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La Voix de Catherine de Sienne(N° 114 Juin-Juillet) Editorial ; Offrande de l'huile votive ; Homélie du Cardinal Daneels ; Lettre du Maître de l'Ordre de Saint Dominique ; Les débuts du culte de Ste Catherine en Pologne. Juin 2000 Permettez-moi d’abord de
vous présenter le professeur Paolo Nardi, nouveau Prieur général de
l’Association Internationale des Caterinati. Il succède au cher Aldo Bacci, qui
s’est dévoué pendant tant d’années avec générosité et compétence à
l’Association, dans laquelle il nous reste proche en tant que prieur honoraire.
Nous lui sommes très reconnaissants et très unis dans la prière. Les trois jours de
festivités à Sienne en l’honneur de Sainte Catherine, désormais co-patronne de
l‘Europe, furent hauts en couleurs, riches en profondeur et en relations
fraternelles. La délégation belge trilingue s’est faite une joie de se réunir
dans cette ambiance de ferveur et de joie. Nous étions une vingtaine en cette
période de travail, venus de différents coins du pays. Vêpres, le vendredi soir,
autour de la relique de Catherine amenée solennellement en procession au Dôme
pour cette année exceptionnelle (Jubilé 2000 et nouveau patronage). Le lendemain
matin tôt, 29 avril, eucharistie toute simple dans la Chapelle du crucifix,
présidée par le C. Daneels, assisté de D. Giorgio Celeora, aumônier des italiens
de Belgique (Liège). A midi, hommage floral à Ste Catherine, par les
représentants de différents groupes. Conférence du Cardinal, à 17 h, dans la
belle salle des pèlerins de l’hôpital médiéval de Sta Maria della Scala sur
« Catherine de Sienne, un regard de Dieu sur l’homme à l’aube du troisième
millénaire » (des extraits suivront). Réception à l’Archevêché, puis superbe
concert à l’Eglise de l’Annuziata par un ensemble vocal et instrumental de près
de 300 personnes. Le Dimanche 30 avril, Offrande solennelle de l’huile votive,
avec cortège, tambours et trompettes depuis la Place du Campo jusqu’à la Maison
de Catherine, allocutions, puis cortège vers le Dôme pour la messe présidée par
le Cardial, ans une cathédrale comble, fervente, toute en habits de fête
jusqu’aux voûtes. C’est là que furent apportées à l’offertoire, les nombreuses
intentions que vous nous avez confiées et dont notre urne débordait.
L’après-midi, grand rassemblement sur la grand place, avec les représentants du
gouvernement, les archevêques. Fanfares, jeux de bannières, discours, prière et
bénédiction… Suite en photos. Chaleureux merci à Mgr Bonicelli et à nos amis à
Sienne ! Et merci aussi à ceux et à
celles qui nous ont écrit de Pologne, du Cameroun et de Roumanie pour le
Bulletin, et que vous lirez en septembre. Bonnes vacances ! Pour l’équipe, Chantal van der Plancke.
Offrande de l’huile
votive
Chers amis et amies, Au nom des Caterinati de Belgique – la présidente Mme Irmgad Wintgens et son groupe germanophone d’Astenet, le groupe francophone de Liège-Bruxelles et nos amis flamands, tous ici représentés - nous exprimons notre joie d’être venus fêter S. Catherine, dans l’Eglise de Sienne, où elle est née et où elle a grandi. Cette année, à l’occasion de la proclamation de
Catherine comme co-patronne de l’Eurooe - à laquelle nous avons beaucoup
collaboré -, nous avons l’honneur d’offrir l’huile votive pour la lampe du
sanctuaIre. L’huile, nous nous la sommes procurée à l’ombre des oliviers
d’Italie, Mais le vase qui la contient a été fait avec notre terre et avec tout
l’art du céramiste Fernand Everaert. Certes, nous n’avons pas apporté ce vase
vide, mais plein d’intentions de prière que de nombreuses personnes nous ont
envoyées. Pour Catherine, le vase est l’image de l’âme, toujours pleine
d’ardents désirs. Avec elle. nous voulons encore demander : « Miséricorde pour
le monde, miséricorde pour l’Eglise, et miséricorde pour un cas particulier”
(connu de Dieu seul). D’ailleurs, chacun de nous est un cas particulier’! Grâce à son sanctuaire, le
groupe d’Astenet exerce surtout son charisme d’hospitalité envers les personnes
et les groupes d’adultes et d’enfants qui viennent se ressourcer auprès du
Seigneur, en compagnie de Catherine, durant quelques moments ou quelques jours.
