Semaine de 2015

Célébrations

Chapelle N-D du Vorbourg / CH-2800 Delémont (JU) / tél/fax + 41 032 422 21 41

Accueil
Célébrations
Semaine de 2017
Semaine de 2016
Semaine de 2015
Semaine de 2014
Semaine de 2013
Semaine de 2012
Semaine de 2011
Semaine de 2010
Semaine de 2009
Semaine de 2008
Semaine de 2007
Semaine de 2006
Semaine de 2005
Semaine de 2004
Semaine de 2003
Semaine de 2002
Semaine de 2001
Semaine de 2000
Jubilé
Semaine de 1999
Semaine de 1998
Réconciliation
Illustrations

 

SEMAINE DU VORBOURG 2015

du 13 au 20 septembre

 

Vivre la joie de l'Evangile

Programme

Dimanche 13 septembre 16h Célébration d'ouverture
Lundi 14 septembre 20h00 Unité pastorale Saint-Germain, paroisse de Courrendlin
Mardi 15 septembre 20h00 Unité pastorale Sts Pierre et Paul, paroisse de Delémont
Mercredi 16 septembre 16h00

20h00

Bénédiction des enfants

Unités pastorales Sainte-Marie et Sainte-Colombe, paroisse de Develier

Jeudi 17 septembre 10h00

20h00

Dekanat Laufental :  Pfarrer Stephan Stadler -Pfarreien Brislach und Wahlen. Musikalische Gestaltung - um 10 Uhr - Mannerchor der Keramik Laufen AG
Vendredi 18 septembre 20h00 Ajoie, Clos-du-Doubs: Unité pastorale de la VAB - Vendline-Alle-Baroche
Samedi 19 septembre 10h00 Jura bernois-Bienne romande et Franches-Montagnes:
paroisses de Lajoux, Saulcy, Les Genevez
Dimanche 20 septembre 10h00

 

16h00

Messe présidée par Mgr Gérard Daucourt, évêque émérite de Nanterre, et animée par la chorale des enfants «A Cœur Joie» de Soyhières-Les Riedes
Célébration de clôture

En semaine:

Tous les matins, messes à 5h30, 7 h, 8h30 et 10 h
Petit déjeuner servi de 6h à 10h par la Congrégation des Dames
Jeudi : Messes en français à 5 h 30, 7 h et 8 h 30


Prédicateur : Mg Gérard Daucourt, évêque émérite de Nanterre (messes de 8 h 30,10 h et 20 h, sauf le jeudi) chaque matin (sauf dimanche) dès 7 h 30 et le soir dès 19 h.

Du prédicateur vous apprendrez peut-être beaucoup sur Wikipedia, mais nous dit la Joie de l'Evangile, rien ne vaut le contact de proximité!

Quelques infos sur le site du Jura Pastoral

La bénédiction des enfants du mercredi 16 septembre à 16h00

 

Célébration du samedi 19 septembre

Une surprise avec deux archevêques, Mgr Daucourt et Mgr Marcel Madila Basanguka archevêque de Kananga au Congo (centre).

Les fêtes sont terminées!

Mgr Gérard Daucourt et le chanoine recteur Jean-Marie Nusbaume
vous disent merci.

La quête de ce dimanche a été faite pour les réfugiés.

Et une visite surprise de Mgr Denis Theurillat.

Notre-Dame du Vorbourg a eu de très nombreux pèlerins.


Lundi 14 septembre - fête de la Croix Glorieuse

Messe de 8h30

Transcription privée

Homélie de Mgr Gérard Daucourt,

C’est Jésus lui-même qui vient de nous donner l’explication sur cet événement bizarre qui a  été lu dans la première lecture : ces israélites qui s’étaient révoltés contre Dieu… finalement ils s’en sont retournés vers lui. Alors Moïse avait mis un serpent brûlant au bout d’un bâton et ceux qui se tournaient vers lui étaient guéris, étaient sauvés. Jésus leur dit : De même que ce serpent a été élevé et que ceux qui se tournaient vers lui étaient guéris, de même le Fils de l’Homme, lui-même, Jésus, doit être élevé pour que les hommes soient sauvés.

Peut-on faire le lien entre cette fête et le thème de notre semaine du Vorbourg : Vivre la joie de l’Evangile ? Est-ce qu’il y a un lien entre la croix et la joie ? Est-ce que vous pensez que la croix c’est le lieu de la souffrance et de la mort, de l’agonie ? Il faut faire le lien avec vivre la joie de l’Evangile. On peut encore poser la question autrement : Quel lien y a-t-il entre la croix et la joie d’être évangélisateur ? Comment pouvons-nous être heureux dans notre mission de chrétien en ayant comme signe distinctif, un instrument de torture ? Il ne faut pas oublier que la croix c’est cela. Figurez-vous, si l’évêque français je suis, pourrait être pape pendant un an seulement, parce qu’après ce pourrait être plus difficile. Alors les premières décisions que j’aurais prises auraient été de cacher et de supprimer toutes les croix  partout et nous aurions vécu une année de la croix au cours de laquelle nous aurions approfondi le mystère de la croix, et nous aurions fait au bout d’un an une grande fête de la croix. Pourquoi est-ce que je dis cela ? Parce que nous nous habituons à la croix. Nous avons des croix dans toutes les églises bien sûr, on voit des croix partout, même en dehors des églises, nous avons des bijoux, des croix aux oreilles. On s’habitue à tout. Voici une occasion de réfléchir, de méditer sur cette réalité de la croix et sur son sens, pour réapprendre que : Non ! La croix ce n’est pas l’instrument de la torture, seulement, ce n’est pas lieu de la mort, de l’agonie, de la souffrance. Il y a tout cela bien sûr, mais il y a d’abord, avant tout et dans tout cela, il y a le don de soi, le Christ qui se donne totalement par amour, y compris dans la souffrance et comme le dit l’Evangile de Jean surtout. Porter une croix pour un chrétien, c’est dire : je donne ma vie au Christ et aux autres. Je veux la donner jusqu’au bout. Plus exactement, je la donne parce que le Christ me donne la force de la donner. Tout seul, je ne peux pas la donner à la manière du Christ. La croix signe de l’amour et du don de soi jusqu’au bout. Alors si c’est vraiment le Christ qui nous permet de vivre l’amour de cette manière-là, nous pouvons comprendre le lien entre la croix et la joie. Il n’y a rien de paradoxal entre cette fête liturgique et notre thème de cette semaine. Vivre la joie de l’Evangile. Si, à la suite du Christ et avec lui, avec la force qu’il nous donne dans les sacrements, dans la parole de Dieu, dans la vie en Eglise, si, avec lui, je donne ma vie, j’aime, résumons les choses, alors je trouve la joie, y compris dans les moments d’épreuve. Si j’aime ! Aimer, c’est le grand programme. Ce n’est pas plus loin, c’est maintenant, c’est là, dans ma famille, avec mon époux, mon épouse, mes parents, mes voisins, c’est dans le quotidien. La joie de l’Evangile, parce que j’aime, mais aussi parce que je me sais aimé. Dieu, nous l’avons entendu, a tant aimé le monde qu’il a donné son Fils unique pour le sauver. Voilà d’où vient notre joie, donc de la foi. C’est pour cela qu’elle demeure, même dans l’épreuve. Je vous l’ai déjà dit hier, et je le redirai chaque jour, cette joie ne se confond pas avec la bonne humeur. Tant mieux si nous sommes joyeux, mais cela ne remplace pas l’acte de foi qui dit au quotidien au Seigneur, je crois que tu es vivant, que tu es avec moi, avec nous, avec ton Eglise. Il s’agit d’une joie intérieure qui nous donne une force intérieure au milieu de toutes les difficultés de la vie qui ne nous manquent pas, y compris les épreuves de santé, y compris l’épreuve de vieillissement, et la préparation à la mort. Ceci c’est au quotidien de nos existences.

