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La Voix de Catherine de Sienne n° 130 Juin/Juillet 04

 

 

Le Chêne  millénaire de Châtillon

dit Chêne des Bosses

Le plus vieux chêne pédonculé d’Europe !
Dans le canton du Jura (Suisse), le plus beau pays du monde avec Sienne, Bruxelles, Liège et le vôtre,
bien entendu…

« Vous êtes tous des arbres d’amour, c’est pourquoi vous ne sauriez vivre sans amour puisque c’est par amour que je vous ai faits » (D 93)

 

Editorial

Guliana Cavallini a rejoint le Seigneur

29 avril : Ste Catherine dans les médias

RCF : La radio dans l'âme

Parole aux Eglises

Ste Catherine et la mission italienne du diocèse de Liège

Stuttgart 2004 : Apporter sa pierre à l'unification de l'Europe

Discours d'ouverture de Chiara Lubich, fondatrice du mouvement des Focolari


ENSEMBLE POUR L’EUROPE : Stuttgart 08.05.2004

Le feu et le bois vert

Le feu fait pleurer le bois Les larmes de désir

2005 Journées mondiales de la jeunesse 2005

 

Association internationale Ste Catherine de Sienne.

Ed. resp. Ch. Van der Plancke

La voix de Cath de Sienne

Rue de Rome 34/19

B-1060 Bruxelles Belgique

 

 

 

Editorial

 

Juillet 04 Chers amis,

Voici venu le temps de l'été, de la décompression, des relations plus gratuites et d'un ressourcement plus profond. Merci pour toutes vos nouvelles.

 

Deux personnalités nous précèdent auprès du Seigneur : la Professora G. Cavallini nous a quittés le 29 mars, à l'âge de 96 ans, et Mgr van Zuylen, évêque émérite de Liège, le 2 avril, à l'âge de 94 ans. Deux vies de près d'un siècle, totalement données, et qui ont beaucoup semé parmi les Caterinati.

 

"A la tête du diocèse de Liège comme évêque diocésain de 1961 à 1986, Mgr van Zuylen a été une grande figure de l'Eglise catholique en Belgique et en particulier dans la province de Liège. Les Liégeois perdent un grand homme. Les catholiques un bon pasteur. Les prêtres et les diacres un père. Il avait accueilli avec joie et avait vécu avec confiance le renouveau de l'Eglise catholique que le concile Vatican II a suscité", dit le communiqué de presse. Tout cela, nous avons pu l'éprouver, les caterinati du diocèse de Liège en particulier. C'était un homme de prière et celle-ci suscitait en lui une grande sollicitude envers chacun.

Le 7 septembre 1975, il fit encastrer la relique de S. Catherine amenée par l'Archevêque de Sienne, Mgr Castellano, dans le mur de la petite chapelle dédiée à la Sainte, à Astenet. Un portrait de Catherine figurait dans son bureau à l'évêché et chaque jour, il lui confiait les joies et les peines de son diocèse.

Le 7 septembre 1985, il inaugura la crypte de la nouvelle 'Maison de Ste Catherine' en présence de Mgr Castellano (Photo).

Ses liens avec les Caterinati germanophones et francophones

ont toujours été empreints d'une grande délicatesse. Depuis son éméritat, chaque fois qu'il recevait un N° de `La voix de Catherine de Sienne' , il répondait personnellement par une petite carte, nous assurant de sa prière et de ses encouragements. Maintenant, il ne lit plus "La voix ...", il l'entend. Une chose est certaine : sa sollicitude envers "les petits", envers l'Eglise et envers nous, n'en est que plus grande, et la "bella brigata" de Ste Catherine, là haut auprès du Seigneur, devient de plus en plus rayonnante. Voilà au moins du soleil ! De quoi inonder nos "cellules intérieures".

 

Bonnes vacances,

Chantal van der Plancke

 

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Guliana Cavallini a rejoint le Seigneur

 

Nombreux sont les chercheurs et les lecteurs de tous pays qui doivent beaucoup aux enseignements et aux écrits du Professeur G. Cavallini sur les textes et la spiritualité de Ste Catherine. Ses ouvrages scientifiques (1) et articles sont traduits en anglais, en français, en polonais, en japonais... Et nombreux sont les conférences et les colloques qu'elle suscita et anima de par le monde, en particulier en Italie mais aussi aux Etats-Unis et au Canada.