Entre Astenet et Bruxelles, il y a 300 km – aller/retour -mais grâce à notre
amitié mutuelle, nous formons vraiment une seule famille et, chaque année, nous
nous retrouvons au sanctuaire « comme à la maison ». A Bruxelies, nous n’avons
ni sanctuaire. nI statue. Nous nous réchauffons autour des écrits de Catherine.
Chaque mois, nous passons une soirée à méditer ensemble ses lettres, comme si
elles nous étaient adressées personnellement; ou’ l’une ou l’autre de ses
oraisons. qui dilatent le coeur. Grâce aux encouragements de
Mgr Castellano et de Mgr Bonicelii, nous avons toujours cherché à développer les
contacts avec les autres pays. La Roumanie, la Tchéquie. la Pologne..., et même
la paroisse Ste Catherine à Saint-Pétersbourg. Encore plus à l’Est, avec l’Iraq,
où Catherine parle joyeusement l’arabe. Notre bulletin, « La Voix de Catherine
de Sienne » et notre petit livre, « Prier 15 jours avec Catherine de Sienne »,
édité à Paris en 1997, réédité et traduit en huit langues, bientôt neuf,
suscitent, dans les différentes parties du monde, toujours de nouvelles
connaissances. Nous percevons de plus en plus un regain d’intérêt pour la
sainte, le Canada réveille la France et la Belgique; les Etats-Unis,
l’Angleterre; l’Afrique de langue française, la Belgique. Dans ces régions,
quelques visages nous sont devenus quasi familiers. Nous pensons aussi au
sanctuaire de Catherine de Sienne, fondé à Mbugi-Maij (Congo ex-Zaïre) par une
laïque, mère de famille, et trois prêtres diocésains. Catherine, co-patronne de
l’Europe? Oui ! Mais l’Europe occidentale, et orientale, sont devenues “des
souliers trop petits” pour celle qui a été avant tout reconnue comme “Docteur de
!‘Eglise universelle“. De plus, dans ses écrits, Catherine disparaît entièrement
derrière l’enseignement qu’elle transmet directement du Père et dans le feu qui
la consume. Mais comme “la patronne de l’Italie” est devenue aussi “co-patronne
de l’Europe”. nous sommes très contents de nous retrouver, avec vous, sous le
manteau de sa sollicitude; car dans toutes ses oraisons, elle intercède
particulièrement pour “ceux que Dieu lui a confiés”. Merci, Catherine! Chanta! van der Plancke, présidente du groupe Liège-Bruxelles
DE LA
FOI DE THOMAS À CELLE DE CATHERINE
HOMELIE DU CARDINAL
DANNEELS Actes 4. 32-35 - I Jn 5,1-6 - Jn 20. 19-31 Frères et soeurs, L'évangile de ce jour — la
profession de foi de Thomas — est comme l'introduction à la scène qui suivra
dans l’évangile de Jean : la pêche miraculeuse su le lac. Les deux scènes sont
intimement liées. Ou, pour le dire en clair, la foi adorante de Thomas est le
prélude et la condition de la fécondité apostolique . La vie de Catherine suit
la même logique : elle prie et elle prêche ; elle contemple et elle agit. La
fécondité de ses activités apostoliques est à la mesure de la profondeur de sa
vie mystique. Contempler et agir, voilà le résumé de toute sa vie et ce qui
sous-tend tout son être. Regardons l’apôtre Thomas.