Dans son exhortation sur la joie de l’Evangile, le pape François nous dit ceci : Je reconnais que la joie ne se vit pas de la même façon à toutes les étapes et dans toutes les circonstances de la vie, parfois très dure, qui naît de la certitude personnelle d’être infiniment aimé. Elle s’adapte et se transforme, et elle demeure toujours au moins comme un rayon de lumière qui naît de la certitude personnelle d’être infiniment aimé, au-delà de tout. Je comprends les personnes qui deviennent tristes à cause des graves difficultés qu’elles doivent supporter, cependant peu à peu, il faut permettre à la joie de la foi de commencer à s’éveiller, comme une confiance secrète mais ferme, même au milieu des pires soucis…

Et vous en avez peut-être rencontré ou entendu de ces chrétiens tout simple, pas nécessairement prêtres ou religieux ou religieuses, l’Eglise c’est 99 % de laïques, qui arrivent parfois au terme d’une vie, parfois très jeunes, atteints par un cancer auquel n’échappera pas une jeune mère de famille à laquelle je pense. Oui, cela arrive aussi chez les plus jeunes. Nous en avons entendu et vous en avez entendu, peut-être entendu, ils se plaignent. Les médecins les soignent, les soulagent autant qu’ils peuvent, ils souffrent, ils le disent et parfois cela se voit sur leurs visages. Ils se plaignent aussi de temps en temps, mais en même temps, ils s’oublient de temps en temps aussi, ils disent voilà, c’est cela... Mystère de la souffrance ! Mystère du mal ! Nous n’avons pas réponse à toutes les questions sur le mal. Pourquoi cette jeune maman de trois enfants va partir alors qu’elle a trente-cinq ans ? Quel scandale ! Oui, il faut crier votre scandale ! Le dire ! Mais en même temps cette chrétienne dit : Je suis sûre que le Seigneur va continuer de vous aider. Voilà ce qu’elle dit à ses enfants : Courage ! et elle avance paisiblement vers la mort. Ca existe ! Cela c’est possible, tous ces témoins sont là. Pourquoi ? Parce qu’ils vivent avec Jésus, parce qu’ils se sont nourris de lui. Alors, vraiment oui, nous pouvons dire qu’il y a un lien entre la joie de l’Evangile et la croix glorieuse que nous célébrons aujourd’hui. C’est encore le pape François qui dit : L’Évangile, où resplendit glorieuse la Croix du Christ, invite avec insistance à la joie. Si l’on n’est pas dans la famille du Christ, si l’on ne croit pas au Christ, de l’extérieur on nous dit : Mais qu’est-ce que vous racontez ? Ou c’est la croix, ou c’est la joie. Ce n’est pas de Dieu, ce n’est pas possible ensemble. Bienheureux les affligés… Non, si je suis affligé, je souffre, je ne suis triste, non je ne suis pas joyeux. Et nous, nous disons si ! Mais que la joie qui  vient de la foi comme une force  de l’Esprit-Saint en nous.

Et je termine par une autre exhortation du pape sur la joie de l’Evangile, mais ici un texte du pape Paul VI, qui avait écrit lui-même une exhortation sur la joie, le bienheureux pape Paul VI : « Que le monde de notre temps qui cherche, tantôt dans l’angoisse, tantôt dans l’espérance, puisse recevoir la Bonne Nouvelle, non d’évangélisateurs tristes et découragés, impatients ou anxieux, mais de ministres de l’Évangile dont la vie rayonne de ferveur, qui ont les premiers reçu en eux la joie du Christ ». Qui que nous soyons, quelle que soit notre situation, quel que soit notre âge, nous sommes des évangélisateurs, nous sommes confrontés au problème du mal, à la souffrance et aux épreuves, mais nous sommes en même temps appelés à la joie qui fait tenir parce que nous savons que nous avons cette force au fond de notre cœur, par le Saint-Esprit et que c’est finalement, la présence du Christ lui-même. Amen.


