Chapelle N-D du Vorbourg / CH-2800 Delémont (JU) / tél/fax + 41 032 422 21 41 |
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"Avec Marie
marchons dans le Jubilé"
Prédicateur pour les germanophones : P. Franz Sabo, pfarradministrator, Röschenz :Jeudi 14 septembre Prière à Notre-Dame du Vorbourg Composée par le P. Jean Monnat Notre Dame du Vorbourg, Programme: En semaine, du lundi au samedi, l'Eucharistie est célébrée tous les matins à 5h30, 6h30, 7h30, 8h30 et 10h. Le P. Monnerat prêchera aux célébrations de clôture et d'ouverture ainsi qu'aux messes de 8h30 et de 10h ainsi qu'à celle du soir, à l'exception de la journée du jeudi. Confessions: Au Vorbourg : dès 7h, chaque matin (sauf dimanche) et le soir dès 19h. Célébration communautaire du sacrement du pardon : Eglise Saint-Marcel, lundi 13 septembre à 20h.
Dans la mesure du possible, nous essayerons de publier chaque jour les homélies du P. Monnerat. Ouverture : Dimanche 10 septembre 2000 Chers Frères prêtres et diacres,
Frères et Seurs, Cest quand même un changement,
quand je venais tout seul ici en cette chapelle et que je me retrouve devant vous, oui,
pour essayer de vous annoncer la parole damour que la Vierge veut adresser à
chacun, chacune de vous. Un pèlerinage, cest toujours des gens qui se mettent en
route. Cest toujours des gens qui ont certainement quelques petits problèmes,
quelques petites choses à soumettre à la Vierge Marie, la Vierge Marie que le Seigneur
nous a donnée pour maman alors quil sen allait. Il rendit lesprit, nous
a donné son Esprit et il nous a dit : « Si vous voulez le garder, cet Esprit,
voilà ma Mère. » Est-ce que nous lavons prise chez nous ? Un
pèlerinage, cest chacun de nous qui vient auprès de ce quelquun pour lui
apporter tout ce que nous vivons. Oh ! Jespère que nous avons tous quand
même, cherchons bien dans nos vies
Ne soyons pas des hommes ou des femmes
« catastrophe » qui ne voient que le malheur ou le ciel noir, mais sachons
apporter à Notre-Dame toutes les joies de notre vie, depuis notre naissance : notre
baptême, notre mariage. Notre-Dame, est une maman, une maman qui sait tout raccommoder.
Alors, ayons la confiance de lui apporter aussi tout ce qui ne va pas bien en nous et
autour de nous. Oh ! Je suis sûr, que des mamans, des papas, sont là inquiets pour
leurs grands qui ne suivent pas directement le chemin quils avaient pris. Combien de
mamans avec leurs petits enfants se demandent : « Que sera mon enfant dans
quelques années ? » On vient avec tout ça devant la Sainte Vierge. Et je
pense quen interprétant Saint Augustin qui nous dit : « Tu nous a fait
pour toi, Seigneur. » Et bien, je crois que chacun de nous, si vraiment il a
conscience de son baptême se demande : « Comment vais-je trouver ce chemin
pour rester dans la ligne que Dieu me trace, sans être révolté, sans peut-être aussi
méloigner de Lui, parce que je trouve que cest trop dur, que cest
impossible. »
Alors que Dieu sera toujours, si nous savons faire confiance, le
Maître de nos « impossible », surtout que Dieu vient à notre rencontre. Et
il y est venu dune façon, je dirais si charmante
A travers une femme, à
travers une maman, et je pense que cest par elle que nous serons toujours introduit
chez le Père pour rentrer à la maison, car, lui seul, Jésus, le Fils de Marie est le
Chemin, est la Porte qui nous ouvre le ciel. Quand nous lisons lEvangile de
saint Jean, nous sommes toujours frappés. Toute la vie du Christ, elle est incluse en
deux présences. Aux noces Cana, la Vierge de Marie était là. Et au pied de la croix, la
Vierge Marie était là. Et si jai choisi cette scène de Cana pour ouvrir le
pèlerinage, cest en réalisant que pour le Christ, la première sortie quil a
faite avec ses grands séminaristes, il ne les a pas amenés en retraite chez les
bénédictins, ni chez les Jésuites. Mais il les a menés à une noce, il les a menés à
la fête. Ah ! Quelle bonne idée ! Et cétait pour nous dire quoi ?
Pour nous dire que Dieu cest le Père de tous et de chacun parmi nous. Dieu
cest un Père damour et de tendresse qui ne voudrait quaucun parmi nous
ne soit perdu. Il veut, Dieu veut que nous soyons heureux et que chacun de nous, là où
les événements lont placé, travaille à tout ce que les autres à côté de lui
aient la joie de vivre. La Mère de Jésus était là,
attentive à tout, comme le sont toutes les femmes, toutes les mamans. Que de fois je
lai constaté en allant en réunion. Ces dames me disent : « Oh !
Là, vous avez une tache à votre veste ! » Je ne lavais pas vu. Et bien
la Vierge, elle voit tous les détails. Elle a bien vu, et elle sest dit :
« Quand même, on na pas idée ! Une noce où il manque du
vin ! » Vous imaginez, vous faire une noce sans vin ? La Vierge a tout de
suite remarqué
Dans notre vie, le vin, je pense, il ne faut pas en abuser, mais cest quand même
toujours le signe de lamour, de lamitié, de la joie. Et dans notre vie de
tous les jours, le vrai vin de notre vie, cest lamour quon sait se
manifester, se donner. La Vierge Marie est à la source de cet amour et elle vient, je
dirais nous habiter. Et quand elle dit à son Fils : « Ils nont plus de
vin »
Elle ne soccupe pas bien de ce quIl lui raconte. Je sais
bien quIl a lair de lui dire : « Tu sais, ma pauvre Mère, ça, ce
nest pas nos oignons ! Ce nest pas à nous de préparer la noce,
cest à eux ! » Non, elle fait comme si elle navait rien
entendu
Ca, cest bien les mamans
Et puis, elle poursuit son idée :
« Faites tout ce quIl vous dira. » Elle redit cette même parole avec la
même confiance quelle a prononcée son oui, le jour où le Seigneur la
appelée : « Voudrais-tu Marie ? » Elle a osé, elle a eu la
naïveté de dire oui. Elle ne savait pas où elle mettait les pieds, la bonne petite
Marie. Elle a dit oui, elle laisse son Fils se débrouiller. Dans la même confiance, elle
nous appelle nous aussi, comme elle a appelé ses sommeliers de la noce :
« Faites tout ce quil vous dira. » Frères et surs, enfants de
Notre-Dame, ne doutons jamais du regard de Marie posé sur chacun de nous. Elle intercède
pour chacun de nous. Car, comme toute maman, elle sait bien quil y a des blessés
parmi nous, quil y a des handicapés. Cest vers ceux-là que les regards de la
Vierge se portent dabord et davantage ce soir. Elle nous dit aussi :
« Attention, faites bien tout ce quil vous dira ! » Avons-nous remarqué : dans
toutes les apparitions de la Vierge Marie, que demande-t-elle ? « Priez et
convertissez-vous ! » Elle ne fait quénoncer ce que le Christ dit à
chacun de nous alors que nous venons trouver sa man qui est devenue la nôtre depuis
quil nous la donnée. Dabord,
priez ! Oh ! Je suis sûr que si vous montez au Vorbourg, cest pour prier
avec ferveur. Dautant que chacun, cest le cas de le dire, arrive avec son
paquet. Alors commençons par demander à Marie : « Apprends-nous à
prier ! » Oui, attention
Prier, pas réciter des formules, pas aligner
cinq Pater, cinq Ave, pour quau bout on tire sur la tirette et quon ait la
grâce. Ca, ce nest pas de prière, cest du commerce. Or Dieu nest pas
un commerçant, Dieu est un papa. Apprends-nous à communier, Vierge marie, à Dieu, au
Christ, pour quils éclairent chacune de nos journées
Pour quil
habitent notre cur, afin que rien ne nous décourage et ne nous détourne
daimer Dieu. Et puis, je le disais ce matin à la messe à Delémont :
« Que rien ne nous détourne de nous aimer les uns les autres, ! » Prier
bien régulièrement. Comment commence-t-on notre journée ? On noue vite sa cravate,
parce quon est en retard, on prépare vite les gosses parce quil faut
quils arrivent à lheure à lécole
et le Bon Dieu dans tout
ça
et si on avait pris simplement le soin, le matin, de faire un vrai signe de
croix, pas celui du mauvais sacristain
(Vous en avez un bon à Delémont ! )
pas celui du mauvais sacristain qui fait ça en vitesse, un chasse-mouche. Mais, un signe
de croix où on essaye de dire : « Seigneur, soit dans mes pensées, dans mon
cur, soit dans tous mes gestes, dans tous mes regards, pour
quaujourdhui, rien néchappe à ta présence. Dans mon travail, dans mes
loisirs, dans mes rencontres
Et puis, le soir, pourquoi pas comme le recommandaient,
vous vous souvenez, les missionnaires Rédemptoristes
Je sais bien que les anciens
pourront dire : « Eh bien ! pauvre ami, quest-ce quils ont
travaillé pour nous pousser en enfer ! » Je pense quon a un peu
évolué. Les Rédemptoristes disaient chaque soir, ne vous couchez jamais sans avoir
récité un « je vous salue Marie. » Cest un vieux qui me disait
lautre jour : « Tu sais, tu ne me vois pas beaucoup à léglise,
mais tous les soirs je ne me couche jamais, sans avoir récité un « Je vous salue
Marie. » Je ne me couche pas sans avoir tendu la main à la maman. » Alors, vous direz : « Rien que
ça ? » Ce nest pas grand chose, mais ce qui compte, cest de le
faire chaque jour. Par ces gouttes de prière de chaque jour, nous alimentons notre source
pour aller vers Dieu. La prière nous fera comprendre que lEucharistie, cest
Dieu, cest lamour, cest Dieu qui nous aime, cest la plus grande et
la plus puissante prière de Jésus. Prier cest aussi nous rendre attentifs à nous
convertir. Attention : « Faites tout ce quil vous dira » Ce
quil vous dira, je le résumerai dans un mot que jai beaucoup aimé, que
jai redit à des religieuses qui sont par là et qui mont écouté parfois et
qui doivent se dire : « Ca y est, il va nous redire quil faut
aimer. » Il ny a que ça dans la vie. Si vous aimez dans la vie, Frères et
Surs, vous serez heureux. Si vous ne vous aimez pas, vous avez beau boire tout
lalcool que vous voudrez, ça ne vous réjouira pas.
