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La voix de Catherine de Sienne / 2007/1-N° 141 / mars / avril 2007

Sommaire : Edito 3 ; Catherine au béguinage de St-Trond (Belgique) 4 ; Fréquenter les saints
dans la prière
6 ; Pauvreté choisie et providence offerte 8 ; Sienne : une porte dédiée à Ste Catherine 11 ; Dans les tentations, « Où étais-tu Seigneur? » 12 ; Dans le découragement...? 15 Agenda 16

Association internationale Catherine de Sienne, reconnue par Décret du Cons. Pont, pour les Laïcs, le 15 août 1992 www.caterinati.org Bulletin du groupe Liège-Bruxelles Ed. resp. Chantal van der Plancke, La voix de Catherine de S. rue de Rome 34, Bte 19, B 1060 Bruxelles. Belgique Tél. Fax 00 32 2 539 07 45 - c.vd.plancke@skynet.be Abon. Belgique 8€ CPP 000-1300647-71 Etrang. 10 € IBAN BE49 0001 3006 4771-BIC BPOTBEB1



La joie pascale s'accomplit sur la croix


'Seigneur, ouvre mes lèvres et ma bouche publiera ta louange'
 

Une mélodie 'captivante'
Le premier qui fit entendre ce doux concert de vie
fut le doux Verbe d'amour, lorsque,
après avoir pris notre humanité pour l'unir à sa divinité,
il fit entendre sur la croix
un si doux chant
qu'il attira à lui le genre humain

et subjugua le démon...

C'est à l'école de ce maître que vous avez appris l'harmonie.
(Dial. 147, Téqui, p. 217 ; Seuil p. 518)

Hymne à la joie


Le Verbe entendait
avec une admirable patience les injures
qu'on lui adressait sous la croix...
Il persévéra jusqu'à la fin
et cria avec une joie sublime
'Tout est consommé,
Consummatum est'.
Il semble que ce soit un cri de tristesse ;
mais c'est le cri de joie
de l'âme consumée par la divine charité.
Il semble que le doux Jésus veut dire :
'J'ai consommé et accompli
tout ce qui est écrit de moi ;
j'ai consommé la peine du désir que
j'avais de racheter le genre humain.
Je suis dans la joie et l'allégresse
parce que j'ai satisfait
la volonté manifeste de mon père,
que je désirais tant accomplir. '

0 doux Maître,
comme vous nous avez bien enseigné...

(Lettre au Cardinal Orsini, XXVII, Téqui, I, pp. 259-260)

2

Editorial

12 mars 07

Chers amis,


Voici venir le mois d'avril, avec sa joie pascale et la fête de Ste Catherine.

Ce 8 avril, nous fêtons Pâques en même temps que nos frères orthodoxes.

Dans notre culture, la joie ne se comprend souvent que quand « tout va bien », quand la victoire est obtenue. Nous aimons le temps pascal, mais le vendredi saint semble « un mauvais moment à passer »... Vivement dimanche !

En lisant Ste Catherine (ci-contre), on comprend cet admirable alliage de la souffrance et de la joie, à cause du but. Pour Catherine, la joie pascale commence sur la croix, et non à côté ou après. Pourquoi ? Parce qu'elle est celle de la mission à accomplir. Le Christ vient pour réconcilier l'humanité avec son Créateur, l'épouse avec l'Epoux. Ce sont ces noces qu'il désire célébrer en allant jusqu'au bout de l'amour. La volonté du Père, c'est ne pas que son Fils souffre, mais que grâce à son amour extrême, la réconciliation soit accomplie.

Il suffit de suivre l'actualité pour voir combien les missions de « médiateur de paix » ou de « médiateur de couple » sont difficiles, certes, mais surtout admirables !

C'est dans ce but que nous marchons vers Pâques, en assumant notre part de combat (pp. 12-15). A la suite de Celui qui nous a déjà réconciliés.

Le 29 avril, la fête de Ste Catherine laissera la priorité à la liturgie dominicale. Mais dans la famille dominicaine et dans le cadre du jubilé de la fondation des moniales, elle revêtira une certaine solennité (p. 16). Merci à nos lecteurs qui voudront bien nous en donner quelques échos...
En communion avec nos amis et caterinati de Sienne, de Rome, Genova, Varrazze... et des caterinati germanophones de Belgique, qui se retrouveront pour une messe festive le jeudi 26 avril à Astenet (p. 16), bonne fête à tous et à toutes de par le monde !

Chantal van der Plancke


3
 

Catherine chez les béguines

 

Béguinage de Saint-Trond (Limbourg belge)

Au 7e siècle, Saint Trudo fonda une abbaye dont on admire encore les impressionnants clochers romans. La cité de Sint-Truiden qui s'établit aux alentours se développa grâce à sa position sur l'axe routier Bruges-Cologne. En 1258, l'abbé du monastère et le Prince-Evêque de Liège fondèrent un béguinage. Les maisons actuelles, de style mosan, datent des 16e-18e s. L'église (13e-16e s.), aujourd'hui musée, est classée patrimoine de l'Unesco depuis 1998, notamment grâce aux 38 fresques retrouvées en 1860, sous la décoration baroque.