Mardi 15 septembre

Messe de 8h30

Transcription privée

Homélie de Mgr Gérard Daucourt,

Chers pèlerins,

Hier nous célébrions la fête de la croix glorieuse. Nous étions déjà en contemplation et en méditation auprès de la croix du Seigneur. Nous y sommes toujours aujourd’hui avec cette fête de Notre-Dame des Douleurs, Notre-Dame de Compassion. Nous y sommes avec Marie-Madeleine, Marie femme de Cléophas, les deux larrons, quelques-uns qui regardaient et puis surtout la Vierge Marie et Saint Jean. La Vierge Marie qui nous reçoit en la personne de Jean, comme ses fils et nous, nous la recevons comme notre Mère. Elle est là au pied de la Croix, fidèle. Quand son Fils souffre, qu’est-ce qu’elle pense ? Qu’est-ce qu’elle comprend ? Quel est le sens de sa souffrance ? Quel est le sens de la souffrance de son Fils. Nous pouvons deviner un petit peu, mais l’Evangile n’en dit rien de très précis et elle est là avec son Fils, elle est là jusqu’au bout, comme son Fils a aimé les siens jusqu’au bout, elle est là, avec Lui. Elle est là alors que toutes les apparences sont contraires. Excusez-moi l’expression, mais c’est complètement raté. Il n’y a pratiquement plus personne, sauf les quelques-uns que j’ai cité, les Apôtres se sont sauvés, il n’y a que Jean. Pierre, le responsable, a renié, on le crucifie, c’est fini. Sa mission est ratée, c’est terminé. Voilà les apparences, c’est ce qu’un bon nombre de gens comprennent, mais la Vierge Marie est là, fidèle. Elle a reçu une promesse. « Le Seigneur Dieu lui donnera le trône de David son père et son règne n’aura pas de fin. » Ca, elle l’a entendu. Un règne qui n’aura pas de fin… et ça se termine comme ça ? La Vierge fidèle, c’est celle qui tient, y compris quand les apparences sont trompeuses. Et voilà ce qu’elle nous enseigne, et voilà ce à quoi elle nous appelle. De tenir, y compris quand tout va mal, d’être fidèle, y compris quand on a l’impression qu’on s’en sortira pas. Y compris quand l’épreuve est si grande. Fidélité, ça veut dire quoi, ça veut dire foi, ça veut dire confiance en ce Dieu qui l’a appelé. Et nous, de même, confiance en ce Dieu qui nous appelle, alors que peut-être à tel ou tel moment, on se dit : C’est pas possible quoi ! C’est fini, on s’en sortira pas. Fidélité contre les apparences sont contraires. Voilà certainement une des sources de la joie de l’Evangile. Vivre la joie de l’Evangile, c’est tenir et être fidèle quand les apparences sont contraires, quand on a l’impression que rien ne va comme on l’avait souhaité. Et la Vierge Marie, l’Evangile nous le dit en si peu de mots, non pas seulement au moment dramatique, mais au quotidien de son existence, depuis Nazareth et l’Annonciation jusqu’à la Pentecôte et la veille de la Pentecôte, en passant par la croix et la résurrection de son Fils. Nous voyons dans l’Evangile de Jean, qu’il n’est question que deux fois de Marie. On ne dit même pas son nom, on dit la mère de Jésus. Elle est au début et à la fin de la vie de Jésus. Elle est présente dans le silence. Elle ne comprend sans doute pas tout, mais elle a reçu une promesse. Elle n’a pas tout compris lorsqu’elle a présenté son enfant au Temple et que Siméon lui a annoncé qu’un glaive transpercerait son cœur. Ça aussi, elle doit s’en souvenir au pied de la croix. Elle n’a pas tout compris lorsqu’ils ont retrouvé Jésus qui s’était perdu pendant le pèlerinage. Elle n’a pas tout compris lorsqu’elle voulait voir Jésus, qu’elle le cherchait et qu’il lui a simplement dit : Mais qui sont mon père ma mère, mes frères, mes sœurs ? Ce sont ceux qui écoutent la parole de Dieu… C’est nous tous qui sommes mère, père, frères et sœurs de Jésus, dans la mesure où nous écoutons la parole. Elle a été fidèle à son oui de l’Annonciation. Et voilà le message pour nous si nous voulons vivre la joie de l’Evangile. Nous pouvons nous interroger à l’occasion de ce pèlerinage sur notre fidélité à notre oui ou à nos oui fondamentaux : le oui de notre baptême. Nous avons grandi nous avons vécu dans la foi que nous ont transmise par leur témoignage nos témoignages et nos communautés et à un moment, nous avons dit oui. Nous devons dire le oui de notre baptême, le oui fondamental. Il y a eu pour chacun d’entre nous le oui d’une  1ère communion, d’une confirmation, pour beaucoup, le oui du mariage sacramentel. Pour d’autres le oui sacramentel, le oui d’une consécration religieuse. Nous avons prononcé cet engagement : « Oui ! » Nous avons dit « Oui » au Seigneur, et lorsque nous regardons notre « Oui », nous savons que nous avons été, que nous sommes parfois infidèles à nos « Oui ! » fondamentaux. Moins fréquemment infidèles, plus fréquemment, mais souvent. J’ai bien envie de dire : Il faudra bien comprendre que nos infidélités ne sont pas graves. La plus grosse infidélité n’est pas grave, si nous en prenons conscience et que nous nous tournons vers le Seigneur de miséricorde qui accueille tout être humain, quel que soit son passé, quel que soit son péché, si l’on se tourne vers lui et qu’on lui fait confiance. Quelle est la grande infidélité, la seule grande infidélité ? C’est quand on s’installe dans l’infidélité. Quand on s’installe, quand on est infidèle au oui de notre engagement. Ca peut conserver beaucoup de monde, vous savez, s’installer dans l’infidélité. Même un prêtre, tout d’un coup, il devient fonctionnaire, il fait des conférences, il faut aller ici, il faut aller là. Il fait, mais il n’a plus son coeur donné au Peuple vers lequel le Seigneur l’a appelé. Il est bien gentil, il fait son travail, mais on n’a pas l’impression qu’il nous aime disait un paroissien de son curé qui travaillait pourtant beaucoup. Mais il n’avait plus ce oui donné par amour pour Dieu et pour le peuple. On pourrait aussi le dire d’une vie de consécration religieuse et dans beaucoup d’autres domaines. Mais il y a aussi le oui de tous les laïques, de ceux qui sont des laïques mariés. Même ceux qui ont connu l’épreuve du veuvage, doivent se souvenir de ce oui qui a été donné. Ne pas s’installer dans l’infidélité ! Nous savons bien qu’il y a une infidélité dans certains couples, pas seulement en allant avec une autre personne, mais une infidélité  dans la mission d’époux, d’épouse, de père, de mère, etc…Parce qu’il y avait les enfants, parce qu’il y avait une lassitude, parce qu’il y avait… Mais alors là, nous avons le drame de tant et tant de divorces. Dans la région où j’étais évêque, il y a un divorce pour deux mariages. C’est comme cela, on peut se plaindre et se lamenter. Nous le savons bien d’autant plus que souvent, il y a les victimes, il y a toujours les enfants. Ils sont toujours victimes, soit au moment du divorce, soit plus tard. Mais il y aussi l’un des deux conjoints qui ont été abandonnés, souvent. C’est une victime, et c’est pour cela que nous espérons que les Pères du Synodes avec le Saint-Père trouveront des voies pour pouvoir au moins, par rapport à telle ou telle situation, témoigner au moins de la miséricorde du Seigneur. Je dis pour certaines situations, parce que on dit : « Pour que les divorcés puissent communier ». Qu’est-ce qu’on dit là ? Tous ceux qui ne sont pas divorcés sont mariés, sacramentellement, etc… Vous connaissez le pourcentage des couples catholiques qui communient le dimanche ? Ils sont 3% de couples catholiques qui viennent recevoir le Corps du Christ le dimanche. Même si on disait : Tous les divorcés peuvent communier, il y en aurait 3%. Mais en tout cas, il y a des situations pour lesquels nous espérons qu’il y aura une attention plus grande pour les aider à vivre de la miséricorde du Seigneur. On parle souvent de tout cela, bien sûr, on a raison, c’est un phénomène global. Mais parfois on a l’impression qu’on parle moins souvent de ceux qui restent fidèles à leur oui et j’aimerais tout de même que nous les évoquions ce matin. Je pense que tous ceux d’entre vous qui sont ici et qui sont mariés et qui ont encore le bonheur d’être ensemble, vivent cela, vivent cette réalité. Il faut que nous priions les uns pour les autres, pour qu’ils disent leur oui tous les jours, avec l’intercession de la Vierge Marie. Qu’ils puissent continuer d’avancer. Mais ça veut dire, bien sûr, du pardon, de la compréhension, de l’espérance. Vous le savez mieux que moi, ce n’est pas toujours tout facile, dans la vie d’un couple. Mais avec la grâce de Dieu, si nous sommes des fidèles, des fidèles de Dieu, nous pouvons traverser les épreuves, les déceptions, dépasser les infidélités. Un ami prêtre libanais avait demandé à sa grand-mère, veuve depuis un certain nombre d’années, comment elle avait fait pour vivre avec son époux, pendant plus de 60 ans. Il paraît que le grand-père avait un mauvais caractère. Son petit-fils, le prêtre libanais lui a dit : « Mais grand-mère comment tu as fait pour tenir si longtemps avec grand-père ?». Réponse de la grand-mère : « Moi, mon petit, je suis d’une génération dans laquelle quand les choses ne marchaient pas, on ne les jetait pas, on les réparait. » Tout est dit.

