Semaine de 2000

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Chapelle N-D du Vorbourg / CH-2800 Delémont (JU) / tél/fax + 41 032 422 21 41

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"Avec Marie marchons dans le Jubilé"
Semaine du Vorbourg
:10 au 17 septembre 2000

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Image de la Vierge peinte par
St Alphonse


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Prédicateur pour les francophones:

Père Jean Monnat,cssr

Visitez les pages canadiennes de sa famille spirituelle : les Rédemptoristes

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St Alphonse de Liguori

Prédicateur pour les germanophones : P. Franz Sabo, pfarradministrator, Röschenz :Jeudi 14 septembre


Prière à Notre-Dame du Vorbourg

Composée par le P. Jean Monnat

Notre Dame du Vorbourg,
je viens m'asseoir près de Toi
pour te confier mon Jubilé.
Aide-moi à prendre chaque jour
le temps de saluer
le Père, le Fils, l'Esprit !
Qu'ils m'envoient
lumière et force pour éviter tout péché
et attention à partager avec les autres et à pardonner !
Vierge du Vorbourg,
apprends-moi à tenir ma porte ouverte
à tous ceux qui ont besoin de pain et d'Amour !
Garde-nous tous unis dans l'Amour
pour que notre joie demeure. Amen.


Programme:

En semaine, du lundi au samedi,  l'Eucharistie est célébrée tous les matins à 5h30, 6h30, 7h30, 8h30 et 10h. Le P. Monnerat prêchera aux célébrations de clôture et d'ouverture ainsi qu'aux messes de 8h30 et de 10h ainsi qu'à celle du soir, à l'exception de la journée du jeudi.

Confessions:

Au Vorbourg : dès 7h, chaque matin (sauf dimanche) et le soir dès 19h.
A Montcroix: le matin de 7h à 10h et l'après-midi de 16h30 à 18h30.

Célébration communautaire du sacrement du pardon : Eglise Saint-Marcel, lundi 13 septembre à 20h.

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Dimanche 10 septembre "Cana"

Homélie

à 16h00 Célébration d'ouverture :
Jn 2/1-12
"Donne-nous le vin pour que chaque jour soit fête."
Lundi 11 septembre

"Annonciation"

Homélie

à 20h00 Secteur Saint-Germain: paroisse de Vicques
1 Sam 3/1-9 + Lc 26-38
"Apprends-nous à dire oui aux événements"
Mardi 12 septembre

"Visitation"

Homélie

à 20h00 Paroisse de Delémont :
Act 1/7-8 + Lc 1/39-56
"Vers qui m'envoies-tu?"
Mercredi 13 septembre

"Noël"

Homélie

à 15h00

à 20h00

Bénédiction des enfants

Vallée de Delémont : paroisse de Courtételle :
Eph 3/14-21 + Jn 1/1-14
"Eclairer le coin où les événements me plantent."

Jeudi 14 septembre à 10h00

à 20h00

Dekanat Laufental

SIngmesse

Vendredi 15 septembre

"Au pied de la croix"

Homélie

à 20h00 Ajoie, Clos-du-Doubs: paroisses de Courgenay et de Cornol :
Phil 3/17-4/1 + Lc 2/35
"Comment réagir devant la souffrance"
Samedi 16 septembre

"Sous le souffle de l'Esprit"

Homélie

à 10h00 Franches-Montagnes, Doyenné de Moutier-Saint-Imier-Bienne: paroisse de Moutier
Actes 4/1-11 + Jn 15/25-27
"Qui me guide : l'Esprit ou l'opinion ?"

Dimanche 17 septembre

"N-D de tous les jours"

Homélie

à 15h00 Célébration de clôture de la semaine
Jn 15/25-27
"Je rentre à la maison avec elle !"

Dans la mesure du possible, nous essayerons de publier chaque jour les homélies du P. Monnerat.

Ouverture : Dimanche 10 septembre 2000

Chers Frères prêtres et diacres, Frères et Sœeurs, 

C’est quand même un changement, quand je venais tout seul ici en cette chapelle et que je me retrouve devant vous, oui, pour essayer de vous annoncer la parole d’amour que la Vierge veut adresser à chacun, chacune de vous. Un pèlerinage, c’est toujours des gens qui se mettent en route. C’est toujours des gens qui ont certainement quelques petits problèmes, quelques petites choses à soumettre à la Vierge Marie, la Vierge Marie que le Seigneur nous a donnée pour maman alors qu’il s’en allait. Il rendit l’esprit, nous a donné son Esprit et il nous a dit : « Si vous voulez le garder, cet Esprit, voilà ma Mère. » Est-ce que nous l’avons prise chez nous ? Un pèlerinage, c’est chacun de nous qui vient auprès de ce quelqu’un pour lui apporter tout ce que nous vivons. Oh ! J’espère que nous avons tous quand même, cherchons bien dans nos vies… Ne soyons pas des hommes ou des femmes « catastrophe » qui ne voient que le malheur ou le ciel noir, mais sachons apporter à Notre-Dame toutes les joies de notre vie, depuis notre naissance : notre baptême, notre mariage. Notre-Dame, est une maman, une maman qui sait tout raccommoder. Alors, ayons la confiance de lui apporter aussi tout ce qui ne va pas bien en nous et autour de nous. Oh ! Je suis sûr, que des mamans, des papas, sont là inquiets pour leurs grands qui ne suivent pas directement le chemin qu’ils avaient pris. Combien de mamans avec leurs petits enfants se demandent : « Que sera mon enfant dans quelques années ? » On vient avec tout ça devant la Sainte Vierge. Et je pense qu’en interprétant Saint Augustin qui nous dit : « Tu nous a fait pour toi, Seigneur. » Et bien, je crois que chacun de nous, si vraiment il a conscience de son baptême se demande : « Comment vais-je trouver ce chemin pour rester dans la ligne que Dieu me trace, sans être révolté, sans peut-être aussi m’éloigner de Lui, parce que je trouve que c’est trop dur, que c’est impossible. »… Alors que Dieu sera toujours, si nous savons faire confiance, le Maître de nos « impossible », surtout que Dieu vient à notre rencontre. Et il y est venu d’une façon, je dirais si charmante… A travers une femme, à travers une maman, et je pense que c’est par elle que nous serons toujours introduit chez le Père pour rentrer à la maison, car, lui seul, Jésus, le Fils de Marie est le Chemin, est la Porte  qui nous ouvre le ciel.

Quand nous lisons l’Evangile de saint Jean, nous sommes toujours frappés. Toute la vie du Christ, elle est incluse en deux présences. Aux noces Cana, la Vierge de Marie était là. Et au pied de la croix, la Vierge Marie était là. Et si j’ai choisi cette scène de Cana pour ouvrir le pèlerinage, c’est en réalisant que pour le Christ, la première sortie qu’il a faite avec ses grands séminaristes, il ne les a pas amenés en retraite chez les bénédictins, ni chez les Jésuites. Mais il les a menés à une noce, il les a menés à la fête. Ah ! Quelle bonne idée ! Et c’était pour nous dire quoi ? Pour nous dire que Dieu c’est le Père de tous et de chacun parmi nous. Dieu c’est un Père d’amour et de tendresse qui ne voudrait qu’aucun parmi nous ne soit perdu. Il veut, Dieu veut que nous soyons heureux et que chacun de nous, là où les événements l’ont placé, travaille à tout ce que les autres à côté de lui aient la joie de vivre.

La Mère de Jésus était là, attentive à tout, comme le sont toutes les femmes, toutes les mamans. Que de fois je l’ai constaté en allant en réunion. Ces dames me disent : « Oh ! Là, vous avez une tache à votre veste ! » Je ne l’avais pas vu. Et bien la Vierge, elle voit tous les détails. Elle a bien vu, et elle s’est dit : « Quand même, on n’a pas idée ! Une noce où il manque du vin ! » Vous imaginez, vous faire une noce sans vin ? La Vierge a tout de suite remarqué… Dans notre vie, le vin, je pense, il ne faut pas en abuser, mais c’est quand même toujours le signe de l’amour, de l’amitié, de la joie. Et dans notre vie de tous les jours, le vrai vin de notre vie, c’est l’amour qu’on sait se manifester, se donner. La Vierge Marie est à la source de cet amour et elle vient, je dirais nous habiter. Et quand elle dit à son Fils : « Ils n’ont plus de vin »… Elle ne s’occupe pas bien de ce qu’Il lui raconte. Je sais bien qu’Il a l’air de lui dire : « Tu sais, ma pauvre Mère, ça, ce n’est pas nos oignons ! Ce n’est pas à nous de préparer la noce, c’est à eux ! » Non, elle fait comme si elle n’avait rien entendu… Ca, c’est bien les mamans… Et puis, elle poursuit son idée : « Faites tout ce qu’Il vous dira. » Elle redit cette même parole avec la même confiance qu’elle a prononcée son oui, le jour où le Seigneur l’a appelée : « Voudrais-tu Marie ? » Elle a osé, elle a eu la naïveté de dire oui. Elle ne savait pas où elle mettait les pieds, la bonne petite Marie. Elle a dit oui, elle laisse son Fils se débrouiller. Dans la même confiance, elle nous appelle nous aussi, comme elle a appelé ses sommeliers de la noce : « Faites tout ce qu’il vous dira. »

Frères et sœurs, enfants de Notre-Dame, ne doutons jamais du regard de Marie posé sur chacun de nous. Elle intercède pour chacun de nous. Car, comme toute maman, elle sait bien qu’il y a des blessés parmi nous, qu’il y a des handicapés. C’est vers ceux-là que les regards de la Vierge se portent d’abord et davantage ce soir. Elle nous dit aussi : « Attention, faites bien tout ce qu’il vous dira ! »

