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DEUXIÈME SÉRIE. LETTRES XXXI-CXXIII.
LETTRES ÉCRITES PAR SAINT AUGUSTIN DEPUIS SA PROMOTION A L'ÉPISCOPAT,
EN 396, JUSQU'A LA CONFÉRENCE DE CARTHAGE, EN 410.
On trouvera ici, au milieu de traits fins et délicats, des traces trop visibles
d'une littérature en décadence ; saint Augustin reçoit de son temps ce qui a cessé
d'être le bon goût; mais ce qui part du cur n'appartient qu'à lui seul. La
conversion de saint Paulin avait beaucoup retenti en Italie, dans les Gaules et en
Afrique; saint Augustin désire que le prêtre de Nole fasse
une apparition dans les contrées africaines pour leur édification.
Saint Paulin écrit à Romanien et félicite l'Eglise d'Hippone d'avoir mérité
Augustin pour coadjuteur de l'évêque. Il exhorte Licentius, en vers et en prose, à
mépriser l'éclat du monde et à se donner au Christ. Il est touchant dans ses efforts
pour ramener Licentius à la vérité religieuse, au nom même de cet Augustin qui aime
tant ce jeune ami et qui a tant fait pour lui. Les vers de saint Paulin ont une force
expressive qui nous a engagé à les traduire intégralement et aussi fidèlement que
possible.
Augustin invite Proculéien, évêque donatiste à Hippone, à une conférence pour
mettre fin au schisme.
Il s'agit d'un jeune homme qui, après avoir menacé de tuer sa mère qu'il avait
coutume de battre, passa au parti des donatistes et fut rebaptisé par eux. Saint Augustin
demande qu'on recherche si cela a été fait par les ordres de l'évêque Proculéien,
comme le prêtre Victor l'a consigné dans les actes publics, et répète qu'il est
toujours prêt, si Proculéien le veut, à traiter paisiblement avec lui la question du
schisme.
Efforts de saint Augustin pour amener l'évêque donatiste Proculéien à une
discussion, à des explications, à la répression des clercs donatistes; notre saint
rapporte des faits scandaleux ou violents; on veut qu'il se taise, mais son devoir est de
parler.
Voici une réponse à une dissertation partie de Rome en faveur du jeûne du samedi.
Cette lettre nous apprend comment on comprenait et on pratiquait le jeûne dans
l'antiquité chrétienne. Elle abonde en détails instructifs.
Saint Augustin se félicite que Simplicien, dont le
souvenir se mêle aux premiers temps de sa conversion, ait lu et approuvé ses ouvrages;
il lui soumet tous ses écrits, et particulièrement ceux qu'il a composés pour le solution des questions que simplicien
lui avait proposées. On trouvera ici des lignes admirables d'humilité et de candeur.
Saint Augustin, dans cette petite lettre, parle de ses souffrances avec une patiente
douceur; il dit quelques mots de la mort de Mégalius,
évêque de Calame, et nous donne d'utiles conseils pour empêcher la haine d'entrer dans
notre coeur.
Simple lettre de recommandation de saint Jérôme.
Sur le livre de saint Jérôme, intitulé : Des Ecrivains ecclésiastiques.
Saint Augustin revient encore à la question du mensonge officieux, déjà traitée dans
la lettre 288. Il demande à saint Jérôme de mettre en lumière les erreurs d'Origène
et de tous les hérétiques.
Félicitations religieuses adressées à Aurèle, évêque de Carthage. Ces pages
donnent du courage et de l'élan à toute âme qui travaille sous les yeux de Dieu.
Saint Augustin souhaite d'obtenir quelques écrits de saint Paulin.
Le schisme des donatistes. Exposé des faits par des témoignages
irrécusables. Les donatistes mis en contradiction avec eux-mêmes; leurs prétentions et
leur attitude condamnées par les saintes Ecritures. La vérité est démontrée contre
eux jusqu'à l'évidence la plus palpable. Des traits d'éloquence se rencontrent dans la
dernière partie de cette lettre. Les personnages à qui elle est adressée habitaient
Tubursi (1).
Récit d'une conférence de saint Augustin avec Fortunius, évêque donatiste de
Tubursi; on admirera dans notre évêque le grand controversiste, si doux dans les formes,
si puissant pour tout ce qui est de fond et de raisonnement.