Si nous croyons qu’il est possible de se pardonner, de reprendre la route. C’est ça, je trouve que quelque fois il manque dans l’espérance de certains de ces couples. « Bon, il y a eu un problème, j’ai découvert une autre femme. » Alors on divorce comme on dit bonjour, aussi facilement. Dans un certain nombre de cas, pas tous. Excusez-moi, mais cela se fait si facilement. On ne pense assez à cette fidélité du Christ dans l’Eglise, à apporter notre soutien à ces couples. Le Christ se donne dans l’Eucharistie, dans la Parole de Dieu, dans la vie en communauté. Il est possible de rester fidèle  à un oui fondamental donné à Dieu, même s’il y a des infidélités graves ou moins graves, d’une sorte ou d’une autre. Voilà ce que nous redit la Vierge Marie aujourd’hui dans son témoignage de foi, de foi fidèle.

Dernière remarque, c’est que si nous demandons cette grâce de la fidélité pour pouvoir vivre la joie de l’Evangile, à la manière des premiers chrétiens heureux. Je répète chaque jour que quand je dis joie, ce n’est pas être en forme, la bonne humeur, tout va bien. Je dis que la joie de l’Evangile, celle qui vient de la foi au Christ, elle peut exister même quand nous sommes dans l’épreuve, parce que c’est une force, à l’intérieur de nous que suscite le Saint-Esprit. Cette foi, elle nous est promise à tous. Elle n’est pas seulement pour nous, pas pour moi, pas uniquement pour mon couple, pas uniquement pour ma famille, pour ma communauté, même pas uniquement pour l’Eglise. Nous la recevons pour en vivre pour le monde, pour en témoigner, d’abord en actes, quand on peut, en paroles devant le monde. C’est ce que nous rappelle notre pape François dans son exhortation sur la joie de l’Evangile, dont chaque jour, je lis quelques passages. 

Quand nous nous arrêtons devons Jésus crucifié, nous reconnaissons tout son amour qui nous rend digne et nous soutient, mais, en même temps, si nous ne sommes pas aveugles, nous commençons à percevoir que ce regard de Jésus s’élargit et se dirige, plein d’affection et d’ardeur, vers tout son peuple. Ainsi, nous redécouvrons qu’il veut se servir de nous pour devenir toujours plus proche de son peuple aimé.

…Nous voulons nous intégrer profondément dans la société, partager la vie de tous et écouter leurs inquiétudes, collaborer matériellement et spirituellement avec eux dans leurs nécessités, nous réjouir avec ceux qui sont joyeux, pleurer avec ceux qui pleurent et nous engager pour la construction d’un monde nouveau, coude à coude avec les autres. Toutefois, non pas comme une obligation, comme un poids qui nous épuise, mais comme un choix personnel qui nous remplit de joie et nous donne une identité.

