Bienheureuse Marie Sancha SZYMKOWIAK

Nom: SZYMKOWIAK

Prénom: Jeannette (Giannina)

Nom de religion: Marie Sancha (Sancja)

Pays: Pologne

Naissance: 11.07.1910  à Mozdzanow (Ostrow Wielkopolski)

Mort: 29.08.1942  à Poznan

Etat: Religieuse

Note: Elle entre en 1936 dans la Congrégation des Filles de la Bienheureuse Vierge Marie des Douleurs (= Sœurs séraphiques) à Poznan. Vœux perpétuels le 6 juillet 1942. Meurt d'une tuberculose au larynx.

Béatification: 18.08.2002  à Cracovie  par Jean Paul II

Canonisation:

Fête: 29 août

Réf. dans l’Osservatore Romano: 2002 n. 34 p.3  -  n. 35 p.5 et 11

Réf. dans la Documentation Catholique:

Notice

Giannina (Jeannette) Szymkowiak naît en Pologne le 11 juillet 1910 à Mozdzanow (Ostrow Wielkopolski) au Sud-Ouest de Varsovie. Elle la dernière-née et seule fille d’une famille de cinq enfants qui comptera aussi un prêtre. Famille aisée et croyante où elle est élevée de façon remarquable ; on lui inculque un amour fervent pour le Sacré-Cœur et dans cet esprit elle sera pleine de bonté pour tous en particulier pour les plus pauvres et les personnes dans le besoin. Après ses études secondaires, elle entre à l’Université de Poznan où elle étudie les langues et la culture étrangère. Elle est joyeuse et sa charité la pousse à semer cette joie autour d’elle. Elle ne se contente pas du cercle de ses connaissances. Elle va à la rencontre des pauvres qu’elle sert avec discrétion et efficacité dans le cadre de l’Association mariale et de l’Association de la Miséricorde de saint Vincent.

Très jeune, elle a ressenti l’appel à la vie religieuse. Or pendant l’été de 1934, elle part pour la France et au cours d’un pèlerinage à Lourdes, elle offre sa vie tout entière et sans réserve entre les mains de la Mère de Dieu. Encore doit-elle savoir où Dieu la veut, et ce ne sera pas sans difficultés. Elle passe un an chez les Oblates du Sacré-Cœur à Montluçon (Auvergne). En juin 1936, elle revient en Pologne et entre à Poznan dans la Congrégation des Filles de Notre-Dame des Douleurs, appelées aussi ‘Sœurs Séraphiques’. Dès le début elle déploie son zèle dans l’observance des Constitutions et dans l’accomplissement des services les plus humbles. Elle désire la sainteté dans une ‘voie cachée’. Le 30 juin 1938, elle émet ses premiers vœux et prend le nom de Sœur Marie Sancja. Son programme est de « devenir sainte à tout prix ». Sa vie, qui n’a rien d’extraordinaire en apparence, cache une profonde union à Dieu et une disposition à embrasser sa Volonté quelle qu’elle soit. Elle travaille un an dans une école enfantine à Poznan-Naramowice. Elle commence aussi des études de pharmacologie, interrompues par la guerre qui éclate en septembre 1939.

Poznan est occupé par les allemands. Les Sœurs sont assignées à résidence et le couvent est réquisitionné pour héberger une centaine de soldats qu’elles doivent servir au prix d’un surcroît de travail. Il y a aussi des prisonniers étrangers pour lesquels la Sœur Sancja sert d’interprète. Lorsque la persécution religieuse sévit en 1940, les Sœurs sont soumises à des travaux encore plus pénibles et Sœur Sancja reçoit la permission de retourner chez elle pour se mettre en sécurité. Mais elle y renonce, pensant que telle est la volonté de Dieu. Pour tous ceux qui l’entourent, soldats, prisonniers et consoeurs, elle est une ‘mère’ et un instrument de Dieu pour répandre l’amour et la paix. Les prisonniers anglais et français l’appelle ‘l’ange de bonté’ et ‘sainte sancja’. Mais la fatigue excessive et les conditions de vie pénible ont raison de sa santé. Atteinte de tuberculose au larynx, elle garde son esprit d’abandon et sa sérénité. C’est ainsi qu’elle se prépare à ses vœux perpétuels qu’elle émet le 6 juillet 1942. Son testament spirituel est synthétisé par cette simple phrase : « Si l’on se consacre à Dieu, il faut se donner jusqu’à se perdre totalement. » Elle meurt âgée de 32 ans le 29 août 1942.

 

La béatification du 18 août 2002 à Cracovie

Au cours de son 98e voyage apostolique en dehors de l’Italie, le 8e dans son pays, du 16 au 19 août 2002, Jean Paul II s’est cantonné dans le diocèse de Cracovie, son ancien diocèse comme évêque, en même temps que celui de sa naissance. Le samedi 17 août, il a fait la dédicace du nouveau sanctuaire érigé en l’honneur de la Divine Miséricorde à Cracovie-Lagiewniki (dévotion à la Miséricorde inspirée par le Christ à Sainte Faustine Kowalska  2 . Le lendemain, dimanche 18 août, fut le sommet de son pèlerinage avec la béatification de 4 serviteurs de Dieu polonais (Sigismond Félix FELINSKI  2 , Jean Adalbert BALICKI  2 , Jean BEYZYM  2  et Marie Sancha SZYMKOWIAK  2 ) au parc de Blonie près de Cracovie devant une foule de plus de deux millions de fidèles, le plus grand rassemblement qu’ait jamais connu la Pologne. On pensait que ce voyage du Pape en terre polonaise serait un voyage d’adieu, un voyage ‘sentimental’, de ce pape âgé de 82 ans. Fatigué et près d’achever sa 24e année de pontificat. En fait il a dit des paroles très fortes, déclarant d’emblée dès le premier jour à ses compatriotes dont certains craignent l’avenir et notamment l’entrée de la Pologne dans l’Europe unie ; « Arrêtez d’avoir peur ! » Et lors de l’Audience générale qui a suivi, à Rome, le 21 août, il a donné le sens synthétique de ces béatifications en disant : « J'ai voulu indiquer ces nouveaux bienheureux au peuple chrétien, afin que leurs paroles et leur exemple constituent un élan et un encouragement à témoigner, à travers les faits, de l'amour miséricordieux du Seigneur qui vainc le mal par le bien (cf. Rm 12, 21). Ce n'est qu'ainsi qu'il est possible d'édifier la civilisation de l'amour désirée, dont la force douce s'oppose avec vigueur au mysterium iniquitatis présent dans le monde. C'est à nous, disciples du Christ, que revient la tâche de proclamer et de vivre le profond mystère de la Miséricorde Divine qui régénère le monde, en nous poussant à aimer nos frères et même nos ennemis. Ces bienheureux, ainsi que les autres saints, sont des exemples lumineux de la façon dont l'‘imagination de la charité’, nous permet d'être proches et solidaires de ceux qui souffrent (cf. n. 50), artisans d'un monde renouvelé par l'amour.