Avons-nous remarqué : dans toutes les apparitions de la Vierge Marie, que demande-t-elle ? « Priez et convertissez-vous ! » Elle ne fait qu’énoncer ce que le Christ dit à chacun de nous alors que nous venons trouver sa man qui est devenue la nôtre depuis qu’il nous l’a donnée.  D’abord, priez ! Oh ! Je suis sûr que si vous montez au Vorbourg, c’est pour prier avec ferveur. D’autant que chacun, c’est le cas de le dire, arrive avec son paquet. Alors commençons par demander à Marie : « Apprends-nous à prier ! » Oui, attention… Prier, pas réciter des formules, pas aligner cinq Pater, cinq Ave, pour qu’au bout on tire sur la tirette et qu’on ait la grâce. Ca, ce n’est pas de prière, c’est du commerce. Or Dieu n’est pas un commerçant, Dieu est un papa. Apprends-nous à communier, Vierge marie, à Dieu, au Christ, pour qu’ils éclairent chacune de nos journées… Pour qu’il habitent notre cœur, afin que rien ne nous décourage et ne nous détourne d’aimer Dieu. Et puis, je le disais ce matin à la messe à Delémont : « Que rien ne nous détourne de nous aimer les uns les autres, ! » Prier bien régulièrement. Comment commence-t-on notre journée ? On noue vite sa cravate, parce qu’on est en retard, on prépare vite les gosses parce qu’il faut qu’ils arrivent à l’heure à l’école… et le Bon Dieu dans tout ça… et si on avait pris simplement le soin, le matin, de faire un vrai signe de croix, pas celui du mauvais sacristain… (Vous en avez un bon à Delémont ! ) pas celui du mauvais sacristain qui fait ça en vitesse, un chasse-mouche. Mais, un signe de croix où on essaye de dire : « Seigneur, soit dans mes pensées, dans mon cœur, soit dans tous mes gestes, dans tous mes regards, pour qu’aujourd’hui, rien n’échappe à ta présence. Dans mon travail, dans mes loisirs, dans mes rencontres… Et puis, le soir, pourquoi pas comme le recommandaient, vous vous souvenez, les missionnaires Rédemptoristes… Je sais bien que les anciens pourront dire : « Eh bien ! pauvre ami, qu’est-ce qu’ils ont travaillé pour nous pousser en enfer ! » Je pense qu’on a un peu évolué. Les Rédemptoristes disaient chaque soir, ne vous couchez jamais sans avoir récité un « je vous salue Marie. » C’est un vieux qui me disait l’autre jour : « Tu sais, tu ne me vois pas beaucoup à l’église, mais tous les soirs je ne me couche jamais, sans avoir récité un « Je vous salue Marie. » Je ne me couche pas sans avoir tendu la main à la maman. » Alors, vous direz :  « Rien que ça ? » Ce n’est pas grand chose, mais ce qui compte, c’est de le faire chaque jour. Par ces gouttes de prière de chaque jour, nous alimentons notre source pour aller vers Dieu. La prière nous fera comprendre que l’Eucharistie, c’est Dieu, c’est l’amour, c’est Dieu qui nous aime, c’est la plus grande et la plus puissante prière de Jésus. Prier c’est aussi nous rendre attentifs à nous convertir. Attention : « Faites tout ce qu’il vous dira » Ce qu’il vous dira, je le résumerai dans un mot que j’ai beaucoup aimé, que j’ai redit à des religieuses qui sont par là et qui m’ont écouté parfois et qui doivent se dire : « Ca y est, il va nous redire qu’il faut aimer. » Il n’y a que ça dans la vie. Si vous aimez dans la vie, Frères et Sœurs, vous serez heureux. Si vous ne vous aimez pas, vous avez beau boire tout l’alcool que vous voudrez, ça ne vous réjouira pas. 

Je dirais, je pense que le départ de sa vie de conversion le Père de Foucauld est parti là :  «  A ma place, là où je suis, que ferait Jésus-Christ ? » A ma place, sans énumérer, sans reprendre toutes les circonstances et les rencontres de votre journée, essayez simplement de ne rien faire sans amour… rien ! Mettre de l’amour en tout et partout, c’est la meilleure manière de garder le soleil… pas nécessairement au ciel ! On m’a dit l’autre jour dans le Nord : « Chez nous, le soleil on ne l’a pas beaucoup là-haut, mais on l’a tous dans le cœur ! » Je souhaiterais que tous vous gardiez le soleil de l’amour dans le cœur pour que vous sachiez apporter à tous ceux que vous croisez, le sourire de Dieu, la joie de Notre-Dame. Ne l’oubliez pas, il faut repartir du Vorbourg avec la certitude que Marie part avec vous ! Il faut repartir en lui demandant : « Donne-moi, Vierge Marie, d’avoir ton attention, ta tendresse, avec tous ceux que je rencontrerai. » Et puis, quand il y aura des choses qui n’iront pas bien, que je sache, moi aussi dire : « Jésus, tu t’en occupes ! » Est-ce que nous savons faire confiance à l’amour du Christ qui donne sa vie pour qu’aucun parmi vous, ne soit pas perdu. Est-ce que nous savons venir ici, pour, avec Notre-Dame, repartir sur nos chemins avec le Christ. Tout au long de cette semaine, j’ai proposé au Père qui ne m’a pas dit non, j’ai proposé de reprendre des textes de la Vierge Marie pour essayer d’éclairer des aspects de notre vie chrétienne. Car il ne s’agit pas simplement d’être monté au Vorbourg, d’avoir mis son cierge, d’avoir emporté son image, mais il faut repartir avec un cœur habité par la Vierge Marie et par son Fils, pour que nous sachions apporter à notre monde qui en a tant besoin, un peu de cet amour pour que tout le monde soit heureux à cause de nous.

Que Notre-Dame du Vorbourg bénisse chacun de vous et vous donne la joie de l’avoir rencontrée et ensuite de vous rencontrer entre vous. Amen.


