AGATHE

Précédente Accueil Remonter Suivante

Accueil
Remonter
BLAISE
ANDRÉ CORSINI
JEANNE DE VALOIS
AGATHE
DOROTHÉE
ROMUALD
JEAN DE MATHA
CYRILLE
APOLLINE
SCHOLASTIQUE
VALENTIN
FAUSTIN
SIMÉON
CHAIRE ST PIERRE
PIERRE DAMIEN
MATHIAS
MARGUERITE
CASIMIR
PERPÉTUE FÉLICITÉ
THOMAS D'AQUIN
JEAN DE DIEU
FRANÇOISE ROMAINE
QUARANTE MARTYRS
GRÉGOIRE LE GRAND
SEPT PSAUMES
SEPT SERVITES

LE V FÉVRIER. SAINTE AGATHE, VIERGE ET MARTYRE.

 

Déjà deux de ces quatre illustres Vierges dont le souvenir est associé aux mérites de l'Agneau, dans la célébration du Sacrifice, ont passé devant nous dans leur marche triomphale sur le Cycle de la sainte Eglise ; la troisième se lève aujourd'hui sur nous, comme un astre aux plus doux rayons. Après Lucie et Agnès, Agathe vient nous consoler par sa gracieuse visite. La quatrième, l'immortelle Cécile, se lèvera en son temps, lorsque l'année inclinant à sa fin, le ciel de l'Eglise paraîtra tout à coup resplendissant de la plus magnifique constellation. Aujourd'hui fêtons Agathe, la Vierge de Sicile la sœur de Lucie. Que les saintes tristesses du temps où nous sommes n'enlèvent rien à la plénitude des hommages qui sont dus à Agathe. En chantant sa gloire, nous contemplerons ses exemples ; du haut du ciel elle daignera nous sourire, et nous encourager dans la voie qui seule peut nous ramener à celui qu'elle a suivi noblement jusqu'à la fin, et auquel elle est réunie pour jamais.

Lisons d'abord le récit que nous offre l'Eglise des vertus et des combats par lesquels s'est distinguée l'Epouse du Christ.

 

La vierge Agathe, dont les villes de  Palerme et de Catane  se disputent  l'origine, naquit  en Sicile de parents nobles, et obtint à Catane la couronne d'un glorieux martyre, sous la persécution  de l'empereur Décius.  Comme elle était également renommée pour sa beauté et pour sa pudeur, Quintianus,  gouverneur de Sicile, s'éprit pour elle d'une violente passion. Après avoir tendu tous ses pièges à la chasteté d'Agathe, n'ayant pu la faire consentir à ses désirs, il la fit arrêter  comme étant engagée dans la  superstition chrétienne, et la livra pour la corrompre  à  une femme nommée  Aphrodise. La compagnie de cette femme n'ayant pu ébranler la fermeté d'Agathe dans sa  foi, ni sa résolution de garder la virginité, elle  annonça à Quintianus  que  tous ses efforts avaient été inutiles. Le gouverneur se fait amener la vierge: « N'as-tu pas honte, lui dit-il, étant d'une naissance illustre, de mener la vie basse et servile des chrétiens ? » Agathe répondit : « L'humilité de la servitude  chrétienne  vaut mieux que tous  les trésors et tout l'orgueil des rois. »

 

Le gouverneur, irrité, lui donne le choix, ou d'adorer les dieux, ou de souffrir la rigueur des tourments. La vierge demeurant constante dans la foi, il lui fait donner des soufflets, après quoi on la conduit en prison. Elle en fut tirée le lendemain,et comme elle n'avait pas changé de sentiments, elle fut tourmentée sur le chevalet, avec l'application des lames ardentes ; on lui coupa ensuite la mamelle. Dans ce supplice, la vierge s'adressant à Quintianus : « Cruel tyran, lui dit-elle, n'as-tu pas honte d'arracher à une femme ce que toi-même as sucé dans ta mère ? » On la remit en prison ; mais la nuit suivante elle fut guérie par un vieillard, qui lui dit être un des Apôtres de Jésus-Christ. Conduite de nouveau devant le gouverneur, et persévérant dans la confession du nom de Jésus-Christ, on la roula sur des têts déchirants et des charbons enflammés.

