Bienheureux Jean BEYZYM
Nom: BEYZYM
Prénom: Jean (Jan)
Pays: Pologne - Madagascar
Naissance: 15.05.1850
à Beyzymy Wielkie (Wolyn)
Mort: 02.10.1912
à Marana (près de Fianarantsoa)
Etat: Prêtre - Jésuite
Note: Jésuite. Prêtre en 1881. Formateur des
jeunes au collège jésuite de Tarnopol et de Chyrow. En 1898 il part pour Madagascar au
service des lépreux. Construit à Marana un hôpital pour 150 malades.
Béatification: 18.08.2002 à Cracovie par
Jean Paul II
Canonisation:
Fête: 2 octobre
Réf. dans lOsservatore Romano: 2002 n. 34 p.3 - n.
35 p.5 et 11
Réf. dans la Documentation Catholique:
Notice
Jan (Jean) Beyzym naît en 1850 à Beyzymy Wielkie,
dans la région de Volinie sur la mer Baltique. (Cétait à lépoque où la
Pologne avait disparu de la carte, dépecée entre la Russie, lAutriche et
lAllemagne ; actuellement la ville fait partie de lUkraine.) Il entre au
noviciat des Jésuites le 10 décembre 1872 et il est ordonné prêtre en 1881 à
Cracovie. Pendant 17 ans il exerce son ministère auprès des jeunes dont il sait gagner
la confiance, dans deux collèges jésuites, à Tarnopol et à Chyrow. Cest pendant
ces années quil ressent un appel à soccuper des lépreux de
Madagascar ; cest pour lui comme une deuxième vocation.
Il part à Madagascar en 1898 à lâge de 48
ans. Son premier poste est Ambahivoraka près dAntananarivo (anciennement
Tananarive). Il y trouve 150 lépreux vivant dans un abandon presque total : des
huttes croulantes sans fenêtre et sans plancher. Pas de remèdes, peu ou pas de
nourriture, pas de visites, cest lisolement complet si bien que la plupart
meurent de faim plutôt que de maladie. Devant un tel spectacle, le Père Beyzym pleure,
mais il passe aussi à laction. Cest dur au début. Il faut shabituer
car on ne travaille pas dans un parfum de fleurs, mais dans lodeur que dégagent les
chairs nécrosées. Il sévanouit plusieurs fois. Le seul moyen de tenir bon,
dit-il, est de prier sans cesse. Il se met à nourrir ces pauvres, à les soigner et il
constate que la mortalité diminue beaucoup avec une nourriture saine et de
lhygiène. Il est ainsi précurseur du traitement de la maladie de Hansen (1874) à
une époque où lon ignorait tout du traitement de cette maladie. Le nombre des
décès passe de 3 à 4 par semaine à 2 par an. Émerveillés de son dévouement,
beaucoup de lépreux demandent le baptême.
Il lui faut des fonds pour son uvre. Il en
reçoit de Pologne surtout, notamment du saint Frère Adalbert
Chmielowski 2 , puis de lAutriche et de
lAllemagne. Il fait une confiance totale à la Providence, prêt à donner tout ce
quil a lorsquil perçoit un appel au secours. Il veut que ses malades, qui
sont exclus de la société et méprisés comme sils nétaient plus des êtres
humains, reprennent conscience de leur dignité. Dautre part, constatant la
permissivité morale qui règne dans les léproseries de lÉtat, il forme le projet
de créer un hôpital. uvre colossale note un médecin, témoin
oculaire, dans une région dépourvue de toutes infrastructures. Après avoir exercé son
ministère pendant 4 années à Ambahivoraka, il achète un terrain et réalise son projet
dhôpital de 150 lits à Marana près de Fianarantsoa, et le dédie à Notre-Dame de
Czestochowa. Linauguration est faite le 16 août 1911. Cet hôpital, qui existe
toujours, continue à rayonner lamour et lespérance qui lont fait
naître.
Le soutien spirituel du Père Jean Beyzym, ce
grand missionnaire, est lEucharistie quotidienne et la prière, mais il
se sent troublé dans ses moments de prière par ses multiples tâches et ses soucis (car
cest jour et nuit quil est au service des pauvres), il prend le parti
de
prier toute la journée au cours de ses occupations, et il compte sur les Carmélites pour
le soutenir spirituellement. Au cours de ces 14 années dapostolat, le missionnaire
a la consolation de ne voir aucun de ses lépreux mourir sans recevoir les derniers
sacrements. Lui-même meurt épuisé à Marana le 2 octobre 1912. Cest là que son
corps repose, objet de la vénération des habitants de la région.
La béatification du 18 août 2002 à Cracovie
Au cours de son 98e
voyage apostolique en dehors de lItalie, le 8e dans son pays, du 16 au 19
août 2002, Jean Paul II sest cantonné dans le diocèse de Cracovie, son ancien
diocèse comme évêque, en même temps que celui de sa naissance. Le samedi 17 août, il
a fait la dédicace du nouveau sanctuaire érigé en lhonneur de la Divine
Miséricorde à Cracovie-Lagiewniki (dévotion à la Miséricorde inspirée par le Christ
à Sainte Faustine Kowalska 2 . Le lendemain, dimanche 18 août, fut le sommet de son
pèlerinage avec la béatification de 4 serviteurs de Dieu polonais (Sigismond Félix FELINSKI 2 , Jean Adalbert BALICKI 2 , Jean BEYZYM 2 et Marie Sancha SZYMKOWIAK 2 ) au parc de Blonie près de Cracovie devant une foule de
plus de deux millions de fidèles, le plus grand rassemblement quait jamais connu la
Pologne. On pensait que ce voyage du Pape en terre polonaise serait un voyage
dadieu, un voyage sentimental, de ce pape âgé de 82 ans. Fatigué et
près dachever sa 24e année de pontificat. En fait il a dit des paroles
très fortes, déclarant demblée dès le premier jour à ses compatriotes dont
certains craignent lavenir et notamment lentrée de la Pologne dans
lEurope unie ; « Arrêtez davoir peur ! » Et lors de
lAudience générale qui a suivi, à Rome, le 21 août, il a donné le sens
synthétique de ces béatifications en disant : « J'ai voulu indiquer ces
nouveaux bienheureux au peuple chrétien, afin que leurs paroles et leur exemple
constituent un élan et un encouragement à témoigner, à travers les faits, de l'amour
miséricordieux du Seigneur qui vainc le mal par le bien (cf. Rm 12, 21). Ce n'est
qu'ainsi qu'il est possible d'édifier la civilisation de l'amour désirée, dont la force
douce s'oppose avec vigueur au mysterium iniquitatis présent dans le monde. C'est
à nous, disciples du Christ, que revient la tâche de proclamer et de vivre le profond
mystère de la Miséricorde Divine qui régénère le monde, en nous poussant à aimer nos
frères et même nos ennemis. Ces bienheureux, ainsi que les autres saints, sont des
exemples lumineux de la façon dont l'imagination de la charité, nous permet
d'être proches et solidaires de ceux qui souffrent, artisans d'un monde renouvelé par
l'amour.