Saint Augustin et saint Alype prient saint Paulin de
leur écrire après un silence de deux ans, et de leur envoyer son ouvrage contre les
païens.
Un romain d'illustre origine, Publicola, gendre de Mélanie l'Ancienne, adresse à
saint Augustin diverses questions qui sont autant de traits de moeurs de cette époque.
Réponse de saint Augustin aux questions de Publicola.
Saint Augustin se recommande aux prières des moines de l'île de Capraia; il dit dans quel esprit il faut aimer le repos et pratiquer
les bonnes uvres, et comment il faut se tenir toujours prêt pour les besoins de
l'Eglise.
Saint Augustin marque avec précision les points sur lesquels il faut qu'on
s'explique sur la question du donatisme.
Saint Augustin se plaint du meurtre de soixante chrétiens, et propose de remplacer
une statue d'Hercule dont la disparition ou la destruction avait été la cause ou le
prétexte de cette sanglante atrocité. Les Bénédictins ont donné cette lettre sans
observation. Le traducteur Dubois prévient son lecteur qu'il ne la donne que pour
servir de nombre et pour n'être pas obligé de changer le chiffre de celles qui suivent;
elle lui paraît trop impertinente pour qu'il l'attribue à saint Augustin; de plus, il
n'y reconnaît pas le style de l'évêque d'Hippone. Nous ne trouvons, quant à nous, rien
d'extraordinaire dans le ton de cette lettre; il nous semble naturel qu'un évêque
s'émeuve du meurtre de soixante chrétiens, et les railleries qu'il se permet à
l'endroit d'Hercule n'ont pas besoin qu'on les justifie. Nous avons vu d'ailleurs, lettre XVIIIe, avec quelle habileté le grand docteur pouvait manier
l'ironie. Peut-être le style de cette lettre offre-t-il quelque chose qui n'est pas la
manière accoutumée de saint Augustin; mais fût-elle partie d'une main étrangère, nous
n'aurions pas moins cru devoir lui laisser sa place, non pour servir de nombre, mais pour
reproduire une pièce d'un curieux intérêt historique, au sujet des soixante martyrs de Suffec, dont le martyrologe romain a gardé la mémoire (le 30
août).
Saint Augustin s'adresse à Crispinus, évêque donatiste de Calame, et voudrait
l'amener à une discussion par écrit, afin qu'on ne lui fasse pas dire le contraire de ce
qu'il dit; il relève des contradictions frappantes dans la conduite des donatistes.
Saint Augustin appelle Séverin son frère selon la chair; toutefois Séverin
n'était que son cousin; il s'était laissé prendre dans le schisme de Donat. Saint
Augustin lui montre brièvement son erreur et le supplie d'ouvrir les yeux.
Générosus était un catholique de Constantine, honoré
de l'amitié de saint Augustin. Un prêtre donatiste lui ayant adressé une lettre en
faveur du schisme et où il se vantait d'avoir reçu les communications d'un ange, Générosus envoya cette lettre à saint Augustin; notre saint, tant
en son nom qu'au nom de ses vénérables collègues, écrivit la réponse suivante, moins
pour éclairer Générosus dont la piété lui était connue,
que pour rappeler les faits et les témoignages des Ecritures au prêtre égaré.
Invitation à l'étude des saintes lettres et au retour à la vraie foi.
Pour expliquer la diversité des pratiques en usage chez les différents peuples
chrétiens, S. Augustin établit que ce qui est établi par l'Ecriture, par la tradition
apostolique ou par les conciles généraux, doit être observé partout, et que pour le
reste, il convient d'observer la coutume de l'Eglise où l'on est actuellement. En
répondant aux questions de Janvier, notre saint touche à beaucoup de points
très-intéressants. Il est ingénieux, profond, toujours attachant. Il faut lire et
relire ces deux lettres qui forment deux livres. Voyez ce qu'en dit le saint Docteur dans
ses rétractations, livre deuxième, chap. 20. (Tom. 1er, pag. 347.)
