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La voix de Catherine de Sienne / 2006/1 - N° 137 ; Mars/ avril 2006
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PAROISSE SAINTE CATHERINE DE SIENNE XI ANNIVERSAIRE Kinshasa/Ngaliema 1993 - 2004 |
Merci pour la joie partagée !
Depuis des années, nous sommes en relation avec la toute jeune paroisse
Ste-Catherine de Kinshasa, via ce bulletin, le courrier et la prière. Quelle
belle surprise de recevoir le livret qu'elle vient de publier sur la naissance
et la croissance de sa communauté. Ces 43 pages illustrées font mémoire des
grands traits historiques de la paroisse, sur base de ses archives, d'enquêtes
et d'interviews, pour le XIe anniversaire (1993-2004) de sa fondation, ainsi
qu'une présentation de Ste Catherine. Elles sont le fruit de la « Commission des
intellectuels et cadres dirigeants catholiques », des 'bakambi' (1)
et de l'équipe pastorale. L'abbé Sébastien Yebo, prêtre animateur de la
communauté, signe la première page en ces termes :
« Nous dédions cette brochure à notre Sainte Patronne Catherine de Sienne, à
toutes les paroisses répondant ou baptisées à son nom, et à tous les
chrétien(ne)s de la Paroisse Sainte-Catherine de Sienne de Kinshasa. »
Le 'mokambi' de la Paroisse, David Muyaya, signe ainsi la conclusion :
« Onze ans d'existence constituent le début d'adolescence pour une jeune fille
en la personne de
Sainte Catherine de Sienne. Ceci symbolise le commencement d'un élan nouveau
pour notre paroisse :
- une vraie famille de Dieu ;
- une communauté chrétienne où règnent la paix, l'unité, le partage et la
fraternité ;
- une communauté soucieuse de vivre pleinement l'Evangile du Christ à l'exemple
édifiant de sainte Catherine de Sienne, c'est-à-dire dans l'Amour de Dieu et la
charité fraternelle. »
Dans le Quartier de Manenga
La paroisse est érigée sur un terrain de 80 m2, à Binza-Ozone (12, av. Vanga),
dans la commune de Ngaliema à Kinshasa. (2) Elle fait partie
des 13 paroisses du Doyenné du St-Sacrement et compte en son sein 13 «
Communautés ecclésiales vivantes de base » (CEVB), divers services pastoraux -
formation permanente des laïcs, CEVB, mariage et famille, cadres dirigeants et
intellectuels, catéchèse, vocations, Renouveau dans l'esprit, liturgie (chorale,
acolytat...), médias, jeunes, développement, Caritas, gestion et finances,
œcuménisme, Justice et Paix - ainsi que des mouvements d'Action Catholique
(Légion de Marie, Mamans catholiques, Mamans veuves). Elle est appelée à
desservir environ « 10.000 âmes » et est entourée d'autres communautés (Kibanguiste,
Presbytérienne, 'Réveil'...)
La paroisse dispose d'une salle polyvalente d'environ 500 places en attendant la
construction d'une église sur un terrain encore à acquérir ; s'y ajoutent la
résidence du mokambi, et des bâtiments provisoires (école primaire, bureau
paroissial...) Une salle paroissiale de 300 places est en cours de construction.
Outre les travaux techniques (anti-érosion, électrification, constructions et
acquisitions de matériaux) la paroisse s'investit dans un service «
socio-spirituel » soutenu notamment auprès des familles, des jeunes et des plus
démunis. La communauté rêve de pouvoir aussi offrir à la population un centre de
santé et une maternité, une école secondaire, un centre de formation en
informatique... Elle lance un appel à toutes les personnes et associations, sur
le plan national et international, pour que cette jeune communauté puisse être
soutenue financièrement dans la réalisation de ses services.
C'est dans le contexte bouleversé du XIVe siècle européen (peste noire
décimant la population avec ses répercussions sur les mentalités et l'économie;
guerre froide et conflits incessants à Sienne; grand schisme de la papauté;
expansion de l'islam ; intellectualisation excessive de la théologie (postthomisme)...)
que vécut Catherine de Sienne (env. 1347 - 1380).