Un riche programme iconographique pour souligner 'la communion des saints'
La vie de Marie, depuis son mariage jusqu'à son couronnement, des saints populaires (St François, St Hubert, St Rombaut, St Biaise) et une remarquable série de quatorze saintes femmes (Lucie, Cécile, Ursule, Odile. Geneviève, Elisabeth de Hongrie, Marguerite d'Antioche, Agathe, Gertrude de Nivelles, le trio ci-dessous, Marie- Madeleine, et Claire dAssise), ornent le chœur, les bas-côtés et les robustes colonnes carrées de la nef centrale.

    Catherine de Sienne entourée de Catherine d'Alexandrie (reconnaissable à sa couronne princière et à la roue de son martyre) et d'Agnès de Montepulciano (abbesse en 1305, reconnaissable à sa crosse). Catherine de Sienne avait une grande vénération pour ces deux saintes. Fresque du 16e s. www.impens.com Visitez le site !

4
 

Fréquenter les saints dans la prière

Agnès de Montepulciano

Montepulciano ? Si vous n'y êtes encore jamais allé(e), le fameux « Rosso di Montepulciano » s'est sûrement déjà invité à votre table. La cité est bâtie sur un promontoire rocheux à 630 m d'altitude, au sud de Sienne, entourée des fameux vignobles des Abruzzes.
 

Catherine aimait se rendre à Montepulciano pour prier auprès de la tombe d'Agnès. Elle s'y rendait comme au mont Thabor, et l'accueil reçu dans cette petite communauté monastique lui semblait si paradisiaque qu'elle écrivait à une de ses amies : « Savez-vous que l'envie me prend de dire : 'Faisons ici trois tentes'... » (1)

Mais pourquoi Catherine avait-elle un si ardent désir de prier auprès d'Agnès ? Parce que, écrit Raymond de Capoue, elle « avait appris par révélation qu'elle serait placée dans le royaume des deux avec la bienheureuse sainte Agnès de Montepulciano, qu'elle jouirait du même degré de gloire et l'aurait ainsi comme compagne d'éternelle béatitude. » Catherine, poursuit son biographe, avait avoué « confidentiellement, tant à moi qu'à son autre confesseur », que cette révélation « lui avait mis au cœur un vif désir de visiter les reliques de cette bienheureuse et de recevoir ainsi, dès cette vie, les premières arrhes d'un bonheur sans fin, que pareille compagnie devait lui procurer dans l'éternité» (2).

La proximité de ceux qui sont en Dieu

Ce n'est pas la gloire que Catherine cherche, mais le bonheur de la proximité de celle qui est déjà dans l'intimité totale avec Dieu. Les saints auprès desquels on vient prier continuent leur mission, sous un mode différent, puisque étant dans le Christ ressuscité, ils sont devenus nos contemporains et contemporains de tous les temps. Leur foi, leur humilité, leur courage,... c'est ce que le pèlerin cherche auprès d'eux. Leur intimité, désormais totale, avec Dieu se répand dans nos cœurs lorsque nous les fréquentons dans la prière en « mendiants d'amour ».

1 Lettre CCXXIX, à Agnès, veuve de messire Orso Malavolti. Paris, Téqui, II, p. 1222.
2 Vie de Sainte Catherine, ch XII, Paris, Téqui, 2000, p. 321


5

Saint Augustin précise qu'après les miracles du Christ et des Apôtres, consignés dans les Ecritures, aujourd'hui encore, il se passe des miracles au nom du Christ, « soit par les sacrements, soit par les prières et les reliques des saints » (3). Auprès de la dépouille, on ne peut plus humble, des saints, la puissance divine peut se manifester de manière particulière pour susciter la foi, la rénover, la porter à son achèvement. Le véritable fruit de cette communion se manifeste surtout dans la plus profonde intimité de chacun.

A Rome, les pèlerins viennent à leur tout prier sur la tombe de sainte Catherine située sous l'autel majeur à l'église Sta Maria sopra Minerva (près du Panthéon). Certains visitent, à quelques pas de là, la 'Capella del Transite', la chambre où Catherine est décédée. Ce lieu témoigne des derniers moments de sa vie : son activité apostolique et ses allées et venues vers le tombeau de saint Pierre devant lequel elle s'agenouillait en intercédant pour l'Eglise. Pour saint Augustin, c'est en professant le Christ ressuscité que les martyrs sont morts. C'est de cette foi qu'ils sont les témoins. « C'est pour cette foi qu'ils ont d'abord souffert avec une admirable patience, pour qu'ensuite ils puissent manifester cette grande puissance ». C'est la foi en la résurrection de la chair qui concède un pouvoir à ces morts qui ont donné leur vie au Ressuscité.