Enfin il y a une longue et belle prière à la Vierge Marie à la fin du message du pape dont voici un extrait :

Toi, Vierge de l’écoute et de la contemplation, …

aide-nous à rayonner par le témoignage de la communion,

du service, de la foi ardente et généreuse,

de la justice et de l’amour pour les pauvres,

pour que la joie de l’Évangile

parvienne jusqu’aux confins de la terre

et qu’aucune périphérie ne soit privée de sa lumière. Amen.

 


Jeudi 17 septembre

Jour des alémaniques du Laufonnais qui ont toujours d'excellentes chorales, de repos du prédicateur  et d'humilité pour le gardien

Marie - Gardienne de la foi

Messe de 8h30

Evangile, Luc 11, 27-28 : « Heureux plutôt ceux qui écoutent la parole de Dieu,
et qui la gardent ! »

Frères et Sœurs,

Le thème de Marie gardienne de la foi est relativement difficile. Vous n’ignorez pas que dans le dernier verset de son cantique,  Notre-Dame du Vorbourg est invoquée comme gardienne de la foi. Il a été composé par l’abbé Bouellat, peut-être aux alentours de la 2ème guerre, c’est à contrôler. L’expression sent un peu l’état de notre Eglise restée dans une posture combattive suite aux difficultés du siècle précédent. Nous pouvons nous essayer à quelques pensées sur notre sainte Gardienne de la foi, qui garde son gardien bien mieux qu’il ne le fait lui-même. Elle, la toute discrète, n’est pas reine des cieux et du Vorbourg pour rien.

« Heureux plutôt ceux qui écoutent la parole de Dieu, et qui la gardent ! » Etrange accueil, apparemment, fait à une maman qui vient vous rendre visite. Les gens qui n’avaient pas connu la Sainte Famille, ont peut-être pensé qu’elle avait eu des difficultés à l’élever… Le Seigneur veut-il faire comprendre à Notre-Dame que le cordon ombilical est bel et bien coupé ou que l’oisillon a pris son envol et se débrouille tout seul. Il veut fonder une nouvelle famille, son Eglise est son épouse. C'est la famille de ceux qui écoutent la parole de Dieu et qui la gardent. C’est une manière de dire aussi : la famille de ceux qui croient en Lui et en son message, qui veulent ne faire qu’un avec lui. « A ceci nous savons que nous le connaissons : si nous gardons ses commandements.  (1Jean (BJ) 2) ».  Il ne s’agit plus de liens selon la chair, mais l’Esprit. Saint Paul appellera ceux qui croiront en Jésus, « mes enfants ». Il les engendre dans la foi. Garde-t-on des liens familiaux en entrant dans la famille de Jésus ? Bien sûr, par la foi, donc Marie est concernée bien plus que les autres, elle qui a cru : « Bienheureuse celle qui a cru lui avait dit Elisabeth. ». Saint Paul dit Timothée : « J'évoque le souvenir de la foi sans détours qui est en toi, foi qui, d'abord, résida dans le coeur de ta grand'mère Loïs et de ta mère Eunice et qui, j'en suis convaincu, réside également en toi. (2Timothée (BJ) 1) » La foi passe par la famille. Et dans la famille de Dieu, Marie est le membre le plus éminent, elle qui est la toute croyante et la grande discrète. Elle écoute, croit, médite et fait sienne humblement la Parole. Elle est mère et gardienne de la maison de Dieu.

Saint Paul a une expression pour indiquer le contenu parole qui porte un fruit de vie éternelle : « 13 Prends pour norme les saintes paroles que tu as entendues de moi, dans la foi et l'amour du Christ Jésus. 14 Garde le bon dépôt avec l'aide de l'Esprit Saint qui habite en nous. (2Timothée (BJ) 1) ».

Pourquoi accorder une telle importance au fait de garder la foi ? Elle est fondamentale pour entrer dans la famille de Dieu et nous faire grandir, nous l’avons compris. Il faut aussi considérer qu’elle se réfère au premier commandement : Tu aimeras le Seigneur ton Dieu, de tout ton cœur, de toute ton âme et de tout ton esprit. Il nous demande de nourrir et de garder avec prudence et vigilance notre foi et de rejeter tout ce qui s'oppose à elle, nous dit le catéchisme.  (1998 Catéchisme 2088). Transmettre ce qu’on n’a pas est plutôt délicat.

Vous aurez peut-être le souvenir que le Synode qui nous avait valu l’exhortation du pape François sur « La joie de l’Evangile » avait pour thème « La nouvelle évangélisation pour la transmission de la foi chrétienne. » Cela n’a rien avoir avec un pétillement sautillant et euphorique.

L’expression de Marie « Gardienne de la foi » donne l’impression d’une certaine ancienneté, comme je vous l’ai dit tout à l’heure. Une recherche superficielle amène à ne presque envisager Notre-Dame que sous le seul aspect d’une de ces combattantes en armure qui peuplent l’imagerie des séries actuelles ou les représentations d’un 19ème siècle figé. D’ailleurs l’exhortation mentionne même un gardien de prison touché par la grâce : « le gardien de prison « se réjouit avec tous les siens d’avoir cru en Dieu » (16, 34). Pourquoi ne pas entrer nous aussi dans ce fleuve de joie ? » S’il y a une ardeur à manifester d’abord, c’est dans la manière et la volonté de vivre sa foi, toute sa foi, cela va sans dire. Impossible de mettre des parenthèses en ce domaine. Ce qui importe, comme Marie, c’est d’ouvrir les voiles de son coeur au vent de l’Esprit-Saint. Il veut rendre présent le Christ à notre temps, en abordant sur de nouvelles terres spirituelles d’évangélisation, une nouvelle découverte spirituelle des Amériques. Marie selon la présentation de la messe intitulée Sainte Marie, rempart de la foi, est celle qui a cru, elle est un(e) disciple qui a progressé dans la foi, elle est la mère qui soutient ses enfants maintenant et les défend. Les amateurs de promenade dans les pâturages savent de quoi il en retourne, si l’on dérange par exemple un de nos paisibles bovidés avec son rejeton.

