

SECRÈTE.

 

Nous immolons, Seigneur,  au milieu des joies pascales, ce sacrifice qui est pour votre Eglise l'aliment admirable, dont elle est nourrie et soutenue. Par Jésus-Christ notre Seigneur. Amen.

 

A la première Secrète, l'Eglise ajoute, jusqu'à la fin de l'Octave, l'une des deux Oraisons  suivantes.

 

Contre les persécuteurs de l'Eglise.

 

Protégez-nous, Seigneur, nous qui célébrons vos mystères, afin que, nous attachant aux choses divines, nous vous servions dans le corps et dans l'âme. Par Jésus-Christ notre Seigneur. Amen.

 

Pour le Pape.

 

Laissez-vous fléchir, Seigneur, par l'offrande de ces dons, et daignez gouverner par votre continuelle protection votre serviteur N., que vous avez voulu établir Pasteur de votre Eglise. Par Jésus-Christ notre Seigneur. Amen.

 

« Celui qui aura mangé de ce Pain, dit le Seigneur, ne mourra plus. » L'Apôtre nous dit dans l'Antienne de la Communion : « Le Christ ressuscité ne meurt plus. » Ces deux paroles s'unissent pour expliquer l'effet de la divine Eucharistie dans les âmes. Nous mangeons une chair immortelle; il est juste qu'elle nous communique la vie qui est en elle.

 

COMMUNION.

 

Le Christ, ressuscité d'entre les morts, ne meurt plus, alleluia : la mort n’aura plus sur lui d'empire. Alleluia, alleluia.

 

 

Dans la Postcommunion, la sainte Eglise demande que nous recevions le fruit de l'aliment sacré auquel nous venons de participer, qu'il nous épure et substitue en nous au principe ancien le principe nouveau, qui est en Jésus-Christ ressuscité.

 

POSTCOMMUNION.

 

Daignez nous délivrer, Seigneur, de tous les restes du vieil homme; et faites que la participation de votre Sacrement auguste nous confère un être nouveau. Vous qui vivez et régnez dans les siècles des siècles. Amen.

 

A la première Postcommunion, l'Eglise ajoute, jusqu'à la fin de l'Octave, l'une des deux Oraisons suivantes.

 

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Contre les persécuteurs de l'Eglise.

 

Nous vous supplions, Seigneur notre Dieu, de ne pas laisser exposés aux périls de la part des hommes, ceux à qui vous accordez de participer aux mystères divins. Par Jésus-Christ notre Seigneur. Amen.

 

Pour le Pape.

 

Que la réception de ce divin Sacrement nous protège, Seigneur; qu'elle sauve aussi et fortifie à jamais, avec le troupeau qui lui est confié, votre serviteur N., que vous avez établi Pasteur de votre Eglise. Par Jésus-Christ notre Seigneur. Amen.

 

Le Mercredi de Pâques est célébré à Rome par la bénédiction des Agnus Dei : cérémonie qui est accomplie par le Pape la première année de son pontificat, et ensuite tous les sept ans. Les Agnus Dei sont des disques en cire sur lesquels est empreinte, d'un côté l'image de l'Agneau de Dieu, et de l'autre celle de quelque saint. L'usage de les bénir, à la fête de Pâques, est fort ancien ; on en trouve des traces dans les monuments de la liturgie dès le VII° siècle ; et lorsque, en 1544, on fit à Rome l'ouverture du tombeau de l'impératrice Marie, femme d'Honorius et fille de Stilicon, morte avant le milieu du V° siècle, on y trouva un de ces Agnus Dei, semblable à ceux que le Pape bénit encore aujourd'hui.

On a donc eu tort de dire que cette pratique aurait été instituée en mémoire du baptême des

 

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néophytes, à l'époque où l'on cessa d'administrer ce sacrement aux fêtes de Pâques. Il parait même démontré que les nouveaux baptisés recevaient de la main du Pape chacun un Agnus Dei, le Samedi de Pâques ; d'où l’on doit conclure, ainsi que du fait d'une de ces empreintes de cire trouvée dans le tombeau de l'impératrice Marie, que l'administration solennelle du baptême et la bénédiction des Agnus Dei sont deux rites qui ont coexisté pendant un certain temps.