Je dirais, je pense que le départ de
sa vie de conversion le Père de Foucauld est parti là : « A ma place,
là où je suis, que ferait Jésus-Christ ? » A ma place, sans énumérer, sans
reprendre toutes les circonstances et les rencontres de votre journée, essayez simplement
de ne rien faire sans amour
rien ! Mettre de lamour en tout et partout,
cest la meilleure manière de garder le soleil
pas nécessairement au
ciel ! On ma dit lautre jour dans le Nord : « Chez nous, le
soleil on ne la pas beaucoup là-haut, mais on la tous dans le
cur ! » Je souhaiterais que tous vous gardiez le soleil de lamour
dans le cur pour que vous sachiez apporter à tous ceux que vous croisez, le sourire
de Dieu, la joie de Notre-Dame. Ne loubliez pas, il faut repartir du Vorbourg avec
la certitude que Marie part avec vous ! Il faut repartir en lui demandant :
« Donne-moi, Vierge Marie, davoir ton attention, ta tendresse, avec tous ceux
que je rencontrerai. » Et puis, quand il y aura des choses qui niront pas
bien, que je sache, moi aussi dire : « Jésus, tu ten
occupes ! » Est-ce que nous savons faire confiance à lamour du Christ
qui donne sa vie pour quaucun parmi vous, ne soit pas perdu. Est-ce que nous savons
venir ici, pour, avec Notre-Dame, repartir sur nos chemins avec le Christ. Tout au long de
cette semaine, jai proposé au Père qui ne ma pas dit non, jai proposé
de reprendre des textes de la Vierge Marie pour essayer déclairer des aspects de
notre vie chrétienne. Car il ne sagit pas simplement dêtre monté au
Vorbourg, davoir mis son cierge, davoir emporté son image, mais il faut
repartir avec un cur habité par la Vierge Marie et par son Fils, pour que nous
sachions apporter à notre monde qui en a tant besoin, un peu de cet amour pour que tout
le monde soit heureux à cause de nous. Que Notre-Dame du Vorbourg bénisse
chacun de vous et vous donne la joie de lavoir rencontrée et ensuite de vous
rencontrer entre vous. Amen. Annonciation Fêtes du Vorbourg, Chers Confrères, chers Frères et Soeurs, ... tous enfants de Notre-Dame, Notre-Dame qui vous accueille aujourdhui en son sanctuaire pour vous combler de son amour, à condition que chacun de vous sache lui faire confiance. Si nous avons lu deux textes particuliers aujourdhui, ce sont les textes de la vocation de Samuel, de la vocation de Notre-Dame, deux qui nous rappellent que Samuel et Marie ont répondu « oui » et sont restés fidèles tout au long de leur vie. De Samuel nous admirons sa spontanéité à se levers par trois fois, et puis finalement à se dire : « Dieu mappelle, quest-ce quil attend de moi, comment vais-je répondre, comment vais-je tenir ma route pour rester fidèle au Seigneur ? Mais il fait confiance au Seigneur qui appelle, car quand le Seigneur nous appelle, à toute vocation, il est toujours avec nous pour nous prendre par la main. Quant à Marie, a-t-on imaginé le bouleversement de cette petite Marie qui devait être jolie comme un cur ? Et qui avait jeté un il sur saint Joseph, certainement un beau jeune homme, bien bâti et rayonnant de sainteté, car on lappelait ce saint Joseph, un « Juste », un mot qui est très rare, dans lEvangile, un mot quon ne donne pas à nimporte qui. Tout son plan est bouleversé quand le Seigneur vient lui dire : « Mais voudrais-tu Marie devenir la maman de mon Fils ? » Voyez, Dieu ne vient pas lui dire : « Tu seras » Non ! « Voudrais-tu » Dieu propose, il invite, il noblige pas. Et la remarque de la Vierge marie, ce nest pas une remarque de refus, cest simplement pour lui dire : « Moi, je suis Vierge, comment veux-tu que jaie un enfant ? » Et alors, cest là cette annonce vraiment extraordinaire : « Le Saint-Esprit viendra sur toi ! » Tellement extraordinaire, quaujourdhui, beaucoup de gens ne veulent pas y croire. « Rien nest impossible à Dieu ! » Et alors la petite Marie, elle fait confiance et en finale elle lui dit : « Eh bien voilà, Seigneur, me voici ! Tu feras avec moi comme tu voudras. » Sans connaître lavenir Sans savoir par quels chemins difficiles, si on lit bien lEvangile, elle va passer. Et bine, elle accepte de partir, elle sen va confiante, justement en Dieu qui ne saurait décevoir. Je pense que la Vierge Marie sera toujours là pour traverser tous les événements. Vous le savez vous-mêmes, si les événements comme dit Pascal, sont nos maîtres, auxquels on ne peut pas échapper. Que de fois ces événements viennent bouleverser tous nos plans. Ainsi Marie nous apprend quaprès avoir choisi, sous léclairage de Dieu, comme Samuel, il faut faire confiance à Dieu. A travers linconnu parfois, lincertain, linattendu, sera quand même toujours avec nous pour nous aider à traverser nos impossibles. Alors avec la Vierge Marie, ayons le courage et la confiance de dire, chacun à notre place : « Me voici, Seigneur, garde-moi fidèle pour ma vie dans le chemin que jai pris. » Frères et surs, sous le regard de Notre-Dame, nest-ce pas le moment, peut-être, de nous interroger. Quai-je fait de mon oui initial ? Soit dans mon sacerdoce, soit dans ma vie religieuse, soit dans ma vie conjugale, soit dans mes amitiés. Oh ! Je sais, nous sommes dans un monde de permissivité, de laxisme qui justifie, voire encourage, encourage un petit peu, je dirais tout ce qui nest pas normal. Que de fois on accuse lEglise : « LEglise est trop sévère ! » Est-ce quon a compris que lEglise est très exigeante quand il sagit damour. Lamour ! Ce nest pas un mot pour samuser. Cest un mot dengagement total dune vie. Je sais bien que nous-même, je dirais Que de fois, notre oui damour, quest-ce qu cest ? Cest simplement une gentille proposition pour que moi, je sois heureux ! Tant pis pour toi, si tu ne suis pas. Et je suis prête même à tabandonner, à partir ailleurs. Ne men voulez pas, si aujourdhui, je rappelle, parce que cest le plus courant, le oui de nos mariages. Et oui, jespère quon ne sait marié parce que simplement elle avait de beaux yeux bleus et que lui, il était bien bâti et que peut-être il avait de la fortune. Je ne pense pas. Ca serait vraiment court Et alors, pas étonnant que ça ne tienne vraiment pas la route. Mais vérifions vraiment ce que le monde, dans les médias, dans les chansons, ce que le monde met sous le mot amour. Saimer, quest-ce que ça veut dire ? Je taime, fais-moi plaisir Voilà ce que ça donne Ou bien je te fais plaisir Mais ce nest pas de lamour. Aimer, cela veut dire : Je te choisis, cest ça le sens des vraies fiançailles. Je te choisis. Bien sûr quil y a lattrait, quil y a ton charme. Cest normal. Mais je te choisis en espérant pouvoir moi-même en te choisissant, tenrichir et enrichir ton bonheur, de vivre à laise, dans ta peau ! Et jattends la même chose de ta part. Je te choisis avec la volonté, avec toi, de devenir un De devenir un au-delà de nos différences. Attention. On croit aimer quelquun quand on a réussi à égaliser tout. Mais ça, ce nest pas de lamour, cest dépersonnaliser lautre. Mais savoir aimer, et aimer ainsi, cest nous situer dans le droit fil de la création du Seigneur. Lhomme est à limage de Dieu. Et limage de Dieu, ce nest pas moi le célibataire, limage de Dieu, cest un couple, un couple qui saime, ne loublions jamais ! Dieu nest pas un solitaire, Dieu cest trois personnes qui ne vivent quen se donnant mutuellement lune à lautre pour se faire vivre réciproquement. Cest pourquoi, Frère et Surs, chacun de nous étant fruit damour, ne peut exister quen aimant à la manière de Dieu. Mais autant que vous, Frères et Surs, je constate quau-delà de notre chant « Cest si simple daimer », et bien ce nest pas si simple que ça. Voilà pourquoi le Christ a tant répété à travers lEvangile et à travers ses disciples que nous devions nous aimer les uns les autres, comme il nous a aimé, en incluant bien sûr le pardon, le pardon qui nest pas une excuse, mais le pardon qui est cet amour qui recommence toujours à aimer lautre parce quon veut laider à exister heureux. Et le Seigneur voit bien tous nos amours faussés, égoïstes, ou nos mariages branlants, ou nos divorces et ça lui fait mal, plus quà nous qui en sommes nécessairement affectés. Et que dire des enfants du divorce. Que de jeunes narrivent pas à entrer de plein pied avec générosité, avec