Sa vie mystique a pour beaucoup d'entre nous, qui n'avons d'autre cloître que la
ville, l'intérêt d'avoir été orientée par l'appel pressant du Seigneur Lui-même
vers une vie missionnaire. Elle développa par ses prises de parole un tel
ministère de conversion que le pape Grégoire XI lui accorda par lettre en 1376
d'être accompagnée de trois confesseurs. Analphabète, elle dicta quantité de
lettres, dont 373 nous sont parvenues. La répartition de leurs destinataires est
éclairante: 22 adressées au pape, 16 à des évêques, 143 à des prêtres, religieux
et religieuses, 42 à des gouvernants, 4 à des chefs militaires, 9 à des familles
et 137 à des particuliers. Ainsi, Catherine s'impliqua pleinement dans les
enjeux du monde de son temps, éveillant les consciences sans relâche.
1. Prier dans la ville: la cellule intérieure
Lorsque Catherine annonça à ses parents son désir de consacrer sa vie au
Christ, ils la privèrent de l'usage de sa chambre personnelle, pensant la
détourner ainsi de ses attraits. Voici ce qu'écrit son confesseur et biographe :
"Rien de tout cela ne l'ébranla. Elle se fit dans son cœur, sous
l'inspiration de l'Esprit Saint, une cellule bien secrète... Celui qui est la
Vérité même nous l'atteste: "Le royaume de Dieu est au dedans de nous. (Le
12,21)", et l'enseignement du Prophète nous apprend que toute la gloire de la
fille du Roi éternel, lui vient de l'intérieur (Ps 94,14). Au dedans de nous se
trouvent [...] notre intelligence avec ses lumières, notre volonté avec sa
liberté, et notre mémoire avec la ténacité de son souvenir. Au dedans de nous se
répand l'onction de l'Esprit Saint, qui, perfectionnant toutes ces facultés,
surmonte et abat tous les obstacles extérieurs. Au dedans de nous, si nous
sommes des passionnés du bien, habite l'Hôte divin qui a dit: "Ayez confiance,
j'ai vaincu le monde." (Jn 16,33)...
Je me rappelle qu'aux jours où j'étais surchargé d'occupations extérieures, ou
bien quand je devais voyager, (Catherine) me répétait souvent cet avertissement:
"Faites-vous dans l'âme une cellule intérieure"" (1)
Alors que le mot cellule désigne en premier la chambre du moine, Catherine nous
enseigne ainsi en nos vies trépidantes à nous façonner intérieurement ce lieu
réservé. Cette cellule est un puits, dit Dieu à Catherine. Entrons donc dans la
profondeur de ce puits, écrit-elle à un frère dominicain ; en y habitant nous
nous connaîtrons nécessairement nous-mêmes, et nous connaîtrons la bonté de Dieu
(Cfr Lettre 151 ) (2).
En cette profondeur de son être, Catherine se voit dans le regard créateur et
miséricordieux de Dieu : Je me vois en toi, Beauté au dessus de toute beauté.
Dans notre culture occidentale où tant d'énergies se perdent en quêtes
narcissiques, Catherine invite à pénétrer en la cellule qu'est la connaissance
de soi-même en Dieu (L. 70) (3).
Alors qu'un prêtre se préparait à lui donner la communion, disant la prière "Je
ne suis pas digne que vous entriez en moi ", Catherine "entendit une voix
qui répondait: "Et moi, je suis digne d'entrer en toi". Quand elle eut reçu le
Sacrement, il lui sembla que son âme entrait en Dieu et Dieu en elle, comme le
poisson entre dans l'eau et l'eau dans le poisson" (4).
2. Miséricorde
La connaissance de soi implique la connaissance de ses fautes. Catherine
exhorte à ne pas y penser sans se souvenir de la Miséricorde de Dieu, afin de
pouvoir aller de l'avant avec humilité, sans tomber dans le désespoir (Le
dialogue ch. 66) (5). Cette Miséricorde, Catherine supplie
son Dieu de la déverser sur l'Eglise - dont elle percevait le mystère dans toute
sa profondeur - et sur le monde. C'est dans cette supplication qu'elle se tint
aux côtés de ceux vers qui elle fut envoyée, qu'il s'agisse du pape en exil à
Avignon ou du prisonnier qu'elle
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accompagna jusqu'à l'échafaud et vit accueilli dans le côté du Christ.
