I° VÊPRES DE NOËL

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LES PREMIÈRES VÊPRES DE NOËL.

 

Après l'invocation ordinaire du secours divin, l'Eglise entonne successivement, sur un chant majestueux, les cinq Antiennes suivantes, qui accompagnent les Psaumes que nous allons indiquer.

 

1. Ant. Le Roi Pacifique étant celui que  la terre entière désire, a fait paraître sa grandeur.

 

Psaume CIX. Dixit Dominus, page 122.

 

2. Ant. Il a montré sa gloire, ce Roi pacifique, au-dessus de tous les rois de la terre entière.

 

Psaume CX. Confitebor tibi, Domine, page 123.

 

3. Ant. Les jours sont accomplis après lesquels Marie doit enfanter son premier-né.

 

Psaume CXI. Beatus vir, page 124.

 

4. Ant. Sachez  que   royaume de Dieu est proche : je vous le dis en vérité, il ne tardera pas.

 

Psaume CXII. Laudate, pueri, page 123.

 

5. Ant. Levez vos têtes ; voici que votre rédemption approche.

 

PSAUME CXVI.

 

Toutes les nations, louez le Seigneur; tous les peuples, proclamez sa gloire. Car sa miséricorde s'est affermie sur nous, et la vérité du Seigneur demeure éternellement.

 

Après avoir exalté dans ces divins cantiques la génération éternelle, la fidélité, la miséricorde, la grandeur et la vérité de son divin Epoux qui approche, et qui dans peu d'instants se laissera voir, la sainte Eglise se repose un moment en écoutant, au Capitule, les consolantes paroles de l'Apôtre des Gentils sur l'avènement du Dieu Sauveur.

 

CAPITULE. (Tit, III.)

 

La bénignité et l'humanité de notre Dieu Sauveur ont apparu au monde ; il nous a sauvés, non pour les œuvres de justice que nous avons faites, nous pécheurs, mais pour sa seule miséricorde.

 

Encouragée de nouveau par ces touchantes paroles, la sainte Eglise n'emprunte plus le secours de la psalmodie; elle soupire, du fond de son cœur, un hymne à son Epoux, et chante la grandeur et la tendresse du sublime anniversaire qui émeut la nature entière et apporte une si chère allégresse à toutes les âmes qui goûtent l'amour du divin Enfant. Saint Ambroise, l'abeille de Milan, composa cette Hymne touchante qui retentit aujourd'hui avec une si suave mélodie par toute la terre.

 

HYMNE.

 

 

 

Jesu,  redemptor   omnium,
Quem, lucis   ante originem,

Parem paternae gloriae

Pater   supremus  edidit.

 

Tu lumen et splendor Patris,

Tu spes  perennis   omnium,

Intende    quas    fundunt preces

Tui per  orbem  servuli.

 

Memento, rerum conditor,

Nostri quod olim corporis,

Sacrata ab alvo Virginis

Nascendo, formam sumpseris.

 

Testatur hoc praesens dies,

Currens per anni  circulum,

Quod solus e  sinu   Patris

Mundi salus   adveneris.

 

Hunc   astra , tellus , aequora,

Hunc omne quod caelo subest,

Salutis  auctorem novae

Novo salutat cantico.

 

Et  nos ,  beata  quos sacri

Rigavit unda sanguinis,

Natalis ob diem tui,

Hymni tributum  solvimus.

 

Jesu, tibi sit gloria,

Qui natus es de Virgine,

Cum Patre et almo Spiritu,

In sempiterna sœcula.

Amen.

 

V/. Crastina die delebitur iniquitas terrae ;

R/. Et regnabit super nos Salvator mundi.

 

 

Jésus, Rédempteur de tous les hommes, vous qu'avant la première aurore, en sa paternité suprême , le Père engendra semblable à sa gloire;

 

Vous, lumière et splendeur du Père, vous, l'inépuisable espérance de tous , écoutez ces prières que répandent à cette heure vos serviteurs, par le monde entier.

 

Souvenez-vous, créateur des êtres, qu'un jour, au sein béni de la Vierge, vous prîtes, par votre naissance, la forme de notre chair.

 

 

Ce jour même l'atteste, ce jour que ramène l'année dans son cours, où, sortant du sein du Père, vous vîntes à nous, l'unique salut du monde.

 

Les  astres,  la  terre,  la mer, tout ce que le ciel couronne, saluent par un nouveau cantique ce jour auteur d'un salut nouveau.

 

 

Et nous, lavés dans les heureux flots d'un sang divin, nous vous offrons, ô Christ, le tribut de cette hymne, à la gloire de votre jour Natal.

 

O Jésus, qui êtes né de la Vierge, gloire à vous, avec le Père et l'Esprit divin, dans les siècles éternels !

Amen.

 

V/. Demain sera effacée l'iniquité de la terre ;

R/. Et le Sauveur du monde régnera sur nous.