assurance dans la vie parce quils vont dire : on ma laissé. Alors, Frères et Surs, combien il faut demander, souhaiter aussi, que dans notre Eglise, nos responsables sachent un peu inventer des chemins de Miséricorde pour tant de gens qui sont peut-être sur tant de drôles de chemins. Pour quils retrouvent un peu la paix, la joie, puisque Dieu veut que tous les hommes déjà ici-bas soient heureux. Alors, suis-je loin de lAnnonciation en vous parlant de cette fidélité pour les gens mariés, pour nous-mêmes, prêtres et religieux ? Je ne pense pas. Auprès de la petite fille Marie qui a su dire oui, un oui total, sans jamais le renier pourquoi, Frères et Surs, chacun ne demanderait pas ce matin de léclairer pour apprendre à aimer, chaque matin, de nouveau. Oui, Bonne Mère, donne-moi, donne-nous notre part damour pour traverser chaque jour sans nous juger, mais en nous acceptant avec des différences, qui sans être du mal ou des péchés, des différences qui vont toujours nous faire souffrir pour nous aider à évoluer. Quelle sache la Bonne Mère, nous apprendre à prendre le temps du vrai dialogue. Il y a dans le mouvement des Equipes Notre-Dame, un certain sigle : DSA . Devoir de sasseoir Cest tiré de lEvangile pour nous dire quil faut savoir chaque mois, prendre le temps, pas pour voir si le gosse a besoin dune nouvelle culotte, ou si la TV est entrain de claquer, mais pour voir où est notre amour entre nous eux. Cest très riche de pouvoir en arriver à ce dialogue-là. Ensuite, que la Bonne Mère, nous donne le courage quelle a montré elle-même pour rester fidèle à son oui initial, alors quelle était si peu soutenue par les siens, alors quelle était la seule au moment du grand passage du Christ vers la mort, elle était la seule avec saint Jean, pour laccompagner, pour lui rester fidèle. Oh ! Il faut faire tout de même une bonne place à toutes les saintes Femmes qui suivaient, qui étaient restées fidèles. Je dirais aussi que la Sainte Vierge nous apprenne à aimer comme son Fils, jusquà donner notre vie. Le Christ lui-même nous le dit : Attention ! Il ny a pas de plus grand amour que de donner sa vie pour lautre. Donner sa vie, ce nest pas se jeter par la fenêtre, cest à chaque minute, à chaque instant, dessayer de donner le meilleur de moi pour que lautre à côté de moi, soit heureux, sépanouisse, en sachant, je vous lai dit tout à lheure, quil faut apprendre à pardonner bien des choses. Oh ! que la Bonne Mère soutienne tous nos foyers, toutes nos familles. Que la Bonne Mère éclaire aussi tous ces jeunes qui, cest normal, se regardent en souriant, qui se cherchent, qui veulent saimer pour la vie. Et à tous ceux et celles qui parmi nous sont blessés par un amour manqué, quelle reste une présence de lucidité et de force et inspire aussi, et je le répète, à tous nos responsables de lEglise, davoir toujours la porte de la Miséricorde, de lamour miséricordieux. Cest à cet amour-là que sainte Thérèse de lEnfant-Jésus sest consacrée. Cette porte de lamour miséricordieux reste ouverte à tous les hommes Et que tous, nous sachions que si le Seigneur est venu vers nous par une maman, et bien cette maman est capable de prendre chacun de nous par la main pour le reconduire vers Dieu, même si nous en sommes très loin. Que notre prière, Frères et Soeurs , en cette Eucharistie, où nous allons toucher le Christ, Oh ! donne-nous le courage de repartir pour rester fidèle à tous nos amours. Amen !
Visitation Chers Frères, Frères et Surs, tous enfants de Notre-Dame, Oh ! Je dirais que Notre-Dame, cette petite Marie, est heureuse de vous accueillir ce matin, vous qui êtes partis tôt de chez vous pour venir lui rendre visite. Alors, ne doutez pas de son amour, de sa tendresse de maman, penchée sur chacun, chacune de vous, pour essayer d'apporter à chacun et à chacune, la grâce dont il ou elle a besoin pour tenir sa route, sans se décourager et sans désespérer. J'ai toujours été touché, ému, par le récit de la Visitation, par l'attention de la petite Marie, pour sa vieille cousine. Marie aussi, elle attendait un bébé. Mais elle pensait : " La vieille cousine ! A son âge ! Ca doit pas être bien facile d'attendre un bébé. " Et elle est partie en hâte. Oh ! ça, la distante, ce n'était pas Delémont le Vorbourg, c'était 150 km, à travers la montagne. Elle est partie en hâte, elle n'est pas partie, la petite Marie avec l'idée de lui dire : " Tu sais, moi aussi, j'attends un bébé. " Elle y est allé uniquement pour essayer de lui porter son soutien, son affection, sa présence d'amitié. Peut-être que déjà Marie était inspirée par son Fils, qui plus tard nous dira : " Tout ce que tu feras pour le plus petit des tiens, c'est pour moi que tu le feras. " Elle était inspirée en disant : " Si ton frère est en manque, si ton frère a besoin d'un soutien, d'une parole, d'un regard, et bien présente-toi, va vers lui et tu seras uni à Dieu, au Père, dans la mesure où tu auras su te déranger pour aider, pour accompagner les autres, afin qu'ils vivent heureux. " Et elle arrive chez sa cousine Elisabeth, la petite Marie, sans se douter que l'enfant qu'elle porte et qui doit certainement la rendre rayonnante comme l'attente de tout enfant rend rayonnant une maman. Je dirais : dès qu'elle arrive, l'enfant va profiter du voyage pour se manifester à sa manière, de sorte qu'Elisabeth en sera comme illuminée et elle pourra dire les paroles que vous avez entendues tout à l'heure. " Qu'est-ce que je suis heureuse de t'accueillir, toi qui portes le Fils de Dieu. " Ce petit enfant fera réagir le petit Jean-Baptiste dans le sein de sa Mère. Je pense que chaque fois que chacun de nous se met en route, se déplace, se dérange pour aider quelqu'un, il faut toujours se dire qu'il y aura à travers ce geste la présence d'amour du Christ pour toucher l'autre. Chaque fois que quelqu'un essaye de faire un geste, le Seigneur passe toujours. Oui, chaque fois que chacun aussi, invente un geste d'amour, le Christ en profite pour toucher le cur. Tout geste d'amour entre nous, si petit soit-il, un clin d'il, une parole, un rien, laisse passer le sourire de Dieu vers l'autre. Tout à l'heure, frères et surs, nous allons recevoir l'Eucharistie. Attention, nous n'allons pas avaler un bout de pain. Nous allons accueillir quelqu'un, le Christ ! Attention, il touchera chacun de nous, selon la confiance que nous lui donnerons. Souvenez-vous dans l'Evangile, cette femme qui ne connaissait rien du Christ, moins que vous Elle avait vu que c'était un homme extraordinaire et elle se dit : " Si j'arrive à toucher le bord de son vêtement, je serai guérie. " Vous comprenez bien qu'elle a essayé de se faufiler, elle a réussi et puis le Christ dit : " Quelqu'un m'a touché. " Saint Pierre lui dit : " Oh là ! Il ne faut pas pousser ! On est serrés comme des sardines, comment tu veux qu'on ne te touche pas. " " Non ! Quelqu'un m'a touché. " Vous le savez vous-mêmes ! Il y a des baisers, il y a des poignées de mains qui font passe le cur et puis il y en a d'autres qui sont uniquement une espèce de politesse qui ne rime à rien. Nous autres, en communiant, nous touchons mieux que le vêtement du Christ, nous touchons le Christ lui-même. Est-ce qu'on y pense ? Et après, qu'elle sera notre action de grâce ? Très souvent, nous sommes très satisfaits quand pendant dix minutes on a mis sa tête dans les mains, bouchant les oreilles, fermant les yeux et puis on a essayé de roucouler quelques bonnes petites paroles pieuses, et puis voilà. Et bien je ne pense pas que c'est très bon. J'ai une autre action de grâce. Sans doute, il faut savoir remercier Dieu, d'abord, j'espère que vous le faites souvent, pour ce monde merveilleux qui nous entoure, pour vos familles, vos enfants, pour l'amour qui vous unit, pour les amis que vous avez. Mais il faut aussi le remercier, le Seigneur, pour son Fils qui vient nous dévoiler : Dieu amour ! Dieu tendresse ! et qui nous a inventés sa présence continuelle dans ce mystère de l'Eucharistie. Cette mystérieuse présence, vous savez, c'est du pain Ce n'est pas facile. Le Père (Gane ?) un jésuite, disait toujours, en faisant référence également à l'ancienne manière de confectionner