Saint Augustin fait d'abord connaître les raisons profondes et mystérieuses pour
lesquelles on ne célèbre point la résurrection, la mort et la sépulture du Sauveur les
jours mêmes où ces grands événements se sont accomplis. n. 1-27. 11 explique
ensuite pourquoi la descente du Saint-Esprit, le cinquantième jour après Pâques, n.
28-32; et ce qu'il faut penser de quelques usages particuliers, n. 33-40.
Saint Augustin exprime avec émotion et profondeur toute la joie que lui ont causée
les exemples de foi et de courage donné par Pammachius au milieu de ses gens d'Hippone;
il désirerait que les sénateurs catholiques, qui sont dans la même situation que
Pammachius, en fissent autant.
Sur la convocation d'un concile.
Sur une affaire de discipline.
Conduite de l'Église à légard des clercs donatistes
revenus à l'unité.
Sur une question de serment.
Saint Augustin se plaint auprès de son ami et collègue sévère qu'il ait ordonné sous-diacre, pour le retenir dans son diocèse, un
ecclésiastique qui avait rempli dans le diocèse d'Hippone les fonctions de lecteur.
Saint Augustin répond à un prêtre accusé et qui se plaignait de n'être pas
encore jugé; il l'exhorte à ne pas lire aux fidèles dans l'église des Ecritures non
canoniques, afin de ne pas donner des armes aux hérétiques et surtout aux manichéens.
On ne doit pas s'imposer par la force au troupeau dont on a cessé d'être le
pasteur.
Un prêtre interdit par saint Augustin.
Indignation pieuse de saint Augustin contre l'évêque donatiste de Calame qui avait
osé rebaptiser de pauvres catholiques d'un village qui lui appartenait.
Saint Augustin assure à saint Jérôme qu'il n'est pas vrai qu'il ait écrit un
livre contre lui, comme on l'en a accusé. Vif et affectueux désir d'obtenir
quelque chose du solitaire de Bethléem.
Saint Jérôme répond à la précédente lettre de saint Augustin et parle de celle
où l'évêque d'Hippone linvitait à chanter la palinodie sur un passage de
lEpître aux Galates; malgré de pieux efforts pour se retenir, on reconnaît
aisément un homme blessé dans le langage du solitaire de Bethléem.
Deux frères avaient passé du parti de Donat à l'unité catholique; l'un d'eux
était évêque, et, pour l'amour de la paix, avait déposé le fardeau de l'épiscopat;
c'est au frère de celui-ci que saint Augustin écrit la lettre qu'on va lire; il désire
le voir se retirer du monde et succéder à celui qui vient de donner l'exemple d'une
piété généreuse et d'une profonde humilité.
On oppose aux donatistes leur propre conduite.
Sur les traductions de saint Jérôme. Tumulte dans une église catholique à
l'occasion d'un passage de l'Écriture dont la traduction différait du sens accoutumé.
Des paroles dites avec trop de confiance, des malentendus et, par-dessus tout, des
commentaires peu charitables, avaient mis au coeur de saint Jérôme une certaine
amertume; elle s'épancbe avec assez de liberté dans les pages qu'on va lire.
On vient de voir le caractère de saint Jérôme, qui, au milieu même des plus
hautes vertus chrétiennes, avait gardé quelque chose de son impétuosité naturelle; on
va voir le caractère de saint Augustin; il se plaint doucement d'une certaine âpreté de
langage, reconnaît son tort involontaire et en demande pardon; il ne craint ni les coups
ni la correction, pourvu que la vérité lui apparaisse, et déplore la distance qui le
sépare de saint Jérôme, qu'il voudrait écouter comme un maître dans la science des
Ecritures. A l'occasion de la célèbre rupture entre le solitaire de Bethléem et son
ancien ami Ruffin, l'évêque d'Hippone parle de l'amitié et de lui-même dans des termes
élevés et profonds.
Saint Augustin demande à Présidius de faire parvenir
à saint Jérôme la lettre précédente, et d'écrire pour lui au solitaire de Bethléem.
Saint Jérôme répond aux lettres XXVIII , XL et LXXI de saint Augustin ; il
défend son opinion sur le passage de l'Epître aux Galates.
Saint Augustin fait parler l'Eglise catholique pour mieux toucher les gens du parti
de Donat.
On remet au jugement de Dieu une affaire entre un moine et un prêtre.