 

Heureux, très heureux, sont ceux et celles qui, comme nous, ont eu l'honneur et la joie de faire sa connaissance et de bénéficier de ses suggestions oralement et puis encore, gracieusement, par lettres. Un grand esprit et un grand coeur dans un petit corps. Comme Catherine en quelque sorte ! Une vie habitée par son Seigneur et un regard tout illuminé quand elle pouvait nous partager sa passion, ses découvertes, bref, l'âme de celle qui a déterminé sa vie et sa pensée...

 

Le 29 mars 2004 à Rome, au terme d'une journée de prière et d'études, elle a rejoint le Seigneur en sa 96ème année. Elle était "Missionaria della Scuola" (2) et Directrice du " Centro Nazionale di Studi Cateriniani" à Rome.

 

 

 

 

Dans le jardin de ton sein

était enfermé l'homme,

ô Père éternel.

Tu l'as extrait de ta pensée

comme une fleur à trois rameaux,

qui sont les trois facultés de l'âme.

A chacune d'elles

tu as conféré

le pouvoir de fructifier en ton jardin

et de te rendre le fruit

que tu lui as donné.

 

Ste Catherine, Oraison XIII

 

(Texte et tableau de Fra Angelico

de l'image souvenir)

 

 

(1) En particulier : 11 Dialogo (1968, 1995), Le Orazioni (1978) et le Libellus de supplemento legende prolixe Virginis beate Catherine de Senis (1974), la participation à l'édition critique du recueil des Lettres de Ste Catherine, ses préfaces érudites, ses annotations critiques, ses suggestions concernant l'exégèse philologique et doctrinale des écrits de la sainte. Tout ce labeur a ouvert la route à tant de chercheurs et stimulé leur étude.

A Rome, au Capitole,

lors de l'ouverture d'un colloque sur Ste Catherine organisé par la LUMSA en l'an 2000

 

Née à Rome en 1908, G. Cavallini fut touchée dès son enfance par le témoignage de Catherine. Elle fréquentait souvent la Basilique Sta Maria sopra Minerva. C'est là aussi que furent célébrées ses funérailles, au pied de l'autel sous lequel repose la sainte. De l'enfance à la mort, une mystérieuse complicité unit ces deux vies caractérisées par la prière et le don de soi, la quête de la vérité et le témoignage rendu à cette vérité vécue, la tenacité, l'audace et la fécondité.

 

Parmi les initiatives de G. Cavallini, une des plus importantes, selon Anna Maria Balducci, fut la "récupération" de l'endroit où Catherine vécut ses derniers jours et mourut en 1380. Ce vénérable lieu, transformé depuis longtemps en chapelle, est aujourd'hui englobé dans une bâtisse abritant un théâtre, au 14 Piazza Sta Chiara, en face de la basilique Sta Maria sopra Minerva (non loin du Panthéon). La petite chapelle fut récemment complètement restaurée. Le "Centro Nazionale di Studi Cateriniani" a obtenu de la Commune de Rome une salle contiguë dans laquelle se trouve aujourd'hui une bibliothèque spécialisée de près de 4000 ouvrages: travaux scientifiques et de vulgarisation, reproductions d'anciens livres, microfilms, revues, photothèque, thèses de chercheurs (LUMSA News).

 

C'est avec beaucoup de joie et de gratitude que nous nous inscrivons dans le sillage de celle qui fut d'abord "disciple du Seigneur". Elle fut éclairée par la spiritualité de Ste Catherine, aujourd'hui "Docteur de l'Eglise" et "Patronne de l'Europe". Elle nous passe le flambeau en demeurant autrement présente parmi nous. Dans le Seigneur. C'est-à-dire tout près! Son oeuvre est donc loin d'être achevée et je suis sûre qu'elle nous encourage 'de toute son âme' à poursuivre sa créativité dans le monde qui nous attend.

Chantal van der Plancke

 

(2) L'Unione di Santa Caterina da Siena delle Missionarie della Scuola fut fondée en 1924 par Luigi Tincani, dans le but de promouvoir un témoignage culturel chrétien dans le monde de l'enseignement. G. Cavallini en fut assistante générale, conseillère générale et plusieurs fois supérieure locale.

 

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29 avril : Ste Catherine dans les médias

 

L'écoute et le service.