Marie Gardienne de la foi, ce n’est pas une gardienne d’un trésor précieux que Notre-Dame aurait enfermé dans une cache secrète de la chapelle. Son trésor est vivant, il doit être valorisé et transmis. Il a de curieuses particularités. Lorsque nous le partageons, il se multiplie à l’identique. La foi n’est pas non plus un agent conservateur, mais un don de l’Esprit vivifiant. La foi ce n’est pas une momie égyptienne bien serrée dans ses bandelettes et dans son sarcophage. Certes, l'Eglise a reçu…  le commandement de garder le dépôt de la foi. (1996 Denzinger 3018), certes, l'Eglise du Christ, en est gardienne et protectrice, elle met tout son soin à le polir et à l'affiner. (1996 Denzinger 2802), mais la foi est aussi et d’abord vivante !

Marie est Mère de l’Evangélisation nous a dit avec insistance le pape François. Avec l’Esprit Saint, il y a toujours Marie au milieu du peuple. Elle était avec les disciples pour l’invoquer (cf. Ac 1, 14), et elle a ainsi rendu possible l’explosion missionnaire advenue à la Pentecôte. Le passage qui la concerne contient bon nombre de références à sa foi : Elle est la femme de foi, qui vit et marche dans la foi, [214] et « son pèlerinage de foi exceptionnel représente une référence constante pour l’Église ».[215] Sa foi était inébranlable, elle a pu vivre une nuit de la foi à certains moments. Elle a accueilli le Verbe de la vie  dans la profondeur de sa foi humble. Elle ouvre nos cœurs à la foi avec affection maternelle. Elle est la gardienne de cette foi là ! Marie gardienne, oui et cent fois ! elle est gardienne du bien et de la beauté qui resplendissent dans une vie fidèle à l’Évangile, gardienne des créatures. Elle est la joyeuse gardienne de la foi plus que jamais !

Étoile de la nouvelle évangélisation,

aide-nous à rayonner par le témoignage de la communion,

du service, de la foi ardente et généreuse,

de la justice et de l’amour pour les pauvres,

pour que la joie de l’Évangile

parvienne jusqu’aux confins de la terre

et qu’aucune périphérie ne soit privée de sa lumière. Amen. Alléluia !


Vendredi 18 septembre 2015

« Heureux ceux qui sont au service les uns des autres »

Evangile  selon saint Luc  1,39-56 (Visitation)

Notes personnelles sur l'homélie de Mgr Gérard Daucourt (messe de 8h30),

Chers pèlerins de Notre-Dame du Vorbourg, en étant au service les uns des autres, nous vivrons la joie de l’Evangile.

Nous venons d’entendre le récit des événements de la Visitation, la Vierge Marie qui rend visite à Elisabeth sa cousine. Elles se sont rendues service l’une à l’autre. Comment ? Quel service Marie a rendu à Elisabeth ? Le premier service, c’est qu’elle portait le Christ, le Fils de Dieu qui avait pris chair en elle. Le deuxième, c’est qu’elle rendait un service par sa visite. Ca fait plaisir une visite. De plus, elle rend visite à une cousine enceinte, elle va passer trois mois auprès d’elle et ainsi lui rendre des services au quotidien. Le service que va rendre Elisabeth à Marie est complètement différent. Simplement, elle va lui faire prendre conscience de ce qu’elle est devenue et  lui dire : « Bienheureuse celle qui a cru aux paroles qui lui ont été dites de la part du Seigneur. » Ce sont des services complètement différents. Voilà ce que nous vivons en famille, dans l’Eglise, dans la société. Nous sommes tous différents, nous nous rendons des services les uns aux autres : la réciprocité dans les services. C’est ce que le Seigneur attend de nous.

Vous connaissez ce passage de l’évangile de saint Jean, le lavement des pieds. Lui, le Seigneur et le Maître a lavé les pieds de ses disciples. Il ne faut pas oublier la deuxième partie où Jésus dit : Si donc, je vous ai lavé les pieds, moi, le Seigneur et le Maître, vous aussi, vous devez vous laver les pieds les uns aux autres. Qu’est-ce que ça veut dire ? Vous devez être au service les uns des autres. Maintenant, en bien des endroits dans l’Eglise, on retrouve ce geste du lavement des pieds, pas seulement le Jeudi Saint, où les prêtres lavent les pieds de quelques personnes en souvenir de ce que le Christ leur a fait, mais aussi des personnes par petits groupes d’une dizaine, se lavent les pieds les uns aux autres pour vivre ce que le Seigneur nous a demandé, à la fois comme un symbole, plein de richesse spirituelle et pour en vivre au quotidien. Se laver les pieds les uns aux autres, cela veut dire, être au service  les uns des autres et Jésus va continuer. Il dira : Sachant cela, heureux êtes-vous si vous le faites. Si vous vous lavez les pieds les uns aux autres. En clair, si vous êtes au service les uns des autres, vous devez expérimenter la joie de l’Evangile. Chers frères et sœurs, si le fait d’être au service des autres, ça vous rend malheureux : c’est dur, c’est difficile, c’est triste, c’est pénible, je vous en prie, arrêtez tout de suite, il y a un défaut quelque part. Conduisez votre voiture au garage, voir où il y a une panne et la réparer. Le Christ ne fait pas de fausses promesses. Il dit : « Heureux êtes-vous si vous le faites. » Alors demandons-nous si c’est vraiment un service réciproque. C’est peut-être là qu’est le problème. Si c’est seulement moi qui dit : « Quand même ! C’est moi qui suis au service des autres, ce que je fais pour mon mari, mes enfants, mon épouse, on se dévoue pour la paroisse… » Si c’est seulement ça, c’est peut-être là qu’est le défaut. La réciprocité, c’est les uns aux autres… Est-ce que les autres font quelque chose pour moi ? Oui, certainement ! Mais est-ce que j’ai conscience de ce que le Seigneur à travers eux fait pour moi. Est-ce que j’ai conscience du don des autres ? Ou c’est seulement moi qui fait pour les autres ? Moi, j’aide beaucoup les autres… Dans le temps, on appelait cela les dames patronnesses. Ce qu’elles faisaient n’était pas complètement négligeable, mais ce n’est pas ça que le Seigneur nous demande. «Le pauvre que tu sers, c’est ton maître ! », disait saint Vincent de Paul. Qu’est-ce qu’il fait pour toi ? Qu’est-ce qu’il fait pour moi ? C’est un pauvre, il n’a rien. Est-ce que nous sommes capables de voir des services différents ? Comme il y en avait de Marie à Elisabeth et d’Elisabeth pour Marie.  Qu’est-ce qu’ils font ces pauvres pour moi ? Si je passe ma vie et mes dernières années à me plaindre…

- Bien sûr, que ça a été difficile à certains moments.