Extrême réserve de saint Augustin en matière d'accusation.
Les scandales dans lEglise.
Saint Augustin châtie l'ignorante et orgueilleuse perversité d'un prêtre
manichéen.
Comment on peut savoir si on accomplit la volonté de Dieu.
Témoignage pacifique et affectueux de saint Jérôme.
Saint Augustin répond à la lettre où saint Jérôme a défendu son opinion sur le
fameux passage de l'Epître aux Galates, et va au fond du débat avec une grande
supériorité. Il se déclare converti au sentiment du docte solitaire en ce qui touche
les traductions sur l'hébreu.
Règlement de questions d'intérêt dans la vie religieuse.
Charmante lettre de saint Augustin où se rencontrent l'évêque et l'ami.
Remontrances de saint Augustin à un évêque.
Saint Augustin appelle l'attention de Cécilien,
gouverneur de Numidie, sur les violences des donatistes dans le pays d'Hippone.
Rien de plus habile, de plus serré, de plus concluant que cette lettre à un
évêque donatiste; saint Augustin va droit à l'origine du schisme et ne laisse aucune
issue à son adversaire.
Cette lettre, où saint Augustin fait parler son clergé, est une des plus
importantes, dans la question des donatistes, par les pièces et les détails curieux
qu'elle renferme, par l'expression de la véritable attitude des catholiques en face des
schismatiques africains, et par l'éloquente animation du langage. Janvier, à qui elle
s'adresse, était évêque donatiste des Cases Noires en Numidie, et le primat de son
parti à cause de son grand âge.
Festus était un riche personnage chargé d'importantes fonctions dans l'empire ; il
possédait dans le pays d'Hippone des domaines considérables; catholique lui-même, il
avait pour fermiers et paysans des donatistes; une lettre qu'il avait écrite dans le but
de les ramener à l'unité de l'Église n'avait produit aucun fruit. Saint Augustin lui
adressa celle qu'on va lire afin de le déterminer à de nouveaux efforts; pour
l'éclairer et le frapper, il ramassa les faits et les raisonnements les plus propres à
faire juger la question religieuse et à établir le bon droit. Cette lettre serrée,
ingénieuse et vive, et où de beaux mouvements se rencontrent, est une vigoureuse
démonstration.
Nous avons raconté , dans l'Histoire de saint Augustin (chap. XXIII) , une
émeute païenne à Calame, aujourd'hui Ghelma, contre les
chrétiens de cette ville, à la suite de la célébration illégale d'une fête que nous
croyons être la fête de Flore, le ter juin 408. Les excès commis faisaient redouter de
rigoureux châtiments. Un vieillard païen de Calame adressa à saint Augustin la lettre
suivante pour implorer sa miséricordieuse intervention; cette lettre, qui est un hommage
au pontife d'Hippone, montre aussi quelle idée les païens avaient d'un évêque.
Voici la réponse de saint Augustin à Nectarius; c'est un très-curieux monument
des relations entre les chrétiens et les païens des premiers âges de l'Eglise. Ce qui
frappe dans le langage de l'évêque, en face des polythéistes, c'est un sens moral
supérieur; on y remarque aussi, dans sa plus sainte énergie, le prosélytisme
évangélique, et, dans toute sa mansuétude, le génie chrétien. C'est cette lettre de
saint Augustin qui nous a appris ce que nous savons des désordres de Calame à la fête
de Flore.
Italica, dont on lit ici le nom et qu'on retrouvera un peu plus tard, était une
grande dame romaine en relation religieuse avec quelques-uns des génies chrétiens de
cette époque. Devenue veuve, elle demanda de pieuses consolations à saint Augustin, qui
lui répondit par la lettre suivante; il parait qu'Italica avait beaucoup interrogé
l'évêque d'Hippone sur la manière dont les élus verraient Dieu dans la vie future et
qu'elle lui avait fait part de certains systèmes monstrueux qu'elle entendait à Rome.
Saint Augustin l'instruit admirablement à cet égard.