 

La Croix Mercredi 28 avril 2004

 

29 avril : Sainte Catherine de Sienne, co-patronne de l'Europe (fête)

(Luc 10, 38-42)

 

L'Eglise, en proposant ce passage de l'Evangile selon saint Luc pour la fête de Catherine de Sienne, nous donne une clef de lecture pour le méditer et le faire nôtre. Souvent, cet épisode nous choque, car Marie paraît située du seul côté de l'écoute et Marthe du seul côté de l'activité et du service. Jésus semblerait ainsi donner raison à la contemplation contre le  service.

Précisément, la vie de Catherine de Sienne, au XIVe siècle, témoigne du contraire et nous aide à sortir de cette dichotomie. Cette femme avait choisi la voie de la mystique et de l'ascèse. Mais, devant le drame d'une Eglise d'Occident déchirée, de prêtres ou de papes infidèles à la mission reçue elles pour chacun(e), et peu préoccupés du bien du peuple de Dieu, elle employa toute son énergie à les ramener à la source évangélique et à l'unité de l'Eglise, les interpellant avec vigueur.

Il serait trop facile de choisir l'écoute et la contemplation contre le service. Jésus, au contraire, les met en relation : «Marthe, Marthe, tu t'inquiètes pour bien des choses. Une seule chose est nécessaire». Jésus interpelle Marthe, et chacun(e) de nous, sur les priorités de sa vie, sur ses soucis et leur légitimité. Comment le silence, l'écoute de la Parole sont au milieu des multiples activités, le lieu-source qui permet d'inscrire l'essentiel sans se dérober aux urgences de l'heure ou du quotidien, à la manière de Catherine de Sienne ?

CHRISTOPHE ROUCOU

Autres textes : 1 Jean 1, 5 - 2, 2. Psaume 102.

 

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RCF : La radio dans l'âme

Parole aux Eglises

EVÊCHÉ

B.P. 825

F-26008 Valence

 

Imaginez une jeune femme de 33 ans, mais qui en paraît beaucoup plus, tellement elle est usée d'avoir couru à droite et à gauche pour pacifier, réconcilier, faire aimer l'Eglise et la vérité.

Tellement usée d'avoir cherché à mettre devant leurs responsabilités les Seigneurs, ducs de son pays, les évêques et même le Pape.

Cette jeune femme, vieillie d'avoir tant aimé Jésus-christ et ses contemporains, c'est... devinez.... Catherine de Sienne, cette femme italienne du 14ème siècle, nous la fêtons aujourd'hui, elle, docteur de l'Eglise et l'une des patronnes de l'Europe.

Patronne de l'Europe, de notre Europe qui, après demain, accueille dans l'Union 10 nouveaux pays, nous allons passer de 15 à 25.

Accueillir cela signifie s'ouvrir à d'autres réalités, partager les joies et les peines, les richesses et les pauvretés ; comprendre d'autres cultures, d'autres organisations ; Creuser ensemble pour et ouvrir nos racines à notre socle commun, qui n'est pas, loin de là, qu'économique.

Robert SCHUMAN, un des pères de l'Union européenne, dont le procès de béatification avance, déclarait le 9 mai 1950: «l'Europe ne se fera pas d'un coup, ni dans une construction d'ensemble : elle se fera par des réalisations concrètes créant d'abord une solidarité de fait. »

Et Jacques DELORS, alors président de la Commission Européenne déclarait devant des évêques d'Europe en 1992: « Si dans les 10 ans, nous n'avons pas réussi à donner une âme, une spiritualité, une signification d l'Europe, nous aurons perdu la partie. »

 

29 avril, fête de Catherine de Sienne co-patronne de l'Europe, 1e" mai 2004, 10 nouveaux dans l'Union. Soutenus par la prière de cette femme qui s'est usée pour la paix et l'amour entre les personnes, nous avons envie de crier, bienvenue les amis, bienvenue frères et soeurs dans cette Europe que nous bâtirons ensemble. Et où, nous chrétiens, nous n'avons pas à rougir de tous ce que nos aînés et nous-mêmes avons semé, bâti en Europe, bref avons contribué et contribuons à lui donner une âme.

 

+ Jean-Christophe LAGLEIZE Evêque de Valence

 

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Ste Catherine et la mission italienne du diocèse de Liège

 

Dans le jardin du Centro Sociale Italiano de Rocourt (Liège) se trouve une admirable Capella S. Damiano construite par les Italiens venus jadis travailler dans les mines de la région.