 

 

 

Maintenant, c'est la voix de Marie elle-même qui va retentir dans l'assemblée des fidèles. Le doux cantique qu'elle entonna, au jour de la Visitation, lorsque, sublime dépositaire du divin secret, elle célébra dans un hymne ineffable les merveilles de la puissance de Dieu en elle, ce cantique, sans lequel l'Eglise ne laisse jamais se coucher le soleil, va être chanté avec pompe. L'heure approche, ô Marie, où cette divine maternité pour laquelle toutes les générations vous appelleront Bienheureuse, va être déclarée au ciel et à la terre. Permettez que nos âmes s'unissent à la vôtre pour glorifier le Seigneur, et souffrez que nos cœurs tressaillent avec le vôtre en Dieu leur Sauveur et votre Fils.

 

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ANTIENNE DE Magnificat.

 

Lorsque le soleil se sera levé au ciel, vous verrez le Roi des rois qui procède du Père ; vous le verrez semblable à l'époux qui sort de la chambre nuptiale.

 

Le Cantique Magnificat, page 131.

 

La sainte Eglise résume enfin tous ses désirs dans l'Oraison suivante, qui doit monter à l'oreille de Dieu, non seulement à chaque Heure du jour de Noël, mais encore plusieurs fois le jour, dans tous le cours de l’Octave.

 

COLLECTE.

 

Dieu tout-puissant , daignez faire que la nouvelle naissance de votre Fils dans la chair nous rende la liberté, à nous qu'une ancienne servitude retient sous le joug du péché. Par le même Jésus-Christ votre Fils, notre Seigneur, qui, étant Dieu, vit et règne avec vous en l'unité du Saint-Esprit, dans tous les siècles des siècles. Amen.

 

La solennité des premières Vêpres s'achève dans les ténèbres; car les dernières lueurs du jour ont disparu au ciel, pendant que nous étions attentifs à la sainte psalmodie. Les ministres sacrés se retirent dans la pompe des plus riches ornements ; bientôt ils vont reparaître pour s'asseoir de nouveau au tribunal de la Pénitence, et prêter l'oreille aux pécheurs qui veulent se réconcilier à Dieu pour la Naissance de son Fils.

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l’Eglise, qui retentissait, il y a quelques moments, de chants éclatants, retombe dans un silence solennel. Adorons la majesté du Seigneur ; et demandons une dernière fois au Roi des siècles qu'il daigne envoyer cette rosée dont la terre est si altérée. A cette prière de notre espérance, mêlons, pour la dernière fois aussi, un éclair de cette crainte salutaire que la pensée du dernier Avènement nous a fait concevoir, avec toute l'Eglise,  durant le saint Temps de l'Avent.

 

Pour exprimer dignement ces sentiments, nous empruntons à la Liturgie Gothique ou Mozarabe la belle oraison suivante :

 

PRIÈRE  DU  BRÉVIAIRE  MOZARABE.

 

(En la Nativité de Notre-Seigneur, à l'Office du Soir, Capitula.)

 

Cieux , répandez votre rosée, en manifestant enfin le Christ ; que les nuées fassent pleuvoir le Juste en ce moment où tous les saints célèbrent son avènement. Que la terre s'ouvre; que la Vierge, à la parole de l'Ange, conçoive et enfante le Sauveur. Or, cette rosée qui émane de vous, ô Père tout-puissant, nous vous supplions et vous demandons qu'elle soit la santé des infirmes : cette pluie du matin , daignez faire qu'elle imbibe le sol aride de notre âge; qu'elle lave, dans l'effusion d'une grâce si abondante, las iniquités passées, qu'elle verse sur les croyants l'éternelle lumière de justice. Que nous tous, contemplant sans alarmes la présence de votre Fils notre Seigneur, et marchant avec les transports de la jubilation au-devant de lui, mêlés au cortège des habitants du ciel, nous fassions entendre en triomphe ce cantique d'allégresse ; Béni soit Celui qui vient au nom du Seigneur ; ce Dieu, ce Seigneur qui a lui sur nous, qui, par son Avènement, nous a rachetés, et par sa Nativité nous a illuminés ;qui, par sa venue, a recherché ceux qui étaient perdus , et éclairé ceux qui languissaient dans les ténèbres. Accordez-nous donc, Père tout-puissant, de célébrer le jour de sa Nativité avec une telle piété et dévotion, que nous mentions de trouver plein de douceur ce souverain Seigneur, au jour de son jugement. Nous avons connu sa bénignité dans la rédemption qu'il nous a offerte; faites que nous éprouvions sa mansuétude, lorsqu'il siégera sur son tribunal.

 

Nous quitterons maintenant le saint temple, et en attendant que l'heure des Matines nous y rappelle pour y célébrer l'instant sacré de la Naissance du Sauveur, nous vaquerons durant quelques heures aux devoirs que notre condition nous impose Mais, avant d'aller célébrer cette grande et sainte veille, il importe que les fidèles soient instruits de tout ce qui peut les mettre à même de la passer d'une manière digne d'un si haut mystère, et profitable pour leurs âmes. Il sera utile, peut-être, de reprendre le cours des renseignements familiers sur la Liturgie de Noël, que

 

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nous avons suspendus pour célébrer, avec l'Eglise, les premières Vêpres de la solennité.

 

 

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