Mais qu'est-ce que Catherine est allée chercher auprès d'Agnès?

Agnès Segni est née en 1268, dans un hameau près de Montepulciano. Son nom rappelle symboliquement « l'Agneau de Dieu qui enlève le péché du monde » et nous invite à ses « noces », comme des épouses de l'Agneau (Cfr Apoc). Il évoque toute une sphère de spiritualité. Enfant, Agnès est confiée aux sœurs de Montepulciano, communément appelées 'Suore del sacco', à cause de leur habit de toile grossière. En 1283, elle entre dans une communauté nouvelle à Precesso, près de Orvieto. Elle a 15 ans. Très douée et pleine de sagesse spirituelle, elle ne tarde pas à être nommée abbesse de ce couvent où elle passe la plus grande partie de sa vie dans la joie et les souffrances corporelles (les rhumatismes !).

3 La Cité de Dieu. Livre XXII, 8ss.

6

En 1306, elle revient à Montepulciano pour y fonder un petit couvent à l'extérieur de la ville, à l'endroit d'une maison fréquentée par des prostituées. Avec l'accord de l'évêque d'Orvieto, elle y construit un oratoire dédié à la Vierge, Santa Maria Novella, qui sera agrandi en 1311. (L'iconographie la représente souvent avec ses 'trois cailloux' qu'elle aurait reçus de la Vierge pour y construire son monastère (4) ). Elle acheta donc une partie de la petite colline attenante à celle de Montepulciano, avec l'argent qu'elle reçut des riches et des pauvres. Elle vécut dix ans dans ce monastère et y mourut à 49 ans, le 20 avril 1317 (5).
 

1377 : « La Visitation » et les signes qui l'entourent
 

Raymond de Capoue (Part. I, ch. XII) et Caffarini (ch. XII) soulignent les 'miracles' survenus lors de la « rencontre » entre Catherine et Agnès. Catherine, animée d'un si grand désir de se recueillir auprès d'Agnès, s'agenouilla avec une grande humilité pour embrasser les pieds de la sainte, morte déjà depuis 60 ans et demeurée intacte, sans sépulture. Avant qu'elle ne s'incline, la défunte leva le pied vers elle pour qu'elle puisse l'embrasser plus commodément « en signe d'exultation et d'accueil » de sa « consorella » et « pour montrer à tous ceux qui étaient là la présence de son vivant esprit », écrit Caffarini. Le signe est décrit de l'extérieur, mais ce qui est vécu à l'intérieur, c'est l'échange d'amour. Ce que les témoins 'voient', c'est le symbole, mais ils n'ont pas vraiment accès au secret de cette intimité. C'est comme dans la Visitation biblique où, dans le ventre de Marie et dans celui d'Elisabeth, les deux petits se saluent l'un l'autre.
Que c'est-il passé ? Cette interrogation se situe sur un autre plan. La vraie question est plutôt : que peut-on comprendre de cette Visitation ? L'amour réciproque d'Agnès et de Catherine. Le vrai message, c'est qu'entre les deux, le courant passe...

4 Comme sur les confessionnaux de Verbruggen (17e s.) dans l'admirable St-Pauluskerk à Anvers : ils évoquent la sainteté dominicaine (Dominique et Catherine de S.), la contrition et l'apostolat (Pierre et Marie-Madeleine), l'eucharistie (Thomas d'Aquin et Agnès de Montepulciano)... Cfr La Voix de Catherine de S., 1998/2, pp. 14-16.

5 Raymond de Capoue, chapelain de ce monastère de 1363 à 1367, écrira également une 'Legenda' de Ste Agnès.
 

7
 

Quelques temps plus tard, Catherine revint à Montepulciano, avec une de ses amies, pour présenter deux de ses nièces à ce petit couvent. A peine arrivée, elle voulut à nouveau vénérer la sainte, mais cette fois, elle ne se pencha pas vers les pieds, comme pour éviter un nouveau miracle, mais vers la tête. Lorsque Catherine approcha son visage des voiles dorés qui couvraient celui de la défunte, les sœurs virent tomber du ciel une manne toute blanche. Agnès, explique Caffarini, voulait ainsi manifester à Catherine la joie que lui faisaient sa visite et le don de deux nouvelles vocations. Le signe de la blanche manne céleste atteste combien, par grâce, Agnès et Catherine sont « unies dans la possession des mêmes vertus : la pureté et l'humilité ».
Si Raymond de Capoue et Caffarini mettent en scène la rencontre d'Agnès et de Catherine sous le signe de témoignages venus d'en haut, c'est aussi pour les unir dans leur glorification. En effet, l'une et l'autre appartiendront aux cinq saintes de l'ordre proclamées par l'Eglise: Agnès, Catherine de Sienne et, plus tard, Rose de Lima, Catherine de Ricci et Marguerite de Hongrie (6). Remarquons d'ailleurs combien chaque sainte a trouvé une inspiration auprès de celles et ceux qui les ont précédées.
 