La cire qui s'emploie dans la confection des Agnus Dei est celle du cierge pascal de l'année précédente, à laquelle on en ajoute beaucoup d'autre; autrefois même on y mêlait le saint Chrême. Au moyen âge, le soin de pétrir cette cire et de lui donner les empreintes sacrées était dévolu aux sous-diacres et aux acolytes du palais; aujourd'hui, il appartient aux religieux de l'Ordre de Cîteaux, qui habitent à Rome le monastère de Saint-Bernard.

La cérémonie a lieu dans le palais pontifical, dans une salle où l'on a préparé un grand bassin rempli d'eau bénite. Le Pape s'approche de ce bassin, et il récite d'abord cette prière :

 

Seigneur Dieu. Père tout-puissant, créateur des éléments, conservateur du genre humain, auteur de la grâce et du salut éternel, vous oui avez ordonné aux eaux qui sortaient du paradis d'arroser toute la terre; vous dont le Fils unique a marché à pied sec sur les eaux et reçu le baptême dans leur sein; lui qui a répandu l'eau mêlée au sang de son très sacré côté, et a commandé à ses disciples de baptiser toutes les nations: soyez-nous propice, et répandez votre bénédiction sur nous qui célébrons toutes ces merveilles ; afin que soient bénis et sanctifiés par vous ces objets que nous allons plonger dans ces eaux, et que l'honneur et la vénération qu'on leur portera méritent à nous, vos serviteurs, la rémission des péchés, le pardon et la grâce, enfin la vie éternelle avec vos saints et vos élus.

 

Le Pontife, après ces paroles, répand le baume et le saint Chrême sur l'eau du bassin, demandant à Dieu de la consacrer pour l'usage auquel elle doit servir. Il se tourne ensuite vers les corbeilles dans lesquelles sont accumulées les empreintes de cire et prononce cette prière:

 

O Dieu, auteur de toute sanctification, et dont la bonté nous accompagne toujours ; vous qui, lorsque Abraham, le père de notre foi, se disposait à immoler son fils Isaac pour obéir à votre ordre, avez voulu qu'il consommât le sacrifice par l'offrande d'un bélier que le buisson avait retenu ; vous qui avez commandé par Moïse, votre serviteur, le sacrifice annuel des agneaux sans tache: daignez, à notre prière, bénir ces formes de cire qui portent l'empreinte du très innocent Agneau, et les sanctifier par l'invocation de votre saint Nom ; afin que, par leur contact et par leur vue, les fidèles soient invités à la prière, les orages et les tempêtes éloignés, et les esprits de malice mis en fuite par la vertu de la sainte Croix qui y est marquée, devant laquelle tout genou fléchit, et toute langue confesse que Jésus-Christ, avant vaincu la mort par le gibet de la croix, est régnant dans la gloire de Dieu le Père. C'est lui qui, ayant été conduit à la mort comme la brebis à la boucherie, vous a offert, à vous son Père, le sacrifice de son corps, afin qu'il pût ramener la brebis perdue qui avait été séduite par la fraude du diable, et la rapporter sur ses épaules pour la réunir au troupeau de la patrie céleste.