Cette miséricorde est comme lame du feu prophétique qui la fit parler et
exhorter à la prise de parole : "... ne gardez plus le silence, criez comme si
vous aviez mille voix. C'est le silence qui perd le monde; l'Épouse du Christ
(l'Église) est toute pâle..." (L. 84).
3. Prière et vérité
Que clamait Catherine? "Puisque la vérité ne peut être connue qu'à partir de
la Vérité-même, Catherine interrogeait la Vérité". (6) Un
cœur humble au désir ardent, qui avec persévérance se laisse éclairer et
façonner par la grâce, s'ouvre à la connaissance de la vérité. C'est ce
qu'exprime la structure du Dialogue, qui en son centre enchaîne les chapitres
sur le don des larmes - don de la grâce qui dans son feu fait fondre l'écorce de
l'âme - et celui sur la doctrine de la Vérité.
Le fondement de cette Vérité est exprimé par la doctrine du Pont. Il
s'agit du Christ Médiateur qui nous mène à la Source de la Vie divine qu'est le
Père. C'est parce que "...la racine de l'amour propre n'est pas arrachée de
leur âme" que certains échouent dans leur traversée (D. 49). La prière fut
pour Catherine le lieu de l'expérience d'un décentrement radical par rapport à
elle-même. Sous le vocable du Sang du Christ, presque toujours associé aux mots
Charité ou Miséricorde, Catherine expose sa mystique de
l'attachement au Cœur du Christ, lieu de communication directe avec Lui.
4. L'action, fruit de la vie intérieure, est prière
Selon l'optique thomiste qui forma Catherine par les homélies des frères
dominicains, l'intelligence éclairée par la foi est l'œil de l'âme (7)
qui la mène à aimer. Ainsi, l'inhabitation de Dieu en son cœur mena Catherine à
un don d'elle-même sans retenue, dans lequel la foi triompha de toute adversité.
Pour Catherine, il est une façon d'agir qui est un mode de prière: "... tout ce
que produit la charité pour le prochain, ou pour soi-même, toutes ces œuvres
extérieures quelles qu'elles soient, si elles sont accomplies avec une volonté
sainte, sont une prière. Comme l'a dit Paul mon glorieux apôtre : On ne cesse
jamais de prier, quand on ne cesse pas de bien faire"" ( D. 66).
Catherine fut proclamée Docteur de l'Eglise en 1970 par Paul VI en raison
de "la science infuse, c'est-à-dire l'assimilation brillante, profonde et
enivrante de la vérité divine et des mystères de la foi", mais aussi pour sa
prière en actes, la façon dont elle fut "affamée de justice et envahie
jusqu'aux entrailles de miséricorde dans sa recherche déporter la paix au sein
des familles et dans les villes déchirées par des rivalités". (8)
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La voix de Catherine de Sienne (n° 136) nous a fait découvrir « un apôtre de
la sainteté des laïques », le Père Perrin, dominicain. Nous voudrions enrichir
et approfondir ce témoignage, en révélant comment providentiellement, selon le
désir de Dieu, Catherine de Sienne a été l'inspiratrice de cette vocation et
comment aujourd'hui ceux qui vivent de cette spiritualité, continuent à puiser à
la source et en suivre le chemin.
