Semaine de 2004

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Chapelle N-D du Vorbourg / CH-2800 Delémont (JU) / tél/fax + 41 032 422 21 41

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Illustrations

MYSTÈRE D'AMOUR LUMIÈRE DU COEUR

Père Jean-Louis POURCELOT, CSSR

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SEMAINE DU VORBOURG 12 AU 19 SEPTEMBRE 2004

Mystères Lumineux du rosaire:

Quelques liens sur le rosaire : Vatican : Rosarium Virginis et beaucoup d'autres documents ; Sur notre site : Marialis cultus en français ; Les Frères prêcheurs : taper Rosaire dans le moteur de recherche ;Les dominicains du Canada ; La revue du Rosaire ; L'Opus Dei ; Oraweb ; Avec une simple recherche sur Google ou Yahoo, vous verrez que la matière ne manque pas.

Vierge.jpg (5416 octets)
Image de la Vierge peinte par
St Alphonse

montage.jpg (32501 octets)
Le site des Rédemptoristes

Sur notre site:

Vie de Saint Alphonse de Liguori par l'abbé Bernard, Paris 1869.

Alphonse.jpg (7529 octets)
St Alphonse de Liguori


Google

Célébrations

Dimanche 12 septembre 16 h Célébration d'ouverture : Prédication.

Du Lundi au Samedi, le matin messes à 5 h 30, 6 h 30, 7 h 30, 8 h 30 et 10 h.

Lundi 13 Homélie

20 h

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Unité pastorale Saint-Germain: paroisse de Mervelier
Mardi 14
Homélie

20 h

Unité pastorale Saints Pierre et Paul: paroisse de Delémont
Mercredi 15
Homélie

15 h

Bénédiction des petits enfants

20 h

Vallée de Delémont: paroisse de Glovelier
Jeudi 16

_________

Messe de 8h30

Homélie

le prédicateur
officiel
a congé!

10 h

Dekanat Laufental

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20 h

Singmesse
Vendredi 17
Homélie

20 h

Ajoie, Clos-du-Doubs: paroisse de Porrentruy
Samedi 18
Homélie

10  h

Franches-Montagnes, Doyenné de Moutier - St-Imier - Bienne: paroisse de Tavannes
Dimanche 19

15 h

Prédication

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Célébration de clôture de la semaine : Prédication
Prédicateurs: Père Jean-Louis Pourcelot, rédemptoriste (messes de 8h30, 10h et 20h)
Pour le jeudi: Abbé Walter Meier, Dekanat Laufental (messes de 10 h et 20 h)

Confessions:

Au Vorbourg: Dès 7 h chaque matin et le soir dès 19 h.
A Montcroix: Le matin de 7 h à 10 h et I'après-midi de 16 h 30 à 18 h 30

 

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Dimanche 12 septembre 16 h
Célébration d'ouverture : Prédication.

Evangile selon saint Jean, 12, 44-50.

Bonjour à tous,

Je ne sais pas si vous savez comment ça se passe dans la préparations de cette semaine de la Fête de Notre-Dame du Vorbourg. Le chapelain cherche d'abord un prédicateur. Puis après, il lui propose un thème. Puis en lui proposant le thème, il lui dit : c'est à toi de nous donner un titre. Alors, ayant été retenu, j'ai envoyé plusieurs titres et parmi les titres qui étaient proposés, votre chapelain avec l'équipe qu'il a autour de lui, a choisi celui-là : Mystère d'amour, lumière du cœur. C'est le plus beau qu'ils ont choisi, on ne va pas se plaindre. Donc nous voici en ce début cette semaine de Notre-Dame du Vorbourg autour des mystères lumineux avec ce thème, mystère d'amour, lumière du cœur. C'est ce thème que je voudrais vous présenter un petit peu, de façon inaugurale, cet après-midi.
Mystère d'amour ! Un mystère, je commencerais par vous rappeler, vous savez… Un mystère ce n'est pas un mur contre lequel on vient buter et qui est infranchissable. Le mystère c'est un infini que l'on n'a jamais fini de découvrir. Je vais prendre un exemple… Il faut que je m'oriente… Vous êtes là au pied de la croix et vous regardez dans la vallée. Il y a des trains qui passent, il y a les voitures. Mystère, les personnes qui sont dans ces trains ou ces voitures, impossible de les connaître, de les repérer depuis là-haut, et de toutes les connaître. C'est un mystère et ce n'est pas parce que je n'arrive pas à les connaître qu'elles n'existent pas. Un mystère, un infini qu'on a jamais fini de découvrir... Et quand nous parlons de Dieu, nous avons l'habitude de dire… (Quand on nous demande : pour toi, qui est Dieu ?) de dire, mais c'est un mystère. Oui, c'est un infini qui est continuellement à découvrir. Et à plus forte raison quand nous disons : grâce à Jésus-Christ et par l'Esprit-Saint que notre Dieu est amour. Car voilà bien aussi un mystère, celui de l'amour de Dieu et de l'amour entre les hommes.
Le texte de l'Evangile que nous venons d'entendre essaye de nous faire comprendre le mystère de cette relation entre Jésus et son Père. Le Père qui l'a envoyé, le Père qui lui a dit ce qu'il avait à dire, ce qu'il avait à faire. " Ce que j'ai dit ne vient pas de moi. Le Père lui-même qui m'a envoyé " m'a donné son commandement sur ce que je dois dire et déclarer et je sais que son commandement est vie éternelle. Donc ce que je déclare, je le déclare comme le Père me l'a dit.
Mystère d'amour entre le Fils et Dieu le Père, entre Jésus et son Père. Et nous sentons, comment dirais-je, cette sorte de communion, d'intimité très profonde si bien que le Fils ne peut pas dire autre chose que ce que le Père dirait, que ce que le Père a envie de dire aux hommes.
Intimité très profonde… Mais il me semble que nous sentons aussi dans ce texte de la part de Jésus comme une démarche d'obéissance, obéissance dans le sens profond du terme. Vous savez, littéralement, obéir, cela veut dire se mettre en-dessous pour écouter. Et nous voyons bien là que Jésus, dans une attitude humble, il l'a dit : " Je suis doux et humble de cœur. "… Dans une attitude humble, il se met sous le regard du Père pour l'écouter et transmettre ce qu'il entend. C'est certainement un des mystères de l'amour. Si on est aimé, obligatoirement, oh ! que ce soit par Dieu, par un conjoint, par des enfants, par des parents, par des amis, que sais-je… Si nous sommes aimés, il semblerait que, automatiquement, il faut se mettre dans cette attitude d'obéissance au sens dont je viens de parler, d'obéissance pour se laisser aimer. Si on est aimé, cet amour ne peut être accueilli sans qu'il y ait cette humilité cette pauvreté de cœur qui consiste à dire : - Cet amour qui m'est donné, j'en ai besoin. C'est ça cette pauvreté fondamentale. J'en ai besoin pour vivre. Je ne peux vivre sans cet amour qui m'est donné. Il me constitue, il me fait vivre, il me fait grandir.
Mystère d'amour !
Nous essayerons pendant cette semaine, à travers ces mystères lumineux, de peser un petit peu, cette démarche d'amour de Dieu pour nous et notre propre démarche nécessaire pour accueillir cet amour qui nous est donné, qui nous est donné par Dieu et souvent en passant par tous les intermédiaires qui nous aiment.