Mères et filles
 

Dans ses lettres, Catherine ne fait aucune allusion aux miracles décrits ci-dessus. Elle se réclame bien de « notre Mère Agnès » dont elle atteste ainsi sa filiation, même si l'une appartient au second ordre et l'autre au troisième. Mais le plus frappant, c'est le lien que Catherine met entre Marie-Madeleine et Agnès, entre l'apôtre du Christ, «passionnée pour son Maître », et la contemplative, toute imprégnée d'humilité et de charité, « qui voulait toujours s'abaisser elle-même..., en reconnaissant que toutes les grâces et les vertus lui venaient de Dieu » (7). Ces deux saintes sont, avec la Vierge Marie, ses deux mères à elle.
Quant à Mona Lapa, qui se plaint de ne pas voir assez souvent sa fille, toujours en mission, Catherine lui demande d'avoir le même détachement que celui qu'avait Marie, après la Pentecôte, lorsqu'elle accepta de voir les apôtres se disperser pour porter l'évangile. Catherine ne demande pas à sa mère de se détacher d'elle, comme si elle devait renoncer à sa maternité. Au contraire: elle lui demande de devenir bien davantage sa mère : « Ma bien aimée Mère dans le Christ... J'ai désiré avec un grand désir vous voir la mère véritable non seulement de mon corps mais aussi de mon âme. Je pense que si vous aimiez plus mon âme que mon corps, vous ne souffririez pas tant d'être privée de ma présence corporelle » (8).
La proximité est pour Catherine au service d'une maternité, d'une paternité ou d'une filiation spirituelle toujours appelée à s'approfondir. La consolation que procure la proximité corporelle, comme dans la visite de Catherine à Agnès, est un effet de la proximité de leurs cœurs. La désolation que vit la mère de Catherine deviendra consolation le jour où Mona Lapa partagera avec sa fille la passion de « l'honneur de Dieu et du salut des âmes ». A l'exemple de Marie, notre Mère à tous.
 

Chantal van der Plancke,
avec des propos d'André Knockaert,sj,
recueillis lors de notre visite à Montepulciano
 

6 Marguerite de Hongrie (1242-1270), moniale, vénérée depuis le XVe s., canonisée par Pie XII en 1943.
7 Lettre CCXXIX, A Sr Agnès, veuve de messire Orso Malavolti, Tèqui 11, p. 1220-1122. Lire aussi pp. 1134-1145.
8 Lettre CCXV, A Mona Lapa, sa mère, avant son retour d'Avignon. Tèqui II, p. 1180.

 

8

Pauvreté choisie et Providence offerte

« Tous ont part à ma sollicitude (dit le Père à Catherine), mais ils en éprouvent plus ou moins les
effets, suivant qu'ils sont plus ou moins dépouillés du monde et d'eux-mêmes (...)
(Celui qui a choisi la pauvreté), je le réduis parfois à une certaine extrémité, pour lui faire voir et toucher  que c'est moi qui peux et veux subvenir à ses besoins, pour lui faire aimer davantage la providence et l'attacher à cette épouse, la vraie pauvreté.
Mais alors, la clémence de mon Esprit Saint, leur serviteur toujours attentif, voyant qu'ils n'ont pas ce qui leur est nécessaire (...), soufflera la pensées et excitera le désir de les secourir, en quelque
personne plus fortunée qui les assistera dans leur détresse. Toute la vie de mes chers pauvres est ainsi gouvernée par la sollicitude que j'inspire à leur endroit aux serviteurs du monde. »

Le Père rappelle à Catherine l'exemple de Ste Agnès « qui me servit avec une si sincère humilité et une si ferme espérance, que jamais elle n'eut la moindre inquiétude... ». Lorsque la Vierge lui inspira de bâtir un monastère, elle manquait de tout. « Mais sa foi était vive ; elle ne prit même pas le temps de se demander jamais comment elle pourrait faire » Une fois le Seigneur permit que les dix-huit soeurs n'aient plus rien à manger... Catherine pourrait lui dire qu'il n'a pas tenu sa promesse.


« Je te répondrai que j'ai agi de la sorte pour accroître jusqu'à l'ivresse dans l'âme d'Agnès, l'amour de ma providence. Quant à celles qui étaient encore imparfaites, je les préparai ainsi au miracle (...) Après trois jours de disette (...), Agnès éleva vers moi le regard de son esprit, tout baigné de la lumière de la très sainte foi : 'Mon Père, mon Seigneur et éternel époux, ne m'avez-vous ordonné de faire sortir ces vierges de la maison de leurs parents que pour les laisser mourir de faim ? Pourvoyez à leurs besoins !' »

C'était moi qui lui inspirais cette demande. Je me plaisais ainsi à éprouver sa foi, et j'avais pour agréable son humble prière. Ma providence étendait déjà sa sollicitude au désir qu'elle exprimait ainsi devant moi, en inspirant à une personne la résolution d'apporter au monastère cinq petits pains »

Après la prière d'Agnès, qui rappelle l'intercession de Moïse pour son peuple affamé dans le désert, le Seigneur explique qu'il donna à ces cinq pains une telle vertu qu'il en resta amplement, comme lors de la multiplication des pains.