Dieu tout-puissant et éternel, instituteur des cérémonies et des sacrifices de la Loi, qui consentiez à apaiser votre colère qu'avait encourue l'homme prévaricateur, lorsqu'il vous offrait les hosties d'expiation ; vous qui avez agréé les sacrifices d'Abel, de Melchisédech. d'Abraham, de Moïse et d'Aaron ; sacrifices qui n'étaient que des figures, mais qui, par votre bénédiction, étaient rendus saints et salutaires à ceux qui vous les offraient humblement : daignez faire que,  de  même que l'innocent Agneau, Jésus-Christ votre Fils, immolé par votre volonté sur l'autel de la croix, a délivré notre premier père de la puissance du démon ; ainsi ces agneaux sans tache que nous présentons à la bénédiction de votre majesté divine reçoivent une vertu bienfaisante. Daignez les bénir, les sanctifier, les consacrer, leur donner la vertu de protéger ceux qui les porteront dévotement sur eux contre la malice des démons, contre les tempêtes, la corruption de l'air, les maladies, les atteintes du feu et les embûches des ennemis, et faire qu'ils soient efficaces pour protéger la mère et son fruit, dans les périls de l'enfantement; par Jésus-Christ votre Fils notre Seigneur.

 

Après ces prières, le Pape, étant ceint d'un linge, s'assied près du bassin. Ses officier; lui apportent les Agnus Dei ; il les plonge dans l'eau, figurant ainsi le baptême de nos néophytes. Des prélats les retirent ensuite de l'eau, et les déposent sur des tables couvertes de linges blancs. Alors le Pontife se lève, et prononce cette prière :

 

Esprit divin, qui fécondez les eaux, et les avez fait servir à vos plus grands mystères ; vous qui leur enlevez leur amertume et les rendez douces, et qui, les sanctifiant par votre souffle, vous servez d'elles, pour effacer tous les péchés par l'invocation de la sainte Trinité : daignez bénir, sanctifier et consacrer ces agneaux qui ont été jetés dans l'eau sainte, et imbibés du baume et du saint Chrême ; qu'ils reçoivent de vous la vertu contre les efforts de la malice du diable ; que tous ceux qui les porteront sur eux demeurent en sûreté ; qu'ils n'aient à craindre aucun péril ; que la méchanceté des hommes ne leur soit point nuisible ; et daignez être leur force et leur consolation.

Seigneur Jésus-Christ, Fils du Dieu vivant, qui êtes l’Agneau innocent, prêtre et victime : vous que les Prophètes ont appelé la Vigne et la Pierre angulaire; vous qui nous avez rachetés dans votre sang, et qui avez marqué de ce sang nos cœurs et nos fronts, afin que l'ennemi passant près de nos maisons ne nous atteigne pas dans sa fureur : c'est vous qui êtes l'Agneau sans tache dont l'immolation est continuelle ; l'Agneau pascal devenu, sous les espèces du Sacrement, le remède et le salut de nos âmes; qui nous conduisez à travers la mer du siècle présent à la résurrection et à la gloire de l'éternité. Daignez bénir, sanctifier et consacrer ces agneaux sans tache, qu'en votre honneur nous avons formés de cire vierge et imbibés de l'eau sainte, du baume et du Chrême sacrés, honorant en eux votre divine conception qui fut l'effet de la Vertu divine. Détendez ceux qui les porteront sur eux de la flamme, de la foudre, de la tempête, de toute adversité ; délivrez par eux les mères qui sont dans les douleurs de l'enfantement, comme vous avez assisté la vôtre lorsqu'elle vous mit au jour ; et de même que vous avez sauvé Susanne de la fausse accusation, la bienheureuse vierge martyre Thècle du bûcher, et Pierre des liens de la captivité : ainsi daignez nous affranchir des périls de ce monde, et faites que nous méritions de vivre avec vous éternellement.