La lettre qu'on va lire est restée célèbre dans l'histoire des controverses
catholiques. C'est une réponse à un évêque de Cartenne (1), de la secte de Rogat, une
des sectes du donatisme. Saint Augustin y démolit les doctrines des donatistes avec une
nouvelle abondance de faits et d'idées et une vive et ingénieuse éloquence; il arrache
aux sectaires l'autorité de saint Cyprien. Mais ce qui a surtout rendu fameuse cette
lettre du grand évêque d'Hippone, c'est qu'il y expose comment il a été amené à
changer de sentiment sur la conduite à tenir à l'égard des hérétiques. Il avait
pensé qu'il ne fallait employer envers les dissidents que le raisonnement et la douceur;
les réflexions et les observations de la plupart de ses collègues de l'épiscopat
africain, de nombreux exemples, l'évidence des faits, une expérience journalière
modifièrent profondément sa pensée. Toutefois cette conduite nouvelle ne l'empêcha pas
de rester miséricordieux. Saint Augustin rappelle aux donatistes qu'ils ont été les
premiers à solliciter l'intervention de la puissance temporelle et qu'ils l'ont
sollicitée à leur profit contre les catholiques. Il est impossible de se rendre un
compte exact de ces questions si on les juge à travers certaines idées actuelles, et si
on ne se transporte pas aux entrailles mêmes de la société chrétienne au IVe et au Ve
siècles.
Saint Paulin, se trouvant à Rome après Pâques, selon sa coutume, avait reçu de
saint Augustin un de ses ouvrages; il ne nous dit pas lequel; pour mieux en jouir, il
avait attendu d'être sorti de Rome où trop de bruit l'importunait. Saint Paulin loue la
courage religieux de Mélanie, les bonnes oeuvres du sénateur Publicola, petit-fils de
cette illustre et sainte dame romaine, et parle du renoncement chrétien qu'il appelle une
mort évangélique. Comme l'évêque d'Hippone lui avait demandé quelle serait
l'occupation des élus dans le ciel, le saint époux de Thérasie exprime humblement
quelques pensées à cet égard. Cette lettre respire la plus respectueuse et la plus
profonde admiration pour la sainteté et. le génie de l'évêque d'Hippone.
Dans cette lettre confiée à Possidius qui partait polir l'Italie, saint Augustin
touche avec profondeur au gouvernement des âmes, à l'utilité des peines infligées aux
coupables, et laisse voir à cet égard les anxiétés de sa conscience de pasteur. On
admirera sa réserve, même dans la vérité, s'il se trouve en présence de chrétiens
qui ne puissent pas l'entendre tout entière. il dit à saint Paulin dans quel esprit il
t'avait interrogé sur la vie future, indique ce qu'il sait avec certitude, demande à
être instruit de ce qu'il ignore, et expose ses pensées sur les corps après la
résurrection et sur la question de savoir si les anges ont des corps.
Olympe, à qui cette lettre est adressée, est le hardi personnage qui sut s'emparer de l'esprit de l'empereur Honorius et organiser le
complot par suite duquel succombèrent Stilicon et ses amis. Il prit la place du ministre
ambitieux et perfide dont la chute fut une joie pour les catholiques de l'Occident. Cette
lettre doit être du mois de septembre 408, puisque Stilicon périt le 23 août et que la
nouvelle de l'élévation d'Olympe à la dignité de maître des offices de l'Empire
n'était répandue en Afrique que comme un bruit. Saint Augustin recommande à Olympe une
affaire d'un de ses collègues dans l'épiscopat.
C'est au même Olympe que la lettre suivante est adressée; saint Augustin lui
demande instamment d'obtenir un acte public qui fasse connaître à toute l'Afrique que
les lois pour briser les idoles et pour ramener les hérétiques ont été établies de la
volonté expresse de l'empereur, L'évêque. d'Hippone
s'afflige et s'inquiète des violences des donatistes. Plusieurs de ses collègues
africains ont passé la mer pour aller sollicites la protection impériale.
L'évêque Boniface, probablement le même dont il est parlé dans les deux
précédentes lettres, avait adressé à saint Augustin d'importantes et curieuses
questions sur le baptême des enfants; le grand évêque y répond. Il y a dans un passage
de cette lettre des expressions sur lEucharistie dont les protestants ont abusé, et
qu'il nous a paru utile d'expliquer. On lira la note.
