Bienheureux Jean Adalbert BALICKI

Nom: BALICKI

Prénom: Jean Adalbert (Jan)

Pays: Pologne

Naissance: 25.01.1869  à Staromiescie (Galicie)

Mort: 15.03.1948  à Przemysl (Galicie)

Etat: Prêtre

Note: Prêtre le 20 juillet 1892. Professeur de théologie au séminaire de Przemysl. Recteur de 1928 à 1934. Prédicateur, confesseur.

Béatification: 18.08.2002  à Cracovie  par Jean Paul II

Canonisation:

Fête: 15 mars

Réf. dans l’Osservatore Romano: 2002 n. 34 p.3  -  n. 35 p.5 et 11

Réf. dans la Documentation Catholique:

Notice

Jan (Jean) Adalbert Balicki naît en 1869 à Staromiescie, près de Rzeszow en Galicie (Sud-est de la Pologne). Sa famille est pauvre mais riche en vertus humaines et chrétiennes. Il fait sa scolarité à Rzeszow avec des maîtres de haut niveau, imbus d’amour de la patrie et de culture polonaise. (Notons que l’Autriche catholique reproche à la Russie les excès de sa répression de 1821 et, à partir de 1861, elle tient compte du particularisme polonais dans la Galicie qu’elle contrôle, si bien que l’identité polonaise peut trouver refuge dans ce territoire.) En 1888, après sa scolarité, il entre au séminaire des latins de Przemysl et il est ordonné prêtre en 1892. Pendant un an il est vicaire en paroisse ; là il se fait remarquer comme confesseur, prédicateur et homme de prière. On l’envoie à Rome pour y approfondir sa formation. A ses études, il joint la prière, il lit beaucoup, surtout Saint Thomas d’Aquin et il se pénètre des hauts lieux du christianisme en visitant Rome. L’humus de cette formation lui profitera pendant tout son ministère. Après avoir obtenu une maîtrise de théologie en 1897, il revient dans son diocèse et il est nommé professeur de théologie dogmatique dans son séminaire de Przemysl. Il ne se contente pas d’un enseignement intellectuel; ses leçons sont des méditations des mystère de Dieu et son influence s’étend sur la formation morale de ses élèves. Il est aussi Préfet des études. De plus, en 1928 il est nommé Recteur du Séminaire. Il est chargé de la formation spirituelle, et c’est lui qui, après avoir étudié et prié, présente à l’évêque les candidats à la prêtrise pour l’ordination.

En 1934, sa santé l’oblige à résigner sa charge mais il demeure au séminaire et continue les confessions et la direction spirituelle. Beaucoup témoignent de son don extraordinaire de pénétration des âmes. Il accueille tout homme, pauvre ou pécheur, pourvu qu’il soit sincère. Quand il confesse ses pénitents, non seulement il leur accorde le pardon en donnant l’absolution, mais il veille à leur croissance spirituelle, notamment par des lettres de direction. Doué de toutes les vertus, en particulier l’humilité, sa qualité dominante est l’amour. C’est un homme au grand cœur qui malgré sa faible santé trouve toujours le temps d’accueillir celui qui demande à se confesser. A ce propos, Jean Paul II cite ce que dit le Christ à Sainte Faustine : « Dis à mes prêtres que les pécheurs endurcis s’attendriront à leur parole, lorsqu’ils parleront de ma Miséricorde infinie et de la compassion que j’ai pour eux dans mon Cœur. »

La seconde guerre mondiale détériore sa santé déjà fragile. Il aurait pu se replier dans une région moins dangereuse avec d’autres prêtres, mais il préfère rester dans la zone contrôlée par les Rouges dans l’espoir de faire survivre le séminaire. Atteint d’une double pneumonie et de tuberculose il meurt en 1948. En le béatifiant, le Pape ne fait que répondre à un ancien désir et à un vœu depuis longtemps formulé. En effet le 22 décembre 1975, alors qu’il était Cardinal de Cracovie, il écrivit une lettre à Paul VI lui demandant de présenter Jean Balicki comme modèle pour les prêtres de notre temps.

 

La béatification du 18 août 2002 à Cracovie

Au cours de son 98e voyage apostolique en dehors de l’Italie, le 8e dans son pays, du 16 au 19 août 2002, Jean Paul II s’est cantonné dans le diocèse de Cracovie, son ancien diocèse comme évêque, en même temps que celui de sa naissance. Le samedi 17 août, il a fait la dédicace du nouveau sanctuaire érigé en l’honneur de la Divine Miséricorde à Cracovie-Lagiewniki (dévotion à la Miséricorde inspirée par le Christ à Sainte Faustine Kowalska  2 . Le lendemain, dimanche 18 août, fut le sommet de son pèlerinage avec la béatification de 4 serviteurs de Dieu polonais (Sigismond Félix FELINSKI  2 , Jean Adalbert BALICKI  2 , Jean BEYZYM  2  et Marie Sancha SZYMKOWIAK  2 ) au parc de Blonie près de Cracovie devant une foule de plus de deux millions de fidèles, le plus grand rassemblement qu’ait jamais connu la Pologne. On pensait que ce voyage du Pape en terre polonaise serait un voyage d’adieu, un voyage ‘sentimental’, de ce pape âgé de 82 ans. Fatigué et près d’achever sa 24e année de pontificat. En fait il a dit des paroles très fortes, déclarant d’emblée dès le premier jour à ses compatriotes dont certains craignent l’avenir et notamment l’entrée de la Pologne dans l’Europe unie ; « Arrêtez d’avoir peur ! » Et lors de l’Audience générale qui a suivi, à Rome, le 21 août, il a donné le sens synthétique de ces béatifications en disant : « J'ai voulu indiquer ces nouveaux bienheureux au peuple chrétien, afin que leurs paroles et leur exemple constituent un élan et un encouragement à témoigner, à travers les faits, de l'amour miséricordieux du Seigneur qui vainc le mal par le bien (cf. Rm 12, 21). Ce n'est qu'ainsi qu'il est possible d'édifier la civilisation de l'amour désirée, dont la force douce s'oppose avec vigueur au mysterium iniquitatis présent dans le monde. C'est à nous, disciples du Christ, que revient la tâche de proclamer et de vivre le profond mystère de la Miséricorde Divine qui régénère le monde, en nous poussant à aimer nos frères et même nos ennemis. Ces bienheureux, ainsi que les autres saints, sont des exemples lumineux de la façon dont l'‘imagination de la charité’, nous permet d'être proches et solidaires de ceux qui souffrent (cf. n. 50), artisans d'un monde renouvelé par l'amour.