Début

Lundi 11 septembre 2000

Annonciation

Fêtes du Vorbourg, 

Chers Confrères, chers Frères et Soeurs,  

... tous enfants de Notre-Dame, Notre-Dame qui vous accueille aujourd’hui en son sanctuaire pour vous combler de son amour, à condition que chacun de vous sache lui faire confiance. Si nous avons lu deux textes particuliers aujourd’hui, ce sont les textes de la vocation de Samuel, de la vocation de Notre-Dame, deux qui nous rappellent que Samuel et Marie ont répondu « oui » et sont restés fidèles tout au long de leur vie. De Samuel nous admirons sa spontanéité à se levers par trois fois, et puis finalement à se dire : « Dieu m’appelle, qu’est-ce qu’il attend de moi, comment vais-je répondre, comment vais-je tenir ma route pour rester fidèle au Seigneur ? Mais il fait confiance au Seigneur qui appelle, car quand le Seigneur nous appelle, à toute vocation, il est toujours avec nous pour nous prendre par la main. Quant à Marie, a-t-on imaginé le bouleversement de cette petite Marie qui devait être jolie comme un cœur ? Et qui avait jeté un œil sur saint Joseph, certainement un beau jeune homme, bien bâti et rayonnant de sainteté, car on l’appelait ce saint Joseph, un « Juste », un mot qui est très rare, dans l’Evangile, un mot qu’on ne donne pas à n’importe qui. Tout son plan est bouleversé quand le Seigneur vient lui dire : « Mais voudrais-tu Marie devenir la maman de mon Fils ? » Voyez, Dieu ne vient pas lui dire : « Tu seras… » Non ! « Voudrais-tu… » Dieu propose, il invite, il n’oblige pas. Et la remarque de la Vierge marie, ce n’est pas une remarque de refus, c’est simplement  pour lui dire : « Moi, je suis Vierge, comment veux-tu que j’aie un enfant ? » Et alors, c’est là cette annonce vraiment extraordinaire : « Le Saint-Esprit viendra sur toi ! » Tellement extraordinaire, qu’aujourd’hui, beaucoup de gens ne veulent pas y croire. « Rien n’est impossible à Dieu ! » Et alors la petite Marie, elle fait confiance et en finale elle lui dit : « Eh bien voilà, Seigneur, me voici !  Tu feras avec moi comme tu voudras. » Sans connaître l’avenir… Sans savoir par quels chemins difficiles, si on lit bien l’Evangile, elle va passer. Et bine, elle accepte de partir, elle s’en va confiante, justement en Dieu qui ne saurait décevoir. Je pense que la Vierge Marie sera toujours là pour traverser tous les événements. Vous le savez vous-mêmes, si les événements comme dit Pascal, sont nos maîtres, auxquels on ne peut pas échapper. Que de fois ces événements viennent bouleverser tous nos plans. Ainsi Marie nous apprend qu’après avoir choisi, sous l’éclairage de Dieu, comme Samuel, il faut faire confiance à Dieu. A travers l’inconnu parfois, l’incertain, l’inattendu, sera quand même toujours avec nous pour nous aider à traverser nos impossibles. Alors avec la Vierge Marie, ayons le courage et la confiance de dire, chacun à notre place : « Me voici, Seigneur, garde-moi fidèle pour ma vie dans le chemin que j’ai pris. » Frères et sœurs, sous le regard de Notre-Dame, n’est-ce pas le moment, peut-être, de nous interroger. Qu’ai-je fait de mon oui initial ? Soit dans mon sacerdoce, soit dans ma vie religieuse, soit dans ma vie conjugale, soit dans mes amitiés. Oh ! Je sais, nous sommes dans un monde de permissivité, de laxisme qui justifie, voire encourage, encourage un petit peu, je dirais  tout ce qui n’est pas normal. Que de fois on accuse l’Eglise : « L’Eglise est trop sévère ! » Est-ce qu’on a compris que l’Eglise est très exigeante quand il s’agit d’amour. L’amour ! Ce n’est pas un mot pour s’amuser. C’est un mot d’engagement total d’une vie. Je sais bien que nous-même, je dirais… Que de fois, notre oui d’amour, qu’est-ce qu c’est ? C’est simplement une gentille proposition pour que moi, je sois heureux ! Tant pis pour toi, si tu ne suis pas. Et je suis prête même à t’abandonner, à partir ailleurs. Ne m’en voulez pas, si aujourd’hui, je rappelle, parce que c’est le plus courant, le oui de nos mariages. Et oui, j’espère qu’on ne sait marié parce que simplement elle avait de beaux yeux bleus et que lui, il était bien bâti et que peut-être il avait de la fortune. Je ne pense pas. Ca serait vraiment court… Et alors, pas étonnant que ça ne tienne vraiment pas la route. Mais vérifions vraiment ce que le monde, dans les médias, dans les chansons, ce que le monde met sous le mot amour. S’aimer, qu’est-ce que ça veut dire ? Je t’aime, fais-moi plaisir… Voilà ce que ça donne… Ou bien je te fais plaisir… Mais ce n’est pas de l’amour. Aimer, cela veut dire : Je te choisis, c’est ça le sens des vraies fiançailles. Je te choisis. Bien sûr qu’il y a l’attrait, qu’il y a ton charme. C’est normal. Mais je te choisis en espérant pouvoir moi-même en te choisissant, t’enrichir et enrichir ton bonheur, de vivre à l’aise, dans ta peau ! Et j’attends la même chose de ta part. Je te choisis avec la volonté, avec toi, de devenir un… De devenir un au-delà de nos différences. Attention. On croit aimer quelqu’un quand on a réussi à égaliser tout. Mais ça, ce n’est pas de l’amour, c’est dépersonnaliser l’autre. Mais savoir aimer, et aimer ainsi, c’est nous situer dans le droit fil de la création du Seigneur. L’homme est à l’image de Dieu. Et l’image de Dieu, ce n’est pas moi le célibataire, l’image de Dieu, c’est un couple, un couple qui s’aime, ne l’oublions jamais ! Dieu n’est pas un solitaire, Dieu c’est trois personnes qui ne vivent qu’en se donnant mutuellement l’une à l’autre pour se faire vivre réciproquement. C’est pourquoi, Frère et Sœurs, chacun de nous étant fruit d’amour, ne peut exister qu’en aimant à la manière de Dieu. Mais autant que vous, Frères et Sœurs, je constate qu’au-delà de notre chant « C’est si simple d’aimer », et bien ce n’est pas si simple que ça. Voilà pourquoi le Christ a tant répété à travers l’Evangile et à travers ses disciples que nous devions nous aimer les uns les autres, comme il nous a aimé, en incluant bien sûr le pardon, le pardon qui n’est pas une excuse, mais le pardon qui est cet amour qui recommence toujours à aimer l’autre… parce qu’on veut l‘aider à exister heureux. Et le Seigneur voit bien tous nos amours faussés, égoïstes, ou nos mariages branlants, ou nos divorces et ça lui fait mal, plus qu’à nous qui en sommes nécessairement affectés. Et que dire des enfants du divorce. Que de jeunes n’arrivent pas à entrer de plein pied avec générosité, avec assurance dans la vie parce qu’ils vont dire : on m’a laissé. Alors, Frères et Sœurs, combien il faut demander, souhaiter aussi, que dans notre Eglise, nos responsables sachent un peu inventer des chemins de Miséricorde pour tant de gens qui sont peut-être sur tant de drôles de chemins. Pour qu’ils retrouvent un peu la paix, la joie, puisque Dieu veut que tous les hommes déjà ici-bas soient heureux. Alors, suis-je loin de l’Annonciation en vous parlant de cette fidélité pour les gens mariés, pour nous-mêmes, prêtres et religieux ? Je ne pense pas. Auprès de la petite fille Marie qui a su dire oui, un oui total, sans jamais le renier pourquoi, Frères et Sœurs, chacun ne demanderait pas ce matin de l’éclairer pour apprendre à aimer, chaque matin, de nouveau. Oui, Bonne Mère, donne-moi, donne-nous notre part d’amour pour traverser chaque jour sans nous juger, mais en nous acceptant avec des différences, qui sans être du mal ou des péchés, des différences qui vont toujours nous faire souffrir pour nous aider à évoluer. Qu’elle sache la Bonne Mère, nous apprendre à prendre le temps du vrai dialogue. Il y a dans le mouvement des Equipes Notre-Dame, un certain sigle : DSA . Devoir de s’asseoir… C’est tiré de l’Evangile pour nous dire qu’il faut savoir chaque mois, prendre le temps, pas pour voir si le gosse a besoin d’une nouvelle culotte, ou si la TV est entrain de claquer, mais pour voir où est notre amour entre nous eux. C’est très riche de pouvoir en arriver à ce dialogue-là. Ensuite, que la Bonne Mère, nous donne le courage qu’elle a montré elle-même pour rester fidèle à son oui initial, alors qu’elle était si peu soutenue par les siens, alors qu’elle était  la seule au moment du grand passage du Christ vers la mort, elle était la seule avec saint Jean, pour l’accompagner, pour lui rester fidèle. Oh ! Il faut faire tout de même une bonne place à toutes les saintes Femmes qui suivaient, qui étaient restées fidèles. Je dirais aussi que la Sainte Vierge nous apprenne à aimer comme son Fils, jusqu’à donner notre vie. Le Christ lui-même nous le dit : Attention ! Il n’y a pas de plus grand amour que de donner sa vie pour l’autre. Donner sa vie, ce n’est pas se jeter par la fenêtre, c’est à chaque minute, à chaque instant, d’essayer de donner le meilleur de moi pour que l’autre à côté de moi, soit heureux, s’épanouisse, en sachant, je vous l’ai dit tout à l’heure, qu’il faut apprendre à pardonner bien des choses. Oh ! que la Bonne Mère soutienne tous nos foyers, toutes nos familles. Que la Bonne Mère éclaire aussi tous ces jeunes qui, c’est normal, se regardent en souriant, qui se cherchent, qui veulent s’aimer pour la vie. Et à tous ceux et celles qui parmi nous sont blessés par un amour manqué, qu’elle reste une présence de lucidité et de force et inspire aussi, et je le répète, à tous nos responsables de l’Eglise, d’avoir toujours la porte de la Miséricorde, de l’amour miséricordieux. C’est à cet amour-là que sainte Thérèse de l’Enfant-Jésus s’est consacrée. Cette porte de l’amour miséricordieux reste ouverte à tous les hommes… Et que tous, nous sachions que si le Seigneur est venu vers nous par une maman, et bien cette maman est capable de prendre chacun de nous par la main pour le reconduire vers Dieu, même si nous en sommes très loin. Que notre prière, Frères et Soeurs , en cette Eucharistie, où nous allons toucher le Christ, Oh ! donne-nous le courage de repartir pour rester fidèle à tous nos amours. Amen !

 


Début

mardi 12 septembre 2000

Visitation

Chers Frères, Frères et Sœurs, tous enfants de Notre-Dame,

Oh ! Je dirais que Notre-Dame, cette petite Marie, est heureuse de vous accueillir ce matin, vous qui êtes partis tôt de chez vous pour venir lui rendre visite. Alors, ne doutez pas de son amour, de sa tendresse de maman, penchée sur chacun, chacune de vous, pour essayer d'apporter à chacun et à chacune, la grâce dont il ou elle a besoin pour tenir sa route, sans se décourager et sans désespérer.