- Et ce que j’ai reçu de lui ou d’elle ?

- Comment accueillir cela ?

Je me souviens d’un garçon, d’un homme de 30 à 35 ans, qui était venu dans une des communautés de l’Arche, ces communautés où vivent ensemble des personnes avec des handicaps mentaux et d’autres qui ont des handicaps cachés, comme moi, comme nous, nous avons tous des handicaps. Il ne s’agit pas d’un certain nombre d’heures données selon un horaire déterminé, on vit en famille à l’Arche, c’est un échange de services. Ainsi un garçon qui venait d’une vie « très difficile » avait décidé de changer de vie et de se mettre au service des pauvres handicapés. Quand j’ai appris sa motivation, je me suis dit : « Si c’est seulement ça,  tu ne vas pas rester longtemps mon petit gars. » Effectivement, au bout d’une semaine, il est venu me voir et m’a demandé : « Je pensais changer de vie… Qu’est-ce que je fais ? » Je lui ai dit : « Reste encore un peu, attends un moment. » Le directeur du foyer l’avait mis au service d’Armand, qui ne parle pas, qui ne marche pas. Ce jeune homme est finalement venu me retrouver et m’a dit : « Je reste ! » - « Pourquoi ? » - « Parce que j’ai compris le service que me rend Armand. » - « Ah bon ! Il te rend service ? Il ne parle pas, il ne mange pas tout seul ! C’est toi qui lui rends service : tu lui donnes à manger, tu l’habilles, tu le laves.»  - « Il m’a donné un message silencieux. J’ai compris : est-ce que j’existe pour toi, est-ce que tu m’aimes ? Quand j’ai compris cette question, je me suis dit : il faut que je reste pour être au service d’Armand. J’ai compris qu’Armand a fait sortir de mon cœur ce qu’il y a de meilleur.» Voilà comment Armand qui n’a peut-être pas même conscience du service qu’il rend, a rendu un service à ce garçon, tandis que ce garçon lui rendait des services. » Ce n’est pas du donnant, donnant, c’est du offrant et du recevant. Les autres me font vivre, ils me lavent les pieds, j’aide les autres à vivre, je leur lave les pieds. Encore, une fois, les autres c’est dans ma famille, mon quartier, mon village. De façon à expérimenter cette joie de l’Evangile… Heureux êtes-vous si vous le faites ! Regardons si nous sommes au service les uns des autres et à la suite de Marie et d’Elisabeth, faisons de nos familles, de nos communautés, de nos églises, des visitations permanentes, ou si vous voulez, des lavements des pieds permanents… Toujours au service les uns des autres, sans exiger, sans vouloir du donnant donnant. Mais de l’offrant et du recevant… dans la foi, en demandant au Seigneur, cette grâce de pouvoir vivre ainsi le service non pas comme une corvée mais comme une joie de l’Evangile.

Je termine comme chaque jour avec quelques mots du pape François dans son message sur la Joie de l’Evangile où il nous invite à cette fraternité, à ce partage dans nos communautés : Je désire demander spécialement aux chrétiens de toutes les communautés du monde un témoignage de communion fraternelle qui devienne attrayant et lumineux. Que tous puissent admirer comment vous prenez soin les uns des autres, comment vous vous encouragez mutuellement et comment vous vous accompagnez…  Attention à la tentation de l’envie ! Nous sommes sur la même barque et nous allons vers le même port ! Demandons la grâce de nous réjouir des fruits des autres, qui sont ceux de tous (n° 99). Amen.


 Dimanche 20 septembre 2015

Célébration de clôture - 16h00

« Tous disciples missionnaires, tous joyeux »

Notes personnelles sur l'homélie de Mgr Gérard Daucourt

Par nos actes d’abord et par nos paroles, chaque fois que c’est possible,   si cet Evangile est vraiment une Bonne Nouvelle, alors nous sommes des missionnaires joyeux. Vivre la joie de l’Evangile c’est le thème de toute  cette semaine, et il m’a semblé que ce passage de l’Evangile de Saint Jean pouvait résumer tout ce que le Seigneur à travers en particulier le témoignage de la Vierge Marie. Je retiens trois phrases essentielles de ce passage que vous pourrez retrouver : « Le Père vous aime et je vous dis cela pour que votre joie soit parfaite. Comme le Père m’a aimé, moi aussi, je vous aime. » Il nous faut reprendre conscience une fois de plus que le Seigneur qui connaît chacun d’entre nous, il est le seul à nous connaître vraiment à fond, le Seigneur nous aime chacun comme nous sommes, maintenant, avec nos talents, nos qualités, mais aussi avec nos péchés, nos limites. Il nous dit c’est comme tu es maintenant que je t’invite à poursuivre la route avec moi, à marcher avec moi, sur mes chemins d’amour. Et donc, il nous faut renoncer définitivement à nous comparer les uns aux autres, à nous faire les juges des autres et même de nous-mêmes.