 

Tout y rappelle S. François : le crucifix et le tabernacle en marquetterie ainsi que l'autel sculptés par un artisan de la communauté. Le tabernacle évoque la Portioncule à Assise. L'Eglise d'Italie a donné tant de saints au monde. Plusieurs d'entr'eux sont peints sur les fenêtres situées à hauteur d'homme. Ils semblent ainsi encadrer cette chaleureuse assemblée qui serre les coudes et chante de tout coeur.

 

Il y a un an, une réplique du tableau de la Beata Vergine del Rosario, dont l'original se trouve dans le grand sanctuaire fondé à Pompei par Bartolo Longo, fut placée dans la chapelle S. Damiano. Elle représente le Christ et sa Mère qui donnent le chapelet à S. Dominique et à Ste Catherine: un encouragement à prier le Rosaire.

 

A l'occasion du 1er anniversaire de l'installation de ce tableau apporté par l'évêque de Pompei, le Dimanche 25 avril, précédant de peu la fête de Ste Catherine, Don Giorgio Celora, aumônier de la mission italienne du diocèse de Liège, invita Chantal van der Plancke à parler du témoignage que Ste Catherine rendit à l'évangile de ce jour (Le Christ ressuscité et la pêche miraculeuse) et de la dévotion de Catherine envers la Vierge Marie et Irmgard Wintgens à présenter l'origine et la vie du sanctuaire Ste Catherine de Sienne à Astenet.

 

Don Giorgio invita chaleureusement sa communauté à rendre visite à ce sanctuaire.

Le 1er juin, près de 150 pèlerins furent donc accueillis au sanctuaire de "la Patronne d'Italie... et d'Europe".

Après un mot de bienvenue et de présentation, et une célébration de louange et d'intercession,

le groupe poursuivit la découverte du sanctuaire en toute amitié avec les Caterinati du lieu.

 

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Stuttgart 2004 : Apporter sa pierre à l'unification de l'Europe

 

Le 8 mai, jour anniversaire de la fin de la deuxième guerre

mondiale et veille de l'appel de R. Schuman, 10.000 chrétiens issus pour la plupart de mouvements ou de communautés de vie - catholiques, orthodoxes et protestants - se sont rassemblées à Stuttgart pour célébrer l'élargissement de l'Union européenne. En outre 158 villes d'Europe et 50 de par le monde étaient reliées à l'événement par satellite.

 

Discours d'ouverture de Chiara Lubich, fondatrice du mouvement des Focolari

 

 

(...) Depuis des années, quand on parle de l'Europe, on entend généralement l'Europe géographique ou politique, ou économique, ou celle de l'Euro. Mais voilà qu'est née chez beaucoup, et pas seulement parmi nous, une idée tenace qui ressemble plutôt à un rêve : voir surgir une Europe de l'esprit, pour offrir quelque chose d'essentiel à la croissance de notre continent, certains que le développement de sa dimension spirituelle produira une plus forte cohésion entre ses nations.

Nous y sommes poussés par la constatation que l'histoire des peuples n'est pas constituée seulement d'aspects négatifs, de guerres, d'invasions, de calamités, même si tout cela a malheureusement existé. A côté des ombres, en effet, on peut discerner des aspects de lumière parce que le Seigneur de l'histoire n'abandonne jamais l'humanité entière.

Par exemple, il accorde, au fil des âges, les grâces particulières que sont les charismes de l'Esprit Saint. Cela s'est vérifié aussi en Europe.

Autre exemple que nous évoquons avec gratitude, celui des témoins authentiques de l'Evangile que l'Eglise catholique a choisis comme patrons de l'Europe.

A cheval entre les Ve et le vie siècles, Benoît de Nursie (Italie) fonde les bénédictins. Ces derniers créent un réseau de centres spirituels, économiques et spirituels, qui permettront la renaissance spirituelle et sociale de l'Europe.

Au XI e siècle, les frères Cyrille et Méthode venant du monde byzantin composent un alphabet slave pour évangéliser les peuples slaves. Ainsi la langue écrite permit de sauvegarder l'identité culturelle de ces peuples, signe éloquent que l'Europe unie s'alimente de la diversité.

A un moment où l'Europe semblait avoir perdu le sens de son unité spirituelle, voici Brigitte de Suède et Catherine de Sienne, qui s'adressent aux puissants de leur époque, pour leur rappeler que leur fonction consiste à servir la justice.

