VENDREDI

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PROPRE DES SAINTS

LE VENDREDI APRES LES CENDRES.

 

La Station de ce jour est  à l'Eglise des saints Martyrs Jean et Paul.

 

COLLECTE.

 

Favorisez dans votre bonté, Seigneur, les jeûnes dont nous avons commencé le cours ; afin que, remplissant dans nos corps cette observance, nous puissions aussi l'exercer d'un cœur sincère. Par Jésus-Christ notre Seigneur. Amen.

 

EPITRE.

 

Lecture du Prophète Isaïe. Chap. LVIII.

 

Voici ce que dit le Seigneur Dieu : Crie, ne cesse de crier ; fais retentir ta voix comme la trompette, et annonce à mon peuple les crimes qu'il a commis, et à la maison de Jacob les péchés dont elle est coupable. Car ils me cherchent tous les jours, et ils témoignent vouloir connaître mes voies, comme un peuple qui eût agi selon la justice, et qui n'eût point abandonné la loi de son Dieu. Ils me demandent  la règle  de la justice, et ils veulent s'approcher de Dieu. Pourquoi avons-nous jeûné, disent-ils,  et vous ne nous avez pas  regardés ?  Pourquoi avons-nous  humilié nos â-mes, et vous  ne l'avez pas su ? — C'est  que, au jour même de votre jeûne, votre mauvaise volonté persistait toujours,  et que vous êtes encore sans  pitié pour vos débiteurs.  Vous  ne jeûnez que pour plaider  et pour disputer, et vous   frappez du poing sans miséricorde. Ne jeûnez  plus en la manière que vous l'avez  fait jusqu'à ce jour, en faisant retentir vos clameurs  jusqu'au ciel. Le jeûne que je demande consiste-t-il en ce qu'un homme afflige son âme pendant une  journée, en ce qu'il penche  la  tète comme s'il formait un cercle,  en ce qu'il prenne le sac et la cendre ? Est-ce là ce que vous appelez un jeûne et un jour agréable au Seigneur ? Le jeûne que j'approuve, n'est-ce pas plutôt celui-ci ? Déliez les nœuds de  l'impiété  ; déchargez-vous des fardeaux qui vous accablent ; renvoyez  libres ceux qui sont opprimés; brisez tout joug qui charge les autres. Rompez votre pain à celui qui a faim, et faites entrer  dans votre maison les pauvres et ceux qui n'ont pas d'asile.  Lorsque vous verrez un homme nu, couvrez-le , et ne méprisez  point celui qui est votre propre chair. Alors votre lumière éclatera comme le point du jour , et vous recouvrerez bientôt votre santé, et votre justice marchera devant vous, et la gloire du Seigneur vous protégera. Alors vous invoquerez le Seigneur, et il vous exaucera ; vous crierez, et il dira : Me voici ; car je suis miséricordieux, moi le Seigneur votre Dieu

 

Les  dispositions dans lesquelles  le jeûne doit être accompli, tel est l'objet de la lecture que nous venons de  faire  dans le prophète Isaïe. C'est le Seigneur lui-même qui parle, le Seigneur qui lui-même avait prescrit le jeûne à son peuple. Il déclare que le jeûne des aliments matériels n'est rien à ses yeux, si ceux qui s'y livrent n'arrêtent pas enfin le cours de leurs iniquités. Dieu exige le sacrifice du corps;  mais il ne peut l'accepter, si celui de l'âme n'est pas offert en même temps. Le Dieu vivant ne peut consentir à être traité comme les dieux de bois et de pierre qu'adoraient les Gentils. Des hommages  purement extérieurs étaient  tout  ce  qu'il leur fallait ;  car ces dieux étaient aveugles  et insensibles.  Que  l'hérétique cesse donc de reprocher à  l'Eglise ses pratiques qu'il ose traiter de matérielles ; c'est lui-même qui, en voulant affranchir le corpsde tout joug, s'est précipité dans la matière. Les enfants de l'Eglise jeûnent, parce que les saintes Ecritures de l'Ancien et du Nouveau Testament recommandent le jeûne à chaque page, parce que Jésus-Christ lui-même a jeûné quarante jours ; mais ils n'estiment cette pratique qui leur est imposée de si haut, qu'autant qu'elle est relevée et complétée par l'hommage d'un cœur qui a résolu de réformer ses penchants vicieux. Il ne serait pas juste, en effet, que le corps, qui n'est devenu coupable que par la perversité

 

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de l'âme, lût dans la souffrance, tandis que celle-ci continuerait le cours de ses mauvaises œuvres. De même aussi, ceux que la faiblesse de leur santé empêche de se soumettre , en ce saint temps, aux satisfactions qui pèsent sur le corps, ne sont point dégagés de l'obligation d'imposer à leur âme ce jeûne spirituel qui consiste dans l'amendement de la vie, dans la fuite de tout ce qui est mal, dans la recherche de toute sorte de bonnes œuvres.