Devant les preuves visibles et tangibles, que Jésus lui donne de sa résurrection
en montrant ses blessures, ses mains, ses pieds et son côté, Thomas ne se
contente pas de dire : "Maintenant que j’ai vu, je crois…". Il se jette
entièrement dans la contemplation et la prière. Il se prosterne pour dire :
« Mon Seigneur et mon Dieu ». Il s’engage dans le chemin de la foi et de
l’adoration. Désormais il fait partie à
part entière du groupe des apôtres et de tous ceux et celles dont parle la
première lecture de ce dimanche :
la communauté de ceux et celles qui n’ont qu’une seule âme. Thomas s’est joint à
cette multitude qui adhère de tout cœur à la personne du Ressuscité. Par cette
acte d’adoration, il se place au cœur de la communauté chrétienne, décrite par
les Actes dans les tableaux idylliques de la première Eglise. Thomas est devenu
un homme d'adoration. Catherine, elle aussi, a un
immense sens de l’adoration. C’est même son état permanent au coeur du monde.
Car elle porte en elle-même cette ‘cellule intérieure’. Partout où elle va, elle
l’emporte avec elle, pour y demeurer en permanence. Elle est tout entière
‘cachée dans le côté ouvert du Christ’. C’est à partir de cette ‘cellule
intérieure’, véritable espace d’adoratIon et de contemplation, qu’elle part à la
pêche miraculeuse sur le lac du monde. Elle quitte sa maison familiale pour
aller prêcher, pêcher, jeter les filets de l’amour. Elle y prend tout ce qu’on
peut pêcher dans une ville, et bien au-delà : des malades au coeur endurci, des
condamnés à mort, des hommes de gouvernement, des soldats, une prostituée, des
gens ordinaires, des religieux, des prélats à convertir… Mais cette activité
débordante — une pêche miraculeuse — trouve toujours sa source dans la foi et
l’adoration. Catherine ne jette les filets qu’en Dieu et sur sa parole. Ce n’est
qu’après avoir longuement regardé et contemplé le Christ, qu’elle peut jeter le
regard de la miséricorde sur le monde et sur les hommes. C’est à Pise qu’elle
découvre l’océan, une mer sans fin et sans fond, en se rendant à l’île de
Gorgone. Avec beaucoup d’imagination, elle relit alors les récits de la pêche
miraculeuse, où les apôtres jettent les filets de l’oraison, de la parole et la
patience apostolique et prennent une multitude de poissons. La fécondité de leur
pêche ne peut venir que de Dieu… C’est le Christ qui est le
grand Pêcheur. ElIe s’entend dire : «c ‘est par la médiation de mes serviteurs,
que je ferai miséricorde au monde, et c‘est à cause de leurs souffrances que je
- réformerai mon Epouse. Vraiment on peut les appeler un autre Christ crucifié,
puisqu ‘ils ont accepté de remplir son office. C ‘est l ‘oeuvre des crucifiés.
Ils sont médiateurs par leurs prières, par leur parole, par leur bonne et sainte
vie... Ils lancent le filet, non
de la main gauche, mais de la main droite, comme le disait ma Vérité à Pierre et
aux autres disciples après la résurrection. Car la main gauche, c’est
l’amour-propre, qui est mort chez eux; mais la main droIte est vivante. Elle est
ce vrai et pur amour, cette douce et divine dilection, avec laquelle ils jettent
le filet du saint désir, en moi, l’océan de paix.... et ils prennent une telle
abondance de poissons, qu ‘ils ne peuvent suffire à le ramener à eux seuls; ils
sont obligés d’appeler un compagnon pour les aider dans la besogne. En effet I ‘acte de saisir
et de lancer le filet doit être accompagné de la véritable humilité, et ii f au!