Voilà les moyens qu'emploie ma providence envers mes serviteurs, envers ceux qui sont pauvres non seulement volontairement mais spirituellement ; car sans cette intention spirituelle, leur pauvreté ne leur servirait de rien »


Dialogue, XV (149).
Paris, Téqui, pp. 224-228


9
 


Une porte mystique dédiée à Ste Catherine

A Sienne, la modeste porte de bois de sapin, du XIXe siècle, qui donne accès à l'intérieur de la basilique catherinienne de St-Dominique est devenue une porte de bronze. Les bas reliefs qui l'ornent sont une hymne à Sainte Catherine, plutôt qu'une représentation naturaliste et narrative. Ils ont été réalisés par le sculpteur siennois Maître Massimo Lippi.

 

 

 

Une porte d'église n'est pas une porte de gare...
Elle donne accès à un espace de recueillement qui permet au visiteur de faire une expérience de la transcendance de Dieu.
La porte d'un lieu de culte chrétien permet au croyant de passer symboliquement du péché à la grâce, des ténèbres à la lumière, car la véritable Porte, c'est le Christ (Jn 10,9).
Pour Catherine, le Christ est aussi le Portier qui, par son incarnation, nous a ouvert l'accès au Paradis de l'intimité avec le Père éternel (Oraison XIII).
C'est par cette Porte mystique que Catherine allait vers le Père et c'est par cette entrée, faite de mains d'homme, qu'elle se rendait dans la basilique pour communier au Christ, dans la prière et l'Eucharistie.
Merci aux Pères dominicains, en particulier au P. Fatichi, prieur de St-Dominique, et au P. A. Scarciglia, d'avoir eu l'audace de magnifier le caractère symbolique de leur sanctuaire par cette œuvre d'art contemporain.

10
 

  • La lunette supérieure représente les trois vignes dont nous sommes les vignerons : la vigne de notre âme, celle du prochain et celle de l'Eglise universelle (Dialogue XXIII). On y voit aussi la tête de Catherine dont la relique est honorée dans ce sanctuaire.

  • Les montants latéraux évoquent, à gauche, sur fond de blés et d'épis dorés, quelques saints dominicains : Ste Catherine, St Dominique, St Thomas d'Aquin, le Bhx Ambroise Sandesoni et St Pierre martyr ; à droite, sur fond de grappes rouges et de feuilles de vigne vertes, les papes qui ont particulièrement honoré Catherine : Pie II, qui l'a canonisée en 1461, Pie XII qui l'a nommée patronne d'Italie en 1939, Paul VI qui l'a déclarée docteur de l'Eglise en 1970 et Jean-Paul II qui l'a proclamée co-patronne de l'Europe en 1999. En bas, de part et d'autre, la meule et le pressoir évoquent l'amour et la passion du Christ pour nous.

  • La partie fixe du portail évoque, à gauche, Catherine appelée à choisir symboliquement entre la couronne d'épines et la couronne de fleurs et de pierres précieuses [Vita, § 158) ; à droite, le pape devant Catherine, appelé à choisir entre Rome et Avignon (Lettres à Grégoire XI, 206, 229); en dessous, à gauche, l'Agnus Dei (Cfr Lettre 291 à Urbain VI) et la communion de Catherine au Christ par les stigmates (Vita, § 195).

  • Sur les battants des portes : en haut à gauche, l'échange des cœurs [Vita, § 179-180) ; à droite, Catherine revêt un pauvre (Vita, § 136) ; en dessous à gauche, Catherine s'entretien avec le Christ ; à droite, la « città prestata » : le pouvoir politique sur la cité et sur les hommes n'est pas une propriété, mais un prêt, un don de Dieu dont les gouverneurs devront rendre compte ; en bas à gauche, le tonneau de vin qui ne se vida pas (Vita § 140) et à droite le thème du Christ pont. (Dial. XXVI).

Photos (et reportage résumé) de La Patrona d'Italia oct-déc. 2006
 

11

Dans les tentations : « Où étais-tu, Seigneur ? »
St Antoine et Ste Catherine


A 20 ans, Antoine entend dans une église : « Si tu veux être parfait, va, vends tout ce que tu as... et suis-moi ». Il vendit ses biens, les distribua aux pauvres et mena une vie d'ermite. Comme le Christ, fut tenté au désert. Le récit de cette lutte et de l'issue de ces combats a toujours fait école.