les hosties : " Fais deux actes de foi ! D'abord : ça c'est du pain ! Et puis après, quand j'ai prononcé ces paroles si brève, sur ce pain, je me dis : c'est le Christ ! " C'est difficile ! Aussi, si nous devons adorer le Christ, faisons-le à la manière de Zundel qui disait qu'adorer c'est établir un dialogue d'amour où chacun se libère de lui-même pour se donner à l'autre. C'est cela le Seigneur vient en moi, je me donne tout à lui, il se donne tout à moi. Pas étonnant que ce dialogue, en recevant le pain devienne le mystère de notre Alliance, de notre mariage d'amour le plus intime, le plus chaud, avec le Christ. Demandons que notre action de grâce, ce soit prendre conscience que le Christ ressuscité vient nous toucher. Il vient nous toucher et quand nous repartons avec lui, et bien on peut être sûr qu'il nous a purifiés. Il ne faut pas venir communier parce que nous sommes des gens biens. Je ne suis pas venu pour les gens biens, je suis venu pour les pécheurs. Une prostituée me disait un jour : " J'irais bien communier, j'irais bien toucher le Christ. " Je lui ai dit : " Pourquoi tu n'y vas pas ? " Le curé me foutrait dehors. Je pense qu'elle avait le désir de toucher le Christ. Je pense que si vous avez ce désir profond de toucher le Christ qui vous aime, il vous guérira. Ce pain que nous mangeons pour vivre, pour tenir le coup sur nos routes parfois si difficiles et bien, ce pain, ce n'est pas seulement une nourriture, c'est aussi un engagement. Chaque fois que vous communiez, c'est le Christ qui vient chez vous et qui vous demande : " Est-ce que tu veux ? " Comme il a demandé la Vierge Marie : " Voudrais-tu me donner ton corps pour que j'existe dans le monde ? " Il vient demander à chacun de vous quand vous communiez : voudrais-tu me donner ton corps, ta personne pour que je puisse continuer d'être présent dans le monde pour que toi-même en allant vers les autres, tu deviennes comme ma Mère, une Visitation. Vous voyez, la Vierge Marie, en portant son Fils en elle, même sans y penser, elle le laissait rayonner sur les autres. Est-ce que nous prendrons conscience que nous aussi quand nous recevons le Christ il vient à travers nous pour être davantage présent dans le monde où vous êtes. Dès que je reçois le Christ, je me demande : " Seigneur " on vous la dit au début de la célébration, " Seigneur, vers qui dois-je aller pour l'aider, le soulager, le servir, puisque (je le disais tout à l'heure) Seigneur tu vas vérifier mon amour pour toi à l'amour que j'ai pour les autres. " Vous savez, c'est tout à fait dans le domaine de nos amours est-ce que des parents sont heureux quand des enfants ne s'entendent pas ? Oh ! Je ne dis pas des petites chicanes de gamins, mais quand les enfants ne s'entendent pas, comme les parents ont mal ! Et bien, je dirais que le Christ, même si on lui dit : " Je t'aime de tout mon cur ! " Et que, à côté de cela, je ne fais pas un effort pour aimer ceux qui ne sont pas toujours commodes à aimer, alors il me dit : " Attention ! tu es en train de me mentir. " Je pense que nous devons demander au Christ de nous toucher profondément le cur ce matin, alors que nous allons repartir sur nos chemins, pour que nous ayons conscience qu'il est avec nous, qu'il a besoin de nous pour toucher aussi tous les autres. Et le Christ nous le dira : " Tu es responsable de tes frères et surs ! " On est toujours responsable de ceux auprès desquels nous marchons et je dois devenir pour tous ceux que je rencontre, le reflet de ta présence d'amour, attentif aux autres et miséricordieux. Oh ! ne jamais oublier que si Dieu ne nous aimait pas, d'un amour de miséricorde, où serions-nous. Et puis, pensez, en portant le Christ Je ne sais pas si vous connaissez " Poustynia ", un livre d'une russe convertie et qui disait : " Il faudrait que nous soyons, nous chrétiens, comme des femmes enceintes. " Une femme enceinte Je ne peux pas trop en parler (rires) ! Je dirais qu'une femme enceinte, celle qui attend un bébé Il paraît que ça se reconnaît tout de suite C'est une dame qui me l'avait dit.. " Pff ! Tu n'y comprends rien ! " (rires) Elle a un rayonnement intérieur qui passe vers les autres. Il faudrait que nous soyons comme enceint(e)s du Christ que nous recevons et qu'il y ait un rayonnement de sa présence auprès des autres, et qu'il y ait aussi un rayonnement de cette présence pour tous nos regards, pour toutes nos paroles, pour tous nos gestes que nous allons adresser aux autres. Et bien pensons, aujourd'hui où nous évoquons la Visitation où le premier texte de notre Eucharistie nous a rappelé que le Christ attend de nous que nous soyons des témoins. Des témoins, ce n'est pas un journaliste, c'est celui dont la vie est changée par la rencontre d'une amitié et qui ne peut pas regarder les choses sans avoir le souvenir de cette amitié. Nous sommes les témoins. Demandons à la Vierge Marie de repartir sur nos chemins en portant l'enfant dans notre cur, dans notre vie et que Notre-Dame donne à chacun de nous de marcher conscient de la présence du Christ qui se confie à nous dans la communion. Je suis responsable du Christ en moi, mais aussi autour de moi, dans la vie de ceux qui sont à côté de moi. Que Notre-Dame ouvre nos esprits, nos curs pour que notre Messe nous devienne ce partage de paix nécessaire pour être en forme, pour être heureux et pour mieux nous sentir responsables des autres et pour que nous pensions peut-être à notre fidélité, non pas à la Messe pour être en règle, pour pas aller nous griller Si ce n'est que ça, ça ne vaut pas cher ! Mais être fidèle à l'Eucharistie, pour être enrichi. Pour être fortifié par la présence du Christ en chacun de nous afin que nous puissions comme la Vierge Marie, répandre cette présence d'amour dont le monde a tant besoin pour retrouver la paix. Amen. Nativité Frères et Seurs, tous enfants de
Notre-Dame, Notre-Dame ce matin, nous invite à la crèche. Noublions pas que toute messe, cest de nouveau Noël, le Christ parmi nous. Un enfant nous est né, et vous le savez tous, quand un enfant naît, quelle joie ! Mais aussi, attention, ça va vous donner du tracas et vous risquez dêtre parents jusquau bout, avec tous les soucis Je pense aussi que depuis que cet enfant Jésus est né, le monde entier est sous son influence, ne serait-ce que nos calendriers ! Ils partent tous de la naissance dont la date nest pas très précise ils partent tous de la naissance de Jésus. A travers nos campagnes, du moins dEurope, que de signes pour nous rappeler que Jésus est né parmi nous. Il faut bien reconnaître malheureusement quil y a des tas de gens qui se déclarent croyants, qui se déclarent chrétiens, et qui malheureusement, au nom de Dieu, très souvent, se déchirent, se dévorent, se divisent. Nous avons tous en tête linquisition, les guerres de religion Nous avons tous en tête les persécutions des premiers siècles, nous avons tous en tête aussi, toute cette longue, longue liste des morts du communisme. Il ny aurait quà lire Nomenklatura. Nous avons en tête aussi tous ceux qui ont été massacrés et combien de prêtres dans les camps de concentration, en Allemagne : des millions ! Et puis tous ceux de la Révolution française. Un écrivain disait : « Devant le Christ, il ny a pas de gens neutres, même les Suisses. Il y aura toujours des gens qui seront pour ou contre. Ce sera toujours un homme qui nous fera bouger. Oui, parmi nous tous, tous nous célébrons Noël. Et même en France où il y a beaucoup de musulmans, ils célèbrent Noël parce que tous, nous espérons enfin trouver un peu plus de paix, de partage et de joie. Mais noublions pas, on vient de le lire : Le Christ est venu chez les siens et il na pas été reçu. Le Christ, parce quil entrait dans ce monde déchiré entre le bien et le mal, na pas été accueilli. Je pense que cet enfant en arrivant dans le monde, il a drôlement dérangé Dabord Hérode et puis un peu tous ceux qui laccueillent. Dès quon a reçu cet enfant, comme dès que vous avez accueilli un enfant dans vos familles, il faut bien sattendre à être drôlement dérangés. Je ne suis pas chrétien, je pense, parce que jobserve quelques rites : le baptême, la communion, le mariage, les