Mystère d'amour lumière du coeur!
Quand je parle de cœur, je parle de la personne elle-même, de son secret, chose qu'aucune science ne pourra déterminer. La science peut définir des choses concernant mon corps, à travers des traces génétiques et que sais-je. Enfin, je ne vais pas entrer dans le détail… Elle pourra même par la psychologie définir certains traits de mon caractère etc…
Mais aucune science ne pourra jamais dire ce secret de moi-même, ce qui me caractérise comme personne vivante, pour nous, dans la foi, à l'image de Dieu, mais beaucoup mieux, comme enfant de Dieu. Et ce profond de nous-même, pour pouvoir vivre, grandir a besoin d'être éclairé, a besoin d'une lumière sur le chemin de sa vie, une lumière qui va être là pour donner le sens… Et vous savez que dans notre monde, tel qu'il est, en pleine crise de civilisation, nous sommes confrontés à cette question du sens des choses, de la vie, du sens de la vie elle-même ! Eh oui ! Nous avons besoin dans notre liberté d'enfants de Dieu pour donner le sens de notre vie, de nos actes, de nos pensées, nous avons besoin d'une lumière. Là encore, il nous faut entrer comme la Vierge Marie, dans la démarche de pauvreté, d'humilité. Il faut reconnaître que nous avons besoin de cette lumière. Je ne sais pas si en Suisse, vous l'avez vu, en France nous avons eu une publicité pour un serveur italien, Tiscali, dont le thème était " Tout ce que vous cherchez est en vous ! " Grossière erreur humaine, fondamentale ! Si on ne cherche qu'en soi, faites en l'expérience, on ne va pas trouver grand-chose ! Le sens de la vie, de l'amour, ce n'est pas en soi qu'on le trouve. C'est en-dehors de Dieu, en nous et chez les autres. Le bonheur ce n'est pas en nous qu'on le trouve, sinon on est replié, recroquevillé sur soi-même. Le bonheur, c'est toujours en-dehors de nous en sortant de nous que nous pouvons le trouver.
Alors à travers ces mystères lumineux, nous essayerons aussi pour motiver, animer, notre propre liberté, de trouver cette lumière, ce sens pour nos vies aujourd'hui. Notre-Dame du Vorbourg, durant cette semaine encore plus que d'habitude, peut être avec nous, nous accompagner. Acceptons de prendre la main qu'elle nous tend pour nous enter un peu plus au cœur de ce mystère d'amour, au cœur aussi du mystère de notre liberté.

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Lundi, 13 septembre 2004. Fêtes du Vorbourg.
1er Mystère Lumineux, Le baptême du Christ.

Epître : Colossiens, 6.9-13
Evangile selon saint Luc, 3,21-22 ; 12, 49-50

Bonjour à tous,

" C'est toi, mon Fils ! "
Je pense que parmi vous, il y a bien des papas et des mamans qui par rapport à leurs enfants peuvent comprendre (même ceux qui ne le sont pas peuvent comprendre un petit peu,) peuvent comprendre tout ce que recouvre une parole comme celle-là : " C'est toi mon Fils ! " Cela définit tout de suite une relation. Cela définit tout de suite un amour. " C'est toi mon Fils : moi, aujourd'hui je t'ai engendré. "
A travers cette parole, c'est en quelque sorte l'intronisation de Jésus dans sa vie humaine en tant que Messie. C'est là que nous pouvons creuser un petit peu plus ce mystère d'amour.
- C'est toi mon Fils et je te confie une mission. Aujourd'hui je t'ai engendré, aujourd'hui je te confie la mission du Messie, celui qui doit sauver son Peuple, celui qui doit sauver tous les hommes.
Donner une telle mission, nous le comprenons, c'est aussi une marque d'amour immense à cause de la confiance que cela implique. C'est le moment de nous dire que ce qui se passe pour le Christ, c'est aussi ce qui ce qui se passe pour nous par notre baptême. Oui, aujourd'hui Dieu notre Père nous dit à chacun, chacune, comme il a dit à Jésus : - C'est toi, mon fils, ma fille.
Avec la même dose d'amour, mais aussi comme à son Fils Jésus, il nous dit : - Aujourd'hui je t'ai engendré, aujourd'hui je te confie une mission, aujourd'hui, j'ai confiance en toi, pour que grandisse mon Royaume, pour que l'amour soit mieux accueilli et donné. Aujourd'hui, je t'ai engendré.
Voilà que ce baptême du Christ, et notre propre baptême, devient vraiment une lumière pour nous, pour notre vie. C'est le sacrement de la foi, le baptême. Dans cet esprit, nous renouvellerons notre foi, le sacrement de la foi, vécu en toute liberté. Dieu fait de nous en Jésus-Christ des hommes libres. La foi c'est bien une lumière du cœur qui vient donner sens à notre vie. Elle n'est pas le fruit de raisonnement scientifique ou logique. Elle est le fruit d'une rencontre d'amour avec quelqu'un.
Notre foi est lumière pour nous, parce que grâce à Jésus et dans l'Esprit-Saint, nous tournant vers Dieu, nous sommes capables de lui dire : - Père ! ... de dire qui il est… En même temps, dans le même mouvement, nous disons qui nous sommes. Nous reconnaissons que nous sommes ses enfants puisqu'il est Père. Ca c'est l'acte fondamental de la liberté : être capable de dire qui on est et par conséquence ce que l'on veut faire de sa vie. Par la foi du baptême, nous osons nous affirmer, fils, filles du Père. C'est l'audace de la foi… Et assumer par conséquent les conséquences, être les artisans de l'œuvre du Père. C'est ce que Jésus dans son amour a essayé de vivre.
La deuxième partie de l'Evangile nous fait sentir ce désir profond de Jésus : " Je dois recevoir un baptême et comme il m'en coûte qu'il soit accompli. " Ce baptême c'est la purification des péchés du peuple et de tous les hommes par sa mort. Et nous voyons là ce désir de Jésus, cette attente, cette espérance, que ne vienne-t-il ce moment de la libération pour tous les enfants de Dieu, par le don qu'il fera lui-même de sa vie, par son propre baptême mené à son accomplissement. Alors peut-être que c'est l'occasion de nous redire que notre propre baptême, il ne faut pas trop l'oublier. On ne l'oublie pas… On prie un peu chaque jour…On vient à la messe le dimanche… Que sais-je encore ? Mais ce pèlerinage de Notre-Dame du Vorbourg peut être l'occasion avec cette célébration du baptême de Jésus de sortir un petit peu de nos routines, de nos habitudes religieuses pour repenser un peu plus à notre baptême. A cet acte de foi en Dieu Père et en nous, en tant que fils et filles du Père.
Saint Paul nous rappelait : " Par le baptême, vous avez été mis au tombeau avec lui, avec lui, vous avez été ressuscité parce que vous avez cru en la force de Dieu qui a ressuscité le Christ d'entre les morts cette efficacité de notre baptême que nous voulons accueillir, oui nous le savons, elle a pour base la force de l'amour de Dieu que Jésus nous a manifesté dans sa mort et sa résurrection. Jusqu'au bout quoi qu'il en coûte… Alors je vous proposerais, au moins pendant cette semaine et peut-être pourquoi pas continuer… Je vous proposerais une petite chose.
Chaque matin, peut-être le faites-vous déjà, lorsque vous êtes assis au bord du lit, avant de vous redresser, faites simplement un signe de croix, pour vous rappeler justement, votre baptême… Pour vous rappeler que le Père vous dit : - Aujourd'hui, je t'ai engendré. Tu es mon fils, je te donne mon amour et je compte sur toi. Comme j'ai compté sur Jésus mon Fils, je compte sur toi pour vienne mon règne, pour que ma volonté soit faite, pour que mon nom soit sanctifié.
C'est l'occasion, justement, dans un acte de liberté, de se redire vraiment qui nous sommes et de lui redire que nous voulons l'être jusqu'au bout dans les toutes petites choses de notre vie.
Que Notre-Dame du Vorbourg, la Vierge Marie, qui a dit oui, à la condition que Dieu le Père lui proposait, pour que Jésus vienne parmi nous, que Notre-Dame du Vorbourg nous accompagne dans cette marche personnelle du vécu de notre baptême.