Vie de St Antoine. par Athanase d'Alexandrie (1) : IVe s.

Même à ce moment-là, le Seigneur n'oublia pas la lutte d'Antoine, mais lui porta secours. Levant les yeux, il vit le toit qui semblait s'ouvrir et un rayon de lumière descendre vers lui. Les démons avaient subitement disparu, la douleur de son corps avait aussitôt cessé et la maison était de nouveau intacte.
Antoine ressentit du secours et (...) demandait à la vison qui lui était apparue : « Où étais-tu ?
Pourquoi ne t'es-tu pas manifesté dès le début pour faire cesser ces douleurs ? » Alors une voix parvint jusqu'à lui : «  J'étais là, Antoine, mais j'attendais pour te voir combattre. Puisque tu as tenu bon et n'as pas subi de défaite, je serai toujours ton défenseur et je te rendrai célèbre en tout lieu. » Ayant entendu ces mots, Antoine se leva et priait. Il était tellement réconforté qu'il ressentait dans son corps beaucoup plus de force qu'auparavant. Il allait alors sur ses trente-cinq ans. (10,1-4)
 

Légende Dorée, par Jacques de Voragine (2) : XIIIe s.

Comme il (Antoine) était étendu à terre à cause de la douleur de ses blessures, il provoquait encore par force d'esprit les démons à de nouvelles luttes. Alors ceux-ci apparurent sous différentes formes de bêtes féroces (...). Mais tout à coup apparut une clarté admirable qui mit en fuite les démons, et Antoine fut incontinent guéri.
Ayant reconnu que Jésus-Christ était là, il dit : « Où étiez-vous, bon Jésus ? Où étiez-vous ? Que n 'étiez-vous ici dès le commencement pour me prêter secours et me guérir de mes blessures ! » Le Seigneur lui répondit : « Antoine, j'étais ici, mais je restais à te regarder combattre ; or maintenant que tu as lutté avec vigueur, je rendrai ton nom . célèbre dans tout l'univers. »


Vie de Ste Catherine de S. (LM). par Raymond de Capoue (3) : XIVe s.

Puis il (le Seigneur J.-C. qui venait de lui apparaître sur la croix) prit une autre forme pour s'approcher davantage de la sainte et la consoler. Il lui parlait doucement du triomphe qu'elle venait d'obtenir dans ce combat.
Catherine, imitant Antoine, lui dit alors : « Et où étiez-vous, mon Seigneur,
quand mon cœur était tourmenté par tant de turpitudes ? »
- « J'étais dans ton cœur », répondit le Seigneur. Elle reprit : « Seigneur je ne doute nullement de votre vérité (...) ; mais comment puis-je croire que vous habitez dans mon cœur alors qu'il n'était rempli que de pensées immondes et honteuses ? »
- « Ces pensées et tentations apportaient-elles à ton cœur joie ou tristesse, plaisir ou chagrin ?
- « Une tristesse et un chagrin sans bornes. »
- « Et qui donc causait en toi cette tristesse, si ce n'est moi, qui me tenais caché au milieu de ton cœur : sans ma présence, ces pensées auraient pénétré dans ta volonté, tu y aurais pris plaisir. Mais parce que j'étais là, elles déplaisaient à ton âme. Tu voulais alors chasser loin de toi ces imaginations (...) Et comme tu ne le pouvais pas (de là ta tristesse...), c'est moi qui faisais tout cela et qui défendais contre les ennemis ton cœur tout entier. » (Ie P., ch. XI).


1 Athanase d'Alexandrie, Vie d'Antoine, Trad. G.J.M. Bartelink, texte complet dans Ch. Boureux, Commencer dans la vie religieuse avec Saint Antoine, Paris, Cerf, 2003, pp. 216-217. (Ou Sources Chrétiennes n° 400, Cerf, 1994, pp. 163-165).
2 Jacques de Voragine, La Légende Dorée, Trad. Roze, Paris, Flammarion, 1967,11, p. 131.
3 Raymond de Capoue, Vie de Sainte Catherine de Sienne, Trad. Hugueney, Paris, Téqui, 2000, p. 111-112.

12
 

Le harcèlement diabolique

Les démons sont partout présents dans la vie d'Antoine, mais le Christ sur la croix, a définitivement brisé leur puissance. De la Genèse à l'Apocalypse, ils prennent toutes sortes de formes menaçantes (4), pour anéantir notre fidélité. En effet, la victoire du Christ, nous devons encore l'accueillir en nous.

Nous aussi, nous avons nos démons intérieurs et extérieurs : des penchants troubles 'séduisent' notre ego ; une parole nous 'écorche', une perte de confiance nous laisse 'abattus'... Les sentiments de crainte ou d'orgueil bouleversent alors notre âme : les démons en profitent pour les amplifier ; ils nous 'titillent', nous 'harcèlent', nous 'rongent' et finalement nous 'enchaînent... Ou bien, ils 'prennent la fuite'...