 

Les Agnus Dei sont ensuite recueillis avec respect, et réservés pour la distribution solennelle qui doit s'en faire le Samedi suivant. Il est aisé de voir le lien de cette cérémonie avec la Pâque : l'Agneau pascal y est sans cesse rappelé; en même temps que l'immersion des agneaux de cire présente une allusion évidente avec l'administration du baptême, qui fut durant tant de siècles le grand intérêt de l'Eglise et des fidèles dans cette solennelle Octave. Les prières que nous avons données ci-dessus, en les abrégeant un peu,  ne sont pas de  la plus haute antiquité ; mais le rite qui  les accompagne montre suffisamment l'allusion au baptême, bien qu'on ne l'y retrouve pas directement exprimée. Les faits prouvent, comme nous l'avons fait voir, que l'usage de bénir les Agnus Dei n'a pas été institué, ainsi que quelques auteurs l'ont prétendu, à l'époque où l'on cessa de baptiser solennellement à Pâques ; il est antérieur de plusieurs  siècles, et sert à confirmer, d'une manière touchante,

 

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l'importance que l'Eglise a attachée et attachera toujours au culte du mystère de l'Agneau en ces saints jours.

Les Agnus Dei, par leur signification, par la bénédiction du Souverain Pontife et la nature des rites employés dans leur consécration, sont un des objets les plus vénérés de la piété catholique. De Rome ils se répandent dans le monde entier ; et bien souvent la foi de ceux qui les conservent avec respect a été récompensée par des prodiges. Sous le pontificat de saint Pie V, le Tibre se déborda d'une manière effrayante, et menaçait d'inonder plusieurs quartiers de la ville; un Agnus Dei jeté sur les vagues les fit reculer aussitôt. Toute la ville demeura témoin de ce miracle, qui fut discuté plus tard dans le procès de la Béatification de ce grand Pape.

 

Aujourd'hui furent tirés du néant le soleil, qui devait être le type radieux du Verbe incarné ; la lune, symbole de Marie qui est belle comme elle, et de l'Eglise qui réfléchit la lumière du divin Soleil ; et les étoiles qui, par leur nombre et leur éclat, rappellent l'armée brillante et innombrable des élus. Glorifions le Fils de Dieu, auteur de tant de merveilles de la nature et de la grâce ; et pleins de reconnaissance envers celui qui a daigné faire luire pour nous, au milieu de nos ténèbres, tous ces admirables flambeaux, offrons-lui la prière que lui consacrait en ce jour l'Eglise gothique d'Espagne.

 

CAPITULA.

 

Voici que nous célébrons, Seigneur, a la lueur des flambeaux,  l'office  du  soir de ce quatrième jour, dans lequel, établissant au firmament du ciel ses flambeaux lumineux, vous avez daigné nous donner la  figure des quatre Evangélistes, dont l’accord est une lumière pour nos cœurs, et qui s'encadrent  si parfaitement dans la solidité de la loi ancienne. Ils s'unissent pour annoncer aux quatre parties du  monde que vous avez souffert pour nous la mort, et que vous êtes  ressuscité du tombeau. Daignez donc, nous vous en supplions, nous éclairer tellement par la grâce de votre résurrection, dan s l'obscurité de cette vie,  que, nous qui devons ressusciter aussi, nous méritions d'arriver à  la  couronne.

 

Nous empruntons au Missel de la même Eglise cette belle allocution, dans laquelle sont célébrés les mystères de la pêche merveilleuse à laquelle assista Jésus ressuscité, et dont nous avons eu le récit dans l'Evangile de ce jour.

 

MISSA.

 

Ayant à traverser les flots de la mer orageuse du siècle, montons avec confiance sur le bois de la croix ; et livrons les voiles de notre foi au souffle favorable de l'Esprit-Saint. Le Christ assiste sur le rivage : et il nous donne une vision de son Eglise pleine de gloire et sans tache, lorsque nous voyons celle-ci  remplir de grands poissons ces filets qui  ne  rompent  pas. Il  veut que le navire ne quitte pas le côté droit ; parce que, à ce moment, il voulait nous représenter les justes seuls sous cette figure. Suivons et aimons la vérité de cet admirable mystère, et tenons-nous attachés avec force au principe de l'unité. Que nul ne se jette dans les schismes coupables, que nul n'ait le malheur de rompre les mailles des filets du Seigneur, en ce moment où on les tire sur le rivage. Méritons d'être comptés parmi ces mystiques poissons, destinés à devenir la nourriture du Seigneur, qui a daigné nous tirer du plus profond des eaux; et puis que nous sommes ses membres les plus chers , purifions-nous par le sacrifice du salut.