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Mardi 14 septembre 2004, Fêtes du Vorbourg. La Croix Glorieuse.
2ème Mystère lumineux, les Noces de Cana.

1 Jean 4, 14-21
Evangile : Jean 2, 1-11

Bonjour à tous,

Hier, nous étions dans l'Evangile de Luc avec cette révélation sur Jésus dans la bouche du Père : "C'est toi, mon Fils, aujourd'hui, je t'ai engendré. " Et nous voici dans l'Evangile de Jean. Il n'y a pas de récit du baptême dans Jean. Dans le passage, juste avant, il y a simplement le témoignage de Jean le Baptiste qui se termine en disant : J'affirme qu'il est le Fils de Dieu. " C'est toi mon Fils "…, comme hier. Et puis tout de suite après, ce miracle des noces de Cana. Vous connaissez assez la Bible pour savoir que, quand on parle de la venue du règne de Dieu, le règne de Dieu instauré par le Messie, on compare souvent cela à un repas de noces.
Dans cet événement de Cana, à travers cette noce, signe de la venue du règne de Dieu instauré par le Messie, Jésus se montre, se révèle comme étant le Fils de Dieu, entièrement puisqu'il est le Messie qui vient instaurer le règne de Dieu. Nous sommes toujours dans le début de l'Evangile sur la révélation concernant Jésus-Christ.
Mais aujourd'hui, avec vous, je voudrais m'arrêter sur la Vierge Marie. Dans les cinq mystères lumineux, il y a juste Cana où nous voyons directement la Vierge Marie présente et en action.
Que fait-elle ici ? C'est la première chose que je voudrais dire, elle est en quelque sorte en train d'engendrer son Fils comme le Messie. Nous avons l'impression que si Marie n'était pas intervenue, Jésus n'aurait pas fait ce miracle. C'est Marie qui le pousse. Il ne se serait pas encore révélé comme le Messie. C'est l'occasion de nous rappeler que Marie est pleinement, totalement, la Mère de Jésus. C'est tout le mystère de l'Incarnation qui est là-derrière. Marie n'a pas seulement servi, c'est une façon de parler, pour donner des cellules humaines au Fils de Dieu. Non, elle est pleinement la Mère de la personne humaine de Jésus, comme un Père et une Mère donnent naissance à une personne, pas seulement à des cellules humaines. C'est la vérité de l'Incarnation. Marie est pleinement Mère de Jésus, de la personne de Jésus. Pour ça, dans l'Eucharistie, nous l'appelons toujours la Mère de Dieu. C'est le premier élément.
La deuxième chose que je voudrais aborder avec vous… Nous sommes dans saint Jean. Vous savez que dans saint Jean, il n'y a pas de récit de Noël. Marie apparaît deux fois, ici à Cana et au pied de la Croix où Jésus nous la donne pour qu'elle soit notre Mère en la donnant au disciple Jean. Cela veut dire que Jésus nous donne sa Mère pour qu'elle soit aussi notre Mère et qu'en quelque sorte, elle nous engendre aussi à notre vie d'enfant de Dieu. Comment le fait-elle ? Je crois que cet Evangile que nous venons d'entendre peut être une réponse à travers cette interpellation qu'elle fait aux serviteurs du mariage, et qu'elle nous fait à nous aussi pour nous engendrer à la vie divine, pour nous engendrer à la réalité d'enfants de Dieu : " Quoi qu'il vous dise, faites-le !" ou " Faites tout ce qu'il vous dira ! " Interpellation de Marie, notre Mère qui veut notre bonheur, qui veut que nous soyons pleinement nous-mêmes et qui nous invite donc à faire tout ce que son Fils nous dira de faire.
Ce " Faites tout ce qu'il vous dira !" dans ce passage d'Evangile va recouvrir de façon particulière deux interpellations. La première, imaginez, ça vous est déjà arriver de participer à une noce, pour ceux qui sont mariés, au moins la vôtre. C'est jour de fête, on fait des blagues, c'est la bonne humeur… Imaginez les serviteurs… Il est question qu'il n'a plus de vin, on leur dit de mettre de l'eau dans des récipients et puis après d'aller faire croire que c'est du vin… Ce Jésus, il a envie de jouer un bon petit tour, une bonne petite blague au marié et au maître du repas, parce qu'enfin c'est insensé ! Mettre de l'eau dans un récipient et puis après, c'est du vin… Ca ne va pas la tête… A moins que ce soit une blague.
" Quoi qu'il vous dise, faites-le ! "… même si cela vous paraît insensé selon la logique humaine ou le raisonnement purement humain. " Quoi qu'il vous dise, faites-le ! " Rappelez-vous pour l'essentiel que notre vie d'enfants de Dieu c'est le titre des thèmes, la lumière du cœur. Alors, c'est vrai qu'il nous faut fonctionner dans la vie avec notre intelligence, on ne va pas la mettre au rencard, mais il y a des moments où il faut dépasser cette intelligence pour accueillir la Lumière de l'Esprit-Saint, fonctionner avec la Lumière du cœur. C'est d'ailleurs ce qui nous pousse à la foi et qui nous fait demeurer en Dieu. Dans la première lecture : " Celui qui proclame que Jésus est le Fils de Dieu, Dieu demeure en lui et lui en Dieu. " Ca a quelque chose d'insensé de proclamer qu'un homme est Dieu. " Quoi qu'Il vous dise, faites-le !"… Avec la lumière du cœur, la lumière de la foi, en compagnie de Marie, nous affirmons que Jésus est Fils de Dieu, qu'Il est le Messie. Quoi qu'il vous dise, faites-le ! ".
Le deuxième aspect de cette invitation de Marie, il se trouve en regardant le maître du repas. Aujourd'hui, on dirait : c'est le traiteur, quelqu'un à qui on a confié l'organisation du repas. Qu'est-ce qui se passe pour cet homme ? Le voilà atteint dans sa réputation. Le téléphone arabe va vite marcher. Tout le monde va savoir que ce monsieur a fait une erreur professionnelle concernant le vin. Il a gardé le meilleur pour la fin, et donc plus personne ne va l'embaucher. C'est comme si pour un repas de noces, le traiteur que vous aviez embauché vous servait la soupe à la place des fruits. Erreur professionnelle ! Qu'est-ce que les gens vont dire ? " Quoi qu'Il vous dise, faites-le ! " Marie nous invite à la suite de son Fils, à aller au bout de nos réalités d'enfants de Dieu, même si aux yeux des hommes, notre réputation peut parfois en prendre un petit coup. Là, je pense plus particulièrement, revenant à la première lecture à la foi : Si je crois en Dieu, si j'ai Dieu, je dois aimer mon frère. - Celui qui dit aimer Dieu qu'il ne voit pas et qui n'aime pas son frère qu'il voit est un menteur.
Il faut aller au bout de cette vérité. Mais si nous regardons notre vie, N'arrive pas quelquefois ou peut-être souvent que passe un appel de cette vérité, un appel pour aimer, et qu'on n'aille pas au bout, simplement par peur des autres. Si je vais faire ça, qu'est-ce que les autres vont dire ? Si je fais ça… Mais, ça ne s'est jamais fait… Si je fais ça les autres vont me prendre pour un ou une imbécile et que sais-je encore ? " Quoi qu'il vous dise, faites-le ! " Invitation de Marie à aller au bout de la vérité de notre vie d'enfants de Dieu, de notre amour. Alors, nous pourrons être, comme dit saint Jean… Parce que tel il est, lui Jésus, (c'est au présent) tels nous sommes nous aussi, dans ce monde. Nous sommes aussi des ressuscités, voulant vivre de cet amour de Dieu, voulant en vivre pleinement, totalement.
Laissons raisonner en nous cette interpellation de Marie en ces Fêtes du Vorbourg. " Quoi qu'il vous dise, faites-le ! "

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Mercredi 15 septembre 2004. 3ème Mystère lumineux, la prédication de Jésus.