L'imagerie diabolique déployée par J. Bosch et M. Griinewald dans leurs 'Tentation de St Antoine', nous ont habitués à voir surtout le caractère ténébreux des tentations, comme si la vie chrétienne n'était que passion sans victoire, mort sans résurrection. Ces tableaux nordiques datent du XVe siècle et de la Renaissance, mais ce n'est pas cela qui intéressait le monde monastique et le Moyen Age.

Dans les tentations de Jésus, l'important, c'est la lutte et surtout la victoire. Pour un chrétien, il ne suffit pas de connaître la tactique de l'Adversaire, il faut surtout avoir l'assurance que le Christ nous assiste. En effet, la supplique « Ne nous soumets pas à la tentation » ne signifie pas « Evite-nous la tentation », mais « Au cœur de celle-ci, ne nous laisses pas seuls, et donc vaincus ». Car c'est dans les épreuves que l'âme s'éprouve. C'est par l'humble confiance qu'elle triomphe de l'Ennemi et ainsi se fortifie.

Le sentiment de la présence du Christ

Le passage de la Vie de saint Antoine (ci-contre) est également cité par St Syméon le Nouveau Théologien (949-1022), abbé monastère du Saint-Mamas, près de Constantinople. Après avoir souligné combien Antoine voulut se configurer au Christ en acceptant d'être 'tenté à morf, l'auteur poursuit : « Il gisait comme un cadavre, jusqu'à ce que celui qui vivifie les morts vint le ressusciter de l'enfer, je veux dire des ténèbres de l'âme, et lui donner accès à l'admirable lumière de son visage. Et en le contemplant, affranchi de toutes ses souffrances et empli de joie, il répétait : 'Seigneur, où étais-tu jusqu'à présent ?' »

Ici pas de réponse du Christ. Seule l'insistance sur la joie contemplative d'Antoine qui lui fait répéter sa question. Syméon commente : « Si les mots 'Où étais-tu ?'sont bien de quelqu'un qui ignore où était (le Christ), les mots 'jusqu'à présent' révèlent la vision, le sentiment et la connaissance de la présence du Maître » (Catéchèses VI, 60-65) (5). Ce sentiment de la présence du Christ, perçu dans l'Esprit Saint, remplit l'âme d'allégresse et la fortifie.

La vie d'Antoine et celle de Catherine

La Vie d'Antoine, fut écrite en grec par Athanase en 357. Elle fut traduite en latin par Evagre (IVe s). Antoine étant considéré comme le père du monachisme, sa Vita se trouvait dans presque toutes les bibliothèques des monastères médiévaux. On la lisait dans les chapelles et les réfectoires. Elle a servi de modèle pour bien des récits hagiographiques anciens. Vers 1385, elle a également inspiré le biographe de Catherine, notamment dans ce chapitre sur les tentations de la sainte.
 

(4) Le serpent, le dragon ; « Le diable rode comme un lion rugissant » (1 P. 5,8)
(5) Syméon le Nouveau Théologien, Catéchèses, t. II, Sources Chrétiennes, 104, Paris, Cerf, 1964, pp. 17-19.


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St'Antonio Abbate
 

La paroisse de Catherine n'était autre que celle de « St-Antoine, abbé ». L'église se trouvait à deux pas de sa maison. Elle n'a été démolie que pour faire place aux travaux d'agrandissement du sanctuaire catherinien (6). La petite Benincasa devait connaître la vie de ce saint qu'elle imita dès son enfance lorsqu'elle rêvait de vivre dans une grotte comme les Pères du désert. L'église était sans doute aussi décorée de représentations de l'abbé. Quoiqu'il en soit, comme toute âme qui veut se vouer au Seigneur, les démons, Catherine les connaît !

 

Catherine combat les démons avec le Christ en elle
Dessin à la plume du XVe s dans le Libellus de Supplemento de Caffarini, Bologne, Bibl univ. Cod. 1574, f. 22r.
In G Anodal S Caterina da Siena, Piccola guida bio-iconografica, Roma, éd. Catenniane, 1977


Dans sa période de vie recluse, les occasions de pécher lui viennent moins de l'extérieur. La lutte devient alors plus intérieure et se situe surtout au niveau des « pensées » et des « suggestions » qui se présentent à son esprit et sollicitent son assentiment : orgueil, impureté, découragement... Poussé par l'Esprit, Antoine affronte les démons sur son propre terrain : le désert. Pareillement, la jeune fille fait ses armes dans le silence et la solitude. A la lutte s'ajoute le brouillard. Ces pensées sont-elles bonnes ou mauvaises ? Dans ses Lettres et son Dialogue, Catherine soulignera combien la capacité de « discerner » croît en même temps que l'amour et l'union à Dieu. (C'est souvent ce qui manque).