Catherine, inspiratrice de la vocation de Caritas Christi
« En tant que provincial, le Père Vayssières demeurait discret sur le projet
qui l'habitait et qu'il portait en lui comme un désir de Dieu : faire revivre
Catherine de Sienne pour répondre aux besoins de l'Eglise en notre temps. Il en
parlait cependant assez pour que nous le sachions. Or, ce désir était entré en
lui le 27 novembre 1971 à la suite d'un dialogue avec le provincial d'alors, qui
lui demandait de penser à un renouveau catherinien pour nos fraternités
tertiaires. Le Père Vayssières avait alors pris conscience de l'urgence de
susciter des laïques qui ne se contentent pas d'être chrétiennes pour
elles-mêmes, mais aillent jusqu'au bout de leur responsabilité apostolique. »
En mars 1936, le Père Perrin avait prêché une retraite à laquelle
participait Juliette. Selon son habitude il avait commencé ses prédications sur
le thème « Dieu nous aime » : toute la retraite devait être une prise de
conscience de cet amour pour se donner à Lui et se mettre à son service, au
service de l'Evangile. Juliette dit avoir senti une harmonie totale entre la
prédication et son expérience spirituelle. Elle raconte elle-même dans ses
écrits la fin de sa confession : « Je vous demandai si vous ne pensiez pas qu'un
cloître serait plus favorable à une vie intense du dedans. Vous m'avez
ensoleillé le cœur par un non catégorique, en ajoutant il y en a d'autres qui
marchent dans cette voie. Priez, priez bien. Lisez la vie de sainte Catherine de
Sienne. A part la vie de sainte Thérèse par elle-même je n'avais lu l'amour
divin que dans le cœur de mon Christ ».
« Le matin de Noël... je pensais à l'enfant Jésus, à la joie de la Vierge
Marie... le regard de mon âme avait en lui, sous forme d'image, l'enfant Jésus
et la Vierge Marie... Et c'est ainsi que je reçus le désir divin sous la forme
d'un colloque dans lequel Jésus parlait à mon esprit et auquel je répondais sans
paroles. Dieu demandait la Fondation de cet Ordre.
Il insistait : 'Oui... Vous le ferez. Il le faut'. Il renouvelait le désir qu'il
m'avait fait si souvent entendre : ' Il me faut des saints dans le monde'.
Je demandais avec quelles âmes il fallait faire cela...
- 'Avec des âmes du Tiers-Ordre et toutes celles que cet idéal attirera'.
- Comment ? Sous quel patronage ?...
- 'Sous l'égide de Sainte Catherine de Sienne, ma Mère, en demeurant la
Protectrice et la Reine'.
- Des constitutions nouvelles ? Qui les écrira ? - ' Vous deux '.
En réponse à mes appréhensions intimes :
- ' N'aie pas peur. N'ayez pas peur, puisque je suis avec vous. '
Cela se passa très simplement dans la paix et tranquillité totales »
La fondation
Juliette rencontre le Père Vayssières : « Je lui parlais de ce que Dieu
nous demandait, de sainte Catherine qui m'attirait et qui, un soir, avait semblé
m'appeler en me disant: Viens...'. Il écoutait avec attention, la tète un peu
penchée... Des larmes coulèrent lentement de ses paupières : 'C'est bien ma
petite enfant. Laissez faire le Bon Dieu. La volonté de Dieu, rien d'autre. Cela
me paraît clair. Ayez confiance au Père. Marchez '».
Après la lecture du cahier contenant le projet du Père Vayssières, Juliette a rédigé « L'esprit des petites sœurs de sainte Catherine ». Avec le Père Perrin, ils écrivirent les premières constitutions pour « l'Union des petites sœurs de Sainte Catherine de Sienne, missionnaires du Sacré-Cœur et de Notre Dame du Rosaire ».
Le 4 août 1937, les dix premières s'offrent au cœur de Jésus et le 16 juin, font leur première donation.
Aujourd'hui la famille Caritas Christi
A la Pentecôte 1944, pour garder un caractère laïque et plus universel,
l'Union des petites sœurs de Catherine est devenue Caritas Christi.
L'Institut Séculier féminin implanté sur les cinq continents, les prêtres, les associés et les fraternités, les membres de l'Institut Séculier masculin en formation, par des pensées de Juliette, des lettres et livres du Père Perrin, des bulletins de formation, la prière pour l'Eglise, approfondissent la spiritualité de Catherine de Sienne.
Comme elle, ils désirent mener une vie contemplative, dans la cellule
intérieure sous le regard du Père qui voit dans le secret par l'oraison de la
vie. Ils suivent l'audace, le feu de Catherine dans une vie apostolique
très simple, engagée en tous domaines. Ils implorent la miséricorde de Dieu
sur le monde et se donnent en Eglise pour l'Eglise, dans et
par leur condition laïque.