Les grands témoins de I'Evangile sont si nombreux qu'il est difficile de choisir.

Nous pouvons évoquer le comte de Zinzendorf au XVIII e siècle, fondateur de la communauté de Herrenhut ; le pasteur luthérien Dietrich Bonhoeffer qui fait partie des nombreux martyrs du XX e siècle ; l'orthodoxe Tikhon, Patriarche de Moscou et de toutes les Russies. Et parmi les pionniers de l'oecuménisme, l'évêque anglican George Bell.

Il faudrait aussi parler du Patriarche Athénagoras 1er et de son grand amour pour tous les peuples.

Grandeur d'âme et intelligence éclairée caractérisent les pères de cette Europe que nous sommes en train de construire : Konrad Adenauer, Robert Schuman et Alcide de Gasperi.

Ce sont là autant d'aspects positifs.

Mais aujourd'hui, nous nous demandons :

comment poursuivre l'oeuvre de ceux qui, au fil des siècles, ont contribué à construire l'Europe ?

Pour donner une âme à l'Europe capable de conduire à une forte unité spirituelle, il nous semble que ne manquent ni les outils, ni les prises de responsabilités, ni les efforts.

Un des outils dont on n'a pas fini d'explorer toutes les potentialités est l'apparition, au cours du XXe siècle, en Europe notamment, de dizaines de mouvements d'Eglise et communautés de vie chrétienne comme les nôtres. Ils se présentent – c'est ce qu'affirme Jean-Paul II – comme l'expression d'un nouveau printemps suscité par l'Esprit Saint. Du fait qu'ils ont été fondés par des laïcs et sont composés principalement de laïcs, il n'est pas rare que ces mouvements s'intéressent profondément aux conditions de vie des hommes, ils ont une influence dans le domaine civil et proposent des réalisations politiques, économiques et sociales. Ces mouvements charismatiques offrent à la chrétienté, menacée par une grave sécularisation, la possibilité de vivre l'amour évangélique de façon authentique et radicale.

Nés et répandus en Europe, ces mouvements forment des réseaux de relations fraternelles qui unissent de peuples. Ils sont comme la maquette d'une pleine unité européenne.

Ces mouvements, communautés, associations, groupes, chacun selon son propre charisme, concrétisent l'idéal évangélique sous bien des formes, indispensables pour composer une « Europe de l'esprit ».

Les dons de l'Esprit sont l'âme des mouvements et communautés chrétiennes. Nous sommes convaincus que, quand ils seront mieux connus et appréciés par les Européens – et c'est ce que peut faire une journée comme celle d'aujourd'hui – cela pourra concourir à enrichir spirituellement notre Continent, à le rendre meilleur et plus ouvert.

Pour cela, les mouvements feront aujourd'hui leur part en mettant la lumière sur le boisseau comme le dit I'Evangile : "Que les hommes voient vos bonnes oeuvres et rendent gloire au Père qui est dans les cieux" (Mt 5,16).

Et ils le feront pour la gloire de Dieu, pour le bien de l'Europe, notre grande patrie. Merci de votre écoute.

 

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ENSEMBLE POUR L’EUROPE : Stuttgart 08.05.2004

 

 

Parmi les 158 villes d'Europe reliées par satellite à l'événement de Stuttgart, dont une petite dizaine en Belgique, les citoyens de la région d'Eupen y ont mis tout leur enthousiasme. Les Caterinati germanophones ont magnifiquement contribué à la réussite de cette journée organisée par les Focolari avec lesquels ils nourrissent des contacts réguliers.

C'est aussi grâce au fait que, depuis des années, le sanctuaire Ste Catherine à Astenet accueille les orthodoxes roumains de Aquis Grana (Allemagne) pour leur célébration pascale, que la dimension oecuménique de cette rencontre fut d'emblée si chaleureuse.

 

Entre les liaisons directes avec Stuttgart où intervenaient des personnalités telles que R. Prodi, des moments de célébration artistique et diverses interventions locales, dont celle du ministre H. Niessen, les groupes ont présenté quelques sujets : la réconciliation de l'Eglise (Les Evangélistes), le charisme de Catherine de S. pour l'Europe (Les Caterinati), la solidarité avec l'Europe de l'Est et avec les pays du Sud (Les Orthodoxes), la contribution des 'simples chrétiens' à la constructuion de l'Europe (Les Focolari). La rencontre s'est achevée par un émouvant moment de prière oecuménique à laquelle participaient les pasteurs des différentes Eglises, dont Mgr A. Jousten, qui a vivement remercié les laïcs pour leur initiative.

