MERCREDI

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PROPRE DES SAINTS

LE MERCREDI DE LA SEXAGÉSIME.

 

Nous avons péché, nous avons abusé de la vie, ô Dieu des justices ! et, quand nous lisons l'histoire des châtiments que votre colère a versés sur les pécheurs des temps anciens, nous sentons que nous avons mérité d'être traités comme eux. Nous avons le bonheur d'être chrétiens et enfants de votre Eglise ; la lumière de la foi, l'impulsion de votre grâce nous ont ramenés à vous ; mais devons-nous pour cela oublier ce que nous avons été ? Et sommes-nous si fermes dans le bien, que nous puissions nous promettre d'y persévérer toujours ? O Seigneur ! « transpercez nos âmes des traits de votre crainte (1) ». Notre cœur est dur, il a besoin de trembler devant vous ; autrement, il serait en danger de vous trahir encore.

Ce spectacle du monde submergé, cette extinction de la race humaine sous les flots, nous glacent de terreur; car ils nous montrent que votre patience et votre longanimité peuvent s'épuiser, et faire place à une vengeance sans pitié. Vous êtes juste, Seigneur ; et nul de nous n'a le droit de s'en étonner ni de s'en plaindre.

C'est cette justice que nous avons défiée, cette vengeance que nous avons bravée ; car si votre parole est engagée à ne plus anéantir désormais

 

1. Psalm. CXVIII.

 

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sous les eaux la race des pécheurs, nous savons que vous avez allumé dans votre colère un feu qui doit dévorer éternellement ceux qui sortiront de ce monde sans s'être réconciliés avec vous. O dignité de notre faible nature ! Celui qui nous a tirés du néant ne veut voir en nous que des amis ou des ennemis. Et il en devait être ainsi. Créés intelligents et libres, le bien et le mal sont devant nous ; il nous faut choisir, nous ne pouvons rester neutres. Si nous adoptons le bien, Dieu se tourne vers nous avec amour ;  si nous faisons le mal, nous rompons avec lui, qui est le souverain bien. Mais, comme sa miséricorde est infinie envers la faible créature qu'il n'a tirée du néant que par amour, comme il veut d'une volonté sincère que tous soient sauvés, il attend en patience que le pécheur revienne à lui, et il l'attire en mille manières.

Mais malheur à qui se refuse à l'appel divin, quand cet appel est le dernier ! La justice alors s'accomplit ; et l'Apôtre nous a dit qu'il est horrible de tomber entre les mains du Dieu vivant (1). Apprenons donc à fuir la colère à venir (2) , et hâtons-nous de faire la paix avec le souverain Maître que nous avons irrité. Si déjà nous sommes rentrés en grâce avec lui, marchons dans sa crainte, jusqu'à ce que, l'amour ayant jeté de plus profondes racines dans notre cœur, nous méritions de courir dans la voie des divins commandements (3).

 

1. Heb. X, 31. — 2. Matth. III, 7. — 3. Psalm. CXVIII.

 

L'Eglise gothique d'Espagne, dans son Bréviaire Mozarabe, nous fournira la prière suivante.

 

(In capite jejunii.)

 

ORATIO.

 

Détournez votre face de nos péchés, Seigneur, et effacez toutes nos iniquités ; ôtez de devant vos yeux le mal dans lequel nous entraînèrent nos coupables satisfactions, et prêtez l'oreille de votre clémence à notre humble aveu. Daignez avoir pitié de nos supplications, vous qui êtes propice à ceux qui sont dans l'adversité, et qui accordez au pécheur que son état désespère, un cœur pénitent pour célébrer votre gloire. De même que le publicain qui se tenait loin de l'autel, et frappait sa poitrine, se trouva purifié par le simple aveu de ses fautes, de même nous qui sommes pécheurs, exaucez-nous. Vous lui accordâtes selon son mérite le fruit de sa demande; daignez accorder aussi aux supplications de vos indignes serviteurs le pardon de leurs péchés. Amen.

 

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