Sainte Catherine demandait : « Que puis-je faire ô Amour ineffable ? » «
Et sa bonté, dit-elle, me répondait offre de nouveau ta vie, ne te donne jamais
de repos ; c'est pour cela que je t'ai choisie, toi et tous ceux qui te suivent
et te suivront Appliquez-vous donc à ne jamais ralentir, mais à augmenter
toujours vos désirs. Car moi je m'applique toujours avec amour à vous assister
de mes grâces spirituelles et temporelles afin que vos âmes ne soient pas
occupées d'autre chose, vous, consumez-vous pour servir l'Eglise. »
Marie-Claire de Sedouy
Manneken-Pis, citoyen européen
Dans bien des médias, « Bruxelles » n'est plus que le symbole
d'institutions
dirigistes et de cages de verre qui toisent les citoyens européens. Mais pour
ceux qui ne connaissent que les statues ennuyeuses et les embouteillages
pour causes de travaux, il est vivement recommandé d'aller boire à notre
humble fontaine !
Rien de comparable avec les fontaines du Bernin à Rome ou à celles de
Versailles.
Manneke - littéralement : petit homme - symbolise, par son attitude désinvolte
et sa taille, l'indépendance d'esprit des Bruxellois vis-à-vis des autorités.
Depuis 1698, tous les grands de ce monde lui ont offert des habits évoquant leur
fonction ou leur pays d'origine, lui donnant ainsi un peu de leur identité.
Louis XV l'a même anobli pour se faire pardonner les débordements des armées
françaises. Les guerres sont passées sur ce petit, comme sur les petits de toute
l'Europe. En 1999, la Finlande, à l'occasion de sa présidence européenne, lui a
offert un costume. Et les nouveaux pays membres ou candidats à l'Europe ne
manquent pas de penser à lui. La garde-robe (plus de 750 tenues) de notre
concitoyen n'en finit pas de s'enrichir ni d'afficher diversité et fraternité.
Un autre petit homme, qui était une femme
Catherine de Sienne aimait beaucoup les fontaines ; d'abord parce qu'elles
évoquent l'eau et la soif : « Fais toi capacité, je me ferai torrent »,
lui dit le Christ comme si aucune fontaine ne pouvait canaliser le flot de sa
grâce. Mais lorsqu'il y a rivalités entre ordres religieux, communautés
nouvelles et charismes dans l'Eglise, la 'Petite Sirène' méditerranéenne recourt
volontiers à l'image des fontaines dont le charme est qu'elles sont si diverses.
C'est la même eau qui s'écoule, mais elle est projetée par des formes variées
pour le plaisir des citadins et des voyageurs assoiffés.
Catherine n'est-elle pas depuis 1999, citoyenne européenne ou plutôt « patronne
de l'Europe », avec Benoît, Cyrille et Méthode, Brigitte et Edith ?
Certes sa garde-robe ne vaut pas le détour : manteau noir et « voilure » un rien
douteuse par les temps qui courent. C'est que la Mantellata, n'a que deux
habits. Comme nous tous : le 'vêtement fétide' de notre amour-propre qu'il nous
faut nous empresser de jeter, pour 'nous revêtir du Christ'. Rien que cela me
laisse pantoise. St Paul est passé par là. Mais la prière de Catherine continue
: « Ta vérité (Père), montre, que de même que l'homme peut mettre son vêtement à
l'envers, de même l'âme doit se dévêtir de sa propre volonté, si elle veut se
vêtir parfaitement de la tienne».
La prière de celui qui réconcilie l'humanité avec le Père, « Que tous soient un
», n'est-elle pas son Testament ? Comment ne pas faire nôtre la visée de
l'Europe : « Unis dans la diversité » ?
Une Source, six fontaines
Les idées ont leur force, mais sans chair, elles s'évaporent Sans source,
elles tarissent.
Rien de tel que des vies qui les ont incarnées et qui, telles des fontaines,
continuent à en être les « passeurs ». Les six patrons de l'Europe ne sont-ils
pas ces fontaines vives qui, aujourd'hui encore, nous apportent l'eau de la
Source pour irriguer l'Europe et cimenter son unité ?
N'est-ce pas ce qu'ils peuvent et veulent nous transmettre ?