grandes fêtes, et puis bien sûr, lenterrement. Que de fois des gens ne veulent pas connaître de curé, mais quand ils sentent quils vont passer « Va chercher le curé. » Ca arrive très souvent Et puis, nos communions : on se souvient ! Des enfants le jour de la première communion, fanfare, grande cérémonie, naturellement, grand repas, cadeaux Dimanche suivant, pas un à la messe, et puis léglise à peu près vide. Et oui, hier, jévoquais le mariage. Rappelez-vous lenthousiasme de la noce. Et quand après, on assiste à ces divorces qui déchirent toujours, qui font mal, qui laissent toujours une blessure, quoi quon en dise Et quand on pense aussi à tous ces foyers dont je dirais, la flamme de la noce, ne fait plus que fumer tout au long des jours et ne rend pas la vie très belle ! Et bien je pense que cest souvent quon a négligé daller à la source, de revenir voir cet enfant qui nous aidera donc à continuer notre route. Cest difficile. Ne nous étonnons pas si dans notre société actuelle (On est dur pour la société actuelle ! A-t-on tort, je ne sais pas trop, mais tout se dégrade.) Combien de fois, on entend des jeunes, des gosses : « A quoi bon rentrer à la maison ? On a plus le temps de nous aimer. » Je crois que cest la grande nécessité de notre monde. Est-ce que nous saurons prendre le temps daimer. Le temps de nous aimer nous-mêmes dabord, et puis de nous aimer entre nous. Je pense quon ne remplace lamour par des cadeaux. Cétait Simone de Beauvoir dans un livre, qui disait : « Mon mari, la veille de mon anniversaire, mattachait toujours une belle chaîne en or autour du coup et quand il lavait attachée, me disait : « Maintenant tu es liée, tu en as pour une année, tu me fiches la paix ! » Oui, combien de fois des cadeaux, ce sont aussi des liens et non pas des envies de mieux vivre. Je ne suis pas chrétien parce quil y a des croix, des chapelles, des clochers, ou parce que moi-même, je porte une croix Johnny Hallyday, il a une croix à loreille. Je ne sais pas si il est chrétien. Je suis chrétien dans la mesure Il ne faut pas être contre les signes, nous en avons besoin, vous avez des signes entre vous daffection, mais ils ne sont valables ces signes, que si il vous invitent à rencontrer ce quelquun, Jésus-Christ, pour le suivre. Cest un proverbe allemand du 12ème siècle qui dit : « Le Christ serait-il né mille fois à Bethléem, sil nest pas né en toi, tu es éternellement perdu. » Alors, auprès de Notre-Dame, nest-ce pas le moment de nous reposer la question, chacun, là où il en est, le Christ est-il né en moi. Est-il cette présence éclairant ma route, est-il ce quelquun que je nai jamais fini de découvrir, car le jour où Cest comme dans lamour humain quand vous direz : « Oh ! je te connais, cest fini ! » A ce moment, vous fermez le livre de votre amour et il ny en a plus. On na jamais fini de découvrir le Christ, ce Christ qui nous dit : « Attention ! si vous voulez vraiment me suivre, il faut croire en moi. » Croire ne dépend pas spécialement de nos connaissances intellectuelles, de mon catéchisme su par cur. Jen ai loupé pas mal, mais enfin Saint-Exupéry écrivait : « On ne connaît bien quavec son cur ! » Vous le remarquez vous-mêmes, on ne fait bien quelque chose, que si le cur y participe. Sinon, on risque de louper ou de saboter. Quand jaime, on se laisse nécessairement influencer par lautre. Il devient celui que je regarde, que jécoute et avec lequel je trace mon chemin. Je poserais deux questions tests : Devant mon choix, presque tous les jours, devant une décision à prendre, est-ce que je me tourne vers Jésus-Christ, vers lEvangile, ou bien vers qui ? Et puis ensuite, après lavoir regardé, le Christ, est-ce que jai le désir, la volonté, de transmettre ma joie de lavoir rencontré, de lavoir rencontré comme ces petits bergers qui étaient venus à la crèche, tirés de leur sommeil, de la garde de leur troupeau et qui repartaient en réveillant tout le monde parce quils avaient rencontré le Christ, ou bien est-ce que nous aurons le courage déviter tout ce qui peut nous séparer du Christ, nous éloigner de lui, ce que firent les mages, les mages qui retournaient dans leur pays, mais qui durent prendre un autre chemin, pour ne pas perdre le Christ, pour ne pas se séparer de lui. Dans celui-ci, ne loublions jamais, habite tout homme croisé sur ma route. Cest toujours la question de Dieu à Caïn, quas-tu fait de ton frère ? Tout homme est mon frère et un amour du Christ qui ne débouche pas sur lamour des autres une prière, une messe qui ne mengage pas à aimer les autres qui sont à côté de moi, je pense que ce nest pas réussi. Nous avons tous le devoir de rendre les autres heureux. Quand jai rencontré le Christ, je ne dois exclure personne de mon entourage damour. Je dois respecter tous ceux qui autour de moi pensent autrement que moi, vivent autrement que moi, en me souvenant que le Christ nous dit dans lEvangile, je ne suis pas venu pour juger les hommes, pour leur donner une étiquette et pour les classer. Je ne suis pas venu pour les condamner, je suis venu pour les aimer. Ils nous demandent de savoir accueillir tout homme, toute personne comme on accueille un enfant, cest-à-dire avec un grand amour, mais en disant aussi, il va nous déranger. Aujourdhui, nous avons voulu nous souvenir de Jésus venant parmi nous. Noublions, je le disais hier, quà chaque Eucharistie, chacun de nous reçoit, touche le Christ. Il ne le touche pas comme un secret quon va cacher, camoufler, mais on emporte le Christ, pour que le Christ, à travers nous, puisse vraiment toucher les autres et quà notre conduite, les autres puissent deviner le Christ. Saurons-nous, avec Pierre, quand tout le monde laissait le Christ avec lEucharistie : « Cest trop difficile, à comprendre, on ne peut pas suivre » et Pierre qui dit simplement au Christ, généreusement : « A qui irions-nous, toi seul peut nous donner les paroles de vie, les paroles qui peuvent nous faire marcher. » Saurons-nous aussi, avec Saint Paul, Saint Paul, cet homme qui a été saisi dune façon extraordinaire par la grâce de Dieu : « Toute ma vie, cest le Christ ! » Le Christ, cest ce quelquun qui maccompagne et qui va éclairer toute ma route. Oh ! Que Notre-Dame, Frères et Surs, nous communique la joie daccueillir son enfant dans nos vies, doser le montrer. Que Notre-Dame nous donne aussi de suivre le Christ et de la suive elle-même pour que nous sachions nous accueillir les uns les autres, comme on accueille un enfant, en sachant très bien quon accueille pas lautre simplement quand il va bien, quand il y a la bouteille sur la table, mais quon laccueille aussi quand il ny a plus de bouteilles, quand il va mal. Notre amour doit durer aussi longtemps que notre vie. Nul ne peut vivre sans la présence de notre amour qui doit être la continuité de la présence du Christ. Que Notre-Dame nous aide aujourdhui à accueillir le Christ comme un enfant, et quelle nous fasse comprendre que laccueil de tous les autres doit ressembler à cet accueil-là. Tout homme est mon frère, ma sur. Que nous sachions le demander à Notre-Dame pour que nous nous aimions les uns, les autres et que par nous, il y ait plus de joie dans vos villages, dans vos communes et partout où vous serez, sous le regard de Notre-Dame qui vous accompagne toujours. Amen. Vendredi 15 septembre, Notre-Dame de Compassion. Chers amis prêtres, frères et surs, tous enfants de Note-Dame, Aujourdhui, nous fêtons Notre-Dame des douleurs, Notre-Dame
des douleurs
Oh ! je pense que cest la patronne de toutes les mamans.
Car, si toutes les mamans ont des joies formidables, davoir des bébés, elles
savent très bien quelles vont parfois, à cause de ce petit quelles aiment,
passer par de drôles de chemins, bien difficiles. Et en cette fête de Notre-Dame des
douleurs, en jetant un regard sur les ex-votos qui ornent cette chapelle, en arrivant
nous-mêmes avec nos drames, avec nos douleurs, ce qui a été si bien rappelé avec cette
petite prière devant la croix, tout à lheure ! Oh ! combien nous avons
besoin de la présence de Notre-Dame pour garder le courage, le courage daimer.
Aimer, cest parfois et cest toujours donner un peu de sa vie, donner sa vie.