Notre-Dame de compassion et une excellente page sur le sens de la fête : http://www.christicity.com/4daction/Web_FoiSaintSemaine_Detail/279

Epître 1 Jean, 5-10
Evangile selon Luc 4, 16-21

Bonjour à tous,

3ème mystère lumineux donc, la prédication de Jésus. Avec cet Evangile que nous venons d'entendre qui est au début de l'Evangile de Luc et où nous voyons où Jésus est en train de commencer son ministère apostolique comme nous disons, de mettre en œuvre vraiment sa mission. Il annonce tout de suite la couleur. Reprenant le prophète Isaïe, donc s'inscrivant dans l'histoire d'amour entre Dieu et les hommes, il s'annonce vraiment comme le Messie, celui envoyé pour porter la Bonne Nouvelle au pauvre. Qu'est-ce qui va caractériser cette annonce de la Bonne Nouvelle, cette prédication de Jésus. Qu'est-ce qui va la caractériser ? Eh bien essentiellement, c'est que Jésus est le premier à faire tout ce qu'Il dit. L'essentiel de sa prédication n'est pas seulement dans la parole. Elle est aussi dans les Actes, en fonction de cette parole. Elle n'est pas seulement dans les Actes, elle est aussi dans la parole qui donne le sens des actes. Reconnaissons, je pense que nous en sommes tous là, que si nous croyons en Jésus-Christ, le Messie, le Fils de Dieu venu sauver tous les hommes, c'est d'abord à cause de cela. C'est parce qu'il est vraiment juste, fidèle. Tout ce qu'il dit, il est le premier à le faire.
Je prendrai simplement deux exemples. Le plus marquant : Jésus qui annonce une magnifique parole : " Il n'y a pas de plus grand amour que de donner sa vie pour ceux qu'on aime. " … déclaration magnifique, mais il va mettre en œuvre cette parole. La croix, jusqu'au bout, quoi qu'il en coûte, même dans la persécution. Il va donner sa vie par amour pour vous.
Un autre exemple qui court tout au long de l'Evangile. Il annonce qu'il est venu annoncer la Bonne Nouvelle aux pauvres, donner aux aveugles la Lumière, libérer les prisonniers, etc… Tout au long de l'Evangile, nous allons le voir avec les pauvres, les pécheurs, les exclus de la société… tellement de leur côté, qu'il va s'attaquer aux tenants du pouvoir par la Loi religieuse qui leur permettait d'exploiter les autres, les prêtres, les pharisiens, etc… Ce qui caractérise la prédication de Jésus : Il est le premier à faire tout ce qu'il dit.
A la fin des évangiles, Jésus va remettre dans les mains de ses disciples la charge à leur tour, de porter la Bonne Nouvelle aux pauvres, de continuer sa prédication. C'est par nous que aujourd'hui, aujourd'hui ! cette parole s'accomplit pour vous… C'est par nous que aujourd'hui le Christ continue sa prédication. Et alors, nous sommes renvoyés à la vérité de notre vie, à l'accord entre la foi que nous professons et la réalité de notre vie.
Les évêques de Suisse viennent d'envoyer un message, une lettre pastorale à tous les chrétiens de Suisse qui a pour thème la proposition de la foi donc qui nous renvoie à notre mission de baptisés, de gens qui répondons oui à notre mission de témoins de l'amour de Dieu, qui nous renvoie à notre réalité de baptisés et à notre mission, à notre tour, avec Jésus, dans l'Esprit, il nous faut prêcher, annoncer la Bonne Nouvelle aux pauvres.
Pour cela, je pense qu'il faut reconnaître que cette bonne nouvelle, elle en est déjà une pour nous. Sans doute pour arriver à se le redire un petit peu que c'est une bonne nouvelle, sans doute qu'il nous faut sortir de certaines routines pour redécouvrir la fraîcheur de la Bonne Nouvelle pour nous d'abord. Pour faire ça, il faut d'abord se reconnaître pauvre ! Se reconnaître pauvre, vous savez… Dans la vie un pauvre, je pense que vous serez d'accord avec ma définition, le pauvre c'est celui qui pour vivre a besoin des autres. Fondamentalement, c'est ça la pauvreté : reconnaître qu'on a besoin des autres.
Dans nos sociétés riches, on n'a plus tellement ce sens de la pauvreté, alors que nous le sommes fondamentalement. Regardez pour vivre, le nombre de gens dont vous avez besoin. C'est incroyable, si on s'arrête et qu'on y réfléchit. C'est un petit peu moins vrai en Suisse, mais en France, on s'en aperçoit par exemple quand il y a une grève. D'un seul coup, on s'aperçoit : - Tiens ! Eh oui, j'ai besoin de ces gens qui travaillent pour moi.
…Ou quand le boulanger tombe malade, ou que sais-je ? Le nombre de gens dont nous avons besoin… C'est vrai qu'avec la société monétarisée, on aurait à penser l'inverse. Ce n'est plus moi qui ai besoin du boulanger, c'est le boulanger qui a besoin de moi. Je lui paye mon pain et il vit grâce à moi. On oublie la première dimension. Or, il nous faut sans doute, pour redécouvrir vraiment l'Evangile comme une Bonne Nouvelle pour nous, redécouvrir cette esprit de pauvreté... Et nous redire : - Oui, j'ai besoin de Dieu, je ne suis pas capable de me donner à moi-même par moi-même la vie éternelle. J'ai besoin de Dieu, c'est lui qui me la donne. Par voie de conséquence, j'ai besoin aussi des autres pour vivre…
Redécouvrir cette pauvreté de cœur et ensuite, je pense qu'il nous faut aussi nous laisser libérer d'un certain nombre de choses qui sont en nous et qui nous empêchent d'aller au bout de la vérité, du vécu de notre condition chrétienne… qui font que certaines choses dans notre vie sont des contre témoignages pour l'annonce de la Bonne Nouvelle.
Oh je sais bien, nous ne sommes pas parfaits. Nous pourrions certainement, je pense faire beaucoup mieux par rapport au témoignage concret de notre vie chrétienne, nous laisser libérer de certains égoïsmes, nous laisser libérer, je l'évoquais déjà hier, de la peur du qu'en dira-t-on qui souvent nous emprisonne et nous empêche d'être vrais. Accueillir la lumière de Dieu : Ne pas seulement compter sur notre propre lumière, notre propre intelligence, nos propres sentiments, mais savoir accueillir cette lumière. Alors, nous pourrons vraiment être dans les mains du Christ, des gens qui aujourd'hui annoncent la Bonne Nouvelle aux hommes. Il nous faut accueillir ce message. La première lecture dans saint Jean, nous faire un condensé : " Voici le message que Jésus-Christ nous a fait entendre et que nous vous annonçons : Dieu est lumière ! "
Accueillir dans notre cœur davantage cette lumière qui nous invite à faire davantage la vérité sur nous… Saint Jean nous dit : nous sommes pécheurs, nous ne sommes pas parfaits et nous avons besoin du Christ pour être libérés de ce péché. Si nous reconnaissons notre péché, lui qui est fidèle et juste, nous pardonnera nos péchés et nous purifiera de tout ce qui nous oppose à lui… et donc aussi aux autres.
Frères et sœurs, nous vivons dans un monde qui a la prétention de revendiquer la liberté et souvent l'esprit de ce monde se trompe sur ce qu'est la liberté. Jésus nous le rappelle dans son Evangile, dans saint Saint Jean au chapitre 8, il nous rappelle ce qui fonde la liberté en disant : " La vérité vous rendra libre. " C'est ça d'abord la liberté. Etre capable de se mettre devant soi, de se mettre et de regarder et de dire voilà qui je suis en vérité… Et avec ça, qu'est-ce que je veux faire ? Pour faire cet acte de vérité, nous avons besoin de la lumière de l'Esprit-Saint. Nous ne pouvons pas le faire simplement par nos propres moyens. C'est vrai que cette lumière de l'Esprit-Saint peut passer par des intermédiaires, des gens qui nous entourent, qui servent de miroir, qui nous renvoient l'image… Mais c'est grâce à l'Esprit-Saint que nous allons accueillir cette lumière sur nous et que nous allons pouvoir accueillir la Bonne Nouvelle et en vivre, que nous allons pouvoir porter le témoignage par notre vie, mais aussi par la parole. S'il n'y avait eu dans la vie de Jésus que la Parole, on l'aurait pas cru. Fais d'abord ce que tu dis et puis on te croira ! S'il n'y avait eu que les actes, on n'aurait pas cru non plus en lui, par ce qu'on n'aurait pas eu le sens de ces actes. Il faut dans notre vie les actes, mais aussi la capacité ce dire par la parole, à l'occasion, le sens de ce que nous vivons, pourquoi nous vivons cela.
Marie a su se mettre dans cette disposition d'accueil, dire : - J'ai besoin de l'action de Dieu en moi. Allant même jusqu'à se dire : - Dieu a besoin de moi, aussi… Pour l'Incarnation de Jésus. Avec Notre-Dame du Vorbourg, essayons d'entrer dans cette même disponibilité. Oui, j'ai besoin de Dieu, de sa lumière, de sa force, de son amour et lui a besoin de moi pour continuer d'annoncer la Bonne Nouvelle aux Pauvres.