J'ai toujours été touché, ému, par le récit de la Visitation, par l'attention de la petite Marie, pour sa vieille cousine. Marie aussi, elle attendait un bébé. Mais elle pensait : " La vieille cousine ! A son âge ! Ca doit pas être bien facile d'attendre un bébé. " Et elle est partie en hâte. Oh ! ça, la distante, ce n'était pas Delémont le Vorbourg, c'était 150 km, à travers la montagne. Elle est partie en hâte, elle n'est pas partie, la petite Marie avec l'idée de lui dire : " Tu sais, moi aussi, j'attends un bébé. " Elle y est allé uniquement pour essayer de lui porter son soutien, son affection, sa présence d'amitié. Peut-être que déjà Marie était inspirée par son Fils, qui plus tard nous dira : " Tout ce que tu feras pour le plus petit des tiens, c'est pour moi que tu le feras. " Elle était inspirée en disant : " Si ton frère est en manque, si ton frère a besoin d'un soutien, d'une parole, d'un regard, et bien présente-toi, va vers lui et tu seras uni à Dieu, au Père, dans la mesure où tu auras su te déranger pour aider, pour accompagner les autres, afin qu'ils vivent heureux. " Et elle arrive chez sa cousine Elisabeth, la petite Marie, sans se douter que l'enfant qu'elle porte et qui doit certainement la rendre rayonnante comme l'attente de tout enfant rend rayonnant une maman. Je dirais : dès qu'elle arrive, l'enfant va profiter du voyage pour se manifester à sa manière, de sorte qu'Elisabeth en sera comme illuminée et elle pourra dire les paroles que vous avez entendues tout à l'heure. " Qu'est-ce que je suis heureuse de t'accueillir, toi qui portes le Fils de Dieu. " Ce petit enfant fera réagir le petit Jean-Baptiste dans le sein de sa Mère. Je pense que chaque fois que chacun de nous se met en route, se déplace, se dérange pour aider quelqu'un, il faut toujours se dire qu'il y aura à travers ce geste la présence d'amour du Christ pour toucher l'autre. Chaque fois que quelqu'un essaye de faire un geste, le Seigneur passe toujours. Oui, chaque fois que chacun aussi, invente un geste d'amour, le Christ en profite pour toucher le cœur. Tout geste d'amour entre nous, si petit soit-il, un clin d'œil, une parole, un rien, laisse passer le sourire de Dieu vers l'autre. Tout à l'heure, frères et sœurs, nous allons recevoir l'Eucharistie. Attention, nous n'allons pas avaler un bout de pain. Nous allons accueillir quelqu'un, le Christ ! Attention, il touchera chacun de nous, selon la confiance que nous lui donnerons. Souvenez-vous dans l'Evangile, cette femme qui ne connaissait rien du Christ, moins que vous… Elle avait vu que c'était un homme extraordinaire et elle se dit : " Si j'arrive à toucher le bord de son vêtement, je serai guérie. " Vous comprenez bien qu'elle a essayé de se faufiler, elle a réussi et puis le Christ dit : " Quelqu'un m'a touché. " Saint Pierre lui dit : " Oh là ! Il ne faut pas pousser ! On est serrés comme des sardines, comment tu veux qu'on ne te touche pas. " " Non ! Quelqu'un m'a touché. " Vous le savez vous-mêmes ! Il y a des baisers, il y a des poignées de mains qui font passe le cœur et puis il y en a d'autres qui sont uniquement une espèce de politesse qui ne rime à rien. Nous autres, en communiant, nous touchons mieux que le vêtement du Christ, nous touchons le Christ lui-même. Est-ce qu'on y pense ? Et après, qu'elle sera notre action de grâce ? Très souvent, nous sommes très satisfaits quand pendant dix minutes on a mis sa tête dans les mains, bouchant les oreilles, fermant les yeux et puis on a essayé de roucouler quelques bonnes petites paroles pieuses, et puis voilà. Et bien je ne pense pas que c'est très bon. J'ai une autre action de grâce. Sans doute, il faut savoir remercier Dieu, d'abord, j'espère que vous le faites souvent, pour ce monde merveilleux qui nous entoure, pour vos familles, vos enfants, pour l'amour qui vous unit, pour les amis que vous avez. Mais il faut aussi le remercier, le Seigneur, pour son Fils qui vient nous dévoiler : Dieu amour ! Dieu tendresse ! et qui nous a inventés sa présence continuelle dans ce mystère de l'Eucharistie. Cette mystérieuse présence, vous savez, c'est du pain… Ce n'est pas facile. Le Père (Gane ?) un jésuite, disait toujours, en faisant référence également à l'ancienne manière de confectionner les hosties : " Fais deux actes de foi ! D'abord : ça c'est du pain ! Et puis après, quand j'ai prononcé ces paroles si brève, sur ce pain, je me dis : c'est le Christ ! " C'est difficile ! Aussi, si nous devons adorer le Christ, faisons-le à la manière de Zundel qui disait qu'adorer c'est établir un dialogue d'amour où chacun se libère de lui-même pour se donner à l'autre. C'est cela… le Seigneur vient en moi, je me donne tout à lui, il se donne tout à moi. Pas étonnant que ce dialogue, en recevant le pain devienne le mystère de notre Alliance, de notre mariage d'amour le plus intime, le plus chaud, avec le Christ. Demandons que notre action de grâce, ce soit prendre conscience que le Christ ressuscité vient nous toucher. Il vient nous toucher et quand nous repartons avec lui, et bien on peut être sûr qu'il nous a purifiés. Il ne faut pas venir communier parce que nous sommes des gens biens. Je ne suis pas venu pour les gens biens, je suis venu pour les pécheurs. Une prostituée me disait un jour : " J'irais bien communier, j'irais bien toucher le Christ. " Je lui ai dit : " Pourquoi tu n'y vas pas ? " Le curé me foutrait dehors. Je pense qu'elle avait le désir de toucher le Christ. Je pense que si vous avez ce désir profond de toucher le Christ qui vous aime, il vous guérira. Ce pain que nous mangeons pour vivre, pour tenir le coup sur nos routes parfois si difficiles et bien, ce pain, ce n'est pas seulement une nourriture, c'est aussi un engagement. Chaque fois que vous communiez, c'est le Christ qui vient chez vous et qui vous demande : " Est-ce que tu veux ? " Comme il a demandé la Vierge Marie : " Voudrais-tu me donner ton corps pour que j'existe dans le monde ? " Il vient demander à chacun de vous quand vous communiez : voudrais-tu me donner ton corps, ta personne pour que je puisse continuer d'être présent dans le monde pour que toi-même en allant vers les autres, tu deviennes comme ma Mère, une Visitation. Vous voyez, la Vierge Marie, en portant son Fils en elle, même sans y penser, elle le laissait rayonner sur les autres. Est-ce que nous prendrons conscience que nous aussi quand nous recevons le Christ il vient à travers nous pour être davantage présent dans le monde où vous êtes. Dès que je reçois le Christ, je me demande : " Seigneur… " on vous la dit au début de la célébration, " Seigneur, vers qui dois-je aller pour l'aider, le soulager, le servir, puisque (je le disais tout à l'heure) Seigneur tu vas vérifier mon amour pour toi à l'amour que j'ai pour les autres. " Vous savez, c'est tout à fait dans le domaine de nos amours… est-ce que des parents sont heureux quand des enfants ne s'entendent pas ? Oh ! Je ne dis pas des petites chicanes de gamins, mais quand les enfants ne s'entendent pas, comme les parents ont mal ! Et bien, je dirais que le Christ, même si on lui dit : " Je t'aime de tout mon cœur ! " Et que, à côté de cela, je ne fais pas un effort pour aimer ceux qui ne sont pas toujours commodes à aimer, alors il me dit : " Attention ! tu es en train de me mentir. " Je pense que nous devons demander au Christ de nous toucher profondément le cœur ce matin, alors que nous allons repartir sur nos chemins, pour que nous ayons conscience qu'il est avec nous, qu'il a besoin de nous pour toucher aussi tous les autres. Et le Christ nous le dira : " Tu es responsable de tes frères et sœurs ! " On est toujours responsable de ceux auprès desquels nous marchons et je dois devenir pour tous ceux que je rencontre, le reflet de ta présence d'amour, attentif aux autres et miséricordieux. Oh ! ne jamais oublier que si Dieu ne nous aimait pas, d'un amour de miséricorde, où serions-nous. Et puis, pensez, en portant le Christ… Je ne sais pas si vous connaissez " Poustynia ", un livre d'une russe convertie et qui disait : " Il faudrait que nous soyons, nous chrétiens, comme des femmes enceintes. " Une femme enceinte… Je ne peux pas trop en parler (rires) ! Je dirais qu'une femme enceinte, celle qui attend un bébé… Il paraît que ça se reconnaît tout de suite… C'est une dame qui me l'avait dit.. " Pff ! Tu n'y comprends rien ! " (rires) Elle a un rayonnement intérieur qui passe vers les autres. Il faudrait que nous soyons comme enceint(e)s du Christ que nous recevons et qu'il y ait un rayonnement de sa présence auprès des autres, et qu'il y ait aussi un rayonnement de cette présence pour tous nos regards, pour toutes nos paroles, pour tous nos gestes que nous allons adresser aux autres. Et bien pensons, aujourd'hui où nous évoquons la Visitation où le premier texte de notre Eucharistie nous a rappelé que le Christ attend de nous que nous soyons des témoins. Des témoins, ce n'est pas un journaliste, c'est celui dont la vie est changée par la rencontre d'une amitié et qui ne peut pas regarder les choses sans avoir le souvenir de cette amitié. Nous sommes les témoins. Demandons à la Vierge Marie de repartir sur nos chemins en portant l'enfant dans notre cœur, dans notre vie et que Notre-Dame donne à chacun de nous de marcher conscient de la présence du Christ qui se confie à nous dans la communion. Je suis responsable du Christ en moi, mais aussi autour de moi, dans la vie de ceux qui sont à côté de moi. Que Notre-Dame ouvre nos esprits, nos cœurs pour que notre Messe nous devienne ce partage de paix nécessaire pour être en forme, pour être heureux et pour mieux nous sentir responsables des autres et pour que nous pensions peut-être à notre fidélité, non pas à la Messe pour être en règle, pour pas aller nous griller… Si ce n'est que ça, ça ne vaut pas cher ! Mais être fidèle à l'Eucharistie, pour être enrichi. Pour être fortifié par la présence du Christ en chacun de nous afin que nous puissions comme la Vierge Marie, répandre cette présence d'amour dont le monde a tant besoin pour retrouver la paix. Amen.


Début

Mercredi 13 septembre 

Nativité 

Frères et Sœeurs, tous enfants de Notre-Dame, 

Notre-Dame   ce matin, nous invite à la crèche. N’oublions pas que toute messe, c’est de nouveau Noël, le Christ parmi nous. Un enfant nous est né, et vous le savez tous, quand un enfant naît, qu’elle joie ! Mais aussi, attention, ça va vous donner du tracas et vous risquez d’être parents jusqu’au bout, avec tous les soucis…  Je pense aussi que depuis que cet enfant Jésus est né, le monde entier est sous son influence, ne serait-ce que nos calendriers ! Ils partent tous de la naissance dont la date n’est pas très précise… ils partent tous de la naissance de Jésus. A travers nos campagnes, du moins d’Europe, que de signes pour nous rappeler que Jésus est né parmi nous. Il faut bien reconnaître malheureusement qu’il y a des tas de gens qui se déclarent croyants, qui se déclarent chrétiens, et qui malheureusement, au nom de Dieu, très souvent, se déchirent, se dévorent, se divisent. Nous avons tous en tête l’inquisition, les guerres de religion… Nous avons tous en tête les persécutions des premiers siècles, nous avons tous en tête aussi, toute cette longue, longue liste des morts du communisme. Il n’y aurait qu’à lire Nomenklatura. Nous avons en tête aussi tous ceux qui ont été massacrés et combien de  prêtres dans les camps de concentration, en Allemagne : des millions ! Et puis tous ceux de la Révolution française.