Mais cest toujours pardonner, aimer quand même ceux qui peut être ne nous
intéressent pas, ceux par lesquels nous souffrons beaucoup. Je pense que nous sommes bien
à la suite du Christ. Souvenez-vous : le Christ partant au jardin des Oliviers. Il
sest choisi, on dirait les trois meilleurs
Et quant il se lève pour aller
chercher un petit peu ce réconfort près deux. Ils dorment :
« Comment : vous navez pas pu veiller une heure avec moi. » Et
puis, il y a aussi cette prière du Christ étonnante : « Mon Dieu si tu peux,
éloigne de moi cette souffrance qui va me tomber dessus, devant laquelle je sens que je
suis pauvre et faible. » Et Dieu ne lui a pas enlevé la souffrance. Il lui a
simplement donné une force pour la traverser sans se décourager, sans tomber et le
Christ, il nest pas loin de nos prières à nous-mêmes. Sur la croix, cest le
Christ qui dit à son Père : « Pourquoi mas-tu abandonné ? »
Il en arrive à dire finalement : « Père, entre tes mains, je me remets tout
entier. » Oh ! Cest nos deux
cris ! Je pense quil y en a parmi nous, des gens qui à cause dun deuil
subit, à cause de la perte de quelquun quon aimait beaucoup, surtout quand
cétait un enfant, un jeune, en arrivent à se révolter de dire « Mon Dieu,
Mon Dieu, mais quest-ce que tu fais ? » Un autre jour, un homme me
disait : sa femme venait de sortir dune grave maladie, ça allait très bien,
ils avaient fêtés et puis tout à coup, voilà dans la nuit quelle sen va.
Il ma écrit deux mois après : tu sais, jai mis longtemps à pouvoir
revenir, dire au Seigneur : « Oui, mon Père ! » Il faut du temps,
des fois pour avaler la souffrance. Je pense que le Christ donnera à chacun avec la
Vierge Marie auprès de lui, elle est toujours debout auprès de nos croix, elle donnera
à chacun aussi la force, comme lui-même, de pardonner. « Pardonne-leur, ils ne
savent pas ce quils font. » Tous, nous pouvons entendre aussi la parole si
consolante au bon larron, ce bon larron qui ne connaissait rien de Jésus-Christ et qui
finalement était un bandit
Le Christ lui dit : « Tu seras avec
moi ! » Déjà aujourdhui, Frères et Surs le Seigneur est toujours
avec nous. Cest le sens de lEucharistie : cest la présence du
Christ au milieu de nous, continuellement. Et Marie est toujours debout au pied de la
croix, ce qui signifie que la Vierge Marie elle-même, elle a fait le chemin de croix, le
premier chemin de croix, dans une souffrance indicible. Une maman qui suit son Fils, une
maman qui voit son Fils mourir sur la croix et qui ne peut rien faire pour le soulager.
Tous, frères et surs, nous sommes les enfants de Notre-Dame. A nous, comme Jean, de
savoir la prendre chez nous, pour que dune part, elle nous dévoile le cur du
Christ qui sera toujours avec nous. On ny pense pas assez : Baptisés, nous
sommes la première Eglise du Christ. Le Christ est en chacun de vous, qui que vous soyez,
il est là pour vous aider. Et puis dautre part, quelle nous éclaire et
fortifie nos curs pour apprendre à porter nos souffrances, à nous tenir auprès de
tous ceux qui souffrent, avec souvent, la même impuissance quelle-même. Qui parmi
nous ne porte pas une souffrance, physique, morale, sociale, parfois. Que de fois, nous
sommes aussi impuissants devant la souffrance des autres. Devant nos souffrances, frères
et surs, comment réagir ? Je crois quil ne faut pas se dire :
« Je crois que ça narrive quaux autres, moi, je ne risque rien. »
Je crois quun jour où lautre, la souffrance nous tombe dessus, sans
quon lattende. Pourquoi ? Simplement du fait e lévolution du
monde, simplement du fait de notre vieillissement, simplement du fait des catastrophes,
des accidents, des manques de respect des autres
Et puis aussi aujourdhui de
nos jeux scientifiques avec la création, en occasionnant facilement les handicapés
physiques, mentaux et en manquant de respect à cette création que Dieu a faite et
quil faut laisser évoluer, sans trop la bricoler et la manipuler. Faire tout notre
possible aussi pour éviter toute souffrance, pour soulager tous ceux qui souffrent. Dieu
ne nous a pas créés pour la souffrance. Il nous a créés pour le bonheur et la joie, ce
nest pas Lui qui a mis son Fils en
croix, cest les hommes qui lont mis en croix. Ce nest pas Dieu qui lui
donne la croix, mais cest souvent les circonstances et les hommes autour de nous. Il
faut savoir traverser nos épreuves, sans immédiatement se révolter conte Dieu,
laccuser. Et puis peut-être même labandonner. Jai prié pour que mon
Fils revienne de la guerre. Il nest pas revenu, je prie plus. Oui, je la comprenais,
je ne lui ai pas fait de remarques, il fallait aussi quelle arrive à dépasser la
souffrance et ce nest pas facile. Il faut réaliser quil faut continuer de
vivre avec un handicap. Oh ! ce ne sera pas facile. Vous avez entendu parler de
Jacques Lebreton, il est diacre, je lai rencontré, il y a deux mois. Sans mains,
sans yeux, complètement dépendant
Il a toujours quelquun à côté de lui,
et cétait une carrure Jacques
Lebreton, aussi grand que le Père Jean-Marie (rires)
Je dirais que cétait
une carrure, le Père Jacques Lebreton, et un homme, un homme qui a mis des années à
dire oui, à son handicap et qui est devenu un prédicateur de lamour
miséricordieux à travers la France, à travers le monde. Il garde encore une grande
sérénité malgré son handicap, et il donne aux autres, à tous les malades, à tous les
handicapés, à tous les autres, à tous ceux qui sont blessés par une souffrance
quelconque, de lamour, de lespérance et de la joie. Et puis, je pense
quil fut nous-mêmes, tous, si nous avons la chance davoir de la santé, être
attentifs aux souffrances des autres, en demandant à Notre-Dame davoir le courage
de les accompagner, de nous dire au pied de leurs croix pour leur être une présence de
tendre compassion, sans pouvoir parfois les soulager. Et cest encore Jacques
Lebreton qui répète combien son infirmière qui est devenue sa femme, plus tard, et dont
il a eu quatre enfants
combien son infirmière lui a souvent gardé le chemin de
lespérance, de la joie, par sa patiente présence où elle ne pouvait rien fair
contre son impuissance à lui. Frères et seurs, surtout vous, les malades, les handicapés du corps et du cur. Souvent, on ne fait pas attention à tous ceux qui ont souvent le cur profondément blessé et quon ne remarque pas et qui narrivent pas à vivre heureux. On me disait hier soir encore : pourquoi y a-t-il tant de suicides ? Oh ! ce nest pas des gens qui veulent mourir, ce sont des gens qui veulent sortir de cette vie qui leur est insupportable. Tout lentourage, souvent est écrasé par tous ces problèmes. Frères et Surs, ce matin, déposons nos souffrances auprès de Notre-Dame, et demandons-lui davoir le courage de transmettre un peu de son espérance, de son cur, à tous ceux qui souffrent à côté de nous et pour queux mêmes ne se révoltent pas, pour queux-mêmes aussi nempoisonnent pas la vie des autres à côté deux. Il faut faire attention, que de fois des gens qui souffrent à peine sont en train de gémir et quand on voit dautres qui ont des souffrances terribles qui gardent le sourire. Jévoquerais simplement en terminant, cette femme de Valence, en fauteuil roulant, chez laquelle tous les voisins venaient quand ils avaient un pépin, quand ils étaient découragés. Et puis cette fille de vingt-deux ans, couchées sur une planche, continuellement, et qui était le centre de joie de tout le groupe dont elle faisait partie. Et nous-mêmes, pourquoi pas aussi, jy pense souvent, je ne sais pas si jai tort, dire un merci profond à tous les malades parce quil mobligent moi-même à aimer autrement. Ils activent la source de mon amour. Je souhaite que Notre-Dame aussi, ce matin, active aussi la source de notre amour pour que nous sachions apporter un peu despérance, de confiance, de joie, à tous ceux qui à côté de nous, marchent en souffrant. Amen. « Sous le souffle de lEsprit. » « Qui me guide : lEsprit ou
lopinion ? » Chers Pères, chers Frères et Surs, tous enfants de