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Jeudi 16 septembre 2004 Messe de 8h30 / Le Père Jean-Louis Pourcelot a congé!

Notre-Dame du Rosaire

Epître : Actes des Apôtres 1, 12-14
Evangile selon Saint Luc, 2,15-19

Marie, cependant retenait tous ces événements et les méditait dans son cœur. C'est bien là, frères et sœurs le but de la prière du rosaire. Passer et repasser tous les événements de la vie du Seigneur dans son cœur pour arriver à vivre en permanence avec lui, devenir comme lui. Fréquemment on dit de deux époux après un certain nombre d'années de mariage, que sous certains aspects ils finissent par se ressembler. Ils ne forment pour ainsi dire, qu'un cœur et qu'une âme.
La prière doit nous conduire, nous aussi à ressembler à Jésus, à devenir comme lui. Nous avons pour cela non-seulement la prière du rosaire ou d'autres prières, mais plus encore les sacrements qui agissent de manière encore plus forte. Jésus devient réellement présent dans l'eucharistie, s'unit à nous, il faut alors encore mieux l'écouter. C'est pour cela que les autres formes de prière s'arrêtent.
Passer et repasser la vie de Jésus dans son cœur pour devenir comme lui. On raconte une petite histoire à propos d'une grande sainte dominicaine, qui nous est toute proche aujourd'hui, puisque Jean-Paul II l'a proclamée docteur de l'Eglise et co-patronne de l'Europe. Il s'agit de sainte Catherine de Sienne. Fréquemment dans nos églises on la représente avec Saint Dominique recevant le rosaire. Ici au Vorbourg autrefois la tendance était plutôt jésuite, mais Saint Dominique figure sur un ex-voto.
Son père spirituel eut une curieuse aventure. Il avait été pris de doute sur l'origine de ses inspirations. A un moment, notre sainte se tourne vers lui et tout à-coup, il vit à la place de son visage, le visage du Christ. Affaire de mystiques, pourrions-nous penser, mais le principal concerné avait compris. L'époux demeurait dans son épouse, il ne faisait pour ainsi dire qu'un avec elle.
Le but de la prière est donc simple : devenir semblable à Jésus. Il ne s'agit bien sûr pas de s'assommer ou de s'endormir sous le ronron de formules de prières. A ce propos, sur la route, même si vous voulez la sanctification du chauffeur, ne lui imposez pas la direction du chapelet... Une direction suffit, le ciel pourrait se faire proche très vite ! Bien réaliser son devoir d'état est aussi une prière.
En disant le rosaire, en priant, il s'agit de se laisser prendre et même envahir le cœur par la parole de Dieu. Elle doit nous habiter pour que le Seigneur vienne demeurer chez nous et recueillir notre oui, comme celui de Marie. Il vient marcher avec nous et en nous sur les chemins de notre vie humaine. Finalement c'est lui qui prend les commandes par son amour pour nous conduire sur son chemin de vie, de mort et de résurrection. Cela n'est pas toujours, festif, au sens de joyeux et de léger.
Vous avez certainement tous vos expériences d'un soutien que vous avez pu ressentir dans un moment de prière ou après.
On raconte à ce propos une belle histoire quand se lançait si on peut parler ainsi, la prière du rosaire. Vous connaissez un peu l'origine de cette belle prière, je suppose. Vous n'ignorez pas que quand quelque chose marche bien, beaucoup essayent de s'en attribuer la paternité. Le rosaire n'a pas échappé à cette sorte de coutume très humaine, mais en voyant tous ceux qui ont contribué à sa formation, nous pouvons bien dire que c'est une prière de l'Eglise. Elle a été initiée par les bénédictins au moyen-âge, c'est un dominicain qui le dit… Elle a été perfectionnée par les chartreux en particulier le Bienheureux Dominique de Prusse. Ce dernier était d'un tempérament anxieux et ne trouva la paix qu'en priant avec cette prière à Marie, qu'il améliora avec de brèves paroles sur la vie du Christ. Un dominicain, Alain de la Roche la répandit ensuite en l'attribuant par erreur au fondateur de son ordre un autre Dominique, quel beau prénom, n'est-ce pas : celui qui appartient à Dieu. Il structure les 150 Ave Maria en dizaines réparties en trois séries de mystères (joyeux, douloureux, glorieux). Saint Pie V, pape et dominicain institua la fête de Notre-Dame du Saint Rosaire en remerciement de la victoire navale contre les Turcs à Lépante en 1571. Il a fixé aussi la deuxième partie de cette prière. Jean-Paul II a ajouté pour sa part les mystères lumineux.
Je vous avais promis une petite histoire, la voici. Elle s'est passée pas trop loin de chez nous, dans le diocèse de Metz. En 1398, Marguerite de Bavière, jeune princesse palatine, épouse Charles II, duc de Lorraine.
Rapidement, la jeune duchesse découvre que son mari la trompe. Humiliée, elle se résout à quitter le palais. Seule, abandonnée dans un château-fort à vocation militaire, elle éprouve le besoin d'un soutien.
Elle se rappelle qu'elle avait rencontré naguère, à la cour, un jeune noble promis à une brillante carrière, mais qui, à l'étonnement de tous, avait préféré revêtir la bure des Chartreux. Il se nomme Adolphe d'Essen alors prieur au Couvent des Chartreux à Trèves ; celui-ci accepte de devenir son directeur spirituel et s'installe au Couvent de Marienfloss.
Il y emmène Dominique de Prusse dont nous avons parlé tout à l'heure. Pour aider la duchesse à surmonter ses épreuves, Adolphe d'Essen lui propose la prière à Marie. Un Ave relié à l'Evangile est aux yeux du moine une rose offerte à Notre-Dame. Les 150 Ave du Psautier plantent autour d'elle un superbe jardin, une roseraie, un Rosaire.
Rosaire, voilà le nouveau nom donné désormais au " Psautier de Marie " par Adolphe d'Essen . La duchesse est une bienheureuse, la bienheureuse Marguerite de Bavière, fêtée le 27 août. Elle a troqué par sa charité et son amour de la prière une couronne contre une autre.
Il n'y a parmi nous pas beaucoup de grands personnages dirait Saint Paul, et la prière n'est le privilège de personne. Le rosaire est simple, il peut être dit par tous, en communauté, en famille ou seul, un peu de bonne volonté suffit. Il est une prière avec Marie et le regard de Marie sur Jésus. A deux il est encore plus sûr d'être entendu et exaucé.
Je ne puis que vous inviter à relire et méditer la magnifique encyclique de Jean-Paul II sur le rosaire. Vous aurez qu'il a grande confiance en vous et vous demande de prier d'avantage. Il a estimé que c'était si important qu'il a détaché le nombre d'Ave du rosaire de celui des psaumes. Vous devez en prier 200 au lieu de 150 ! Alors au travail ! Jean-Paul II termine son encyclique par une prière à Marie empruntée à un autre apôtre du rosaire, Bartolo Longo, une prière qui sera aussi la nôtre: " Ô Rosaire béni par Marie, douce chaîne qui nous relie à Dieu, lien d'amour qui nous unit aux Anges, tour de sagesse face aux assauts de l'enfer, havre de sécurité dans le naufrage commun, nous ne te lâcherons plus. Tu seras notre réconfort à l'heure de l'agonie. À toi, le dernier baiser de la vie qui s'éteint. Et le dernier accent sur nos lèvres sera ton nom suave, ô Reine du Rosaire, ô notre Mère très chère, ô refuge des pécheurs, ô souveraine Consolatrice des affligés. Sois bénie en tout lieu, aujourd'hui et toujours, sur la terre et dans le ciel ". Amen !