Un écrivain disait : « Devant le Christ, il n’y a pas de gens neutres, même les Suisses. Il y aura toujours des gens qui seront pour ou contre. Ce sera toujours un homme qui nous fera bouger. Oui, parmi nous tous, tous nous célébrons Noël. Et même en France où il y a beaucoup de musulmans, ils célèbrent Noël… parce que tous, nous espérons enfin trouver un peu plus de paix, de partage et de joie. Mais n’oublions pas, on vient de le lire : Le Christ est venu chez les siens et il n’a pas été reçu. Le Christ, parce qu’il entrait dans ce monde déchiré entre le bien et le mal, n’a pas été accueilli. Je pense que cet enfant en arrivant dans le monde, il a drôlement dérangé… D’abord Hérode et puis un peu tous ceux qui l’accueillent. Dès qu’on a reçu cet enfant, comme dès que vous avez accueilli un enfant dans vos familles,  il faut bien s’attendre à être drôlement dérangés. Je ne suis pas chrétien, je pense, parce que j’observe quelques rites : le baptême, la communion, le mariage, les grandes fêtes, et puis bien sûr, l’enterrement. Que de fois des gens ne veulent pas connaître de curé, mais quand ils sentent qu’ils vont passer… « Va chercher le curé. » Ca arrive très souvent… Et puis, nos communions : on se souvient ! Des enfants le jour de la première communion, fanfare, grande cérémonie, naturellement, grand repas, cadeaux… Dimanche suivant, pas un à la messe, et puis l’église à peu près vide. Et oui, hier, j’évoquais le mariage. Rappelez-vous l’enthousiasme de la noce. Et quand après, on assiste à ces divorces qui déchirent toujours, qui font mal, qui laissent toujours une blessure, quoi qu’on en dise… Et quand on pense aussi à tous ces foyers dont je dirais, la flamme de la noce, ne fait plus que fumer tout au long des jours et ne rend pas la vie très belle ! Et bien je pense que c’est souvent qu’on a négligé d’aller à la source, de revenir voir cet enfant qui nous aidera donc à continuer notre route. C’est difficile. Ne nous étonnons pas si dans notre société actuelle… (On est dur pour la société actuelle ! A-t-on tort, je ne sais pas trop, mais tout se dégrade.) Combien de fois, on entend des jeunes, des gosses : « A quoi bon rentrer à la maison ? On a plus le temps de nous aimer. » Je crois que c’est la grande nécessité de notre monde. Est-ce que nous saurons prendre le temps d’aimer. Le temps de nous aimer nous-mêmes d’abord, et puis de nous aimer entre nous. Je pense qu’on ne remplace l’amour par des cadeaux. C’était Simone de Beauvoir dans un livre, qui disait : « Mon mari, la veille de mon anniversaire, m’attachait toujours une belle chaîne en or autour du coup et quand il l’avait attachée, me disait : « Maintenant tu es liée, tu en as pour une année, tu me fiches la paix ! »  Oui, combien de fois des cadeaux, ce sont aussi des liens et non pas des envies de mieux vivre. Je ne suis pas chrétien parce qu’il y a des croix, des chapelles, des clochers, ou parce que moi-même, je porte une croix… Johnny Hallyday, il a une croix à l’oreille. Je ne sais pas si il est chrétien. Je suis chrétien dans la mesure… Il ne faut pas être contre les signes, nous en avons besoin, vous avez des signes entre vous d’affection, mais ils ne sont valables ces signes, que si il vous invitent à rencontrer ce quelqu’un, Jésus-Christ, pour le suivre. C’est un proverbe allemand du 12ème siècle qui dit : « Le Christ serait-il né mille fois à Bethléem, s’il n’est pas né en toi, tu es éternellement perdu. » Alors, auprès de Notre-Dame, n’est-ce pas le moment de nous reposer la question, chacun, là où il en est, le Christ est-il né en moi. Est-il cette présence éclairant ma route, est-il ce quelqu’un que je n’ai jamais fini de découvrir, car le jour où… C’est comme dans l’amour humain quand vous direz : « Oh ! je te connais, c’est fini ! » A ce moment, vous fermez le livre de votre amour et il n’y en a plus. On n’a jamais fini de découvrir le Christ, ce Christ qui nous dit : « Attention ! si vous voulez vraiment me suivre, il faut croire en moi. » Croire ne dépend pas spécialement de nos connaissances intellectuelles, de mon catéchisme su par cœur. J’en ai loupé pas mal, mais enfin… Saint-Exupéry écrivait : « On ne connaît bien qu’avec son cœur ! » Vous le remarquez vous-mêmes, on ne fait bien quelque chose, que si le cœur y participe. Sinon, on risque de louper ou de saboter. Quand j’aime, on se laisse nécessairement influencer par l’autre. Il devient celui que je regarde, que j’écoute et avec lequel je trace mon chemin. Je poserais deux questions tests : Devant mon choix, presque tous les jours, devant une décision à prendre, est-ce que je me tourne vers Jésus-Christ, vers l’Evangile, ou bien vers qui ? Et puis ensuite, après l’avoir regardé, le Christ, est-ce que j’ai le désir, la volonté, de transmettre ma joie de l’avoir rencontré, de l’avoir rencontré comme ces petits bergers qui étaient venus à la crèche, tirés de leur sommeil, de la garde de leur troupeau et qui repartaient en réveillant tout le monde parce qu’ils avaient rencontré le Christ, ou bien est-ce que nous aurons le courage d’éviter tout ce qui peut nous séparer du Christ, nous éloigner de lui, ce que firent les mages, les mages qui retournaient dans leur pays, mais qui durent prendre un autre chemin, pour ne pas perdre le Christ, pour ne pas se séparer de lui. Dans celui-ci, ne l’oublions jamais, habite tout homme croisé sur ma route. C’est toujours la question de Dieu à Caïn, qu’as-tu fait de ton frère ? Tout homme est mon frère et un amour du Christ qui ne débouche pas sur l’amour des autres… une prière, une messe qui ne m’engage pas à aimer les autres qui sont à côté de moi, je pense que ce n’est pas réussi. Nous avons tous le devoir de rendre les autres heureux. Quand j’ai rencontré le Christ, je ne dois exclure personne de mon entourage d’amour. Je dois respecter tous ceux qui autour de moi pensent autrement que moi, vivent autrement que moi, en me souvenant que le Christ nous dit dans l’Evangile, je ne suis pas venu pour juger les hommes, pour leur donner une étiquette et pour les classer. Je ne suis pas venu pour les condamner, je suis venu pour les aimer. Ils nous demandent de savoir accueillir tout homme, toute personne comme on accueille un enfant, c’est-à-dire avec un grand amour, mais en disant aussi, il va nous déranger.

Aujourd’hui, nous avons voulu nous souvenir de Jésus venant parmi nous. N’oublions, je le disais hier, qu’à chaque Eucharistie, chacun de nous reçoit, touche le Christ. Il ne le touche pas comme un secret qu’on va cacher, camoufler, mais on emporte le Christ, pour que le Christ, à travers nous, puisse vraiment toucher les autres et qu’à notre conduite, les autres puissent deviner le Christ. Saurons-nous, avec Pierre, quand tout le monde laissait le Christ avec l’Eucharistie : « C’est trop difficile, à comprendre, on ne peut pas suivre » et Pierre qui dit simplement au Christ, généreusement  : «  A qui irions-nous, toi seul peut nous donner les paroles de vie, les paroles qui peuvent nous faire marcher. » Saurons-nous aussi, avec Saint Paul, Saint Paul, cet homme qui a été saisi d’une façon extraordinaire par la grâce de Dieu : « Toute ma vie, c’est le Christ ! » Le Christ, c’est ce quelqu’un qui m’accompagne et qui va éclairer toute ma route. Oh ! Que Notre-Dame, Frères et Sœurs, nous communique la joie d’accueillir son enfant dans nos vies, d’oser le montrer. Que Notre-Dame nous donne aussi de suivre le Christ et de la suive elle-même pour que nous sachions nous accueillir les uns les autres, comme on accueille un enfant, en sachant très bien qu’on accueille pas l’autre simplement quand il va bien, quand il y a la bouteille sur la table, mais qu’on l’accueille aussi quand il n’y a plus de bouteilles, quand il va mal. Notre amour doit durer aussi longtemps que notre vie. Nul ne peut vivre sans la présence de notre amour qui doit être la continuité de la présence du Christ. Que Notre-Dame nous aide aujourd’hui à accueillir le Christ comme un enfant, et qu’elle nous fasse comprendre que l’accueil de tous les autres doit ressembler à cet accueil-là. Tout homme est mon frère, ma sœur. Que nous sachions le demander à Notre-Dame pour que nous nous aimions les uns, les autres et que par nous, il y ait plus de joie dans vos villages, dans vos communes et partout où vous serez, sous le regard de Notre-Dame qui vous accompagne toujours. Amen.


Début

Vendredi 15 septembre, Notre-Dame de Compassion.