Notre-Dame, Soyez heureux, cest elle qui ce matin vous accueille dans sa chapelle. Et soyez bien persuadés, quelle aime tendrement, comme une maman, chacun de vous, là où vous en êtes. Elle vous aime et tient à vous faire un petit cadeau, avant que vous redescendiez, un cadeau de son amour pour que vous repartiez sur vos chemins ordinaires, avec courage, avec confiance et avec joie et que vous deveniez aussi les témoins de son Fils, car le Christ, il a besoin de chacun, chacune de vous pour être présent là où vous vivez. Le Christ Nous avons tous suivis le parcours très déconcertant des disciples de Jésus, des jeunes quil avait choisis pour le suivre et quoi quils vivent à côté de Lui, en écoutant sa parole, en assistant à toutes ces merveilles damour miséricordieux, envers les pauvres, les petits, les pécheurs. Quoiquils aient eu droit aux confidences du Christ qui va finir sur une croix, et bien quils quaient promis aussi fidélité, nous nous souvenons de Pierre : « Tous tabandonnent, moi je serai là. » Il na pas été longtemps là Malgré tout cela, je dirais que les Apôtres, les disciples nont pas lair davoir bien compris. Cest quils nattendaient peut-être pas tant le Royaume des cieux. Ils attendaient avant tout que leur pays redevienne libéré, car ils étaient sous la tutelle en ce temps-là. Combien le Christ a du souffrir de voir tous ses disciples qui labandonnaient. On le remarque encore, lorsquon suit les disciples dEmmaüs qui eux aussi sen vont tout triste, parce quils ont perdu le Christ. Et bien, durant ce jour de Vendredi-Saint, ces jours de débandades, de tous ceux qui avaient suivi le Christ, quétait devenu Marie ? Je suppose quaprès le récit, quelle devait déduire quelle devait rester à lécart avec Saint Jean et quelle devait lencourager, cette amie intime de son Fils, elle devait lencourager et lui dire : « Attention, Dieu ne peut pas nous manquer, Dieu reste fidèle. » Quoi quil arrive, nous devons nous aussi rester fidèle et cest aussi ce quelle nous dit : « Dieu nous est fidèle. » Essayons nous-mêmes dêtre fidèle à Dieu et à tous nos engagements damour que nous avons pris dans nos vies. Je pense quavec les disciples, Marie aussi, retenait la promesse de son Fils : « Je ne vous laisserai pas orphelins. » Vous savez ce que cest quun orphelin, celui qui na plus de toit, qui na plus de chez soi, plus damour et qui risque dêtre drôlement cassé pour la vie. « Je vous enverrai mon Esprit. Mais pour que vous le receviez, il faut que je men aille. » Javoue que chaque fois que jai lu, jai pensé : « Cest pas chic, Seigneur, de nous laisser en plan. » Il faut comprendre que si le Christ restait à côté de nous, on risquerait peut-être bien de nous retrouver derrière lui et de le laisser faire en se disant : « Oh ! Ce nest pas à moi de faire cela, je le lui laisse je ne suis pas capable ! Lui, il est capable. » Ou bien, on risquerait peut-être de ressembler à ses disciples qui au moment difficile, disparaissent. Ce que veut le Christ, cest de nous laisser construire le monde et un monde damour avec son Esprit. Cet Esprit, les disciples et Marie lont reçu dans le feu de la Pentecôte, ce qui leur a donné deux forces : Celle dabord doser parler ouvertement du Christ. Vous savez que dabord, Saint Pierre se repliait. Et puis ensuite, davoir le cur ouvert à tous les hommes. Quest-ce que cest que : « Ils parlaient en langue, de sorte que tout le monde les comprenait. » Vous savez que quand on saime, même si on ne sait pas la langue, quand on aime quelquun, les curs passent. Cest cela, le principal. Alors, recevoir lEsprit-Saint, ça veut dire quoi ? Chacun a le souvenir de sa confirmation. Le mien, il nest pas très brillant. Mais enfin, lorsque le Christ demande à ses disciples de ne pas se troubler en le voyant disparaître, il leur promet un autre Paraclet. Oh ! Paraclet, cest encore un drôle de nom. On connaît le parapluie, le parasol, mais le Paraclet ! Le paraclet, cétait tout simplement quelquun qui venait les aider, les assister, les accompagner. Il va prier le Père, le Christ, pour que cet Esprit nous accompagne de sorte que nous puissions agir comme lui, même, nous dit lEvangile, faire des choses plus merveilleuses que lui-même. » Alors, cet Esprit, qui est-ce ? Nous nen avons que des images. Quand on parle du Père, quand on parle du Fils, on nen voit que des images autour de nous . Mais le Saint-Esprit, on nen a que des images, quelquun qui est toujours en mouvement. Il est le souffle, il est le vent, il est la lumière, il est le feu, il est toujours en mouvement, mais il est toujours avec nous e sorte que nous puissions toujours avancer et devenir semblable au Christ. Or, il faut bien le reconnaître, comment vivons-nous ? Il faut bien admettre que la plupart du temps, nous allons du côté où ça nous arrange, et poussés par notre égoïsme, notre peur dengagement, notre peur daimer au sens profond, avec autour de nous, il faut bien le reconnaître, lopinion, les médias qui en général, ne favorisent ni le don de soi, ni le partage, ni le service gratuit. De quoi entendre la question de Jésus à ses disciples, alors que ses disciples avaient eu un échec apostolique et en bons humains, ils disaient : « Seigneur, tu permets quon aille et quon les liquide, ils ne nous ont pas reçu. Le Christ leur répond : « Vous ne savez de quel Esprit vous êtes ? » Et si nous relisons, ça vous arrive peut-être, les chapitres 14, 15 et 16 de saint Jean, nous sommes frappés par deux réalités qui font toute notre relation à Dieu et entre nous. Cette première réalité, cest que Dieu, tout dabord, nest pas un solitaire. Jai lu sur le mur, à côté de la cure de Delémont : « Le prochain millénaire sera ou solitaire ou solidaire. » Pour une fois quil y a un graffitis intelligent Ce que Jésus-Christ vient nous annoncer, cest toujours un partage de charité et damour. Et Dieu, nous ayant créés à son image, cest à nous, Frères et Surs dêtre frères et surs. Cest Rimbaud qui disait : « Je, cest toujours un autre. » Je nexiste en vrai, que dans la mesure où je me donne aux autres où je me donne aux autres, non pas parce quils me font plaisir, non pas pour me les arranger à ma petite sauce, mais à la manière où jaime les autres, pour quils soient heureux dans leur peau. Lamour, cest le mystère de Dieu. Nous le savons très bien. Que ce soit dans une famille, dans une société, dans un groupe, sil ny a pas lamour, tout est raté et il ny a pas la joie. Et il y a une deuxième réalité : « Je vous enverrai mon Esprit et je prierai le Père pour quil vous donne cet Esprit-là. Nous ne savons bien que nous n sommes pas dune famille, dune société, par le nom, par le costume, mais que nous le devenons par le comportement, par notre mentalité, par notre esprit qui manifeste le groupe lui-même. Cest pourquoi, recevoir lEsprit de Jésus, cest nous rendre attentifs à la présence du Christ, pour nous redemander souvent, je lai déjà dit Cest une question qui a transformé le Père de Foucauld. A ma place, que ferait Jésus ? On se demande quoi, très souvent : « Quest-ce que le voisin va penser ? Quest-ce quil va dire de moi ? » . A ma place, que dirait Jésus ? Ce qui suppose : Nous chrétiens, est-ce que nous savons prendre le temps de nous arrêter avec Jésus pour découvrir ce quil attend de nous ? » Cest peut-être ça, la prière, deux Pater, trois Ave récités à toute allure. Et puis, on a fini, jai dit ma prière. Ma prière, cest marrêter et avec le Christ, regarder ma vie, mon quotidien, en lui demandant : « Quest-ce que tu attends de moi ? » Beaucoup plus : « Quest-ce que les autres attendent de moi, pour être heureux. » Et puis chaque jour, il faut contrôler notre journée à la lumière de Jésus, en essayant toujours de lui faire confiance. Vous savez, la confiance, cest la vertu peut-être la plus difficile : se fier à quelquun (on est très méfiant dans notre monde ), se fier à Dieu Jévoquerais simplement le souvenir, vous avez peut-être entendu parler delle, la petite sur Madeleine de Jésus, qui est morte en 1989 et qui a fondé les petites surs de Jésus. Cest une fille qui à trente ans sétait entendu dire par son toubib : « Si tu vas en Afrique, daccord, tu peux peut-être ten sortir. » Elle dit : « Au Sahara ? » - « Au Sahara. » Elle qui navait aucune santé. Elle qui était condamnée à mort, elle était partie, avec la bénédiction de son confesseur. Il lui avait dit : « Si vous partez là-bas, sachez bien que si vous faites quelque chose, ça ne sera pas vous, ça sera Dieu. » Voyez : faire confiance à Dieu, ça cest très difficile, combien il faut le demander à la Vierge Marie. Cest pour ça que je dirais aujourdhui avec saint Jean : Prenons Marie chez nous ! Repartez de ce pèlerinage du Vorbourg avec Marie à la main et rentrez chez vous, afin que vous ne fassiez rien sans elle. Si elle est là, nous ne ferons rien sans amour. Alors, je pense que de cette manière là, nous aurons cet Esprit de Dieu, cet Esprit damour qui fera fleurir la joie, partout où nous passerons. Alors, recevez le Christ dans lEucharistie, repartez avec lui et la Vierge, pour quil vous aide à rester toujours dans cet amour fraternel, afin que par vous, il y ait plus de joie et de partage, au milieu de vous. Amen. Chers amis Frères, chers Frères Bénédictins, Frères et