Pour entretenir le feu de cet événement, il fut proposé que, de mois en mois, chaque communauté visite une des autres pour entretenir les liens. Outre la collaboration pour préparer cette rencontre, nul doute que des grains d'unité ont été abondamment semés dans cette région frontalière qui a particulièrement souffert de la guerre.

Le 4 juin 04 : réunion du comité d'organisation (25 personnes) à Astenet pour évaluer ce qui fut vécu ce mémorable 8 mai 04

 

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Le feu et le bois vert

 

Jean Tauler de Strasbourg (1301-1361).

Sermon 32

A une époque où I'Eglise est battue en brèche, ce mystique rhénan invite ses auditeurs de Strasbourg, de Bâle, de Cologne, à pénétrer le sens mystique de l'Ecriture. Il met l'accent sur l'intériorité, « le fond de l'âme »; et l'accord profond entre le comportement intime

et les pratiques affichées.

Comment communier?

Comment l'intelligence pourrait-elle saisir cet Aliment Vivant qui s'unit merveilleusement à l'homme, l'attire en plénitude et le transforme lui-même? C'est bien au-dessus de la petite goutte d'eau qui, mêlée à un immense tonneau de vin, vient s'y perdre... Ici, en cette union, l'esprit est attiré et élevé au-dessus de son infirmité. Il est purifié, transfiguré, et toute son action et tout son être sont comme imbibés de Dieu. A ce moment l'esprit s'écoule dans l'union avec l'intimité de Dieu...

 

Tout comme le feu agit sur le bois, le débarrasse d'abord de son humidité de bois vert et le rend plus chaud, plus ardent et plus homogène. Ainsi, plus il s'approche de la ressemblance, plus il va vers la dissemblance, et cela jusqu'à ce que promptement le feu détruise la nature du bois. Alors le bois devient feu... Il ne fait plus qu'un avec le feu.

 

Ainsi l'aliment de l'Amour fait passer l'esprit de la complète dissemblance à la ressemblance et de la ressemblance à une certaine unité avec Dieu.

 

Car celui à qui le feu divin aura enlevé, dans le feu de la charité, tout ce qu'il y a en lui de bois humide, brut, celui-là a entrevu, avec cette nourriture, dans la Divinité... Mais avant d'en arriver là, la nature humaine doit passer par de nombreuses morts ! On n'arrive là que par tant et tant de chemins sauvages, déserts et inconnus. Chemins où Dieu conduit l'homme et l'attire et lui apprend à se nourrir.

 

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Le feu fait pleurer le bois Les larmes de désir

Catherine de Sienne (1347-1380)

 

Je t'ai expliqué précédemment comment les larmes procèdent du coeur et comment le coeur les transmet aux yeux, après les avoir recueillies dans un ardent désir. Quand le bois est jeté au feu encore vert, la chaleur du feu le fait pleurer, parce qu'il est vert. S'il était sec, on ne l'entendrait pas gémir. Le coeur, lui, reverdit sous l'action de la grâce retrouvée, qui le tire de l'aridité de l'amour-propre qui dessèche l'âme. Les larmes sont aussi provoquées par le feu, c'est-à-dire par l'ardeur du désir. Comme le désir ne finit jamais, il ne peut être rassasié en cette vie; mais plus l'âme aime, moins il lui semble aimer. Elle produit donc sans cesse ce désir saint, fondé sur la charité, qui est pour les yeux une source de larmes.

 

Le Dialogue. Le Don des larmes, Téqui pp. 322-323.

 

Qu'est-ce qui nous rend forts et persévérants? C'est l'humble et continuelle prière faite dans la connaissance de nous-mêmes et de la bonté de Dieu à notre égard. Si la prière était faite en dehors de cette connaissance, l'âme en retirerait peu de fruit. Cette prière a pour fondement l'humilité et cette humilité s'acquiert dans la connaissance dont nous avons parlé. Elle est revêtue du feu de la divine charité... l'âme voit qu'elle est aimée de Dieu d'un amour ineffable. Cet amour se manifeste d'abord parla création, puis qu'elle a été créée à l'image et à la ressemblance de Dieu, et ensuite par le sang de l'Agneau sans tache, qui la fait renaître à la grâce...