appeler le prochain pour aider à retirer les poissons qui sont les âmes ... » Le Père demande alors à
Catherine de regarder Pierre : «Considère cet acte de Pierre. Dans la réalité
qui vient d’être décrite, tu découvriras une figure et... cette figure s
‘applique à toi... Pierre, ai-je dit,... jeta
le filet: il fut donc obéissant, et croyant d’une foi vive, qu’il prendrait du
poisson, il en prit en effet beaucoup; mais ce ne fut pas pendant la nuit. Sais-tu quel est ce temps
de la nuit ? C’est la nuit ténébreuse du péché mortel, où l’âme est privée de la
lumière de la grâce. En cette nuit elle ne saurait rien prendre, parce quelle
jette le filet de son désir non dans l’océan de vie, mais dans la mer morte... Mais quand le jour paraît,
quand l’âme sort de la nuit du péché, ... elle retrouve dans son esprit du même
coup... le commandement que je lui ai donné, de jeter le filet, à la parole de
mon Fils, en m ‘aimant par-dessus de tout et le prochain comme soi-même. Docile
dès lors à la lumière de la foi, avec une ferme confiance, elle jette son filet,
en suivant la doctrine et les exemples de ce doux Verbe d’amour et de ses
disciples ». Catherine rebondit sur
l’obéissance la foi et la sainteté sont d’une efficacité sans pareille pour le
retour des pécheurs. Elle parle de la nuit du péché où l’on ne prend rien. C’est
sans doute une allusion à sa demande pour la réforme des pasteurs, dont la
fatigue des efforts sans la sainteté est complètement stérile. Parce que tout
part d’eux-mêmes et va vers eux-mêmes : leur amour-propre et l’argent. Leurs
filets sont mal orientés et restent donc vides. Mais quand arrive l’aube de la
grâce, la pêche devient abondante. Que ressort-il de
cette admirable page de Catherine sur la pêche miraculeuse? La foi pascale, chez
Catherine, est toujours et d’emblée apostolique. Catherine ne contemple jamais
Dieu séparément de nous : sitôt qu’elle voit Dieu, elle nous voit tous en Dieu.
Nous sommes créés par lui avec amour et recréés par le même amour. Déjà par leur simple vie
sainte, les chrétiens attirent les hommes à l’union au Christ crucifié et
ressuscité. Dans cette union au Christ pascal, ils exercent cet office de
réconciliation car, eux aussi, passent par la souffrance apostolique, qui leur
vient précisément de leur union au Christ. Car le Seigneur est vivant, mais il a
gardé les stigmates. La fécondité de leur
ministère dépend d’abord de la manière dont ils pêchent. Ils pêchent de la main
droite, c’est-à-dire par pur amour et non par amour-propre; et ils jettent leurs
filets en Dieu, prenant appui sur leur vie contemplative. S’ils attirent les
poissons, c’est par leur contemplation amoureuse. Leur fécondité dépend aussi
de la manière dont ils remontent le filet. Ils ne doivent pas le faire tout
seuls, mais ensemble, avec beaucoup d’autres, et dans l’humilité. Que Catherine intercède
auprès de son Epoux divin pour l’Eglise de notre époque, Sainte Catherine de Sienne,
prie donc pour nous. +
Godfried Card. Danneels Archevêque de Malines-Bruxelles
Lettre
du Fr. Timothy Radcliffe OP, Maître de l'Ordre
Chers frères et soeurs, Dans le vif des problèmes de l’EuropeAu cours de la messe
d’ouverture du deuxième Synode pour l’Europe, à ma grande surprise et pour ma
très grande joie, le Pape a proclamé sainte Catherine de Sienne co-patronne de
l’Europe, avec sainte Thérèse Bénédicte de la Croix et sainte Brigitte de Suède.