Surs, tous les enfants de Notre-Dame, Cest fini ! Non, jespère que chacun emporte de ce pèlerinage, un chapelet, une médaille, une image, qui seront des signes de la présence maternelle et tendre de Notre-Dame, dans votre foyer, dans votre maison. Noublions pas que Marie, ce nest pas une Madame, elle ne sortait ni des Familles, ni des facultés, ni des grandes Familles. Cétait une simple fille dIsraël, une simple fille dIsraël, heureuse de pouvoir servir appuyée sur son Joseph qui devait être un gars merveilleux et plein dattention. Cest une femme qui a vécu le quotidien dans sa maison, tout simplement. Et pourtant, elle a suivi son fils Il faut bien reconnaître quelle en a vu de drôles, ne serait-ce déjà que cette naissance, en pleine campagne, dans une étable. Ce qui est douloureux cest que personne na fait attention à cette jeune femme qui attendait un bébé. Est-ce que nous faisons attention, nous-mêmes, à ceux qui sont dans le besoin ? Et puis, ce sera la haine dHérode qui fait tuer des gosses, en essayant datteindre Jésus et qui obligera les parents à devenir les premiers réfugiés, les premiers errants sur la terre et qui nous appelle quautour de nous, il y en a des gens qui quittent leur pays, obligés de le quitter. Est-ce que nous savons les accueillir ? Et puis, il y a cette longue attente. Alors que le fils non pas avait fait une fugue, mais avait disparu. Linquiétude des parents, est-ce quelle ne rejoint pas linquiétude de tant de parents qui voient leurs enfants sen aller un beau jour et qui ne savent pas où ils vont. En finale, il y avait aussi ces trente ans dattente douloureuse. Comme elle est proche de tous ces parents qui voient un peu leurs enfants traîner, ne sachant pas où ils doivent aller. La Vierge a connu tout cela, et elle est arrivée à se tenir debout au pied de la croix, en nous invitant aussi Frères et Surs, à nous tenir debout au pied de toutes les croix que nous rencontrons à côté de nous. Surtout, nous repartons avec elle. Emmenez la bien chez vous, quelle y soit présente par une image, par une petite statue, mais quelle y soit présente surtout pour vous inviter chaque jour à la prier. Oserais-je vous redire, un peu brièvement, en bref, le parcours que jai voulu faire en faisant ce pèlerinage avec vous en suivant la Vierge Marie, pour que la Vierge Marie vous soit cette lumière, capable déclairer votre route. Retenez de lAnnonciation quà travers les événements que nous subissons, devant lesquels, contre lesquels, nous ne pouvons rien. Que la Vierge Marie nous demande aussi de savoir distinguer ce que Dieu attend de nous dans ces événements. Que nous soyons capables, même si cest très difficile à tenir la route, à rester fidèles. Cest pourquoi javais évoqué le mariage. Vous savez que tant de fois, cest difficile de tenir dans la durée, longuement, lentement. Demandez à la Vierge Marie dêtre toujours fidèles au « Oui » de votre mariage, au « Oui » de nos consécrations religieuses et sacerdotales. De la Visitation, jen profitais pour rappeler que le Seigneur par lEucharistie est toujours présent avec nous. Et chaque fois que nous avons communié, bien, nous devons repartir sur nos chemins avec Lui en nous. Il nous est confié. Il ne nous est pas confié pour le mettre « en conserve », mais il nous est confié pour pouvoir à travers chacun de nous, là où nous vivons, être sa présence pour le bonheur et la joie des autres. Chaque fois que nus mangeons le Christ, il faut se dire que cest le Christ qui se confie à chacun de vous pour essayer dêtre présent dans votre milieu. Cest pourquoi, ô combien, nous devons essayer dêtre fidèles à la messe. Non pas, parce quon a peur dêtre puni. Si cest pour ça, ça ne vaut pas cher, mais parce quon a besoin de cette présence damour pour devenir nous-mêmes, aussi. Une présence damour auprès de tous ceux que nous rencontrons. De Noël, que retenons-nous ? Il faut se reposer souvent la question de lEvangile du jour : « Pour toi, qui suis-je ? » Pour chacun de vous, qui est le Christ ? Est-ce que nous sommes capables, ainsi que le dit la Règle de Saint Benoît de ne « rien préférer à lamour du Christ ? » Quest ce qui très souvent nous guide dans nos vies ? Ne rien préférer Est-ce que nous savons pour ne pas perdre cette présence du Christ, en nous, autour de nous, est-ce que nous savons être fidèles à la prière. Quest devenu la prière en famille, celle que jai bien connue dans mon enfance. Que devient notre prière dans nos allées et venues. Il ny a pas besoin dune Eglise pour prier. Noubliez pas que chacun de vous, cest la maison de Dieu, cest plus important que le tabernacle de cette chapelle. Vous êtes la maison, le temple de Dieu, et puis, que retiendrais-je de Marie au pied de la Croix. Vous savez qui que nous soyons, vous avez passé et nous passerons tous, par des épreuves, la santé un accident, le vieillissement, puis les caprices de la nature et parfois les relations difficiles et les misères de ceux qui nous sont chers, les deuils qui cassent tous nos projets, et très souvent, la solitude. Pour boire la bouteille, on trouve facilement la table, mais quand il ny a plus de bouteille sur la table, souvent les amis ne sont pas là. Et pourtant, on reconnaît lamitié quand elle est capable de tenir à côté de nous quand nous souffrons. Combien nous devons demander à Notre-Dame, dêtre toujours attentifs à tous ceux qui à côté de nous sont dans la peine, dans la souffrance, en se disant que chacun de nous a reçu un peu de cet amour de Compassion de Notre-Seigneur, de Notre-Dame pour la distribuer à ceux qui en ont besoin, pour ne pas perdre lespérance, retrouver un peu la joie de vivre et que Marie nous aide à être présents toujours au pied de toutes les Croix que nous croisons sur nos chemins. Je parlais de lEsprit- Saint. Enfants, du Père, enfants de Marie, avons-nous leur esprit de famille qui caractérisait leurs premières communautés chrétiennes dans lesquelles on disait : ils navaient quun cur. Ils essayaient de saimer comme ils étaient, avec leurs différences, ils mettaient tout en commun, ils étaient les témoins de Jésus ressuscité, étant aimés de tous. Noublions pas, nous avons le devoir nous, dêtre les témoins de Jésus. Si nous le faisons par devoir, cest triste. Nous essayerons dêtre les témoins du Christ, parce que pour nous le Christ est une rencontre damour. Quand on a rencontré lamour, je pense quil jaillit tout simplement de nos curs. Ils savaient aussi, les premiers chrétiens, partager selon les besoins de chacun, afin que nul ne soit en manque. On le rencontre tellement à travers le monde quil faut savoir partager Il y aura toujours dans le monde ce scandale de pays qui senrichissent et des pays qui deviennent plus pauvres, ce qui est tout à fait anormal, ce qui nest pas humain, ce qui nest pas chrétien. Quel idéal ? Si nous savions, si nous devinions bien quil y a tant de ratés, il ne faut pas sarrêter à prier Notre-Dame pour quelle arrange les choses Il y a toujours eu une prière, ou un chant avant les repas qui nous a fait sourire : « Et procure du pain à ceux qui nen ont pas. » Pendant ce temps-là, je mange et les autres nont rien. Apprenez à procurer du pain à ceux qui nen ont pas combien nous devons demander davoir cet esprit de famille de Dieu, lesprit de partage qui fait quon ne peut pas manger notre pain tranquillement, dans la joie quand on sait que dautres à côté de nous, nen ont pas. Aussi, avec Marie, soyons toujours attentifs aux autres, soit pour leur partager, comme on le disait au début de ces journées de pèlerinage, leur partager le vin de lamour, la joie des noces de Cana. Oh ! Frères et Surs, ne soyez pas des chrétiens « grise mine » On en a assez ! Soyez des chrétiens qui offrent la joie de Dieu. Dieu nous a créés pour la joie ! Cest à chacun dessayer den donner un peu à ceux quils rencontrent. Et puis que la Vierge Marie nous aide aussi à nous tenir attentifs, au pied de la croix de tous ceux qui souffrent à côté de nous. Frères et surs, nous allons repartir vers notre quotidien. Tout en priant Notre-Dame de nous accompagner, promettons-lui de rester fidèles à Dieu. De rester fidèles à Dieu, oui par notre Eucharistie Que ça soit une rencontre damour et puis pas notre prière personnelle, familiale. Et puis demandons-lui aussi, dêtre fidèles aux autres, dêtre fidèles à nos engagements. Et pourquoi pendant un instant de silence, je ne demanderais pas à chacun de renouveler le « Oui » de son engagement, soit dans le mariage, soit dans la vie religieuse, soit dans la vie sacerdotale ou autre engagement Et puis, ai-je tort de vous dire en finale de ce pèlerinage de demander à chacun de tendre la main à son voisin, pour lui dire, je ne toublierai pas et nous serons tous solidaires, pour prier les uns pour les autres, sans doute, mais pour savoir aussi tendre nos mains vers tous ceux que nous rencontrerons, qui ont besoin de notre main pour que lamour de Dieu passe en eux et les rende heureux. Que Notre-Dame prenne la main de nous tous, pour quelle nous garde fidèles au Christ, quelle nous garde fidèles entre nous et quelle nous donne toujours la joie de nous rencontrer, pour que le monde autour de nous soit plus heureux à cause de nous. Alors, bonne rentrée à tous et merci de mavoir porté. Amen. |