Chers amis prêtres, frères et sœurs, tous enfants de Note-Dame,

Aujourd’hui, nous fêtons Notre-Dame des douleurs, Notre-Dame des douleurs… Oh ! je pense que c’est la patronne de toutes les mamans. Car, si toutes les mamans ont des joies formidables, d’avoir des bébés, elles savent très bien qu’elles vont parfois, à cause de ce petit qu’elles aiment, passer par de drôles de chemins, bien difficiles. Et en cette fête de Notre-Dame des douleurs, en jetant un regard sur les ex-votos qui ornent cette chapelle, en arrivant nous-mêmes avec nos drames, avec nos douleurs, ce qui a été si bien rappelé avec cette petite prière devant la croix, tout à l’heure ! Oh ! combien nous avons besoin de la présence de Notre-Dame pour garder le courage, le courage d’aimer. Aimer, c’est parfois et c’est toujours donner un peu de sa vie, donner sa vie. Mais c’est toujours pardonner, aimer quand même ceux qui peut être ne nous intéressent pas, ceux par lesquels nous souffrons beaucoup. Je pense que nous sommes bien à la suite du Christ. Souvenez-vous : le Christ partant au jardin des Oliviers. Il s’est choisi, on dirait les trois meilleurs… Et quant il se lève pour aller chercher un petit peu ce réconfort près d’eux. Ils dorment : « Comment : vous n’avez pas pu veiller une heure avec moi. » Et puis, il y a aussi cette prière du Christ étonnante : « Mon Dieu si tu peux, éloigne de moi cette souffrance qui va me tomber dessus, devant laquelle je sens que je suis pauvre et faible. » Et Dieu ne lui a pas enlevé la souffrance. Il lui a simplement donné une force pour la traverser sans se décourager, sans tomber et le Christ, il n’est pas loin de nos prières à nous-mêmes. Sur la croix, c’est le Christ qui dit à son Père : « Pourquoi m’as-tu abandonné ? » Il en arrive à dire finalement : « Père, entre tes mains, je me remets tout entier. » Oh ! C’est  nos deux cris ! Je pense qu’il y en a parmi nous, des gens qui à cause d’un deuil subit, à cause de la perte de quelqu’un qu’on aimait beaucoup, surtout quand c’était un enfant, un jeune, en arrivent à se révolter de dire « Mon Dieu, Mon Dieu, mais qu’est-ce que tu fais ? » Un autre jour, un homme me disait : sa femme venait de sortir d’une grave maladie, ça allait très bien, ils avaient fêtés et puis tout à coup, voilà dans la nuit qu’elle s’en va. Il m’a écrit deux mois après : tu sais, j’ai mis longtemps à pouvoir revenir, dire au Seigneur : « Oui, mon Père ! » Il faut du temps, des fois pour avaler la souffrance. Je pense que le Christ donnera à chacun avec la Vierge Marie auprès de lui, elle est toujours debout auprès de nos croix, elle donnera à chacun aussi la force, comme lui-même, de pardonner. « Pardonne-leur, ils ne savent pas ce qu’ils font. » Tous, nous pouvons entendre aussi la parole si consolante au bon larron, ce bon larron qui ne connaissait rien de Jésus-Christ et qui finalement était un bandit… Le Christ lui dit : « Tu seras avec moi ! » Déjà aujourd’hui, Frères et Sœurs le Seigneur est toujours avec nous. C’est le sens de l’Eucharistie : c’est la présence du Christ au milieu de nous, continuellement. Et Marie est toujours debout au pied de la croix, ce qui signifie que la Vierge Marie elle-même, elle a fait le chemin de croix, le premier chemin de croix, dans une souffrance indicible. Une maman qui suit son Fils, une maman qui voit son Fils mourir sur la croix et qui ne peut rien faire pour le soulager. Tous, frères et sœurs, nous sommes les enfants de Notre-Dame. A nous, comme Jean, de savoir la prendre chez nous, pour que d’une part, elle nous dévoile le cœur du Christ qui sera toujours avec nous. On n’y pense pas assez : Baptisés, nous sommes la première Eglise du Christ. Le Christ est en chacun de vous, qui que vous soyez, il est là pour vous aider. Et puis d’autre part, qu’elle nous éclaire et fortifie nos cœurs pour apprendre à porter nos souffrances, à nous tenir auprès de tous ceux qui souffrent, avec souvent, la même impuissance qu’elle-même. Qui parmi nous ne porte pas une souffrance, physique, morale, sociale, parfois. Que de fois, nous sommes aussi impuissants devant la souffrance des autres. Devant nos souffrances, frères et sœurs, comment réagir ? Je crois qu’il ne faut pas se dire : « Je crois que ça n’arrive qu’aux autres, moi, je ne risque rien. » Je crois qu’un jour où l’autre, la souffrance nous tombe dessus, sans qu’on l’attende. Pourquoi ? Simplement du fait e l’évolution du monde, simplement du fait de notre vieillissement, simplement du fait des catastrophes, des accidents, des manques de respect des autres… Et puis aussi aujourd’hui de nos jeux scientifiques avec la création, en occasionnant facilement les handicapés physiques, mentaux et en manquant de respect à cette création que Dieu a faite et qu’il faut laisser évoluer, sans trop la bricoler et la manipuler. Faire tout notre possible aussi pour éviter toute souffrance, pour soulager tous ceux qui souffrent. Dieu ne nous a pas créés pour la souffrance. Il nous a créés pour le bonheur et la joie, ce n’est   pas Lui qui a mis son Fils en croix, c’est les hommes qui l’ont mis en croix. Ce n’est pas Dieu qui lui donne la croix, mais c’est souvent les circonstances et les hommes autour de nous. Il faut savoir traverser nos épreuves, sans immédiatement se révolter conte Dieu, l’accuser. Et puis peut-être même l’abandonner. J’ai prié pour que mon Fils revienne de la guerre. Il n’est pas revenu, je prie plus. Oui, je la comprenais, je ne lui ai pas fait de remarques, il fallait aussi qu’elle arrive à dépasser la souffrance et ce n’est pas facile. Il faut réaliser qu’il faut continuer de vivre avec un handicap. Oh ! ce ne sera pas facile. Vous avez entendu parler de Jacques Lebreton, il est diacre, je l’ai rencontré, il y a deux mois. Sans mains, sans yeux, complètement dépendant… Il a toujours quelqu’un à côté de lui, et c’était une  carrure Jacques Lebreton, aussi grand que le Père Jean-Marie (rires)… Je dirais que c’était une carrure, le Père Jacques Lebreton, et un homme, un homme qui a mis des années à dire oui, à son handicap et qui est devenu un prédicateur de l’amour miséricordieux à travers la France, à travers le monde. Il garde encore une grande sérénité malgré son handicap, et il donne aux autres, à tous les malades, à tous les handicapés, à tous les autres, à tous ceux qui sont blessés par une souffrance quelconque, de l’amour, de l’espérance et de la joie. Et puis, je pense qu’il fut nous-mêmes, tous, si nous avons la chance d’avoir de la santé, être attentifs aux souffrances des autres, en demandant à Notre-Dame d’avoir le courage de les accompagner, de nous dire au pied de leurs croix pour leur être une présence de tendre compassion, sans pouvoir parfois les soulager. Et c’est encore Jacques Lebreton qui répète combien son infirmière qui est devenue sa femme, plus tard, et dont il a eu quatre enfants… combien son infirmière lui a souvent gardé le chemin de l’espérance, de la joie, par sa patiente présence où elle ne pouvait rien fair contre son impuissance à lui.  

Frères et sœeurs, surtout vous, les malades, les handicapés du corps et du cœur. Souvent, on ne fait pas attention à tous ceux qui ont souvent le cœur profondément blessé et qu’on ne remarque pas et qui n’arrivent pas à vivre heureux. On me disait hier soir encore : pourquoi y a-t-il tant de suicides ? Oh ! ce n’est pas des gens qui veulent mourir, ce sont des gens qui veulent sortir de cette vie qui leur est insupportable. Tout l’entourage, souvent est écrasé par tous ces problèmes. Frères et Sœurs, ce matin, déposons nos souffrances auprès de Notre-Dame, et demandons-lui d’avoir le courage de transmettre un peu de son espérance, de son cœur, à tous ceux qui souffrent à côté de nous et pour qu’eux mêmes ne se révoltent pas, pour qu’eux-mêmes aussi n’empoisonnent pas la vie des autres à côté d’eux. Il faut faire attention, que de fois des gens qui  souffrent à peine sont en train de gémir et quand on voit d’autres qui ont des souffrances terribles qui gardent le sourire. J’évoquerais simplement en terminant, cette femme de Valence, en fauteuil roulant, chez laquelle tous les voisins venaient quand ils avaient un pépin, quand ils étaient découragés. Et puis cette fille de vingt-deux ans, couchées sur une planche, continuellement, et qui était le centre de joie de tout le groupe dont elle faisait partie. Et nous-mêmes, pourquoi pas aussi, j’y pense souvent, je ne sais pas si j’ai tort, dire un merci profond à tous les malades parce qu’il m’obligent moi-même à aimer autrement. Ils activent la source de mon amour. Je souhaite que Notre-Dame aussi, ce matin, active aussi la source de notre amour pour que nous sachions apporter un peu d’espérance, de confiance, de joie, à tous ceux qui à côté de nous, marchent en souffrant. Amen.


