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PLAN D'UN SERMON  
POUR  
LE  PREMIER  DIMANCHE  DE  CARÊME,  
SUR LA PÉNITENCE.
  
Trois vérités : nécessaire de 
faire pénitence ; beaucoup de fausses pénitences ; en faire une véritable, et 
réparer les défauts des précédentes par une confession générale. 
  
1. Examen de conscience. 1° Ce que c'est : l'interrogatoire 
d'un criminel devant que de prononcer le jugement. Prévenir celui de Dieu. 
2° Quel il doit être. Général : premièrement parce qu'il 
est en la place de celui que Dieu fera au jugement : Nos manifestari (1). 
Découvert jusqu'au fond de la conscience. Secondement il faut remédier à toutes 
les plaies par la douleur, et par conséquent tout connaître. Tout confesser, 
afin que Dieu pardonne et n'entre pas en procès avec nous, et pour cela 
rechercher et examiner. 
3° Les moyens de faire cet examen. Après avoir demandé 
lumière à Dieu, cette lumière qui découvrira un jour le fond des consciences, il 
faut produire et écouter deux témoins. Premièrement il faut laisser parler sa 
conscience. Quand elle a voulu parler tant de fois, nous avons étouffé sa voix, 
parce qu'elle troublait nos plaisirs. Elle a charge de Dieu de nous avertir. 
Elle l'a voulu faire, mais nous l'en avons empêchée. Il faut maintenant lui 
rendre la voix et la liberté que nous lui avons ôtée. Parlons maintenant, ô ma 
conscience; je te rends la parole et la liberté. C'est le premier témoin qu'il 
faut ouïr contre ce criminel, c'est-à-dire nous-mêmes contre nous-mêmes. Si elle 
refuse de parler, ah! C’est 
  
1 II Cor., V, 10. 
  
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qu'elle est complice du crime ; il la faut faire parler par 
force ; il la faut mettre à la gêne et à la torture. Regarde l'enfer, la main de 
Dieu étendue sur toi : Adsit accusatrix cogilatio, testis conscientia, 
carnifex timor (1). 
Le second témoin, c'est la loi 
de Dieu qu'il faut confronter avec nous dans tous ses commandements que nous 
avons violés. Statuant te contra faciem tuam (2). De peur que Dieu ne le 
fasse, il faut que nous le fassions. Peccatum meum contra me est semper 
(3). Et alors Dieu change. David dans le même psaume : Averte faciem tuam à 
peccatis meis (4). 
II. Douleur. 1° Nécessité : par 
les exemples de l'Ancien et du Nouveau Testament, qui n'ont été réconciliés que 
par la douleur. Dieu n'est pas moins sévère ni moins rigoureux, le péché n'est 
pas moins horrible qu'il était alors, ni l'enfer moins épouvantable. Il faut 
aller par la même voie. 
2° Motif, la crainte. Les bienfaits de Dieu qui nous 
environnent, dont nous avons abusé contre lui. Il nous attend avec confiance. 
Description de Dieu nous reprochant nos crimes avec véhémence. Sub ligno 
frondoso prosternebaris meretrix  (5). Il semble qu'il aille dire : Je te 
vais damner. Toutefois : Adsum; tu redi, et ego recipiam te (6). Si tout 
cela n'attendrit pas nos cœurs, nous devons prendre pour dernier et plus 
puissant motif de notre douleur, de ce que nous n'avons point de douleur. Comme 
un malade de fièvre chaude : il est à deux doigts de la mort, il demande ses 
habits et veut sortir. Digne de pitié. C'est pour cela que Jésus-Christ pleure 
sur Jérusalem : Jerusalem, quœ occidis prophetas (7)... Saint Paul : 
Lugeam multos (8) : Je pleure, dit-il, parce qu'ils ne pleurent pas; et 
ailleurs : Flere cum flentibus (9). 
  
1 S. August., Serm. CCCLI, n. 7.— 
2 Psal. XLIX, 21.— 3 Ibid., L, 5.— 4 Ibid., 11. — 5 
Jerem., II, 20.— 6 Ibid., III, 1. — 7 Matth., XXIII, 37. — 8 
II Cor., XII, 21.— 9 Rom., XII, 15. 
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