 

EVANGILE.

 

La suite du saint Evangile selon saint Matthieu. CHAP. V.

 

En ce temps-là, Jésus dit à ses disciples : Vous avez appris  qu'il a été dit : Tu aimeras ton prochain  et tu haïras ton ennemi. Mais moi je  vous dis : Aimez  vos ennemis:  faites du bien à ceux qui vous  haïssent,  et priez  pour ceux qui vous persécutent et vous calomnient : afin que vous soyez les enfants  de  votre Père qui est dans les  cieux, qui fait lever son soleil sur les bons et sur les méchants, et descendre la  pluie  sur les justes  et sur  les injustes. Car  si  vous n'aimez que ceux qui vous aiment, quelle récompense en aurez-vous ? Les publicains ne le font-ils pas ? Et si vous ne saluez que vos  frères, que faites-vous de plus que tous ? Les païens ne le font-ils pas ? Soyez donc parfaits, comme votre Père céleste est parfait. Prenez garde à ne pas faire  vos bonnes œuvres devant  les hommes , afin d'être vus d'eux ; autrement vous n'en recevrez point la récompense de votre  Père qui est dans les cieux. Lors donc que vous faites l'aumône, ne sonnez pas de la trompette  devant vous, comme font les hypocrites dans les synagogues et sur les places, afin d'être honorés des hommes. En vérité, je vous le dis, ils ont reçu leur récompense. Pour vous, quand vous faites l'aumône, que votre main gauche ne sache  pas ce que  fait la droite,  afin que votre aumône se fasse dans le secret, et votre Père, qui voit dans le secret, vous le rendra.

 

Sœur de la prière et du jeûne,  l'aûmone est la troisième des œuvres fondamentales qui constituent la pénitence chrétienne. C'est pour cette raison que l'Eglise aujourd'hui nous propose les enseignements du Sauveur sur la manière dont nous devons  accomplir les  œuvres de miséricorde. Jésus-Christ nous impose l'amour de nos semblables, sans distinction d'amis et d'ennemis. Il nous suffit que Dieu, qui les  a tous créés, les aime lui-même, pour que nous soyons  dans le devoir d'être miséricordieux envers tous. S'il daigne les supporter, lors même qu'ils sont dans le mal, et attendre leur retour jusqu'à la fin de  leur vie, en sorte que pas un ne périt si ce n'est par sa propre faute, que ferons-nous, nous qui sommes pécheurs et qui sommes leurs frères, tirés comme eux du néant? C'est donc un hommage dont le

 

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cœur de Dieu est flatté, que de le servir et de l'assister dans les hommes dont il daigne se regarder comme le père. La reine des vertus,  la Charité, renferme essentiellement l'amour du prochain, comme une application de l'amour même de Dieu; et la Charité, en même temps qu'elle  est un devoir sacré pour les membres de la grande famille humaine, est aux yeux de Dieu, dans les actes qu'elle inspire, une œuvre de pénitence, à raison des privations que l'on s'impose et des répugnances que l'on peut avoir à vaincre dans son accomplissement. Remarquons aussi comment le Sauveur nous répète, à propos de l'aumône, le conseil qu'il nous  a  donné sur le jeûne: celui de fuir l'éclat et l'ostentation. La pénitence est humble et  silencieuse , elle ne cherche point les regards des hommes; l'œil de celui qui voit dans le secret lui suffit pour témoin.

 

Humiliate capita vestra  Deo. | Humiliez vos têtes devant Dieu.

 

ORAISON.

 

Défendez votre peuple, Seigneur, et dans votre clémence purifiez-le de tous ses péchés ; car aucune adversité ne pourra l'atteindre, si aucune iniquité ne domine en lui. Par Jésus-Christ notre Seigneur. Amen.

 

 

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