Italica était une des pieuses dames romaines qui avaient, comme
on sait, le bonheur de correspondre avec saint Augustin. La lettre suivante, qui lui est
adressée, fut écrite sous le coup des sinistres bruits mêlés à la marche d'Alaric; le
grand évêque avait entendu parler, des malheurs de Rome et ne savait rien encore que par
les vagues rumeurs répandues en Attique.
Nous recommandons à l'attention sérieuse de nos lecteurs cette lettre de saint
Augustin adressée au proconsul d'Afrique; elle nous donne la vraie pensée de l'évéque
d'Hippone sur la conduite à tenir envers les dissidents et complète ce qu'il a dit dans
la fameuse lettre à Vincent, ci-dessus, page 439.
Mémorius était un évêque d'Italie; quel siège
occupait-il ? Nous n'en savons rien. Mémorius avait
été marié avant de recevoir les saints ordres; il fut le père de Julien, ce chef de
l'hérésie pélagienne, contre lequel saint Augustin lutta si vaillamment et si
victorieusement jusqu'à la dernière heure. L'évêque d'Hippone, à qui il avait
demandé son ouvrage sur la musique, lui répond en des termes qui témoignent une grande
considération. Ce qu'il dit des anciens, à propos des études libérales, ne doit pas
être, regardé comme un mépris de leur génie; il ne condamne que leur amas d'erreurs.
Bossuet, dans son beau traité de la Concupiscence, n'a pas tenu un autre langage
(1). On remarquera le charmant et curieux passage de cette lettre de saint Augustin sur
les six livres de la musique, et sa manière de comprendre l'harmonie.
Dans l'histoire des premiers âges du christianisme, il n'est rien
de plus curieux que les objections sur lesquelles les païens fondaient leur résistance
à notre religion ; les difficultés qui les arrêtaient ressemblent aux difficultés dont
beaucoup de gens ont coutume de s'armer dans nos âges nouveaux : les hommes du IVe et du
Ve siècles qui n'étaient pas encore chrétiens et ceux de notre temps qui ne le sont
plus se rapprochent en bien des points. La plupart des objections et même les
plaisanteries du dix-huitième siècle contre la foi chrétienne, sont renouvelées des
païens. Il est donc intéressant de savoir comment saint Augustin y répondait.
L'évêque d'Hippone avait en vue un de ses amis de Carthage dont il désirait éclairer
l'esprit et vaincre les hésitations ; sa réponse aux six questions posées ne fut pas
inutile aux païens de son temps et ne saurait l'être aux chrétiens du nôtre.
Nos lecteurs connaissent le vieux Nectarius de Calame, ci-dessus,
Lett.XC et XCI, pag. 133-134 ; voici une nouvelle lettre de lui, à l'occasion des
faits violents dont nous avons parlé ailleurs. Le langage de Nectarius est à la fois un
curieux monument des sentiments des païens de cette époque et un précieux témoignage
de leur admiration pour saint Augustin. Du reste, Nectarius n'est pas exact dans sa
réponse à l'évêque d'Hippone et ne plaide pas adroitement la cause de ses concitoyens.
Dans lhistoire des premiers temps de l'Eglise, il y a toujours profit à voir
un chrétien converser on correspondre avec un païen, et quand ce chrétien est un génie
comme saint Augustin, le profit est incomparable. La supériorité de la lettre suivante
tient beaucoup assurément à la supériorité de l'évêque d'Hippone, mais elle tient
beaucoup aussi à l'excellence du sentiment chrétien: Combien saint Augustin domine
Nectarius! Par la seule force de la doctrine évangélique, il est, plus que lui, homme,
moraliste et philosophe. De temps en temps sa droiture s'indigne et sa, mansuétude
s'étonne de ce qu'on lui prête. Le désir passionné de gagner les lunes à la vérité
éclate ici comme partout soue ta plumé de ce grand homme.
Les évêques et les prêtres donatistes s'attachaient à empêcher que la vérité
né parvint à leurs peuples égarés; eux-mêmes évitaient toute occasion de s'expliquer
avec les catholiques et de répondre à leurs questions. Ils imposaient des violences aux
invitations de la charité. Saint Augustin faisait tout ce qu'il pouvait pour répandre la
lumière au milieu des populations trompées. L'écrit qu'on va lire résume les faits,
pose nettement les questions, démontre, invinciblement les torts religieux du donatisme.