La « voix » de la conscience atteste « La Présence » !

Ce qui est superbe, dans le récit de Raymond, c'est l'expérience du Christ que fait Catherine : « J'étais dans ton cœur » et « c'est moi qui (en te préservant de tomber sous le charme de la tentation) défendais contre les ennemis ton cœur tout entier ». Ce qui revient à dire : « En étant attentive aux motions de l'Esprit Saint dans ton âme, tu peux Me percevoir et vaincre avec Moi».
 

Et nous ?

Nous portons tous en nous des tendances au mal. Dans une existence remplie de toutes sortes d'obligations, elles ne sont pas aussi obsédantes. Mais dans le « désert », la solitude et l'ennui, elles prennent des proportions démesurées et demandent une maîtrise de soi peu commune. Tenir bon, ne peut se faire qu'en reconnaissant en nous le Christ, qui a permis cette situation (vie contemplative ou maladie, deuil, grand âge). Et en fixant le but de notre existence : notre relation vivante avec Dieu.

Chantal van der Plancke

6 Notamment lorsque Catherine fut nommée patronne d'Italie (1939), à la veille de la guerre. Afin d'accueillir les pèlerins, il fallut dégager du terrain pour y aménager la belle esplanade dénommée Portico dei Communi d'Italia (1941).

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Dans le découragement... ou la sécheresse, comment répondre au Tentateur ?

Alors que le Tentateur tentait de la décourager, Catherine répondait par une prière continuelle.

« Elle posait une garde à sa bouche pendant tout le temps que le Pêcheur se dressait contre elle. Elle ne répondait rien, sauf lorsque ces visions lui suggéraient qu'elle ne persévérerait pas, afin de lui faire tout abandonner. Alors elle disait simplement :
'Je mets ma confiance dans notre Seigneur Jésus-Christ et non pas en moi.' Le tentateur ne put obtenir d'elle aucune autre réponse, mais elle demeurait toujours en prière.

Elle nous donnait à nous qui vivions avec elle cette règle générale, qu'au moment des tentations, nous ne devons jamais discuter avec l'ennemi. Il ne cherche, disait-elle, qu'à nous faire accepter la discussion, car il a confiance dans la grande subtilité de sa malice (...).
De même qu'une femme chaste ne doit rien répondre à celui qui lui propose l'adultère, mais le fuir autant que possible, ainsi l'âme qu'un chaste amour unit au Christ ne doit jamais répondre à l'ennemi qui la tente, mais elle doit recourir à son Epoux dans la prière et placer en lui toute la confiance
dont est capable une âme remplie de foi. Car c'est la foi qui nous fait triompher de toutes les tentations.

Voilà donc comment l'épouse du Seigneur savait combattre Sisara (1) et lui perforer les tempes avec le clou d'une prière vivifiée par la foi » ( !)

Le Tentateur séduit alors Catherine par des suggestions obscènes. A cette affliction s'ajoute le sentiment que l'Epoux, toujours si proche, ne semble plus lui porter secours ni consolation.

« Instruite par l'Esprit du Seigneur, elle avait trouvé, pour déjouer les embûches de l'ennemi, une sage pratique qu'elle a enseignée dans la suite à bien d'autres personnes.
Il arrive en effet, souvent, disait-elle, qu'une âme éprise de Dieu sent la ferveur de son esprit tomber.
Cela peut venir, ou d'une providence spéciale de Dieu, ou de quelque faute, ou des derniers stratagèmes de l'ennemi. Et cette âme descend quelquefois presque jusqu'à la froideur.

Certains imprudents, se voyant ainsi privés de leurs consolations accoutumées, abandonnent leurs exercices habituels de prière, de méditation, de lecture, de pénitence.  De ce fait, ils s'affaiblissent davantage encore, et (...), ils font la joie de l'ennemi (...). L'athlète prudent du Christ, quelque soit le degré de refroidissement intérieur, qu'il croit sentir en lui-même, doit donc continuer toujours ses exercices spirituels et ne pas les quitter ou les diminuer pour cette cause, mais au contraire les multiplier. » ( !)

Instruite par le Seigneur, Catherine se disait:

« Est-ce pour les consolations de cette vie que tu as choisi de le servir ? (...) Relève-toi donc ! N'abandonne rien. Au contraire, ajoute toujours quelque chose aux louanges que tu adresses habituellement au Seigneur. »
 

Raymond de Capoue (2)
Maître général de l'Ordre (1385)


1 Dans le livre des Juges, Sisara est l'adversaire par excellence d'Israël. Chef de l'armée du roi cananéen, il est battu par les tribus de Nephtali et de Zabulon. S'étant réfugié sous la tente d'une femme,Yaël, il meurt par la main de celle-ci (Jg, 4,20-21).
2 Les encadrés sont tirés de sa Vie de Catherine de Sienne, Paris, Téqui, 2000, pp. 108-109.

 

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