 

De toutes les Séquences d'Adam de Saint-Victor, celle qui suit est la plus remarquable par les allusions aux symboles de l'Ancien Testament qui se rapportent au triomphe du Christ sur la mort. Le chant qui lui sert d'expression est une première ébauche de celui qui accompagne avec tant de majesté la Prose du Saint-Sacrement, Lauda Sion.

 

SÉQUENCE.

 

Chassons le vieux levain, et célébrons d'un cœur sincère la nouvelle résurrection ;

 

C'est le jour de notre espérance, le jour dont la Loi tout entière célèbre la puissance.

 

C'est le jour qui dépouilla l'Egypte, et qui délivra les Hébreux des fers de la captivité.

 

Foulés par leurs ennemis, ils ne connaissaient que le labeur de l'esclavage, l'argile, la brique et le chaume.

 

Que maintenant notre voix fasse éclater librement la louange du divin exploit, qu'elle célèbre la victoire , qu'elle chante notre salut ;

 

Car voici le jour qu'a l'ait le Seigneur, jour qui met fin à nos douleurs, jour qui apporte la délivrance.

 

La Loi fut l'ombre des choses à venir ; le Christ qui vient tout accomplir est la fin des promesses.

 

Son sang a fait disparaître le gardien qui nous interdisait le passage; ce sang a émoussé le glaive de feu.

 

L'enfant Isaac, dont le nom signifie sourire, et en place duquel la brebis est immolée, figure d'avance le joyeux mystère qui rend la vie.

 

Joseph sortant de la citerne où on l'avait précipité, c'est le Christ qui remonte du tombeau, après le supplice et la mort.

 

Il est ce serpent qui dévore les serpents de Pharaon ; la malice du dragon n'a sur lui aucun  pouvoir.

 

Sous le type du serpent d'airain, il guérit les blessures du reptile enflammé.

 

L'hameçon qu'il présente au monstre a déchiré sa gueule avide ; l'enfant a mis, sans offense, sa main dans le trou du serpent ; et cet antique ennemi du monde est réduit à  fuir confondu.

 

Les insulteurs d'Elisée, lorsqu'il montait à la maison de Dieu, ont ressenti le courroux de celui qu'ils appelaient le chauve ; David s'échappe des mains de son ennemi ; le bouc émissaire s'est élancé dans sa course et le passereau a pris son vol.

 

Samson immole mille ennemis avec un os aride ; il dédaigne de prendre une épouse dans sa nation ; il force les portes de Gaza ; et libre, il va les déposer sur la cime de la montagne.

 

Ainsi le fort Lion de Juda brise les portes de la cruelle mort et ressuscite le troisième jour. Il s'éveille à la voix de son Père, et monte, chargé de dépouilles, à la patrie céleste.

 

Après trois jours de captivité dans ses flancs, le monstre marin vomit plein de vie le fugitif Jonas, figure du Jonas véritable.

 

La  grappe de Cypre refleurit : elle se dilate, elle mûrit ; la synagogue voit se

faner sa  fleur, et l'Eglise épanouit sa corolle.

 

La mort et la vie sont entrées en champ clos ; le Christ est sorti du tombeau, et avec lui de nombreux témoins de  sa gloire.

 

Nouveau matin, matin joyeux, qui essuie les pleurs du soir. La vie a vaincu le

trépas : c'est le temps de se réjouir.

 

Jésus vainqueur, Jésus notre vie, Jésus, voie désormais facile de l'immortalité : toi dont la mort a fait périr la mort, dans ta honte. fais-nous asseoir à la table pascale.

 

Pain de vie, eau vive, vigne véritable et Seconde, nourris-nous, purifie-nous : et par ta grâce, sauve-nous de la seconde mort. Amen.

 

 

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