Il présente pour nous des répétitions de ce qui a déjà passé sous nos yeux, mais
saint Augustin pouvait-il faire autrement que de répéter ce qu'on s'obstinait à
méconnaître ? D'ailleurs le grand évêque trouve toujours des inspirations nouvelles,
et l'on est toujours ému de ce profond amour de la vérité que rien ne rebute et ne
lasse.
Voici une courte lettre, vive, expressive, concluante, comme il fallait en écrire
pour prévenir une détestable action. Il était impossible d'être plus complet et plus
irrésistible en moins de mots. Il s'agissait d'empêcher Macrobe, évêque donatiste, de
rebaptiser un sous-diacre catholique. Mais que peuvent les meilleurs efforts contre la
mauvaise foi ?
Les deux personnes qui avaient été chargées de porter la lettre à l'évêque
Macrobe écrivent à saint Augustin pour lui rendre compte de leur mission.
On a vu la réponse de l'évêque Macrobe à ceux qui lui avaient lu la lettre de
saint Augustin; c'était comme une porte tant soit peu ouverte à un échange d'idées;
puisque Macrobe avait consenti à entendre une petite lettre, il pouvait consentir à en
entendre une longue; le zèle de l'évêque d'Hippone n'avait besoin de rien de plus pour
saisir une occasion de traiter à fond une question qu'il a remuée en cent manières et
qu'il creusé toujours avec une nouvelle richesse de raisonnements et d'aperçus. Cette
lettre de saint Augustin est une démonstration de la vérité catholique contre l'erreur
des donatistes, et si Macrobe ne fut point ramené par tant d'évidence et d'amour, c'est
qu'il manquait de sincérité. Nous verrons plus tard le même évêque Macrobe jouer un
rôle détestable et déshonorer son nom par des actes violents.
Sévère, évêque de Milève, cet ami si tendre de saint Augustin, lui écrit d'un
lieu solitaire où il avait pu goûter tout à son aise le bonheur de lire ses ouvrages;
il lui exprime sa vive affection en des termes touchants et élevés. On y sent une âme
qui s'était rapprochée de celle de saint Augustin et qui s'était nourrie de ses
enseignements. On voit aussi à quelle hauteur plaçait lévêque d'Hippone ceux qui
étaient ses amis et qui le connaissaient le mieux.
Saint Augustin, dans cette réponse, à laquelle un goût sévère pourrait
reprocher une grande insistance sur les idées de dette et de débiteur, parle de
l'amitié et des louanges entre amis avec beaucoup de coeur et de finesse; l'affectueuse
reconnaissance, l'humilité, la leçon chrétienne faite à un ami qui s'est trop laissé
aller au mouvement de son âme,tout se mêle ici avec charme et gravité. Des louanges
adressées à l'évêque d'Hippone, c'est un dérangement qu'on lui cause; il faut
répondre, et le saint évêque n'en a pas le loisir. Il supplie ses amis d'épargner son
temps et de faire, sous ce rapport, bonne garde autour de sa vie.
L'Occident était en proie aux barbares; les Goths dévastaient l'Italie, les Alains
et les Suèves dévastaient les Gaules, les Vandales l'Espagne. Marie, le moins barbare
des ravageurs de l'empire romain, avait déjà deux fois ouvert à ses troupes le chemin
de Rome et forcé la capitale du monde de se racheter à prix d'or. De tous côtés
arrivaient à saint Augustin de douloureuses nouvelles; le prêtre Victorien lui écrivit
pour lui raconter les maux dont il était le témoin; l'évêque d'Hippone lui répondit
par la lettre suivante qui fait déjà pressentir la cité de Dieu.
L'évêque d'Hippone invite aux pensées et aux perfections chrétiennes an ancien
proconsul d'Afrique, appelé Donat, qui paraît avoir eu une renommée d'homme de bien.
Il s'agit ici de l'ancien droit d'asile dans l'Église et de la législation
relative aux prisonniers pour dettes. Quel est ce Cresconius
à qui la lettre est adressée? Nous l'ignorons. On a pensé que c'était un tribun
chargé de la garde des côtes, parce que, dans la CXVe
lettre, il est question d'un tribun préposé au même emploi. Mais il nous semble que des
fonctions de ce genre ne sont pas assez élevées pour que. saint
Augustin donne le titre d'Excellence (Eximietas tua)
à celui qui en est chargé.