Début

Samedi 16 septembre 2000

« Sous le souffle de l’Esprit. »

« Qui me guide : l’Esprit ou l’opinion ? » 

Chers Pères, chers Frères et Sœurs, tous enfants de Notre-Dame, 

Soyez heureux, c’est elle qui ce matin vous accueille dans sa chapelle. Et soyez bien persuadés, qu’elle aime tendrement, comme une maman, chacun de vous, là où vous en êtes. Elle vous aime et tient à vous faire un petit cadeau, avant que vous redescendiez, un cadeau de son amour pour que vous repartiez sur vos chemins ordinaires, avec courage, avec confiance et avec joie et que vous deveniez aussi les témoins de son Fils, car le Christ, il a besoin de chacun, chacune de vous pour être présent là où vous vivez. Le Christ… Nous avons tous suivis le parcours très déconcertant des disciples de Jésus, des jeunes qu’il avait choisis pour le suivre et quoi qu’ils vivent à côté de Lui,  en écoutant sa parole, en assistant à toutes ces merveilles d’amour miséricordieux, envers les pauvres, les petits, les pécheurs. Quoiqu’ils aient eu droit aux confidences du Christ qui va finir sur une croix, et bien qu’ils qu’aient promis aussi fidélité, nous nous souvenons de Pierre : « Tous t’abandonnent, moi je serai là. » Il n’a pas été longtemps là… Malgré tout cela, je dirais que les Apôtres, les disciples n’ont pas l’air d’avoir bien compris. C’est qu’ils n’attendaient peut-être pas tant le Royaume des cieux. Ils attendaient avant tout que leur pays redevienne libéré, car ils étaient sous la tutelle en ce temps-là. Combien le Christ a du souffrir de voir tous ses disciples qui l’abandonnaient. On le remarque encore, lorsqu’on suit les disciples d’Emmaüs qui eux aussi s’en vont tout triste, parce qu’ils ont perdu le Christ. Et bien, durant ce jour de Vendredi-Saint, ces jours de débandades, de tous ceux qui avaient suivi le Christ, qu’était devenu Marie ? Je suppose qu’après le récit, qu’elle devait déduire qu’elle devait rester à l’écart avec Saint Jean et qu’elle devait l’encourager, cette amie intime de son Fils, elle devait l’encourager et lui dire : « Attention, Dieu ne peut pas nous manquer, Dieu reste fidèle. » Quoi qu’il arrive, nous devons nous aussi rester fidèle et c’est aussi ce qu’elle nous dit : « Dieu nous est fidèle. » Essayons nous-mêmes d’être fidèle à Dieu et à tous nos engagements d’amour que nous avons pris dans nos vies. Je pense qu’avec les disciples, Marie aussi, retenait la promesse de son Fils : « Je ne vous laisserai pas orphelins. » Vous savez ce que c’est qu’un orphelin, celui qui n’a plus de toit, qui n’a plus de chez soi, plus d’amour et qui risque d’être drôlement cassé pour la vie. « Je vous enverrai mon Esprit. Mais pour que vous le receviez, il faut que je m’en aille. » J’avoue que chaque fois que j’ai lu, j’ai pensé : « C’est pas chic, Seigneur, de nous laisser en plan. » Il faut comprendre que si le Christ restait à côté de nous, on risquerait peut-être bien de nous retrouver derrière lui et de le laisser faire en se disant : « Oh ! Ce n’est pas à moi de faire cela, je le lui laisse… je ne suis pas capable ! Lui, il est capable. » Ou bien, on risquerait peut-être de ressembler à ses disciples qui au moment difficile, disparaissent. Ce que veut le Christ, c’est de nous laisser construire le monde et un monde d’amour avec son Esprit. Cet Esprit, les disciples et Marie l’ont reçu dans le feu de la Pentecôte, ce qui leur a donné deux forces : Celle d’abord d’oser parler ouvertement du Christ. Vous savez que d’abord, Saint Pierre se repliait. Et puis ensuite, d’avoir le cœur ouvert à tous les hommes. Qu’est-ce que c’est que : « Ils parlaient en langue, de sorte que tout le monde les comprenait. » Vous savez que quand on s’aime, même si on ne sait pas la langue, quand on aime quelqu’un, les cœurs passent. C’est cela, le principal. Alors, recevoir l’Esprit-Saint, ça veut dire quoi ? Chacun a le souvenir de sa confirmation. Le mien, il n’est pas très brillant. Mais enfin, lorsque le Christ demande à ses disciples de ne pas se troubler en le voyant disparaître, il leur promet un autre Paraclet. Oh ! Paraclet, c’est encore un drôle de nom. On connaît le parapluie, le parasol, mais le Paraclet ! Le paraclet, c’était tout simplement quelqu’un qui venait les aider, les assister, les accompagner. Il va prier le Père, le Christ, pour que cet Esprit nous accompagne de sorte que nous puissions agir comme lui, même, nous dit l’Evangile, faire des choses plus merveilleuses que lui-même. » Alors, cet Esprit, qui est-ce ? Nous n’en avons que des images. Quand on parle du Père, quand on parle du Fils, on n’en voit que des images autour de nous . Mais le Saint-Esprit, on n’en a que des images, quelqu’un qui est toujours en mouvement. Il est le souffle, il est le vent, il est la lumière, il est le feu, il est toujours en mouvement, mais il est toujours avec nous e sorte que nous puissions toujours avancer et devenir semblable au Christ. Or, il faut bien le reconnaître, comment vivons-nous ? Il faut bien admettre que la plupart du temps, nous allons du côté où ça nous arrange, et poussés par notre égoïsme, notre peur d’engagement, notre peur d’aimer au sens profond, avec autour de nous, il faut bien le reconnaître, l’opinion, les médias qui en général, ne favorisent ni le don de soi, ni le partage, ni le service gratuit. De quoi entendre la question de Jésus à ses disciples, alors que ses disciples avaient eu un échec apostolique et en bons humains, ils disaient : « Seigneur, tu permets qu’on aille et qu’on les liquide, ils ne nous ont pas reçu. Le Christ leur répond : « Vous ne savez de quel Esprit vous êtes ? » Et si nous relisons, ça vous arrive peut-être, les chapitres 14, 15 et 16 de saint Jean, nous sommes frappés par deux réalités qui font toute notre relation à Dieu et entre nous. Cette première réalité, c’est que Dieu, tout d’abord, n’est pas un solitaire. J’ai lu sur le mur, à côté de la cure de Delémont : « Le prochain millénaire sera ou solitaire ou solidaire. » Pour une fois qu’il y a un graffitis intelligent… Ce que Jésus-Christ vient nous annoncer, c’est toujours un partage de charité et d’amour. Et Dieu, nous ayant créés à son image, c’est à nous, Frères et Sœurs d’être frères et sœurs. C’est Rimbaud qui disait : « Je, c’est toujours un autre. » Je n’existe en vrai, que dans la mesure où je me donne aux autres… où je me donne aux autres, non pas parce qu’ils me font plaisir, non pas pour me les arranger à ma petite sauce, mais à la manière où j’aime les autres, pour qu’ils soient heureux dans leur peau. L’amour, c’est le mystère de Dieu. Nous le savons très bien. Que ce soit dans une famille, dans une société, dans un groupe,  s’il n’y a pas l’amour, tout est raté et il n’y a pas la joie. Et il y a une deuxième réalité : « Je vous enverrai mon Esprit et je prierai le Père pour qu’il vous donne cet Esprit-là. Nous ne savons bien que nous n sommes pas d’une famille, d’une société, par le nom, par le costume, mais que nous le devenons par le comportement, par notre mentalité, par notre esprit qui manifeste le groupe lui-même. C’est pourquoi, recevoir l’Esprit de Jésus, c’est nous rendre attentifs à la présence du Christ, pour nous redemander souvent, je l’ai déjà dit… C’est une question qui a transformé le Père de Foucauld. A ma place, que ferait Jésus ? On se demande quoi, très souvent : « Qu’est-ce que le voisin va penser ? Qu’est-ce qu’il va dire de moi ? » . A ma place, que dirait Jésus ? Ce qui suppose : Nous chrétiens, est-ce que nous savons prendre le temps  de nous arrêter avec Jésus pour découvrir ce qu’il attend de nous ? » C’est peut-être ça, la prière, deux Pater, trois Ave… récités à toute allure. Et puis, on a fini, j’ai dit ma prière. Ma prière, c’est m’arrêter et avec le Christ, regarder ma vie, mon quotidien, en lui demandant : « Qu’est-ce que tu attends de moi ? » Beaucoup plus : « Qu’est-ce que les autres attendent de moi, pour être heureux. » Et puis chaque jour, il faut contrôler notre journée à la lumière de Jésus, en essayant toujours de lui faire confiance. Vous savez, la confiance, c’est la vertu peut-être la plus difficile : se fier à quelqu’un (on est très méfiant dans notre monde ), se fier à Dieu… J’évoquerais simplement le souvenir, vous avez peut-être entendu parler d’elle, la petite sœur Madeleine de Jésus, qui est morte en 1989 et qui a fondé les petites sœurs de Jésus. C’est une fille qui à trente ans s’était entendu dire par son toubib : « Si tu vas en Afrique, d’accord, tu peux peut-être t’en sortir. » Elle dit : « Au Sahara ? » - « Au Sahara. » Elle qui n’avait aucune santé. Elle qui était condamnée à mort, elle était partie, avec la bénédiction de son confesseur. Il lui avait dit : « Si vous partez là-bas, sachez bien que si vous faites quelque chose, ça ne sera pas vous, ça sera Dieu. » Voyez : faire confiance à Dieu, ça c’est très difficile, combien il faut le demander à la Vierge Marie. C’est pour ça que je  dirais aujourd’hui avec saint Jean :  Prenons Marie chez nous !  Repartez de ce pèlerinage du Vorbourg avec Marie à la main et rentrez chez vous, afin que vous ne fassiez rien sans elle. Si elle est là, nous ne ferons rien sans amour. Alors, je pense que de cette manière là, nous aurons cet Esprit de Dieu, cet Esprit d’amour qui fera fleurir la joie, partout où nous passerons. Alors, recevez le Christ dans l’Eucharistie, repartez avec lui et la Vierge, pour qu’il vous aide à rester toujours dans cet amour fraternel, afin que par vous, il y ait plus de joie et de partage, au milieu de vous. Amen.


