PRIÈRES ECCLÉSIASTIQUES
POUR AIDER LE
CHRÉTIEN
A BIEN ENTENDRE LE
SERVICE DE LA PAROISSE
AUX DIMANCHES ET
AUX FÊTES PRINCIPALES.
AVERTISSEMENT GÉNÉRAL
POUR BIEN ENTENDRE LE SERVICE DIVIN.
La première chose que le
chrétien doit considérer, c'est que le service divin est institué pour adorer
Dieu, le louer, lui rendre grâces, et lui demander nos besoins, et non-seulement
nos besoins spirituels, mais encore les temporels par rapport aux spirituels.
Telle est en général la fin du
service divin. L'Eglise le diversifie souvent, afin de rappeler dans l'esprit
des fidèles les mystères de Jésus-Christ, ou la mémoire de la sainte Vierge et
des Saints; et tout cela pour nous exciter à aimer Dieu par toute sorte de
moyens.
Ainsi ce qu'on doit faire en
général dans le service divin, c'est de se mettre et de se tenir en la présence
de Dieu, et de faire de continuels actes de foi, d'espérance et de charité.
Pour le bien faire, il est bon
de relire souvent ce qui en est dit dans le second Catéchisme, Ier part., leçon
VI, et IIIe part., leçon V; et encore IVe part., leçon V. On verra que tout le
monde est capable de ces actes; et que pour les faire on n'a pas besoin d'une
grande application de l'esprit, mais d'une droite intention du cœur.
Et à chaque jour solennel il
faut entrer dans l'esprit de la
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fête, en relisant et méditant avec soin dans le
Catéchisme des Fêtes, ce qui est dit pour chacune.
On doit considérer en second
lieu, que c'est avec beaucoup de raison que l'Eglise de Dieu a continué de faire
le service divin, ou en grec ou en latin, et dans les autres langues primitives
et originales, même après que ces langues ont cessé d'être vulgaires et connues.
La principale vue que l'Eglise a eue dans cette pratique, c'est d'éviter les
changements trop fréquents qui se font dans les langues vulgaires, et de
conserver une certaine uniformité.
Quand même on chanterait les
Psaumes et qu'on lirait les autres parties de l'Ecriture en langue vulgaire,
il y aurait toujours beaucoup de choses que la plus grande partie du peuple
n'entendrait pas. Il ne serait pas pour cela sans fruit, parce que, comme dit
saint Augustin : « Si le peuple chrétien n'entend pas toujours les Psaumes
qu'il chante, il croit que ce qu'il chante est bon, et il recueille le fruit de
sa foi. » (Tract. 22 II. 5, in Joan.)
Toutefois pour ne pas priver le
peuple de ce fruit particulier qui lui revient de l'intelligence de ce qui se
chante et se récite en l'Eglise, on y a pourvu par tant de pieuses versions, que
personne n'a sujet de se plaindre que rien lui puisse manquer. Notre intention,
dans ce recueil, est d'aider les plus ignorants qui ne sont pas capables de plus
hautes méditations, les plus pauvres qui n'ont pas le moyen d'acheter d'autres
livres, et les plus occupés qui n'ont pas le loisir de les lire.
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