J’aime beaucoup cette histoire que rapporte souvent Jean Vannier d’un petit garçon avec un handicap mental, trisomique, qui avait fait sa première communion dans sa paroisse avec les autres enfants. Il ne faut faire de communions spéciales, mais avec les autres ! Le parrain de ce petit garçon dit à la maman, c’est dommage qu’il ne comprenne rien. Alors, la maman est tombée en pleurs. Mais le petit garçon qui avait entendu est venu vers sa maman et l’a embrassée et lui a dit : « Maman, ne pleure pas, ça ne fait rien, Jésus m’aime comme je suis. » Ce qui est vrai pour celles et ceux, enfants et adultes, qui ont des handicaps physiques, mentaux ou psychiques, qui se voient et se repèrent… Il y aurait aussi pour chacun d’entre nous qui avons des handicaps cachés et qui cachons nos handicaps, en particulier les handicaps de notre cœur, parce que nous n’aimons pas assez, parce que nous sommes jaloux, parce que nous sommes envieux. Voilà que le Seigneur nous dit, tout ça, je le sais bien. Je t’aime comme tu es. Non pas pour que tu restes jaloux, envieux, mais pour que tu avances avec l’amour que je mets dans ton cœur. Alors, deuxième phrase essentielle, celle que nous connaissons tous. Le commandement : « Aimez-vous les uns les autres comme je vous aimés. » C’est le « comme » qui est important  parce que partout dans le monde, il y a de l’amour et de la haine. Il y a de la haine, mais aussi de l’amour, bien sûr. Le « comme » je vous ai aimé, c’est aimer tout être humain, y compris nos ennemis, et être capable de pardon comme Jésus. Le pardon dans certaines circonstances, c’est extrêmement difficile ! Je comprends très bien que certaines personnes ou communautés chrétiennes n’arrivent pas à pardonner, si elles ont tellement souffert. Le chrétien qui n’arrive pas à pardonner, s’il veut être chrétien, doit demander : Je te prie, Seigneur, de venir toi, dans mon cœur pour le transformer pour que je sois capable de pardonner. Je te prie déjà pour celui à qui je dois pardonner. Prendre le chemin de la prière, ça peut durer peut-être longtemps. Si nous avons cette attitude du cœur et que nous portons ce sujet dans la prière le Seigneur nous donnera la grâce d’être des hommes et des femmes de miséricorde, de pardon. Et puis, il y a cette troisième phrase : « Ce n’est pas vous qui m’avez choisi, mais moi qui vous ai choisi pour que vous alliez que vous portiez du fruit et que votre fruit demeure. » « Afin que vous alliez, que vous partiez, que vous soyez missionnaires.»  Vous êtes des envoyés !...

– Oh ! moi, je suis trop vieux, j’arrive à peine marcher !

– Tu es missionnaire par ta prière, par ta présence dans l’Eglise, par ta communion dans la foi.

– Oh moi ! J’ai 12, 13 ans, je suis encore un adolescent.

– Tu es missionnaire par la joie que tu mettras autour de toi. Il n’y a aucun baptisé quel que soit son âge, quelle que soit sa situation sociale, quelle que soit sa profession qui ne puisse être missionnaire. Si je suis baptisé, je suis missionnaire. Le pape François le redit sans cesse. Je vais relire son exhortation dans quelques instants.

Missionnaire pourquoi ? Pour transmettre la joie de l’Evangile, pour transmettre la Bonne Nouvelle. Vous le savez bien, vous le voyez chez vous, dans votre famille, autour de vous, à la télévision, dans le journal. Il y a tellement d’hommes et de femmes qui souffrent, qui cherchent un sens à la vie, qui se demandent où va le monde, où va l’Eglise, tout ce courant pessimiste. Nous répondrons par nos actes, par des actes d’hommes et de femmes missionnaires, joyeux ! Parce que pour eux, Jésus est vivant. Parce qu’ils savent que Jésus les aime et que quoi qu’il arrive, il est là, il est ressuscité, il est définitivement vainqueur du péché et de la mort, que notre mort ne sera qu’une traversée et que nous serons un jour dans l’amour éternel de son Père, cet amour qu’il est venu nous révéler et nous partager. Oui, tous baptisés, tous envoyés, tous missionnaires pour porter du fruit. Et dernière remarque, qu’aucun d’entre nous ne se risque à calculer le fruit qu’il aurait porté. Nous n’en savons rien, ce que le Seigneur nous demande, c’est de porter du fruit, d’aimer comme lui, après… Quand je pense à certains parents qui disent :

- Nous avons tout fait pour nos enfants, et ils ne se sont pas mariés à l’Eglise, ils n’ont pas fait baptiser leurs enfants, c’est de notre faute, on n’a pas su…

- Non ! La seule question : Est-ce que vous les avez aimés ? En réalité et pas seulement en leur faisant tous leurs caprices, ça c’est très facile. Est-ce que vous les avez aimés en vérité ? Le pardon, le témoignage de l’amour, ça, c’est la vraie question. Après le Seigneur fera porter du fruit lui-même. Ce n’est pas nous qui ferons porter du fruit à notre être de baptisé que le Seigneur a choisi. C’est lui, en nous, mais il faut correspondre à sa volonté, recevoir constamment, nourrir cette vie qu’il nous a donnée. La nourrir par les sacrements de l’eucharistie, du pardon, la nourrir par la parole de Dieu, la nourrir par la foi de l’Eglise et ainsi nous serons chrétiens pour les autres, pour le monde, et pas seulement pour nous-mêmes. Je termine, comme je l’ai annoncé, par cette invitation de notre pape François dans l’exhortation sur la Joie de l’Evangile dont j’ai lu chaque jour quelques lignes.

49. Sortons, sortons pour offrir à tous la vie de Jésus-Christ. Je répète ici pour toute l’Église ce que j’ai dit de nombreuses fois aux prêtres et laïcs de Buenos Aires : je préfère une Église accidentée, blessée et sale pour être sortie sur les chemins, plutôt qu’une Église malade de son enfermement et qui s’accroche confortablement à ses propres sécurités. Je ne veux pas d’une Église préoccupée d’être le centre et qui finit renfermée dans un enchevêtrement de fixations et de procédures. Si quelque chose doit saintement nous préoccuper et inquiéter notre conscience, c’est que tant de nos frères vivent sans la force, la lumière et la consolation de l’amitié de Jésus-Christ, sans une communauté de foi qui les accueille, sans un horizon de sens et de vie. Plus que la peur de se tromper j’espère que nous anime la peur de nous renfermer dans les structures qui nous donnent une fausse protection, dans les normes qui nous transforment en juges implacables, dans les habitudes où nous nous sentons tranquilles, alors que, dehors, il y a une multitude affamée, et Jésus qui nous répète sans arrêt : « Donnez-leur vous-mêmes à manger » (Mc 6, 37).   Amen.