 

Tout à coup au même moment un grand tremblement de terre ébranla toute la ville, et deux murailles en s'écroulant écrasèrent Silvin et Falconius, amis intimes du gouverneur. La ville étant en proie à une vive émotion, Quintianus, qui craignait quelque sédition dans le peuple, fait ramener secrètement Agathe demi-morte dans sa prison. Elle y fit cette prière a Dieu : « Seigneur, qui m'avez gardée dès mon enfance, qui avez enlevé de mon cœur l'amour du monde, et qui m'avez fait surmonter la rigueur des tourments, recevez mon âme. » En finissant cette prière, elle passa de la terre au ciel, le jour des nones de février ; son corps fut enseveli par les chrétiens.

 

Les anciens Livres liturgiques sont remplis de compositions poétiques en l'honneur de sainte Agathe ; mais elles sont généralement assez faibles. Nous nous bornerons donc à donner ici la belle Hymne que lui a consacrée le Pape saint Damase.

 

HYMNE.

 

Voici le jour de la Martyre Agathe, le jour illuminé par cette illustre Vierge ; c'est aujourd'hui qu'elle s'unit au Christ, et qu'un double diadème orne son front.

 

Noble de race et remarquable en beauté, elle brillait plus encore par ses œuvres et par sa foi ; le bonheur de la terre ne fut rien à ses yeux ; elle fixa sur son cœur les préceptes de Dieu.

 

Plus indomptable que le bras des bourreaux, elle livre à leurs fouets ses membres délicats ; sa mamelle arrachée de sa poitrine montre combien invincible est son courage.

 

Le cachot est pour elle un séjour de délices ; c'est là que Pierre le Pasteur vient guérir sa brebis ; pleine de joie et toujours plus enflammée, elle court avec une nouvelle ardeur au-devant des tourments.

 

Une cité païenne en proie à l'incendie l'implore et obtient son secours ; qu'elle daigne bien plus encore éteindre les feux impurs en ceux qu'honore le titre de chrétien.

 

O toi qui resplendis au ciel comme l'Epouse, supplie le Seigneur pour les pauvres pécheurs ; que leur zèle à célébrer ta fête attire sur eux tes faveurs.

 

Gloire soit au Père, au Fils et à l'Esprit divin ; daigne le Dieu unique et tout-puissant nous accorder l’intercession d'Agathe. Amen.

 

Que vos palmes sont belles, ô Agathe ! Mais que les combats dans lesquels vous les avez obtenues furent longs et cruels ! Vous avez vaincu; vous avez sauvé en vous la foi et la virginité ; mais votre sang a rougi l'arène, et vos glorieuses blessures témoignent, aux yeux des Anges, du courage indomptable avec lequel vous avez gardé fidélité à l'Epoux immortel. Après les labeurs des combats, vous vous tournez vers lui, et bientôt votre âme bénie s'élance dans son sein, pour aller jouir de ses embrassements  éternels. Toute l'Eglise vous salue aujourd'hui, ôVierge, ô Martyre! Elle sait que vous ne l'oubliez jamais, et que votre inénarrable félicité ne vous rend point indifférente à ses besoins. Vous êtes notre sœur; soyez aussi pour nous une mère. De longs siècles se sont écoulés depuis le jour où votre âme brisa son enveloppe mortelle, après l'avoir sanctifiée par la pureté et la souffrance ; mais, hélas ! jusqu'aujourd'hui et toujours, sur cette terre, la guerre existe entre l'esprit et la chair. Assistez vos frères dans leurs combats ; ranimez dans leurs cœurs l'étincelle du feu sacré que le monde et les passions voudraient éteindre.

En ces jours, où tout chrétien doit songer à se retremper dans les eaux salutaires de la componction, ranimez partout la crainte de Dieu qui veille sur les envahissements d'une nature corrompue, l'esprit de pénitence qui répare les faiblesses coupables, l'amour qui adoucit le joug et assure la persévérance. Plus d'une fois, votre voile virginal, présenté aux torrents enflammés des laves qui descendaient des flancs de l'Etna, les arrêta dans leur cours, aux yeux d'un peuple tout entier : opposez, il en est temps, la puissante influence de vos innocentes prières à ce torrent de corruption qui déborde de plus en plus sur nous, et menace d'abaisser nos mœurs au niveau de celles du paganisme. Le temps presse, ô Agathe ! Secourez les nations infectées des poisons d'une littérature infâme ; détournez cette coupe vénéneuse des lèvres de ceux qui n'y ont pas goûté encore; arrachez-la des mains de ceux qui déjà y ont puisé la

 

299

 

mort. Epargnez-nous la honte de voir le triomphe de l'odieux sensualisme qui s'apprête à dévorer l'Europe, et déjouez les projets que l'enfer a conçus.

 

 

 

Précédente Accueil Remonter Suivante