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Vendredi 17 septembre 2004 - 4ème Mystère lumineux du rosaire : La Transfiguration du Seigneur.

Epître : Philippiens, 2,5-11
Evangile selon saint Matthieu, 17, 1-9

Bonjour à tous,

Comme nous le rappelait l'abbé Nicoulin au début de la célébration, nous voici venus sur la montagne, la montagne du Vorbourg. On n'est pas avec Pierre Jacques et Jean, mais nous voici avec Marie pour rencontrer et essayer de connaître encore un peu plus Jésus à travers ce mystère de la Transfiguration.
Première chose que je voudrais dire à propos de ce mystère, dans le phénomène de la Transfiguration, ce n'est pas comme un phénomène de désincarnation de Jésus, pendant quelques instants où il deviendrait comme un ange ou je ne sais pas quoi. C'est vraiment dans son humanité qu'il est transfiguré, dans son humanité ! La première lecture nous le rappelait de façon forte. Jésus qui était de la condition de Dieu, a accepté d'être un homme, pleinement homme, reconnu homme à son comportement et c'est dans cette humanité que se manifeste la joie de Dieu dans la Transfiguration. Nous sommes à peu près dans les 2/3 de l'Evangile. Les disciples, vous le savez, n'étaient pas très au clair sur la mission du Messie. Ils attendaient surtout un Messie qui vienne libérer le Peuple de l'occupant romain pour rétablir le Royaume de David. En voyant le comportement de Jésus, il se pose beaucoup de questions, d'où cet événement de la Transfiguration pour essayer de leur faire comprendre, dans leur adhésion à Jésus, qui il est vraiment. Il est beaucoup plus que le Messie annoncé par les prophètes. Nous avons les témoins que sont Moïse et Elie, témoins entre Dieu et le Peuple, Dieu qui veut sauver son Peuple par le Messie. Il est beaucoup plus que le Messie, puisqu'il le Fils même de Dieu, l'amour même de Dieu, la Parole de Dieu, le visage de Dieu dans son humanité.
Les prières d'aujourd'hui nous le rappellent, à travers cette Transfiguration, c'est une préfiguration de la résurrection. La résurrection, je voudrais m'y arrêter quelques instants pour nous préparer à parler aussi de l'Eucharistie, demain. La résurrection, notre propre résurrection ! Oui, si nous écoutons Jésus si nous suivons sa parole, son action, nous participons à sa résurrection. Si nous aussi, nous vivons notre humanité, déjà maintenant, nous participons à sa résurrection, déjà maintenant... En attendant que s'accomplisse pour nous notre propre résurrection. Comme pour Jésus, dans la Transfiguration, ce n'est pas encore la résurrection, ça l'annonce. Pour nous dans notre vie aujourd'hui, nous sommes déjà ressuscités, mais pas encore pleinement. Il nous faudra passer par la mort, la mort de notre corps, pour parvenir à la plénitude, à l'accomplissement de ce que nous sommes : des enfants de Dieu.
Je vais prendre une petite comparaison pour signifier cela. On dit qu'un enfant dans le sein de sa mère, il entend déjà des bruits, il reconnaît des voix, etc… A supposer qu'il comprenne notre langage, qu'est-ce que vous lui diriez pour lui annoncer, essayer de lui faire découvrir le monde dans lequel un jour il va débarquer ? L'air, la lumière, le vent, les couleurs… Que sais-je encore ? Ce n'est pas parce que l'enfant dans le sein de sa mère est incapable d'imaginer le monde dans lequel il va débarquer, qu'il ne pourra pas, un jour, sauf accidents malheureusement qui arrivent, qu'il ne pourra pas un jour naître à ce monde. Ce n'est pas parce que aujourd'hui dans notre condition terrestre, je dirais dans le sein de la terre…, ce n'est pas parce que aujourd'hui nous sommes incapables d'imaginer la résurrection, la vie éternelle, que nous ne sommes pas capables de naître un jour à ce monde-là…. D'où l'importance pour nous dans la démarche d'espérance, de savoir regarder, découvrir déjà dans notre vie d'aujourd'hui, ces traces, ces signes de notre vie déjà ressuscités. Pas d'espérance, si nous ne faisons pas cela. C'est nécessaire pour nous dire : un jour, je vivrai pleinement cela. Ecoutez-le, regardons Jésus pour nous renforcer dans cette espérance, espérance de la vie éternelle, de la résurrection, pour partager sa propre résurrection.
Un autre façon d'aborder la question qui nous rejoint dans notre humanité, que nous avons à développer. Dans la Bible… l'anthropologie, le sens de l'homme, ce qu'on pense qu'est l'homme. L'anthropologie nous dit non pas que l'homme est corps et âme, ça c'est de la philosophie d'Aristote. Dans la Bible, l'homme est trois choses. Pour qu'il y ait un être humain, il faut qu'il y ait ces trois choses : il est corps, cœur, intelligence. Le corps étant la capacité à être un être de relation… C'est bien par le corps que nous sommes en relation entre nous et avec Dieu dans notre condition terrestre. Le corps, capacité à être un être de relation, le cœur capacité à aimer et l'intelligence, capacité à comprendre… Il faut qu'il y ait ces trois choses, pour qu'il y ait un être humain. Alors, au moment de notre mort, qu'est-ce qui se passe ? Cette capacité à être un être de relation, elle est ressuscitée, elle est transfigurée. Le moyen terrestre d'entrer en relation, retourne à la poussière. Mais nous continuons d'être des êtres capables de relation. Par exemple, saint Jean nous dit : Dieu à ce moment-là, nous le verrons face-à-face. Le voir… voir quelqu'un, c'est bien entrer en relation, parce que nous serons devenus semblables à lui. Alors, à notre mort, la mort de notre corps physique, ce n'est pas une amputation, c'est vraiment nous qui arrivons à notre plénitude, à notre accomplissement de fils et de filles de Dieu.
Sur la montagne, aujourd'hui, avec Marie, découvrons Jésus dans la plénitude de son humanité, marchant vers sa résurrection. Il faut nous dire que nous aussi, plus nous serons des êtres de relation, d'amour et d'intelligence, plus, aujourd'hui, nous serons déjà dans la résurrection, l'espérance, l'accomplissement, la plénitude, à l'heure de notre mort.
Amen.

