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CHAPITRE XXV
DES COULPES GRIEVES
Quant au frère qui aurait à expier
une faute plus grave, il sera banni à la fois de la table et de l'oratoire. Aucun des
frères ne se mettra en rapport avec lui ni même lui adressera la parole. Il sera seul au
travail qui lui est enjoint, et demeurera dans le deuil de la pénitence, méditant avec
terreur la sentence prononcée par l'Apôtre : "Cet homme-là est livré à
l'exténuation de la chair, afin que l'esprit soit sauve au jour du Seigneur."
Il prendra son repas dans la solitude, en la mesure et à l'heure que l'abbé aura jugées
bonnes pour lui. Ceux qui le rencontrent ne le salueront pas du Benedicite, et on
ne bénira pas non plus la nourriture qu'on lui donne.
CHAPITRE XXVI
DE CEUX QUI, SANS PERMISSION,
ONT DES RAPPORTS
AVEC LES EXCOMMUNIES
Le frère qui serait assez
présomptueux pour oser, sans l'autorisation de l'abbé, entrer en rapports avec un
excommunié, soit pour un entretien personnel avec lui, soit pour lui transmettre un
message, subira le même sort et tombera sous la même sentence d'excommunication.
CHAPITRE XXVII
COMBIEN L'ABBE DOIT AVOIR
DE SOLLICITUDE A L'ENDROIT
DES EXCOMMUNIES
L'abbé doit entourer de toute sa
sollicitude les frères qui ont failli. Ce sont, en effet, " des malades qui ont
besoin de médecin ; les bien portants peuvent s'en passer." Tel un médecin avisé,
il recourra donc à toutes les ressources de l'art ; ainsi, il enverra, pour lui tenir
compagnie, des "sympectes", c'est-à-dire des frères doués d'expérience
et de tact, qui, sans qu'il y paraisse, sachent consoler ce frère chancelant et l'amener
à une humble réparation : leurs encouragements l'empêcheront "de s'abîmer
dans l'excès de la tristesse." De plus, comme l'ajoute l'Apôtre, ce sera le moment
" de redoubler de charité à son égard," et d'unir tous les frères dans
la prière pour son salut. |
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