Début

Clôture

Chers amis Frères, chers Frères Bénédictins, Frères et Sœurs, tous les enfants de Notre-Dame, 

C’est fini ! Non, j’espère que chacun emporte de ce pèlerinage, un chapelet, une médaille, une image, qui seront des signes de la présence maternelle et tendre de Notre-Dame, dans votre foyer, dans votre maison. N’oublions pas que Marie, ce n’est pas une Madame, elle ne sortait ni des Familles, ni des facultés, ni des grandes Familles. C’était une simple fille d’Israël, une simple fille d’Israël, heureuse de pouvoir servir appuyée sur son Joseph qui devait être un gars merveilleux et plein d’attention. C’est une femme qui a vécu le quotidien dans sa maison, tout simplement. Et pourtant, elle a suivi son fils… Il faut bien reconnaître qu’elle en a vu de drôles, ne serait-ce déjà que cette naissance, en pleine campagne, dans une étable. Ce qui est douloureux c’est que personne n’a fait attention à cette jeune femme qui attendait un bébé. Est-ce que nous faisons attention, nous-mêmes, à ceux qui sont dans le besoin ? Et puis, ce sera la haine d’Hérode qui fait tuer des gosses, en essayant d’atteindre Jésus et qui obligera les parents à devenir les premiers réfugiés, les premiers errants sur la terre et qui nous appelle qu’autour de nous, il y en a des gens qui quittent leur pays, obligés de le quitter. Est-ce que nous savons les accueillir ? Et puis, il y a cette longue attente. Alors que le fils non pas avait fait une fugue, mais avait disparu. L’inquiétude des parents, est-ce qu’elle ne rejoint pas l’inquiétude de tant de parents qui voient leurs enfants s’en aller un beau jour et qui ne savent pas où ils vont. En finale, il y avait aussi ces trente ans d’attente douloureuse. Comme elle est proche de tous ces parents qui voient un peu leurs enfants traîner, ne sachant pas où ils doivent aller. La Vierge a connu tout cela, et elle est arrivée à se tenir debout au pied de la croix, en nous invitant aussi Frères et Sœurs,  à nous tenir debout au pied de toutes les croix que nous rencontrons à côté de nous. Surtout, nous repartons avec elle. Emmenez la bien chez vous, qu’elle y soit présente par une image, par une petite statue, mais qu’elle y soit présente surtout pour vous inviter chaque jour à la prier. Oserais-je vous redire, un peu brièvement, en bref, le parcours que j’ai voulu faire en faisant ce pèlerinage avec vous en suivant la Vierge Marie, pour que la Vierge Marie vous soit cette lumière, capable d’éclairer votre route. Retenez de l’Annonciation qu’à travers les événements que nous subissons, devant lesquels, contre lesquels, nous ne pouvons rien. Que la Vierge Marie nous demande aussi de savoir distinguer ce que Dieu attend de nous dans ces événements. Que nous soyons   capables, même si c’est très difficile à tenir la route, à rester fidèles. C’est pourquoi j’avais évoqué le mariage. Vous savez que tant de fois, c’est difficile de tenir dans la durée, longuement, lentement. Demandez à la Vierge Marie d’être toujours fidèles au « Oui » de votre mariage, au « Oui » de nos consécrations religieuses et sacerdotales. De la Visitation, j’en profitais pour rappeler que le Seigneur par l’Eucharistie est toujours présent avec nous. Et chaque fois que nous avons communié, bien, nous devons repartir sur nos chemins avec Lui en nous. Il nous est confié. Il ne nous est pas confié pour le mettre « en conserve », mais il nous est confié pour pouvoir à travers chacun de nous, là où nous vivons, être sa présence pour le bonheur et la joie des autres. Chaque fois que nus mangeons le Christ, il faut se dire que c’est le Christ qui se confie à chacun de vous pour essayer d’être présent dans votre milieu. C’est pourquoi, ô combien, nous devons essayer d’être fidèles à la messe. Non pas, parce qu’on a peur d’être puni. Si c’est pour ça, ça ne vaut pas cher, mais parce qu’on a besoin de cette présence d’amour pour devenir nous-mêmes, aussi. Une présence d’amour auprès de tous ceux que nous rencontrons. De Noël, que retenons-nous ? Il faut se reposer souvent la question de l’Evangile du jour : « Pour toi, qui suis-je ? » Pour chacun de vous, qui est le Christ ? Est-ce que nous sommes capables, ainsi que le dit la Règle de Saint Benoît de ne « rien préférer à l’amour du Christ ? » Qu’est ce qui très souvent nous guide dans nos vies ? Ne rien préférer… Est-ce que nous savons pour ne pas perdre cette présence du Christ, en nous, autour de nous,  est-ce que nous savons être fidèles à la prière. Qu’est devenu la prière en famille, celle que j’ai bien connue dans mon enfance. Que devient notre prière dans nos allées et venues. Il n’y a pas besoin d’une Eglise pour prier. N’oubliez pas que chacun de vous, c’est la maison de Dieu, c’est plus important que le tabernacle de cette chapelle. Vous êtes la maison, le temple de Dieu, et puis, que retiendrais-je de Marie au pied de la Croix. Vous savez qui que nous soyons, vous avez passé et nous passerons tous, par des épreuves, la santé un accident, le vieillissement,   puis les caprices de la nature et parfois les relations difficiles et les misères de ceux qui nous sont chers, les deuils qui cassent tous nos projets, et très souvent, la solitude. Pour boire la bouteille, on trouve facilement la table,  mais quand il n’y a plus de bouteille sur la table, souvent les amis ne sont pas là. Et pourtant, on reconnaît l’amitié quand elle est capable de tenir à côté de nous quand nous souffrons. Combien nous devons demander à Notre-Dame, d’être toujours attentifs à tous ceux qui à côté de nous sont dans la peine, dans la souffrance, en se disant que chacun de nous a reçu un peu de cet amour de Compassion de Notre-Seigneur, de Notre-Dame pour la distribuer à ceux qui en ont besoin, pour ne pas perdre l’espérance, retrouver un peu la joie de vivre et que Marie nous aide à être présents toujours au pied de toutes les Croix que nous croisons sur nos chemins. Je parlais de l’Esprit- Saint. Enfants, du Père, enfants de Marie, avons-nous leur esprit de famille qui caractérisait leurs premières communautés chrétiennes dans lesquelles on disait : ils n’avaient qu’un cœur. Ils essayaient de s’aimer comme ils étaient, avec leurs différences, ils mettaient tout en commun, ils étaient les témoins de Jésus ressuscité, étant aimés de tous. N’oublions pas, nous avons le devoir nous, d’être les témoins de Jésus. Si nous le faisons par devoir, c’est triste. Nous essayerons d’être les témoins du Christ, parce que pour nous le Christ est une rencontre d’amour. Quand on a rencontré l’amour, je pense qu’il jaillit tout simplement de nos cœurs. Ils savaient aussi, les premiers chrétiens, partager selon les besoins de chacun, afin que nul ne soit en manque. On le rencontre tellement à travers le monde qu’il faut savoir partager… Il y aura toujours dans le monde ce scandale de pays qui s’enrichissent et des pays qui deviennent plus pauvres, ce qui est tout à fait anormal, ce qui n’est pas humain, ce qui n’est pas chrétien. Quel idéal ? Si nous savions, si nous devinions bien qu’il y a tant de ratés, il ne faut pas s’arrêter à prier Notre-Dame pour qu’elle arrange les choses… Il y a toujours eu une prière, ou un chant avant les repas qui nous a fait sourire : « Et procure du pain à ceux qui n’en ont pas. » Pendant ce temps-là, je mange et les autres n’ont rien. Apprenez à procurer du pain à ceux qui n’en ont pas combien nous devons demander d’avoir cet esprit de famille de Dieu, l’esprit de partage qui fait qu’on ne peut pas manger notre pain tranquillement, dans la joie quand on sait que d’autres à côté de nous, n’en ont pas. Aussi, avec Marie, soyons toujours attentifs aux autres, soit pour leur partager, comme on le disait au début de ces journées de pèlerinage, leur partager le vin de l’amour, la joie des noces de Cana. Oh ! Frères et Sœurs, ne soyez pas des chrétiens « grise mine »… On en a assez ! Soyez des chrétiens qui offrent la joie de Dieu. Dieu nous a créés pour la joie ! C’est à chacun d’essayer d’en donner un peu à ceux qu’ils rencontrent. Et puis… que la Vierge Marie nous aide aussi à nous tenir attentifs, au pied de la croix de tous ceux qui souffrent à côté de nous. Frères et sœurs, nous allons repartir vers notre quotidien. Tout en priant Notre-Dame de nous accompagner, promettons-lui de rester fidèles à Dieu. De rester fidèles à Dieu, oui… par notre Eucharistie… Que ça soit une rencontre d’amour et puis pas notre prière personnelle, familiale. Et puis demandons-lui aussi, d’être fidèles aux autres, d’être fidèles à nos engagements.  Et pourquoi pendant un instant de silence, je ne demanderais pas à chacun de renouveler le « Oui » de son engagement, soit dans le mariage, soit dans la vie religieuse, soit  dans la vie sacerdotale ou autre engagement…

Et puis, ai-je tort de vous dire en finale de ce pèlerinage de demander à chacun de tendre la main à son voisin, pour lui dire, je ne t’oublierai pas et nous serons tous solidaires, pour prier les uns pour les autres, sans doute, mais pour savoir aussi tendre nos mains vers tous ceux que nous rencontrerons, qui ont besoin de notre main pour que l’amour de Dieu passe en eux et les rende heureux. Que Notre-Dame prenne la main de nous tous, pour qu’elle nous garde fidèles au Christ, qu’elle nous garde fidèles entre nous et qu’elle nous donne toujours la joie de nous rencontrer, pour que le monde autour de nous soit plus heureux à cause de nous. Alors, bonne rentrée à tous et merci de m’avoir porté. Amen.