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Samedi 18 septembre 2004 : 5ème Mystère lumineux, l'Eucharistie.

Epître : I Corinthiens 10, 14-17
Evangile selon saint Matthieu 26, 26-29

Bonjour à vous tous,

Au baptême de Jésus, à la Transfiguration, il nous a été dit de l'écouter, parce qu'il est le Fils bien-aimé du Père. A Cana, Marie nous a invité à faire tout ce qu'il nous dira. Quoi qu'il vous dise, faites-le ! Et puis, il y a eu tout le mystère de la prédication de Jésus. Nous voici avec ce cinquième et dernier mystère lumineux, essayant de mettre en œuvre tout ce qui a précédé… Obéir à tout ce que Jésus nous demande : Faites ceci en mémoire de moi ! Nous l'écoutons en essayant de faire ce qu'il nous demande… Faire mémoire de lui ! Dans l'Evangile, au sens biblique, faire mémoire, ce n'est pas seulement se rappeler. Ca en fait partie, ce n'est pas simplement rappeler un fait qui s'est passé il y a quelques temps. Faire mémoire, c'est le vivre aussi aujourd'hui. Faire mémoire, c'est l'entretenir. Et voilà que dans l'Eucharistie, chaque fois que nous y participons, aujourd'hui, nous réactualisons, nous vivons l'Eucharistie, ce que Jésus a fait le Jeudi Saint au soir… Qu'est-ce qu'il a fait ? Il a donné sa vie. Il l'a annoncé avant : - Ma vie, nul ne la prend, c'est moi qui la donne.
Sa condamnation à mort et sa mort sur la croix, s'il l'avait voulu, il aurait pu l'éviter. S'il avait dit par peur, mais aussi par infidélité : - Tout ce que je vous ai dit, ce n'est pas vrai, je l'ai dit comme ça… On aurait bien rigolé de lui, et on l'aurait relâché. Mais ce Fils bien-aimé, en qui le Père a mis tout son amour, est allé au bout de son amour en donnant sa vie. Il le montre bien à travers cette institution de l'Eucharistie, librement, j'allais dire dans la paix et la sérénité, la difficulté ce sera tout à l'heure au Jardin des Oliviers... Mais dans la paix et la sérénité, il fait don de sa vie.
Alors, quand nous faisons mémoire, qu'elle est la première chose que nous allons faire dans l'Eucharistie ? C'est nous aussi, donner notre vie. C'est toute la place, dans la Messe, de l'Offertoire qui, j'ai l'impression passe malheureusement passe assez vite. On cherche les sous à mettre à la quête, il y a un chant qui ne correspond pas toujours au sens de l'offrande, etc… Toutes sortes de choses.
C'est là que commence pour nous le " faire mémoire ". A travers le pain, le vin, nous venons comme Jésus, nous offrir. Par lui, avec lui et en lui, nous offrir au Père… Nous pouvons le faire et en vérité, parce que la veille ou dans les jours précédents, nous avons donné notre vie à ceux avec lesquels nous vivons, à tous les hommes : A travers notre travail, qui est participation à la création, notre travail quel qu'il soit, même le plus petit travail… recoudre un bouton ou je ne sais quoi, c'est une participation à la création. Nous avons donné notre vie dans notre travail et dans nos relations humaines, par tout l'amour que nous avons su accueillir et donner. C'est notre richesse d'enfants de Dieu. Voilà ce que nous avons dans les mains et que nous pouvons apporter dans le pain et le vin, " Fruit de la terre et du travail des hommes, fruit de la vigne et du travail des hommes. "
Le travail pour la création, la création continue, mais le travail aussi pour la construction du Royaume de Dieu. C'est parce que dans le quotidien de nos journées, nous essayons de donner ainsi notre vie que nous pouvons dans le sacrement, au moment de l'Offertoire, faire mémoire du Christ, de nous donner nous aussi.
Si à l'Offertoire personne n'apporte sa vie dans ce pain et ce vin, ils sont là pour représenter notre vie, si personne n'apporte quelque chose de sa vie, nous n'aurions rien à consacrer. Il n'y aura pas de messe, Jésus ne pourra pas dire sur ce pain et ce vin, puisqu'ils ne représentent rien, il ne pourra pas dire : - C'est ma vie, c'est mon corps, c'est mon sang ! Parce que c'est bien cela qui se passe au moment de la consécration. Sur cette offrande de notre vie, faite en vérité, Jésus vient dire : Je m'y reconnais, c'est mon corps, c'est mon sang. Il ne vient pas enlever notre offrande, il la prend avec lui et voilà que toute une part de notre vie est déjà pour lui dans la résurrection. Lui, le ressuscité prend notre vie avec lui dans la résurrection. Il ne nous la vole pas, il peut la prendre parce que nous la lui donnons, ce qui veut dire qu'au moment de la communion, oui nous allons communier au Christ, mais au Christ ayant pris l'offrande de chacun et de chacune. Cela veut dire qu'au moment de la communion, nous communions aussi les uns aux autres. Nous communions à ce que chacun, chacune a apporté.
La première lecture nous rappelait cela de façon très forte, vous avez entendu, puisqu'il y a un seul pain, le Christ a pris chacun de nous en lui… puisqu'il y a un seul pain, la multitude que nous sommes est un seul corps.
Au moment de la démarche de communion, oui nous formons ce seul corps, parce que nous communions les uns aux autres. Vous connaissez saint Jean… : - Celui qui dit aimer Dieu qu'il voit et son frère qu'il ne voit pas, c'est un menteur !
On pourrait l'appliquer à la messe au moment de la communion : - Celui qui dit communier au Christ et qui ne communie pas à tous ceux qui ont donné aussi leur vie, c'est un menteur... Même… je vais communier même à l'offrande, si ça se trouve, de quelqu'un qui était dans l'assemblée et avec qui j'ai peut-être quelques problèmes ou je suis momentanément en bisbille… oui, même à ce qu'il a apporté ! Si je vis cela, je suis engagé à porter un autre regard sur la personne. S'il y a un problème, il n'y a pas que cela dans la vie des autres, il y aussi tout ce qu'il y a de beau dans leur vie, et qu'ils ont le droit eux aussi d'apporter en offrande au Christ.
Faire mémoire, je crois que cela comporte bien tout cela ! Alors, avec Notre-Dame du Vorbourg, en vivant cette Eucharistie, nous allons demander la grâce d'essayer de garder et de méditer comme Marie, ce mystère de l'Eucharistie, pour pouvoir toujours mieux le vivre dans sa vérité et dans sa plénitude.

 

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Dimanche 25 septembre 2004. Célébration de Clôture.