Nouveau témoignage de la sollicitude de l'évêque d'Hippone pour le malheureux
dont il est parlé dans la lettre précédente. Ce Florentin, auquel il s'adresse ici, est
le même dont il est question dans la CXVe lettre.
Il s'agit encore une fois ici de la même affaire; saint Augustin, s'adressant à
son vénérable collègue de Cirta ou Constantine, donne quelques détails sur l'homme
dont la position le préoccupe, et cherche à s'assurer l'équité de juges qu'il ne
suppose pas incorruptibles.
Voici la petite lettre annoncée dans la précédente et qui recommande l'affaire de
Faventius à l'équité du commandant consulaire de la
Numidie.
Un homme comme saint Augustin, et qui avait la réputation d'être si bon, devait
recevoir parfois des lettres étranges. En . voici une d'un jeune Grec qui, au moment de partir d'Afrique pour
s'en aller en Orient, demande très-sérieusement et sans
beaucoup de façon à l'évêque d'Hippone de lui expliquer certains passages difficiles
de Cicéron. Mais nous ne nous plaignons pas de la confiante témérité du jeune Dioscore, car elle nous a valu une des plus belles et des plus
intéressantes lettres de saint Augustin.
Cette réponse si curieuse et si forte, si savante et si profonde, est un monument
du génie de saint Augustin. C'est un monument pour l'histoire des lettres et l'histoire
de la philosophie. Saint Augustin, malade, était allé chercher un peu de repos dans le
voisinage d'Hippone; il écrivit, entre deux accès de fièvre, cette lettre où il creuse
tout, où il répond à tout, et où abondent les plus intéressants détails. Dioscore
avait mis à l'épreuve la patiente charité de saint Augustin; cette charité se révèle
ici avec une inspiration attachante et supérieure.
Consentius, dont on va lire une lettre, était un laïque
éclairé, plein d'admiration pour saint Augustin, et qui s'était exercé sur les
matières religieuses. Il habitait une des Iles de la Méditerranée, peut-être une des
îles Baléares ; quand il écrivit cette lettre au grand évêque, il se trouvait en
Afrique, probablement assez près d'Hippone; il lui soumet sa foi et lui demande de
l'instruire sur le mystère du Dieu en trois personnes, C'est à Consentius que saint
Augustin a adressé le livre contre le mensonge.
Saint Augustin répond à Consentius. Cette lettre est une des plus belles que nous
ayons de ce grand homme. L'évêque d'Hippone y parle admirablement de la raison humaine.
Il pénètre ensuite dans les profondeurs de la sainte Trinité, signale diverses erreurs
qui s'étaient produites dans l'Eglise au sujet de ce mystère, et par une suite de
vérités fortement établies sous les yeux de Consentius, il le met en mesure de se
rectifier.
Saint Paulin soumet à saint Augustin des difficultés tirées de psaumes, des
épîtres de saint Paul et de l'Evangile. Cette lettre de l'évêque de Nole a des
endroits remarquables, l'endroit surtout où il commente les dernières paroles du Sauveur
expirant.
Cette lettre, écrite de Carthage où les soins d'un concile retenaient saint
Augustin, est une touchante et curieuse expression des sentiments qui occupaient
l'évêque d'Hippone pendant que les malheurs de l'univers, sous les coups des Barbares,faisaient croire à la fin des temps. En l'absence du saint
évêque, les fidèles d'Hippone avaient négligé de vêtir les pauvres, se relâchant
ainsi d'une de leurs pieuses coutumes ; Saint Augustin les convie à la réparation de cet
oubli.
Les commentateurs se sont exercés sur cette courte lettre de saint Jérôme; le
solitaire de Béthléem y présente sa pensée sous des voiles
qui ne sauraient être entièrement soulevés; les premières lignes ont évidemment trait
à des hérétiques vaincus et non soumis; et quant à la phrase sur Jérusalem et
Nabuchodonosor, il faut entendre peut-être Rome au pouvoir d'Alaric et ne. comprenant pas dans sa chute les enseignements divins.
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