 

Cette lumière revêt l'âme de feu, et peu à peu viennent les larmes, parce que l'oeil, quand il sent la douleur du coeur, veut y satisfaire. Il pleure comme le bois vert quand il est mis au feu; la chaleur lui fait répandre de l'eau. Il en est de même pour l'âme qui sent le feu de la divine charité. Ses désirs et son affection s'enflamment, et l'oeil pleure et montre extérieurement, autant qu'il est possible, quelque chose de ce qui est à l'intérieur; cela vient des divers sentiments qu'éprouve l'âme, ainsi que vous pouvez le voir dans le Traité des larmes.

 

A Frère François Tebaldi, chartreux dans l'île de la Gorgone, Téqui p. 711.

 

Ce lien (de la divine charité) n'est pas un lien, car il ne fait qu'un avec la chose qu'il unit, comme il arrive au bois qu'on met dans le feu. Diras-tu alors que le bois est bois? Ne fait-il pas une même chose avec le feu?

 

A Mme Mellina, épouse de Barthélemi Balbani, à Lucques. Téqui p.1659.

 

 

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2005 Journées mondiales de la jeunesse 2005

 

 

Faire un pèlerinage, ce n'est pas rien. Encourager les jeunes à chercher le visage du Christ durant un pèlerinage peut être risqué. Pourquoi?

1. Pour les jeunes, faire un pèlerinage signifie répondre au besoin naturel de voir et de toucher Dieu. Chercher la gloire de Dieu n'est pas une question de peu de poids (...).

 

2. Les pèlerinages poussent les jeunes à transcender leur moralité personnelle et à redécouvrir l'être humain pécheur. Faire un pèlerinage signifie aller au-delà du moralisme religieux, cette caricature du christianisme quand il est réduit à un système de commandements. Le pèlerinage des JMJ montre aux jeunes, avec une absolue clarté, que même si nos histoires personnelles et collectives ont dispersé et divisé les fils d'Adam, tout ne s'est pas arrêté là. Mais plutôt, à la fin, la miséricorde de Dieu "de toutes les parties a recueilli les morceaux, les a fondus au feu de la charité, et ce qui était brisé est redevenu un." (St Augustin, Sur les Psaumes).

 

Dans le pèlerinage, les jeunes verront le visage du Christ dans les jeunes de leur âge, dans leurs évêques, dans leurs prêtres et dans le Saint-Père. Ils verront le visage du Christ dans l'Eucharistie, réalité culminante de la kenosis du Christ, de son don total de soi (...)

 

Bien des jeunes pèlerins de Cologne resteront étrangers à Jésus de Nazareth, homme humble et pauvre, à moins que vous-mêmes qui êtes leurs responsables et leurs modèles de christianisme, vous n'ayez les premiers reconnu Jésus. Ce n'est qu'à travers votre expérience personnelle du pardon et de la miséricorde du Christ que vous serez capables de leur apporter l'aide nécessaire pour voir la véritable identité de Jésus. "Au jour de sa chair, il a présenté , avec une violent clameur et des larmes, des implorations et des supplications" (He 5,7).

 

Certains ne pourraient faire l'expérience d'un don de ce genre qu'à travers l'expérience de ce que sainte Catherine de Sienne appelait "les larmes de feu", répandues sans pleurer physiquement. (Dialogue,Traité des larmes). Souvent ceux qui veulent pleurer, mais qui n'y arrivent pas, peuvent avoir cette sensation. Tout cela requiert un désir, saint et authentique, qui communique l'amour du disciple.

 

En communion avec saint François d'Assise, en contemplant le visage souffrant de Jésus, le disciple voudrait annuler sa propre chair dans le don de soi en pleurant pour le salut des autres, mais il n'en est pas capable. "Et nous tous qui, le visage découvert, réfléchissons comme dans un miroir la gloire du Seigneur, nous sommes transformés en cette même image (...)" (2 Co 3,18).

 

3. Enfin, le pèlerinage des JMJ enseignera aux jeunes que (...) beaucoup peut être pardonné à ceux qui "ont beaucoup aimé". (Cf Lc7,47) (...).

Card. James Francis Stafford, www.vatican.va        Président du Conseil pontifical pour les laïcs

 

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