Evangile selon Saint Luc, 2,22-33 : La présentation de Jésus au Temple

Bonne après-midi à tous,

Nous voici au Vorbourg, avec Notre-Dame pour la clôture de cette semaine de pèlerinage, de fête et voilà que nous est proposé ce texte de la présentation comme nous disons. Alors, je vous inviterais cette après-midi à laisser la Vierge Marie Notre-Dame du Vorbourg, vous présenter à son Fils. Vous présenter, vous qui êtes là, mais aussi tous ceux que vous représentez. On n'est jamais tout seul devant le Seigneur… tous ceux que vous représentez, ceux qui ont bien voulu être là avec nous cet après-midi et qui n'ont pas pu, même ceux qui de façon délibérée n'ont pas voulu venir… et puis ceux qui ne sont pas très au courant. Nous sommes là, demandant à la Vierge Marie de tous nous présenter à son Fils, pour nous mettre à sa suite. Ah ! vous ne m'avez pas attendu pour le faire ! Il faut continuer en essayant de le faire un peu mieux.
Ce que Jésus à travers son église, aujourd'hui nous propose sur notre route, je le trouve d'abord dans ce texte que nous venons d'entendre. Je ne sais pas si vous avez retenu l'insistance qui est mise sur la Loi. Selon ce qui est écrit dans la Loi, le sacrifice prescrit par la Loi du Seigneur… pour accomplir les rites de la Loi… insistance sur la Loi. Puis arrive à la fin comme un contraste qu'on pourra appeler la prophétie de Siméon : Il sera Lumière qui se révèle aux nations. Nous avons bien conscience que la Loi, ce n'est pas une Lumière, la Loi n'est jamais une Lumière…
Nous sommes dans la journée d'action de grâce pour la Suisse. Vous pensez à votre pays. Pensons à n'importe quel pays démocratique… Ce qui est lumière pour lui, c'est sa constitution, ce qui va le constituer comme peuple helvétique en l'occurrence. Et la loi va être le moyen qu'on va utiliser pour mettre en œuvre cette constitution pour y être fidèle, mais pour le peuple helvétique, ce n'est pas la loi d'abord qui est lumière, c'est sa Constitution.
Un autre exemple, vous avez entendu dans la Liturgie de ce jour, sinon entendu, peut-être lu, le prophète Amos qui évoque ces gens à fond partisans et l'appliquant apparemment à la perfection, partisans de la Loi religieuse : Ce qui ne les empêche pas d'exploiter les autres. Ces gens, il leur tarde, nous disait Amos que le sabbat soit fini pour pouvoir diminuer les mesures, vendre même le rebut des grains, pour pouvoir exploiter les pauvres. Nous voyons bien là aussi que la Loi, une loi religieuse, bien observée est loin d'être une lumière pour le cœur, est loin de nous faire entrer dans un mystère d'amour et ceci nous renvoie, vous connaissez bien tous l'Evangile, à la lutte de Jésus contre les pharisiens qui utilisaient les prescriptions de la Loi religieuse pour exploiter les autres. Jésus va proposer autre chose. Quand il dit qu'il est le maître du sabbat… Vous vous souvenez de ça dans l'Evangile. Le sabbat c'est ce qui caractérisait le mieux la Loi religieuse. Quand il dit qu'il est maître du sabbat, pourquoi ? Justement, il es la Lumière, c'est pas la Loi religieuse qui est Lumière, c'est lui qui est le Christ.
Troisième élément qui nous rappelle à cela aujourd'hui. J'ai entendu la lettre pastorale de vos évêques de Suisse. Si vous ne l'avez pas encore entendue ou lue, ça va venir je pense. En l'écoutant, je me disais que fondamentalement, ce que vos évêques vous proposent, c'est de faire cette conversion, de passer de la Loi mise en premier, même la Loi religieuse… de passer de cela à la foi, l'espérance et la charité, mises en premier. Ils nous invitent et ils sont en plein dans la mouvance, le mouvement du Concile Vatican II, parce que c'est une des conversions radicales que le Concile Vatican II nous invite à faire… Il nous invite à remettre les choses bien à l'endroit. Ce qui est premier, c'est notre vie chrétienne, c'est la foi, l'espérance et la charité. C'est ça qui est premier.
Si ma mémoire est bonne, ils disent que dans l'Eglise Suisse, il n'y a pas grand-chose de nouveau. Mais je crois que ce qu'ils veulent dire, c'est qu'il y aurait quelque chose de radicalement nouveau, si nous remettions les choses à l'endroit, pleinement, totalement. Ce qui est premier, c'est la foi, l'espérance, la charité. Ce qui est second, je n'ai pas dit secondaire, c'est second, ça arrive après, c'est la religion, c'est-à-dire, tous les gestes religieux, sacrements, eucharistie y compris, les prières, les pèlerinages, mettre un cierge, dire le chapelet, etc… C'est ça la religion, c'est second. Ce n'est pas la religion, les gestes, les prescriptions, la loi religieuse qui est pour nous Lumière, c'est Jésus-Christ auquel nous croyons, en qui nous espérons et que nous voulons aimer en aimant les hommes. C'est ça notre lumière. La religion, les gestes religieux, ne sont que des moyens pour nous aider à vivre en enfants de Dieu. Ce sont des moyens vitaux, je suis bien d'accord, des moyens essentiels, vitaux, comme la nourriture pour la vie. Si je ne mange plus, je meure. C'est vital de manger, mais la vie, ce n'est pas la nourriture, c'est un moyen pour la vie. Nous sommes dans la même dynamique, si nous voulons suivre Jésus. D'ailleurs, je pense que très justement, la lettre pastorale des évêques… Quel est son titre ? Si ma mémoire est bonne, c'est la proposition de la foi. Ce n'est pas la proposition de la religion. L'occasion de nous rappeler, de bien nous redire que par notre baptême, par notre confirmation, nous sommes missionnaires de Jésus-Christ, mort et ressuscité. C'est lui que nous sommes chargés d'annoncer, ce n'est pas d'abord une religion, des gestes religieux qui n'auraient pas de sens, s'il n'y a pas la foi en Jésus-Christ. Oui, c'est la foi qu'il nous faut proposer, annoncer et proposer. Et s'il y a la foi en Jésus-Christ, la religion viendra d'elle-même… Comme quand on veut vivre, et bien on se nourrit. Peut-être, je ne suis pas un grand spécialiste, mais peut-être que si nous avons eu des difficultés à transmettre quelque chose, c'est peut-être justement parce que nous avons cherché à transmettre peut-être plus une religion, des gestes religieux à faire, des prescriptions etc… C'est cela que nous avons peut-être plus cherché à transmettre que la connaissance de Jésus-Christ, la connaissance dans son sens plein, naître avec.
Aujourd'hui, à la fin de ces fêtes du Vorbourg, en nous laissant présenter par Marie, par Notre-Dame du Vorbourg à son Fils, renouvelons notre engagement de foi, d'espérance et d'amour envers son Fils Jésus. Redisons-nous bien clairement que cette foi, puisque nous sommes là, nous l'avons, c'est notre richesse. Et c'est bien cela qu'il nous faut d'abord essayer de proposer. Un des grands moyens, les évêques nous le rappellent, c'est la chaleur de nos communautés chrétiennes où les gens se sentent reconnus quels qu'ils soient, accueillis, aimés. Ce n'est pas la Loi qui apporte la chaleur humaine, c'est l'amour, l'amour vécu en Jésus-Christ, pour les autres. Oui, utilisons la Loi, nous en avons besoin comme la nourriture, mais pour servir notre vie chrétienne, c'est elle qui est première. Continuons d'accueillir cette Lumière du Christ.


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