A la prodigieuse épistolière que fut Catherine s’adressant à ses frères et
soeurs, il convenait tout particulièrement de rendre hommage par une brève
lettre à l’Ordre. L’Europe de Catherine
était, tout comme notre monde moderne, marquée par la violence, et un avenir
incertain la papauté avait fui en Avignon, divisant l’Eglise et divisant les
pays, villes et Ordres religieux, y compris le nôtre, les cités étaient décimées
par la peste bubonique, dite peste noire; l’Eglise subissait un déclin de sa
vitalité, une perte du sens de se raison d’être, et une crise de la vie
religieuse. Catherine refusa de se
résigner à ces souffrances et ces divisions. Selon les mots du pape Jean-Paul II,
elle entra “dans le vif des problèmes ecclésiastiques et sociaux de son
époque”(1). Elle s’adressa aux dirigeants politiques et religieux, face à face
ou par lettre, pour leur énoncer clairement leurs fautes et les rappeler à leur
devoir de chrétiens. Elle n’hésita pas à dire au pape lui-même qu’il devait être
courageux et rentrer à Rome. Elle allait dans les prisons, s’occupait des
pauvres et des malades. Elle brûlait d’apporter à tous l’amour et la miséricorde
de Dieu. Pour la paixPlus que tout, Catherine
s’est battue pour la paix. Elle était convaincue que “ce n’est ni par le glaive
ni par la guerre ni par la cruauté” que l’on peut faire le bien, mais “par la
paix, les prières humbles et continuelles”(2). Et pourtant, jamais elle n’a
sacrifié la vérité ou la justice à une paix facile ou bon marché. Elle rappela
aux gouvernants de Bologne que rechercher la paix sans la justice est comme
appliquer un onguent sur une blessure qu’il faudrait cautériser (3). Elle savait
qu’être Pacificateur c’est suivre les pas du Christ, qui fit la paix entre Dieu
et l’humanité. Aussi celui qui apporte la paix doit-il parfois affronter le même
destin que le Christ, et pâtir d’un rejet. Le pacificateur est “un autre Christ
crucifié”. Notre monde est aujourd’hui déchiré lui aussi par la violence. la
violence ethnique et tribale en Afrique et dans les Balkans ; la menace de
guerre nucléaire, la violence dans nos villes et nos familles: Catherine nous
invite au courage d’être des faiseurs de paix, même si cela doit signifier que
nous souffrions nous-mêmes persécutions et rejets. Pour l’unité des chrétiensLa paix, pour Catherine,
signifiait surtout la paix de l’ÉgIise, la guérison du Grand Schisme. On trouve
là, réunis, son intense amour de l’Eglise, qui n’était autre pour elle “que le
Christ en personne et son courage et se liberté. Elle a tant aimé l’Eglise
qu’elle n’a pas hésité à dénoncer les erreurs du clergé et des évêques, leur
convoitise de richesses et de pouvoir, et qu’elle a appelé l’Église à être le
mystère du Christ dans le monde, humble servante de tous. Dans ses prières, elle
a même osé dire à Dieu ce qu’il devait faire: Puisque tu
sais, et tu peux, et tu veux, Amour et audaceL’Église de notre temps
souffre elle aussi de divisions provoquées par l’incompréhension, l’intolérance
et une perte de “chaleur de la charité et de la paix’. Aujourd’hui on croit
souvent qu’aimer l’Eglise implique silence et absence de critique. Il ne faut
pas “faire tanguer le bateau”! Mais Catherine, elle, ne pouvait pas se taire.
Elle écrivit à un grand prélat: “Ah, assez de silence ! criez avec cent mille
langues. Je vois qu’à force de silence le monde est pourri. L’Epouse du Christ
est blême, son teint est pâle depuis qu’on lui suce le sang du Christ”(6).
Puisse sainte Catherine nous enseigner son amour profond pour le Corps du
Christ, et la sagesse et le courage de dire la vérité ouvertement, avec des mots
qui rassemblent au lieu de diviser, qui illuminent au lieu d’obscurcir, et qui
guérissent au lieu de blesser.
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